Ma journée est en pause pour le moment, j'ai juste un cours à tenir en fin d'après-midi, et rien à faire au laboratoire, donc j'ai le temps de rentrer chez moi, et de me concentrer un peu sur mon futur objectif. Prendre la place encore vacante de Mercy, officiellement en tout cas. Me voila donc devant le bâtiment, avec un petit peu de neige qui tombe et un froid polaire qui s'est installé très rapidement.

  Après un petit peu de marche vers la sortie, je vois quelque chose d'assez étrange, et plusieurs étudiants semblent arrêtés comme moi en regardant la même chose. Une fille est installée sur un des bancs du campus, seule. Assez étonnant dans le campus, et si elle cherche une grande sœur qui étudie ici elle pourrait mettre du temps à trouver. Puisqu'aucun étudiant ne semble prêt à aller s'assurer que tout va bien, je me dirige donc vers le banc.

"Tu cherches quelqu'un dans la FAC ?"

  Je dis ça alors que je suis assez prêt, et pose ensuite un genou à terre devant la petite pour voir si tout va bien et pour qu'elle puisse voir qui lui p...

"Nelytsa ?"

  Le bonnet, l'écharpe et la grosse doudoune cachait son apparence, mais vue de prêt comme ça, je ne peux que reconnaitre la petite fille que j'ai rencontré il y a quelques temps dans un parc, avec Leeroy d'ailleurs, quand il se faisait encore passer pour Snow. J’aperçois enfin Lapinou accroché à elle, bien dans ses bras, plus aucun doutes possible donc. Bien que tout semble aller et qu'elle soit débrouillarde, la voir ici est assez étrange, elle m'avait bien parlé de celle qui s'occupe d'elle, peut-être qu'elle la cherche.

"Tu cherches celle qui s'occupe de toi, tu dois la retrouver ici ou bien je peux t'aider à la retrouver ?"

J'ai du mal à voir si elle m'a reconnu ou non, mais elle à l'air bien malade. Par contre elle est venue jusqu'ici toute seule dans son état, c'est déjà un miracle qu'elle ait tenue debout dehors en l'entendant parler. En tout cas en l'entendant tousser à nouveau, et se mettre à trembler comme une feuille en plein automne, je comprend vite que rester ici n'est pas du tout une bonne idée, et les locaux de la FAC sont bien chauffés, donc autant s'y diriger tout de suite. Je lui tend donc une main amicalement.

"On va aller à l'intérieur de la FAC, tu veux marcher ou je te porte ?"

  Si jamais elle se sent vraiment mal, j'irai peut-être dans les locaux et appellerai les urgences. Je pourrais toujours chercher son amie moi-même après... Manori... Je ne réagit pas devant elle mais, étrange qu'elle porte le même nom que notre Élue, je ne m'y connais pas vraiment en culture asiatique, donc je ne sais pas si c'est un prénom commun chez eux, mais ça me parait tout de même être une sacrée coïncidence.

  En tout cas devant ma main tendue, ça chuchote déjà tout autour, tant que je ne pars pas avec elle dans une direction bizarre ça devrait aller. Et puis certains vont croire que c'est ma fille à tout les coups... Tous des imbéciles à regarder une gamine sur un banc sans rien faire, encore heureux que je suis passé au bon moment, ils seraient rester là à l'observer jusqu'à ce qu'elle s'écroule. J'étais pas si bête quand j’étais étudiant... Si ?



[HRP : Si tu prend la main considère qu'on va dans le bâtiment, sinon je t'y porte peu m'importe :p]

La petite hésite un petit peu devant ma main tendue, comme si elle voulait se lever pour en effet me suivre d'elle-même, mais ça semble être trop pour son corps déjà bien engourdie par le rhume et le froid dans lequel elle est restée immobile. Alors devant les deux bras tendus je n'hésite pas à la prendre rapidement dans mes bras et la soulever comme je peux, calant sa tête sur mon épaule pour la réchauffer également. Je me tourne rapidement pour entamer le chemin vers le bâtiment. Quelques regards nous suivent forcément, mais puisque je me dirige en plein dans le bâtiment public, personne ne semble s'inquiéter de la situation.

"Tu es... Le monsieur du Parc, hein?... Avec mini cureuil?..."

"Exact, c'est Rekor si tu ne te souviens pas."

  Ce qui ne serait pas très grave, entre le temps qui est passé, et son état actuel, rien de grave à oublier le nom de quelqu'un qu'elle n'avait croisé qu'une fois dans une ville comme Palema. Ceci dit, même maintenant je ne sais pas trop si elle m'entend bien, sa tête s'étant carrément écrasé entre mon épaule et mon cou, comme pour se caler, elle lutte maintenant contre le sommeil tandis qu'on rentre enfin dans le hall de la FAC en elle-même.

"On va aller demander au secrétariat où ont cours les étudiants en psychologie pour trouver Manori, tu sais en quelle année elle est ?"

  La conversation pourra la tenir éveillée, même si le fait qu'elle s'endorme ne dérangerait pas trop. En réalité avec son prénom le secrétariat trouverait surement rapidement même sans donner l'année d'étude, mais si ça pouvait permettre de la faire arriver plus vite chez le médecin... Dans tous les cas mes pas m'amènent vers l'escalier menant au premier, où se trouve toute l'administration.

En deuxième année donc, enfin peut-être. Bon de toute façon elles trouveront bien au secrétariat, il leur suffira de taper le nom sur l'ordinateur et ça fera le tri tout seul. Je monte donc quelques escaliers jusqu'au premier étage, Nelytsa toujours accrochée à moi, tandis qu'elle essaye de resserrer ses mains sur mes vêtements, dans un réflexe surement. Je décide rapidement de ne plus la déranger en lui parlant, le reste devrait être gérable sans qu'elle soit éveillée, alors si elle doit s'assoupir, autant qu'elle en profite pour se reposer.

  On arrive rapidement devant le secrétariat, l'un des premiers bureau du premier étage, puisque c'est surement le plus demandé, et devant une petite file d'attente d'étudiants, je profite de mes privilèges pour honteusement leur passer devant. Certains commencent à regarder avec énervement dans ma direction, avant que leurs camarades ne leurs chuchotent probablement qui je suis. Loin de calmer leur désaccord, ça semble ceci dit les forcer à le cacher.

"Bonjour, que puis-je pour vous monsieur Veroth ?"

  L'une des femmes du secrétariat étant visiblement libre à mon arrivé, elle pose cette question rapidement, attardant son regard sur le poids que je porte devant elle.

"J'aimerais savoir où a cours une certaine Manori, en psychologie, elle est en deuxième année."

  Elle commence rapidement à chercher sur son ordinateur, posant les yeux encore sur la gamine de temps à autre. La recherche prend ceci dit quelques minutes, plus que ce à quoi je m'attendais. La femme commence d'ailleurs une discussion, pour tuer le temps, et puis elle ne passe pas à côté d'un sujet qui lui permettra de commérer avec ses amies dans la journée.

"C'est votre fille ? Vous savez, je suis pas sur qu'on vous autorise à faire vos cours avec une enfant avec vous."

"C'est une occasion un peu spéciale. Je vous ai dit deuxième année, mais il est possible que j'ai fait une erreur, si jamais c'est le cas j'aimerai que vous vérifiez l'année s'il vous plait."

  Une réponse vague, si elle veut croire qu'à âge je peux avoir une fille de 5 ou 6 ans, libre à elle, ça lui ensoleillera sa journée avec un petit potin à raconter. Ceci je la relance après sur sa recherche, pour qu'elle ne repose pas trop de question personnelle, je n'ai pas vraiment envie d'expliquer qui est Nelytsa et pourquoi je cherche Manori, elle aurait vite fait de penser que l'étudiante s'occupe mal de la petite, alors autant rester discret.

Pendant la petite discussion avec la femme du secrétariat, Nelytsa bouge un petit peu, luttant visiblement pour rester éveillée malgré sa fatigue. Elle marmonne même quelques mots, avant de réussir à préciser le nom de famille de Manori... Qui ne m'étonne finalement qu'à moitié, si la coïncidence du prénom était déjà peu plausible, alors celle-là l'était encore moins. Manori Yuhira, l’Élue Nephil était donc la tutrice de Nelytsa. Tu parles d'un hasard, j’espère simplement qu'elle ne pensera pas à mal en me voyant avec la petite, déjà que je ne l'ai pas recontactée depuis notre conversation au QG...

  Dans mes pensées, je remarque enfin la moue de Nelytsa, et ses mouvements qui tendaient à l'éloigner de ma prise. La regardant un petit peu pour voir ce qu'il se passe, je vois vite un début de larmes qui coulent de ses yeux, et la mine triste qui annonce que c'est bien des pleures et pas des larmes dues à la maladie. N'ayant pas envie de la voir pleurer, j'observe rapidement ce que ses mains cherchent à agripper, et me libère donc aussi vite un bras pour récupérer le Lapinou fugueur avant de lui redonner doucement.

"Manori Yuhira oui, deuxième année, et leur cours actuel est au premier amphi du deuxième étage, il devrait se terminer dans quinze minutes. Vous voulez autre chose ?"

"Non merci, c'est tout ce dont j'avais besoin. Bonne journée."

  Je tourne alors les talons, entendant les politesses de la femme dans mon dos qui me répond. Tandis que je m'assure que tout est rentré dans l'ordre pour Nelytsa en lui tapotant gentiment la tête toujours recouverte de son bonnet.

"Pas besoin de t'inquiéter pour Lapinou, je le laisserai pas s'enfuir alors qu'il doit m'aider à prendre soin de toi ok ?"

  Je parlais d'un ton qui se voulait rassurant et chaleureux, la petite savait attirer la sympathie. Un peu comme tous les gamins remarque, surtout avec moi, m'enfin j'espere que tout se passera bien avec Manori ceci dit, je me demande d'ailleurs si Nelytsa est reliée d'une quelconque façon au monde des contractants du coup... Mais lui poser la question directement n'est pas une bonne idée, si elle n'en connait rien.

  Je monte rapidement un nouvel étage, avant de me diriger vers les quelques sièges qui pouvaient permettre d'attendre "confortablement" devant les salles. J'ai beau être professeur, je vais pas déranger un cours à quinze minutes de sa fin avec une enfant dans les bras, on verra bien Manori lorsqu'elle sortira de cette salle. Je m'installe donc dans le banc en métal, Nelytsa sur les genoux, patientant pour la fin de ce fameux cours et essayant de savoir si il y avait une quelconque raison de croire que Nelytsa était liée aux Nephils.

Visiblement rassurée par le retour de Lapinou et ma petite promesse, elle se colle encore à moi une fois assis, pour se réchauffer probablement, elle semblait bien atteinte tout de même, avec médicaments, elle risque d'être tout de même clouer au lit quelques jours.

"Tu as pas... Cours, toi?"

"Pas avant quelques heures, et puis je pourrais toujours décaler si tout ne se passe pas comme prévu."

  Je vois pas pourquoi ça se passerait comme prévu, à moins que Manori ne soit pas là, mais elle a l'air plutôt sérieuse donc j'ai du mal à m'imaginer qu'elle s'absenterait à un cours. Pendant ce temps quelques personnes traversaient le couloir, des personnes de l'administration, des professeurs et quelques étudiants qui sortaient peut-être de cours en avance, ou arrivaient en retard.

"Et toi, tu rates l'école du coup aujourd'hui ?"

  Question bête puisqu'elle est là, mais pour discuter elle pourra toujours me parler de l'école, si elle aime ça et si elle est déçu de rater une ou plusieurs journées. Et tandis que la discussion se poursuit, le cours se termine finalement, alors je tourne un petit peu Nelytsa vers la porte, pour qu'elle puisse voir les gens sortir. Je n'ai aucun doute que je reconnaitrai Manori en la voyant, mais Nelytsa ne sait pas que je connais sa tutrice, donc autant faire comme si de rien n'était pour le moment.

Elle va plus à l'école ? Mais à son âge c'est pas normal. Qu'est-ce qui pourrait forcer une gamine de 5 ans à ne plus aller à l'école du tout ? A part quelque chose de grave, mais elle m'a pas l'air dans ce cas, ou bien elle le cache bien pour une petite.

  Les étudiants sortent finalement de la salle, plus ou moins un par un, et pourtant, pas de jeune fille aux cheveux roses. Je penserait presque que malgré toute probabilité il puisse s'agir d'un homonyme qui allait bientôt apparaitre, mais finalement la solution vient de Nelytsa, qui annonce que Manori n'était tout simplement pas là.

  Je m'apprête à réfléchir à la suite, quand elle dit également qu'elle doit rentrer, pour pas qu'elle s'inquiète, tout en esquissant un mouvement, qui devait être une simple relevée, mais qui se termine par un étourdissement aisément reconnaissable. Je la rattrape pour éviter la moindre chute réelle dans les secondes qui suivent.

"Tu n'es pas vraiment en état de rentrer toute seule, donc soit tu as son numéro et on l'appelle en allant au médecin, soit tu as ton adresse et je te ramène là-bas en espérant que Manori y soit."

  La dernière solution est de ne pas appeler et d'aller chez le médecin dans tous les cas, surtout si elle n'arrive pas à me diriger vers chez elle ou à me dicter le numéro.
  Mais puisque toutes les versions passent par le fait de sortir de la FAC, je la reprend rapidement sur moi, et la fait passer cette fois sur mon cou, passant ses jambes autour pour qu'elle puisse se tenir en hauteur et ne pas avoir à la porter à bout de bras tout le trajet. Et je descend rapidement les escalier me dirigeant vers cette fameuse sortie, attendant la réponse, si il y en avait une, de Nelytsa.

Pas de numéro, risqué pour qui ? Parce que là, c'est plus la petite qui se retrouve bien mal, surtout si je l'avais pas croisée juste avant. Elle se serait écroulée de fatigue avant qu'un jeune appel les urgences. Et maintenant, elle me pointe vaguement des des bâtiments, des centaines de logement, dans lesquels je risque de pas pouvoir repérer le bon appartement, surtout si elle s'endort en chemin, donc... L'autre solution ira très bien. Je m'arrête devant la porte avant de sortir.

"Couvre toi bien, on va sortir là. Je vais t'emmener voir le médecin avant de te ramener. Manori s'inquiétera peut-être un peu, mais je pense qu'elle sera contente de te voir arriver avec ce qu'il te faut pour te soigner, et pas juste après avoir fait un aller-retour."

  C'est ce qui me semble le mieux pour elle, moins de risque, et elle s'inquiétera pas pour Manori non plus, enfin un peu moins j’espère. Si elle vient à se plaindre j'aurais pas trop le choix, pas envie qu'on me prenne pour un kidnappeur, mais elle à l'air raisonnable comme fille pour son âge, donc il devrait pas y avoir de problème.

"Bien, si tu t'es bien couverte là-haut, on y va."

  J'attends de savoir si elle a bien remis tout ses habits chauds en place, et je sors finalement du bâtiment, me dirigeant vers le premier médecin que je connais dans le Quartier, un vieux médecin plutôt gentil et efficace. Il ne perd pas trop de temps à discuter de tout et de rien, ce qui fait que contrairement à beaucoup il n'y a pas trop souvent la queue pour les consultations.

Elle acquiesce sans soucis à l'idée d'aller chez le médecin, et une fois bien prête, je lance la marche, nous offrant un accueil bien froid de l'extérieur. Sans compter le chauffage fort à l'intérieur, ça fait un bon choc thermique comme il faut éviter, mais bon, pas vraiment le choix ici. Alors j'avance avec le petit poids sur la tête, qui tombe en avant et se relève à intervalle régulier. Elle lutte comme elle peut contre la fatigue, mais je doute qu'elle tienne jusqu'au retour chez elle.

  Ceci dit je la dérange pas, maintenant que je sais où je vais, je peux la laisser se reposer tranquillement, et je m'approche petit à petit du cabinet, qui finit par être en vue, et quelques pas plus tard, je rentre tranquillement dans le petite bâtiment, ou plutôt, la salle qu'il louait pour s'y installer. Il avait un petit espace salle d'attente, où seule une personne était installée, plus une qui devait être en pleine consultation, l'attendre devrait être encore plus courte que je l’espérais.

  Je m'installe donc sur l'une des chaises, pas très confortable, après avoir salué la femme qui patientait déjà. Et je dépose Nelytsa sur mes genoux à nouveau, doucement pour pas l'étourdir. Et une fois fait je lui enlève son bonnet et son écharpe pour les poser sur le siège d'à côté, il faisait bien chaud à l'intérieur une fois encore, donc autant éviter un nouveau décalage de température tout à l'heure.

"On aura pas trop longtemps à attendre, et après retour chez Manori ok ?"

  On pourrait facilement penser que c'est pas mon genre, mais mine de rien, je m'inquiète facilement quand ça concerne des enfants, peut-être des restes de quand on s'occupait de Merry, ou bien c'est naturel. En tout cas, même si je suis pas médecin, ça m'a l'air d'être une grippe sévère, donc quelques jours au lit en prévisions.

Nelytsa, même une fois au chaud, continue d'être bien assommée, elle répond vaguement à la question, en tout cas avec le peu de mots possibles. En tout cas, à peine débarrassée de ses vêtements chauds, elle se blottit à nouveau contre moi, cherchant forcément la chaleur, même si pour quelqu'un qui n'est pas malade comme moi la pièce paraissait étouffante. Mais bon, je referme mes bras autour d'elle, pour l'aider à se caler dans une position confortable et qu'elle puisse se reposer, pourtant elle pose une nouvelle question, effort surhumain quand on entend la difficulté avec laquelle chaque mot sort.

"T'inquiètes pas pour ça, je vais envoyer un message pour dire que je ne pourrais pas faire le cours aujourd'hui, et on le reportera, ça arrive souvent."

  Le nombre de professeur-chercheur faisant souvent que certains remettaient à plus tard leurs cours, concentrés sur leurs travaux actuels. Là on est pas dans ce cas-là, mais beaucoup de prof se permettent ce genre d'absence, alors pour une fois que ce n'est pas mon second travail qui m'empêche de venir, ça devrait aller. Surtout une fois que j'aurais postuler à la tête de la recherche de la FAC, un potentiel pouvoir confère déjà un peu d'autorité.

"Et toi, pourquoi tu ne vas plus à l'école depuis longtemps ?"

  Je regarde un peu la femme qui patiente également, qui ne fait pas trop attention à notre conversation puisque je parle assez bas. Si elle peut penser que je suis le père et ne pas poser de question, ça évitera de perdre du temps. Ceci dit c'est un problème réglé puisque le docteur vient appeler la personne suivante, et elle part aussitôt, nous souhaitant une bonne journée en passant la porte.

"On est juste après, t'as plus longtemps à attendre avant qu'on reparte chez Manori."

Déjà tout savoir ? C'est vrai qu'elle semble mature pour son âge quand elle parle, surtout la dernière fois au parc, parce que là avec son état, c'est moins visible, même si aller jusque la FAC seule à son âge c'était déjà bien courageux. Et pour le saut de classe... Il y a des avantages et des désavantages, je serais plutôt du même avis que sa mère, éviter ça, mais je comprend aussi ceux qui veulent en profiter. Mais après cette petite question, elle devient vraiment touchante.

  Elle me demande si je vais partir, même si je ne sais pas si elle fait référence à un simple départ ou bien à la mort, puisqu'elle a déjà perdue sa mère, même à son âge elle doit pouvoir comprendre ça. Après quelques secondes un peu étonné, je me demande si elle me parlait vraiment à moi, ou bien si la fatigue l'a rattrapé et qu'elle est à moitié dans le monde des songes.

"Je compte pas partir si vite, et si tu veux qu'on se revoit une autre fois, on pourra rester en contact."

  Marrant comme à cet âge on s'attache facilement, quoi que même moi en réalité... Avec Elliade c'est allé vite, et puis je m'attache aussi déjà à cette gamine alors que c'est que la deuxième fois qu'on se voit. Mais j'ai pas vraiment le temps de continuer à lui parler, car le docteur ouvre finalement la porte de la salle d'attente, ou nous sommes les deux derniers à être présents. Je mes donc les affaires de Nelytsa sur une épaule, et la reporte dans mes bras pour faire les quelques mètres et serrer la main du médecin en lui disant bonjour, avant de le suivre dans son cabinet.

"Alors, qu'est-ce qui vous amène ?"

"La petite est dans un sale état comme vous avez pu voir, donc c'est juste pour elle que je viens."

"Bien, alors on va regarder ça, je vais l'amener sur le lit juste à côté pour regarder tout ça."

  Le docteur fait donc le tour de son bureau tendant les bras pour amener Nelytsa à trois mètres d'ici, où un lit recouvert de papier l'attendait. Je tendais donc la petite au médecin, patientant pour la suite.

Quand j'essaye de confier Nelytsa au médecin, elle essaye de son mieux de rester accrochée à moi, prononçant difficilement ses mots, qui font référence à la promesse faites il y a quelques minutes. Le doc' semble plutôt attendri par la scène, et puisqu'elle n'a pas l'air de vouloir lâcher, je me dirige donc avec elle vers le fameux lit d'auscultation. Le vieux en profite pour parler un peu des peurs des enfants, notamment vis-à-vis des médecins, et qu'il leur faut souvent garder un contact avec leurs habitudes.

  Il commence pendant ce temps à faire ses examens, d'abord le stéthoscope, puis le bâtonnet pour voir la gorge, les oreilles, et tout ce qu'il faut pour déterminer ce qui accable la petite patiente. Après quelques minutes, pendant laquelle il est passé sur quelques questions sur moi, savoir si le travail se passait bien, le stress et compagnie, des questions que posent les bons médecins en général, qui s'intéressent à leurs patients, il repart finalement vers son bureau, m'invitant à faire de même.

  Une fois devant le bureau, installé dans le fauteuil, je réinstalle Nelytsa sur mes genoux, à la manière de la salle d'attente, tandis que le médecin donne son verdict, plutôt évident mais rassurant tout de même.

"Et bien c'est une bonne grippe, c'est l'époque de toute façon, ça grouille dans les écoles, et même avant que les symptômes soient clairs, les gamins sont déjà contagieux."

  Au moins on a pas une complication de la grippe, une pneumonie ou autre, elle est juste drainée de son énergie par la maladie la plus fatigante parmi les communes surement. Le doc' s'occupe maintenant de rédiger une ordonnance pour les médicaments qu'il va vouloir qu'on aille chercher. Mais à mon avis on va rentrer juste après, et je laisserai l'ordonnance en évidence chez elle si Manori n'est toujours pas là.

  Après le paiement des honoraires et une poignée de main, on repart donc à deux, Nelytsa toujours dans mes bras vers l'entrée. Je la pose au sol rapidement pour la rhabiller de son écharpe et de son bonnet, puis la ramène sur ma tête, comme pour venir chez le médecin.

"Prête à me guider chez Manori ? Un dernier petit effort et tu seras au lit pour te reposer."

  J'attends sa réponse et fait le premier pas dehors, attendant ses premières indications tout en me dirigeant vers les logements qu'elle m'avait montré tout à l'heure.

J'avance un peu vers les bâtiments toujours, attendant une réponse ou un signe de sa part qui me permettrait de mieux me diriger, mais c'est une question plus déstabilisante qu'elle me pose. Et si elle pose cette question, c'est surement qu'elle sait pour les Nephils, sinon il y aurait peu d’intérêt à me demander si je la connais, elle veut s'assurer que je suis pas un danger j'imagine. Alors dans le doute, je vais répondre de la façon la plus logique qui paraisse dans ces fameuses situations.

"Je pense oui, j'en connais une et c'est surement la même, elle aime les chats noirs non ?"

  Voila, si c'est une Nephil, elle comprendra parfaitement de quoi je veux parler, ceci dit elle pourrait avoir peur et penser que je suis Seraph... Dans ce cas je lui montrerai ma marque pour la rassurer, ça m’étonnerait que Manori s'occupe d'une petite fille Seraph, donc même pas besoin de voir la sienne.

  En attendant la nouvelle réponse je continu à me diriger vers les bâtiments, pensant qu'une fois rassurée elle me dira sans problème où elles habitent, puisque je ne serai pas un danger direct pour Manori, faisant parti des Nephils.

Elle aime les chats noirs donc. On parle de la même Manori, et la petite en fait partie, incroyable que Bey puisse recruter des enfants, surtout de cet âge là. A quoi il peut penser en envoyant des petits comme ça au combat ? Enfin maintenant qu'elle en fait partie y'a plus de marche arrière, mais ça reste une idée qui me déplait grandement. Nelytsa me pose alors une nouvelle question, voulant savoir depuis quand j'étais membre des Nephils, avant de m'indiquer la suite de la route.

"Peu de temps après notre rencontre au parc. Je dirais une ou deux semaines plus tard. Et toi ? Tu était déjà Nephil ce jour là ?"

  C'est vrai que c'est assez bizarre de se dire que ce jour là j'étais peut-être déjà rentré en contact avec une Nephil de 5 ans, et un étudiant Seraph. Avant de moi-même rejoindre les Nephils juste après, un sacré hasard des rencontres. En tout cas ses indications me mènent vers les grands bâtiments qui servent à loger les étudiants, ce qui est plutôt logique au final, je comprend mieux pourquoi tant de secrets sur Manori et sa vie. Je longe donc les entrés une par une, attendant qu'elle m'indique laquelle était la bonne.

"Et ça se passe bien la vie avec Manori ? Elle n'est pas trop absente avec ses histoires d’Élue et ses études combinées ?"

  Je vois aussi bien mieux pourquoi Nelytsa a du apprendre à se déplacer seule comme ça, avec une tutrice en étude supérieur et Élue d'un groupe de contractant, la vie devait pas souvent les laisser tranquille toutes les deux.

Pas Nephil ? Et elle connait pourtant les Nephils, vit chez leur Élue, et sa mère en faisait partie. D'un autre côté ça me rassure sur le recrutement de Bey, mais la petite en en sachant autant a surement des risques d'avoir déjà vu Bey, et donc de pouvoir voir les Ombres non ? C'est pas un peu dangereux pour une fillette de 5 ans ? Je demanderai plus tard, ou bien à Manori peut-être, parce que là ça tangue de plus en plus là-haut, en résistant au sommeil, j’espère qu'elle ne va pas rater la bonne entrée.

  Pour ce qui est de sa vie de tous les jours, Manori est bel et bien souvent absente, mais difficile de lui reprocher dans l'état des choses. Nelytsa connait même la localisation du QG, c'est tout de même aussi un peu dangereux vis-à-vis des Seraphs, si des mal attentionnés venait à connaitre son existence, et à savoir qu'elle a des informations... Bon, j'enlève ces pensées sombres de ma tête pour le moment, là dans l'immédiat je suis avec elle, donc il ne devrait pas y avoir de soucis à se faire. Déjà qu'elle me fait de la peine à être si seule visiblement.

  Après ça, elle me montre finalement l'un des bâtiments, dans lequel je m'engage aussi vite, passant du froid extérieur à un intérieur moyennement chauffé, les couloirs ne sont pas assez importants pour être très chauffés. Elle m'indique rapidement l'étage qui nous intéresse, vers lequel je monte par les escaliers, troisième étage donc.

"Tu as les clés sur toi ? Je vais te déposer dans ton lit pour que tu puisses bien te reposer."

  Je resterai surement en réalité, pour la surveiller, et si je dois partir je laisserai l'ordonnance du médecin sur un meuble bien visible pour que Manori puisse y aller, même si en attendant que Nelytsa se réveille elle se demandera surement qui a bien pu l'amener... Non le mieux est de rester au final, même si elle va aussi se demander ce que je fais là en rentrant, j'aviserai selon sa réaction.

Les clés se font entendre en même temps qu'elle les annonce, et je commence à lever la main lorsqu'elles tombent dans mes mains. Volontaire ou non elle les a fait tomber pile dans le creux en tout cas. Elle m'indique finalement la porte qui nous intéresse, et après un petit coup de clé, nous entrons finalement dans l'appartement de l’Élue, sans vraiment que j'y sois invité, mais la situation me parait l'exiger un peu.

  Une fois déposée au sol, la petite se précipite vers un canapé, dans lequel elle se jette après s'être débarrassée de toutes ses affaires chaudes. Une fois emballée dans une épaisse couverture, elle s'allonge et se replie sur elle même, dans une position plus chaude que confortable surement, mais qui doit être agréable en pleine grippe après être restée dehors si longtemps. Tandis que je regarde un peu l'intérieur, observant un appartement vide d'effets personnels, mais bien rangé, la petite main de Nelytsa sort de sa couette, et vient demander la mienne visiblement.

"Dis... Tu vas rester?... Un peu?...
J'ai... peur... toute seule..."

"Je peux rester jusqu'au retour de Manori si tu veux, ça ne me dérange pas."

  Je ne sais pas comment Manori prendrait de voir quelqu'un qu'elle n'a jamais invité chez elle, alors autant avoir déjà l'avis de la petite, même si elle est souffrante et qu'elle pourrait me répondre sans bien réfléchir. En tout cas, en répondant, j'ai pris sa main dans la mienne, et je me suis assis à côté du canapé, attrapant une chaise non loin pour m'assoir à côté d'elle. Et dans un dernier petit geste avant d'attendre qu'elle s'endorme je viens poser ma main sur son front, sentant toujours une chaleur de volcan, puis la fait glisser sur sa tête, pour la rassurer et la laisser foncer vers le monde des songes plus aisément.

Pas une bonne idée de rester donc... Découvrir quelqu'un chez soi n'est en effet pas très sympathique en général, donc autant remettre ça à mon prochain passage au QG. En tout cas même fatiguée elle semble capable de réfléchir à comment ne pas être seule, puisque d'après elle Manori sera de retour avant son réveil, je peux donc rester jusqu'à ce qu'elle s'endorme. Pendant ce temps le contact entre nos mains continue, elle n'a pas envie de lâcher, s'attachant visiblement à ma présence.

  Alors elle demande quelque chose que j'aurais du voir venir, mais que je voulais croire qui n'arriverait pas... Une histoire. Je suis un scientifique, alors l'imagination nécessaire aux scénarios c'est pas mon fort. Et puisque je n'ai pas d'enfant, et que je ne m'occupe jamais pour ainsi dire d'enfants, je n'en ai pas en tête. Bon, je lui souris quand même en acquiesçant, tandis que je cherche dans les tréfonds de ma mémoire ce qu'il peut plaire aux enfants dans les histoires qu'on peut leur lire. Je me lance donc en improvisant petit à petit ce que je raconte.

"Alors, il était une fois, un homme du nom de Dwayne. Il avait beaucoup d'amis, qu'il aimait, tout comme toute sa famille. Mais en grandissant, il se rendit compte qu'il avait toujours peur qu'il arrive quelque chose de mal à ceux qu'il aime, alors il travailla dur pour les protéger, tous..."

  Tandis que l'inspiration me vient miraculeusement, je me rend vite compte que l'histoire, aurait pu faire quinze mot, ça aurait été suffisant pour l'endormir, et elle aurait pu connaitre la fin en s'endormant. Déjà assoupi, je reste quelques secondes à la regarder respirer tant bien que mal avec son nez bouché, avant de décrocher ma main, et me lever, m'approchant de la table la plus proche pour déposer de façon visible l'ordonnance du médecin.

  Puis, prêt à partir, je reviens vers le canapé, déposant machinalement un bisou sur le front de la petite, en lui souhaitant doucement une bonne nuit. Je me dirige ensuite vers la sortie, ouvrant doucement pour vérifier qu'aucun étudiant ne se trouvait dans le couloir, pas besoin de lancer des rumeurs stupides sur ce coup. Une fois la voie libre, je sors en refermant derrière moi, avant de prendre le chemin de mon appartement, déjà trop tard pour revenir assurer mon cours.



[RP fini pour moi aussi, tu peux mettre terminé, et merci pour ce moment ]