Je n'avais pas envie de rentrer au QG mais je ne pouvais pas trop m'éloigner non plus pour ne pas inquiéter les autres alors, je traînais un peu dans le Quartier Ouest, du côté d'un des vieux bâtiment abandonné, bien caché derrière les tours neuves et belles des grandes entreprises où je ne devais surtout pas aller. Et puis, c’est plus sympa là-dedans, y a plein de truc pour jouer.

Toboe est avec moi et on s'amuse à visiter l'intérieur de la carcasse du vieil entrepôt. Ça fait du bruit, de l'échos quand je parle et ça résonne à chacun de mes pas sur des morceaux de tôles qui se sont détachés un peu partout. C'est drôle, on se prend pour des explorateurs venus fouiller l'épave d'un vieux château volant qui se serait écrasé par ici. Je grimpe au premier étage, ou le plancher est tout vermoulu mais ça fait encore plus vrai du coup.

Il y a pas mal de poussière et Toboe s'amuse à se cacher derrière des poutres ou des vieilles bâches et machines qui traînent. Une fois, il me surprend et je recule d'un pas. Mon pied se retrouve alors bloqué dans un trou du plancher. Je tire mais comme je n'arrive pas à me dégager, il vient m'aider et là, alors qu'il donne un grand coup à côté de moi, tout un pan du plancher s'écroule, nous entraînant tous deux un étage plus bas.

Je vois pas bien, il y a de la poussière partout. J'ai mal à la tête, au côté et au dos. Et quand j'essaye de bouger, je n'y arrive pas. Je suis à moitié ensevelie sous un gros tas de gravats trop lourds pour moi. J'appelle Toboe qui accourt déjà, en mode loup. Il vient me renifler, lécher ma main et ma figure, cherchant à creuser les gravats avant de descendre et de partir chercher de l'aide. J'entends les autres dans ma tête lui ordonner de le faire et avant de partir, il frotte son bracelet contre ma tête, le couvrant d'un peu de mon sang, avant de filer en direction des bâtiments.

Je dois trouver de l'aide, je dois trouver de l'aide, je dois trouver de l'aide... Vite vite vite vite vite !!! C'est ma faute, j'aurais pas dû l'emmener là. Bon alors, quelqu'un. Faites qu'il y ait quelqu'un dans le coin. Je pourrais pas aller beaucoup plus loin en plus, faut que trouve rapidement et pas loin. Tiens bon, ma Nely, je vais trouver quelqu'un pour te sauver.

Oui, là! Toi, le monsieur blond, viens. Suis-moi, dépêche-toi, c'est urgent, je t'en prie. Allez !!! Hop, là je te tiens alors maintenant, c'est par là. Je couine, je jappe, je me manifeste de toutes les façons possibles pour qu'il me suive, je lui montre même mon bracelet avec le sang en l'attirant vers le vieu bâtiment en ruine. Ça y est, t'as compris, hein? Tu vas venir maintenant?

Toboe est revenu, je sens sa truffe venir se frotter contre ma joue alors que les autres dans ma tête se sont calmés. Moi, je n'ose pas bouger. J'ai mal et j'ai peur. En plus, c'est tout sombre ici, il y a encore plein de poussière et tout. Je sens que je peux bouger la tête, un bras et un peu les pieds mais le reste, je suis bloquée. Alors, même si le retour de Toboe me calme un peu, je ne me sens pas rassurée pour autant

- Vous m'entendez ? Vous êtes blessé ?

"- Y a quelqu'un?... Je... suis là... En dessous... S'il vous plait... Aidez-moi...

Je retiens mes sanglots mais je crois que cela à du s'entendre quand même dans le fond de ma voix. Elle tremblait un peu, peu assurée. Et pas très forte, parce que je suis encore un peu sonnée mais visiblement, il a vu que j'étais là alors, il va m'aider. J'espère, vraiment. Toboe aboie, venant passer le bout dune patte ou le museau par des interstices entre les planches tout près de moi, pour que le monsieur me repère mieux. Moi, je ne peux rien faire d'autre qu'attendre.

- Ne bougez pas. Enfin je veux dire ne remuez pas. Je vais voir ce que je peux faire.

Ça veut dire quoi, ça? Qu'il ne peut pas m'aider, que je vais devoir rester coincée ici? Sur le coup, je retiens un sanglot alors que Toboe se rapproche de moi pour se blottir contre mon visage, laissant ma main se perdre comme elle veut dans son pelage. Les autres aussi, ils essaient de me rassurer mais j'ai mal à la tête alors, je leur demande de ne pas faire de bruits. Je crois qu'ils ont compris, je les entend presque plus lorsque la voix du Monsieur revient,

- Les secours ne vont pas tarder, ne vous inquiétez pas. En attendant, restez immobile. Où avez-vous mal ?

"- Quels secours? ... Je... Le coude, il me fait... mal... vraiment et...ma tête un peu... ça tourne... "

Toboe remue un peu, se pelotonnant un peu plus contre moi. J'apprécie sa présence, j'ai moins peur avec lui car je sais que je ne suis pas seule. Mais je frissonne un peu malgré sa chaleur. Le sol est glacé, je suis fatigué je crois et avec la peur et tout, j'ai la sensation que la température à baissé.

"- Il fait froid... là-dessous... Je voudrais... sortir... "

- J'ai appelé des médecins, ils vont venir vous aider, ne vous inquiétez pas. Ils sont rapides.

Des médecins, par ici? Mais je croyais que c'était que un quartier de recherche et de grandes entreprises. Les médecins, ils sont dans les hôpitaux eux, non? Enfin, si il le dit, je ne peux que le croire. De toute façon, je suis bloquée ici alors j'espère que, médecins ou pas, ils m'aideront à me sortir de sous ces gravats. Je tousse un peu à cause de la poussière qui flotte dans l'air, Toboe revenu se coller à moi pour me tenir chaud de son mieux.

- Ils ne vont pas tarder. Comment vous appelez-vous ? Et qu'est-ce que vous faites ici, dans un bâtiment en aussi mauvais état ?

"- Je... cherchais Maman... Et j'avais peur qu'il pleuve alors... Je me suis mise à l'abri... Et puis.... "

Et puis je m'arrête. Je frissonne un peu et grimace. J'ai bougé mon bras et ça me fait vraiment mal maintenant. Et j'ai la tête qui tourne. Je voudrais me reposer un peu mais je veux pas rester ici. J'aurais voulu que les gens ne me trouvent pas, que je sorte d'ici toute seule. Mais je n'y arrive pas.

"- Et puis... je sais plus trop... Juste que... tout est tombé..."

- Comment s'appelle ta maman ?

"- Elle s'appelle... Maman... je veux Maman... "

Je n'arrive pas à en dire plus, parce que je sais que Maman ne viendra pas. Elle ne viendra plus, jamais. Même si je suis en danger, même si j'ai été sage même pour me dire qu'elle m'aime. Je me mets à sangloter ce qui me tire quelques gémissements alors que je tousse de nouveau, plus fort. Ce qui résonne dans ma tête et ne fais qu'en rajouter à mes larmes.

"- Manori... "

- Les secours sont là, ne t'inquiète pas, tu vas vite sortir.

"- Je.. d'accord..."

De toute façon je ne peux pas bouger donc je n'ai pas le choix. Mais d'entendre toutes ses voix en plus, ce bruits et tout, je me blottit un peu plus contre Toboe avant d'être enfin de retour à l'air libre, les gravats autour de moi déplacés. Un monsieur vient me voir, observant mes blessures en me parlant doucement alors qu'un autre vient me porter pour venir me déposer sur une civière.

Evidemment, Toboe jappe et tourne autour des gens présents, pour ne pas trop s'éloigner de moi. Mais il voit bien que les gens le font reculer et finalement, je lui fais un signe de la tête pour lui dire que tout va bien. Du coup, il sort du bâtiment et se cache dans un coin, avant que je ne le révoque. Pff, ça me fait tout bizarre ça aussi. Et je n'ose plus ni parler ni vraiment bouger. J'ai mal, ça tourne et j'ai du mal à suivre ce qu'il se passe.

"- vous allez... m'emmenez où?... "

- On va la prévenir ne t'inquiète pas.
Ils vont t'emmener à l'hôpital du quartier Nord, c'est le meilleur de la ville. Je vais venir pour régler les papiers.

"- A l’hôpital?... C'est vraiment obligé?... "

Il avait parlé de médecins et de gens pour me sortir de là, pas de m'emmener à l'hôpital. Je veux pas qu'on m'y emmène, j'ai peur d'aller là-bas. En plus, je vais être toute seule parce Toboe pourra me suivre, il ne restera que dans ma tête et ce n’est pas pareil. Mais je n'ai pas la force de les en empêcher. Toute seule, je ne sais même pas si je tiendrais debout en fait.

"- Tu vas rester avec moi... Au moins un peu?... C'est vrai?... "

Souvent, les adultes ils disent les choses juste pour rassurer les enfants mais moi, je ne suis plus aussi petite. Même si j'en ai l'air, je sais bien plus de choses que les autres enfants de mon âge. Mais le fait d'avoir bougé, ça me fait fermer les yeux, ça tourne beaucoup dans ma tête. Et mon bras me fait vraiment de plus en plus mal alors je le garde contre moi, pour ne plus le bouger.

- Quel est le nom de cette Manori dis-moi ? Et aurais-tu un numéro de téléphone pour que je puisse la prévenir ?

"- Manori Yuhira... Elle est à la fac... Son numéro, je l'ai dans... mon sac..."

Le bruit de la sirène, les chaos même léger de la route, l'ambulance qui sent les produits un peu étranges des médecins, tout ce blanc alors que j'étais presque dans le noir, ça me fait peur. Je tremble, à la fois de froid et d'angoisse. Je me sens fatiguée mais je ne veux pas me laissée dormir, je ne sais pas ce qui va se passer maintenant et tous ces gens qui s'affairent autour de moi, ça m'inquiètent plus qu'autre chose.

"- C'est loin... Où on va?... "

- Tu as peut-être quelque chose de cassé, alors il faut te soigner, et les médecins de l'hôpital sont les mieux placés pour ça.
Oui, ne t'inquiète pas, je reste avec toi.

"- Merci...  "

J’espère quand même que j'ai rien de cassé. Parce que même si je suis une Nephil, je sais que les blessures elles mettent quand même du temps à se remettre bien. Et puis, j'ai mal mine de rien. Et je vois bien maintenant que mon bras au-dessus du coude il est devenu un peu bleu et qu'il a enflé. Ça, c'est pas normal. Et puis, pourquoi aller à l’hôpital alors que les soigneurs ils pourraient régler ça en un clin d’œil, hein? Non, je dois pas le dire

- Je regarde si ça ne te dérange pas.

"- Il est dans la poche du milieu, celle que j'ai cousue."

Comme ça, il aura pas à le chercher pendant des heures. Je le laisse le prendre et chercher le numéro de Manori. Déjà, il marche toujours, c'est bon signe. Je n'aurais pas voulu qu'il se soit cassé, c’est un cadeau de Maman, j'y tiens beaucoup.

- Ce n'est pas très loin ne t'en fais pas, d'ici quelques minutes nous y serons. Par contre je ne trouve pas de noms dans ton répertoire, à quelle image correspond Manori ?

"- Ah oui. C'est la première image, celle du petit chien brun-gris."

Je commence à dodeliner de la tête, installée sur la civière. J'ai l'impression que ça me berce même si le bruit de la sirène est désagréable et que les secousses e font un peu mal. Je suis fatiguée moi et je voudrais que Maman soit là...

- Juste une dernière chose, tu ne m'as pas dit ton nom.

"- Moi?... C'est Nelytsa... Nelytsa Wells... "

Je comate à moitié, laissant les gens me tourner autour comme le font les papillons autour d'une source de lumière. Sauf que eux, ils ne se brulent pas en restant à mes côtés. Ce sont même eux qui me soignent. Ils me parlent, tout le temps, me demandant de leur répondre ou de dire des choses, n'importe quoi. Moi je voudrais dormir mais eux ne veulent pas me laisser sombrer. Et dans ma tête, mes loups se taisent. Parce que si ils parlaient, je fatiguerais encore plus alors il y en a qui leur a intimé le silence et ça marche.

"- Et toi... tu es qui?... "

Que je sache qui je devrais remercier. Après tout, ce serait la moindre des choses. Sans lui, je ne sais pas combien de temps je serais encore restée ensevelie là-dessus.

- Je m'appelle Ezreal Werner, mais tu peux juste dire Ezreal, c'est suffisant.

"- D'accord... Ezreal...  "

La sirène finit par s'arrêter en même temps que l'ambulance. Cela veut dire qu'on est arrivé à l'hôpital. les portes s'ouvrent, me faisant violemment frissonner alors que l'agitation autour de moi se fait plus pressante, plus imposante. Et je commence à paniquer un peu. Non, je ne veux pas y aller, pas toute seule. Mais je ne peux rien faire. Heureusement, Ezreal qui étais descendu en premier reviens me voir tout de suite pour me rassurer.

- Je vais leur expliquer ce qui s'est passé et donner les coordonnées de ta mère Nelytsa. Je te rejoins ensuite.

"- C'est promis? ... Tu reviens, hein?... "

Parce que Maman aussi, elle avait promis de revenir ais cette nuit-là, elle n'avait pas pu le faire. Je ne note même pas qu'il a parlé de Manori comme de ma Maman, déjà je sens que la civière roule et les gens tout en blancs me parlent, me demandant de rester allongée et de ma calmer tandis que je traverse les couloirs avant d'être déposée dans un box où une infirmière questionne les ambulanciers sur mon état avant de venir elle-même pratiquer les examens de routine.

L'infirmière commence par vérifier ma température, ma tension et d'autres petits choses comme ça. Ele me garde un peu, je temps que je sois plus calme et réchauffée, avant de me faire passer aux radios. Pour la tête et mon bras surtout. Cela fait des bruits bizarres mais ca ne fait pas mal en tout cas. Tant mieux. J'attends encore un peu dans le box, allongée dans un lit et vêtue d'une chemise de nuit bizarre que tout les patients portent avant qu'elle ne revienne me voir.

Elle montre des photos étranges à un médecin qui passe et qui vient aussi me poser quelques questions avant de me prescrire des médicaments et des soins. Ainsi, mon bras est bandés très fort et serré, ce qui fait que je ne peux plus le bouger du tout, et le bandage à ma tête est refait avant que je ne sois montée à l'étage, dans une petite chambre. une nouvelle infirmière vient alors me poser une perfusion. Ca fait un peu mal mais après, c'est vrai que j'ai l'impression de ne plus avoir mal. Elle me dit que je peux me reposer et je crois que je me suis endormie un peu car c'est une voix qui m'a réveilée.

- Alors ça va mieux ?

"- Ezreal... Oui, ça va... Regarde, ils m'ont soignés... "

C'est drôle, ça me rappelle Mamanan quand elle m'aidait à faire la couture sur Lapinou. Au lieu de le réparer, elle disait qu'on le soignait et des fois, après, on jouait ensemble et c'était moi qui lui faisait des bandages et tout. D'ailleurs, je l'ai là, au fond de mon sac, mais je n'ose pas trop le sortir. Au moins là-bas, il est à l'abri, c'est mieux pour lui.

"- Tu as appelé Manori?... Elle va venir?... "

- J'ai transmis son numéro à la secrétaire qui se charge de l'appeler pour la prévenir. Dès qu'elle l'aura, elle lui dira tout et je suis certain qu'elle te rejoindra aussitôt.

Bon, donc ça veut dire qu'elle n'est peut-être pas encore au courant. Si elle est en cours, elle n'a pas du répondre à son téléphone de toute façon. J'avoue que j'aurais préférée apprendre qu'elle arrivait tout de suite, qu'elle était en chemin car comme ça, je serais sortie plus vite d'ici mais je suis encore complètement assommée. Je crois que c'est le contre-coup, qu'ils ont dit. J’espère juste qu'elle ne sera pas trop en colère et qu'elle n'aura pas d'ennuis à cause de cette histoire.

- Je vais te laisser te reposer maintenant, tu as besoin de dormir.

"-  Ah, tu as encore... du travail?... Rentre bien alors... Merci et... Sois prudent surtout... "

C'est vrai quoi, il venait peut-être de me sauver la vie alors je ne voudrais pas qu'il se fasse du mal en rentrant maintenant. Moi, je sens déjà que j'ai la tête qui retombe un peu sur l'oreiller. De loin, j’entends vaguement les discussions de mes loups mais je ne les comprends pas. Ça me fait plus comme une berceuse, qui me rappelle que je ne suis plus seule, jamais.

[ => RP terminé pour moi. Merci ]