Dormir dans le froid. Sous les ponts. Les habits mouillés. Jamais totalement rassasié. Mon quotidien.
Il pleut. Heureusement, j'ai trouvé un pont sous lequel m'abriter. Tout est vide, personne ne passe par là. Peut être est-ce que parce que personne ne veut s'approcher des rats qui pullule ici. Mais moi, il me laisse tranquille.
Je regarde le dessous du pont. C'est mon ciel étoilé à moi. Quand on le fixe longtemps, on finit par en voir chaque détails, et tout nous apparaît alors comme un magnifique, belle, grande fresque.
Il fait froid. Heureusement, ma constitution particulière de Seraph fait que je crains désormais moins le froid. Heureusement. Sinon, je serai mort depuis longtemps... En fait, Kyu m'a sauvé la vie. "Je ne suis pas mort", comme je le souhaitais dans mon voeu.
J'ai froid, il pleut, mais je réussis a peu près à dormir. En tout cas, je me repose. Il faut dire qu'avec un masque sur la tête, pour dormir, ça n'est pas optimal. Mais je ne l'enlèverai pas. Je ne veut pas qu'on me voit. Je me sens si seul...
Il y a quelqu'un ici ?
J'ai cru entendre des bruits de pas. Dans ces quartiers mals fréquentés, ça n'est jamais bon.

- Qui est là ? Montrez vous ?

Je me relève complètement quand j'aperçois le nouvel arrivant. Merde, l'odeur ! Il a l'air très incomodé. Ho. Oui...
Je réenfile mon manteau que je chope vite fais. Tiens, c'est étrange comme l'odeur pesante s'évanouit, si brusquement.

- L'odeur a cessé. Vous n'avez plus de raison de me fuir.

Je réfléchis une seconde puis fronce les sourcils et fais apparaître mes faucilles, et en un bon, je les met sous sa gorge

- Montre moi ta marque. Aucun humain ne résiste a cette odeur sans au moins vomir. Alors montre la moi, de suite.

Je fixe un instant ce qui devrait être mon ennemi. Non, je ne suis pas content. Je n'ai toujours pas parlé à Shizuo, et je me retrouve dans une telle situation...
Non, je ne suis vraiment pas content.
Je me détourne et met mes mains dans mon dos. Que suis-je censé faire ?
Disons pour l'instant, que je reste pacifique. Si c'est lui qui devient agressif...
J'ai découvert un nouveau pouvoir récemment, et il en fera les frais.

- Et bien... Non, je ne suis pas content.

Je révoque mes faucilles et observe ce qui devrait être mon ennemi.

- Votre nom ?

Alors comme ça, le freluquet s'appelle Dinozo. La question étant : m'a-t-il mentis ? La réponse la plus probable étant : non, ce serait débile.

- Je m'appelle William.

Je saluai l'autre de la tête.
Egalement je lève le doigt, comme pour ajouter quelque chose :

- Et je suis Seraph. Vous voulez peut-être m'attaquer ?

J'éclate d'un énorme rire à sa réplique. Sérieusement ? Ce type est neuneu à ce point ? Puisqu'il veut jour au pauvre petit Nephil, je vais lui en servir, moi...

- Pauvre petit chéri ! Peut-être le petit néphil maltraité par ses méchants camarades Seraphs voudrait-il un câliiin ?

Mais où est-ce que j'ai apprais à être aussi sarcastique ? Je crois que j'ai été irradié trop longuement de Blackbird, à l'entraînement.

- Ne vous moquez pas de moi, voulez vous ? Je n'accuse pas tout les Nephils... Mais il se trouve que certains Nephils sont agressifs, au même titre que certains Seraphs. Nous sommes en guerre, savez vous ? Je ne sais pas pourquoi, et c'est la raison pour laquelle je ne vous ai pas encore décapité... Ceci dit, je ne sais pas si j'y arriverais si simplement. Bref. Cessez de faire l'enfant offusqué et parlons un peu. Où avez vous entendus que les Nephils ne faisaient que se défendre des méchants Seraphs sadiques et pervers ?

Ceci étant dit, j'ai beau être sarcatique, je connais au moins une Seraph qui cherche le combat, qui est méchante, sadique et perverse. Mais c'est une Seraph qui tue parfois d'autres Seraphs, donc ça n'est pas le meilleur exemple.
Tiens, je remarque qu'il est aussi soudainement passé au tutoiement. Hmm. Probablement une marque de mépris à mon égard.

Hm. Je vois. Ce gosse est vraiment... Bref.

- Et bien voyez-vous, mon jeune ami, tout les nephils ne sont pas comme vous, de jeunes et pures âmes innocentes des crimes de l'humanité. Certains se seraient fais une joie de me sauter dessus si il avait su que j'étais un Seraph. Et mon odeur particulière me désigne au moins comme un choisi... Ce qui explique ma réaction. Mieux vaut prévenir que guérir.
Pour ce qui est du fait que les Seraphs est déclaré la guerre.. Encore une fois, qui vous l'a dit ?

Et j'attends la réponse du jeune nephil qui me fixe maintenant d'un regard froid. Tant d'innocence, tant d'idéal... Et pourtant déjà prêt a se battre pour ses idéaux, et pour les nephils.

Je secoue la tête, désespéré. C'est affligeant. Ce type croit-il donc tout ce qu'on lui dis ?

- Et comment pouvez vous en être sûr ? Qu'est ce qui vous prouve que votre élue dis la vérité ?

Je discute, après tout, je n'ai rien de mieux à faire. Mais ça ne semble pas être le cas de mon jeune ami, et j'ai l'impression que je commence à l'échauffer... On verra ce que ça donnera.

Je secoue la tête. Ce type est définitivement naïf... Vraiment.

- Vous avez lus sur son visage qu'elle disait la vérité ? Vous êtes psychanalyste ?

Je ris sans joie à ma propre plaisanterie.

- Non, je ne peux pas dire que je fais entièrement confiance à mon élu. Et c'est là le point important. Pourquoi êtes vous si confiant dans votre élue ? Dans le cas même où elle est raison - ce qui est très possible - il y a toujours quelque chose derrière. Selon vous, donc, Shizuo, sans raison, vous fait la guerre ? C'est ça ? Vous ne croyez pas que quelque chose cloche ?

Tandis que je l'observe, je me rends compte que la nuit est tombé. Dans ce genre de quartier, les ombres font razzia, dans cette partie de la journée. Je ne sais pas si il est très sûr de rester dans le coin.

- Ha, je vois ! Pas discuter, c'est ça ? Laissez moi vous dire, cher ami que vous êtes...

Mais Dino ne sut jamais ce que qu'il devait être, selon moi même. Au moment ou je m'apprêtais à finir ma phrase, je détectais un bruit dans l'obscurité... La nuit était tombé.

- Vous vouliez des ombres ? Vous allez être servi...

Les créatures qui sortaient de l'ombre en faisait partie : s'en était une partie intégrante. Je le comptais rapidement du regard : 1, 2... 3, 4, 5... 6. 6 ombres. Un combat rude en perspective... Heureusement, elle n'était pas du type que j'avais rencontré à l'usine Macintosh. Petite et stupide, à en voir leur hésitation à nous sauter dessus. J'invoque mes faucilles, et m'adresse au jeune Nephil, tout en me mettant en garde :

- Elles sont trop nombreuses... Nous ne pourrons les vaincre sans nos pouvoir. Je préfère vous prévenir : pour rester hors de la zone d'effet de mon odeur, restez à plus de 3 mètres de moi ! J'essayerai de ne pas l'utiliser, mais si ils nous submergent, j'y serai forcé...

Je me raidis et attends l'assaut des trucs noirâtres.

J'observe les ombres, attendant leur premier mouvement. Une seule d'entre elle, je gérerai. Six, moins... Heureusement, j'ai l'autre oiseau avec moi. Je note juste à temps qu'il bloque avec son épée pour en profiter et trancher la tête de l'ombre, bloqué entre sa lame et ma lame.
Immédiatement, je fais suivre mon action de mon pouvoir, en envoyant celui-ci sur l'ombre la plus reculée : de fait, un lien vert se tisse entre nous, et, de faible constitution, l'ombre se voit presque disparaître à l’œil nus.
Ensuite, j'attends le mouvement suivant de mon ami : pour survivre à pareil rencontre, il faut travailler main dans la main.

Je comptais ce qui restait d'ombre : 1, 2, 3, 4... Et la cinquième, effondré par terre, au prise avec mon lien. Pas morte.
Dinozo est en train de se battre contre deux ombres, restant sur un style défensif. Face à moi, deux ombres me font front. Je ne connais pas mon allié de circonstance, mais j'espère qu'il tiendra. Je me pose sur mes deux jambes, prêt à recevoir leur assaut... Et je me détourne pour foncer sur les deux ombres qui se battent contre Dino; d'un mouvement tournant de mes deux faucilles, j'en tue une et repousse l'autre, qui change de cible et semble hésiter entre me sauter dessus ou attaquer le nephil : mais deux ombres arrivent derrière moi, que je n'avais pas vus, et l'un d'elle m'assène un coup de griffe dans le dos : sous la douleur, je me cabre et m'écarte précipitamment : mon dos saigne, et mon lien avec l'autre ombre est brisé : et déjà elle se relève. Je ferme les yeux, affrontant la douleur, puis ramène mes faucilles à moi, prêt a encaisser.

Restait donc 3 ombres, et une autre à terre, en train de se consumer : je reprends un peu d'énergie que je vole au monstre affalé par terre, et je me place à côté de mon allié de circonstance : je tiendrais jusqu'à la fin du combat, mais lui-même ? Il semble qu'il sache se battre. Ca ne l'empêche pas de jurer quand il est touché.

- Oui, saleté d'ombre. C'est l'ombre, l'ennemi.

Et pas de kekkaï. J'attends le mouvement de mon allié, puis, je fonce à son côté sur une ombre, que nous décapitons, nos armes se touchant sur le coup de l'ombre. Il en reste deux.