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La seule raison pour laquelle il avait poussé la porte de ce bar à l'apparence assez sinistre était qu'il avait faim et qu'ils faisaient des desserts. Une tarte au citron. C'était tout ce dont il avait envie à cette heure avancée. Son rencard lui avait filé entre les doigts, et il trouvait qu'échanger un dessert pour un autre valait tout aussi bien le coup.

Il s'assit au comptoir et commanda sa tarte avec un verre de bière pression. Parfait pour terminer la soirée.
Il observait le tableau d'un cygne en face de lui, cuillère en bouche quand son regard dériva vers une tête qui lui semblait familière.

Salut. On s'est déjà croisé, non?

A savoir où... Il espérait juste que ce n'était pas un des petits amis en colère d'une de ses conquêtes. Il voulait vraiment finir cette soirée sur une bonne note.

Russel dans un bar, buvant du whisky, classique. Rien d'exceptionnel, ni même de notable. Tranquillement l'ivrogne songeait à ses prochaines actions sans vraiment être sérieux sur chacune d'entre elles. Puis, dans ce paysage monotone, un homme vint s'asseoir pas très loin. En soi, rien de significatif. Pourtant, cet homme vint l'interpeller, évoquant alors sa mémoire, peut-être défaillante sur leur possible rencontre par le passé. De façon pas très enthousiaste, le trentenaire tourna la tête vers celui qui venait de l'aborder. Son visage évoquait bien chez l'ivrogne quelque chose... Mais sans être capable de mettre le doigt dessus, l'abandon arriva vite. Sans oublier que son désir de solitude restait ancré en lui comme la peste.

"Non, je ne crois pas." Nia-t-il donc sans admettre qu'il avait eut le même sentiment que l'homme.

La tranquillité et une volonté de couper les ponts avec les autres, définitivement. Ce n'est pas comme si intérieurement, il le désirait vraiment. Juste, il était fatigué. Fatigué de prétendre être un chic type comme pour Luna, John ou Alice. Au final, une fois qu'il allait montrer une facette de son passé, on lui tournera le dos. Dés qu'il montrera un moment de faiblesse, on voudra le tuer.

"Ah bon sang..." Grommela-t-il.

Voilà que des pensées inutiles venaient troubler son moment de boisson. Merci l'inconnu, vraiment merci.

Bon et bien pour le côté social de son moment dessert, on repassera. L'homme ne semblait vraiment pas disposé à discuter. Mais le problème c'est que Tobias n'était pas vraiment quelqu'un de poli. S'il souhaitait savoir une chose, il finissait toujours par la savoir.

Il haussa les épaules, comme s'il abandonnait avant de faire craquer sa tarte pour en prendre une nouvelle bouchée qu'il savoura.

"Ah bon sang..."

Ces mots parvinrent à ses oreilles. Une bonne opportunité pour trouver un nouveau sujet de conversation.

Un problème ?

Le réel problème était que ce type buvait seul. Il ne devait pas avoir beaucoup d'amis.

Vous devriez songer à prendre une femme pour la nuit. Même si à cette heure...

On ne récoltait que les déchets que les autres ne voulaient pas. Très peu pour lui, mais au vu de la boisson forte de l'homme, cela lui suffirait peut-être.

Bien entendu, l'homme à ses côtés, comme aux aguets à une réaction atypique intervint, demandant si l'ivrogne avait un problème. Un problème ? Non aucun. Il n'avait aucun problème à l'heure actuelle, si ce n'est la présence étrangère qui venait ruiner son moment le plus intime de la journée. Certes, ce moment était relativement long, mais passons...

Par ailleurs, d'une politesse impressionnante, l'homme lui suggérait sans aucune honte d'aller chercher une femme avec qui coucher. Sérieusement ? C'est quoi son problème à lui ? Il tente de faire copain copain en abordant un sujet qui intéresse la majorité des hommes, c'est ça ? La dernière chose que Russel avait envie, c'était bien d'aller voir une femme après la suggestion d'un homme. Voilà qui laisserait un goût fort amère en bouche. Surtout si par un hasard, quoique sans doute calculateur, il en venait à penser à la tête du type qui lui avait donné l'idée.

"J'ai pas de soucis dans ce domaine." Fit alors le trentenaire, d'un ton tout aussi âpre que le whisky qu'il sirotait.

Après un soupir, il opta finalement pour dissuader l'homme d'une manière tout à fait lambda. Simplement en racontant une chose qu'il avait fait par le passé.

" Mais si vous tenez vraiment à converser. Alors laissez moi vous raconter une petite histoire personnelle. Vous parliez d'aller voir une femme c'est ça ? J'ignore pourquoi vous m'avez proposé ça, mais c'est plutôt comique pour moi. J'en ai violé une par le passé. Il y a deux ans. Je ne l'ai jamais oublié, même si j'ai prétendu le contraire. Mais aujourd'hui, je m'en rappelle vivement. Pour une raison quelconque, j'ai cherché ma rédemption, d'abord envers la personne elle-même, puis vers une femme que je pensais mon alliée. La chose est... que lorsqu'on est comme moi, un homme controversé, et qu'on menace de faire la même chose à cette alliée si elle ne s'en va pas, il est logique de n'y voir aucune rédemption là-dedans, pas vrai ?"

Le ton cruellement sérieux, comme s'il racontait une anecdote de quand il était parti chassé la première fois avec son père.

"Vous comprendrez donc qu'il ne vaut mieux pas me fréquenter"

L'alcool, parfois, n'aide vraiment pas pour garder en soi ce qu'on ne devrait point dire aux autres.

La tarte au citron était bien entamée, mais la bière beaucoup moins. Il prit son verre en main pendant que le type se mettait à lui raconter son histoire. Il dût boire une gorgée pour avaler le fait que le gars lui disait avec tout le naturel du monde qu'il avait violé une femme. Merde, c'était quoi ce taré.

Toute façon il n'avait pas l'intention de partir : il n'avait pas terminé son dessert. A défaut de celui qu'il aurait bien consommé...

Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, je ne suis pas une femme. Je ne risque donc pas de faire revenir vos pulsions.

Et reprit une gorgée de sa bière et reposa le verre à côté de lui avant de reprendre sa cuillère en main.

Et au lieu de vous complaire dans votre malheur, vous n'avez jamais songé à d'autres options?

Il n'avait pas envie de l'entendre se plaindre. Cela risquait de gâcher le goût de sa tarte.

Que ce soit implicite ou explicite, le message final de l'ivrogne ne semblait pas passer avec l'inconnu. Une profonde envie de cogner s'emparait de lui. D'ailleurs... Pourquoi s'en priver..? Parce que, peut-être, ce n'était pas quelque chose qu'il ferait ? Quoi, parce que violer une femme, tuer une gamine, c'était quelque chose qu'il ferait ? D'ailleurs, au final, c'est qui 'il' ?

"D'autres options..?" Fit-il, faisant mine d'écouter sérieusement l'homme.

Un soupir avant que le Nephil ne décide de se lever. Puis d'un geste brusque, utilisa sa main gauche pour s'emparer de l'arrière du crâne de son interlocuteur et de surcroit s'en alla pour fracasser la tête du type vers le comptoir avant de s'arrêter au dernier moment ne laissant au final, que le son d'un claquement de langue provenant d'une bouche crispée.

"Tch..."

Il ôta sa main, puis commença à partir du bar... Le type n'avait rien fait de mal, il en était conscient. Une pensée désolée pour le pauvre homme qu'il avait légèrement agressé.

Ce mec avait sérieusement un grain. Tobias n'eut pas le temps de réagir qu'il se retrouva le nez dans la meringue de sa tarte. Il aurait pu lui exploser la narine s'il avait voulu.
Ce n'était pas vraiment à ce genre d'options qu'il pensait.

Oh ! C'est ça, fuis !

Il avait gâché son dessert. Fais chier.

T'es qu'un lâche qui essaye même pas de s'améliorer !

Son sang était en train de bouillonner dans ses veines. C'était jamais une très bonne idée de le mettre en colère. Surtout pour lui. Il avait tendance à s'attirer les problèmes. En maugréant il demanda une serviette au barman pour s'essuyer le nez, attendant de voir si le type allait réagir. Ou non.

Après son action quelque peu brutal, Russel avait commencé à partir du bar, ne souhaitant pas que sa mauvaise humeur influence l'ambiance générale du bar. Cependant, en cours de route, l'homme qu'il avait agressé l'interpella, le...cherchant. Logique, après ce que l'ivrogne lui avait fait. N'importe qui serait énervé. mais est-ce que le Nephil est en état de faire la part des choses et de montrer de la compréhension ? Nul doute que non. après la seconde réplique de l'inconnu, le trentenaire se retourna avant de se diriger d'un bras rapide et vif. De là, il lui agrippa le col sans vraiment le soulever.

"C'est quoi ton problème ?" Lâcha-t-il dans un premier temps.

Pour la première fois, l'ivrogne avait une bonne vue sur cet inconnu. Il se souvenait finalement où il l'avait croisé. C'était un Nephil, comme lui. Voilà qui était très embêtant. Quelles sont les chances pour qu'il rencontre un 'camarade'. Bien trop maigre... Un espion envoyé par l'élue pour le filer ? Non...

"Tch..."

Il lâcha l'homme, ravala sa salive, tenta tant bien que mal de calmer ses ardeurs alors que la scène avait attisé le regard des clients les plus curieux. D'un ton plus bas mais toujours emprunt d'une irritation croissante.

"Qu'est-ce que tu sais de moi exactement ? Qu'est-ce qui te fait croire que tu peux me donner une quelconque leçon de vie ? Tu ne sais rien de moi."

Il revenait. On allait pouvoir en découdre. Il se retrouva soudainement aggripé par le gars. Ce type avait une force surhumaine. Tobias était mal parti pour s'en sortir sans ecchymose, là.
Soudain la lumière fit jour dans son esprit. Surhumain. C'était un Nephil. Il avait dû le croiser au QG un jour.

C'pas bien de piquer les répliques des autres.

C'était lui qui avait posé la question en premier, et on l'avait envoyé paître. Celui qui avait un problème c'était l'autre, le type complètement taré. Soudainement, il le lâcha, permettant à Tobias de mieux respirer. Bon, il avait eu chaud.

Non effectivement je ne sais rien. Tout ce que je vois c'est que vous noyez vos problèmes dans l'alcool. Mais c'pas du sucre, ça ne fond pas.

Tobias remit en place le col de sa chemise.

Et ne dites pas que tout va bien, on ne réagit pas comme ça si la vie est belle.

Il tentait de dérider l'atmosphère, bien trop lourde pour lui. Et tant pis si son humour laissait à désirer.

Apparemment l'inconnu voulait renvoyer la réplique de l'ivrogne. Quoi !? Etait-ce Russel, qui avait tort dans cette affaire ? Certes, il n'avait pas montré beaucoup de tact. Mais tout de même, l'homme était venu, l'avait interpellé, et après maintes tentatives du trentenaire, qu'elles soient implicites ou explicites, pour lui faire comprendre qu'il voulait être tranquille, l'homme avait fait la sourde oreille.

Si ça, ce n'est pas chercher les ennuis, alors Russel n'y connaissait plus rien. Peut-être que son état d'ébriété intense jouait avec sa faculté de bien comprendre les intentions du type ? Ce dernier reprit, comme s'il savait de quoi il parlait. Déjà, il partait du préjugés sur l'ivrogne buvait pour noyer ses problèmes. Pourquoi on en vient à là ? Il ne noie pas ses problèmes, il utilise un remontant pour les combattre ! Oui, évidemment. Qui pourrait supporter de vivre, de se regarder dans le miroir, en ayant fait ce qu'il a fait ? Qui ? Bien des Nephils malheureusement, et probablement bien des Seraphs. Il était là, après deux ans de contrats, à se tourmenter des erreurs du passé, refusant d'avancer. Il serait fort plus simple, de perdre la raison, de ne pas se lamenter. Mais s'il faisait ça, alors...

Il se souvenait de ce qu'il avait proclamé par le passé. Qu'il était mort. Qu'il n'était qu'un cadavre. Mais il mentait. Il se mentait à lui-même. Car un cadavre n'a pas de remord, un cadavre ne se lamente pas de ses erreurs. Un cadavre erre sans aucun but. Lui, ce n'était pas le cas. Il avait toujours un objectif, et il avait toujours des remords. Seul l'alcool, l'aidait parfois, à se convaincre du contraire.

"Et bien, monsieur est psychologue à ce que je vois..." Fit-il sous un air sarcastique, franchement dédaigneux.

"Un homme n'a pas besoin d'aller mal pour boire." Poursuivit-il têtu.


"J'ai fais des erreurs, mais je ne vais pas m'attarder dessus toute ma vie. Mais on avance chacun à notre rythme, et j'ai le miens. Alors si vous pouviez arrêter de me presser, j'ai pas envie de trébucher."

Ouf. La conversation revenait à un rythme beaucoup plus calme. Tobias calma à grand peine son sang bouillonnant, et chercha à éviter de chagriner quelqu'un de plus fort que lui. Car ça, il n'y avait pas de doute sur la question.

J'suis d'accord. Je bois tous les soirs. Mais uniquement pour me trouver à proximité des plus jolies filles.

Il avait très rarement la garde d'Amy, et il fallait bien sortir de cet appartement où il pourrait passer des heures à rester dans sa chambre vide.

Vous je sais pas de quoi vous voulez vous rapprocher.

L'ivresse pour noyer ses problèmes sans doute. Mais puisque ce n'était pas ça... Il attendait une autre réponse.

Vous me trouvez pressant ? C'est vous qui m'avez pressé à ma tarte à défaut du comptoir.

Oh, il fallait bien qu'il avoue la vérité tout de même. Son sang bouillonnant n'avait pas l'air de s'être tout à fait calmé en réalité.

Ôtez moi juste d'un doute : vous aussi vous aimez les chats noirs?

Il n'avait pas eu vraiment l'opportunité de choisir, lui. Il s'était tout simplement jeté dans l'occasion qu'on lui présentait, sinon Amy ne serait déjà plus de ce monde. Trop cruel la vie de parent.

Oui, je crois vous avoir déjà croisé là-bas.

Il parlait du QG, mais son interlocuteur devrait facilement le comprendre.

Tobias Storm.

Il n'avait pas de titre à énoncer. Au contraire de son comparse, qui était en fait un supérieur. Ah, ben, on en apprenait tous les jours. Il s'était par trop désintéressé de ce qui se passait en dehors de ses contacts.

Protecteur depuis longtemps?

Magnifique.

Son ton était des plus ironiques. Il n'avait toujours pas digéré cette mission et ses conséquences. Il haïssait cette guerre mais se trouvait un pantin pris au piège. Il ne restait que pour protéger Amy. Il n'avait pas d'autre raison.

Une horreur oui. Mes deux plus proches amis en sont morts.

Et j'ai tué une femme. Une femme de mes mains comme mon arme était à terre. Son visage hantait ses nuits.

Quelle est la meilleure manière de protéger quelqu'un ?

Il pourrait peut-être lui en dire plus. On ne savait pas de quoi était fait l'avenir.

Russel n'avait pas réagit à sa remarque pour le moins ironique. Il devait être d'accord. Qui tuait de plein gré ? Il y avait toujours une menace sous-jacente qui planait sur les traitres... Même si leurs seuls défauts étaient d'être pacifistes.

Hmm. Je ne crois pas être fait pour ça.

Quoi, voulait-il vraiment s'impliquer plus dans cette guerre folle ? Il ne réfléchissait pas de cette manière. Pour lui posséder un grade lui permettrait d'avoir plus de poids le jour où Amy se retrouvait impliquée dans toute cette affaire. Car cela finirait par arriver n'est-ce pas?
Cette idée hantait ces nuits.

Et je ne suis pas un tueur non plus.

Il tuait mécaniquement, quand il fallait le faire, et préféré s'attaquer aux ombres qui habitaient trop près de chez sa fille.

Enfin, à part s'il s'agit de monstres noirs.

En discutant avec Russel, Tobias se rendait compte qu'il ne désirait pas vraiment être reconnu par sa hiérarchie et en cela les deux hommes étaient assez semblables.

Il y en a bien qui doivent être convaincues qu'offrir un voeu est la plus belle des choses.

Sans doute des fêlés de la vie, associaux, sans lendemain, et sans autre espoir de vivre que ce voeu. Il ne comprenait pas non plus comment on pouvait embarquer d'autres humains dans la galère, quand on voyait la contre balance tellement énorme : sa vie.

Je n'y passe pas tout mon temps. Je me contente d'obéir aux ordres.

Il ne voulait pas avoir d'ennuis, moins il se faisait remarquer, mieux c'était. Il se tenait à l'écart, mais pas trop pour ne pas qu'on lui ôte la réalisation de son voeu. Qui sait ce dont sont capables une coalition armée de pouvoirs surnaturels ?

Sa conscience ? Elle était reléguée aux orties depuis belle lurette. On ne pouvait pas effectuer le métier de Nephil en étant conscient de tout ce que cela impliquait. Il préférait être absent en esprit, et se concentrer rapidement à réaliser les tâches les plus ingrates.

Je n'ai rien sacrifié.

Il n'y avait déjà plus grand chose à en dire. Enfin, si. Il avait perdu l'amour de sa femme dans l'histoire. Mais tout valait la vie d'Amy. Plus que tout. Et si cela impliquait de perdre des plumes au passage, ce n'était pas bien grave.

Je ne préfère pas en parler. Je ne regrette rien.

Il ne balancerait pas le nom de sa fille dans cette guerre, il se l'était promis.

Et vous ? Pas de regrets?

Il fallait croire que des erreurs ont été commises. Premièrement assumer que l'homme avait sacrifié sa vie. A l'entendre, Russel avait cru comprendre que le monde des contractants pour Tobias, n'était pas un monde de rêve. Mais peut-être qu'aller jusqu'à parler de sacrifice avait été un peu fort. L'ivrogne acquiesça et s'excuse succinctement sur son erreur, prenant au passage, une autre gorgée de son whisky.

Dans tout les cas, après avoir affirmé qu'il ne regrettait rien, l'homme lui renvoya la question. Le trentenaire laissa un long soupir s'extraire de ses lèvres. Voilà une question qu'il préférait éviter. Au final, c'était qui cet homme qui porte le nom de Tobias ? Un type lui avoue ses crimes, est à moitié violent, et pourtant ils se parlent comme une connaissance d'un bar. L'interlocuteur du Nephil possède un mental d'acier, sans aucun doute.

"Peu d'être humain n'ont aucun regret. On a toujours des regrets, aussi banales soient-ils."

Ne serait-ce qu'oublier quelque chose peut mener à ce sentiment qu'est le regret. Un être humain sans regret...n'est pas un être humain.

"J'ai confiance, Tobias, que cette conversation et ce qui s'est passé entre nous, le restera." Ajouta-t-il.

Si les rumeurs sur son comportement et ses anciennes actions venaient à s'ébruiter dans le QG. Russel y perdrait sa place, définitivement.

Il ne regrettait pas son voeu, mais en soi il en possédait bien d'autres. Celui de n'avoir pas assisté au spectacle de sa fille entre autre. Elle était sa raison de vivre et sa malédiction, celle qui lui donnait des sueurs froides et ses plus grands bonheurs.

Oh je parlais de mon voeu. Je suis des plus humains.

A part que je sais demander au vent de souffler dans la bonne direction. Hmm, il devrait peut-être songer à se mettre à la voile.

Seulement si vous gardez le silence sur mes propres secrets.

Il était humain, c'était ce qu'il venait de dire. Ils avaient tous quelque chose à dissimuler.

Disons le jour où vous en découvrirez un.

En soi un silence pour un silence. Sinon, il se fichait bien de vendre Russel à la direction. Ils étaient tous horrible dans cette guerre. Tobias ne pouvait pas se dire blanc comme neige non plus.

Enchanté.

Le type se releva aussitôt, quittant Tobias en des termes qu'il n'aurait pas supposé un instant plus tôt.
Au moins il avait évité de se faire casser le nez, c'était toujours ça.

A une prochaine.

Il se commanda une bière pour terminer sa soirée, et rentra chez lui ensuite. SI tous les Nephils étaient comme ça... heureusement qu'il ne l'avait pas rencontré à ses débuts, c'était un coup à fuir la faction. Pour un protecteur il y avait mieux à faire. En tout cas il n'avait pas gagné son estime. Sa fille ne devrait jamais croiser sa route à celui-là. Trop dangereux.