Gare

Tôt ce matin-là, mon téléphone avait sonné, je reconnu le numéro de l'appel entrant dès le premier coup d'oeil. C'était celui de Glen, il allait encore me mêler à une de ses affaires tordu. J'aurais tellement aimé avoir la possibilité d'ignorer son appel. Seulement si je faisais ça, j'allais en entendre parler pour longtemps encore.

Couché sur mon lit, j'envoyais ma main à la rencontre du portable qui commencait à m'assomer avec ses bruits. Je ne m'étais même pas encore complétement réveillé que la journée s'annoncait déjà mouvementée.

J'empoigna le téléphone, puis le posa sur mon oreille après avoir décroché.

- Law, j'ai du travail pour toi.

- Je n'en doute pas une seule seconde. Lui rétorquais-je ironiquement.

Il n'était pas du genre à appeler pour demander des nouvelles et tant mieux ! A quoi est-ce que je ressemblerais si j'avais un vieux quinquagénaire qui m'appelais chaque semaine pour me demander si j'allais bien ? Ma situation n'était peut-être pas aussi désésperée que je ne le pensais finalement...

- Une organisation basé à l'est nous cause des soucis, ils ne sont pas bien nombreux ni très dangeureux d'ailleurs, ils ont à peine quelques couteau et bout fer pour se défendre. J'aimerais que tu t'en occupe pour moi.

- Qu'est-ce qu'il ont fait ?

- Ils ont volés un de mes hommes alors qu'il sortait de chez lui. S'ils ne l'avaient pas pris en traitre nous n'aurrions certainement pas eu à nous soucier d'eux. Mais, les choses sont tel qu'elles sont.

- Je vois. Je vais voir ce que je peux faire.

- Rend-toi à la gare du quartier Est et trouve un homme qui répond au nom de Romano Plain, c'est notre seule piste pour les atteindre. Ah, j'ai failli oublier ! J'ai chargé Leon de patrouiller dans le coin. Il sera là pour te prêter main forte au cas ou ça se gatterait pour toi.

Puis il raccocha.

Génial ! Leon allait être de la partie, comme c'est rassurant...

45 minutes plus tard, je me retrouvais sur le terrain de chasse de ce cartel de voleurs. Pas mal, pour une bande de racaille, ils avaient bien choisis leur territoire. Les foules qui se créaient ici leurs donnait de bonnes conditions de fuite et le fait d'être dans une gare offrait des promesse de trouver des sacs pleins d'argents. Ce qui fait qu'ils augmentait leurs chances de gain tout en minimisant leurs chances de se faire arrêter. Pas mal du tout même.

Le mouvement vif d'une silhouette au coin de mon champs de vision attira mon attention. Un type habillé d'un t-shirt bleu foncé, d'un bonnet orange et d'un jeen noir courait droit dans ma direction. Et... Il semblait aggriper un sac à main. La course folle qu'il entreprenait et les grimaces qu'il affichait sur son visage ne laissait pas de place au doute.

*Ah merde, un voleur.*

J'aurais bien aimé pouvoir me réjouir à la vue d'un voleur, cependant rien ne prouvais que c'était mon homme ni qu'il allait m'être d'une quelconque utilité même si c'était le cas, je n'avais aucune idée de ce que je pouvais bien faire de lui une fois que j'aurrais mis les mains dessus.

*Ah et puis merde.*

Je me mis en position de garde puis fis quelques pas rapide dans sa direction avant de me jeter sur lui et de l'intercepter. Ma carrure plutôt musclée m'avait aidé à le renverser sans problème. Le seul ennui était que nos deux poids, à moi et au voleur, avaient écrasés une jeune femme qui passait par là.

*Et merde alors.*

Gare

Le genou pressé contre le dos du voleur et mes mains maitrisant les siens. Je dirigea mon regard vers la direction de la personne que je venais de renverser involontairement.

Elle donnait l'impression de se débattre de toutes ses forces afin de se libérer, mais en vain. Son corp frêle n'allait pas lui être d'une grande utilité dans ce genre de situation. Du premier coup d'oeil je pouvais dire que c'était une jeune femme dans la vingtaine, un peu plus, peut-être.

Chagriné par sa détresse, mais surtout préssé par le regard des passants, je me releva hâtivement puis forca le voleur à se mettre sur pieds également, tout en empoignant fermement ses mains afin de ne lui laisser aucune chance de fuite. En me relevant, je pu remarquer le butin de mon prisonnier abandonné à mes pieds, qui se présentait sous la forme d'un sac noire que j'oublia aussitôt.

- Pouviez pas faire attention !

Avait-elle lachée orgueilleusement avant de se relever puis de reperdre l'équilibre à nouveau. Incapable de me retenir, je pouffa de rire devant cette scéne, réaffirma ma prise sur le voleur puis repris une posture plus sérieuse.

- Ne m'aidez pas surtout !

Dit-elle avec son arrière train toujours planté sur le sol. Je lui répondis en affichant un sourire ironique sur mon visage puis détourna du regard vers le côté.

*Ca ne donne vraiment pas envie*

Je jetta un coup d'oeil à droite et à gauche afin de remarquer la foule qui s'était crée autour de nous puis distingua après un petit instant deux homme de lois qui se dirigaient prestement vers nous.

- Merde, des flics.

Hmm... Que faire ? Rester là et être obliger de répondre à leurs questions ou bien fuir et éveiller leurs soupçons ? Non, si je me fait prendre ici, je ne pourrais pas interroger le voleur au sujet du reste de sa bande et si je pars, vu le nombre de témoins qu'il y avait ici, ça ne m'étonnerai pas de que je reçoive des policiers chargés d'inspecter mon agence dans les jours qui suivent.

D'un mouvement dissimulé, je relacha ma prise sur le voleur puis lui chuchota aux oreilles

- Cours, si tu ne veux pas te faire arrêter.

Allons bon, à peine avait-il regagné sa liberté qu'il déguerpissait déjà à toute vitesse. Cours mon bon gentilhomme, cours ! Avec un peu de chance on se reverra dans la soirée et en organisera une fête avec tes amis.

Les deux policiers se séparèrent à cette instant, l'un des deux parti à la poursuite du fugitif tandis que l'autre se pressa vers nous puis se mis à nous bombarder de questions d'emblé. Décidément,  les flics du coin ne perdaient pas de temps.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? ...Vous allez bien, mademoiselle ?

N'ayant aucune envie de subir son interrogatoire, je resta silencieux puis posa mon regard sur la jeune fille qui était toujours par terre. Je lui adressa la parôle sur un ton ironique après lui avoir tendu ma main droite.

- N'allez pas dire que je ne vous ai pas aidé !

Gare

- En même temps, quand on fait tomber quelque chose on le ramasse !

La jeune femme qui s'était faite renversée par mon poid et celui du voleur, accepta mon aide tout en me révélant l'étendu de son sale caractére au travers de sa mauvaise langue. De l'autre côté, je pouvais comprendre son désarroi, elle venait de se prendre dessus un sacré poid lourd venant de derrière alors qu'elle n'avait rien demandé. Sur une autre note, ses manières ne donnaient vraiment pas envie de la plaindre.

Je suivis du regard le policier qui partait en direction d'une silhouette abattu au sol, puis la reposa sur la jeune femme qui venait de se coller à ma veste.

*Sa cheville est  foulée ? ...Et alors ?*

- *** !

*Hmm... Charmant.*

J'ignora le juron qui venait de sortir de sa bouche puis lui adressa la parôle.

- Si vous êtes blessée alors appelez quelqu'un pour qu'il vienne vous chercher. Vous faite une proie de choix aux rodeurs avec votre cheville foulée. Et ne comptez pas trop sur moi pour veiller sur vous.

Je fis un pas lent  en arrière afin de retirer ma veste d'entre les doigts de la jeune femme. Le tout, en prenant garde à ne pas lui faire perdre son équilibre. Après quoi, je lui tourna du dos afin de retourner à ma chasse au voleur.

A quelques mètres devant moi, un binome de policier s'était rassemblée autour d'une personne que je suppose être la victime du voleur. C'était une autre femme à la chevelure couleur d'ébène, comme la première. Elle semblait faire un malaise au moment ou l'un des deux hommes prononca un nom qui attira mon attention.

*Pablo Armani ? Ce ne serait pas le nom de l'italien qui posséde la majorité des restaurants de la ville ? Et cette fille serait son unique héritière ?*

Hmm... C'était une bonne occasion pour étoffer mon carnet d'adresse. Surtout qu'y ajouter le noms d'un étranger aussi influent que Pablo était une offre des plus alléchantes.

Je me retourna afin de refaire face à la langue de vipère qui n'avait pas bougée d'un pouve, lui jetta un regard vif droit dans les yeux puis m'abaissa afin de empoigner le sac noir qui se trouvait à mes pieds. Si bien employé, ce petit accéssoire allait pouvoir me rapporter gros.

Une fois le sac récupéré, je me hâta afin de rejoindre la petite Armani au plus vite.

- Elle est avec moi ! Ne vous inquiétez pas, je vais m'occuper d'elle.

Je sortis au même moment ma carte de visite afin de réconforter les deux policiers dans mon mensonge. Je ne comptais pas sur ma renommée pour appuyer mes parôles, mais je m'attendais à ce qu'au moins la notion de détéctive privé qui était marqué sur mes papiers d'identifications soit suffisante afin d'inspirer confiance aux deux agents de sécurité.

- Un détéctive privé ? Qu'est ce que vous faites avec la fille d'Armani ?

- C'est confidentiel.

Le policier dirigea un regard investigateur à mon égard avant de soupirer puis de finalement me léguer la charge de la jeune femme.

Une fois que les deux hommes nous quittèrent, je me rapprocha légérement d'Armani puis je m'accroupissais afin de me mettre au même niveau qu'elle.

- Tu as besoin d'aide ?

Gare

Voilà une bonne chose de faite ! Les policers m'avaient laissés tranquille, le voleur ne s'était pas fait arrêté et aucun obstacle ne me barrait la route. Ca allait être un jeu d'enfant que d'ajouter le nom de l'italien à mes contacts.

Mais, tout d'abord, j'allais devoir remettre sur pieds la petite demoiselle qui nous faisait un malaise. Elle n'était pas du tout dans son assiette à vrai dire.

Toujours accroupis devant elle, je furetais rapidement son visage afin de m'assurer de son état. Elle avait mauvaise mine, c'est le moins qu'ont puisse dire. Sa teinte était légèrement pâle et sa respiration devenait de plus en plus saccadée.

Dans son agonie, elle déplaca calmement sa tête dans la direction du sac noir que je serrais entre mes mains certainement avec l'intention de me demander de le lui ouvrir. Il devait y avoir son équipement de remise en marche à l'interieur.

Voyant clairement qu'elle était incappable de le fouiller seule, je me résolu à faire tout le travail moi-même. Envoyant mes deux mains à l'interieur du sac, je tomba finalement sur un inhilateur dans les fin-fonds profondeur de ce recipient qui contenait tout un tas de bric à brac.

Je le tendis à Armani qui ne tarda pas à le coller contre sa bouche.

- M...M...er...c...ci...

Elle avait encore du mal à respirer. Mais, avec un peu de chance tout allait rentrer dans l'ordre après quelques inhilations de plus.

J'attendis patiement qu'Armani finisse ses exercices respiratoires puis je suivis son regard avec le mien au moment ou elle leva son visage pour finalement retomber nez-à-nez avec des traits faciaux qui ne m'étaient pas étrangers.

*Encore elle ?*

Ignorant la femme qui nous epiait à partir d'une position non-loin à la notre, je soupira puis reposa mes yeux sur la jeune malade.

- Tu va mieux maintenant ?

-"V...V...Vous p...p...pou...v...v...vez m'ai...d...d..er à r...r...re...j...j...join...d..dr..dre le b...b...banc."

Hum... ça, ça allait être pénible. Je me releva lentement puis libéra mes mains en posant le sac par terre, avant de me rabaisser à nouveau pour prendre prise sur le dos et les jambes d'Armani.

J'inspira un bon coup avant de la porter comme une princesse et de me diriger lentement vers un banc vide à proximité.

Sur le chemin, je m'arrêta devant la femme qui nous espionnais depuis tout à l'heure pour lui adresser la parôle sur un ton ferme.

- Rendez-vous utile et portez ce sac !

Je ne m'attendais pas plus que cela, à ce qu'elle fasse ce que je lui avais demandé de faire. Mais, je m'attendais au moins à ce qu'elle comprenne le mesage et nous laisse tranquille. Je n'avais définitivement pas besoin de la présence d'une tierce personne en ce moment-là.

Dans le pire des cas, si jamais elle venais à nous suivre, ça allait au moins m'éviter la peine de devoir faire des aller-retour pour récupérer le sac. Même si cela allait plus m'imposer d'entraves qu'autre chose.

Une fois arrivé devant le banc, j'allonga tout doucement Armani dessus puis l'interroga sur son état une fois qu'elle s'était entièrement mise à l'aise.

- Tu te sens mieux, maintenant ? As-tu besoin d'eau ou d'autre chose ?

Gare

Pas une pas deux, mais voilà maintenant trois fois que cette femme dont j'ignorais toujours le nom m'adressais la parole sur ce ton condescendant qui lui allait si bien. Sans oublier ce regard prétentieux qui soupoudrait le tout d'un arome des plus énivrant. Non, en vérité, elle avait juste une tête à claque. Si il n'y avait pas eu autant de monde dans cette gare, je lui aurais volontier appris les bonnes manières à cette caid du dimanche. Mais, pour le moment j'allais devoir me contenir, je ne devais surtout pas pas laisser de mauvaise impression à la jeune Armani. C'est mauvais pour les affaires.

Je porta un regard blasé à l'égard de la bonne femme qui croyait pouvoir me mener par le bout du nez sans lui répondre pour autant, puis reposa à nouveau mes yeux sur Armani dans le silence le plus total. Tiens donc, il semblerait qu'elle ait une bouteille d'eau dans son sac. Le même sac que l'autre bout de chou tenait dans ses bras, elle avait l'air bien ridicule tout d'un coup.

- Vous voulez toujours que j'aie lui chercher à boire ou bien allez vous enfin vous décider à lui rendre son sac ? Lui rétroquais-je sur un ton sarcastique. Bien fait pour elle ! Ca lui apprendra à venir fouiner dans mes affaires.

Sans attendre de réaction de sa part -ou plutôt, en ignorant totalement ses tergiversations-, je reporta mon attention vers ma grande amie du moment pour ouir ses remerciements.

*Allons, il ne fallait pas ! Je ne fais que mon travail. Pas de la façon la plus sincére, certe, mais ce n'est que mon travail.*

- Ne te sens pas obligée à mon égard et essaye plutôt d'épargner ton souffle. Tu n'es pas en état de parler. Lui fis-je part sur un ton rassurant. C'était ma chance d'entrer dans ses bonnes grâces, et j'allais bien en profiter ! Maintenant, j'allais surtout devoir faire en sorte que l'envahisseuse ne fasse pas trop de dégats. Chose qu'elle avait déjà bien entamé avec son caractère impulsif.

Toujours accroupis devant la jeune malade, je tilta en me rappelant que j'avais oublié de jouer mon rôle de bon samaritain ignorant. Mes réactions devaient s'apparenter à celles d'un passant qui n'avait aucune connaissance de l'identité de notre petite héritière. J'avais besoin d'agir en toute innocence afin d'augmenter ma crédibilité ainsi que d'éviter d'éveiller les soupçons des ces deux demoiselles.

- Est-ce que tu te sens mieux, maintenant ? Si oui, pourrait-tu me faire part de ton nom, s'il te plait ?

Gare

Je laissais les lamentations de l'autre femmelette s'évanouir dans le large espace tandis que je restais perché devant la jeune névrosée en attendant une réaction de sa part. Mon regard avait tantôt fait de déceler les trémoussements de son petit corps. Elle devait être mal à l'aise, prise en tenaille comme elle l'était par deux étrangers. Mais outre notre présence, elle devait surtout se sentir agressée par toute mes questions, ainsi que tout les beuglements de l'autre harpie.

Hônnetement, je la plaignais, être non-seulement tourmenté par une crise pareil, mais qu'en plus elle doive supporter la compagnie de cette barbare. A sa place, moi, j'aurais tapé une crise... Un autre genre de crise. Sa situation parviendrais presque à me faire sentir gêné par rapport à ma mauvaise volonté. Sauf que non, j'allais devoir continuer sur ma lancée. Il n'y avait pas de place pour les remords dans ce millieu-ci.

Sans bouger d'un pouce, je regardais du coin de l'oeil, le sac noir d'Armani se faire poser à côté d'elle puis son ancienne porteuse s'asseoir en juxtaposé à eux. Elle tendit la bouteille d'eau à sa propriétaire puis se présenta à elle. Lenna, qu'elle s'appelait.

La réponse à ma question me vint juste après. La petite de Pablo s'appelait Alexis, un nom que je me devais de marquer dans mon journal des personnes d'interêt, même si je n'en voyais aucun pour le moment.

Baissant mon regard vers la bouteille qu'Alexis venait juste d'attraper, je constatai que les frétillements de ses petites mains blanches devenait de plus en plus facile à déceler. Elle n'allais pas être cappable de ramener la bouteille jusqu'à sa bouche si elle réagissait comme ça au simple fait de garder le recipient entre ses doigts. Préoccupé par sa nérvosité, je restais sur mes gardes afin d'être paré à un eventuel accident.

Chose qui ne tarda pas à arriver. Accompagné d'un petit sursaut, la jeune fille avait laissé tomber sa bouteille d'eau. D'un mouvement agile, je la rattrapa avant qu'elle ne quitte entiérement ses petites mains frêles.

- On dirait que tu est toujours fatiguée. Prend ton temps et repose toi encore un peu.

Je tendis ma main lentement afin de déposer la bouteille d'eau à côté de la jeune Alexis, puis lui afficha un petit sourire complice avant de lui adresser la parôle.

- Enchanté Alexis. Moi, c'est Mike !

Une fois les présentations terminé, je retira ma main de la bouteille d'eau puis la fit ramener jusqu'à la poche supérieur de ma veste jaunatre. Après une petite fouille rapide, j'en fis sortir un petit appareil de couleur grise puis le tendis à mon interlocutrice en le tenant entre deux de mes doigts.

- Si tu veux, tu peux appeler quelqu'un pour venir te chercher. A moins que tu n'ait encore quelque chose à faire ici. Ce qui m'étonnerais, je dois l'avouer.

Achevais-je en tirant un petite sourire au coin de mes lévres. Je me demande d'ailleurs ce qu'elle était venu faire ici. Elle ne comptait tout de même pas fuguer en quittant la ville ? ...Si c'était le cas, ça devrais jouer à mon avantage.

Gare

Lassé par l'attitude fatigante de la dénommé Lenna, je ne pris même pas la peine de tourner mon visage dans sa direction pour lui répondre.

- On vois bien que ce n'est pas vous qui venez de faire un malaise. Comment pouvez vous lui demander de reste ici après ce qu'elle a subit ?

Une voix monotone et le regard rivé va la silhouette fine d'Alex qui venait de se recroqueviller entre ses jambes. Elle devait sûrement se sentir genée par rapport à cette mascarade à laquelle j'avais moi-même participé. Je savais depuis le début que la grande gueule de l'autre allait me causer du tord. Et  maintenant, en voilà le résultat ! A cause d'elle, non seulement Armani s'était cloitrée dans sa coquille, mais elle m'avait également sortie une de ses excuses préfabriquées pour me remballer. Elle attend quelqu'un, qu'elle te dis. Ce ne serait pas plutôt sa manière de dire : Casse-toi, charognard ! Arg... Si je reste là, on risque de croire que c'est moi qui l'ai mise dans cette état... Ce ne me bénéficiera pas de rencontrer son père dans ces circonstances.

Je soupire, puis je lui adresse la parole sur la même tonalité indiférente que je servais à Lenna depuis un moment maintenant.

- Je vois... J'éspère que tu le retrouvera, mais... Un petit conseil. Ce n'est pas en restant cloitré dans ton coin que tu le verra.

L'envie de la prendre en pitié avait presque disparu. A croire que depuis le départ je n'avais aucune envie d'entrer en contact avec Pablo. Après tout, ce n'était pas pour cette raison-là que j'étais venu ici. J'avais d'autres chats à fouetter, moi. Comme par exemple, régler mes dettes avec un fournisseur de drogue qui veux ma peau.... Entre autres, éventuellement.

Je me releva en réponse aux fourmillements dérangeant qui émanaient de mes jambes, puis inspira un bon coup au moment ou une voix rauque s'éleva derrière moi.

- Mike !!

Un simple regard me suffit pour conclure que ce n'était pas à mon avantage d'ignorer cet appel. Je me retourna en donnant du dos aux deux femmes puis leurs fit mes adieu sur un ton plus amical. C'était la moindre des choses.

- Prenez soin de vous. Je fis bref afin d'éviter de m'attarder dans le coin plus que néccéssaire. Une fois mon message transmit, plus rien ne retenais ici. J'entrepris alors mon premier pas dans la direction de ma connaissance avant de m'arrêter soudainement en me rendant compte que j'avais oublié de faire passer mon seconde message. Mon visage se tourna du côté de Lenna puis ma bouche s'ouvrit. Ah, oui. Pour tout à l'heure, désolé de vous avoir renversé. C'est arrivé par mégarde.

Si je devais me montrer poli alors autant l'être jusqu'au bout, même si je ne pensais mes mots qu'à moitié. Mais bon, c'était de ma faute aussi, je devais bien l'avouer. Puis, un de mes principes était de traiter galamment les personne qui le méritait et de réserver la méchanceté au reste. Et de toute évidence, cette femme-là n'entrait pas dans la seconde catégorie, c'était juste une femme normal, à qui on avait rangé le balai au mauvais endroit, certe, mais normal.

*Pourquoi est-ce que je pense à mon père durant un tel moment ?*

Je soupira comme pour faire s'évanouir les preceptes que m'avait enseigné mon père puis dirigea mon regard vers le visage colérique du gangster qui me faisait face.

*C'est trop tard pour faire marche arrière, alors oublie cette idée.*

Mes pas me guidérent naturellement vers mon interlocuteur qui me fila directement son portable sans mot dire. Suivant son exemple, je pris l'appareil qu'il me tendais puis le posa contre mon oreille en silence. La voix de Glen retentissa.

Gare

- C'est bien Mike. Très bien. Tu as fait un excellent travail !

J'écoutais silencieusement la voix de Glen émaner du portable qui était collé contre mon oreille tandis qu'un rictus confus s'affichait sur mon visage. Du sarcasme ? Mais, pourquoi ? Je n'avait rien fait qui puisse aller à l'encontre de la mission. Normalement, il ne devrait pas y avoir de problème. Alors, dans ce cas, pourquoi m'avait-il appelé maintenant ? Leon devait lui avoir raporté mes actions puisqu'il était là, c'était son rôle après tout, seulement, même en méditant le plus longuement que possible sur mes dernières actions je n'arrivais toujours pas à trouver la raison qui m'avait vallut ce sarcasme crasseux que je devais subir.

Je tus mes pensées sordides puis laissa à nouveau le temps s'écouler dans mon esprit.

- Leon m'a fait part de ton soutien pour notre cause. Il parait que tu as arrêté un petit chomeur qui pataugait à la gare ? C'est excellent, seulement, ce que je t'avais demandé de faire était démanteler tout le groupe, pas de défoncer un petit mérdeux. Heureusement que Leon était là, lui au moins, il a pensé à filer l'autre charognard qui l'a directement mené au point de rendez-vous de son organisation, maintenant, je n'ai plus besoin de tes services pour mettre un terme à leurs frèle existence. Je ne suis vraiment pas fier de toi, Mike.

- Je... La police s'en est mêlé, sinon, j'aurrais-

- Je n'en veux pas de tes excuses, Mike. J'ai un autre boulot pour toi. J'éspère que tu le ménera à bien cette fois-ci.

- Je... Je le ferais.

- Un italien du nom de Juliano Razzamoti devait arriver en ville aujourd'hui. Il y a trois minutes de cela pour être plus précis. Ce bon gaillard me doit une petite somme d'argent qui avec le temps a gagnée beaucoups de poids grace aux interêts. J'aimerais que tu lui rappel mon existence. Amicalement, j'entend bien.

- Compris.

A peine avais-je été libéré de ma charge qu'une autre était déjà venu la remplacer. Sans attendre que l'appel ne soit coupé, je passa le téléphone à son proprio qui le ranga dans sa poche aussi tôt. Maintenant que j'y pensais, je n'allais tout de même pas devoir me trimballer avec cette tête de mûle toute la journée ?

Le regard investigateur que j'avais posé sur son visage me permis de reçevoir très vite une réponse à ma question.

- Aller viens, on va finir ça rapidement.

Merde. Bon, voyons le bon côté des choses, si jamais je me retrouvais avec du travail sale à acomplir, je pouvais toujours le lui refiler. Un pas après l'autre, nos jambes se mouvaient en harmonie jusqu'à atterir devant le train qui venait tout juste de s'arrêter à proximité de nous. Un seul regard de la part de Leon lui suffit pour proclamer sa certitude.

- C'est lui, on y va !

Ah... Non, en fait on y va pas. Non, il y a trop de témoins ici, dont deux femmes qui connaissaient mon nom. Hors de question que je me montre en publique avec un gangster qui soutire de l'argent à un homme d'affaire étranger. Très peu pour moi.

Ce dernier par contre, ne s'était pas du tout géné pour aller se pointer devant l'italien et jouer carte sur table avec lui.

- Salut vieux. On flâne en ville tout seul ? Il crache par terre avant de reprendre sur un ton plus menacant. Aboule la monnaie, maintenant. Et tu n'a pas interêt à faire ta chochotte si tu veux garder ton intégrité.

Hum... Non, sans commentaire. C'est tout à fait Leon, ça. Je n'assume pas, je ne le connais pas. Non.

Gare

Les ennuis continuaient à s'amasser autour de moi alors que la seule chose que je souhaitais obtenir était la paix. Sur le moment, l'argent que je pouvais bien tirer en échange de l'accomplissement de ce travail me semblait bien dérisoire à côté des problèmes dans lesquelles je continuais encore et toujours à me fourrer dedans. C'était peut-être là, le bon moment pour arrêter de risquer ma vie et essayer de reprendre un travail plus honnête ? Non, la dernière fois que j'avais demandé son avis à Glen sur le sujet, j'avais failli me retrouver avec une balle plantée entre les yeux. Mieux vaux ne pas tenter le diable une seconde fois.

Ma silhouette était toujours plantée en plein milieu de la gare et le brouhaha qui régnait tout autour était suffisament haut pour masquer la discussion qui se tenait entre l'italien et Leon. A tel point que même moi qui me tenait à seulement 15 métre d'eux je ne pouvais entendre que des bribes de leur échange.

- Attendez ! Attendez ! ....

Il semblerait que l'italien soit pris de panique, tellement qu'il n'en remarquait même pas tout les gens qu'il attirait avec ses hurlements. Ce vieil homme représentais un danger pour moi, il menacait la tranquilité de ma vie avec ces jacassements, seulement, quelque part, je trouvais que sa situation était similaire à la mienne. Lui aussi s'était fourré dans de sales affaires en éspérant en tirer de grosses sommes d'argent et lui aussi devait espérer pouvoir s'écarter du millieu quand bon lui semblait. Cependant, mon vieux, le karma nous rattrape tous, à chaque fois, indéniablement et immanquablement. Ton heure est venu maintenant, la mienne viendra ensuite.

Pour le moment, ma situation était plutôt aisée, dans l'instant, comme en général. Je pouvais toujours trouver une voie de sortie, même si la police venait à s'en mêler l'argent pouvait résoudre mes soucis. Tandis que là, en cet instant précis, je ne voyais absolument rien qui pouvais venir menacer la vie paisible que je souhaitais continuer à mener. Rien, non rien.

- Qu'est-ce qu'elle fout là, elle ?

Ma voix m'échappa puis s'évanouissa dans le large espace. Tandis que mes yeux s'écarquillaient lorsque j'avais remarqué une silhouette familière se faufiler derrière le dos de Leon, c'était Lenna. Pourquoi est-ce qu'elle vient me faire chier même maintenant ? Je n'est pas le temps pour ça ! Dégage, bordel !

Mes jambes firent un léger pas en avant puis s'arrêtèrent lorsque je me rendis compte du pétrin dans lequel j'étais. Non, dans lequel 'elle' était. Si jamais Leon venait à être prévenu qu'il se faisait épier durant son échange avec l'italien, sa réaction risquait d'être des plus radicals, ce type n'était pas un homme à faire des compromis. Et moi, je n'avais aucune envie de me retrouver avec encore plus de sang sur les mains. Dégage de là, toi !

D'un mouvement hasardeux, mon regard, emplis de confusion, s'égarait entre les têtes de l'italien et de Lenna, qu'allait-il se produire ensuite ? Leon risquait à tout moment de remarquer la jeune femme qui se tenait à même pas deux métres derrière lui, tandis que l'italien semblait s'obstiner à ne pas vouloir lui donner son argent au gangster.

Tiraillé entre mon devoir et ma conscience, mon corps refusait de répondre à mes ordres. Une vie risquait de s'évanouir à cause de mes futurs actions. Je devais bien me décider avant d'agir. Mes yeux se reférmèrent, tandis que ma matière grise bouillonnait sous mon crane. C'est à cet instant-là, qu'une sensation délicate venait de se créer contre mon bustre. Mes yeux se réouvrir aussitôt pour voir apparaitre devant moi la jeune Alexis, toute éssouflée et essayant tant bien que mal de s'aggriper à moi pour ne pas perdre équilibre.

Un semblant d'inquiétude venait de se mélanger avec la confusion qui s'était depuis longtemps installée sur mon visage, puis ma main gauche partait rapidement rattraper l'épaule de la jeune fille qui donnait l'impression d'être sur le point de tomber dans les vapes. Après quoi, des mots décousus sortirent de ma bouche.

- Hé... Hé... ! Tiens, bon... Tu... Tu ne va quand même pas me refaire le même coup qu'avant ?!

Ce n'était ni le bon moment, ni le bon endroit pour qu'une fille sortie de nul part vienne clamser entre mes bras. Puis, pourquoi est-ce qu'elle était venue jusqu'à moi en premier lieu ? Ne me dites pas que l'autre timbrée l'avait abandonnée pour aller épier des discussions de gangster ? C'est ça, son ordre des priorités ? Puis, elle était passée où maintenant, elle n'était même plus derrière Leon.

Mon regard se releva précipitamment pour tomber sur l'énorme dos du gangster qui avait pris l'italien sous son bras et le tirait avec lui dans la direction d'un coin plus tranquille de la gare. En le rabaissant à nouveau vers Alexis, je remarqua que cette dernière était toujours aussi éssouflée que l'instant d'avant.

Ma confusion ne se fit pas moindre lorsque mes yeux comprirent où les deux autres hommes se rendaient en ce moment.

*Les toilettes ?*

Ne perdant pas une seule seconde, je réaffirmai ma prise sur l'épaule de la jeune fille qui se tenait contre moi puis je lui adressa la parôle sur un ton qui se voulait réprobateur, mais qui au final manifestait plus d'inquiétude qu'autre chose.

- Qu'est-ce que tu viens faire là ? Pourquoi est-ce que tu n'est pas rentrée chez toi ?

D'abord, un italien et sa dette, ensuite une pimbêche et sa curiosité et maintenant une gosse de riche et sa nérvosité. Chaqu'un son malheur, me direz-vous... Le mien devrait bien être mon avidité. Nous verrons bien lequel de nos péchés nous perdra en premier.

Gare

Alors que mon regard était rivé vers la jeune nérvosée qui inspirait à grand coup de pompe entre mes bras, mes oreilles eurent vent d'une révélation des plus alambiquée. Alors comme ça, Armani était venu ici pour chercher l'italien, le même homme qui était partit avec Leon quelques instants plus tôt. Comme quoi, le destin faisait bien les choses.

En écoutant les mots de Lenna, mes yeux n'avaient à aucun moment quittés les traits du visage d'Alexis, je ne renssentait aucunement l'envie d'accorder plus d'interêt que cela à l'autre petite dame. Je me disais que plus je l'ignorais et plus les chances de la voir disparaitre augmentaient. Seulement, je ne pouvais pas empêcher son discours titiller ma curiosité. D'une part, ce qu'elle me disait m'inquiétait et de l'autre, cela me rassurait. C'était inquiétant par le fait que cela présagait la possibilité de voir Alexis suivre les deux autres hommes et se mêler à de sales affaires, tandis que ça me rassurait car cela voulait également dire que l'héritière de Pablo ne m'avait pas envoyé boulé tout à l'heure, mais elle m'avait bel et bien dit la vérité.

Puis vint la phrase qu'elle n'aurait jamais dû prononcer. Elle allait témoigner à la police. Mes sourcils s'arquèrent alors les paumes de mes mains s'ouvrirent lentement pour lâcher prise sur la jeune femme qui se tenait entre mes bras. Et finalement, je fis un pas sur le côté pour ne laisser rien d'autre que le vent entre moi et le dos de Lenna. Ma main se releva lentement pour se poser contre l'épaule droite de la propriétaire de la chevelure noire avant que ma voix aussi indifférente qu'au départ ne se mit à résonner.

- Tu est sûr de ce que tu veux faire ?

Une phrase courte et concise, sans aucun ton intimidant ni même de menace. Juste un énoncé qui était parti rejoindre les oreilles de la jeune femme. Car elle devait bien se préparer avant de lancer ce genre d'attaque et quelqu'un se devait bien de la prévenir.

Gare

Mon sous-entendu semblait avoir fait mouche. Lenna partait dans la direction de la sortie maintenant, au lieu d'aller voir les policers. M'enfin, ce n'est pas comme si ça allait être moi qui allait m'occuper de son cas si jamais elle partait leurs faire part de son témoignage. J'aurais, au pire, celui qui aurait fait part de son nom aux bonnes personnes lorsqu'ils me le demanderons. D'ailleurs, je ne me sentais même pas en danger face au fait qu'elle risquait d'aller tout raconter à la police. Je savais me débrouiller pour masquer les pistes. Et ce n'était une petite plainte isolée sans aucune preuve pour appuyer ses dires qui allait me faire couler la moindre sueur. Puis, ne parlons même pas du gang de Glen, ils se coltinaient les regard médisant de la police jours et nuits. Une plainte de plus contre eux n'allait rien ajouter à l'équation.

Devant la dernière affirmation de la brune, un soupire m'échapa avant que mes yeux ne se détournent vers Alexis. Par terre. Complétement abattu. Elle se semblait pas prête de se relever toute seule.

- Mike !!

Alors que j'entamais ma marche dans la direction de la jeune Armani, une voix familère m'interpella. Un seul coup d'oeil me permit de distinguer le visage colérique de Leon qui avait pris la direction de la sortie tout en comptant le liquide qu'il tenait entre ses mains. Il ne semblait plus prêter attention à moi. J'en déduisais que son cris était un au revoir.

Rabaissant à nouveau mon regard vers la jeune fille qui était à terre, je remarqua au passage qu'une autre silhouette venait de quitter les toilettes pour homme. C'était l'italien, cette fois-ci. Son visage était beaucoup plus amoché qu'à l'entrée. Je siffla à son égard afin d'attirer son attention sur moi puis pointa du doigt la fillette dont il allait sûrement pouvoir me libérer de sa charge.

Arborant un regard confus, l'étranger se dirigea lentement vers moi tout en cachant son oeil droit avec la paume main. Un cocard, très certainement. Une fois que le vieil homme était arrivé à mon niveau, je lui pointa du menton la direction de la fille avant de lui annoncer briévement.

- La fille de Pablo Armani. Prenez soin d'elle.

- Qui êtes-vous et que lui avez vous fait ?

Sa voix se faisait frêle et décousus. Je n'y prêta pas la moindre attention. Ce genre de situation n'était pas à mon avantage et tenter de m'expliquer n'allait faire que m'enfoncer encore plus dans les problémes. Le mieux que je pouvais faire en cet instant était de garder le mystère sur mon identité. Cela permettait de créer une certaine crainte dans son esprit. La peur de l'inconnu. Ses pensées le feront probablement croire que je suis l'ami de Leon, ce qui n'était pas entièrement faux en soit. Mais, j'allais tout de même me contenter de l'ignorer et de quitter la gare silencieusement.