Lapin Rose

En voilà une soirée paisible comme je les aimait. Un croissant de lune régnait sur les cieux tandis qu'un vent légèrement chaud venait de temps à autre me caresser les joues. Ce coin-là du quartier Sud n'était pas particulièrement connu pour son calme, mais aujourd'hui il ne semblait y avoir aucun début de bagarre à l'horizon. Marchant au grès de mes pas, un lointain écho de musque rythmée parvenait tout doucement jusqu'à mes timpans, m'imprégnant au passage d'une bonne atmosphére festive. Ce soir, c'était décompression et bierre à volonté. Tout ce qui était question de travail et affaires louches avait été laissé derrière moi, bien au chaud dans mon agence au Nord.

En cette saison chaude, mon existence avait reçue un très gros largage en tout ce qui concernait les menaces de mort et autres joyeusetés. Ma vie ainsi que ma libérté avaient tout deux étaient contéstés à plus d'une reprise. Dans de telles circonstances, je trouvais cela légitime, que de vouloir décomprésser un peu en me rendant à une boite de streap-teaseuse. Même si je devais avouer que ce genre d'endroit n'était pas tout à fait à mon gout. Seulement, si autant de personne fréquentaient ce genre d'établissement, c'est qu'il y avait bien une raison et j'étais prêt à laisser une chance à cette activité pour me séduire.

Une contact visuel avec l'un des deux videurs à l'entrée suffit à ce qu'il me donne son accord pour que je franchisse la porte. La sécurité n'était pas d'une grande importance ici, on pouvait toujours nous balader avec nos armes dans leur édifice tant qu'on ne créaient pas d'embrouille à l'intérieur. Et ça tombait bien, car ceux qui créaient des problémes ici se retrouvaient la plus part du temps avec une balle plantée entre les yeux. Avec ce genre de rumeurs qui rodait à leurs sujet, il était difficile de ne pas respecter leur autorité. Il y avait ça, mais aussi les ragots qui reliaient le propriétaire des lieux avec des affaires de prostitution et de drogue. Autant dire qu'ils avaient du lourd question renommée.

Mais heureusement pour moi, je n'étais pas là pour enquêter sur eux. Je n'était d'ailleurs pas assez confiant en mes capacités pour venir me fritter à ce genre de type. Je laissa tomber cette idée ridicule qu'était le fait de vouloir arrêter tout les hors la loi de la ville puis posa mon premier pas à l'interieur du Lapin Rose. D'un pas calme, je laissais mon regard se balader à droite et à gauche sur les silhouettes dénudées des femmes qui dansaient sur la grande scéne avant de finalement atteindre le bar, qui se situait au coin de la grande piéce. M'installant convenablement sur l'un des siéges en cuir, je releva mon regard vers la barmaid qui me fixait des yeux afin de passer ma commande.

- Un whisky, merci.

J'inspirai un bon coup après avoir passé ma commande pour laisser une odeur d'alcool mélangée à de la fumée de cigarette pénétrer dans mes narines. Expirant ma bouffée d'air, j'empoignai le verre qui venait de se poser devant moi pour le coller contre mes lèvres.

J'espère que cette soirée saura se montrer paisible.

Lapin Rose

Une petite gorgée du liquide cristalisé venait se deverser tout doucement le long de ma gorge. La soirée allait être longue, alors autant faire durer le plaisir. Je claqua bruyament le verre contre le comptoire puis envoya sereinement mon regard inspecter la salle. Quelques visages familliers étaient présent dans la piéce, notamment un hommes d'affaires qui m'avaient engagés il y a fort longtemps pour une affaire de surveillance concernant sa femme. Tandis que l'autre là, s'était fait filé par mes soins afin de veiller à ce qu'il n'aille pas raconter à la police la mise-à-tabacs dont il avait témoigné. A ce que j'en voyais de lui, il s'en est plutôt bien sortit pour quelqu'un qui s'était retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment.

La tête légère, je la cala lentement en direction des filles qui se trémoussaient sous les projecteurs rosâtres à ma gauche. Remarquant au passage d'autres traits faciaux qui ne m'étaient pas incconus. Son nom était Sophia, la streap-teaseuse 'mère' du coin comme j'aimais appeller les filles de son genre. C'était elle qui avait la main mise sur les informations internes concernant les streap-teaseuse de la boite. Et même plus que cela d'après les connaissances dont elle m'avait fait part durant ma dernière affaire à avoir débutée ici. Elle en savait long sur les gangs locaux et même sur des informations plus confidentielles ayant lien avec les trafics en tout genre. C'était une fille arrogante, avide et corrompu mais également astucieuse et mystérieuse. Jusqu'ici, je n'avais toujours aucune idée du moyen qu'elle avait utilisée afin de mettre la main sur toutes ces informations. Et honnêtement, je m'en fichais royalement. Tant qu'elle me vendait ce dont j'avais besoin, je n'en avait absolument rien à faire de ses sources.

En parlant d'elle, elle était justement en route dans ma direction. Sans me prêter plus d'attention que cela, elle était venu proposer ses services au jeune homme à la chevelure noir qui venait d'achever son verre aussi vite qu'il s'était installé sur sa chaise. Sa réponse fut quelques peu... Non-challante à l'égard de la mère poule du coin. Il ne lui accorda rien de plus qu'un mouvement de la main afin de refuser son offre. Un mouvement de la main qu'il allait sûrement regretter dans les secondes qui suivaient. Et mes attentes ne furent pas déçus. A peine Sophia avait eu le temps de quitter mon champs de vision qu'un des videurs était déjà venu régler son compte au jeune homme.

D'un regard désintéressé, je suivais leurs échanges au dessus de mon épaule tout en faisant régulièrement couler le liquide transparant dans ma bouche. Un combat éclatat, puis en moins de deux, le jeune homme, présumément japonais étant donné le langague qu'il employait en plus de ses traits faciaux, mis son adversaire dans les vapes. Un maitre des art martiaux au vu de ses mouvements, pas le genre de personne contre lesquels je devrais me fritter sans arme.

Deux seconde plus tard, la rescousse du perdant était déjà apparut. Puis mis à terre à leurs tours. Si vite arrivé, si vite tombé. Eh ben, vive la sécurité ! De mon côté, je venais tout juste de finir mon verre et était sur le point de le déposer sur le comptoire pour ensuite m'y accouder. Lassé par le spectacle qui se tenait dans mon dos. Pas que ce genre de cirque m'était habituel, mais plutôt que je n'étais pas du genre à porter trop d'importance aux mises en valeur des autres.

Plongeant mon regard au fond de mon verre vide, j'ouïais à moitié interessé le charabia japonais qu'émétait l'homme en tenu noir. Mes nombreux voyages à destination de différents points du globe m'avaient valu une certaine connaissance en la matière des langues étrangères. Le français et l'italien faisaient notamment partit de mon registre, mais malheureusement, je n'avais aucune connaissance en ce qui concernait les langues asiatiques. Je pouvais juste les reconnaitre, rien de plus. Seulement, il y avait de ces mots qui étaient plus utilisés que les autres et qui en devenaient ainsi plus reconnaissable. Plus particulièrement les politesses, du genre : Bonjour, bonsoir, merci, désolé. Et justement, le jeune homme avait prononcé des mots qui me titillaient le peu d'interêt que j'avais à l'égard de sa langue natal.

*Il s'est excusé, là, si je ne me trompe pas*

Laissant mon esprit voguer au grès de ses désirs, je restais silencieux le temps que le japonais ne vienne s'installer sur son siége situé à proximité du mien. Je releva légèrement mon regard de façon à ce que j'aie son profil vu de côté dans mon champs de vision. Intrigué par ses manières inhabituels. Je me décidais à lancer une discussion entre nous deux. Après tout, mon métier avait comme base de se faire le plus de relation que possible. Mais, cela était sans compter mon état d'ébriété actuel.

Ma voix tremblante, se voulant vive, s'éleva à l'égard du jeune homme.

- Alors comme ça on essaye de tapper dans l'oeil de la jeune demoiselle ? Jolie techniques au passage. J'ai vu ton... Exécution ? Haha. Je ne peux même pas appeller ça un combat tellement ça partait dans un seul sens. Non, sérieusement, c'était joli à voir.

Gardant mon regard rivé vers le sien, je releva vaguement ma main droite vers la silhouette de la barmaid afin d'attirer son attention.

- Un autre verre de whisky pour moi et.... Et sert à ce bon gaillard ce qu'il veux. C'est moi qui paye.

C'était une bonne approche. Enfin, je suppose, maintenant il suffisait juste de voir si l'homme de la soirée supportait bien ma voix d'alcoolique.

Lapin Rose

Mon regard planait vaguement sur les traits du visage du jeune asiatique, essayant par là même de mémoriser sa tête. Rien ne m'assurait que j'allais pouvoir me rappeller de lui une fois redevenu sobre, mais j'étais suffisament confiant en moi même pour être cappable de garder une trace des évènements de la soirée auquel cas où je m'attardais suffisament longtemps sur son cas. Lui par contre, ne prêtait pas plus d'attention à mes mots que ça. Il restait posé, là, comme une statut méditant sur le destin de l'univers en faisant couler calmement sa boisson au travers de sa bouche.

J'essayais de ne pas me sentir blessé par son silence et pris ses remerciement comme ils venaient.

- Il n'y a pas de quoi.

Puis, ensuite, il se relêve. Comme ça, hein, on se lêve de table sans dire au revoir dans ton pays ? Pourtant, j'avais essayé de rester courtois, j'avais tout de même essayé, mais là, c'était le pompom.

Je claqua bruyamment le verre de whisky que je tenais entre mes doigts contre le comptoir pour au final ne tourner que mon cou dans sa direction et lui adresser la parole sur un ton légèrement plus agressif qu'auparavant.

- Holà, l'ami. Je voulais juste te parler. Pourquoi être aussi répulsif à l'égard d'une personne qui veut seulement te causer ? Je ne vais pas te manger, rassure-toi. Et sans vouloir me montrer impoli, ton comportement n'est nulement plus acceptable que celui du bougre que tu viens d'étaler par terre.

Le regardant par dessus mon épaule et gardant toujours le verre à moitié vide entre mes doigts, j'essayais tant bien que mal de remettre mon esprit en état de marche. Je devais bien me montrer présentable pendant que je tentais de raisonner quelqu'un. Même si je devais avouer que ce n'était définitivement pas mon jours de gloire.

Ma voix s'éleva une nouvelle fois à l'égard du jeune asiatique en optant cette fois-ci pour un ton qui se voulait plus amical.

- Tu sais, il y a des tas de choses instructives à apprendre sur cet endroit et les gens qui y trainent. Des choses que 'je' peux t'apprendre. Alors, interessé par une discussion, maintenant ?

Lapin Rose

Toujours assis sur mon siége. Je gardais mon regard rivé sur le visage du jeune homme qui venait tout juste de se relever. A priori, il était loin d'être la personne la plus sociable qui soit. Face à mon invitation à discuter, il ne me servit rien d'autre que de l'ironie. Au vu de ses mots, il était facile d'en déduire que ses persiflages avaient pour but de m'humilier. Cependant, son visage restait toujours ferme, rendant la situation plus difficile à cerner. Si seulement je savais ce à quoi il pensait, au moins là, j'aurais pu envoyer mon poing valser sur sa face sans me gêner. Mon sang bouillonnait en silence alors que la barmaid pouffait de rire dans mon dos.

Sans plus de cérémonie, je laissa le jeune asiatique vaquer à ses occupations puis me retourna pour boire cul-sec le reste de ma boisson. Sans relever ma tête, je déplaca mes yeux de façon à ce que j'aie le visage de la barmaid dans mon champs de vision. Et d'un mouvement à moitié-dissimulé, je fourra ma main dans la poche supérieur de ma chemise jaunâtre pour en sortir une poignée de billets d'argent avant de les déposer sur le comptoir en face de moi et de garder ma main au dessus d'elles afin de les cacher.

- J'aurais quelques questions à te poser à propos de ce rigolo.

Si lui son truc était la baston, alors le mien était l'information. Je n'en étais pas à mon coup d'essaye avec cette demoiselle, j'avais déjà réussis à la soudoyer par le passé lors de la résolution de l'affaire de Russel. Alors, j'étais particulièrement sûr de mon coup en le tentant cette fois-ci. Et ne souhaitant pas me décevoir, la femme en tenu moulante récupéra aussitôt ma petite somme d'argent puis m'invita à commencer l'interogatoire.

- Que voulez-vous savoir au juste ? Rétroqua-elle de façon presque machinal.

- Son nom. Puis son métier.

- Il se prénomme Utsugi Lenka, nationalité japonaise, de ce que j'en sais de lui, il propose des cours comprenant un large éventail d'arts martiaux dans une salle de boxe au Quartier Nord. Moyennant payant, il est cappable de faire de n'importe qui un combattant digne de ce nom.

- Tu n'aurais pas... Quelque chose de plus compromettant à son sujet ?

- Hum... Non, désolé, je ne sais pas grand chose sur lui.

Je soupire, puis je reléve ma tête vers le plafond crasseux couleur d'ébène avant de poser ma dernière question à la jeune femme.

- Et lui ? Il va toujours bien ?

- Hughette ? Oui. Madame va parfaitement bien depuis que les disparitions de ses filles ont céssées. Elle est par ailleurs très reconnaissante pour l'aide que vous avez apporté au détéctive Russel lors de cette affaire.

- Je vois. Il n'y a pas de quoi. Achevais-je avant de passer une autre commande.

Les minutes s'écoulèrent dans le calme le plus total jusqu'au moment ou le dénommé Lenka était revenu pour s'asseoir de nouveau à mes côtés. Je lui jeta un regard un peu las avant détourner les yeux vers mon verre.

- Je commence de plus en plus à plaindre le mec que tu a étalé par terre. Lancais-je à son attention avant de boire une gorgée du liquide cristalisé.

Lapin Rose

Le verre à la main, j'essayais difficilement d'ignorer le boucan qui venait de se créer derrière moi. Ma tête était déjà suffisament sonnée par le whisky que je venais de consommer, il n'y avait nulement besoin de rajouter du bruit en plus pour me torturer. Agilement, je jetta un coup d'oeil à l'arrière afin de distinguer quelques clients qui m'étaient étrangers venir en aide à la personne qui avait été assomée par Lenka, pendant que les deux autres bléssés se relevaient comme des grand pour aller s'occuper de leur bobo dans un coin plus calme que celui-ci. Il falait dire que le type à la chevelure noire avait fait forte impression avec ses coups de pieds et ses coups de poings tout droit sortit d'un film d'action. Par ailleurs, il n'y était pas du tout allé de main morte avec ses adversaires, ce qui obligea les gens du coin à appeler une ambulance. Je me demande bien ce qu'il s'était fait cassé celui-là.

Calmement, je tourna une nouvelle fois mon visage dans la direction du comptoir afin d'ingurgiter une nouvelle gorgée de ma boisson et d'ouïr par la suite le son de la voix de mon locuteur, si on pouvait l'appeler ainsi. Une réponse aussi courte qu'inutile. Je commencais à déséspérer de voir un jours un début d'échange avoir lieu entre nous deux. Je hocha horizontalement la tête avec dédain tandis qu'un léger grognement m'échapait à l'entente de la conclusion qu'il avait tiré. S'il ne voulait pas discuter, alors soit. Je pouvais toujours aller ailleurs et me trouver un autre compagnon pour la soirée.

C'est alors que je me préparais à décoler de mon siége qu'une question plus ou moins inattendu fut émise à mon attention. Le jeune japonais souhaitait qu'on fasse connaissance, maintenant. Oui, pourquoi pas, faisons ça. Reposant à nouveau mon poid sur la chaise, je lui répondis tout en fixant mon verre des yeux.

- Mike. Mike Law. Vous êtes toujours comme ça... Monsieur... ? Arg... Je ne sais même plus si je dois vous tutoyer ou vous vouvoyer.

J'essayais de garder un ton amical alors que je relançais la discussion en lui demandant son nom. Car même en étant saoul, il y avait de ses habitudes qui ne nous quittaient pas car on les avaient dans la peau. Pour moi, c'était de jouer l'ignorant. Ca ne part pas, c'est comme ça. Garder les bonnes cartes dans mes manches était un jeu que je pratiquais depuis tout petit et ce n'était pas un peu d'alcool qui allait me faire oublier les régles du jeu.

Lapin Rose

Le cahut à l'arrière s'était finalement calmé et au même moment, ma tête avait céssée de bourdonner. La boite reprenait progressivement son rythme habituel tandis que la musique s'élevait à nouveau de plus belle. Relachant un soupire de soulagement, j'ouiais enfin le nom de mon locuteur de sa propre bouche. Suivit de près d'une affirmation des plus audacieuses. Lui, ne semblait pas être le type de personne à cacher son jeu. S'il avait deviné que j'avais soudoyé la barmaid dans ce cas-là, pourquoi me l'avoir dit ? Pour m'intimider ? Malheureusement, je n'étais pas du genre à me géner dans ce genre de situation. De mon point de vu, c'était une provocation, un défi qu'il me lancait sur mon propre terrain : l'éloquence, alors ainsi soit-il.

- Mais de quoi est-ce que tu parle, mon vieux ? Tu te prend pour une célébrité ou quoi ?

Une voix sarcastique s'éleva depuis ma bouche en réponse son allégation. Un ton moqueur que j'avais tellement pris l'habitude d'employer que s'en était devenu une habitude. Sans détourner le regard vers la direction qu'il pointait du doigt, je continuais d'écouter ses déclarations. Avant de finalement reprendre la parôle d'une voix plus vive.

- Ah ! Tu parlais de ça ? Et moi qui me demandais ce que tu allais me sortir comme ineptie. Eh ben ça, mon gars, c'était une dette que la boite me devait, je n'ai fait que la leur rembourser. Désolé de te le dire mon vieux, mais tu n'est pas aussi intéressant que tu semble le croire !

J'agita ma tête de fatigue puis leva mon verre jusqu'à ma bouche avant de m'arrêter à mi-chemin et de lui adresser une nouvelle fois la parole. Après tout, c'était si joliment proposé.

- Mais bon, si tu y tiens à ce point-là. J'aurais bien quelques questions à te poser. A commencer par tes techniques de combat, elles me semblaient plutôt violentes pour quelqu'un ayant ta corpulence. Tu as subi quoi comme entrainement pour devenir aussi fort ?

Normalement, ce n'était pas du tout mon genre de poser des questions aussi indiscrétes que ça. Mais là, c'était beaucoup trop tentant pour que je me retienne, surtout que je supportais mal qu'on me provoque sur mon propre terrain. Une mauvaise habitude dont je devrais sûrement me débarasser avant d'y laisser la peau.

Lapin Rose

Je laissais l'atmosphère paisible du Lapin Rose influencer positivement mon humeur, entrant ainsi dans une sorte de zénitude bien visible. Ecoutant avec intérêt la réponse de mon locuteur, je notais mentalement le nombre qu'il venait de citer. Vingt-cinq ans. Cela faisait de lui mon ainé d'au moins quatre ans, beaucoup plus si on prenais en compte le fait qu'un bambin ne pouvait pas pratiquer les arts-martiaux avant d'atteindre un certain âge. Un certain respect à l'égard de cette personne qui avait commencée à s'entrainer depuis son plus jeune âge naquit au fond de mon coeur. Mon estime n'était vouée que pour une seule sorte de personne, les puissants, ceux qui ne comptaient que sur leurs propres forces pour s'en sortir dans leur vie. Un fil de pensée très paradoxal pour quelqu'un qui ne jurait que par ses relations. Moi, à cet âge-là, je devais sûrement me balader quelque part en europe de l'ouest à essayer de suivre le rythme avec les déplacements de ma familles et à amasser les relations là où le vent me guidait.

Face à l'intérogation de Lenka, ma réponse aurait très certainement dû être : la maîtrise du flux de l'information, le tri ainsi que l'exploitation optimal de celle-ci. Cependant, je ne pouvais pas lui sortir ça juste après avoir renié le fait d'avoir soudoyer la barmaid pour enquêter sur lui. Je décida plutôt de mélanger vérité et mensonge. Récupérant ma carte de visite depuis la poche de mon pontalon et la déposant ensuite sur le comptoir entre nous deux, je lui avoua finalement.

- Je suis détéctive privé. Moi, mon truc, c'est la résolution des mystères en tous genres. Et je suis plutôt doué dans mon domaine. Si jamais vous avez un probléme que vous souhaitez régler, vous savez qui venir voir. Réglo ou pas réglo. Achevais-je sur la même voix calme avec laquelle j'avais commencé ma phrase. Après tout, pourquoi m'en cacher.

Nous étions au quartier Sud et ceux qui ne travaillaient pas dans le noir travaillaient pour les flic. Et pour le moment, ce n'était définitivement pas le meilleur moment pour m'autoproclamer mouchard, surtout que ce serait mentir. Et dieu sait que je n'aime pas ça.

Lapin Rose

L'odeur énivrante de l'acool mêlée à de la fumé de cigare continuait à s'infiltrer entre mes narines tandis que j'inspirais une grande bouffée d'air. Le whisky devait m'être trop monté à la tête, car ma vue se faisait flou par moment. Je fis de mon mieux afin d'ignorer ce petit détail et laissa de côté mon verre afin de mieux me conscentrer sur la réponse de mon locuteur. Une réponse bréve, il avait réussis à résumer ses pensés en deux mots. Je ressentis une légère frustration tandis que sa voix s'éteignait. Je me demande bien ce à quoi je m'attendais de sa part... Je me contenta simplement d'esquisser un léger sourire las devant son affirmation avant de détourner mon regard vers la grande scéne.

Là-bas, un spectacle des plus dépravé avait lieu. Le même que depuis toujours, ceci dis. Sophia semblait avoir repris sa position sous les projo tandis que d'autres filles se remuait à côté d'elle à moitié nues. Désintéssé par ce qui avait lieu de l'autre côté de la grande piéce, je reposa à nouveau mes yeux sur mon verre à moitié vide puis répondit à la question de Lenka.

- Pas le travail, non. Disons que c'est juste de la curiosité. A vrai dire, les boites de ce genre ne sont pas mes lieux préféré pour souffler. Je voulais juste changer un peu d'air. Et vous ? Travail ou loisir ?

Lapin Rose

Je commencais légèrement à m'habituer à cet endroit. Un peu trop à mon gout. La dernière chose que je voulais était de devenir quelqu'un qui fréquentait régulièrement ce genre d'établissement. La corruption et la dépravation devait rester pour moi une arme à employer afin de générer des gains ou à cloturer des affaires. Pas une source d'inspiration ni de loisir. Je ne voulais pas devenir ce genre de personne-là, je ne voulais pas ressembler à ceux que je méprisais. Ce serait une insulte pour les preceptes que je me jurais de suivre. Mon idéologie n'était pas la plus sainte, certe, mais c'était elle qui me permettait de garder une part d'humanité en moi.

Lenka venait de me faire part de la raison de sa présence ici. Exactement la même que la sienne, à quelques détails près. Je bus une autre gorgée de ma boisson tout en réfléchissant à un moyen d'allonger un peu plus longtemps cette discussion. Mon regard se tourna vers mon locuteur afin de l'examiner plus en profondeur avant de tomber sur une silhouette qui s'était figée derrière lui. Un homme en costard noir se tenait debout de l'autre côté du japonais, posant un regard indéchiffrable sur ce dernier. Il resta silencieux un long moment avant de lui adresser finalement la parole.

- C'est vous, la cause de ce merdier ? Dans tout les cas, suivez moi. Le patron souhaiterait vous parler.

Mes yeux inspectèrent rapidement la silhouette herculienne du molosse qui devait bien faire dans les deux mètres de haut. Mes yeux s'écarquillaient tandis que les paroles agressives de l'homme étaient envoyées sur un ton des plus calmes. Passant du géant à l'asiatique, mon regard se posa finalement sur mon verre de whiky pour en boire une nouvelle gorgée. Je n'avais rien à faire dans cette discussion-là, cependant, j'étais déjà entrain de parler à Lenka. Alors, ce vieux gaillard pourra bien attendre que j'en aie fini avec lui avant de prendre son tour.

- Vous êtes toujours aussi demandé que ça ?

Lapin Rose

Le dialogue qui venait tout juste de débuter entre moi et le le jeune asiatique semblait avoir définitivement pris fin. Lenka s'était relevé, bien décidé à suivre le grand molosse à l'accent typé russe. Et vu le choix de mot pour lequel avait opté le videur, ça allait très certainement mal finir pour mon ami de la soirée. Je me sentais un peu mal à l'aise à l'idée de rester assis ici à siroter mon verre de wisky pendant que le brun risquait de finir criblé de balle dans le bureau de Hugh. Une légère amertume fit surface au fond de ma bouche, alcool ou empathie ? C'était difficile de le deviner dans mon état actuel.

Je ne voyais dans cette situation qu'une source potentiel d'embrouilles, il n'y avait aucun gain à en tirer. Et même en poussant ma refléxion jusqu'au bout, tout ce que je voyais à y gagner était un lien avec un maître martial. Une relation bancal que je pourrais très certainement me dégotter ailleurs sans avoir à risquer ma peau pour l'acquérir. Seulement, je l'aimais bien ce gars-là, un peu trop frimeur à mon gout, mais tout à fait le genre de personne avec lequel j'aime bien m'entendre. Finalement, j'allais peut-être essayer de lui filer un coup de main. Pacifiquement, j'entend bien, il n'y avait nul besoin de me créer des ennemis pour ce genre de raison.

Je me releva précipitament afin de retenir les deux hommes avant qu'ils n'entament leur monté des escliers puis, restant toujours derrière eux, j'éleva ma voix à l'attention du videur.

- Un instant, s'il vous plait. J'aimerais aussi parler à Hugh.

Le molosse me délivrat simplement un regard haineux suivit d'un grognement avant de finalement me répondre d'une voix calme.

- Encore toi ? Bon, suis-moi.

Son visage m'était inconnu cependant, le fait qu'il connaissait mon visage signifiait qu'il était présent lorsque j'étais venu pour boucler l'affaire de Russel. Car il n'y avait aucune autre occasion durant laquelle il aurait pu distinguer mon visage sans que je ne remarque le sien. Cela m'hôtait une épine du pied qu'il me reconnaisse, je n'avais plus besoin de m'expliquer ni de me présenter à lui.

Silencieusement, je le suivis donc jusqu'au premier étage où l'on avait franchit une portière en bois pour atterrir dans une piéce simple meublée d'un grand bureau noir et d'un canapé brun posé juste à côté. Désormais, six personnes se trouvaient dans le bureau de Hugh, y compris moi et Lenka. Le propriétaire du Lapin Rose, lui, se tenait debout juste en face de nous, calé contre le contre le coin de son bureau.  A droite et à gauche de la piéce, se tenait deux hommes habillés en débardeur blanc et cachant mal leur pistolet sous leurs vêtement. Enfin, l'énorme molosse qui nous avait guidé jusqu'ici était resté posté devant la porte d'entrée comme pour nous empêcher de ressortir.

Sans nous laisser un seul instant de répit, Hugh, qui était habillé dans une tenu des plus voyantes mettant bien en valeur ses jambes poilu commenca à s'avancer calmement dans notre direction. Sa voix se voulant féminine s'éleva à l'attention de Lenka.

- Mh, j'ai entendu dire que tu savais bien te servir de tes poings et de tes jambes, jeune homme. Cela m'a intrigué, du coup, j'ai voulu voir ça de mes propres yeux. Tu t'appelles comment déjà ?

Sa phrase débuta alors qu'il marchait dans notre direction, mais elle ne finissa qu'au moment où Hugh s'était figé devant Lenka et qu'il avait commencé à l'attoucher aux parties du corps dont il parlait.

Lapin Rose

Le japonais qui m'accompagnait se présenta brêvement à son interlocuteur, lui donnant uniquement son nom et son prénom. Comme cela lui avait été demandé au préalable. Au même moment, Lenka semblait examiner la piéce du regard, sûrement qu'il était entrain de chercher une voie de secours. Moi, de mon côté, j'espérais seulement qu'il n'allait pas me faire regretter de l'avoir accompagné jusqu'ici. Tant qu'on restaient dans un échange de mot, je pouvais toujours faire se terminer cette histoire sur bonne note. Mais, à partir du moment où ça partira en couille... Bah ça partira couille.

- Joli nom, dis moi. D'origine japonaise, j'assume.

Hugh marqua un court instant de silence, appuyant la fin de sa phrase par un ton interrogatif. Il devait sûrement vouloir faire un peu parler le brun. Peine perdu. J'ai déjà essayé. Tu n'aura rien de plus qu'un misérable 'oui' en réponse. C'est moi qui te le dis !

Après cela, il se retourna. Marcha lentement vers le canapé qui était posé près de son bureau tout en invitant Lenka à le suivre.

- Excusez-moi.  lançais-je afin d'attirer l'attention du travelo proxénéte.

- Mh ? Je ne me rappelle pas t'avoir fait venir. Tu cherche quelque chose, mon chou ?

- Hum, c'est à dire que mon ami ici présent ne savait pas vraiment ce qu'il faisait. Il s'est un peu laissé emporter, c'est tout. Ne le prennez pas personnellement, madame. J'irais passer un mot à son boss, il lui dira de se calmer. Je vous le promet.

J'avançais la défense de Lenka. Des mots qui ne tenaient que sur un petit fil. Car en fait, je n'avais pas grand chose pour le protéger. Je pariais seulement sur le fait de créer un mal entendu, comme quoi Lenka était un gangster et que s'en prendre à lui rimerait à s'en prendre à tout son gang. Ca devrait marcher, normalement.

- Mh, je vois. Seulement, je ne comptais nullement lui faire du mal, détrompez vous. Nous allons juste discuter un peu et prendre du bon thé froid. Allez, venez vous asseoir près de moi. Une de mes filles devrait bientôt venir vous servir du bon thé froid. Vous aimez le thé froid ? J'ai entendu dire que les japonais en buvaient énormément.