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 [Quartier de Bunker Hill] No More [Rp Solo & Terminé]
MessageSujet: [Quartier de Bunker Hill] No More [Rp Solo & Terminé]   [Quartier de Bunker Hill] No More [Rp Solo & Terminé] Icon_minitimeDim 4 Oct 2015 - 15:05
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Invité -

Quartier de Bunker Hill:


« I've been losing you I know
I've been lying to my mind
I've been crying out for sure. »


Pleure, sanglota, crache Saskia. Où s'isole Avdeï une fois le jour tombé ? Où les rires fusent-ils à travers son existence empruntée ? Où la nuit se broie-t-elle une fois les rêves et les espoirs calcinés ? Où errent les chats du soir une fois leurs antres révélées ? Où cacher ses souvenirs à peine la mémoire est-elle poignardée ? Griffe, mordit, lèche Saskia. Fume, fume, fume Saskia.

À elle la mort, à eux la vie. Adage inversé, à peine oublié. Le souffle nocturne lui caresse la peau, lui rappelant l'exactitude de son existence. Les astres éclatent dans son crâne, l'univers se met en marche dans sa tête et le voile noir s'obscurcit un peu plus. La voûte céleste la démange, la lance et la relance, lui arrache des cris silencieux. Yeux clos ou ouverts, le spectacle reste le même. La harangue l'accompagne, procession surréaliste, cortège de géants d'émeraudes la tirant par le bras, la blessant. La tige dans ses mains, tremblantes, comme un dernier repère pour y voir clair au milieu de ce maelström de ténèbres. Par couches épaisses, elle les déplie sans jamais en voir la fin. Le monde tourne en oubliant de tourner avec elle. Le monde n'est qu'un oignon dont les épluchures satisferaient les enfants de Moscou. Par couches, encore. Tout brille sous sa tête pendant que le noir fait silence autour d'elle. L'univers passé au scalpel de ses yeux, coupures fines et invisibles, des coupes toujours des coupes. Des bouts de monde ou d'univers pour s'entasser dans son corps jusqu'à grossir et imploser. Tic, tac, tic, tac. La minuterie en marche, le temps qu'elle cueille l'oignon qui lui démange le cœur. L'oignon à bouffer, cru et sale. Puant.

Son corps en guise de carcasse, cadavre trop vivant qu'elle traîne depuis bien trop longtemps. Et si ce soir elle abandonnait chair à jamais pour que ne reste que son âme ? Et ces veines sombres qui lui rappelaient ses tords et ses travers. Son corps l'engueulait pendant que son esprit se laissait aller. Et ses yeux explosés qui n'arrivaient plus à se fixer. Des spasmes entiers, dis, qui lui parlent, dis. Le cœur qui s'accélère, bat trop vite, beaucoup trop vite. Les bras qui dégoulinent le front marqué par la sueur et les images qui se succèdent, la suffocation qui s'installe dans sa poitrine, la pression qui l'écrase. Saskia qui tousse par gerbes de sang. Rubis perlés au creux de sa main. L'étau à la gorge et des lames à chaque nouvelle inspiration. Son âme en feu et son corps gelé. Dis, tu fais quoi Saskien'ka ? Dis, dis, dis, dis, dis.

Clap, clap, clap.

Le petit garçon devenu adolescent avançait, imperturbable. Ses yeux noisette avaient perdu leur teinte autrefois si belle et sa peau décharnée le rendait frêle et fragile. Sa peau qui s'enfuyait par croûtes dégueulasses, tombant derrière lui. Ses pas se chevauchaient, lents, froids. Bras tendu, il attendait.
Saskia se redressa, les yeux grands ouverts, plus que jamais. Avdeï ici. Des ailes majestueuses dissimulaient la lune gorgée de sang qui brillait au loin. Impossible. Son corps ne lui obéit plus. Elle ne peut que s'écrouler face au regard d'ivoire de son petit frère. Le bras tendu de son cadet l'incite à faire de même mais son membre trop leste lui échappe et reste cloué au sol. Si loin et si proche à la fois. Elle se mordit la lèvre inférieure devant tant d'injustice.
Saskia baissa les yeux. Avdeï après d'elle, c'était un peu de la Russie à ses cotés. C'était un souvenir vivant qui l'épiait, matérialisé de par son imagination et de par la came qui avait roulé au sol. Avdeï. La bouche sèche, incapable de hurler, incapable de bouger, juste de voir cette figure innocente qui s'avançait pareil à un spectre.

– Grande Saskien'ka a joué à l'aînée, commença Avdeï, elle a oublié pour mieux se souvenir mais sans jamais agir. Des souvenirs de promesses brisées, des phrases échouées, des mots morts-nés. Tu as failli vivre, grande Saskien'ka. Pars et oublie ma vie. Tu m'as oublié. N'aie pas peur, grande Saskien'ka. Pas avec moi. Pas avec ton petit frère. Que tu as délaissé pour une ville, celle-là si attirante. Avec laquelle tu dévores le soleil, en compagnie des passeurs de nuit. Ou dans les coins de rue où tu te terres en sanglotant. Je peux sentir sa neige mouillée qui te colle à la peau. Des larmes, grande Saskien'ka. Tu lui as finalement tant donné. Oh Kochka. Je t'avais pourtant prévenue, c'est une putain. La succube d'opale aux prunelles excitant ton âme.


La langue reléguée au fond de sa gorge, Saskia ne disait mot, écoutait seulement. Ne comprenait rien à ce discours familier à ses oreilles. Discours d'un autre temps, d'une autre époque, d'une autre saison. Le petit garçon scande son nom, ode improvisé à sa propre gloire. Avdeïen'ka ! Avdeïen'ka ! Avdeïen'ka ! Saskia ébahie face à son petit frère répétant son nom ! Avdeïen'ka.
Avdeï à la peau morte, aux yeux arides, à l'odeur des vieux livres et du réglisse, aux cheveux ébouriffés pareils à un jeune chiot, à l'accent traînant de Moscou, aux doigts fragiles de porcelaine, à la timidité effacée, aux aveux saignant sa bouche, à la main tendue tremblante, à la soif de vérité, à l'innocence envolée.

Avdeï écarte les bras, figure solitaire en perdition. Ses regrets s'aperçoivent sur son faciès. De ses doigts de verre, la peau s'écaille, couche après couche. Chair à vif qui luit dans l'obscurité. Amas rougeâtre qu'il arrache sans un effort. L'éclat de vie quitte peu à peu ce corps, remplacé par des os en mouvement, squelette humain et vivant.

– La voici dépecée ta véritable essence, la voici désossée ta famille. Pas de retour en arrière possible, juste l'éclat de verre sur le sol de mes souvenirs refoulés. Veux-tu être ma mère, grande Saskien'ka. M'aimes-tu. Voilà la joue que tu as baisée. Elle se rappelle de tes lèvres, Saskia Kochka. Voilà la bouche que tu as nourrie, grande Saskien'ka. Elle n'a pas oublié tes doigts ni tes ongles. Voilà les yeux dont tu as séché les larmes. Voilà le corps que tu as bercé. Voilà la tête à qui tu as laissé voir la lumière du jour et qui assèche ma chair. Remarques-tu la chair pâle.

La chair tombée au sol à la manière d'un vêtement délaissé, couverture débarrassée à tout jamais. Le silence comme seul auditeur de ce long monologue et la tête de Saskia qui lui tourne face à ces visions d'horreur. Avdeï. Le nom résonne dans son crâne pendant que la demoiselle ne peut détourner le regard du squelette animé de son petit frère. Il n'en a pas fini avec elle. Dernière accusation à venir.

– Grande Saskien'ka ne sait plus se souvenir. Elle ne sait que pleurer et hurler. N'oublie pas. Souviens-toi. Voilà l'image que tu as refoulée mais qui ressurgit grâce à ta vision brûlée. La mémoire explose par ton crâne. Sale. Veux-tu réapprendre à te souvenir, sœur. C'est d'accord.


Ce n'était pas Avdeï. Ce garçon maigre n'ayant plus rien d'humain ne pouvait être Avdeï. Des larmes s'écoulèrent le long des joues pâles de Saskia. Son corps continuait de la faire souffrir pendant que au loin, le bédot paraissait sourire face à l'état déplorable de la junkie. Le cœur et le corps ballottés, Saskia impuissante, Avdeï tout puissant. Recluse sur elle-même, la brune tentait de fermer ses yeux qui continuaient malgré tout de percer l'obscurité pour lui permettre d'assister à cette vision de son esprit. Avdeï n'était pas là. Avdeï ne pouvait pas être là. Saskia n'y était pour rien. Juste un souvenir pouvant occuper l'espace à sa disposition. Assez.

– Sais-tu comment les mâles apprennent la famille aux femelles de ton espèce. On les cloître dans un huis-clos. Et c'est ainsi que je veux t'enseigner, aînée Kochka, ce que ta salope la drogue t'a fait oublier, mon souvenir. Ta réminiscence va débuter.

Avdeï et ses discours trop grands pour lui. Avdeï et ses serments trop lourds pour lui. Avdeï oublié souvenir absent présent.

– Avec ma voix je veux implanter dans tes oreilles la marque de mes éclats de rire, de mes sanglots, mes hurlements d'inquiétude. Avec mes ongles griffer dans ta chair à jamais ma présence invisible et mortelle. Ton souffle, qui empeste les mensonges de ce pays, le rendre aussi glacial que l'air de Moscou. Je veux manger ton sexe et éjaculer d'un renard qui dévorera ton cœur dont les battements sont bien trop faibles pour la Russie.

PremierAmour a viré Avdeï. Avdeï est PremierAmour. Deux identités disparates pour se réunir en un seul et même être, fictionnel. Les images continuent leur effet, Avdeï continue sa mise en scène et son corps d'enfant a bien grandi, transgressant le souvenir que la demoiselle avait de son petit frère. Deux ans d'écoulés, deux ans de gâchés. Avdeï s'exécute. Ses ongles se perdent sur la peau de la Russe, sa bouche se perd sur la sienne, baiser surréaliste, baiser de mort, baiser inexistant. Descente, descente.

Avdeï n'en a pas fini avec Saskia. Son aînée, sa famille, sa tsarine. L'oubli lui a laissé un goût amer en bouche. D'un souffle, cet amertume devient deux pour ne devenir plus qu'un entre les lèvres de Saskia.

– Je vais te faire don de ma présence, grande Saskien'ka, afin que tu la chérisses de tes souvenirs éteints. Mais avant, je vais la faire geler, afin que vos cadavres se mélangent. M'aimes-tu, Kochka. Il ne faut pas laisser seul un frère.

Tout s'éteint, tout reflue, tout s'allume. Plus d'Avdeï à son réveil. Souviens, oublia, efface Saskia.
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