Description:

Tout s'était bien passé avec Diarmuid depuis qu'elle l'avait recueilli chez lui. La visite à la cascade avait été très agréable et le guerrier celte était un petit soutien pour la jeune femme un brin perdue. Elle ne lui parlait pas de tout ce qu'elle faisait caché, derrière le voile de la réalité. Elle ne voulait pas l'inquiéter, il avait tant de chose à rattraper. Ainsi, elle ne mentionna pas la mort d'Ameli ni ce qu'elle avait du faire et elle comptait pas non plus lui parler de ce qu'il venait de lui arriver.

C'était 18h00, en début de soirée, après les événements de la fête forraine. Samantha avait été soignée avec brio par Actée et se retrouvait avec une attelle et des béquilles. Leeroy avait été d'un soutien certain, mais elle savait qu'elle n'arriverait jamais à le convaincre qu'il était nécessaire qu'elle continue sur sa voie. Elle avança donc tranquillement. La douleur n'était pas si terrible, mais elle était assailli par une sensation qu'elle n'avait quasiment plus eu, la faim et la fatigue. C'était comme si on lui avait jeté une chape de plomb sur le corps et chaque muscle était épuisé. Le stress et la violence des combats avaient eut raisons de son énergie. Elle monta les escaliers tant bien que mal, son corps Seraph l'aidant à s'en sortir sans problème. Elle rentra dans son appartement, pensive et pas très bien. Elle savait qu'elle ne pourrait pas travailler pendant un moment et son patron n'était plus satisfait d'elle. Il lui avait dit qu'elle était sur la sélecte... Probablement que bientôt, elle serait renvoyée et devrait trouver un moyen de survivre. Pas pour elle, mais pour Diarmuid. Elle ne pouvait pas lui dire qu'ils risqueraient de ne pas vivre longtemps dans ce deux pièces. Elle ne pouvait pas le ramener à l'appartement, elle ne savait que faire. Sans compter qu'elle était accablée, elle ne réussissait plus à chasser tout ce qu'il s'était passé... Elle ouvrit la porte et appela, fatiguée

- "Diarmuid? Tu es là?"

Travaillait-il encore à cette heure là?

Cela faisait un moment que Diarmuid logeait chez Samantha, il avait finit par s'y habituer, et se contentait très bien du canapé qui était déjà bien plus confortable que ce à quoi il avait le droit à son époque. Il se reposait désormais sur ce calme et cette habitude qui venait l'accueillir, il se levait le matin en même temps que Samantha, ils partaient au travail chacun de leur côté, et se retrouvaient le soir à l'appartement quand ils avaient finit de travailler. Elle lui avait trouvé un travail dans le bâtiment, simple, mais pratique pour quelqu'un qui n'avait pas d'identité, ils ne posaient pas trop de questions quand des bras supplémentaires se proposaient en échange de quelques billets.

  Le soir il apprenait beaucoup de choses sur ce monde grâce à Samantha et grâce à son ordinateur, et il se couchait en général assez tard, tenant le rythme du mieux qu'il pouvait. Il appréciait sa bienfaitrice, elle était toujours souriante, prête à donner de sa personne pour l'aider, lui qui n'appréciait pourtant pas du tout ce genre d'aide. Ça ne le gênait plus vraiment désormais, décidant que plutôt qu'éviter de recevoir de l'aide supplémentaire, il l'aiderait du mieux qu'il peut jusqu'à ce que sa dette soit payée, bien qu'il ne lui en parlait pas car il se doutait qu'elle ne voulait pas entendre parler de dettes.

  Il était comme à son habitude rentré en premier, les chantiers fermant souvent vers 17h. Il avait fait un petit tour dans le quartier Est avant de retourner à l'appartement vers 17h45. Il prit le temps comme souvent en rentrant, de profiter de la solitude pour s'assoir sur les genoux et prier, ou du moins méditer quand il n'avait pas besoin d'une prière. Le temps passait souvent vite dans cette position, profitant simplement du vide dans son esprit pour faire le point, ou simplement se reposer inconsciemment.

  Comme cela arrivait souvent, Samantha rentra pendant cette méditation, ce qui lui permettait de ne pas rester comme cela trop longtemps. Mais cette fois-ci il fût plus que surpris de voir arriver Samantha en attelle, des béquilles en main. Il se releva rapidement en allant vers elle tandis qu'elle l’appelait pour savoir si il était là. Elle n'avait visiblement pas besoin d'aide pour se déplacer, mais il resta à côté tout de même au cas ou.

"Que s'est-il passé ? Comment t'es tu fait ça ?"

  Il avait réussi à finalement s'habituer au tutoiement, ça avait été long et plein de bafouillage au début, mais c'était devenu naturel depuis quelques jours. D'autant plus avec l'inquiétude du moment, c'était ressorti automatiquement, il se doutait qu'elle ne lui disait pas tout ce qu'elle faisait, après tout elle avait tué un esprit quand ils s'étaient rencontrés, c'était sur qu'elle continuait. Mais sachant qu'il était impuissant face à ce genre de menace, il n'avait jamais posé de question, ni voulu la forcer à en parler.

  Dans tous les cas ce soir, c'était le surprise et l'inquiétude qui se lisait sur son visage, en présence de Samantha il avait appris à être honnête, et à ne pas cacher ce qu'il pensait ou ressentait, il essaya donc de la guider vers le canapé pour qu'elle puisse s'y installer et se reposer.

Diarmuid était là, entrain de prier mais il en sortit rapidement. Samantha n'avait jamais vraiment osé lui poser des questions à ce sujet, pas trop habituée à discuter théologie. Sans compter que ce n'était pas la chose la plus diplomatique à faire. Mais le voir lui fit du bien et elle sourit un peu. Elle se laissa guider et se posa sur le canapé. Le bandage à son bras ne lui faisait plus mal et les brulures étaient présentes mais plus très rouges. Elle n'avait qu'une fatigue générale.

- "C'est ... C'est rien de spécial..."

Samantha le regarda, s'en voulant de lui mentir. Il était si adorable avec lui, mais elle n'était pas sincère. Ca la tuait un peu de faire cela.

- "Enfin, c'est rien de grave. Je suis vivante c'est ce qui compte... Mais, c'est un problème avec mon travail. Pas le travail pour gagner de l'argent mais celui que je fais pour tuer les esprits. C'était très dur et y a plein de chose qui se sont passé ces derniers temps"

Samantha voulait en parler, se soulager le coeur. Mais ça ne ferait que créer de la peine aux autres, ils s'inquiéteraient pour elle alors qu'elle allait plutôt bien. Elle posa les béquilles et s'étira un peu. Diarmuid devrait comprendre, il était un guerrier. Il savait ce que c'était de participer à un conflit. Mais lui y arrivait mieux que la jeune Seraph. Elle n'avait pas activement participé à la mort d'Ameli mais elle l'avait vu, vu la scène qui tournait en rond dans sa tête désormais.

- "Mais ne t'en fais pas, je me prendrais un bon repas et du repos, et tout ira mieux!"

Si seulement elle disait vrai...

Samantha se laissait tranquillement amener au canapé et s'y installa au plus confortable qu'elle pouvait. Elle commença par dire que ce n'étais rien de spécial, pendant ce temps Diarmuid faisait un petit topo des blessures visibles. Une grosse attelle à la cheville, bandages sur les bras, et il aperçut rapidement des brulures sur le côté droit, qui descendait en dessous des vêtements, sans savoir jusqu'où.

  Il releva les yeux vers Samantha tandis qu'elle se rattrapait un peu, admettant que le plus important était qu'elle soit rentrée vivante au final, malgré les blessures. Elle lui parla ensuite d'elle-même des esprits et de ce qu'elle avait à faire contre eux. Visiblement cela fait quelques temps que ces problèmes durent, et aujourd'hui ça avait du éclater. En tout cas le chevalier l’interpréta ainsi. Il comprit aussi que tout ceci allait au-delà des blessures physiques, elle semblait tourmentée, le genre de tourment qu'il a connu. Perdre un compagnon d'arme au combat, perdre la bataille ensuite, perdre des vies civiles innocentes en étant impuissant, nombreuses étaient les raisons d'être moralement abattus pendant guerres et raids.

"Je ne peux peut-être pas t'aider à affronter tout cela, mais lorsque tu seras prête à en parler, je serai toujours là."

  Il savait aussi qu'il ne servait à rien de brusquer quelqu'un dans cet état, on encourrait le risque de le braquer, et qu'il fasse plus d'erreurs, voir des bien plus dangereuses. Lorsqu'elle parla de repas, il se dirigea vers la cuisine, pas question de la laisser faire ça toute seule, et il maitrisait l'omelette maintenant, ce serait un clin d’œil à tout ce qu'elle lui a apprit et apporté jusqu'à maintenant. Il sorti donc les œufs, les ustensiles et alluma la plaque comme elle le lui avait montré le premier jour.

"Et reste assise, je m'occupe de ça pour ce soir."

  Il l'imaginait déjà prendre sur elle et vouloir aider quand c'est elle qui avait besoin d'aide. Il pouvait au moins faire ce genre de chose en attendant qu'elle puisse parler, et si elle s'y refusait il ferait ce qu'il peut pour la calmer et lui permettre de se reposer du mieux qu'elle pourra.
  Un sourire de dessinait sur ses lèvres quand il réussit à casser les œufs sans encombre cette fois-ci, et tandis qu'il attendait maintenant qu'ils soient cuits. Sourire un peu plus triste dû à la situation dans laquelle ils se trouvaient pourtant.

Diarmuid était vraiment très gentil. Elle lui en parlerait peut-être. Le problème était que si elle commençait, elle devrait tout lui expliquer et il risquerait d'être contacté par Kyu ou pire... Bey. Il s'occupa même de faire le plat! C'était si gentil...

- "Merci Diarmuid" dit-elle en restant assise.

Samantha était fatiguée mais elle ne voulait pas dormir, pas encore. Elle regarda le chevalier s'en sortir comme un chef cuisinier. Elle le laissa faire sans rien dire, attendant qu'il finisse. Elle resta pensive puis, quand il apporta le plat le remercia et attaqua immédiatement. Elle avait une faim immense comme elle n'en avait plus eu depuis longtemps. Elle se stoppa

- "Désolé, j'avais un peu trop faim. C'est délicieux" dit-elle en souriant gentiment.

Samantha reprit, un peu plus lentement, se nourrissant à un rythme plus normal. Quand finalement, elle fut rassasiée, elle posa l'assiette et regarda de nouveau Diarmuid. Il avait le droit de savoir et, peut-être, elle pourrait se servir de ce que lui avait vécu comme exemple? Il avait du voir bien pire qu'elle...

- "J'ai fait des choses pas bien. Il y a quelques temps, on croyait que j'étais une traitre alors que je n'ai rien fait de mal. Depuis, rien ne va. Je faisais tout pour éviter les problèmes mais... Mais ils n'arrêtent pas de me suivre et me tomber dessus. Une jeune femme est morte devant moi et je ne pouvais rien faire sinon on m'exécutait. Après cela, on m'a laissé le cadavre et j'ai du m'en occuper seul... Je n'ai pas eu le courage de contacter la famille... Et après, aujourd'hui, il y a eu un grand conflit dans lequel j'ai essayé de ne pas avoir de problème. Et je suis tombé sur un homme très dangereux. Mon alliée a fuit, me laissant seul avec lui et un autre... Puis après y a ma commandante qui est venu et qui a pas hésité à me tirer dessus pour espérer vaincre l'autre homme. Et ensuite elle est morte et j'ai du fuir. Et après, j'ai voulu sauver une fillette mais elle courrait vers mon chef qui doit me détester. Alors... Alors j'ai pas osé la suivre et je suis restée là, assise... Je ne sais pas ce qu'elle est devenue. Et en plus, je crois que c'est mon Alliée qui m'a trahi. Et je peux rien faire maintenant car on va m'accuser de ne pas m'être battue! Mais je pouvais pas, je pouvais rien faire..."

Samantha avait tout sortit d'un coup, de manière un peu désorganisée. Elle sentait la tristesse être en elle quand elle pensait à tout cela.

- "Que faisais-tu toi?"

Diarmuid finit rapidement l'omelette, pensant à éteindre la plaque et à ranger tout ce qu'il avait pu utiliser. Le plat apporté, elle le dévora avec envie sous ses yeux. Ça l'amusa un peu, sans trop le montrer, et même si elle s'excusait et reprenait un rythme normal il savait qu'elle était entrain de mourir de faim. Le combat avait cet effet là sur certaines personnes. Il la laissa donc tranquillement manger, apparemment avec plaisir, ce qui le rassura sur ses compétences. Une fois l'assiette finie elle la déposa et regarda à  nouveau Diarmuid. Il comprit qu'elle pesait le pour et le contre de ce qu'elle voulait lui raconter, et jusqu'où.

  Elle déballa alors énormément d'informations, et le chevalier comprit rapidement qu'elles n'étaient pas forcément triées, il essaye donc d'écouter au mieux. analysant tant bien que mal, et rapprochant tout ce qui pouvait l'être de sa propre expérience. Elle a été vue comme une traitresse ? Il l'avait vécu, bien que lui il avait une bonne raison de l'avoir été. La femme morte devant elle... Il a connu son lot de civils, paysans et pauvres hères exécutés pour une petite erreur, servant d'exemples.

  Elle arrivait finalement dans les évènements du jour. Visiblement une grande bataille, dans laquelle elle ne souhaitait pas s'impliquer, chose pas évident, et une alliée l'aurait laissée seule face à un adversaire trop fort pour elle. Tandis que sa commandante était prête à la sacrifier pour vaincre ce fameux ennemi avant de se faire tuer, devant Samantha à nouveau j'imagine. Pour ce qui est de la fillette et du moment où elle est resté assise, il ne pouvait qu'imaginer une situation de blocage dans la tête. Il comprenait en partie la situation, on allait l'accuser de ne pas avoir participer assez activement au combat, alors qu'elle avait simplement été prise de cours, devant un adversaire trop puissant.

  Diarmuid sentait la tristesse dans chaque mot qui sortait de la bouche de Samantha, compatissant parfaitement avec les épreuves qu'elle avait subie. Elle lui posa alors une question, simple et pourtant la réponse n'était pas évident à sortir. Ce qu'il faisait ? Il n'était pas question de sa journée, ça elle était normale, comme toutes les autres. Elle voulait savoir ce que lui faisait à l'époque lorsqu'il était prit dans un étau comme cela, entre ses états d'âme, son devoir, le poids de ses actions.

"Ce que je faisais à l'époque n'est pas ce que tu veux faire." La vengeance. À l'époque c'est ce qui calmait tous les problèmes de chaque guerrier, lorsqu'on nous accusait de traitrise, on provoquait le salaud en duel, et le vainqueur avait raison. Lorsque des pillards tuaient des innocents, on les massacrait jusqu'au dernier. Mais Samantha ne serait pas le genre de personne qui avait besoin de cela. Il baissa donc les yeux vers le sol, réfléchissant à ce qu'il pouvait bien dire pour lui remonter le moral et la sortir de ça.

  Il releva les yeux après quelques instants. "Plutôt que de te focaliser sur ce que tu as pu rater, il faut commencer par voir le bien que tu as apporté. Tu m'as sauvé, et je ne doute pas que tu as sauvé d'autres personnes avant et après moi. Lorsque tu auras fait ça, tu y verras plus claire pour trouver les solutions qui te feront avancer."

  Il était difficile de s'avancer sans connaitre toute l'histoire, jusqu'à quel point son alliée pouvait l'avoir trahie, jusqu'à quel point elle risquait d'être considérer comme une traitresse, c'était des inconnus qui assombrissait son jugement. Pourtant une femme comme Samantha ne pouvait pas avoir voulu faire de mal, ne pas réussir à se battre en bataille, cela arrivait même à son époque. La réalité de la guerre est souvent choquante, et elle laisse à jamais ses marques.

  Il guettait la réaction de Samantha maintenant, espérant qu'elle ne craque pas trop, il ne supporterait pas de la voir se briser, ne serait-ce qu'un peu. Elle avait été là pour lui depuis qu'elle l'avait sauvé de l'esprit, ce serait à lui maintenant de la supporter du mieux qu'il pouvait.

Samantha sentait un poids léger la quitter, avoir parlé de ça lui faisait un peu de bien. Mais ça avait également ouvert la boite de Pandore. Elle avait commencé, Diarmuid risquait d'être coincé dans l'engrenage contractant. On profiterait de lui, utilisant son manque de connaissance de toutes les subtilités du monde. Samantha n'avait pas la possibilité de le protéger, elle ne pourrait pas être tout le temps là. Surtout pas avec ses blessures et pas avec sa réputation. Elle priait pour que Kyu ne vienne pas. La première réponse de Diarmuid n'était pas celle qu'elle aurait voulu entendre, mais elle s'y attendait. Elle aurait voulu qu'il lui donne une petite astuce, une petite potion magique, pour qu'elle n'ait pas à s'en faire de tout cela. Elle pourrait simplement faire cela et pouf, plus de soucis. Mais la vie ne fonctionnait pas comme ça.

Sa seconde réponse était plus dans les tons de ce que Samantha aimait. Il n'avait pas tord et c'était sa philosophie de vie avant tout cela. Du moins, il y avait une forme de cela dans ce qu'elle pensait. Il ne fallait pas se concentrer sur les choses mauvaises de la vie, mais uniquement sur les bonnes. Maintenant, il fallait tenter de faire la même chose sur ses propres actions. Elle avait fait plus de bien que de mal, selon Diarmuid. Mais chaque dose de mauvaises actions nécessitait au moins le quintuple de bonne, pour tenter d'équilibrer le tout. Et encore, elle avait de la peine à se pardonner ce qu'elle faisait de faux pour les gens. Elle ne devrait jamais rater quelque chose. Elle regarda malgré tout le chevalier, lui souriant gentiment.

- "Merci. Je sais que je fais du bien, mais jamais assez. Il y a trop de mal dans son monde pour que j'y rajoute le miens. Je remercie le ciel de m'avoir permis de rejoindre là où je suis, mais cela fait également que j'ai de plus grandes responsabilité. Je dois porter le bonheur de l'humanité, pour tenter de sauver et de protéger les gens... Tu sais, avant je disais que j'étais un peu une Ange Gardien. Mais je pense que j'ai un peu exagéré mon rôle. J'étais trop heureuse de pouvoir finalement protéger les gens et les sauver. J'ai aidé un certain nombre de personnes, tu as raison. Et encore, c'est tellement rien par rapport à ceux que je pourrais. Je sens les personnes qui vont craquer et tout les jours, je sens mon cœur se déchirer. Et à chaque fois, je sais que je n'arriverais pas à sauver la personne. Tu as été une exception, une des rares personnes que j'ai peu trouver avant qu'elle ne passe à l'acte"

Samantha avait eu une sacré chance, mais il était vrai que le nombre de personne qu'elle détectait était très inquiétant. A chaque fois, c'était une personne prête à mourir ou à tuer à cause des ombres.

- "Mais tu m'as beaucoup aidé. Te voir aller de mieux en mieux me remplit de joie. Voir que tu as un travail et que ut apprends toujours plus de chose, ça me motive. J'ai juste parfois l'impression que je ne vais pas y arriver et puis..." dit-elle avant de mentionner quelque chose dont elle avait honte "Lors de la bataille, j'ai eu peur de mourir... Je n'étais plus prête à me sacrifier à tout prix. J'ai pourtant déjà été en danger, j'ai déjà souffert fortement pour guérir des personnes mais là, là c'était différent. J'ai vu le regard froid d'un homme prêt à aller jusqu'au bout. Ca m'a terrifié"

Ce regard, celui de David, lui rappelait l'attitude d'Adonis. Il était froid, calculateur et méthodique. Il ne laissait aucune place à l'émotion et à la vie. Ce n'était qu'une machine efficace dont le passage détruisait tout... C'était horrible. Tout cela était horrible.

Diarmuid comprit que sa première réponse n'était pas celle voulue, et que Samantha elle, avait compris que ce n'étais pas quelque chose d'appréciable. Néanmoins il préférait être honnête, certes il ne lui racontait pas, mais elle savait à quoi s'attendre. Sa deuxième réponse fut plus longue et Samantha l'écouta calmement, y réfléchissant à mesure qu'il l’énonçait probablement. Si bien que sa réponse fut rapide, elle releva la tête, laissant échapper un faible sourire peu trompeur.

  Elle était typiquement le genre de personne à penser qu'elle ne faisait jamais assez bien. Elle avait l'impression d'apporter du mal en plus en ce monde. il apprécia l'histoire de l'Ange gardien, à ses yeux cela représentait parfaitement la volonté de sa bienfaitrice. Elle sauvait des gens, mais voulait toujours en sauver plus, elle se dénigre, justifiant cela par le fait qu'elle ne sauve pas assez de monde par rapport à ce qu'elle pourrait. Il ne pouvait s’empêcher de la trouver touchante, et pourtant de penser que tout ce qu'elle ressent est faux. Une phrase le choqua, elle disait devoir porter le bonheur de l'humanité, mais personne n'est fait pour ça, chacun est responsable de son bonheur, de celui de ses proches. Elle ne peut que donner un peu d'aide, un peu du siens pour les autres. Il réagit vivement après cela.

"Personne n'est fait pour assumer la responsabilité du bonheur de chaque être. Ce fardeau est trop grand pour l'être humain, trop important, trop ingérable. Tu peux vouloir être celle qui en effet en est la gardienne, mais tu ne pourras pas tenir, et ce peu importe ta volonté, mais ça ne veut pas dire que ce que tu fais est bien ou mal, juste parce que tu acceptes ce fardeau impossible à soulever. Il est impossible que tu sauves tout le monde, tu es humaine, tu as besoin d'être toi avant d'être une sauveuse, et quand bien même tu ne sauve pas toutes les vies, tu en sauves, quel que soit le nombre. La perte d'une vie est triste, irrécupérable à chaque fois, mais c'est aussi ce qui nous forge chacun, tu ne peux t'en blâmer."

  Il s'était emporté, il s'en rendait compte après sa tirade, mais il pensait tout ce qu'il a dit. Porter le fardeau de l'humanité ? C'était un tissu de mensonge, personne ne le peut, et ça n'aurait aucun intérêt, le fardeau détruirait celui ou celle le portant, sans prendre en compte le nombre d'année, ou de mois, qu'elle tiendrait, et une fois cette personne détruite, le fardeau retomberai de plein fouet sur le reste. Non, chacun devait apporter sa pierre à l'édifice, chacun devait porter son morceau du fardeau, et lorsqu'un s'écroule, le poids était bien plus récupérable que lorsqu'il tombait en entier.

  Elle disait être heureuse de voir le chevalier s'en sortir, s'améliorer, s'adapter. Qu'elle profite de ce bonheur avant de se jeter dans de nouvelles difficultés, qu'elle apprécie chaque vie sauvée, et pas qu'elle pense tout de suite à la suivante qui risque de disparaitre. Il se calma en entendant la fin des paroles de Samantha... Elle s'en voulait d'avoir eu peur de mourir, peur de son adversaire. Elle s'en veut de ne pas avoir été prête à se sacrifier, mais le sacrifice n'apporte rien, il était bien placé pour le savoir. Elle avait eu peur de mourir sans raison, des mains d'un monstre, quoi de plus normal quand on vise à apporter le bonheur ?

  Plus détendu, et désolé de voir la peur qu'elle a pu ressentir sans qu'il ne soit là pour l'aider, il s'installa finalement dans la canapé à son tour. Sans hésitation il l'amena à lui, posant sa tête contre lui, et essayant de la détendre sans appuyer sur ses blessures. C'était la première fois qu'il se permettait d'être aussi familier, mais la situation lui semblait adéquat, il ne comptait pas le nombre de nuits passées à rassurer Graïnne pendant leur 7 ans de fuites, et ce avant même d'éprouver le moindre sentiment pour elle.

"Si tu as eu peur de la mort, c'est que tu tiens à ta vie, au moins autant qu'à celle d'autrui. Ne te sacrifie pas pour aider les autres, ça ne fera que t'affaiblir à long terme, prend soin de toi, pour pouvoir prendre soin des autres après."

  Il caressait sa tête, ou plutôt ses cheveux avec une telle épaisseur, tout en parlant, comme pour rassurer n'importe quel proche en détresse. Il avait comprit pendant cette discussion. Les Dieux l'ont envoyé ici pour une bonne raison, il avait sa petite idée depuis le début, mais il en était sur maintenant. Il était là pour épauler cette femme, lui permettre de faire les grandes choses qu'elle souhaite, et l'aider à ne pas se sacrifier inutilement.

Samantha l'écoutait avec intérêt, sa parole avait une certaine valeur. Il avait tout un vécu derrière lui. Il ne connaissait pas tout, pour cela qu'il ne pouvait pas imaginer que cela soit possible de porter le fardeau de l'humanité. Mais la jeune Seraph en était persuadée, avec le temps, elle y arriverait de plus en plus. Elle n'était plus humaine depuis longtemps, elle le sentait. D'ailleurs depuis la fête foraine, elle sentait encore que son corps et âme avaient changés. Plus forts et plus détachés, elle était sur la bonne voie. Mais Diarmuid avait raison en partie. Elle sauvait des vies, pas toutes, mais elle en sauvait. Ces derniers temps avaient été difficiles, mais elle avait foi que cela changerait.

Samantha le regarda s'asseoir et se laissa entrainée contre lui sans problème. Ce contact lui faisait du bien. Ca lui rappelait également à quel point elle n'osait pas demander de l'aide. Elle ferma les yeux, bercée par ses paroles. Il comprenait sa peur de la mort, probablement qu'il l'avait déjà vécue. Diarmuid avait su la surmonter, elle y arriverait également. De nouveau, il avait raison. Ce n'était pas grave si elle avait peur de mourir. En effet, morte, elle ne pourrait plus aider personnes alors qu'elle est une des rares à en avoir la possibilité. Les paroles et le réconfort du chevalier mit du baume au cœur meurtri de la jeune femme. Pendant quelques instants, elle ne dit rien. Elle prit de grandes respirations, comme lorsqu'elle méditait. Sans s'en rendre compte, elle s'assoupit.

Il ne fallait pas qu'elle se laisse abattre. Il fallait qu'elle retrouve la même force qu'après la mort de son frère. Si elle n'y arrivait pas, Samantha deviendrait comme ses parents étaient devenus : apathique, sans vie, errant dans le monde comme des âmes en peines. Alexander la regardait d'en Haut et il devait être fier d'elle. Du moins, elle espérait cela. La jeune Seraph connaissait le moyen d'en être sûre, mais il fallait passer par Lenna et il était hors de question de la contacter pour le moment. Elle ne devait pas abandonner maintenant. Samantha n'était pas seule, elle avait été aidée mainte fois par d'autres personnes : Leeroy, Elliade, le Docteur Vasilis, William et maintenant Diarmuid. Elle avait des ennemis, beaucoup même. Mais ce n'était que des obstacles sur sa voie de la bienveillance. Rien n'était impossible pour celui qui croyait en ses rêves. Elle trouverait un moyen de sauver tout le monde. Elle avait fauté par le passé, mais elle se rachètera encore plus.

Samantha se réveilla en sursaut après une heure, ne sachant combien de temps avaient passés.

Samantha écoutait silencieusement ce que lui disait le chevalier, même lorsque ses mots étaient sortis un peu rapidement. Il espérait sincèrement que ça la fasse réfléchir, pour qu'elle ne risque plus de se blesser comme elle la fait aujourd'hui. Et il pensait d'abord aux blessures de son esprit, pas à celles de son corps.

  Elle se laissa faire lorsqu'il l'attira à lui pour la réconforter et la calmer. Elle continuait encore à l'écouter sans répondre, si bien qu'elle finit par s'endormir. Il s'en rendit compte rapidement, n'ayant aucunes réponses. Elle avait la tête posée contre lui, et le position allait finir par devenir douloureuse pour elle à son réveil. Il mit donc sa main derrière sa tête pour la déposer sur ses jambes à lui. Elle semblait bien endormie car ça ne la dérangea absolument pas.

  Maintenant bloqué dans cette position, Diarmuid ferma les yeux après s'être assuré qu'elle n'aurait pas de douleurs au réveil. Il s’endormit d'un sommeil léger, alternant entre les songes et la réalité silencieuse. Il avait décidé de l'aider du mieux qu'il pourrait, de faire tout ce qui serait en son pouvoir, et il ne regretterait pas sa décision. Maintenant il se posait simplement la question de savoir comment il lui serait le plus utile. Si elle ne lui parlait pas de ce monde invisible, c'était soit parce qu'il ne pourrait jamais le toucher, soit parce qu'elle ne voulait pas qu'il y risque sa vie.

  Il n'avait pas peur pour sa propre vie, il n'était pas arrivé ici pour rien, il connaissait maintenant son rôle. Sa seule question était de savoir si oui ou non il devait tenter de s'impliquer dans ce monde, pour se battre à ses côtés, ou si il devait rester son soutient uniquement moral. Il appréciait personnellement toutes leurs discussions, que ce soit sur le monde actuel, ou sur son passé ou sur quoi que ce soit. Pourtant si elle avait eu besoin d'un simple soutient, les Dieux ne l'auraient pas ramené lui, il était un guerrier, l'âge lui avait apporté beaucoup d'histoire et de réflexion, mais c'est ses bras qui font ce qu'il est et ce qu'il a été.

  Il réfléchit à ce dilemme durant toute l'interlude reposante. Jusqu'à ce que le sursaut de Samantha le tire de son semi-sommeil. Elle avait l'air un peu perdue, elle s'était endormie sans vraiment le vouloir après tout, c'était le sommeil qui était venu à elle et non l'inverse. Heureux qu'elle ait tout de même pu se profiter d'un moment de repos il lui sourit.

"Ça va mieux ?"

  C'est les seuls mots qui lui venaient pour le moment, il lui avait déjà dit tout ce qu'il pensait avant qu'elle s'endorme, et ce à quoi il réfléchissait de son côté, il le garderait pour lui pour le moment, tant qu'il n'aurait pris aucune décision.

Samantha se réveilla contre les jambes de Diarmuid, elle le regarda et se rassura. Rien de grave ne s'était passé pendant son sommeil, mais quel avait été sa durée? Elle n'avait aucune idée de l'heure avant et après son sommes, mais déjà elle se sentait mieux. Ce n'était pas non plus un changement radical, elle ne comptait pas faire un marathon maintenant, mais l'épuisement avait laissé place à une fatigue profonde, forte mais pas handicapante. Mais elle était perturbée par le fait que jamais, depuis sa transformation, le sommeil ne l'avait prit comme cela. Etait-ce en lien avec ses propres blessures? Peut-être que le repos l'aiderait à aller mieux plus vite? Elle l'espérait en tout cas, elle devait bientôt retourner dans la vie active.

- "Oui, ça va mieux. Désolé de m'être endormie. J'ai plus l'habitude d'être autant fatiguée" dit-elle en souriant "Merci beaucoup. J'ai beaucoup réfléchi et tes mots m'ont aidés à me rappeler pourquoi je fais tout cela. Pourquoi est-ce que je me bats et que je ne dois pas me laisser abattre. Je fais des erreurs, je le sais, mais je vais pouvoir les réparer avec le temps qui passe. Je deviendrais plus forte, meilleure et enfin je pourrais être aux maximums de mes capacités"

Bien que n'éclatant pas de joie ou d'enthousiasme, le voix de la jeune Seraph avait changé, tout comme sa posture. Elles n'étaient plus renfermées, une voix pas bien et une posture recrovillée. Elle se tenait droite de nouveau et parlait avec plus de force. Penser à son frère, et les mot de Diarmuid, l'avait réveillée.

- "J'ai pensé à mon défunt frère et à comment je me sentais après ne pas avoir réussi à le sauver. J'avais mis du temps, mais je devais continuer à avancer. Je sais, je le sens, qu'il me regarde depuis la-haut et je sais qu'il est fier de moi. Abandonner maintenant, ce serait abandonner mon frère et tout ceux que j'apprécie. Je t'ai dis que j'étais seule, mais en réalité pas totalement. Il y avait plusieurs personnes qui me soutenaient. Mais je n'osais pas les contacter après les menaces que j'ai recu, craignant pour leurs vies. Mais je dois pas oublier que j'ai des gens sur qui compter, dont toi" dit-elle en se relevant, se mettant de l'autre côté du canapé pour regarder Diarmuid "Je sais ce que je vais faire désormais. Je vais continuer mon travail dans ma Famille, mon clan, même si ils ne m'aiment pas. Je ne fais rien pour les trahir et je pourrais continuer à devenir plus forte. Je m'occuperais de protéger les humains, peu importe ce que eux feront."

Samantha n'était pas folle. Adonis était tel une épée de Damoclès. Mais elle pourrait toujours fuir chez Leeroy si nécessaire. Mais pour le moment, la jeune Seraph comptait rester dans les rangs. Tant qu'elle laissait Adonis et les autres faire ce qu'ils voulaient, elle pourrait sauver des Humains et c'était tout ce qui comptait. Du moins, elle l'espérait....

Diarmuid vit que Samantha semblait rassurée en se réveillant, peut-être avait-elle peur qu'il se passe quelque chose pendant son sommeil. Pourtant à ses yeux elle semblait toujours fatiguée, mais elle avait encore tout son temps pour se reposer. En tout cas elle profita de son réveil pour répondre à sa question, et reprendre un peu la discussion où elle s'était arrêtée.

  Après un sourire qui semblait bien plus naturel que le précédent, elle semblait avoir récupérer sa vigueur et avoir reprit ses objectifs. Elle voulait s'améliorer, et acceptait qu'elle puisse faire des erreurs, mais elle était concentrée sur la suite plutôt que focalisée sur son passé. Elle semblait se libérer au fur et à mesure qu'elle parlait, Diarmuid prit plaisir à observer ce changement, un sourire en coin se dessinait sur ses lèvres le montrant bien.

  Pourtant la suite n'était pas des plus joyeuse, il apprit que Samantha avait perdu son frère, le sourire du chevalier s'effaça, bien que l'histoire sembla dater. Elle n'avait visiblement pas réussi à le sauver, voulait-elle dire qu'elle l'a vu mourir sans pouvoir l'atteindre ? Ou qu'elle n'avait pas vu qu'il allait mettre fin à ses jours comme Diarmuid avait essayé ? La suite donnait un peu plus d'espoir, elle avait pris le parti de dire que son frère l'observait et qu'elle devait lui faire honneur en continuant son chemin du mieux qu'elle peut. Après s'être relevée elle décida de continuer avec son clan, peu importe ce qu'ils pensent d'elle, pour pouvoir continuer à sauver des gens.

"Je suis heureux d'avoir pu t'aider à prendre conscience de tout cela, tu es bien plus toi-même avec ce sourire que lorsque tu es rentrée tout à l'heure. Et puisque ça a l'air d'aller mieux, j'ai quelque chose à te montrer."

  Diarmuid se leva et se dirigea dans un coin de la pièce, où il chercha derrière un meuble, avant de trouver ce qu'il voulait offrir à Samantha. C'était Alice, la noble à qui il apprenait à se battre qui lui avait acheté, en tant que troc contre ses leçons. C'était une robe qu'Alice avait choisi également à sa place, n'y connaissant rien en mode, et particulièrement en mode actuelle, il lui avait demandé conseils pour choisir. Il la déplia donc devant Samantha.

"Je l'ai gagné en échange d'un service, et on m'a conseillé de prendre celle-la, j’espère qu'elle te plaira."

Diarmuid était compréhensif et Samantha l'en remerciait infiniment. Elle fut d'ailleurs touchée par sa solicitude. Il était vrai que la jeune Seraph avait plus l'habitude d'être positive, et elle allait tenter de retrouver cet état d'esprit. Pour le moment, elle était dans une phase haute et pleine d'énergie, mais il lui fallait peu pour retomber. Il fallait qu'elle se renforce le coeur pour ignorer le mal et se concentrer que sur le bien. Elle allait y arriver, elle le devait! Mais Samantha le regarda, curieuse, quand il lui dit qu'il avait quelque chose à montrer. Qu'était-ce donc? Une carte d'identité ou un travail qu'il avait fait lui? La jeune Seraph regarda les mouvements de Diarmuid avec curiosité. Elle le vit fouiller derrière un meuble. C'était quelque chose qu'il avait caché volontairement? Un cadeau? Mais elle n'en méritait pas, elle n'avait rien fait pour.

Quand il dévoila la robe, Samantha resta bouche-bée. C'était probablement du fait main et ce devait couter des milliers de dollars! Comment il avait fait pour ce payer cela, et en plus c'était magnifique. Il avait en plus du trouver ses tailles. C'était impressionnant qu'il ait réussi à gérer l'argent, trouver les informations ainsi que trouver le magasin qui fait tout ça.

- "C'est magnifique! Merci beaucoup Diarmuid!" dit-elle en le serrant dans ses bras "Mais, ça a du te couter la peau des fesses, comment tu as fait pour tout cela?"

Samantha prit délicatement la robe et se serait bien levé pour la mettre immédiatement. C'était probablement le cadeau le plus cher qu'elle n'avait jamais recu. Peut-être même qu'il valait plus que le cumul complet de tous. La jeune Seraph exagérait peut-être un peu, mais elle n'avait aucune idée de la valeur. Probablement que ce ferait plaisir à Diarmuid de la voir porter la robe.

- "Je peux essayer de la mettre, mais j'ai peur de la salir avec mes blessures" dit-elle en réfléchissant "Quoique, normalement, un médecin m'a mit des bandages alors ça devrait suffire"

Samantha posa avec autant de délicatesse que possible la robe et se leva, se tenant avec ses béquilles. Elle aurait peut-être besoin de l'aide de Diarmuid. Le plus embêtant serait pour son pantalon et le fait qu'elle n'avait pas de soutien-gorge, détruit et enlevé suite aux soins d'Actée

- "J'aurais juste besoin d'un peu d'aide Diarmuid et je pourrais mettre la robe, faut bien que je l'essaie" dit-elle en commençant à déboutonner son pantalon "Par contre, j'ai plus de soutien-gorge"

[HRP : Elle se laisse aider sans problème. Elle a des bandages adhésif sur le flanc droit, couvert de bandage qui passent par dessous sa poitrine ainsi qu'un bandage sur le bras et divers égratinures]

Diarmuid observa la tête ébahi de Samantha devant la robe. Il apprécia le moment, visiblement content d'avoir pu lui faire perdre ses mots pendant quelques secondes. Il avait bien compris que cette robe était de très bonne qualité quand Alice la lui avait achetée en récompense, et il se doutait bien que Samantha ne pouvait surement pas s'en acheter de telles. Elle le gratifia d'un nouveau câlin, avant de lui demander comment il avait pu obtenir une telle œuvre. En revanche l'expression qu'elle utilisait lui était inconnu, bien qu'il en comprit parfaitement le sens.

"La peau des fesses ? Et bien comme j'ai dit, un service pour une personne généreuse."

  Il avait répondu tandis que Samantha prenait la robe, testant le tissu et semblant encore surprise d'un tel cadeau. Il se doutait bien qu'elle ne vivait pas une vie de luxe, mais il espérait bien qu'un simple cadeau puisse la détendre encore un peu. Il ne savait pas vraiment quand lui offrir, mais l'occasion était plutôt parfaite. Elle proposa ensuite de l'essayer, réticente au début, de peur de la salir avec ses blessures, puis ses bandages la rassurant elle déposa la robe et se leva tant bien que mal.

  Elle lui demanda alors un petit peu d'aide, pour se déshabiller et enfiler la robe. Il l'aida avec le pantalon, les béquilles étant assez handicapantes. Il l'aida ensuite à enlever son haut, apercevant tous ses bandages et le reste des blessures plus légères. Pas besoin de reparler de ça d'après lui, même si il en restait surpris devant de telles blessures. Diarmuid bloqua au mieux ses pulsions masculines, récupérant rapidement la robe pour passer ce moment en la plaçant devant Samantha, qui passa ses bras un par un à travers les manches. Une fois bien placée, il referma la robe derrière elle grâce à ce qu'il avait appris être une fermeture.

  La robe définitivement installée sur Samantha, le chevalier se plaça devant elle, habitué à ce qu'on lui demande son avis pour ce genre de chose. Il observa le vêtement et sourit devant le résultat. Il remercierait Alice la prochaine fois qu'ils se verraient pour un cours. Il trouvait que les couleurs allaient parfaitement avec le teint de peau de Samantha, même si il n'était pas expert dans ce milieu.

"Les tailles vont bien ? J'ai essayé d'estimer mais ce n'est pas un exercice évident. En tout cas je pense qu'elle te plaira quand tu te verras dedans."

Samantha se laissa aider, elle n'aurait jamais réussi à faire tout cela tout en gardant ses béquilles. Mais quand elle enfila la robe, le textile était doux et ferme à la fois. Les tailles étaient pour la plupart correct. Bien entendu, ce n'était pas parfait car l'habit n'était pas fait directement sur le corps de la Seraph, mais c'était déjà au dessus de la précisions des habits prêts à porter. Elle sourit à Diarmuid à qui l'habit plaisait visiblement.

- "Oui, les tailles sont parfaites. Tu as bien estimé, bravo"

Samantha ne tiqua pas sur le fait qu'il avait du probablement l'observer pour pouvoir si bien l'estimer. Pour le moment, elle était plus émerveillée par la qualité de la robe. Qu'avait-fait Diarmuid pour mériter cela? Ce devait être un service immense! Marchant avec les béquilles pour se mettre devant un miroir, la jeune femme s'admira. L'habit était très beau et elle le trouvait magnifique également sur elle. Peut-être que le devant remontait un petit peu, ce qui l'empêcherait de combattre des ombres si nécessaire, mais tout le reste était parfait. Ni trop vulgaire, ni trop puritain. Elle se tourna vers Diarmuid

- "Il faut également que je remercie cette généreuse personne. Au fait, tu as fait quoi pour qu'on t'offre une telle robe?"

Samantha parut un peu inquiète soudainement. Elle espérait que Diarmuid n'avait pas trainé avec des milieux mafieux ou des choses similaires.

Samantha souriait devant le début de compliment de Diarmuid. Et les tailles semblaient lui plaire, ce qui rassura le chevalier qui avait peur que la robe soit inutilisable. Elle le félicitait même sur son estimation, ce qu'il trouvait un peu trop, ça s'apparentait plus à de la chance qu'un bon œil dans ce cas-ci. Il l'accompagna du regard tandis qu'elle s'approchait d'un miroir pour observer le résultat sur elle. Elle se tourna un petit peu pour regarder toute la robe, avant de finir par se tourner à nouveau vers le chevalier pour lui demander qui avait pu lui faire un tel cadeau et ce qu'il avait pu faire pour mériter ça.

"Je ne garderais pas mes sources secrètes alors ?" Il sourit à l'ironie, avant de reprendre. "J'ai croisé une noble il y a quelque temps, qui voulait apprendre à se battre, mais elle ne trouvait personne pour lui apprendre. En échange de cours particulier, elle a accepté de m'acheter ce que je souhaitait."

  C'était un marché plutôt rentable d'après lui. Il lui faisait quelques cours de temps en temps, pas beaucoup d'heures au final, trop peu pour justifier un salaire comme dans son travail, mais le système de troc semblait plus indiqué, surtout pour l'idée de la robe. Le reste il demanderait surement des objets utiles de cette époque, il avait bien aimé ces fameuses montres, des objets qui permettaient de savoir l'heure peu importe où on se trouve et si le soleil est visible, par contre il devrait apprendre à la lire apparemment, mais peut-être Samantha pourrait l'y aider.

"Rien qui ne m'engage dans quoi que ce soit d'inconsidéré donc, aucuns problèmes."

  Il précisait ça parce qu'il avait remarqué la mine inquiète de Samantha, il s'y était un peu habitué car il lui arrivait de faire quelques erreurs par incompréhension de l'époque. Dans le cas présent il ne voyait pas du tout en quoi ça pourrait être une erreur, donc tout se passait comme il faut.

"Si tu insistes pour la remercier on pourra peut-être prévoir pour notre prochaine rencontre, je t'amènerait là où on s'entraine."

  Il ne pensait pas vraiment nécessaire les remerciements, puisque la robe était plus son gain qu'un cadeau, mais si Samantha voulait le faire, il n'avait aucune raison de l'empêcher. D'ailleurs il pensait à autre chose maintenant.

"Il y a quelque chose dont tu aurais besoin pour toi ou pour l'appartement ? Je pourrais lui demander pour le prochain cours si tu as une idée, et n'hésite pas, je m'amuse suffisamment pendant ces leçons pour me passer de "récompense"."

Diarmuid aurait croisé une noble, aux USA? Etait-ce même possible que cela existe? Samantha avait beau ne pas connaître grandement l'histoire et les situations complexe liant artistocratie et monde normal, mais elle était persuadée que c'était justement contre des Nobles que les pères fondateurs c'étaient battus. Elle le regarda, surprise, écoutant la suite. C'était une riche alors, et elle avait du profiter de l'ignorance de Diarmuid pour paraitre plus importante... Mais si elle ne demandait que un cours de combat, alors pourquoi pas. Mais Samantha était un peu méfiante. Le chevalier était d'ailleurs persuadé que cela ne générerait aucun problème.

- "Oui, j'aimerais bien venir mais une fois que j'aurais repris mon énergie comme ça je pourrais moi aussi m'entrainer et montrer ce que je sais" dit-elle un peu fière

Samantha commençait à bien savoir se battre, même si elle ne mettait jamais cela en pratique face à un humain. Leeroy lui avait d'ailleurs suggérés de le faire, juste au cas où. Alors c'était le meilleur moyen de pouvoir non seulement rencontrer la bienfaitrice de Diarmuid, mais également de se remettre en forme. D'ailleurs, le chevalier voulait encore donner des cadeaux à Samantha.

- "Ce cadeau est vraiment magnifique et je le chéris beaucoup, mais il n'y a pas besoin d'en faire plus. Choisi quelque chose pour toi" dit-elle en souriant, avant d'avoir une idée "Il y a bien quelque chose. Le centre d'aide est un peu vétuste et on aurait bien besoin de quelques nouvelles affaires, mais les fond sont très serrés. "

Samantha ne voulait pas forcer Diarmuid a donner un cadeau a des personnes qu'il ne désirait pas. Il avait le droit de faire ce qu'il voulait de l'argent de la noble. Mais si il n'avait pas d'idées, alors elle lui proposait cela juste si nécessaire. Elle se regarda ensuite encore un moment dans la robe, se demandant quand elle pourrait la mettre, puis s'éloigna et commença à enlever le tout. Le déshabillement fut plus facile et elle remit sans trop de problème et de douleur son haut endommagé.

- "Diarmuid, tu trouve que je devrais te parler de mon autre travail, celui de chasseuse d'esprit?"

Samantha avait toujours un peu de culpabilité à ne pas partager ce qu'elle vivait avec Diarmuid, ou d'autre personnes. Elle n'avait jamais aimé les secrets et elle voulait s'assurer que le chevalier ne lui en voulait pas pour cela.

Samantha semblait surpris devant l'histoire que Diarmuid lui racontait. Il mettait ça sur le dos du hasard qui pouvait parfois paraitre spécial. En tout cas elle semblait d'accord pour venir la rencontrer plutôt pendant un cours, et même participer à son tour, non sans fierté remarqua le chevalier.

"Ce sera avec plaisir que je verrai une chasseuse de mauvais esprit en action."

  Pour ce qui est de la proposition du chevalier pour aider Samantha, elle lui dit qu'elle n'avait besoin de rien après l'avoir remercié à nouveau pour la robe. Elle pensa tout de même à quelque chose dans le cas où Diarmuid n'avait besoin de rien, en rapport avec son centre d'aide. Il y repenserait après avoir demandé sa montre alors, et si il n'avait pas d'autres idées entre temps, en découvrant autre chose d'utile à cette époque, il avait bien pensé à se refaire forger des armes, mais avait vite abandonné l'idée puisque personne n'en portait, et il n'avait croisé aucunes forges pendant ses pérégrinations.

  Elle retourna ensuite enlever la robe, non sans l'avoir admiré une fois de plus. Diarmuid comptait l'aider au début, puis la laissa faire, il l'aiderait si elle avait des difficultés, mais elle serait heureuse de voir qu'elle peut le faire seule d'après lui. Elle y arriva finalement sans trop de douleurs ou de temps. Et lui posa alors une question à laquelle il pensait ne pas avoir à répondre. Il avait dit tout à l'heure qu'elle ne devait pas se sentir obligé de lui parler de ses problèmes, simplement lui en parler quand elle le désirerait ou en ressentirait le besoin. C'était pareil pour ça.

"Ce que j'ai dit tout à l'heure vaut aussi pour cette discussion. Ma curiosité voudrait tout entendre maintenant, mais je préfère attendre que tu en ai l'envie, ou la nécessité."

  Il avait comprit depuis le temps qu'il avait pris Samantha pour une druide à tord. Il se doutait même qu'aucun druide n'existait dans cette ville ou dans ce pays, mais il ne s'en inquiétait pas, il savait que peu importe les raisons d'être de ces "chasseurs d'esprits", ils existaient pour le bien, en prenant l'exemple de sa sauveuse qui lui avait fait oublier les idées noires qu'il eu dès sa réapparition. Et peu importe quand elle décidera de lui parler de cette mission obscure, il n'était pas pressé, et avait encore tant de chose à découvrir avant de pouvoir être d'une quelconque aide.

Samantha sourit. Elle n'aurait probablement pas le niveau et l'élégance d'un vrai guerrier. Elle était plus proche de la sauvage qui tapait d'instinct que de la bonne soldate réfléchie. Sans compter que cela faisait un moment qu'elle ne s'était plus battue, et elle allait devoir encore rester un moment immobile. Elle devait impérativement se remettre sur pied dès que possible, on pouvait la convoquer n'importe quand et elle devrait être prête.

Diarmuid voulait tout savoir sur ce qu'elle faisait, mais il ne répondait pas à ce qui inquiétait vraiment Samantha. Est-ce qu'il lui en voulait de ne pas être suffisamment honnête et intègre avec lui? Il méritait d'en savoir plus, il était gentil et lui mentir devenait de plus en plus insoutenable. Elle le regarda, déterminée

- "Je vais t'en parler un peu. J'en ai marre de te mentir et de te cacher des choses alors que tu es quelqu'un de bien. Mais il ne faudra répéter cela à personne. Et je pourrais pas tout te dire pour ta propre sécurité"

Samantha se mit confortable, posant sa jambe sur la table basse et commença à raconter.

- "Je suis devenue une Seraph il y a de cela quelques temps. Un Seraph est une personne qui a fait un voeu et qui a des capacité magique, de la bonne magie. Tout allait bien jusqu'à ce que je découvre qu'en fait, je me suis retrouvé dans une guerre. Pas contre les mauvais esprits, mais contre un autre groupe, les Nephil. Je n'ai pas compris pourquoi, mais j'ai voulu que l'on fasse la paix et j'avais commencé à avoir un petit groupe de personne qui pensaient comme moi. Mais là, une personne accompagnée d'une ancienne amie sont venu me menacer pour que je stoppes ce que je faisais. Ils disaient que c'était de la traitrise. Depuis, j'évite les problèmes autant que possible, m'occupant que des mauvais esprits. C'est là où j'ai assisté à l'assassinat d'une Nephil. Je ne pouvais pas la défendre et je n'ai pu donc que prendre son corps et appeler quelqu'un pour s'en occuper... Ensuite, il y a eut un violent conflit. Quelqu'un a ouvert une barrière et Seraph comme Nephil se sont retrouvés à se battre. Je ne voulais pas, et je suis tombé devant le plus fort des tueurs Nephil. Une autre ancienne amie m'a laissé là, seule" expliqua Samantha "C'est là où une femme très forte est venu, de mon clan, et elle n'a pas hésiter à me tirer dessus pour tenter de tuer l'assassin. J'ai réussi à fuir peu avant sa mort... Et maintenant, notre chef a également été tué et il va y avoir une chasse aux sorcières... C'est pour ça que je ne suis pas aller à notre centre général"

Plus Samantha parlait, plus elle se sentait légère, comme avant. C'était un tel plaisir de partager, mais elle s'inquiétait que Diarmuid le prenne mal ou simplement soit trop méfiant.

- "Je sais soigner les blessés graves, comme ça. Je peux prendre leur blessure sur moi plus exactement, et puis je peux également savoir quand quelqu'un est sous l'emprise des mauvais esprit, c'est comme ça que je t'ai trouvé. Et je peux faire plein d'autre chose, comme ne pas manger ou presque etc. Mais est-ce que tu m'en veux de t'avoir caché tout cela?"

Malgré ses paroles qui voulait dire que cette discussion pouvait attendre, il vit au regard de Samantha qu'elle avait décidé de tout déballer avant qu'elle ne le dise. Il fut touché qu'elle le voit comme quelqu'un de bien, en tout cas qu'elle le dise haut et fort, mais ne comprit pas en quoi elle mentait. Le mensonge par omission ne représentait pas vraiment la situation parce qu'il savait qu'elle ne disait pas tout, ils en étaient tout deux conscients, ce n'est donc pas un réel mensonge. Mais dans tous les cas il se concentra, sur ce qu'elle s’apprêtait à lui dire, visiblement des choses dangereuses, mais le danger était pour lui quelque chose de commun.

  Après avoir prit une position plus confortable, et Diarmuid l'imitant plus ou moins, en prenant la chaise la plus proche pour s'assoir face à elle, elle débuta son récit. Il assimila tout ce qu'elle disait, bien que la cadence de parole était élevée et les informations nombreuses. Il mémorisa le nom des Seraphs, le vœu, qui lui rappelait étrangement l'histoire de celui qui l'avait ressuscité, il sourit d'ailleurs lorsqu'elle précisa "bonne magie". Il ne comprit par contre pas vraiment pourquoi les Seraphs faisaient la guerre aux Nephils, si leur but à tous deux étaient de vaincre les mauvais esprits grâce aux pouvoirs accordés par leur vœux.

  Il comprit rapidement la situation de Samantha, elle était prise entre deux feux. D'un côté les Nephils qui sont en quelques sortes ses ennemis, et de l'autre ses supérieurs Seraphs, qui ne devaient pas supporter ses idées de paix. Pendant les conseils de guerres ou les grandes réunions il avait plus d'une fois vu cette situation où certains trouvaient la guerre absurde mais étaient ignorés, voir bannis. Il n'avait pas souvenir d'une occasion où ce genre d'avis étaient écoutés, ou alors pas très longtemps, et après la première provocation venue, l'idée était relayée au grade de chimère.

  Le passage des menaces ne l'étonne pas le moins du monde d'ailleurs. Pour la Nephil le chevalier comprit que c'était ce dont elle avait parlé plus tôt, le corps à s'occuper tandis qu'elle n'avait d'autre choix que de la laisser se faire tuer. Et le violent conflit est donc celui pendant lequel elle a été blessée, se retrouvant devant un adversaire trop puissant, abandonnée par celle qui était censé être son ami, et trahit elle-même par son commandant. Elle avait maintenant peur d'être considérée comme une traitre... Pourtant elle avait plusieurs moyens de critiquer ouvertement les Seraphs, notamment devant leur prochain chef si il n'était pas stupide. Une déserteur, l'autre qui attaque ses alliés, il y a beaucoup à dire sur leurs actions.

  A la conclusion elle lui demanda si elle lui en voulait, pas le moins du monde en réalité, mais ce qui le préoccupait dans l'immédiat revenait vers Wilfried... L'homme qui l'avait ramené, il avait parlé d'un vœu lui aussi.

"L'homme que j'ai tué... Il était comme toi n'est-ce pas ? Il avait dit m'avoir ramené à la vie grâce au vœu fait à un chat noir."

  Avait-il tué quelqu'un qui n'aurais pas du mourir ? En réalité ce ne serait pas la première fois que ça lui arriverait, tout comme à n'importe qui à l'époque, mais ça restait toujours douloureux de prendre une vie qui n'avait pas besoin d'être prise. Il pensait pouvoir passer outre, mais dans l'immédiat il rabaissa un peu la tête, réfléchissant à son acte, avec un début de culpabilité. Il préféra ensuite changer de sujet, il aurait tout le temps plus tard de se questionner là-dessus.

"Quel a été ton vœu Samantha ? Il doit avoir un lien avec ta capacité à prendre les blessures n'est-ce pas ? Je commence à te connaitre, tu as voulu sacrifier ta propre personne pour les autres ?"

  Il avait un sourire en coin à nouveau, il se doutait bien qu'il visait juste, ou en parti, et ça le chagrinait qu'il existe une personne prête à autant se sacrifier, même pour des gens qui n'en méritent parfois pas la peine, elle voulait porter le malheur de l'humanité comme elle l'avait dit, et ça en disait long sur elle quand elle le confirmait avec son vœu.

Samantha le regarda soulagée avant de prendre soudainement un air triste. L'homme était un Nephil et n'avait rien voulu de mal, si ce n'est faire revenir un mort à la vie. Il avait été puni immédiatement pour cela.

- "Il était du clan Nephil, mon clan ennemi oui... Tu ne pouvais pas savoir qu'il était innocent, pour toi ça a dut paraitre traumatisant. Sa mort est regrettable et on priera pour lui..."

Diarmuid était comme le fou qui tuait son voisin lors d'une crise, il était non-punissable car non-responsable. Qui pourrait accuser le chevalier celte, ressucité dans un monde inconnu, d'avoir été un assassin. Il n'avait fait que se défendre de ce qu'il croyait être un maléfique personnage. Bien que Samantha était triste, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Il n'avait pas voulu, et elle voyait bien la culpabilité sur lui. Mais il changea rapidement de sujet, peut-être pour ne pas trop y penser.

Samantha hocha la tête, souriant un peu. Diarmuid était plutôt observateur. D'un côté, vu qu'il avait réussi à avoir les tailles de vêtement plutôt correct, ce n'était pas surprenant. Probablement qu'à son époque, ce pouvait faire la différence entre la vie et la mort.

- "Je voulais pouvoir sauver les déprimés et les gens dans le besoin, pour que plus personne n'ait à vivre ce que ma famille a vécu. J'ai dit que j'étais prête à tout pour cela, et au final j'ai eu ces capacités. Kyu, le créateur de ma famille, était un personnage étrange et il ment beaucoup. C'est une sorte de chat blanc invisible"

Samantha se remémora son attitude de combattante, prête à vaincre et tuer des Nephils, alors qu'elle fut totalement endoctriné par les Seraph. Après tout, elle se voyait comme une Ange et les autres comme des Démons. Elle avait péché par orgueil. Heureusement, Johnny lui avait montré la vérité et c'était depuis ce moment là qu'elle avait tenté de régler les problèmes. Comment allait ce Nephil? Elle n'avait pas eu le temps de penser à lui, mais espérait qu'il avait eu un meilleur sort qu'elle.

Elle regarda Diarmuid, un peu inquiète. Elle craignait qu'il soit attirée par cette histoire de voeu. Après tout, il pouvait souhaiter retourner chez lui, retrouver sa femme, ou n'importe...

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  Diarmuid avait bien compris, l'homme était de l'autre camp, celui que Samantha s'efforçait de ne pas considérer comme un ennemi, et de faire accepter cette vision de tous. Il s'en voulait d'avoir attaqué si vite, mais il comprenait qu'avec les éléments qui étaient entre ses mains à ce moment, il n'aurait pas pu agir autrement. Ce qu'avait fait cet homme était mal pour lui, ressusciter une personne par des moyens qu'il ne connaissait pas, dans le seul but d'apprendre son histoire, c'était stupide, surtout si il connaissait son peuple et ses croyances.

  Il passa rapidement à autre chose, remettant cette histoire à plus tard. Il avait vu juste quand au vœu de Samantha, il sourit devant la facilité avec laquelle il l'avait deviné. Il comprit que le drame de sa famille avait un lien avec son frère décédé, c'est bien le genre de chose qui peut transformer ange. Il tiqua un peu sur le chat blanc... Alors d'un côté les Seraphs et un chat blanc, de l'autre les Nephils et un chat noir. Pas étonnant que certaines se laissaient aller à penser que l'autre camp était l'ennemi.

"Alors il suffit de faire un vœu pour pouvoir combattre ces mauvais esprits ? Tu ne voulais pas m'impliquer, c'est pour ça que tu n'en parlais pas avant..."

  Ça paraissait logique au chevalier. Samantha voyait tout ce qui était relié à cet univers de vœu et de mauvais esprit comme dangereux. Et quand ils se sont rencontrés, il venait d'apparaitre ici, elle ne voulait pas lui parler d'un combat si vite.

"De toute manière je n'ai pas réellement de vœu actuellement, et je ne pense pas encore être prêt pour me battre dans ce monde, j'ai encore trop de choses à apprendre."

  Il aimerait pouvoir aider Samantha du mieux qu'il peut, mais il ne pensais pas pouvoir. Sans compter qu'il n'avait pas de vœu, il pourrait faire un vœu à la va-vite, simplement pour pouvoir l'aider, mais ce serait gâcher une occasion. Pourtant l'idée de pouvoir appuyer les idées de Samantha lui plaisait, mais il y avait trop de choses qu'il ne maitrisait pas, et maitriserait pas si il passait ce pacte maintenant.

Samantha fut un peu inquiète quand il mentionna qu'il 'suffisait' de faire un voeu pour la rejoindre dans son combat. Même si il ne souhaitait combattre que contre les mauvais esprits, il serait prit dans les feux de la guerre. Elle craignait vraiment qu'on puisse profiter de lui tout comme on avait profiter d'elle. De plus, Samantha ne pouvait pas se permettre de trop le couvrir, si par hasard il devenait Seraph, sous peine de risquer d'attirer les chasseurs de traitres sur lui...

Mais heureusement, ce n'était pas aux ordres du jour de Diarmuid. Il n'avait pas prévu de rejoindre les Seraphs, ou les Nephils, et dans tout les cas ne voyait aucun voeu pour le moment. Samantha souffla soulagée que cela se passe bien.

- "Oui, je ne voulais pas en parler de peur que tu rejoignes mon clan. Ce n'est pas du tout que je pense que tu n'en es pas capable, simplement que j'ai peur que ça t'apporte plus de problèmes qu'autres choses. Il est vrai que ça te permettrait d'avoir un logement et probablement un travail, mais il y a le risque que l'on veuille te manipuler pour avoir des informations sur moi ou pour me surveiller et je ne veux pas te mettre dans une telle situation"

Samantha avait confiance en Diarmuid et elle était sûre que jamais il ne la trahirait. Mais ce n'était pas pour autant qu'il ne risquait pas d'avoir des ennuis. Si il refusait les ordres de l'Elu, il aurait des conséquences très graves... Tout dépendait certe de l'Elu, mais Samantha n'avait pas vraiment d'illusions à ce sujet. C'était marche ou crève avec les Seraphs.

- "D'ailleurs, je ne sais pas qui sera le prochain chef. C'est le chat blanc, Kyu, qui choisit. Je pense qu'il sera tout aussi inflexible que le précédent, mais différent. Kyu a du voir que la force brute n'était pas la solution, alors je pense que ce sera soit un magicien puissant ou alors une vraie langue de vipère..."

Plusieurs personnes rentraient dans la case 'Elu possible' et aucune n'était intéressantes. Si Lenna avait grandit en force, elle serait probablement comme Shizuo. Si Adonis était puissant, il serait une épine terrible... Il devait y en avoir d'autres candidats.

- "Enfin... Dieu sait dans quel clan je vais me retrouver"

Samantha sembla soulagée par la décision de Diarmuid de ne pas s'impliquer, en tout cas pas pour le moment. C'est d'ailleurs ce qu'elle dit juste après avoir laissé échapper un soupir. Elle le rassura sur ses compétences, disait qu'elle ne le sous-estimait pas, mais qu'elle ne voulait surtout pas qu'il tombe dans des problèmes dont il pouvait se passer, malgré les avantages qu'il pourrait y trouver. De toute façon si il venait à passer ce pacte ou faire ce vœu, ce serait pour venir en aide à son amie, pas pour ses propres intérêts, le logement et le travail, il y arriverait sans avoir recours à ces moyens... Spéciaux.

  Elle dérive ensuite sur leur futur chef, le précédent étant visiblement un fonceur un peu... Bourrin. D'après elle ils allaient surement passer à un manipulateur, ce qui n'est pas forcément mauvais d'un point de vue stratégique d'après le chevalier, mais si cette guerre peut-être évitée, ce n'est pas avec ce genre de chef que la solution se trouvera.

  En revanche c'est la l'expression qu'elle utilise peu après qui surprend à nouveau Diarmuid... Elle a dit Dieu sait, ce n'est pas la première fois qu'il entend parler de "Dieu" au sens unique, et à chaque fois cela l'étonnait et l'effrayait un peu. Était il arrivé dans une époque ou les Dieux n'étaient plus connus, où ils avaient été oubliés ? Il ne savait pas trop si la question était bonne a être posée maintenant, mais ça le titillait depuis un moment, et puisqu'ils étaient tout deux partis pour une bonne discussion, il préféra saisir l'occasion.

"Je ne peux pas m'empêcher d'entendre des allusion à "Un Dieu", ou "Le Dieu", depuis que j'ai été ramené, je..." Il ne savait pas vraiment comment poser la question, il n'avait jamais connu d'autres Dieux que les siens, et peut-être que Samantha ne connait que ce fameux Dieu, pourtant elle ne lui avait jamais posé de questions lorsqu'il parlait des siens. "Les Dieux sont plusieurs, auraient-ils presque tous été oublié, jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un ?"

  En tant d'années, les traditions ont forcément pu se perdre, mais jusque quel point ? Il voulait croire que ce fameux Dieu était l'un des siens, qu'un d'entre eux avait simplement pris le dessus, pourtant il se doutait un peu que ce n'était pas si simple, mais il ne savait pas pas vraiment comment réagir, même en s'attendant à ce que Samantha allait lui dire.

Tout se passait bien quand arrive un sujet plutôt épineux : Dieu. Samantha avait également remarqué que Diarmuid Le mentionnait au pluriel, mais elle avait mit cela sur le fait qu'à l'époque il ne devait pas connaître Jésus. Si il ne le connaissait pas, ce n'était pas grave. Mais elle ignorait à quel point il croyait en ses dieux, car cela pourrait poser problème. Comme Diarmuid en parlait, il était sincèrement convaincu.

- "Et bien... Comment dire..."

Samantha n'aimait pas trop parler de cela, on pouvait trop facilement blesser les gens avec un mot mal dit. Il suffisait de voir tout les problèmes causés par des personnes qui n'étaient pas d'accord sur leurs croyances. Mais elle ne pouvait pas non plus dire que les dieux existaient, ce serait mentir.

- "Il n'existe que Dieu le père, son fils et le saint-esprit. Ensembles, ils forment la sainte-trinité. C'est du moins ce en quoi je crois profondément. Mais pas tout le monde est d'accord sur qui est Dieu et ce qu'il faut faire pour L'honorer. Moi, je pense que c'est quelqu'un de miséricordieux qui ne veut que le bien de l'humanité, même si celle-ci n'est pas des plus bonnes ou des plus reconnaissantes. Il y a d'autre personne qui pense qu'il y a un représentant de Dieu, ce sont les catholiques et y en a des qui pensent que Dieu est unique, ce sont les musulmans. Mais..." dit-elle, craignant de lui annonce la mauvaise nouvelle "Plus personnes ne croit en tes dieux, ni dans les dieux romains..."

Samantha le regarda, inquiète de sa réaction. Peut-être aurait-elle dut aborder le sujet différemment...

Le sujet de la religion semble ardue un peu Samantha, et Diarmuid le voit rapidement à ses premiers mots hésitants. Pourtant il avait besoin de savoir, ça lui trottait dans la tête depuis un bon moment maintenant, et sans vraiment se l'avouer à lui-même, il avait un peu peur d'apprendre quelque chose qui ne lui plairait pas.

  Loin de ne simplement pas lui plaire, les explications de son amie le perdent littéralement. Elle parlait de Dieu comme un père, de son fils et d'un saint-esprit qui formerait un trio donc, représentant simplement la sainteté. Et tout au long de ses dires, elle ne prononce pas le nom de ce Dieu, et pire encore, il existait visiblement plusieurs écoles de pensées, qui ne s'accordaient pas sur ce qu'est ce Dieu, et sur sa façon d'agir et son rôle.

  Mais plus que ce qu'elle racontait sur ce Dieu, c'est la dernière phrase qui vient enterrer ses espoirs de malentendu. Plus personnes ne croyait en ses Dieux ? Il se fichait pas mal de ceux des romains, mais comment les siens ont-ils puent être oubliés à ce point, c'est la vraie question qu'il se posait.

"Je... Ils doivent bien encore être connus chez moi en Irlande non ? Et ce Dieu, quel est son nom ? Vous en parlez mais sans le nommer."

  Il avait prit un ton un peu inquiet, et sa deuxième question ne l'intéressait pas vraiment, il n'avait qu'un faible espoir que ce soit un nom qu'il connaissait. En réalité la question était plus un moyen de retarder la réponse à sa première interrogation, qui il le savait déjà, sans vraiment l'accepter, la décevrait. Si ce qu'il pensait était vrai, alors cela remettrait en cause toute ce qu'il se dit depuis qu'il est revenu. Il commençait à perdre ce sang-froid qu'il s'efforçait à garder depuis sa résurrection.

Samantha voyait bien que Diarmuid était déboussolé, et c'était ce qu'elle craignait le plus. C'était la raison pourquoi elle avait évité autant que possible tout dialogue religieux avec le Celte. Elle ne voulait pas être celle qui lui annoncerait la nouvelle, que ce en quoi il croyait était faux ou du moins inexistant. Elle ne savait pas que répondre et profita de la seconde question de Diarmuid pour se gagner du temps

- "Dieu n'est pas descriptible. Il est tout et rien à la fois. Ainsi, on ne peut pas connaître son nom car cela serait réduire Sa puissance. On ne connait que le nom de son fils, Jésus. Jésus est le fils de Dieu, celui qui racheta l'humanité par son sacrifice. Il simplifia les Commandement divins en deux simples loi : Aimes ton Seigneur et aimes ton prochain comme tu t'aimes toi-même. C'est deux concepts que j'applique autant que possible. C'est assez compliqué à expliquer, mais c'est quelque chose que l'on peut sentir partout"

Samantha tentait d'expliquer à Diarmuid que ce n'était pas grave que sa religion n'existait plus. Mais elle savait comme cela pouvait être difficile.

- "Je ne sais pas si il existe encore des personnes comme toi en Irlande. Mais tu sais, je pense que tes dieux et Dieu sont les mêmes. Il savait que ce serait la manière la plus efficace de parler avec ton peuple. Avec le temps, les choses ont changés et ils ont commencé à voir Dieu tel qu'il était. Les paroles de tes dieux sont tout aussi divine, je suis persuadée que c'est cela. Le seul problème est que tu as fait un grand saut en avant qui n'a pas permis de voir lentement le changement"

Samantha décida alors de tenter quelque chose qui, à ces yeux, pouvait très bien être possible

- "Peut-être... Peut-être que tu as été emmené ici comme un test? Peut-être qu'après, tu retourneras chez toi pour montrer à ton peuple ce qu'il en est vraiment? Enfin... je sais pas... Je suis désolée de ne pas avoir de réponses..."

Malgré son sang-froid qui disparaissait petit à petit, Diarmuid écouta au mieux la suite. Il ne comprit pas en quoi avoir un nom serait synonyme de puissance réduite. Il accepta en revanche l'idée d'un fils de Dieu parmi les Hommes, qui se serait sacrifié, ce genre d'histoire faisait parti de nombreuses légendes. L’idée de commandements ne lui plaisait pas non plus, bien qu'ils possédaient nombre de rites qu'ils étaient obligés de pratiquer dans ses croyances également. Tout ça était difficile à assimiler, notamment maintenant que son calme avait du mal à rester en place.

  La suite lui fit serrer les poings, pour se retenir de perdre son reste de retenue. Elle affirmait que ce Dieu pourrait être le même que les siens, qu'il aurait simplement pris ces formes pour mieux communiquer avec son peuple. Ce qui était impossible, les Druides étaient la voix des Dieux, ils n'auraient pas pu se méprendre pendant tout ce temps, pas plus qu'il n'est plus simple de prétendre être plusieurs. Si les Dieux n'avaient été qu'un, il en aurait été ainsi depuis le début, et il n'aurait pas du avoir besoin de changer la vision que les Hommes avaient de lui plus tard.

  Le saut temporel n'était pas suffisant pour excuser ceci cette fois, même avec l'idée du test de Samantha, il avait déjà pensé à ça, et il en avait parlé à ses Dieux, il savait qu'il avait été amené pour une mission, c'était forcé, mais ça ne pouvait être pour qu'on lui apprenne qu'ils n'étaient qu'un. Ses yeux faisaient des va-et-vient nerveux un peu partout, essayant de se focaliser quelque part pour se détendre, mais ça ne marchait visiblement pas.

"Non, c'est impossible, les Dieux m'ont ramenés pour une raison, un objectif, mais ça ne peut pas être ça. J'ai été accepté dans le Sidh, il ne peut en être autrement, et si ils avaient voulus nous dévoiler une telle chose, ils n'auraient pas besoin de me faire revenir pour ça."

  Il avait haussé la voix, son sang chaud le guidant plus que sa volonté, les poings toujours serrés. Il repensa rapidement à la fin de la phrase de Samantha, il s'en voulait de réagir ainsi alors qu'elle semblait encore une fois vouloir le comprendre et l'aider, mais il se demandait si cette fois ce serait possible, et aussi énervant que cela puisse paraitre, ne pas pouvoir se reposer sur elle cette fois le perdait un peu, il s'était trop habitué à être assisté sur tout ce qu'il découvrait depuis sa venue.

Samantha était sincèrement désolée pour Diarmuid. Elle pouvait comprendre, ou du moins imaginer, sa colère. Elle ne savait par contre pas si il était en colère contre elle ou contre quelqu'un d'autre. Elle n'avait rien fait de mal, si ce n'est bafouer quelques-unes de ses croyances, donc elle ne se sentait nullement coupable. Elle devinait même qu'elle était la personne la plus disposée à recevoir la colère de Diarmuid. Elle était la seule à connaître ce qu'il était, et la seule à ne pas en être surprise. Tant qu'il ne ferait qu'élever la voix, Samantha ne dirait rien. Il fallait que ça sorte de toute façon. Et puis, elle s'était déjà fait insulter, menacer et attaquer, sans même parler des problèmes avec les Seraphs, alors ça ne lui faisait pas peur.

Ce qui serait plus douloureux, pour Diarmuid, ce serait si il était énervé contre quelqu'un d'autre. Peut-être se sentait-il trahi par quelqu'un, les Druides ou les dieux et qu'il leur en voulait? A son discours, c'était tout de même peu probable. Samantha tenta de continuer avec diplomatie

- "Je ne faisais que proposer une idée tu sais. Je ne suis pas la plus érudite du monde alors je ne peux pas avoir les meilleures réponses" dit-elle d'une voix calme "Parler de théologie n'apporte que des disputes et je n'ai pas envie de me disputer avec toi. Nous avons chacun nos croyances, mais ça n'empêche pas que je te tiens en très haute estime. Alors si tu veux, on peut chercher ensemble ce que les dieux ont voulus te signifier en t'emmenant ici, plutôt que de discuter théorique"

Samantha tentait surtout de le calmer et de dévier le sujet. Elle n'allait pas parler pendant mille an de sa foi. Elle ne changerait pas d'avis et Diarmuid ne changerait pas d'avis. Alors autant partir sur un terrain moins glissant et trouver les raisons de la présence de Diarmuid, autre que le vœu de l'historien

Les idées fusaient dans l'esprit de Diarmuid, peut-être avait-il en réalité été amené pour ramener la vérité sur les Dieux ? Non, dans ce cas ils auraient choisis de ramener un Druide, pas un guerrier. Son but était forcement d'ordre martial, que ce soit protection ou élimination. Il était toujours resté sur sa première interprétation, il n'avait pas croisé le chemin de Samantha par hasard juste après sa réincarnation.

  Et pourtant, même devant ce qui le chamboulait tant, elle restait calme. Sa voix le montrait autant que son attitude inchangée. Elle parlait de théologie, quelque chose qu'il ne connaissait pas réellement puisqu'à son époque il n'y avait pas encore eu de gros choc entre religions. Mais dans tous les cas elle ne souhaitait pas que ce désaccord sur leurs Dieux les brouillent, et que peu importe ce que lui croit, elle l'estime tel qu'il est.

  Étonné par ce calme il en oublia brièvement pourquoi lui était à cran. Et il en ressortit avec une dernière idée en tête. Il était persuadé finalement, d'avoir vu juste dès sa première prière.

"Tu es si calme..."

  C'était une affirmation, légèrement soufflée, pas vraiment à voix haute. C'était comme une marque de respect. Il ferma momentanément les yeux, se décidant sur ce qu'il allait faire. Lorsqu'il les rouvrit, il fit le geste qu'il ne faisait que devant une seule personne à l'époque. Il mit un genou au sol devant Samantha, inclinant légèrement la tête. Il prononça alors les paroles qu'il n'avait également prononcé qu'une seule fois dans sa vie.

"Moi, Diarmuid Ua Duibhne, jure ici même allégeance à toi, Samantha Williams. Je jure de te protéger et te servir de mon mieux, et je le jure devant mes Dieux, et devant ton Dieu, pour qu'ils m'y aident à partir de ce jour, jusqu'à mon dernier."

  Il venait de prononcer son serment d'allégeance. Pas exactement celui qu'il avait prononcer de son vivant, mais la situation n'était pas la même. Il n'avait pas envisagé de le faire depuis qu'il était revenu, mais il ne pouvait cacher le respect qu'il lui vouait, et l'envie qu'il avait de tout donner pour elle.

  Il restait donc ainsi, un genou au sol. A l’époque c'était son chef, Finn, qui lui avait ensuite signalé qu'il pouvait se relever. Il ne savait pas si Samantha connaissait ce protocole, ni même si les serment d'allégeance existait encore, mais en attendant qu'elle parle il ne pouvait pas changer sa position.

Samantha vit que, lentement, la tension diminuait ce qui la soulagea énormément. S'énerver avec Diarmuid était la dernière chose qu'elle aurait voulu. Ils allaient probablement éviter le sujet à l'avenir, parler de choses autres comme la culture de Diarmuid ou ce qu'il ressentait, beaucoup plus agréable pour les deux. Elle sourit gentiment au commentaire de Diarmuid. Elle n'était pas si calme, elle avait même le sang chaud d'habitude. Mais elle avait eut le temps d'apprendre à comment gérer les personnes bouleversée avec son bénévolat. Quand une personne ivre, ou simplement souffrante, vous hurle dessus en vous lançant le plat de soupe que vous avez apporté pour leur offrir, il n'y a qu'une seule réaction possible : sourire, ramasser le plat et partir en souhaitant une bonne journée à la personne. C'était le seul moyen de casser le cycle de la haine. Face à Mario, Seraph à la tête plus grande qu'une mongolfière, Samantha s'énerve en quelque secondes. Diarmuid n'était nullement arrogant ou méprisant, il était juste perdu et inquiet. On ne pouvait pas s'énerver avec des personnes comme lui.

Soudain, sans crier gare, il se mit un genou à terre et Samantha était tout de suite moins calme. Que voulait-il? Il ne pouvait pas demander le mariage tout de même, ce n'était pas une bonne idée, et puis Samantha ne le voyait pas comme ça, et il n'était même pas avec des papiers réglementaire, et elle devrait refuser et ça créerait des problèmes, et pourquoi faisait-il ça. La tête de Samantha tournait à plein régime, tentant de trouver une formule polie et honnête. Mais, lentement, au milieu de la phrase de Diarmuid, elle commença a avoir un doute. Demandait-il vraiment à l'épouser? Après tout, la jeune Seraph aurait imaginé qu'il utilise des mots différents. Là, il ne prononcer que Servir et Protéger. Pas de service mutuel, pas d'amour, pas d'enfant, rien de rien...

Samantha crut comprendre alors et elle était très gênée. Peut-être aurait-ce été plus simple si il l'avait demandé en mariage... Il ne pouvait tout de même pas souhaiter être son protecteur! C'était trop... trop étrange. Elle n'était pas une reine, ou même une noble. Elle n'était pas une grande guerrière et surtout devait protéger Diarmuid, non pas l'inverse! Il risquerait sa vie pour faire face à des dangers trop grand... Mais elle ne pouvait pas refuser. Après quelques temps de flottement, Samantha réalisa qu'elle devait dire quelque chose

- "Oh, tu me prends de cours Diarmuid. Je... Merci beaucoup de ce que tu as fait, de cette allégeance. Bien sûr que je l'accepte si cela est ton choix, mais je dois te mettre en garde que tu te mets en grand danger pour moi. Mais sache alors que moi aussi je te protégerai!" dit-elle solennellement "Est-ce que... Est-ce que je dois appuyer sur tes deux épaules avec une épée pour signer cet accord, comme dans les films? J'ai que mes béquilles ici, est-ce que ça suffirait? Ou que dois-je faire en fait..."

Samantha ne voulait surtout pas brusquer une telle cérémonie qui, elle le voyait et le savait, avait un poids sacré. Alors elle voulait être sûre de faire correctement.

Après sa grande tirade, un léger silence s'installe dans la pièce, et le chevalier commençait à se demander si il n'était pas allé un peu trop loin trop rapidement avec son serment. Pourtant il ne pouvait s'empêcher de penser que c'était le bon choix, à chaque fois qu'il avait eu des doutes sur quoi que ce soit, c'est elle qui lui avait permis de se calmer, ou de comprendre ce qu'il se passait. Et ici, alors même que ses Dieux étaient remit en cause, elle lui avait fait canaliser son énergie, confortant toujours plus son idée.

  Samantha reprit finalement la parole, clairement étonnée par l'action de Diarmuid, ce qui ne l'empêche pas d'accepter le serment, au grand soulagement du Celte qui se demandait si ceci n'avait pas aussi complètement disparu à travers les époques. Étrange ceci dit qu'elle propose de le protéger également après l'avoir prévenu du danger de son serment. Le seul vœu qui promettait une protection mutuelle était le mariage ou bien être plusieurs à faire les mêmes vœux, créant un lien de frère d'arme.

  En revanche il comprit que sa pratique n'était plus trop au goût du jour lorsque son amie lui demanda ce qu'elle devait faire maintenant. Les épées sur l'épaule était bien là à l'époque, mais c'était plus pour la cérémonie que pour conclure le serment. Il se releva donc, doucement, préférant ne pas forcer Samantha à utiliser ses béquilles pour une telle chose.

"Pas besoin d'aller jusque là pour un serment à huis-clos, on faisait ça pour la embellir la cérémonie. Je ne sais pas encore en quoi je pourrais t'aider dans ma position actuelle, mais je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour respecter ce serment."

  Il était redevenu détendu comme à son habitude, un tel serment devrait à cette époque stresserait surement n'importe quelle personne, mais pour lui c'était un honneur, et cet honneur était ce qui comptait pour lui et son peuple Celte.

  Ceci dit, maintenant que le serment était fait et terminé, il ne savait plus vraiment quoi dire, reprendre la discussion précédente ne servirait pas à grand chose maintenant que dans son vœu il avait accepté l'existence du Dieu de Samantha, alors débattre de la "vérité" lui semblait futile. Alors il restait debout, pas spécialement à l'aise, mais le cachant au mieux. Après tout, à l'époque ils avaient enchainé le serment avec un banquet et une fête époustouflante.

Heureusement, il n'y avait rien de spécial à effectuer, pas de cérémonie ou d'autre que Samantha pourrait foirer. Elle lui sourit gentiment et se leva également

- "Merci beaucoup. On trouvera des choses pour cela ne t'en fais pas. Par contre, ça se fête quand même non? Je ne sais pas si tu as déjà mangé, mais je dois avoir des restes dans le frigo... Oh et j'ai pas de bière, je n'ai pas bu depuis des lustres. Est-ce que tu en aimerais? Il y a une épicerie 24/24 en face d'ici, alors si tu veux, on peut fêter ça"

Samantha voulait tout de même marquer le coup pour faire plaisir à Diarmuid. C'était quelque chose d'important qu'il avait fait, et elle voulait lui montrer que c'était important pour elle également. Elle ne pourrait pas acheter du champagne, mais peut-être quelque chose de moins cher mais similaire? Enfin, c'était si bien entendu Diarmuid souhaitait un bon repas.

En même temps, Samantha se demandait si il fallait faire passer Diarmuid dans les rangs. Après tout, il voulait la protéger et c'était le seul moyen pour qu'il puisse le faire à 100%. Mais en même temps, il serait en gros danger... Elle devrait demander son avis, ce serait bien plus correct. Elle resta comme cela, le fixant et pensive.

Les échanges finit, Samantha se leva, visiblement soulagée de ne pas avoir à procéder à un rituel ou une cérémonie particulière, ça allait bien dans l'idée que Diarmuid s'était fait d'elle depuis ce temps. Elle le rassura rapidement sur le fait qu'ils pourraient toujours trouver quelque chose pour honorer son serment fraichement déclaré. Elle proposa même de fêter cet évènement, même si le frigos ne devait contenir que des restes et pas d'alcool, elle proposa donc d'aller chercher quelque chose à boire avant de revenir faire un petit quelque chose en l'honneur de ce serment.

"Et bien pourquoi pas, ce sera un banquet à deux, mais je suis sur qu'on peut trouver quelque chose à faire pour passer une bonne soirée après tous ces évènements."

  Il s'était passé beaucoup de chose ce soir, c'était un fait. Outre le serment qui était la dernière chose qui s'était passé ce soir, il avait apprit que ses Dieux n'étaient plus honorés comme ils l'étaient, au profit d'un nouveau qui ne se nommait pas. Ça lui restait en tête malgré sa déclaration suivante, mais il ne s'en inquiétait plus tant que ça. Et il en avait surtout beaucoup apprit sur la vie de Samantha, sur ces groupes de chasseurs de mauvais esprits et leur conflit, et surtout sur ce qui avait forgé la Samantha qu'il connait.

  Donc un bon repas semblait une bonne idée, ils en faisaient souvent quand des évènements devaient être fêter ou pour toute sortes d'occasions qui semblaient un tant soit peu importantes, c'était parfois vrai, et parfois juste pour le plaisir de festoyer en réalité. Mais pour ce soir, il avait vraiment l'impression que c'était une très bonne soirée pour faire un repas un peu spécial.

  Il aurait bien aimer lui faire découvrir quelque chose qu'ils mangeaient à son époque, mais la cuisine n'était pas vraiment le domaine des hommes, encore moins des soldats, alors les recettes risque de bel et bien être perdues désormais. Mais en voyant ce qu'il pouvait y avoir dans l'épicerie, ils pourraient peut-être bien trouver quelque chose d'original qui les régaleraient pour la soirée. Il enfilait donc rapidement un vêtement qu'il avait récupéré pour se tenir chaud dehors.

"On verra bien ce qui nous tente une fois là-bas je pense ?"


[HRP :Je pense qu'on va pouvoir stopper là, le reste sera pas très constructif, à moins que tu veuilles parler à Diar maintenant de son potentiel recrutement ?]

Tirée de ses pensées par les mouvements de Diarmuid, Samantha se dit que ce n'était peut-être pas le moment de proposer à Diarmuid un contrat. Ils avaient eu pas mal d'émotion aujourd'hui et le guerrier Celte avait du faire face à beaucoup beaucoup d'informations qui étaient contraire à ses croyances. Si en plus il devenait un Seraph, il devrait faire face à Kyu et donc cela rajouterait un degré de complexité immense, sans compter le QG, les Kekkai, les pouvoirs, les ombres... Tant de choses à régler et à confronter. Pour le moment, mieux valait en rester à des choses 'simples', des problèmes humains.

Samantha partit donc dans sa chambre pour se changer et mettre de vrai habit, pas taché de sang et de dégâts. Elle revint avec un simple jeans et t-shirt long, couvrant, pour ne pas attirer trop l'attention sur ses blessures. Elle compléta le tout avec une petite veste légère et revint vers Diarmuid.

- "Oui, oh je pourrais en profiter pour te faire gouter les choses les plus spéciales de notre pays. Je propose donc que l'on prenne de la bonne viande ainsi que des desserts bien de chez nous. On va faire un vrai festin!"

Puis ils partirent acheter tout le nécessaire et profiter de cette soirée. Samantha avait faim et mangea donc largement. Elle était contente de ne pas penser aux Seraphs pour finir sa journée.

[Vala, merci du RP ]

Samantha était motivée pour profiter de ce repas et détendre l'ambiance après toutes ces histoires. Heureux de sa réaction, Diarmuid sortit du bon pied pour aller faire ces fameuses courses, pendant lesquelles Samantha acheta quelques "spécialités" du pays donc, surtout pour les desserts.

"Ça risque d'être difficile de te faire découvrir les spécialité que j'ai connu, mais je veux bien découvrir celles-ci avec plaisir."

  Au final, il profita bien de la soirée, ils s'amusèrent encore plus que les soirées précédentes, surement dû aux poids dont chacun s'était détaché pendant toutes ces discussions. Il avait toujours des questions sur ce sombre côté de la vie de son amie, mais les remettait à plus tard, chaque chose en son temps. Pour le moment, c'était bel et bien une soirée tranquille, loin de tous tracas qu'il appréciait, et il espérait bien en avoir d'autres pendant cette nouvelle vie.


[HRP : Tu peux mettre "terminé" au titre je suppose donc Merci pour ce RP fort mouvementé ^^]