Un appel avait été fait entre Leeroy et Louise. La jeune fille en était la destinataire puisque le jeune Solitaire avait besoin d'entretenir une conversation avec elle. C'était à propos de ce qu'il s'était passé à la fête foraine. Si elle avait vraiment vu un chat, si elle était vraiment dans ce Kekkai, alors elle pouvait maintenant voir des ombres et être en danger. D'ailleurs, comme elle pouvait être encore en vie ? En l'appelant, il se disait qu'elle n'allait peut-être jamais répondre au téléphone. Il se serait senti un peu mal, mais l'aurait vite oublié.

Pour le coup, il lui avait donné un rendez-vous dans un endroit plutôt désagréable pour discuter de ce genre de chose. Il l'avait invité dans un centre commercial. En fait, il ne lui avait pas dit la raison de l'appel, il en avait donné une fausse. Il l'avait simplement invité à venir au centre commercial. Après avoir passé le samedi après-midi avec elle, il discuterait de cette autre journée dans un endroit un peu plus calme.

Leeroy attendit donc à l'endroit du rendez-vous, habillé d'une tenue tout à fait banale, rien de nouveau. Il était sur un des bancs à l'entrée du centre commercial, à l'intérieur. Assis, il fixait la grande porte d'entrée où il y avait plein d'affiches de pub pour les différents magasins qui était dans ce centre. D'ailleurs, sans qu'il ne soit au courant, il l'avait invité le jour où il y avait des promotions un peu partout et ce n'était pourtant pas les soldes. Coup de chance ? Il ne pouvait pas le dire. De toute façon, il ne faisait pas attention à ce genre de chose. Il pourrait même en profiter pour s'acheter quelques trucs aussi.

Il espérait ne pas faire peur à Louise. Il n'était pas très bien en ce moment avec tous les événements récents. Il n'y avait presque rien de bon pour lui. Il avait un peu le moral de les chaussettes. Déjà qu'il ne souriait pas beaucoup, là, il souriait encore moins, voire plus. Peut-être que passer une journée en compagnie d'une humaine allait lui faire oublier tous les précédents événements.

En la voyant arriver de la sorte, il fut un peu d'abords surpris par son changement physique, bien qu'il n'ait montré aucune de ces émotions sur son visage. Dire qu'au début, il ne la trouvait que passable, et encore, cette fois-ci, elle s'était un peu mieux appliqué. Pourtant, pourquoi avait-il l'impression qu'elle n'avait toujours pas confiance en soit ? Lorsqu'il l'avait vu arrivé, elle avait toujours les yeux baissés. C'était donc vraiment une habitude chez elle, il ne pouvait peut-être pas la changer, même s'il aimerait qu'elle le regarde un peu plus dans les yeux déjà par simple politesse. De toute façon, Leeroy ne pouvait pas lui en vouloir pour cela. Elle ne pensait pas à mal.

- Bon..Bonjour... Leeroy...

Toujours et encore ces mêmes bégaiements. Il soupira légèrement, au moins elle avait l'air d'agir un peu près normalement, même avec ce qu'il s'était passé à leur dernière rencontre. Posant sa main sur sa tête, tout en évitant de la décoiffer, il tenta de lui sourire, même si cela se voyait que c'était un peu forcé.

- Salut.

Aussitôt après la salutation, il enleva sa main de sa petite tête et remarqua qu'elle ne se sentait peut-être pas très bien. Était-ce à cause de l'autre fois ? Elle n'avait peut-être pas l'habitude de sourire, elle baissa souvent les yeux et était extrêmement timide, mais il voyait bien que quelque chose n'allait pas. Alors il alla simplement lui demander. Si elle ne voulait pas lui dire, tant pis. De toute façon, il allait forcément, à la fin de journée, parler de la fête foraine. Si c'était par rapport à ça, il reculerait la discussion et lui proposerait d'oublier un peu cette journée par une autre au centre commercial. Les filles aimaient bien le shopping non ?

- Quelque chose ne va pas ? Tu peux m'en parler si tu le souhaites. Sinon je t'invite à faire un tour dans le centre commercial.

Leeroy regarda alors les alentours. Quant à lui, aucun magasin ne l’intéressait pour l'instant, pour ceux qui étaient au rez de chaussé. Peut-être que Louise pourrait être intéressée par quelques-uns, il ne savait pas, il attendait sa réponse.

Alors qu'elle avait essuyé ses larmes, elle lui proposa donc de faire un tour dans ce centre commercial dans lequel il l'avait invité. Ce n'était pas une mauvaise idée, il voulait lui faire oublier ce qu'il s'était passé à la fête foraine, mais cela allait apparemment être difficile. Louise ne semblait vraiment pas être dans son assiette. Pendant qu'il avait entamé le pas, et étant légèrement devant Louise lorsqu'ils marchaient, il tenta de dire quelque chose pour lui faire plaisir.

- Tu es pas mal aujourd'hui, tu sais. Tu devrais t'habiller et te coiffer comme ça plus souvent.

C'était un compliment non ? Mais de toute manière Leeroy n'était pas habitué à parler d'une telle manière à des femmes. Il ne recherchait absolument pas l'amour, c'était pourquoi il évitait tout de même de poser sa confiance en elle. S'il le faisait, il devra alors la considérer comme une amie, et voire pire. Pour l'instant, il l'appréciait, mais pas assez pour être véritablement son amie.

- Allons t'acheter un peu de vêtements. Je vais t'en offrir quelques-uns.

Maintenant qu'il y réfléchissait, cette situation était assez embarrassante. Les personnes autours pouvaient presque les prendre un petit couple qui venait faire leur rendez-vous dans un centre commercial. Alors que Leeroy essayait d'oublier la fête foraine, qu'en était-il d'elle ? Cette mine ne pouvait déjà que répondre à sa question. Et l'attitude de Leeroy, froide, ne pouvait sûrement pas arranger les choses, car même s'il avait essayé d'être gentil, ces paroles étaient toujours prononcées de la même manière.

Levant un peu les yeux quelques secondes au ciel pour uniquement regarder le plafond quand il marchait, il se demandait bien pourquoi Louise ne répondit pas à ce qu'il venait de dire. Voulait-elle ou non qu'il lui offre des vêtements ? Ça pourrait être l'occasion pour elle de refaire sa garde-robe et de la rendre un peu plus mignonne. Peut-être qu'ainsi ses camarades de classe arrêteront de la traiter de laiderons.

Alors qu'il était en train de marcher tout en étant dans ses pensées, il entendit un bruit qu'il le fit se retourner directement. Il s'agissait de Louise qui était tombée.

- Aïe...

Il passa une main dans ses cheveux, se disant qu'elle était vraiment maladroite, mais ce côté-là de Louise ne le dérangeait pas du tout. Pour l'aider à se relever, il se pencha un peu pour attraper la main de la lycéenne et de la relever d'un coup en tirant sur sa main. Il s'accroupit légèrement devant la jeune fille pour regarder son genou. Il ne saignait même pas, alors tout allait bien. Le solitaire se releva alors un peu.

- Rien de cassé quand même ? Tu es perturbée ou quelque chose comme ça ?

Au moment où la jeune lycéenne avait crié cette phrase en plein milieu du centre commercial, Leeroy eut enfin une expression sur son visage : celle de la surprise. Il venait d'écarquiller les yeux, et avait entrouvrit légèrement les lèvres de surprise. Bien trop embarrassé par cette déclaration, l'étudiant attrapa alors Louise par le bras pour l'emmener assez rapidement loin du monde. Il préféra l'emmener près en dessous des escaliers. Les escaliers étaient toujours sur le côté dans un centre commercial et n'étaient jamais empruntés puisqu'au milieu, il y avait toujours les escalators que tout le monde utilisaient.

Donc, ils étaient dans un coin où ils étaient complètement seul, bien qu'ils pouvaient toujours entendre parfaitement les brouhahas du centre commercial. Maintenant qu'il l'avait amené là, il s'accroupit alors en face d'un des murs, le front collé dessus comme pour se reposer.

- Aahhh... , lança-t-il comme soupir, tu es folle. Ne dis plus ça devant autant de gens.

Il était bien embarrassé dans cette situation, il n'avait pas pu rester au milieu de la foule et sur ces paroles, il avait poussé Leeroy à bout. C'était surtout qu'il ne s'y attendait pas du tout.
Après avoir repris doucement son souffle et s'être calmé de la situation, il se releva alors pour se tourner vers Louise. Croisant les bras, il haussa un sourcil.

- Hum. Donc, il y a forcément quelque chose qui ne va pas, n'est-ce pas ? Me dis pas que j'ai tort, sinon tu n'aurais pas crier ça en plein milieu d'un centre commercial.

Même s'il avait reprit un peu de son sérieux et de son calme, il était toujours encore un peu gêné de la situation.

Son regard, il l'avait suivie. Il savait très bien qu'elle s'était arrêtée sur son entre-jambe et Leeroy ne pu s'empêcher de tourner son regard sur le côté, plutôt gêné. Il ne lui reprocha pas puisque de toute manière, elle avait fini par remonter sur regard pour tenter de le regarder dans les yeux. Alors, le jeune homme fit de même en plantant ses deux yeux jaunes dans son regard.

- J'ai...J'ai eut peur... Au début... à la fête foraine... Ton..Ton..Ton.. Serpent... Mais, c'était le tien... Donc...aaaaaaaaaaah !

La jeune femme se remit alors à crier tout cela en l'accompagnant de larmes. Leeroy soupira un bon coup et s'approcha pour mettre sa main dans les cheveux de Louise, au niveau de l'arrière de son crâne. Il déposa alors un tendre baiser sur le front de la lycéenne. En quelque sorte, il ne pouvait que la trouver adorable.

- Parlons calmement, d'accord ?

Alors qu'il avait prévu de lui parler en fin de journée, les pleures de la lycéenne lui faisait complètement chambouler son plan. Ce n'était pas forcément une mauvaise idée si elle se sentait soulagée après avoir discuté. Il voulait qu'elle arrête de pleurer ou de faire trop de bruit pour ne pas attirer l'attention. Dans un coin comme cela, si on les surprenait, cela pourrait parfaitement passer pour un viol ou une agression. Dans ce cas-là, il serait alors un peu dans les emmerdes, surtout après avoir crié qu'il avait un gros serpent.

Leeroy ne savait pas non plus s'il avait réussi à calmer un peu l'âme de la jeune fille. Il n'était pas vraiment doué avec les filles puisqu'il n'était jamais tombé amoureux d'une demoiselle de son âge et qu'il ne s'y intéressait pas plus que cela.

- Dis-moi clairement ce que tu as sur le cœur. J'y répondrais honnêtement. Je te dois bien ça.

C'était pourtant évidemment que Louise avait eu très peur lors de cet événement. Pour une humaine qui n'y connaissait absolument rien de ce monde, c'était tout à fait compréhensible et se demandait si l'obliger à lui dire tout cela était vraiment nécessaire puisqu'au fond, il savait que c'était cela qui dérangeait la lycéenne depuis le début. Il soupirait un petit peu.

- Non, je n'ai pas voulu te tuer. Je voulais dissuader le type à l'arbalète de tirer si je t'avais avec moi. Ca a fonctionné. Mais évidemment, s'il avait réellement tiré, je t'aurais dégagé de suite.

Leeroy prit un peu une petite pause puisqu'il n'avait pas fini. Mais déjà, il lui laissa un petit temps pour qu'elle comprenne tout cela, que réellement, il ne lui voulait aucun mal et qu'à un certain moment, il s'était sans doute un peu trop emporté. Il devrait d'ailleurs s'excuser pour l'avoir menacé avec son serpent. Mais même, même penser à son invocation l'embarassait légèrement quand il repensait à la scène de tout à l'heure en plein milieu du centre commercial.

- En ce qui concerne du début, avec le serpent. J'ai été visiblement en colère de te voir dans cet endroit. Je me suis emporté. Désolé si je t'ai fait peur.

Il s'était excusé. Maintenant, il voulait connaître ses sentiments. Comment se sentait-elle maintenant ? Mieux ? Évidemment, son but n'était pas faire de mal à des humains, loin de là. Il s'écarta un peu plus de Louise pour s'appuyer le dos contre un mur et mettre les mains dans les poches.

Enfin ses larmes avaient commencé à sécher. La jeune fille s'était donc calmée, enfin, de ce qu'il pouvait apercevoir depuis l'extérieur. Maintenant, ils allaient peut-être pouvoir parler un peu plus calmement.

- Pour...Pourquoi tu étais en colère ?

C'était vraiment une bonne question qu'elle posait. En y réfléchissant, il se disait qu'il ne voudrait pas se faire trahir une seule fois. Mais pouvait-il vraiment parler de trahison dans le cas de Louise ? Après tout, elle n'était pas grand chose dans le cœur de Leeroy, seulement presque une amie, mais rien de plus. Il n'avait mis aucune attente ou donné aucune confiance sur la lycéenne, il ne pouvait pas parler de trahison.

C'était pareil pour de la tromperie. Si elle était contractante, Louise n'avait pas pu le tromper, elle ne saurait peut-être pas auparavant que Leeroy était dans ce genre de monde et le jeune homme ne s'était presque pas douté qu'elle puisse en être une. De toute façon, elle avait affirmé être humaine, et au vu de ces gestes et réactions, il ne pouvait pas dire le contraire.

- Je me suis dit que tu pouvais être une ennemie, ou que tu allais devoir me tuer. Sache que je tiens à ma vie plus que toutes les autres vies, même des personnes que je veux protéger. Je privilégierais toujours ma vie.

Il disait peut-être quelque chose d’égoïste, mais il avait dit qu'il serait honnête et il pensait parfaitement à ce qu'il venait de dire. Il s'était résolu à penser comme cela pour son bien, et surtout parce qu'il avait peur de mourir avant qu'il ne puisse appliquer sa vengeance.

Maintenant, c'était sûr, Louise devait le prendre pour une personne égoïste. Cependant, Leeroy trouvait cela normal de privilégier sa vie par rapport à celle des autres. D'après beaucoup de sondage, la première peur des Hommes était la mort. Ce n'était pas quelque chose d'incroyable. Les contractants étaient peut-être des personnes qui n'avaient effectivement pas tous peur de la mort, qu'il était plus facile de trouver des personnes sans peur de la mort parmi eux, mais cela restait quand même un sentiment naturel de l'Homme. Il se disait que les personnes qui seront prêtes à se sacrifier pour la vie d'autrui n'était que des héros de séries ou de dessin animé. Ici, c'était la réalité, pas un vieux shonen où le héros souhaite sauver tout le monde avec le pouvoir de l'amitié, quitte à y perdre la vie.

- A...allons faire du shopping...

Leeroy posa alors son regard sur la jeune fille qui à sa grande surprise lui tendit la main. Assez lentement, il lui répondit alors en lui prenant la main, un peu hésitant tout de même.

- D'accord.

Le jeune homme sortit alors de la cage d'escalier pour rejoindre le monde qui marchait dans le hall du centre commercial. Se tournant un peu vers Louise, il lui demanda simplement :

- Dis-moi où tu veux aller. Je ne m'y connais pas vraiment en magasin pour fille.

Après sa question, Louise lui désigna alors aussitôt un magasin. Il crut presque reconnaître l'enseigne. À l'époque où il devait faire les magasins avec sa mère par obligation, il était déjà entré dedans et il devait être dans ses années de collèges et de lycées. Dire qu'il avait vraiment honte d'être obligé à venir dans ce genre de magasin avec sa mère à cet âge.


En compagnie de la jeune fille, il entra donc dans ce fameux magasin et reconnaissait presque la disposition des rayons. Ils n'avaient pas vraiment fait de nouveautés à part dans leurs articles. Ils avaient déjà des vêtements bien plus à la mode qu'avant. Du regard, il regarda d'abord l'ensemble du magasin avant de reporter son regard sur une robe qu'elle avait regardé. Pourquoi avait été ailleurs ? Le brun jeta alors un coup d’œil et vit le prix. Effectivement, il ne devait pas oublier qu'il était étudiant et qu'il n'avait pas de l'argent à jeter par les fenêtres, cependant, il voulait tout de même faire un cadeau à Louise.

Alors qu'il était en train de regarder le prix, la jeune fille un peu plus loin s'exclama :

- Ah regarde ! Elle est vraiment jolie celle-là ! Tu en penses quoi ?

Leeroy passa sa main sur la robe pour toucher légèrement la dentelle et la sortie du rayon pour mieux l'apercevoir. Essayant d'imaginer Louise dans cette robe, il afficha alors un petit sourire.

- Tu devrais l'essayer je pense. Je l'aime bien aussi.

Non loin, il y avait toujours ce petit rayon qui concernait les sous-vêtements féminins. Même s'il n'était pas intéressé par le corps d'une femme pour le moment, puisqu'il ne recherchait pas cela, il jeta un coup d’œil, mais sans arrière-pensée. Il crut alors reconnaître un ensemble de sous-vêtements plutôt moches. Il s'en approcha doucement et fit une fixette dessus.

- Ils ont toujours ce vieux truc.

Il haussa un petit sourcil. Leeroy se souvenu alors que sa mère avait acheté ce sous-vêtement il y a pas mal de temps et aujourd'hui, il était en solde. Il en riait presque intérieurement, ils n'arrivaient tellement pas à le vendre, qu'ils étaient obligés de le baisser à ce point.

- Enfin, allons ailleurs.

Il devait cesser de penser nostalgique, surtout qu'il était en compagnie d'une jeune fille dans l'âge de la puberté. C'était légèrement déplacé de venir regarder ce rayon avec elle.

Alors que Leeroy quitta le rayon des sous-vêtements, il se dirigea vers d'autre pour voir les vêtements féminins. Il restait quand même relativement proche des cabines puisque Louise y était encore, essayant la robe qu'elle avait voulue et sur laquelle elle avait craqué.

Alors qu'il aurait souhaité la voir dans cette robe, pour savoir si elle lui allait ou non, à sa grande surprise, elle ressortit de la cabine avec ses vêtements habituels. Il la suivit rapidement du regard pendant qu'elle partait en direction de la sortie, puis le posa sur l'employée du magasin qui avait pris les deux tailles deux robes.

- Attends-moi dehors Louise, j'achète juste un cadeau pour quelqu'un.

Il attendit qu'elle sorte du magasin et qu'elle l'attende dehors pour aller voir cette employée qui allait ranger les robes à leur place. Observant un peu les robes, il en remarqua une un peu plus grande. Ne sachant pas laquelle était adéquate pour Louise, il demanda donc rapidement à la vendeuse laquelle lui allait mieux et la prit une fois qu'elle lui avait répondu. C'était donc la bonne taille.

Leeroy se dirigea donc vers la caisse qui n'avait aucune queue. Elle n'avait pas à attendre cent ans dehors au moins. Il soupira un peu, cette robe lui faisait un peu mal au porte-monnaie, mais il voulait quand même faire plaisir à la lycéenne qui devait vivre des choses pas mal horribles en ce moment.

Une fois payée et emballée dans un sac plastique, il sortit tranquillement de la boutique et garda un moment le sac plastique. Il hésita entre lui donner maintenant ou plus tard. De toute manière, la joie de l'avoir sera la même non ? Pour son petit amusement, il préférait garder la robe un peu plus longtemps. De toute façon, même si Louise voulait regarder à l'intérieur du sac, le vêtement était emballé dans un papier cadeau.

- Allons-y. Tu ne veux pas aller dans un magasin de chaussures ?

Il baissa un peu les yeux après avoir dit cette phrase pour regarder les chaussures qu'elle portait actuellement.

Après qu'elle ai accepté d'entrer dans le magasin de chaussures, Leeroy la fit soupirer. Elle ne se sentait pas bien. Peut-être à cause de la robe ? Il ne savait pas vraiment, et ne pouvait être certains. Il n'était pas le meilleur pour comprendre le cœur d'une jeune fille qu'il voyait encore comme une enfant. Doucement, il tapota la tête de la lycéenne et essaya tout de même de lui sourire, même si c'était un peu difficile.

Il s'avança un peu dans le magasin avant de regarder quelques chaussures féminines. Dans ce rayon, il y avait des chaussures pas mal pour aller avec des robes, comme avec celle qu'il venait d'acheter par exemple. Il se tourna alors vers son accompagnatrice.

- Dis-moi. Des talons ou des chaussures plates seraient le mieux ? Je veux ton avis, n'essaie pas de construire un avis objectif.

Il s'accroupit alors devait quelques boîtes à chaussures pour vérifier la taille de celle-ci. Louise paraissait d'avoir des petits pieds et ne faisait donc pas partie des tailles les plus courantes pour des femmes. Il n'avait pas du tout le compas dans l’œil, mais il remarquait bien qu'elle portait des chaussures plus petites que celle de sa mère qui faisait du 38 à tout cassé. Louise avait donc des petits pieds mignons, comme une enfant.

- Ou alors, quelles sont les mieux ? Pareil, je ne veux pas d'avis objectif.

Il était clair sur ce sujet. Il voulait l'avis de Louise et non qu'elle essaie de penser comme toutes les autres filles. Leeroy la savait assez gentille et bizarre pour faire cela. S'il demandait son avis, ce n'était pas pour avoir un avis universel concernant les filles. Et en fonction de sa réponse, il payera alors la paire de chaussures qui sera destinée à Louise pour qu'elle aille avec la robe qu'il venait d'acheter. Après pour le maquillage et la coiffure, Leeroy ne pouvait pas plus l'aider et devra se débrouiller. De toute façon, elle pouvait toujours aller sur internet, il devait y avoir plein de tutoriels de maquillage. Avec tout cela, elle sera sans doute capable de mieux s'habiller et de mieux se faire accepter de ses camarades de classe.

Il sentait la jeune fille bizarre. En même temps, il avait acheté un vêtement féminin. Elle pouvait très bien croire qu'il l'avait acheté pour quelqu'un d'autre. Espérait-elle vraiment que Leeroy lui achète quelque chose ? Elle sera donc très vite surprise et d'ailleurs heureuse puisqu'au bout d'un moment, il finira par lui offrir ce qu'il était en train d'acheter. Il s'arrêtera très probablement à la paire de chaussures. Il n'avait qu'une bourse d'étudiant, il n'était pas pauvre, mais loin d'être riche pour se permettre trop de shopping.

La lycéenne désigna donc une paire de bottines plutôt simple. Il s'approcha donc de la paire et commença à regarder un peu près toutes les tailles. Sans vraiment se tourner vers elle, il lui demanda.

- Quelle taille fais-tu ? Prends en une et essaie-la.

Pour le coup, il ne pouvait pas être plus explicite. Si elle ne comprenait pas qu'il s'agissait de quelque chose pour elle, Louise était bien naïve. Leeroy le savait, mais il ne pensait pas qu'elle le soit autant bien que cela le fasse rire intérieurement.

En attendant qu'elle s’exécute et qu'elle essaie sa paire de chaussures, Leeroy s'assit alors sur l'un des petits bancs répartis dans le magasin pour que les clients puissent essayer leur nouvelle chaussure tranquillement et facilement surtout.

Il le réalisa, depuis qu'ils avaient commencé à faire ce petit shopping, Leeroy avait cessé de penser à tous ses problèmes de contractants. Se balader avec une humaine était plutôt relaxant en fait, et il ne le pensait pas du tout. Par contre, la jeune fille était bien de le Kekkai, alors elle était capable de voir les ombres maintenant ? Comment s'en était-elle sorti ? Cela faisait quand même quelque temps que la fête foraine était terminée. Il lâcha un soupir à son tour. De toute façon, il lui en parlera à la fin de l'après-midi, pour le moment, il devait reprendre ses esprits pour ne pas inquiéter Louise.

Il attendit donc que la jeune fille enfile les bottines. Une fois cela de fait, il l'observa d'abord de lion pour voir l'ensemble. Elles avaient l'air de lui aller. Maintenant, il tenta de l'imaginer avec cette robe rouge et ces bottines-là. Avec un sourire, il se dit que cela pourrait très bien lui aller et qu'elle sera plus jolie, et avec des vêtements qu'elle aime. Et cela changera peut-être de ses vêtements et chaussures actuels, un style différent que Louise avait elle-même choisis.

Pourtant, il remarquait bien qu'elle n'avait pas vraiment l'air normal, même si son habitude de bégayer reprenait. Qu'était-elle en train d'imaginer encore ? Leeroy ne savait pas, mais il supposa que lorsqu'il lui donnera la robe et les chaussures elle se ra bien heureuse, du moins il espérait.

- Elles te vont très bien. Je vais les payer, je pense.

Avant qu'elle ne les enlève, il s'accroupit devant elle pour vérifier que ses pieds n'étaient pas trop au bout des chaussures en appuyant dessus. Ces chaussures étaient parfaitement à sa taille. Ses bouts de pied n'étaient pas trop serrés, elle pourra toujours grandir encore un peu dedans. Elle allait pouvoir les garder un petit moment.

Leeroy se releva ensuite et tapota gentiment la tête de la lycéenne tout en essayant de ne pas détruire sa coiffure qui était d'ailleurs très bien selon lui.

Pendant cette journée, Leeroy avait gardé la robe et les chaussures achetées dans un sac qu'il n'avait pas encore donné à Louise. Bien évidemment, il attendit tout à fait la fin de cette promenade de centre commercial pour pouvoir lui donner ces paquets.

Se retrouvant avec elle à l'entrée du centre commercial, à l'extérieur devant la porte et dans un coin qui paraissait plus tranquille que les autres, il lui tendit le sac avec un semblant de petit sourire.

- Tiens, finalement, c'est pour toi. Je t'avais dit que je t’achèterais quelque chose.

Il s'attendait aussi à ce que Louise réagisse bien face à ces deux cadeaux. Il ne pouvait pas s'imaginer qu'elle ne pouvait pas être heureuse. Pourtant, Leeroy ne pouvait pas remplir les attentes de la lycéenne. Après tout cela, il ne comptait pas l'embrasser, pas le moindre du monde. Même si un sentiment amical a été créer dans cette sortie, il n'en était pas à ce stade.

Il lui avait acheté tout cela pour qu'elle se sente un peu mieux puisqu'elle devait être assez déboussolée avec les événements de la fête foraine.
Après lui avoir donné ces cadeaux, il devait entamer la discussion qu'il voulait mener avec elle. Il n'y avait pas assez de gens autours et n'étaient pas près d'eux. Et même s'ils arrivaient à entendre la conversation, les passants se diraient probablement qu'ils parlent d'un film ou quelque chose de ce genre.

- Comment vis-tu depuis le moment de la fête foraine ? Tu dois voir les ombres non ?

Il était curieux de savoir, après tout, comme une fille telle que Louise avait pu survivre autant de temps dans un monde de charognard ? Leeroy avait quand même mis un peu de temps avant de la contacter. Alors comment avait-elle fait jusqu'ici ? Il imaginait bien Louise fuir face à une ombre sans rien pouvoir faire, comme tout autre être humain spécial.

Quelle était cette femme aux cheveux rouges ? Il pourrait très bien la connaître, mais même en fouillant dans sa mémoire, il n'arrivait pas à trouver. Il préféra directement lui demander

- Quelle femme aux cheveux rouges ? Tu connais son nom ?

Il essayait quand même de comprendre l'histoire qu'elle lui racontait, et encore, il se demandait s'il pouvait la croire. Elle aurait très bien pu être tombée sur quelqu'un de manipulateur et connaissant Louise, elle n'aurait pas pu résister à son emprise.

- Dois-je...faire un vœu Leeroy ? Mais...je n'ai pas de vœu... Tant que tu es là, je n'ai rien à souhaiter moi...

Louise ne devait absolument pas faire de vœu, même si cela voudrait dire qu'elle devrait survivre elle-même contre les ombres. D'un sens, il n'aimerait pas qu'elle se fasse tuer parce qu’il lui avait dit de ne pas faire de vœu. Si elle devait vraiment en faire un, il l'enverrait sans doute voir Bey. Cela serait contradictoire à sa politique de demander à Louise de faire un vœu, mais pour sa propre sécurité, après y avoir déjà réfléchi, il préférait qu'elle aille faire un vœu chez Bey.

- Eh bien. Je n'aimerais pas que tu fasses de vœu. Ça t'obligera à t'impliquer encore plus dans un monde que tu n'aimerais pas connaître et beaucoup trop dangereux.

C'était compliqué, sa réponse ne devait pas être claire, mais pour le moment, il n'allait rien dire à propos de Bey.

- Elle est...plutôt grande... Environ ta taille... Je ne connais pas son nom...Désolé...

Dommage, Leeroy ne saura donc rien sur cette femme à la chevelure rouge. De toute façon, avec si peu de précision, il ne pouvait pas vraiment croire à son histoire. En fait, il hésitait, Louise aurait très bien pu se faire manipuler et il ne pouvait pas écarter cette possibilité puisque beaucoup de pouvoir était réalisable, surtout ceux de manipulation.

- Tant pis, si jamais tu revois cette femme. Elle reviendra pour te protéger, je pense. Pense à lui demander son nom alors. J'ai besoin de savoir si cette femme peut vraiment te protéger ou non.

S'il devait croire à son histoire, il n'était pas sûr que cette femme lui veuille que du bien. Elle pourrait essayer de l'amadouer pour qu'elle fasse un vœu, mais Leeroy fut légèrement soulagé après la promesse de Louise.

- D'a..ccord. Je ne ferais pas de vœu. Je te le promets, avait-elle dit.

Au moins, elle lui avait promis. Il s'imaginait bien que la lycéenne ne pourra jamais briser une promesse qu'elle avait faite à lui.

- Si jamais tu as des questions encore sur ce qui se passe. J'y répondrais, mais cette fois, fais gaffe à ne pas crier que j'ai un gros serpent...

Lorsqu'il disait cette phrase, il avait bien évidemment une mine légèrement gênée par l'embarras que cela lui avait causée cet après-midi quand Louise l'avait crié.

- Tu crois...qu'on peut trouver un endroit où je peux me changer ? Je voudrais te montrer la robe...

Effectivement, Leeroy avait bien un endroit à proposer. S'il lui proposait, il aimerait bien d'ailleurs voir la réaction de la lycéenne, alors doucement, il lui répondit :

- Si, je voulais te demander si tu voulais venir chez moi. Tu pourras essayer ta robe, et si tu restes la soirée aussi, tu n'auras pas à croiser d'autres ombres au cas où.

Il pensait que c'était une bonne idée. Il pourra la protéger si elle venait chez lui. Néanmoins, il espérait que la jeune fille n'allait pas se faire de film à propos de cela. Cela lui était déjà arrivé, il avait simplement invité une jeune femme de sa promotion de biologie pour finir un travail de groupe, elle avait compris l'invitation tout autrement. Et pourtant, à la fac, il avait tenté de se faire une réputation de bosseur et qu'il ne faisait rien d'autre, quelqu'un qui ne s'intéressait ni à l'amour, ni au sexe. De toute façon, c'était le cas.

- Mais si tu ne veux pas, je ne sais pas vraiment où tu pourrais te changer. C'est un endroit plutôt compliqué à moins de rentrer encore une fois dans le centre commercial et te changer dans les toilettes.

Or se changer dans les toilettes ce n'était pas ce qu'il y avait de mieux. Au pire des cas, il pourrait s'agir des toilettes les plus sales de la ville. Leeroy n'aimait pas vraiment les toilettes publiques.

La jeune fille avait donc décidé d'accepter sa proposition. Il allait pouvoir s'occuper d'elle pour la soirée, par contre, elle ne voulait pas rester trop longtemps. Il pouvait comprendre aussi, elle devait habiter chez ses parents et Louise ne pouvait peut-être pas rester chez un jeune homme très tard. Ses parents pourraient être inquiets.

D'ailleurs, il espérait qu'elle ne s'imaginait pas trop de trucs, cela pour le mettre dans l'embarras et il ne serait comment s'expliquer. De toute façon, il avait précisé que c'était à cause des ombres, ne voulant pas non plus lui donner de faux espoirs.

- D'accord, tu pourras partir quand tu veux.

À ces mots, il commença donc à marcher en direction de son appartement et remit ses mains dans les poches. Il ne pensait pas que Louise veuille lui prendre les mains ou non tout comme tout à l'heure dans le centre commercial.

- Si tu pars quand tu veux, fais attention aux ombres tout de même. De toute façon, il y a des contractant un peu partout au final. Je ne pense pas que tu auras trop de mal.