Description:

On n'est pas trop tard dans la journée, je me suis baladée un peu, j'ai croisé des chats. Je me suis battue avec eux, mais j'ai sans problème dominer le combat. Après tout, je suis un chat magique désormais! Tout les chats se soumettront à moi un jour. Dans tout les cas, j'ai une petite fringale. J'ai pas envie de retourner au QG. Ca fait trop longtemps que j'y dors et j'ai besoin de liberté dans ma vie. Alors, j'ai décidé de passer la nuit en ville. Certes, il fait plutôt froid mais je peux toujours trouver un petit coin cosy où m'infiltrer. J'ouvre un Kekkai, casse une fenêtre et Hop, me voilà où je désire.

Mais avant de me trouver un lieu où dormir, il me faut manger. Voler, c'est bien et amusant, mais c'est risqué. Hors de question de me ramasser un coup de pied alors que je tente de voler le repas du soir d'une famille... Je vais donc tenter d'amadouer le passant avec ma douce frimousse et de lui soudoyer quelques morceaux... Je me demande si je peux tomber sur quelqu'un avec une glace... Non, il fait probablement trop froid.

Je me poste à un endroit stratégique, à la recherche d'une pauvre âme qui sera ma victime. Et là, j'en vois un! Jeune homme, visiblement seul, à l'air ordinaire. C'est la cible idéale pour une attaque miaulement et supplication. Peut-être que je pourrais lui fondre le coeur et il me donnera à manger! Je m'approche rapidement de l'individu, évitant le passage d'autres personnes. Je me met alors à ses côtés, marchant à son rythme.

- "Miaou" miaulais-je bien fort, espérant qu'il me regarde.

Et maintenant, je me frotte légèrement à ses jambes, ça marche à tout les coups!

Comme tous les autres étudiants du coin Gamaliel se rendait au centre commercial lorsqu’il avait besoin de faire des courses, se contenant généralement d’un peu de nourriture assez fade comme des pâtes ou de la viande peu chère. Cette fois, il avait décidé d’acheter un peu plus et s’était retrouvé à acheter sa viande chez le boucher sans vraiment savoir comment y choisir un morceau, mais en ressortant assez satisfait de ses emplettes. Il pouvait se le permettre étant donné qu’il avait donné un peu plus de cours particuliers ces derniers temps et que les événements récents laissaient supposer qu’il allait peut-être gagner un salaire. En cas de problèmes, restreindre son budget alloué aux loisirs restait possible puisque même s’il s’était mis à la peinture ces derniers mois il était à peu près sûr qu’il arriverait à s’en passer – et que son forfait internet lui permettrait de s’amuser suffisamment. Il n’en était tout de fois pas totalement sûr puisqu’il n’arrivait pas vraiment à imaginer le temps libre face auquel il allait se retrouver – même si celui-ci devait logiquement être réduit par son futur travail.

 Sortant du centre commercial, il frotta rapidement ses mains l’une contre l’autre avant de reprendre ses sacs à bout de bras. L’air se glaçait de plus en plus ces temps-ci, et il se demandait s’il allait devoir s’acheter des gants pour y faire face. La nuit dernière, il s’était mis à neiger et, même si la fine pellicule blanche s’était dissipée dès l’arrivée du matin, la baisse des températures pouvait laisser présager un peu plus de neige les jours à venir. Pendant qu’il se demandait si sa garde-robe avait de quoi le protéger de l’hiver et du début du printemps si celui-ci s’avérait rude, l’étudiant fut tiré de ses esprits par un simple miaulement. Naturellement il s’arrêta, laissant tous ces petits soucis derrière lui pendant que sa conscience décidait de chercher l’origine de ce son. Il appréciait les chats alors, s’il y en avait un près de lui, il voulait essayer de l’approcher un petit peu. L’hiver devait être bien compliqués pour eux alors ils méritaient un peu de réconfort.

 Gamaliel n’eut pas à chercher bien longtemps : le petit animal était déjà à ses pieds, se frottant à ses jambes. Ce qui, naturellement, provoqua chez lui cet émoi particulier qui résulte du bonheur de recevoir l’attention d’un animal sans l’avoir préalablement attiré à la sensation quelque peu étrange qu’il ne fallait vraiment pas se mettre dans cet état pour ce qui n’était, justement, rien d’autre qu’un animal. Mais les chats régnaient suprêmes sur le cœur des hommes alors il repoussa toute pensée négative et s’accroupit en douceur près du chat, veillant à ne pas trop l’effrayer, puis tendit sa main de façon un peu hésitante, cherchant s’il pouvait faire une caresse à l’animal ou si c’était trop tôt pour le félin. Après tout, même s’il se frottait contre vos jambes, un chat restait un chat.

 « -Salut, toi. »

 Gamaliel n’était qu’un être humain banal. Et, comme eux, rencontrer un chat dans la rue justifiait le fait de s’adresser à celui-ci même s’il ne pouvait pas vous comprendre. C’était un comportement idiot – le jeune homme en avait conscience – mais également une manière tout à fait normal de réagir à l’apparition d’un petit être félin alors il se le permettait. Il aurait même été plus étrange de ne pas céder face à cette boule de fourrure noire. Un chat noir était porteur de malheur, mais de telles superstitions ne supprimaient pas le désir de faire lui faire une caresse. Surtout que son poil avait l’air doux et soyeux, bien entretenu en somme. Rien à voir avec un pelage un peu rêche moins agréable au toucher.

Bingo! La technique du petit chat affamé marche à chaque fois! Maintenant, il faut que je vois jusqu'à où je peux retirer des trucs à ce jeune homme. Je ne vais pas non plus voler tout ses sacs, et même je ne vais rien voler du tout. Il a l'air gentil, il me donnera des trucs.

Mais je dois me retenir de rire en imaginant sa tête si je lui répondais quelque chose comme 'Salut Mec, bien ou bien' tout en lui tapant dans la cuisse... Faut vraiment pas que je sois trop tenté, je risque de me prendre pour Kyu à ce rythme, en tant que chat parlant! Je m'assied et le regarde, ronronnant normalement. Je lui fais un regard de pauvre chat qui est vraiment trop triste.

- "Miaou"

Je miaule aussi tristement que possible, comme si on venait de me voler le poisson que je convoitais depuis des années. Avec ça, obligé qu'il me pense solitaire... Ce qui n'est pas si faux. Après tout, pas de collier, rien, je suis une rebelle sans maison, officiellement. Pour lui montrer que je suis gentille et pas sauvage du tout, je lui lèche gentiment la main avant d'aller voir ce qu'il y a dans les sacs. Avec un peu de chance, il va comprendre le message!

Gamaliel ne savait toujours pas s’il pouvait ou non établir le contact avec le petit animal, et se retrouva donc à ne pas terminer son geste, le suspendant avant de commettre l’irréparable – faire fuir la bête par un contact un peu trop brusque. De fait ce fut le chat qui prit l’initiative, enchaînant les actions successives pour faire fondre toute résistance de la part de l’étudiant. Regard empli de tristesse – d’après ce qu’il pouvait comprendre, donc ça n’avait pas nécessairement valeur de vérité – et miaulement qu’il pensait être quémandant, sans pour autant savoir quoi suffirent pour le convaincre d’aider l’animal. Que sa main soit léchée par le félin n’était qu’une cerise sur le gâteau, toute volonté de résister à celui-ci ayant déjà disparue des mouvements de l’étudiant.

 L’étudiant n’y connaissait pas grand-chose aux êtres félins, n’ayant pas vraiment eu la possibilité d’en côtoyer beaucoup au cours de sa vie – même s’il savait ce qu’ils aimaient – alors il ne s’aperçut pas le moins du monde que l’individu devant lui était relativement bien nourri – et arrivait sans doute à se débrouiller seul. Pour lui, il se trouvait face à un pauvre animal sans grande défense contre l’hiver, qui peinait à trouver de la nourriture et un coin chaud ou dormir. Après tout, un chat qui vivait dans une maison ne s’aventurait généralement pas au dehors sans qu’on lui ait mis un collier et tous les animaux avaient du mal à passer l’hiver, c’était chose bien connue.

 Dès que le chat s’approcha un peu trop près de ses sacs, le jeune homme l’arrêta en risquant une caresse, non pas pour qu’il n’aille pas voir ce qui était dedans mais plutôt pour que lui, Gamaliel, puisse y accéder de manière à lui donner un peu de nourriture. Ce faisant, il ne put s’empêcher de lâcher un injonction demandant à l’animal d’attendre – ce qui ne servait à rien du tout, il faut bien l’admettre.

« - Attends, je te sors quelque chose. Tu as faim, c’est ça ? »

 Il n’eut pas à fouiller trop longtemps avant de tomber sur la viande qu’il venait d’acheter – et qui sortait tout droit de chez le boucher pour se retrouver dans le ventre d’un chat. Entrouvrant légèrement le paquet, il arracha un petit bout de viande qui ne présentait pas trop de résistance et le tandis vers l’animal en se demandant ce que celui-ci allait faire. Devait-il le poser ou pouvait-il le garder dans la main jusqu’à ce qu’il l’attrape ? Finalement il se décida à faire balancer légèrement le morceau de viande tout en bougeant un peu la main, de manière à ce qu’il puisse le faire tomber d’un coup de patte. Et si, par hasard, cela lui faisait peur, il n’aurait qu’à le mettre à même le sol – en espérant que le chat ne se soit pas enfui.

Hahaha, je le vois dans son regard qu'il ne veut que mon bien. Maintenant, allons voir ces sac... Hey! D'où tu me pousse humain? Ne vois tu pas que je suis curieuse et affamée? Tu me brises le coeur, vraiment. Mais je suis sage, je n'insiste pas et reste donc assise. Peut-être qu'il veut pas que je fouille car il a des trucs compromettant dedans? Mince, ça me donne encore plus envie de voir...

Depuis que je passe autant de temps avec les Seraphs, c'est de plus en plus dur de ne pas répondre à la question de quelqu'un. Mes amis et collègues savent ce que je suis, et n'en sont pas surpris. On peut discuter tranquillement. Mais faut que je reste absolument normale, pour un chat, devant un humain. Alors je réprime mon envie de hocher la tête.

- "Miaou"

Parfait, moi qui croyait qu'il refuserait de me donner quoique ce soit, je le vois sortir ce qui semblait être un bon morceau de viande. Miam, j'en salive déjà. Je le vois agiter un peu. Bon, c'est leur du spectacle pour mériter ma nourriture. Je donne un petit coup de patte bien agile puis dévore rapidement la viande, sans m'enquiquiner à renifler pendant vingt ans comme font mes autres congénères. Mais pour la forme, je ronronne pour montrer à mon cher humain que j'apprécie. Et c'est vrai que j'apprécie. C'est pas tout les jours qu'on tombe sur de la bonne viande.

Une fois le morceau terminé, je regarde l'humain dans les yeux.

- "Miaou!"

Je miaule avec énergie avant de me frotter à nouveau aux jambes. Voyons voir ce que je peux soutirer encore au jeune homme?

L’animal n’était apparemment pas craintif – en même temps il s’était frotté contre ses jambes, était venu le voir, et recevait un morceau de viande : que des bénéfices – donc les craintes de Gamaliel se révélèrent infondées et finirent par commencer à disparaître. À peine le morceau de viande fut-il arraché d’un mouvement précis et efficace – les chats étaient vraiment des chasseurs – qu’il se faisait engloutir rapidement par l’estomac vorace du félin. L’étudiant aurait cru que celui-ci mettrait un peu plus longtemps avant de dévorer son dû mais visiblement, ce n’était pas le cas. Il en déduit donc qu’il était vraiment affamé et n’avait pas du mangé depuis un jour ou deux – ou peut-être juste depuis la matinée – pour réagir comme ça.

 Donner un autre morceau à l’animal n’était plus une possibilité à ce stade, mais une nécessité. Surtout en le voyant réclamer encore et encore un peu plus de nourriture, de quoi se remplir la panse pour une journée – et repartir chasser le lendemain ? Il aimait bien les teintes de ses yeux, le jaune et le bleu se complétant plutôt bien – il n’allait tout de même pas demander du violet.  C’était une chose à laquelle il n’aurait probablement jamais prêté attention avant de s’être mis à la peinture. Même s’il ne parvenait pas vraiment à commencer une activité qui soit pérenne, chacune d’entre elle ouvrait un peu son monde – et du coup lui servait à quelque chose.

 Il risqua quelques gratouilles au niveau de la tête du félin lorsqu’il se frotta à ses jambes – il était difficile de résister. Pendant ce temps, il essayait tant bien que mal de couper un peu plus de viande pour le chat d’une main – ce qui lui demanda tout de même quelques essais, puisqu’il le faisait de sa main gauche alors qu’il était droitier. Finalement, il arrêta de gratouiller avec le chat et lui tendit un second morceau de viande, un peu plus gros et un peu plus goûteux que le précédent – il se demandait combien il serait capable d’avaler.

« - Je me demande si… » souffla-t-il, légèrement inquiet.

 Malgré ses maigres connaissances en animaux de compagnies, il songeait à l’hiver. Il n’avait jamais eu à vivre dehors l’hiver, ni à chercher de la nourriture en chassant ou en la quémandant. Ce qui était normal pour un être humain mais l’empêchait d’envisager correctement le quotidien d’un animal errant et les potentialités que contenaient son avenir.  Était-il nécessaire de s’occuper de ces questions délicates et de prendre les devants en l’emmenant voir un vétérinaire, un refuge, en lui offrant un toit pour l’hiver ou quelque chose comme ça ? Il ne savait pas vraiment ce qu’il était supposé faire face à un tel animal. Après tout, c’était bien la première fois qu’une telle aventure lui arrivait. Pendant ce temps, sa main venait machinalement gratouiller un peu plus la boule de poils.

Je me lèche les babines, impatiente de voir ce que je peux récupérer. Je crois que c'est bien un des inconnus les plus prolifiques sur qui il m'a été donné de tomber ces derniers temps. On me donne généralement un petit morceau ou simplement un câlin, mais rien de plus. Parfois on me chasse, mais là, j'ai touché le gros lot... Est-ce que j'arriverai à pousser le vice jusqu'au bout et squatter chez lui? Ca fait longtemps que je n'ai pas envahi le lit de quelqu'un ou que je n'ai pas mis mes poils partout. Le lit de Lenna est très bien, mais vu qu'elle n’est pas là souvent, je n'ai pas le petit plaisir de dormir avec quelqu'un...

Comment faire comprendre à un pauvre humain qu'il devrait me prendre chez lui? Tout en réfléchissant, je reçois avec plaisir les caresses. Et, que vois-je, serait-il entrain de me nourrir à nouveau?! Pour peu, je lui dirais que je l'aime. Et en plus, il a l'air de réfléchir à ce qu'il faut faire. Je garde le morceau de viande en bouche, sans le manger, et je hoche la tête.

Je sais que ce n'était pas très malin de ma part de hocher la tête... Mais c'est dur de rester toujours dans la peau d'un chat. Mince, j'aimerais pas qu'il prenne peur... Avec un peu de chance, il n'y fera pas attention.

- "Miaou!" dis-je, gardant toujours le morceau de viande en bouche.

Puis, j'avance un peu et me retourne avant de me rasseoir en regardant l'humain. Faîtes qu'il comprenne!

Gamaliel hésitait vraiment. Il savait qu’il faisait froid l’hiver et qu’il était difficile pour un chat errant de se nourrir à cette époque de l’année, donc il était enclin à faire quelque chose pour aider l’animal. Ne serait-ce que lui donner un toit pour la nuit en le laissant s’en aller le lendemain s’il le désirait et revenir quand le chat en aurait l’envie – si cette envie survenait à un moment ou un autre. Mais il n’était pas vraiment sûr de pouvoir arriver à une telle situation sans faire fuir le félin. Et une fuite signifierait qu’il ne serait pas en mesure de lui donner un peu plus de nourriture ou de caresses, donc d’attention. Et il n’avait pas vraiment envie de laisser le chat repartir sans lui donner un peu plus de nourriture.

 L’étudiant n’étant pas aveugle, il finit par s’apercevoir du comportement un peu bizarre du petit être, qui ne mangeait visiblement pas le morceau de viande, le gardant dans la gueule à la place. Et qui venait de hocher la tête, mais il s’agissait surement plus d’un hasard qu’autre chose : tout le monde savait que les chats ne hochaient pas la tête pour marquer leur approbation ou communiquer avec des humains. À la place, il faisait des trucs de chats. Il avait dû rêver. Ou, en tout cas, c’est ce qu’il aurait cru si le félin ne s’était pas mis à avancer avant de le regarder avec insistance comme pour l’inciter à le suivre et à se déplacer.

« - Tu es vraiment un drôle de chat. » marmonna-t-il dans sa barbe – mais sans doute suffisamment fort pour les oreilles d’un félin – avant de se rapprocher de lui.

 Gamaliel prit son sac de provision, y rangeant finalement la nourriture qu’il avait sorti et se mit à réfléchir à la manière dont il pouvait porter l’animal – parce qu’il fallait qu’il le porte s’il voulait l’emmener jusque chez lui. Ayant finalement réussi à trouver une manière de le soulever pour le porter alors qu’il avait une main d’encombrée, il se pencha sur le chat en lui souriant. Et en espérant vraiment qu’il n’allait pas prendre peur.

« - Ne bouge pas et tu dormiras au chaud ce soir. » Lui souffla-t-il vainement – mais les chats étaient faits pour qu’on leur parle ou qu’on leur confie des secrets, surtout lorsque l’on n’était pas habitués à les fréquenter.

 Il tenta donc de soulever calmement l’animal pour qu’il puisse se caler comme il le souhaitait entre ses bras. Priant pour qu’il ne lâche pas le morceau de viande dans le cas où il s’enfuirait.

Mince, je sais que je suis pas prudente. Mais c'est pas simple d'être une personne intelligente dans le corps d'un chat... Ne pas parler, ne pas agir étrangement. Et puis flute, de toute façon il pensera rêver et n'imaginera probablement jamais que je suis une Seraph, créature magique et tout le blabla. Et, au pire... Je peux appeler Kyu non? Je crois que ça fonctionne comme ça, je l'appelle et pouf, il le transforme? Je sais que pour moi, il est apparu seul, mais je crois que d'autre, c'était pas le cas.

Je m'arrête alors que l'humain s'approche de moi. Que veut-il? A-t'il compris ce que je désire? Merci Seigneur!

- "Miaou"

Maintenant, je laisse l'humain s'amuser à me porter. Mais je ne suis pas cruelle, je l'aide même en me mettant bien, pour éviter qu'il ne s'empêtre avec tout ce qu'il portait. Alors qu'il avance, j'attaque le morceau de viande, le dévorant. Miam, qu'il est bon... A ce rythme, il va devenir mon humain préféré. Une fois le morceau de viande avalé, je m'étends un peu pour lui lécher la joue, les humains ils aiment les signes d'affections. Et ce soir, je vais bien m'amuser dans une nouvelle batisse. Je me demande bien ce que cet humain fait dans la vie...

[Je pense que l'on devrait changer de sujet, pour arriver à l'appart non? ]

L’animal ne protesta pas et se laissa faire, à la surprise de l’étudiant qui pensait tout de même qu’il y avait un peu plus de chances pour que celui-ci s’enfuie. Mais il ne connaissait après tout pas les chats donc il se pouvait tout simplement qu’il en ait une vision très erronée. Un chat errant dans les rues de Palema n’était pas nécessairement craintif. Vu que des humains se déplaçaient tous les jours dans la ville, le félin pouvait s’être habitué à leur présence. Peut-être même était-il un ancien animal domestique ? Gamaliel n’avait pas moyen d’inventer le moindre indice pour répondre à ses questions, mais cela n’avait pas grande importance à ses yeux vu le résultat auquel il était arrivé. Restait à espérer que le trajet se déroulerait bien.

 Bien installé dans ses bras, le chat ne bougeait pas trop, semblant être à l’aise, ce qui avait l’avantage de ne pas déstabiliser Gamaliel qui était tout de même bien encombré. Un accident aurait été bien vite arrivé donc il était reconnaissant du fait que l’animal ne soit pas trop curieux pour le moment, à renifler son visage et à essayer de lui marcher dessus pour voir ce qu’il pouvait faire. D’ailleurs, il mange même son morceau de viande relativement proprement, sans se contorsionner ni jouer avec. Tous les chats font-ils cela ? Sans doute pas. Il avait eu de la chance d’être tombé sur celui-là. Il était même affectueux au point de lui lécher un peu la joue alors le jeune homme était tout bonnement aux anges.

 Le trajet jusqu’à l’appartement de Gamaliel n’était pas long, une dizaine de minutes tout au plus. Il l’avait choisi de manière à être bien situé, ce qui fît qu’il y arriva sans grand soucis – et avec le chat en bon état. Il n’y avait plus vraiment qu’à entrer dans le bâtiment, en ouvrant la porte puis à monter à l’étage.


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