Le temps se dégageait et extirpait de plus en plus l'étudiant de sa voiture. Portant une chemise noire cintrée par dessus un t-shirt chaud et un jean tout à fait classique, Ethan profitait d'une journée où il commençait tardivement les cours pour aller à l'école à pieds, histoire de se réveiller de sa courte nuit de sommeil après de longues heures à servir toutes sortes de cocktails. Jetant un coup d’œil à sa montre, il constata qu'il avait largement le temps de prendre la route d'un parc qui lui ferait faire un petit détour respirant de nature.

Il entra dans l'enceinte d'un parc dans lequel se trouvait une petite esplanade circulaire en hauteur où un café se trouvait à la périphérie de cette dernière, à l’opposé de l'escalier que le jeune barman empruntait pour se rendre dans la rue juste après ce bistro.

Écoutant le vent et les sons si rares qu'offraient le petit bout de nature dans cet espace, Ethan n'avait pas réalisé en premier ordre ce qui se déroulait devant le lui. Une forme sombre se détacha d'une forme brillante sur un magnifique dos féminin revêtu d'une chemise légère cintrée à carreau. Les mains fébriles de la femme se joignaient alors qu'Ethan accommodait enfin sa vision sur l'objet du cri d'une mère tenant son enfant. Ce n'est qu'à ce moment qu'il fut arraché de sa rêverie face à une femme pointant une arme de poing à répétition semi-automatique et vociférant des menaces de mort et de haine à chaque personne devant elle.

Le yeux d'Ethan doublèrent de volume et sa bouche s'ouvra légèrement face à son incompréhension, mais également face à son statut de spectateur vu qu'il était à moins de six mètres de cette pauvre femme qui semblait plus au bout de sa vie que dans la capacité d'en prendre une autre.

Les personnes autour de cette pauvre femme étaient figés, comme s'ils n'avaient pas les connexions neuronales nécessaire pour comprendre que prendre leur jambes à leur cous était la solution la plus logique. Ethan quant à lui se trouva immobilisé, un pied sur l'esplanade, l'autre sur la marche précédente. Ses mains collés dans ses poches refusaient de bouger. Le femme armée s'affairait à menacer les passants sans pour autant avancer vers eux, faisant du sur place. Le jeune homme prit la décision d'intervenir. Il réussit à trouver le courage nécessaire et, sortant les mains de ses poches, avança d'un pas feutré. Le but était d'approcher suffisamment pour briser une barrière avec la personne et tenter de la raisonner. Ethan avait un souffle long mais de plus en plus fébrile. Une femme accroupie, son enfant entre les bras, eut le malheur de commercer à pleurer non silencieusement. Elle se trouvait à la droite du "forcené".

Le bras armé décrivit un cercle vers cette faible créature. C'est à ce moment que l'ancien judoka perdit tout sens humain et se retrouva à fonctionner comme une machine. Dés que le mouvement commença, les yeux d'Ethan trouvèrent le moment où la trajectoire de tir de l'arme ne toucherait personne. Poussé par une force inconnu, Ethan bondit sur le bras au pouvoir divin de mort.

Sa main gauche bloqua le coude et sa main droite le poignet. Les yeux de l'enragée plongèrent dans ceux vide du barman. Sa main gauche glissa et remonta jusqu'au col de la chemise rayée. Le tibia gauche d'Ethan faucha violemment la jambe de cette femme tandis qu'il tirait vers le bas son buste. Sa main droite faisait tout pour garder l'arme dans cette direction non dangereuse.

Elle tomba au sol fortement, alors qu'il s''empressa de tourner l'arme vers elle avec ses deux mains. Cette technique pouvait casser le poignet du malheureux qui la subissait s'il ne lâchait pas. Mais elle lâcha prise, et le combattant, l'arme en main collé à sa poitrine, canon dirigé vers le corps au sol, recula de deux pas.

Ethan respirait fortement. Il avait puisé dans toute ses forces pour ne pas louper son coup et qu'il n'y ait pas de blessé, ou pire. Il reprenait conscience de ce qui lui servait de cerveau. Il était plus que satisfait et rassuré que tant d'année d’entraînement ne se soit pas envolé plus qu'il ne l'imaginait. La probabilité qu'il réussisse ce mouvement était quasi impossible selon lui. Mais il l'avait fait.

Soudainement, il se rendit compte d'une chose. En plein milieu de son champ de vision, entre ses deux bras à moitié tendu, se trouvait une pistolet noir, probablement chargé, probablement armé... La confiance en lui qu'il n'avait déjà plus explosa en mille débris. Ses mains tremblèrent d'un frissons de peur et de d'angoisse.

Elle commençait à se relever assez chaotiquement.

« Reste à terre, lui intima Ethan. S'il te plaît » Sa voix trembla.

En continuant de se dresser, elle passa sa main dans son dos et en sortie une lame grise de cuisine.

« Nan … Stop … A-Arrête p****n ! Allonge toi bordel ! » L'arme se dressa vers elle, elle qui ne semblait pas vouloir s'arrêter.

La lame recula avec le bras de cette inconnue qui poussa sur ses jambes en direction du jeune barman. Le visage crispé et les yeux enflammés d'une rage et d'un détresse sans nom furent les dernières choses qu'Ethan put voir avant que tout son corps ne se contracte.

[1 :Jusqu'à enrayement
2: 2 tirs, Ethan indemne.
3-4: 3tirs, Ethan blessé.
5-6: Incapable de tirer. Ethan gravement blessé.]

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'Dé classique' :

Le doigt d'Ethan ne quitta pas le corps du pistolet. Comme s'il se refusa à tirer alors que cet index se  contractait par un réflexe mortel inexpliqué. Ça n'aurait pourtant pas été si compliqué de le faire glisser vers le bas pour enfoncer la queue de détente en arrière. Tirer sur une femme à moins de 5 mètres était-il si difficile ?

Le canon droit sur le buste chemisé, l'arme s'inclina au contact de la poitrine avançant vers le corps de l'étudiant. Les bras tendus d'Ethan se plièrent à mesure que la femme les poussaient de tout son corps. Alors que le visage de la femme dépassait par la gauche celui de l'étudiant, le corps entier d'Ethan se contracta sans qu'il se rende bien compte de pourquoi. La douleur arriva doucement, puis pleinement d'un coup. Alors que ses muscles abdominaux se resserraient autour de la lame, ses mains tremblèrent et laissèrent échapper l'arme à feu.
Le bras droit de son agresseur lui enveloppa la nuque. Le plus douloureux ne fut pas le deuxième coup mais la première sortie du corps étranger de son abdomens.

Le jeune garçons était inondé de sentiments et de sensation. Effrayé de perdre la vie, incompréhension du geste, pourquoi s'était-il interposé, mais surtout pourquoi son corps se contractait et donc augmentait la déchirure des tissus alors qu'il avait déjà mal, tout ceci s'embrouillait dans la boite crânienne du jeune barman. La répétition des coups de couteau de son ventre l'assommait de plus en plus. Il réussi a dévier un coup se qui lui valu une légère coupure sur l'avant bras, rien a voir comparé aux cinquième coups de couteau qu'il prit.

Ne tenant plus alors sur ses jambes il tomba en arrière malgré l'étreinte de la personne déterminé à le tuer. Mourir, vivre, saigner, tuer, détruire, éventrer, massacrer, qu'était ses notions tandis qu'à moitié inconscient le regard flou de l’étudiant se perdait dans ce ciel de mi-saison.

C'est alors qu'une voix tenta de le ramener à lui ce qui n'eut pour effet que de faire étouffer dans son propre sang le jeune homme. Ce qu'il restait de ses abdos se contractèrent pour expulser le sang accumulé dans la trachée d'Ethan. C'est en voyant la giclé de son propre fluide vitale que le jeune garçon reprit pleine conscience de la situation. Son souffle gras et saccadé se parsemait de spasmes pour libérer ses voies respiratoires.

*Nan... Qui va s'occuper de Sarah... Je dois me... relever... Sarah … Aller Ethan...de ... debout...* Son esprit ne pensait qu'à son objectif vital : sauver sa sœur de sa maladie.

Plaqué au sol et se débattant contre sa douleur, Ethan se vidait peu à peu de son sang tandis qu'une personne s'affairait au dessus de lui.