Le Pont-Qui-Penche:

Suis-je faible d'esprit ? 

La question me vient à l'esprit, alors que je marche sur la voie piétonne du pont. A ma gauche, une barrière me séparant de la piste cyclable, tandis qu'à ma droite se dresse un grillage pour éviter tout malheureux incident. Il est tard, très tard. La circulation des véhicules est quasi-nulle et aucun piéton ne se trouve à l'horizon. J'arrive au milieu de l'imposant pont, et m'arrête pour regarder ce qui m'attend derrière la grille. Le paysage est impressionnant, je ne vois que la lune, la mer et l'incommensurable vide qui les sépare.

Appuyé sur la barrière de sécurité, je prends quelques instants de réflexion. Dans beaucoup d'articles, de nombreuses personnes décrivent les pires criminels comme des faibles d'esprit. Mais qu'en est-il des suicidaires ? Je suis faible, c'est vrai... ou du moins je ne suis pas assez fort pour surmonter ma situation actuelle. Et malgré, l’optimisme et le courage artificiel que pouvait me procurer l'alcool, je ne me sens plus capable d'endurer cette existence.

Néanmoins, je crains ce qui allait arriver et ne trouve pas l'énergie et le cran d'escalader cette grille. C'est alors que me viennent les mots de ma grand-mère :

« La mort fait partie des seules choses qui réunissent les hommes : notre amour pour la vie et notre peur de la mort. Craindre la mort est naturel car cela signifie craindre l’inconnu. Et tout le monde craint l’inconnu. »

Elle avait tout à fait raison. A cet instant, ce qui me paralyse n'est ni plus ni moins que la peur de mourir. Et pour cela, j'admire la force et le courage des gens qui ont franchi le pas de leur plein gré.

Je sens un vent glacial sur ma nuque tandis que je repense aux événements de ma vie à Palema. La mort de Marysa. La folie de Sarah Garner. Les moments de solitude. Avec un pincement au cœur, je me remémore la lettre de Marysa :

« Mon cher Peter,

Ne crains jamais ce à quoi tu seras confronté. Car je serai avec toi comme je l’ai toujours été. Et lorsque le moment sera venu, nous partagerons nos aventures, de l'autre côté. 

Je t’aime. »

« Marysa, es-tu avec moi en ce moment ? » 

Je ne crois pas aux esprits mais aujourd'hui, c'est différent. Il fallait que je garde cette impression d'accompagnement pour surmonter la peur. Avec un élan de volonté, je commence mon escalade de la grille me séparant du vide.

[HRP: Edit pour changer le temps de narration au présent]

Il existait à Palema, un homme du nom de Terry Shinestone. Ce dernier était un homme d'affaire qui venait de reprendre une bijouterie du Quartier Sud. Il était également fiancé avec une belle jeune femme. Pourtant, suite à un malheureux événement, son affaire coula et sa fiancée le quitta. Puis, du jour au lendemain, il disparut. Pourtant, Terry était là, dans une voiture traversant le Pont Qui Penche. Mais était-ce réellement Terry Shinestone, l'ancien homme d'affaire et bijoutier qui conduisait cette voiture ?

J'ai prit tout mon temps pour obtenir ce visage, le faisant disparaître en priorité, socialement, puis finalement physiquement. Je garde cet homme aux alentours de la ville. Aujourd'hui, j'en ai besoin pour une simple affaire d'argent. L'homme avait des relations dans une entreprise moyenne à Palema. J'ai pour ainsi dire, l'intention de les escroquer en utilisant ce jeune homme du nom de Terry. Pourtant, en chemin, je remarque quelque chose qui m'interpelle, un homme qui marche sur la voix piétonne accompagnée de ce que je crois être...une ombre ? Je ne suis guère sûre...

Une fois le pont franchi, je me hâte pour me garer et emprunter la voix piétonne. A ma gauche se trouvait un grillage, qui normalement empêchait des accidents pour ainsi dire, involontaires. Néanmoins, certainement que cela ne serait pas suffisant si l'homme que j'ai aperçu voulait se suicider. Ce fut tellement bref que je ne suis même pas sûre d'avoir belle et bien vue cette ombre... Peut-être était-ce mon imagination ? Dans tout les cas, alors que je marchais hâtivement, je distingue finalement de loin l'homme commencer à monter sur le grillage, et sur son dos, une ombre. Il ne m'en faut guère plus pour que j'ouvre un Kekkaï et invoque mon arme.

Tout comme je l'ai remarqué, l'ombre me remarque également, son hôte ayant disparut, elle ne tarde pas à venir à ma rencontre. Ma rapière est prête à la rencontrer également. Dansons.


[HRP: Ombre niv 4]

Pompidou courait autours de moi avec un entrain candide. C'est un spectacle assez banal, le même refrain qui commence à être entonné a chaque fois que viens le temps de la promenade quotidienne. C'est étrange de voir un chien de combat gambader aux alentour de moi comme un enfant, sursauter a chaque tressaillement de branche trop violent et revenir en chouinant et en mendiants des caresses.
J'envie presque cette capacité qu'ont les animaux à ne pas se poser de questions.

Je passe à travers le pont, histoire de rejoindre les abords de la plage. Lieu dans lequel mon van traîne maintenant depuis quelques jours en toute illégalité. Je hausse mentalement les épaule en pensant à ce que je risque si quelqu'un a la bonne idée de prévenir les flics. Ce n'est pas comme si je vivais comme ça depuis... Depuis combien de temps déjà ? Au moins 5 mois il me semble. D'ailleurs, faudrait que je décampe de la ville dans quelques semaines maximum. La concurrence des gangs est rude, et il n'y a finalement trop peu de place pour que je puisse m'amuser à vendre discrètement sans attirer l'attention.

J'ai a peine traversé les docks que le vent charrie des odeurs portuaires désagréables. Alors, je laisse mon esprit vagabonder pendant cette traversée qui s'annonce longue. Mes yeux se perdent dans l’horizon comme pour mieux oublier les bruits de moteurs.

« Marysa, es-tu avec moi en ce moment ? » 

J'ai l'impression que ce n'est qu'un murmure dans le boucan routier. Délaissant le paysage quadrillé de ces murs de grilles, mes yeux convergent vers la provenanc de ce son. Un homme que je viens de dépasser, presque sans m'en rendre compte. J’ai pas vraiment le temps d’apprécier l'auteur de ces mots que je vois sa silhouette proche en train de grimper sur le rebord.

J'ai bien compris les intentions du type. Pas besoin de vous faire un dessin. J'aurais pu ne rien faire. Me mettre des œillères, rester dans ma zone de confort et poursuivre ma route en chérissant la simplicité de ma vie.
Mais je suis peut-être trop stupide pour le faire.

« Nan, moi c'est Luna »

Ton détendu, proche de la blague. Probablement l'exact opposé de mon état d'esprit en ce moment. Je sais pas quoi faire dans ces conditions. Quels mots dire ? Que faire ? Argh... Trop de questions se bousculent dans mon crane. Alors dans le doute je continue sur ma lancé. Rester légère. Une manière comme une autre de désamorcer le drame de la situation.

« Sinon il me reste des bières fraîches au frigo. Ca te tente ? Aux dernières nouvelles t'es pas a deux heures près, nan ? »

Je touche légèrement sa jambe. Prête à m'accrocher et à maintenir de tout mon poids l'homme grâce a mes deux amis. J'ai nommé la gravité et mes tissus adipeux .

"Mon vieux, essaie de rester du bon coté de la barrière. Sinon j'appelle Donald Trump. "

Je commence mon escalade mais le doute persiste.

A vrai dire, franchir la grille est loin d'être simple, c'est même très désagréable. Je peinais à trouver un point d'appui pour mon pied droit lorsqu'une voix aimable retentit :

« Nan, moi c'est Luna »

Ce n'était pas dans ma tête, cette voix venait de ma gauche. Je tourne la tête et croise avec stupeur le regard d'une jeune fille. D'où sort-elle ? Il y a quelques minutes, j'étais pratiquement sûr d''être seul sur cette voie piétonne. Son apparition était aussi surprenante que son look. Vêtements miteux et déchirés, bras droit tatoué d'un crâne entouré de fleurs, cheveux mi-courts et bleus dépassant  de son bonnet.Visiblement, cette fille m'a tout l'air d'être une punk,,, ou un truc du genre. Sidéré par la soudaineté de la situation et par l'air dégagé qu'elle arborait je ne trouvais mon mot à dire.

« - Sinon il me reste des bières fraîches au frigo. Ça te tente ? Aux dernières nouvelles t'es pas a deux heures près, nan ? 

- H-Hein ? Heu... Non, merci j'ai déjà assez bu. »

Je me détourne de la fille pour faire face à la grille. J'y étais presque. J'avais presque eu les couilles de le faire. Il n'est pas encore trop tard. Il fallait juste que je me concentre, que je retrouve la forte conviction que j'avais. Pour que je me sente fort et prêt. Ce moment était à moi, et à moi seul. Personne n'aurait dû me déranger. Je ferme les yeux un bref instant avant de sentir un contact sur ma jambe gauche. La fille s'était rapproché et avait maintenant une main sur ma jambe.

« Mon vieux, essaie de rester du bon coté de la barrière. Sinon j'appelle Donald Trump. »

Appeler Donald Trump ? Était-elle sérieuse ? Bien que l'homme me répugne, l'idée de le voir en chair et en os me paraît tentante. Je me suis toujours demandé ce que ferait un bougre comme lui face à une personne dans le besoin... Comment réagirait-il ? Serait-il honnête ou embellirait-il son image ? Tandis qu'une légère brise me caresse avec douceur le visage, je prends une profonde inspiration. Non, je ne suis pas venu ici pour m'interroger sur psychologie du bonhomme Trump.  Bien que mes mains commencent à crier douleur à force de supporter mon poids, je reste fermement accroché à la grille, sans bouger. L'escalade de la grille m'a l'air bien plus difficile que prévu...

« Appelle-le si tu veux. J'ai besoin de ... me concentrer. »

« Appelle-le si tu veux. J'ai besoin de ... me concentrer. »

Bon, le mec avait probablement quelques grammes dans le sang. Sinon, il aurait probablement compris la finesse incroyable de mon humour. Bon comment réagir en pareille situation ?
Si j'agrippe la jambe, y'a à fort a parier que le tissu cède et se déchire ou que le pantalon glisse. Je suis pas encore assez cruelle pour obliger un mec noyé à être repêché cul nu.

« Écoute mec, je me vois mal te stalker jusqu'à la fin de ta vie pour être sur que tu te suicides pas au cours de celle ci. Je te demande pas d'abandonner l'idée mec. Je te demande de causer quelques minutes, histoire de prendre du recul sur ce que t'es en train de faire. »

En disant ça, je libère Pompidou de sa laisse. Puis avec le fil de cette dernière je fais plusieurs fois de tour de sa cheville pour l’immobiliser. Quand c'est fait, je complète le tableau par un super double nœud. Mais c'est de la mauvaise cam' cette laisse et je suis sûr qu'elle va céder si je tire comme une dingue.

« j'veux dire, dans l’immédiat t'as rien qui te retient de faire ça plus tard. Alors dit moi mec ce qui va pas »

En disant ça, j'avais saisis le nœud a sa cheville. Immobilisant l'homme dans son ascension du grillage

« Écoute mec, je me vois mal te stalker jusqu'à la fin de ta vie pour être sur que tu te suicides pas au cours de celle ci. Je te demande pas d'abandonner l'idée mec. Je te demande de causer quelques minutes, histoire de prendre du recul sur ce que t'es en train de faire. »

Manifestement, cette fille était très loin de vouloir lâcher l'affaire. Pire, elle souhaitait discuter de mes problèmes. A mes yeux, il n'y a pas pire sujet de discussion, surtout auprès d'une inconnue. A vrai dire, j'aurais même préféré débattre sur les courses de chevaux avec Donald Trump plutôt que d'en arriver là. Ignorant complètement sa réponse, je sens ma jambe gauche glisser légèrement tandis que je m'efforce à appuyer mon pied droit sur la grille. Je m'apprêtais à faire agripper ma main droite plus en hauteur lorsqu'un aboiement tonnant me fit sursauter.

Un chien se tenait à ma droite... et pas un petit. Je ne suis pas un fin connaisseur en chien mais il me semble bien que j'ai un molosse surgi de nulle part devant mes yeux. Tandis que le clebs continuait à aboyer et que je me demandais comment cette seconde apparition  a pu surgir sans que je ne m'en rende compte, je sentis un resserrement au niveau de mon pied gauche. La fille était en train d'achever d'attacher mon pied à la grille... avec la laisse de son chien.

« - Hé ! Stop ! Fais pas ça ! »

Rien à faire, son double nœud était terminé mais elle continuait à le tenir entre les mains. Toujours avec son air dégagé, elle me dit :

« -  J'veux dire, dans l’immédiat t'as rien qui te retient de faire ça plus tard. Alors dit moi mec ce qui va pas. »

Là, mon escalade de la grille était complètement fichue. Comprenant la situation, je lâche la grille et m’appuie sur la pointe de mon pied droit. Honnêtement, à cet instant, je ne sais pas lequel prédominait entre la honte et la colère. La discussion risquait fortement d'être barbante alors autant être bien installé pour l'aborder.
 
« Ok, tu as gagné... On va parler. Mais d'abord, détache-moi veux tu ? »

« Ok, tu as gagné... On va parler. Mais d'abord, détache-moi veux tu ? »

Chez moi, ca sonne comme un "You win". Un "you win" où Pompidou est en train de sauter joyeusement partout pour faire chier les gens. Avec un mec qui semble vouloir me déteinde la chevelure la maniere de Ramona dans scott pilgrim versus world. Et où tout est orchestré magistralement sur fond de musique autoroutiere avec supplément d'odeur nauséuse d'essence. Mais un "you win" quand même.

Je libere le mec de sa chaine en cuir mordillé. Ca me donne vaguement l'impression d'ête la Khaleesi à Meereen. Mais passé cette pensée un peu weird, je me recentre sur le présent. Maintenant qu'il a mentalement surend, comment lui parler ? Essayer de le faire rire ? Jouer la petite ange gardienne aux cheveux bleus ? Dire des banalités rassurantes ?
Pendant ce laps de temps, j'apercois du coin de l'oeil je vois une boule de fourure brune se diriger lentement vers un passant en aboyant "Au pied pompidou..
Le chien m'obéis et j'esquisse un sourire. C'est qu'il serait presque intelligent ce sac a puce. Je regarde plus attentivement la silhouette qu'il prenait en chasse. Ca à l'air étrange. D'habitude quand un molosse se dirige vers vous, on reste pas a marcher de maniere aussi lente sans se retourner. Ca m'intrigue... Je détaille nonchalement l'homme de dos. Il boite légerement je crois. Cette attitude qui me parait... Attends, c'est pas sa silhouette en contre jour, c'est...  "Et merde..." Mes pensées traversent le faible filtre qui les séparent de mes mots. Pas étonnant qu'il en ait rien a battre de mon clebs.
" Mec, on reporte la séance a plus tard... Changement de priorité. Tu sais conduire ?"

Je me dirige vers l'homme tandis que je panique un peu. J'ai eu l'habitude de bosser dans les hopitaux avant la mort de mon pere et ma perte de motivation. Mais c'est pas commun ce cas là. La plaie est juste... broyée, déchiquetée. Et probablement trop proche d'un organe vital à mon gout. Comment s'est il foutu pour être blesser de la sorte ?
En voyant la voiture vide, je blaire que c'est la sienne. Même si je capte pas par A + B comment il a pu se blesser de la sorte ? pourquoi il s'est garé si proche de nous ? Depuis combien de temps il est là et...
Au pire, je m'en branle. Me dirigeant vers la voituresans m'arreté, j'ouvre le coffre. Dos a l'homme, je demande d'un ton calme qui trahis mon professionnalisme.

"Est ce que vous avez du linge propre dans votre voiture, ou à defaut un truc pour arreter l'hémorragie ?

J'essaie de rester analytique : Il a une éraflure a l'épaule, aux bras. Une belle griffure a la jambe et une plaie sévèe au ventre. J'en ai sans doute louper d'autre. Mais la priorité reste l'abdomen. je contourne la voiture pour matter dans l'habitacle où la boite à gant si rien d'utile ne traine.

Honnêtement, vu le caractère impétueux que semble avoir la fille, je m’attendais même à ce qu’elle refuse ma demande. Au lieu de cela, elle s’exécute sans un mot tandis que le chien continue à jacasser derrière moi.  Après tout, c’est vrai qu’avec un molosse tout excité à côté, je ne risque pas de m’échapper... Je regrette déjà profondément d’être venu ici. Cette fille vient de me sauver la vie mais je ne ressens aucune reconnaissance envers elle. La peur, la honte, la colère... le soulagement. Tout est tellement mêlé dans ma tête que je ne sais même plus ce que je ressens. Ce qui est sûr, c'est que je veux quitter cet endroit.

Ma jambe gauche enfin libre, je m’appuie de nouveau sur la barre de sécurité, à l’emplacement même où je méditais quelques minutes plus tôt. Silence. Le malaise s’installe et mes mains tremblent. Cette petite escalade m'a t-elle épuisé à ce point ? Les mots ne viennent pas et mon corps me dit de rester. Et maintenant ? Où vais-je aller ? Non... La fuite n'est pas envisageable, la fille ne va sûrement pas me lâcher... et puis il y a le chien. Fuir. Voilà bien la solution que j'envisage à tous mes problèmes. Que penserait Marysa si elle me voyait ?

« Au pied Pompidou »

Le chien s'était éloigné sans que je ne m'en rende compte. Visiblement l'ordre était efficace, le chien s'empresse déjà de revenir en silence vers sa maîtresse. A quelques mètres derrière lui, j'aperçois la silhouette d'un jeune homme qui se dirige vers un véhicule. Lui non plus je ne l'avais pas remarqué. Je ne me souviens pas non plus de la voiture garée sur le pont mais mon attention se porte vite sur le bougre. Quelque chose cloche dans sa démarche. Main plaquée sur le ventre, pas fragile et lent...

« Et merde... Mec, on reporte la séance à plus tard... Changement de priorité. Tu sais conduire ? »

Est-ce réel ? La scène me paraît tellement surréaliste que je mets quelques secondes avant de réagir. Le temps de reprendre mes esprits, la fille et le chien étaient déjà à mi-chemin vers le blessé. Je m'empresse de les rejoindre alors que la fille commence à fouiller le véhicule.

« Je peux nous conduire à l'hôpital le plus proche si vous m'indiquez le chemin. »

« Est ce que vous avez du linge propre dans votre voiture, ou à défaut un truc pour arrêter l'hémorragie ? »    

Je fais passer le bras gauche du blessé par-dessus mon épaule et tente de soutenir sa marche vers le véhicule. Le jeune homme présente de nombreuses éraflures mais ce qui m'inquiète davantage, c'est la blessure au niveau de l'abdomen. Le sang continue de couler de la plaie à chaque pas. J'ai beau ne rien connaître aux premiers secours, mon instinct me dit qu'il faut absolument le coucher avant de lui de soigner cette blessure. Encore quelques pas et nous pourrons atteindre la banquette arrière. Ensuite, l'hémorragie... Si on ne trouve rien pour l'arrêter, je vais devoir dire adieu à ma chemise violette. Et merde... Je hais cet endroit.

Je marchais difficilement, mon bras tenant mon abdomen. Je n'avais pas le choix, je devais me rendre au QG Seraph de ce pas pour panser mes blessures. Moi qui avait l'intention de rendre ce visage incognito dans le monde des contractants, voilà que j'ai bien loupé mon objectif. Tandis que je marchais trop doucement à mon goût, j'entendis les aboiements d'un chien qui semblait m'avoir prit chasse. Diantre, je déteste les chats, mais je dois avouer que je n'aime guère les chiens non plus. Surtout lorsqu'ils m'irritent les oreilles comme cette bête.

Cependant, ce ne fut que sur une courte période puisque le propriétaire sembla rappeler son chien.

*Pompidou... Quel nom ridicule.*

Au passage, Pompidou fut le nom d'un homme d'état français, il a prit le pouvoir juste après la démission de de Gaulle. Plus souple dans sa politique extérieur que son prédécesseur, je peux comprendre pourquoi il est apprécié dans notre nation... Mais de là à donner son nom à un chien... Ridicule, purement ridicule. Dans tout les cas, je suis rapidement prise en charge par cette femme et l'homme qui était possédé de l'ombre qui m'avait mise dans cet état. Je n'ai guère le temps ni la force de protester. En conséquence, je me laisse faire malgré moi. Ils m'emmènent vers ma voiture et je tente alors de mes rassurer.

"Ah ah ah, je vais bien, ne vous en faites pas, je vais me débrouiller. J'ai tout ce qui faut dans ma voiture." Prononçais-je difficilement.

Diantre, la douleur était telle qu'elle affectait mon acte. Mais l'hôpital était purement et simplement hors de question. De un, ce visage disparaîtrait dans les 4 heures. De deux, le soin était trop long. Ma dernière protestation n'allait certainement pas les convaincre, je devais donc tenter de faire en sorte qu'au moins, ils m’emmènent à proximité du QG Seraph. Une manœuvre dangereuse, mais je n'avais pas vraiment le choix.

"Mais si vous insistez... Pouvez vous m'emmener au Quartier Nord ? J'ai un ami qui devrait bien s'occuper de moi."

Espérons qu'ils ne posent pas trop de question, ce serait pénible d'y répondre dans mon état actuel, mais je pense que ces deux personnes sont suffisamment intelligente pour le comprendre.

Pendant qu'il parle, je m'empare de matériel médical qui traine dans la boite a gant. Bon, je concois que c'est pas courant de se trimbaler avec ce genre d'outil au quotidien, mais les pieces du puzzle s'assemblent et je comprends son insistance à ne pas vouloir aller à l'Hopital. Ainsi que la posession d'un necessaire de soin.

"Pas d'assurance j'imagine ? Je comprends. Cap sur le Nord. "

Pendant que l'homme s'allonge sur la banquette arriere et que Pompidou saute dans le coffre, j'essaie d'arreter l'hémoragie. Déjà, je calle mon sac a main sous ses pieds pour élever ses jambes. Faut' que l'afflux sanguin soit concentré sur les organes vitaux.
Mais en mattant ce que l'homme à comme matériel de soin, je déprime : Je n'ai pas grand chose pour les hémorragie... Il y a bien une bande de tissus qui semble ridicule compte tenu de l'ampleur de la blessure. Inutile de la salir, elle s'imbierait trop rapidement et sevirait à rien.
C'est inquietant, comment je vais faire pour essayer de... J'ai une idée ! Un peu weird mais allons y : Je sors une serviette higienique de mon sac et je la plaque sur la blessure de l'abdomen. Puis avec la bande de tissus, je me contente de serrer au max le pansemeent de fortune. Ouais... Ca tiens vraiment bien ! Je continue d'appuyer sur la serviette hygienique pour arreter le saignement. Je compresse plusieurs minutes. Même si c'est completement dingue comme situation, je crois que je suis en passe d'endiguer l'hémorragie.

" C'est en train de se résorbé, ne vous inquietez pas. Si vous avez froid, des vertiges ou une envie de dormir il faut lutter. D'ailleurs, vous avez un truc sucrés à manger ? "

N'attendant pas de réponse, je continue de parler en énumérant ce que mon experience à l'hopital m'a appris. Il peut bien m'insulter mentalement tant qu'il m'écoute, c'est une maniere pour lui de pas perdre conscience. Et puis parler au futur, c'est une facon de ne pas enfler son inquietude.

" Une fois chez votre ami, il faudra que vous buviez beaucoup dans les jours qui suivent, et consommez du fer pour régénéré le sang perdu. Lentilles, viande, compléments allimentaires, débrouillez vous. Ne faites pas non plus de sport pendant quelques semaines.

M'interompant, j'inspecte ses autres plaies. Plus des érraflures que de véritable dsource d'inquietude. Mais mon regard médical note sa jambe. La blessure est moins profonde que son ventre, mais necessite quelques points de sutures.

" Je peux desinfecter et recoudre votre plaie à la jambe si vous le souhaitez. Sachez qu'elle neccessite obligatoirement d'être recousu pour un soin optimal. Par contre si vous acceptez, il faut que je découpe le pantalon pour le faire."

Bon, faire des points de suture c'est pas exactement compris dans la formation d'une simple aide soignante. Mais pour ma défense, on ne peut pas vivre 11 ans sans assurance maladie et ne pas apprendre quelques petites choses utiles sur le tas.

Une fois le jeune homme allongé, je m’empresse de faire avancer les sièges avants afin d’offrir plus d’espace à l’arrière. Avant même que je ne fasse quoi que soit d'autre, la fille avait déjà commencé à soigner le blessé. Très bien, elle sait s’y prendre apparemment… Il vaut mieux qu’elle stabilise la chose avant qu’on ne parte.

A vrai dire, je ne me posais pas vraiment de question à ce moment-là, ma seule priorité était de ne pas me retrouver avec un mort sur la conscience. Ce n’est que lorsque le jeune homme insista pour aller chez un ami plutôt qu’à l’hôpital que le déclic se fit.

Quelque chose cloche dans cette histoire. Pour la fille, ça semble évident, le jeune homme n’a simplement pas les moyens de payer ses soins… Mais vu les circonstances, j’ai bien l’impression que le problème ne se limite pas à un manque de moyen. Pour commencer, comment a-t-il fait pour se mettre dans un état pareil ? Ses blessures ne semblent pas être dues à une chute banale et je ne vois aucune trace d’accident dans les parages. Le plus probable serait une agression, et vu les blessures, il s'agirait d'une arme au corps à corps. Mais je ne vois l'ombre d'aucun assaillant. A moins que ce ne soit lui l’agresseur...

«  Je reviens tout de suite »

Je me fais peut-être des idées mais je préfère en être certain. Tandis que la fille s'occupe de soigner la plaie, je suis les traces de sang du jeune homme. Il y aurait-il un cadavre dans le coin ...? A ma grande surprise, les traces s'arrêtent à une quinzaine de mètres de la voiture. Quelques gouttes de sang ça et là confirment l'hypothèse d'une lutte mais aucun corps dans les parages. L'aurait-il jeté par-dessus le pont ? Non, il n’y a aucune trace de sang sur les grilles du pont...

A la fois soulagé et déçu de n'avoir rien découvert, je fais demi-tour. D'ailleurs, s'il y a eu une lutte, la fille ou moi aurions remarqué quelque chose, ses blessures sont récentes, très récentes. Et je suis pratiquement sûr que cette voiture n'était pas là lors je suis arrivé sur le pont... C'est à n'y rien comprendre. Bien décidé à aider le blessé et à découvrir la vérité derrière cette histoire, je presse le pas.

La fille était occupée à prodiguer des conseils dignes d'une infirmière lorsque je revins au niveau du véhicule. Je monte sur le siège conducteur, prêt à partir.

« - Je peux désinfecter et recoudre votre plaie à la jambe si vous le souhaitez. Sachez qu'elle nécessite obligatoirement d'être recousu pour un soin optimal. Par contre si vous acceptez, il faut que je découpe le pantalon pour le faire.

- Nous devrions partir et l’installer dans un lieu plus adéquat. Je vais vous emmener chez votre ami, dites-moi comment le rejoindre. »

En vrai l'homme était calme, mais ca semblait normal et j'étais loin de m'en plaindre. C'était le genre de réaction étrange qui caractérisait les agressions particulièrement anxiogène, son organisme avait du sécrété a outrance de l’adrénaline.
Je secoue la tête en entendant le conducteur me donner des conseils, étrange de suivre la directive du suicidaire à coté de de moi -En espérant qu'il se plante pas dans un arbre en se rappelant comment il avait commencé sa journée. M'enfin, passons ces pensées mesquines et cet humour noir a outrance. Parce que même si je peste, je lui fais confiance. Je vais finir par croire que j'ai espoir en l'humanité, toussa, toussa
Je délaisse donc la plaie a la jambe et au ventre pour me concentré sur les diverses égratignures mineures, mais néanmoins sanglantes. Et a mesure que j'effectue les soins de bases, les interrogations se multiplient. C'est peu conventionnel, presque des griffures ou des armes blanches mal aiguisé. Les chairs sont charcutées. Je pourrais même croire que mon chien les à faites lui même si le molosse était pas du genre a couiner quand on lève la main sur lui...

"Comment vous vous êtes démerdé pour vous infliger ce genre de blessure au milieu de nul part ?"

La question avait fusé autant pour ranimer la conversation sur le déclin que par pur curiosité.

Voyez-vous, la situation actuelle sort de l'ordinaire. Il y avait quelques minutes, j'avais prévu de  mettre fin à mon existence. Et me voilà maintenant au volant d'une voiture, transportant une fille au look anarchiste et un jeune homme couvert de blessures d'origine inconnue. En somme, je me croirais presque dans une œuvre de fiction.

Pourtant, certains détails me rappellent que tout est bien réel. Pour commencer, ce mal de crâne qui commence à s'installer. La raison, je l'ignore et je n'ai pas envie d'y réfléchir. La fatigue, l'alcool ou même le choc des derniers événements, allez savoir. Tout ce que je sais, c'est que la douleur est supportable mais ne semble pas prête à partir, au contraire même. Deuxièmement, le jeune homme m'avait indiqué une adresse. Pas très loin d'ici me disait-il. Le problème c'est que j'en ignorais totalement le trajet, l'obligeant alors à me donner régulièrement les directions. Enfin, malgré l'urgence de la situation et la faible circulation à cette heure tardive, je continue à respecter les vitesses et les feux.

Pourquoi ? Et bien, à vrai dire c'est exactement la question que je me pose. Peur de la police ? Sûrement pas. A cette heure-ci, je ne pense pas tomber sur une patrouille... et puis au pire, s'il y a des radars, ce n'est pas ma voiture qui prendra. Peur d'un accident ? Peut-être bien. Malgré la faible circulation, je ne me permets pas d'imprudence car mon état ne me le permet pas.

Mais pourquoi éviter un accident ? Après tout, je souhaitais bien quitter ce monde aujourd'hui. Serait-ce pour la sécurité de mes passagers ? Pas sûr. Bien entendu, je n'ai nullement envie de me retrouver avec des morts dans les bras. Mais en toute honnêteté, l'altruisme n'a jamais été un de mes points forts. Non, ce qui me pousse réellement à poursuivre prudemment maintenant, c'est probablement la curiosité. La vie m'a de nouveau montré qu'elle était pleine de surprise. Et je compte bien voir où celle-ci me mènera.

- Comment vous vous êtes démerdé pour vous infliger ce genre de blessure au milieu de nulle part ?

Heh ! La curiosité de la fille avait enfin finie par être piquée à vif. Malheureusement, la réponse devra attendre un peu. J'arrête le véhicule au bord de la route.

- On arrive. Vous vous appelez comment ? dis-je en direction du blessé.

J'attends sa réponse avant de sortir du véhicule pour frapper à la porte de son ami.

C'est foireux.

Je le sais parce que j'ai l'habitude des blessures, tantôt accidentelles tantôt infligé par un autre être humain sur terre. Comme je l'ai dit, j'ai plus ou moins l'habitude. Mais je le blaire que c'est pas conventionnel. A moins que l'arme ne fut une Griffe de jardinage. Je me souvient d'un mec qui avait reçu un coup au bide de la part de sa femme trompée. C'est similaire. Mais je doute que l'histoire dans laquelle nous embarque l'homme soit celle d'un mafioso qui punissaient les mauvais payeurs a coup de griffette ensanglantée et pleine de terreau fraichement retourné. Mais faut que j’arrête de plaisanter mentalement. Si quelqu'un lit dans mes pensées, je suis sûre qu'il saurait qu'il me manque une case.

M'enfin, ce n'est pas mes oignon. Si ca se trouve il a réussi a s'infliger ca tout seul et il ment pour pas avoir à l'avouer. Mais pour le moment, je m'en fout, fin' j’essaie de m'en foutre plus exactement. Parce que lui il a un peu l'abdomen perforé et qu'il doit apprécier moyen qma curiosité mal placée. Puis illumination. Sans hésité je gribouille mon prénom et mon numéros de téléphone sur un morceau de papier. Parce que j'ai bien l'intention de reparler à ce type. Prendre de ces nouvelles, peut être l'inviter boire un coup pour savoir ce qu'il est advenu de lui ainsi que des détails. Mais plus tard

"Quand votre ami vous soignera, appelez pour savoir ou l'on à garé la voiture."

Détail à la con. Mais je pense que c'est un bon prétexte pour l'avoir a nouveau. J'ouvre la portière et je me dégage le passage en aidant Terry a ce redresser.

Luna et Terry... et Pompidou. Si c'est un rêve, mon cerveau a sacrément bien travaillé les noms.

- OK bon, je vais prévenir votre ami.

Sur ces paroles, je sors de la voiture et me dirige vers le numéro indiqué. Alors que je quittais le véhicule, Terry commençait ses explications à la fille qui le soignait.

- Disons que j'ai attiré les foudres de la mauvaise personne...

Une agression. Ou plus précisément un règlement de compte. Finalement, c'est bien ce que je pensais, il y avait bien une lutte sur ce pont ais aucune trace du ou des agresseurs. Arrivé à l'adresse indiqué, je constate qu'il n'y a aucune lumière à travers les fenêtres de la maison. Normal, vu l'heure tardive. Je sonne. Pas de lumière, aucun bruit à l'intérieur. Je frappe. Toujours aucun signe de vie.

- Ouvrez ! C'est pour votre ami, Terry. Il a besoin de soin.

Je frappe avec insistance mais aucune lumière ne s'allume. Apparemment l'ami en question n'est pas là... Aurait-il été attaqué lui aussi ? Je me fais peut-être des idées mais cette histoire ne tourne vraiment pas rond. Je sonne une dernière fois et me tourne vers la voiture, Luna aidait maintenant le blessé à se redresser. Qu'est ce qu'il a fait à ses agresseurs ? Où sont les corps ? Passés à travers le pont ou... le coffre ? Je frissone à cette idée et me dirige vers mes deux compagnons.

- Il n'y a personne dans la maison, vous avez un numéro pour le contacter ? Il serait peut-être préférable que nous vous emmenions à l'hôpital

Je vois son visage, elle n'a pas l'air si convaincue. Tant pis. J'imagine que le mensonge était trop gros. Je souris gentiment, laissant couler le temps en observant où en était le chauffeur qui était partie sonner. Pendant ce temps là, la jeune femme dont j'ignorais toujours le nom me dit de l'appeler pour savoir où ils mettraient la voiture. Je réponds aussitôt.

"Pas besoin, vous pouvez la laisser ici. J'ai de l'argent dans ma boite à gant, servez vous pour appeler un taxi, et aussi pour vous gratifier... Mais dîtes moi, je ne crois connaitre le nom de ma bienfaitrice ?" Dis-je en forçant un clin d’œil.

Approximativement 1000$ en petite coupure, cela devrait suffire pour mes deux samaritains. Comme prévu, l'homme revient, m'informant que la personne recherchée est absente. Je souffle légèrement, me préparant à devoir préparer une excuse sous mon état délabré. J'allais devoir forcer, pour paraître suffisamment bien.

"Il doit être au travail... Il ne devrait pas tarder, vous pouvez me laisser ici et vous servir en argent dans ma boîte à gant pour vous ramenez chez vous et vous remercier de votre aide. Pour votre sécurité, il serait sage que vous partiez d'ici." Dis-je en me dégageant de la voiture. De là, je vais chercher la clef sous le pot de fleur. Typique. Je m'avance difficilement vers la porte d'entrée, espérant que mes bienfaiteurs prendront l'argent pour s'en aller sans poser plus de question.

"Luna"

En ouvrant le coffre pour libérer Pompidou, je me tourne a demie vers lui. Trop tot,  juste le temps de voir son clin d’œil qui a pour effet de me faire frissonner de dégout. Merde, c'est humilliant ce genre de chose. Et puis bordel, je lui ai foutu une serviette hygiénique en guise de compresse. Qu'est ce qu'il lui faut de plus comme tue l'amour ?
Bref, je regrette déjà de lui avoir laissé mon numéro d'une manière parfaitement bidon en espérant quelque réponse. Mais bon, il a l'air d'avoir la forme et maintenant. Je le laisse partir. Pourvu que ce vieux porc sache recoudre une plaie.

"Comme on a encore une conversation en attente, ca te tente que l'on se paye un truc et qu'on continue où on en était ?"

L'avertissement de restez pas trop longtemps près de lui s'il était en danger avait bien marché. Mon alarme "instinct de conservation" avait sifflé dans ma tête. l'autre, lui, avait probablement des dizaines de questions à lui poser. Mais je m'en fout, j'aurais bien des occasion de lui tirer les vers du nez si le clin d'oeil m'a pas amputé de toute curiosité mal placée a son égard.
J'attends donc que la silhouette soit rentré et hors de vue pour ouvrir la boite a gant. Ouais je sais, c'est moyen ce genre de truc. J’admets que même si être une bonne samaritaine c'est cool, être une bonne samaritaine payé, c'est un peu plus cool et... OUAH ! Y'a plein de billet ! C'est comme une version alternative de Noël, mais avec moins de magie et plus de cynisme !

" Ca te tente un repas chaud si tu me permets de te taper sur le système ?"

Mensonge ou pas, le message de Terry était clair : il ne voulait plus de notre aide. Pour s'assurer de notre sécurité disait-il. Sérieusement, qu'est ce que j'en ai à faire de ma sécurité ? Au point où j'en suis, mourir hier, aujourd'hui ou demain n'a plus d'importance. Ce qui me surprit davantage, ce fût l'absence de réaction de Luna. Visiblement, quelque chose cloche entre ces deux-là. Alors qu'il commençait à s'éloigner, Luna ne lui accorda même pas un regard. Pire, son attention s'était maintenant portée sur moi :

- Comme on a encore une conversation en attente, ça te tente que l'on se paye un truc et qu'on continue où on en était ?

Je croise son regard avant de me tourner de nouveau vers Terry. Alors c'est tout ? La déception vint aussi brusquement que son apparition sur le pont. J'ouvre la bouche pour l'appeler... et me tais. Et puis merde, qu'est ce que j'en ai faire de son histoire après tout ? C'est sa vie, pas la mienne. Ce n'est que lorsqu'il se retrouva suffisamment éloigné, que je compris l'indifférence de Luna à son égard. Cette dernière s'était précipitée sur la boite à gants qui contenait bien plus d'argent qu'une boite à gants ordinaire devrait contenir. A l'évidence, ce Terry n'est vraiment pas net, quelque chose me dit que cet argent n'est pas tout à faitlégal. Quant à Luna... Et bien, peut-être que quelques billets suffiront pour qu'elle me laisse aussi.

Et maintenant ? Que faire ? Je n'ai envie de rien et je n'ai nulle part où aller. Je ne sais même pas où je suis. Cette rue ne me dit rien et, dans la confusion qui régnait dans ma tête, je n'ai pas du tout mémorisé le trajet effectué en voiture.

- Ça te tente un repas chaud si tu me permets de te taper sur le système ?  

Je n'ai pas faim et je n'ai pas particulièrement soif. La seule sensation que je ressens à cet instant est un mal de crâne persistant. Comment peut-elle avoir envie de manger à heure-ci ? Surtout après ce qui vient d'arriver... La compagnie de Luna est embarrassante mais l'idée de me retrouver seul me déplaît davantage.  

- Je n'ai vraiment pas faim mais je boirais bien quelque chose... tant qu'on quitte cet endroit.

Spoiler:

Je parviens sans mal à rentrer dans la maison de Sarah, et mes bienfaiteurs n'en cherchent pas plus. En voyant le personnage, il était clair que cet approche la rebuterait. Je suis sûre à présent, qu'elle ne voudrait plus entendre parler de moi. Je touche néanmoins ce numéro de téléphone qu'elle m'a donné avant de changer mes vêtements ainsi que les pansements et surtout la serviette hygiénique qui a déjà prit plus de sang qu'elle ne devrait en supporter.

Je soupire... J'ai bien changé. Normalement, je ne me serais même pas arrêter pour sauver un humain d'une ombre. Pourquoi est-ce que je les fais aujourd'hui ? J'imagine que je n'ai fais que jouer mon rôle. Terry est une personne, relativement téméraire après tout.

Je patiente jusqu'à ce que mon corps change. Celui-ci changé, je reprends ma voiture pour me diriger vers le QG et ainsi recevoir des soins plus approfondis. Voilà une journée bien gâchée. Mais j'imagine qu'il y en aura d'autres.

[Fin du rp pour moi. Merci pour ce rp ^_^]

"Pas de soucies mon vieux. Je connais un bon restaurant italien pas mal. Il est a genre 5 minutes. Mais tu permets qu'on passe vite fait chez moi en taxis ? Je dois rentrer Pompidou !"

La phrase qui était sortie était revenu avec tellement d'entrain que forcément, je me surprend moi même a évoquer un restaurant qui hantait ma mémoire. Y'a pas a dire, pour improviser des plans à l’arrache, je suis pas si mauvaise que ca !

Le type à l'air blasé, mais il semble pas rechigner à l'idée de venir avec moi. Remarque, je le vois mal tiquer à l'idée de se passer de moi et de m'oublier dans les tréfonds de sa mémoire. Du moins j'imagine. C'est que c'est pas communicatif ces bestioles. Bon, je m'en fiche, j’espère que ma bonne humeur salvatrice sera aussi contagieuse qu'une bonne grippe. Parce que si c'est pas le cas. Le contraire risque de se produire et je vais probablement bien bader en sa présence.
C'est un peu étrange et même hella weirdo cette situation. J’espère vraiment qu'il va pas mettre du plomb dans l'aile et essayer de passer un bon moment en compagnie d'une fille pas trop nulle pour ce qui est de son humours nul. Nan ? ♪


Hrp : J'ai relancé deux RP. Respectivement avec Aria et Peter ♪
Merci a vous o/