A croire que ma mémoire est bien plus sélective que je l’imaginais. Je peux retenir parfaitement la recette d’une trentaine de cocktails, me balader sans problème dans les nombreuses salles du QG ou même mémoriser un nombre indécent d’épisodes des Power Rangers pour faire plaisir à Tommy ; mais quand il faut retrouver mon chemin pour une crèche, là, pas moyen. Alors que j’ai maté Maps il y a dix minutes, et que c’était censé se trouver à quatre rues de l’imprimeur. Bon, d’accord, t’as gagné sens de l’orientation moisi, c’est le retour du smartphone GPS.

Bon an mal an – j’adore cette expression, même si je la comprends pas tout à fait -, je finis par déboucher non loin d’un truc qui semble bien être une maison d’élevage de petits humains en batterie, en termes politiquement incorrects. Je m’allume une petite clope de victoire, puis la fume dans mon coin tandis que je scrute les environs. Pour le moment, pas d’ombre en vue ; faut dire, ça aurait été un peu trop facile. Et clairement pas stimulant pour voir les compétences de Samantha.
Qui, d’ailleurs, est là-bas, je crois. Enfin, une jeune femme avec les cheveux frisés qui attend pas très loin d’une crèche, c’est soit une mère tout à fait normale, soit ma partenaire de mission. Et vu que je suis en retard d’un bon quart d’heure, j’me dis que les chances sont pas si faible pour la deuxième option. Allons bon, il doit être dix heures du mat’, les gosses sont déjà là, et ça m’étonnerait qu’un parent sans trouble mental attende deux bonnes heures pour le repas de son enfant. Nan, je ne veux pas imaginer que de tels gens puissent exister.

Ma cigarette devenue mégot, je dépose son cadavre encore bouillant dans mon cendrier de poche – bien pratique cette connerie -, puis je franchis à bon rythme la distance qui me sépare de ma collègue. Quitte à être en retard, autant faire genre que je me suis pressé sur les derniers mètres, ça fait bon genre ; alors que je suis juste un enfoiré qui a pris deux minutes de plus pour s’en griller une. P’tain, ça commence mal aujourd’hui, j’ai l’impression d’être totalement incorrect, en fait. Va falloir que je me rattrape.

Une fois au niveau de la jeune femme – qui, grande surprise, s’avère bien être Samantha -, je lui tends la main pour la saluer, puis lui parle, d’un ton de base enjoué puis progressivement sérieux.

« - Salut ! Merci d’être venue, et désolé du retard, j’suis une tanche pour utiliser Maps. M’enfin, j’imagine qu’on y est maintenant, j’ai réfléchi à deux trois approches. »

Oui, déjà commencer par quelques remerciements, c’est pas con. Après tout, j’ai bien sauté sur l’occasion de cette affectation de mission pour lui proposer de m’y rejoindre, histoire, officiellement, de pouvoir enquêter avec différentes approches et être parés à s’assister si jamais l’ennemie s’avérait être plus forte que prévue.
Officieusement, j’aimerais bien en savoir un peu plus sur ses qualités de Seraphs. Son sérieux m’a laissé un bon souvenir il y a quelques mois, et bien que je n’ai pas eu vraiment d’occasion de me rapprocher d’elle depuis, voilà que ça semble bien parti pour être fait. M’enfin, aujourd’hui, je ferai pas comme avec Marguerite. C’est une opération d’équipe, et je compte bien ne pas me retenir si j’ai des idées.

« - Donc. J’ai un papier signé de mamie Seraph qui m’autorise à aller chercher son gosse, et j’ai imprimé une pseudo-liste de contraintes, histoire de faire croire que je m’intéresse aussi à leur crèche pour mon futur enfant … »

Bon, là ça va être la partie qui va être à la foi gênante, et très dans le trip policier. Ce qui rattrape un peu le premier point, je trouve.

« - … Et si ça te dérange pas, juste l’histoire de la mission, notre futur enfant. Si tu préfères pas, tu peux simplement être une amie qui m’accompagne, évidemment. Ça devrait nous permettre de passer un petit moment avec les enfants pour en savoir plus, et de visiter au détour d’une pause toilettes. »

Un début d’enquête correct, j’imagine. Je suis pas très calé là-dedans, j’avoue – d’habitude, on connait déjà le problème. Mais bon, je suis ouvert au changement, surtout que celui-ci se promet d’être stimulant.

« - Bien sûr, si t’avais une autre idée en tête, j’suis ouvert à l’écouter. D’t’façon, j’avais encore des jetons pour l’imprimante. »

Qui sait, et je ne pourrai qu’apprécier qu’elle me serve du tout cuit.

Samantha ne s'attendait pas à ce que son aide à l'infirmerie serait remarqué. A vrai dire, elle ne pensait même pas qu'elle pourrait avoir un poids quelconque, une utilité, parmi les Seraphs. Jamais prête à se battre, elle n'était que laissée de côté. Mais cela avait changé après avoir rencontré Howard qui l'avait plutôt surprise. Cette mission était tombée à pique et c'était un miracle. Pour une fois, personne ne lui demandait de tuer qui que ce soit, de faire de mal à personne. Encore mieux, on lui demandait de sauver des gens, humains et enfant qui plus est! Pourquoi personne ne lui avait donné ces missions.

La jeune Seraph était arrivée à l'heure à la crèche. Si elle était seule, elle aurait probablement tenté de se présenter en tant que chercheuse d'emploi, avec son CV, et aurait profité de s'éclipser aux toilettes pour ouvrir un Kekkai. Ainsi, tout était réglé et elle pouvait chasser l'ombre sans problème. Mais elle n'allait pas agir sans l'accord de son coéquipier. Elle attendait patiemment qu'il arrive, pas pressée. Elle avait prit une journée de congé, une parmi tant d'autre, et contemplait l'idée de quitter son travail. N'ayant plus la même motivation que lorsque qu'Actée était présent, et n'ayant plus vraiment de dépense, elle pouvait subsister sur son pécule accumulé.

Samantha sourit gentiment à Howard lorsqu'il arriva. Il n'était pas vraiment en retard.

- "Salut, ne t'excuse pas, je n'attend pas depuis longtemps"

Elle écouta alors le plan avec intérêt. Howard paraissait avec beaucoup d'expérience de ce genre d'opération. Il désirait jouer sur un côté plus humain. C'était une bonne manière de passer tranquillement et ne la dérangeait pas. Ce ne la dérangeait pas non plus de faire semblant d'être une future mère. C'était quelque chose qu'elle n'aurait jamais alors jouer le jeu était le moyen le plus proche qu'elle aurait.

- "Pas de problème, on peut faire ça. C'est même une bonne idée, ça nous permettra de pas aller en muscle. Si j'ai bien compris, les enfants pleurent tout le temps alors ça sera difficile à cacher. En même temps, on pourra tâter le terrain pour voir si c'est pas un humain qui fait ça. On sait jamais sur quoi on peut tomber"

Si c'était un humain, peut-être devraient-ils l'éliminer?

- "Disons que nous sommes marié depuis quelques-mois et que je suis enceinte de 4 semaines. Donc, je suis Madame Evans, c'est ça?" demanda-t'-elle avant de continuer "Après, c'est plutôt tôt pour aller visiter des crèches. Donc, on passera pour des parents très inquiet. Mais espérons qu'ils ne posent pas trop de question. Je devrais pouvoir m'occuper d'y répondre si nécessaire"

Samantha sourit gentiment. Parler de vie en pleine mission Seraph commençait à être un véritable bonheur.

- "Je te suis alors"

Le regard progressant toujours vers un ton plus amical, je hausse un sourcil, songeur. Samantha soulève un point intéressant là : la mission part du postulat que tout cela est une affaire de contractants – une ombre probablement. Et si c’était simplement un type mal intentionné qui s’amusait à échauffer les gamins ? Dans ce cas-là, ce ne serait plus vraiment de notre ressort j’imagine. Nous sommes plus ou moins accrédités à agir face aux réminiscences de notre monde, mais quand cela devient purement humain, il y a quelques autorités pour s’en occuper. Au moins, si l’on découvre le pot-aux-roses, ce sera une espèce de bonne action.

Je quitte mon air trop sérieux, et esquisse un sourire. Elle semble vraiment partante pour mon idée, et y ajoute même son grain ; en soi, c’est parfait. Lui imposer une pseudo-couverture qui ne lui plairait pas rendrait caduque notre tentative, et nous forcerait à passer par le chemin forcé des Kekkais et occulter par la même la partie discussions humaines de l’opération – et j’y tiens, franchement. En dehors d’être à même d’observer les qualités de ma partenaire là-dedans, ça m’offre presque des vacances de fonctions. Je veux dire, passer sa vie à arriver à un endroit, s’enfermer dans une dimension vide et triste, saigner pour vaincre un monstre et enfin partir, ça peut rendre fou.
D’un certain côté, je comprends Lenna. Peut-être que je devrais l’embarquer dans quelque chose de ce genre, à l’occasion. La raccrocher davantage au monde normal pourrait peut-être l’aider à quitter cette fichue manie d’agir sans réfléchir – et surtout, sans prévenir.

Je lève les mains, convaincus, puis gratifie ma collègue d’un sourire qui se veut chaleureux.

« - Parfait alors, je te fais confiance là-dessus. En route donc, madame Evans ! »

Et sur ces mots, j’avance droit vers l’entrée de la bâtisse, oscillant entre une mine grimée heureuse et stressée. Hmm, j’ai du mal à me fixer, mais Samantha semblait partir sur l’optique qu’on serait des parents un peu trop inquiets, donc autant afficher un visage qui sied à cette attitude.
Une fois la porte franchie, une avalanche de petits cris – la plupart joyeux, mais accompagnés de quelques pleurs – viennent s’offrir à mon ouïe, à peine absorbés par le mur qui nous sépare pourtant. J’ose un coup d’œil par la baie vitrée, et découvre que quelques adultes s’affairent déjà là-bas. Je balaye un peu les environs, puis capte quelques bribes de voix venant d’une porte entrouverte un peu plus loin.

« - Je pense qu’il doit y avoir des gérants par là-bas. »

Je me racle discrètement la gorge, comme pour m’emplir d’une confiance aveugle envers mes talents d’acteur en pleine expansion – grâce à Luna et nos dialogues originaux -, puis viens toquer à l’entrée de la salle. Un bruit de chaise plus tard, quelqu’un se montre dans l’encadrure, souriant, quoique peinant à dissimuler quelques cernes sous l’éclairage.

« - Bonjour. Je suis désolé, ils n’ont pas encore mangé. Vous êtes les parents de … ? »

Je remarque son air qui se mut en un presque gêné, car il n’arrive pas à remettre un nom sur notre visage. Faut dire, s’il y arrivait ce serait assez inquiétant, étant donné qu’il ne nous a jamais rencontrés. Devançant mon épouse d’un jour, je prends la parole, et tends la main vers la première.

« - Oh non, pas du tout. En fait, ma femme est enceinte depuis peu, et nous nous étions mis en tête de trouver une crèche pour accueillir le bébé. Est-ce que vous pourriez nous en dire plus sur la vôtre, s’il vous reste des places, s’il vous plaît ? »

J’admets, c’est brusque. D’un autre côté, je peux assez correctement jouer le Howard Evans humain – ce que je fais après tout la plupart des soirs de la semaine -, mais celui père, c’est une première pour moi. Le regard qui se raffermit un peu, je glisse la fameuse liste hors de ma poche.

Samantha était contente de se sentir écoutée et sourit. Elle allait pouvoir montrer ses capacités humaines pour une fois. Ca lui permettrait de retrouver un pied dans le monde 'normal'. Ils entrèrent et les cris semblaient relativement normaux. Des enfants contents qui jouent avec quelques autres qui sont triste pour x ou y raisons. Un enfant, surtout en bas-âge, avait tendance à pleurer pour signifier un peu tout. "J'ai faim, j'ai froid, j'ai mal, j'ai envie d'attention". Donc rien ne paraissait spécialement choquant.

Samantha hocha la tête, probablement qu'ils trouveraient plus d'informations là où se trouvaient les enfants. Il devait y avoir quelques surveillants qui pourraient les guider vers le personnel s'occupant des inscriptions. Le pauvre surveillant qui ouvrit semblait fatigué. Mais encore, rien d'anormal. C'était épuisant et tout le monde n'avait pas le moral d'un Seraph pour tenir.

Howard fut plutôt but en blanc, ce qui surpris un peu la jeune Seraph. Le surveillant avait probablement milles choses différentes à faire. Malgré tout, Samantha sourit à sa mention.

- "Désolé de vous déranger comme ça. On est un peu enthousiaste. C'est notre premier enfant alors nous aimerions faire tout ce qui est en notre possible pour lui, ou elle. Mais n'abandonnez pas les enfants pour nous, on peut demander à quelqu'un d'autre"

Le surveillant leur sourit gentiment. C'était toujours un plaisir pour lui de voir des nouveaux parents. Il y avait ce petit quelque chose dans leur plaisir qui était contagieux.

- "Mes félicitations à vous deux, un premier enfant est ce qu'il y a de plus beau" dit-il en jetant parfois des coups d'oeil derrière lui pour s'assurer que tout se passait bien avec les enfants "Je n'ai pas trop le temps de vous expliquer tout concernant la crèche, c'est bientôt l'heure du repas. Mais si vous pouvez patienter deux petites minutes, je peux vous indiquer une personne qui pourra s'occuper de vous."

Samantha hocha la tête, gentiment. Il partit donc chercher une collègue. Le duo de Seraph put le voir au travers de la baie vitrée puis il disparut de leur vision.

- "Pour le moment, ça m'a l'air plutôt normal. Ils sont agités, mais pas plus que des enfants enfermés" dit-elle en regardant Howard "Mais il avait l'air plutôt fatigué, le surveillant."

Arriva alors une femme d'âge mur qui sortit et les rejoins.

- "Bonjour à vous deux et félicitation pour votre enfant. Vous souhaitiez en savoir plus sur notre établissement, c'est ça? Venez, on a un petit coin où l'on peut s'asseoir relativement tranquillement" dit-elle en leur serrant la main "Je m'appelle Mary Guillory. Quel âge a votre poupon?"

Mary parlait d'une voix très amicale, mais on pouvait déceler du stress et une fatigue qui s'accumulait. De leur côté, les surveillant commençaient à faire de leur mieux pour gérer les très jeunes et les bambins pour le repas.

[ 1,2,3 - Rien de spécial ne se passe parmi les poupons
4,5 - Grosse explosion de pleurs
6 - Un des enfants (~1-2 ans) se met à mordre un de ses camarades]

Le membre 'Samantha Williams' a effectué l'action suivante : Les joies du hasard

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'Dé classique' :

Je reste impassible, mais intérieurement je hausse un sourcil à l’égard de Samantha – le doigté est nettement différent chez elle. Je la vois bien plus à l’aise, et chaleureuse dans sa manière d’aborder le sujet, tandis que je passe pour le père maladroit et presque brutal dans ses mots. Eh bien, voilà un rôle dans lequel elle se débrouille mieux que moi, je ne peux pas le nier.

Pendant le léger laps de temps que l’on, j’écoute ma collègue puis me penche à mon tour vers elle, parlant à voix basse.

« - Oui, ça n'a pas l'air d'être de tous repos, surtout si quelque chose joue avec ses nerfs. »

Si une ombre est derrière tout ça, on aura tôt ou tard des chamailleries, ou des pleurs spontanés. Et alors, je serai le premier au courant pour le premier cas – sauf qu’à mon grand damne, je ne pourrais pas empêcher le coup de faire mouche.
Rapidement, une femme arrive et prend la parole, visiblement bien disposée à répondre à nos questions. Parfait, voilà que je vais pouvoir jouer de ma liste. Enfin, pas tout de suite, c’est plus un mémo qu’autre chose. Je crois.
Je lui serre la main, un sourire aux lèvres – comme pour rattraper mon erreur de ton d’avant -, et je fais l’erreur de parler en premier. Je sais pas pourquoi j’ai cette fichue habitude de prendre les devants par rapport à mes coéquipiers, mais aujourd’hui, je crois que c’est partenaire la mieux qualifiée pour faire ça. Bah, tant pis, le mal est fait.

« - Bonjour, je m’appelle Howard Evans, et voici ma femme, Samantha Evans. »

En symbiose avec mes mots, mon menton se tourne légèrement vers la susnommée. Ça me fait bizarre de dire ça, mais j’dois avouer que ça sonne plutôt pas mal. M’enfin, j’ai l’impression que j’ai un nom un peu passe-partout, aussi. Aussitôt la poignée relâchée, je la vois s’engouffrer dans la salle, nous indiquant des doigts quelques chaises ou nous assoir. Je la suis tranquillement, le regard un peu baladeur, puis je reprends.

« - En fait, Samantha est tout juste enceinte, mais des amis nous ont dit qu’il fallait s’y prendre bien à l’avance pour les crèches, alors … »

Comme pour me couper, des cris résonnent dans la pièce principales – enfin, plus exactement, des pleurs. Je tourne les yeux, visiblement intrigué, puis je reprends la parole.

« - C’est normal ? »

J’ai abandonné. Je suis pas fichu de parler comme Samantha, alors autant jouer la carte du stressé jusqu’au bout. Et puis, je suis probablement pas le premier à être comme ça ; ou alors, ils sont fichtrement chanceux.
J’entends un bruit, et je relance mes iris vers Mary Guillory, tandis que je la vois se lever, gênée mais s'efforçant d'esquisser un sourire.

« - Il n'y a aucun problème. Parfois un enfant se met à crier parce qu’il a faim, et tous les autres le suivent. Ce n’est pas grave du tout. Mais excusez-moi, je vais rejoindre mon collègue pour l’aider à les calmer. »

Je ne dis rien, mais je ne peux m’empêcher de remarquer la légère tension qui vient soudainement d’apparaître dans sa voix. Ce qu’il vient de se passer ne la rassure pas, et une telle crise générale ne devrait pas arriver spontanément – et c’est bien pour ça que nous sommes ici. Tandis qu’elle s’excuse une nouvelle fois en quittant la pièce, je me tourne à nouveau vers ma collègue.

« - C’est pas à cause d’une bagarre qu’ils pleurent. Soit elle dit vrai, soit il y autre chose derrière. »

A vrai dire, la discussion humaine ici est fastidieuse, mais je garde bon espoir. Je doute qu’on nous laisse poireauter seuls plus de deux minutes, alors l’enquête va bientôt pouvoir reprendre.

Effectivement, si l'ombre s'amusait avec des gamins il était fort probable qu'elle tente même de saboter la vie des adultes. Mais si elle était capable d'utiliser l'usure faite par les enfants sur les adultes, c'était qu'elle était intelligente... Une ombre intelligente, c'était automatiquement une ombre puissante. Et Samantha n'avait encore pas eu l'occasion de rencontrer une créature si futée qu'elle entretiendrait les humains avant de les dévorer tout crus...

Mais il était temps de discuter avec la représente de la crèche, Samantha pourrait partager son idée avec Howard plus tard. Elle sourit gentiment à Mary quand elle entendit son nom. Cela faisait étrange d'avoir un autre nom de famille, ça lui plaisait pas trop à vrai dire. Mais c'était normal, ils jouaient la comédie et elle n'était pas la grande fan des mensonges.

Howard s'en sortait plutôt bien avec son rôle, et la jeune Seraph n'avait qu'à attendre la bonne opportunité pour placer des questionnements. Ils allaient tenter d'en découvrir plus, Mary serait probablement disposée de leur expliquer ce qu'il se passait si ils paraissaient suffisamment amicaux. Mais soudain, une explosion de pleurs éclata à côté. L'explication de Mary était crédible, mais tout de même.

- "Son explication est crédible, mais ça n'a pas l'air d'être la première fois. Et puis, c'est quand même une bonne explosion de pleur, quasi simultanée... Je penche plutôt pour une ombre au final, au lieu d'un humain faisant du mal" dit-elle à voix basse également "Mais si c'est une ombre, elle doit être bien organisée. Elle épuise tout le monde pour abaisser leur résistance et plus facilement les faire craquer. Si c'est le cas, je crains que ce soit une ombre puissante"

Mais maintenant qu'elle était là, elle pourrait savoir relativement facilement si quelqu'un allait succomber aux tentations de l'ombre. Mais est-ce qu'un enfant qui s'énervait suffirait à déclencher son pouvoir? Ils restèrent 5 minutes ensembles et seuls, leur laissant le temps de discuter.

- "Si on rentre dans la salle avec les enfants alors qu'il y a une ombre, elle risque de nous sauter dessus. On ne pourrait pas se défendre sans ouvrir de Kekkai et donc disparaitre devant eux, ce n'est pas possible. Mais il faut en même temps trouver un moyen de pouvoir l'isoler..."dit-elle, pensive "Pour le moment, je ne vois rien d'autre que de sortir et d'ouvrir un Kekkai..."

Mais ils allaient devoir attendre d'avoir plus d'informations pour faire ça

Je reste quelques secondes silencieux, pensif. J’hésite à annuler la discussion, sortir du bâtiment puis chercher la fameuse Ombre dans un Kekkai. Sauf qu’il y a une chance pour qu’on ne la trouve pas, car on a toujours pas la preuve formelle qu’elle existe – et dans ce cas, notre retour dans la crèche serait suspect. Parce qu’on ne va pas partir d’ici sans avoir mis en lumières le problème, qu’il soit de nature humaine ou non.

Je me redresse encore un peu contre mon dossier, et j’avance mes coudes sur la table, les yeux tournés vers la porte. Je ne sais pas combien de temps on sera seul, alors il faut qu’on décide vite. Et bien, évidemment.

« - Si jamais on se plante, on ne pourra pas revenir la bouche en cœur. Donc, retour à la case départ avec un malus, je pense. »

C’est assez sec, mais je cogite à une méthode peu risquée pour arriver à nos fins. Et celle qui rebondit en boucle dans ma caboche l’est un peu trop pour Samantha à mon goût. Oui, évidemment, je veux voir ce qu’elle vaut sur le terrain, mais de là à la balancer contre une Ombre bien balaise, il y a un gouffre. Et mon instinct de Protecteur m’engueule à chaque fois que j’y songe.
Pourtant, ça pourrait fonctionner. Et si je suis prompte à agir, sans grands problèmes. J’hésite, puis je balance mon idée.

« - On peut jouer avec elle, sinon. Bon, ce serait assez risqué comme plan, donc il faut vraiment que tu sois ok, pour faire ça. L’idée, c’est que tu prétextes un appel important, et que tu sors du bâtiment. Sauf que sur la route, tu jettes un œil au salon, et tu le fouilles des yeux. Si la bête te repère, je le saurai. Alors, carapate-toi vite et laisse-moi ouvrir de quoi s’en occuper. »

Oui. Qu’importe la manière dont je formule ça, ça sonne toujours aussi con à mes oreilles. Mais agir dans un endroit dans lequel je n’ai qu’une latitude de mouvement réduite est assez compliqué – et je l’admets, quelque peu nouveau dans mes affectations. D’ordinaire, je protège, ou je Kekkai assez tôt ; je n’enquête pas tout à fait.

« - Bon, évidemment, c’est assez gauche comme manière de procéder. Si tu préfères pas, je comprendrai tout à fait. On peut inverser les rôles, aussi. »

La raison pour laquelle elle fait l’appât est toute simple : je peux savoir de ma chaise si elle se fait agresser. Donc, pas besoin de codes ou d’hurlement pour communiquer, ce qui facilite bien l’affaire. Et notre couverture.

Howard n'avait pas tord. Si ils ne trouvaient pas l'ombre en cherchant dans le Kekkai, la mission serait un échec complet et cuisant. Sans compter le plus important : ils n'auraient pas réglé le problème des enfants. Ils allaient devoir ruser un peu.

Samantha écouta avec intérêt le plan de son allié d'un jour. Tenter de jouer les appats ne la dérangeait pas. Elle espérait juste que l'ombre serait suffisamment idiote pour la suivre, ou du moins l'attaquer...

- "Tentons cela. On n'a pas vraiment le choix de toute façon. Je n'ai pas de problème d'être la bidoche à Ombre. Comme tu dis, tu es mieux placé que moi pour savoir quand se passera l'attaque, si attaque il y a. Je compte sur toi pour empêcher la bête de m'attaquer. Je serais en attente un peu à côté du bâtiment, tu vois la petite ruelle où se trouve les bennes à ordures? Je serais dans le coin"

Samantha lui sourit gentiment. Un seraph qui s'excusait presque de la mettre en danger, ça la changeait tout de même. Elle allait rajouter quelque chose quand Mary revint, un peu à cran.

- "Me revoilà, mes excuses. Les petits se sont calmés. Nous étions entrain de parler du fait qu'il fallait se prendre tôt pour prendre des places en crèche je crois bien. Vous avez raison. En ce moment, la ville est un peu en sous-effectif niveau crèche. Nous avons une liste d'attente relativement courte, de 6 à 10 mois. Ceci vous laisse largement le temps de mettre au monde votre enfant" expliqua-t'-elle, se détendant un peu "Si cela n'est pas indiscret, dans quoi travaillez-vous?"

Samantha sourit

- "Je travaille en tant que secrétaire médicale à l'hôpital du quartier Nord et mon mari travaille.." s'interrompit Samantha. Elle sortit un téléphone de sa poche et regarda. Elle prit une mine relativement sérieuse "Désolé. C'est un appel urgent. Howard, tu peux continuer la discussion s'il-te-plait?"

La jeune Seraph se leva et 'décrocha' le téléphone, mimant un début de conversation. Son jeu n'était pas le plus parfait au monde, et un observateur attentif verrait immédiatement la comédie, mais cela sembla passer. Samantha marcha lentement tout en discutant, scrutant la pièce avec les enfants. Elle vit alors une créature infâme au milieu de tout les chérubins, semblant en petit festin. Leurs regards se croisèrent et l'Ombre cria. Visiblement, elle avait prit à l'hameçon. La jeune Seraph se hâta donc de sortir et de se mettre au coin convenu. Il ne restait plus qu'à espérer que l'Ombre sortirait sans faire trop de dégât...

Bon sang que j’aime pas mon plan. Mais maintenant qu’il est lancé, j’ai plus le droit de me morfondre dessus – il faut le suivre, et à la lettre. Je la mets déjà assez en danger, alors c’est pas pour aggraver le tout en hésitant davantage. Je note mentalement le repère que m’indique Samantha, et interromps soudain mon flux de pensées quand Mary marque son retour. Tandis qu’elle reprend la conversation là où elle s’était arrêtée, je lui offre un sourire et range mes bras à leur place. Parce que la position conseil de guerre c’est bien, sauf quand il est question d’une crèche pour mon enfant imaginaire. Un peu trop brutale pour la situation, on dira.

Je laisse ma partenaire répondre la première – et en profiter pour entamer l’opération séduction de l’ombre -, puis je prends un air faussement surpris lorsqu’elle doit sortir prestement de la pièce.

« - Oui, bien sûr. »

Ces quelques mots lancés à la volée, je fais revenir mes iris à mon interlocutrice, et prends le relai.

« - Excusez-là, le médecin avec qui elle travaille est assez opaque à la notion de congés chez elle. »

Je lève brièvement les yeux au ciel, tout à fait dans mon rôle.

« - Donc, je suis le gérant d’un bar des environs. Une situation plutôt stable et sans danger, si vous vous posiez la question. »

Oui. C’est comme un restaurant, en fait. Juste que je suis plus habile avec un shaker qu’avec une poêle, voilà tout. Même si, je mens un peu en disant ça. La bâtisse n’est pas vraiment à mon nom, et mon salaire est risible ; mais tout ça est plu dû à des choix personnels qu’au boulot en lui.
J’observe l’employée hocher de la tête pensive, et me décide à renchérir, dans l’attente que mon sens s’active.

« - Six à dix mois me semblent correspondre à nos besoins. Je pense que nous allons réfléchir encore un peu, et puis nous repasserons ici pour rentrer dans les détails. »

Techniquement, il reste bien huit bons mois de grossesse à ma prétendue femme. Alors, si l’on rajoute le fait que l’on ne s’inscrit pas à une crèche dès la naissance – loin s’en faut -, nous sommes bien en avance sur leurs délais. Vraiment, j’avais pas mesuré l’étendue du « parents inquiets » qu’avait prononcé Samantha. Parce qu’à ce niveau-là, c’est plus de l’inquiétude – c’est juste terrifiant.

« - Parfait. Je suis à votre disposition si vous avez d’autres questions. »

Comme pour me sauver de mes maigres talents en improvisation – parce que leur limite se ruait sur moi -, je sens que quelque chose se passe du côté de ma partenaire. Il est l’heure de bouger. Je me lève prestement et tends une main presque brusque à Mary.

« - C’est tout, je pense. Merci beaucoup, bonne journée. »

A l’instant où la poignée se fait, je me tourne vers la porte et traverse le reste du bâtiment à grandes enjambées, entendant de faibles échos de la voix de mon interlocutrice, hébétée et me demandant si je ne souhaite pas visiter davantage les lieux.
Et oui, j’ai complétement foiré mon départ. Mais, cet espèce d’hurlement dans mon crâne détruit mes facultés. Je ne peux plus me focaliser que sur cette agression, ou presque.

Une fois dehors, j’accélère en direction de la fameuse ruelle, et à l’instant où j’y pénètre – vérifiant d’un bref balayage qu’il n’y a pas de regards indiscrets -, j’ouvre un Kekkai.
Pour trouver Samantha, là-bas. Et ici, une toute petite Ombre. Le genre risible tant elle est petite, et faible. J’invoque mon arme, et achève ses souffrances avant qu’elles ne commencent.

« - Je suis … Surpris ? J’m’attendais à plus, quand même. C’est suspect. Retournons-y pour fouiller les combles et vérifier qu’elle était seule. »

Pas de question, cette fois-ci. Le bon sens appelle à faire ça, et il serait idiot de perdre du temps dans des politesses que mon grade peut me permettre d’esquiver.
Je relâche ma barrière, et en invoque une plus grande, capable d’englober la crèche. Oui, je sais, niveau endurance c’est pas terrible, mais je préfère prendre ça sur moi.
Puis, le pas décidé, je retourne là-bas.

Samantha attendait tranquillement que l'ombre sorte de quelques part. Elle regardait autour d'elle. Elle était sûre que l'ombre l'avait vue et qu'elle allait tenter de la chasser. La jeune Seraph aurait bien voulu ouvrir un Kekkai, mais elle devait attendre et faire confiance à son partenaire. Elle imaginait des ombres très puissantes l'attaquant sans qu'elle la voit... Elle entendit alors un bruit venant d'un recoin un peu caché. L'ombre était là, sortant de l'obscurité. Mais son état était bien différent de ce à quoi Samantha s'attendait.

Même si Howard mettait du temps, Samantha pouvait sans problème tenir tête à la créature sans ouvrir de Kekkai. Mais il fut plutôt rapide dans sa 'rescousse'. Le kekkai ouvert, Samantha invoqua ses poings américains juste au cas où, mais l'ombre fut absolument oblitérée.

- "Moi aussi, je m'attendais à plus. Peut-être que les enfants ont moins de résistance et donc sont plus facilement affectable? Dans tout les cas, on peut aller fouiller la crèche. Il doit pas y avoir vingt mille possibilité" dit-elle en le suivant "Pour faire plus rapide, je te propose qu'on se sépare pour fouiller plus facilement la bâtisse. Je pense pouvoir gérer des ombres puissantes si nécessaire"

Howard avait de plus la possibilité de savoir si elle était en danger. Mais Samantha n'avait pas de moyens d'en savoir autant sur le protecteur. Dans tout les cas, elle suivrait ce qu'il dirait.

Encore et toujours, j’aime pas l’idée de se séparer, même si je peux savoir si elle est en train de se faire agresser. Pour la simple et bonne raison que je ne peux prévoir l’affaire qu’une poignée d’instants avant celui fatidique, et ce qui me laisse vraiment peu de temps pour me pointer et empêcher un massacre. Et même si je doute qu’elle soit assez faible pour se faire éliminer dans le laps de temps, j’aime pas vraiment accumuler trop de risques dans une mission. Le bon sens qu’on appelle ça, je crois.

« - C’est bien possible pour les enfants, après tout ils peuvent pleurer très facilement. A croire que la thèse de Mary quant à l’un qui entraîne le reste était assez fondée, tout compte fait. M’enfin, ça marche pour le plan, je commence par le salon, et je chercherai pour une cave. On se retrouve à l’entrée si on trouve rien, fais attention à toi. »

Je sais, je vais sérieusement commencer à la gonfler à force de jouer au papa poule. Mais tant que je connais pas l’étendue de ses compétences, je préfère jouer la sécurité.
Alors, sur ces mots, je retourne sur mes pas et m’engouffre à nouveau dans la crèche, me dirigeant droit vers le salon. Mon arme prête à bondir, je ralentis ma démarche lorsque je jette un œil par la vitre. Mais, rien en vue. Je pénètre dans la salle, toujours sur mes gardes, et la fouille de fond en comble. Toujours rien.

Je soupire, et sors par l’autre côté, toujours aux aguets d’un éventuel signe de mon sens. Je scrute les environs, ouvre des portes en pagailles, mais ne parviens à mettre la main sur un éventuel sous-sol. A croire qu’il n’y en a pas, donc. Je reviens un peu mes pas, faisant un peu de zèle en traversant le couloir principal, puis m’en vais au point de rendez-vous.
Pas une Marguerite ici non plus. Mais bon, logique. En supputant une cave qui n’existait pas, je me suis quand même sacrément allégé le boulot. Je m’étends un peu, et me colle au mur, sans révoquer mon pistolet. Va savoir, peut-être qu’elle va croiser une petite bête pendant sa ronde.

Et puis, ma collègue finit par pointer le bout de son nez, l’air de celle qui ne s’est pas battue. Donc, effectivement, toute cette opération pour une Ombre si naine, c’en est presque désolant. Mais au moins, le problème est réglé, on peut dire.
J’offre un sourire à Samantha, et fais un pas vers elle, relâchant enfin mon arme.

« - Bon. On a fini alors. Bien joué, je pense pas qu’on ait fait de bavure. Rentrons vite alors, histoire de rassurer l’amie grand-mère. »

J’espère tout de même que tout ça été vraiment utile, et que c’était bien le monstre qui provoquait ces pleurs en cascade. Parce que si c’est finalement un connard derrière ça, ça me ferait chier, franchement – on serait venu pour pas grand-chose, et on n’aurait rien réglé.
M’enfin, faut que j’arrête de me prendre la tête avec ça. On a fait notre taf, voilà, tout. Maintenant, maison, et rapport.

Samantha hocha la tête. La chasse à l'ombre, ça elle faisait toujours et avec plaisir. Les ombres étaient des créatures maléfiques faîtes uniquement pour détruire l'humanité, il était donc normal de les tuer. Tout l'opposé des Nephils.

- "Sois prudent toi aussi, j'irais voir si y a pas d'autre recoin où une ombre pourrait se cacher"

Samantha entreprit de faire un tour vite fait du bâtiment, juste pour s'assurer qu'une ombre n'était pas sortie par hasard. Ce n'était visiblement pas le cas. Elle rentra, rassurée, dans la crèche s'attaquant aux pièce du personnel. Tout était vide, aucune ombre à l'horizon. Ils avaient été envoyé en mission pour une seule ombre, mais c'était normal. Toucher des enfants était quelque chose de très grave et mieux valait ne pas être trop prudent.

Elle revint donc, tranquillement, vers Howard.

- "Oui, heureusement que l'on est arrivé tôt. Peut-être que la situation aurait pu se dégénérer et l'endroit devenir rapidement un nid. En tout cas, je suis soulagée que tout ces enfants sont en sécurité. Rentrons"

Samantha sourit gentiment en le suivant pour aller révoquer le kekkai en toute discrétion.

- "Pauvre Mary, elle va penser que l'on a été vexé" dit-elle en commençant à le suivre pour retourner au QG "Et merci Howard, de m'avoir proposé de t'accompagner"

Samantha le pensait sincèrement et était heureuse que, pour une fois, quelqu'un ne la prenait pas pour quelque chose d'inutile.

Je retiens un rire qui bataille dans ma gorge. Samantha vient de me remercier pour la mission ? Je crois que les choses ne fonctionnent pas exactement de cette manière. Mais j’apprécie ce geste, en tous cas – ça renforce l’avis que j’ai déjà sur elle. J’espère qu’avec son nom inscrit dans un rapport de plus, quelqu’un finira bien par la remarquer ; parce qu’elle le mérite.
Un jour, peut-être, les noms que je glisserai là-haut seront entendus. D’ici là, je pense bien n’avoir pas beaucoup d’autres moyens de filer un coup de pouce à ces braves gaillards, que de les inciter à tenter des coups d’éclats.
Ou à défaut, d’être exemplaires.

« - Tu sais, t’as pas à me remercier. C’est notre taf ces choses-là, et tu te prêtais bien à la mission. Pour tes talents humains, et de soin si nécessaire. »

Je souris, et continue à avancer vers la base. Je vais essayer de grossir un peu son rôle dans le rapport. Pas vraiment une falsification, plutôt un usage assez libre des mots, on dira ? Et puis, sa prise de risque mérite ça, non ? Après tout, l’Ombre aurait pu être bien plus puissante, et elle a littéralement fichue sa vie en danger parce que son supérieur le lui en avait donné l’ordre.
Ouais, je vais garder cette version-là. Au diable l’avis qu’on se fera de moi avec ça, elle a plus besoin d’une promotion que moi – de toute manière, qu’est-ce que je peux encore viser ?
Oh, ça sonne bien plus prétentieux que je l’avais imaginé. Tant pis.