Donc, le jour. Le matin, même. Ça fait déjà un petit moment que l’on erre dans les parages, guettant dans chaque vitrine une Ombre indiscrète. Mais, rien.
Bon an mal an, on finit par déboucher au coin d’une petite ruelle, le genre assez surprenant pour le quartier – des lampadaires mal en point, et une allure franchement pas rassurante. A croire que l’affaire est un embryon de Sud avorté ; et ça pourrait bien être notre sésame pour un petit combat. Sauf qu’il y a encore des gens qui passe. Saloperies de rues commerçantes des deux côtés.
Je tends l’oreille, et perçois quelques bribes d’engueulades par une fenêtre ouverte, quelque peu au-dessus de nous. De là à dire que c’est surnaturel, je sais pas, mais ça peut mériter qu’on s’y intéresse. Surtout quand si ce que je viens d’entendre, c’est bien le pot d’un vase qui se brise sur le mur. Ah ouais, ça déconne pas en fait.

« - Je crois qu’il y en a une, un peu plus haut. »

Je balaye à nouveau les environs du regard. Il faut un endroit où se cacher un instant, pour disparaître. Vraiment, j’aime pas chasser le jour. Je pousse un soupir, puis une idée me traverse le crâne – au sens figuré, évidemment. Ce serait con sinon, une mort des plus ridicules.
Bref. Je profite d’une porte mal entretenue de la ruelle pour m’engouffrer dedans, et mon camarade avec, et l’on arrive dans la sortie de service d’une boutique. Parfait, pas un chat ici. Je déploie la si fameuse dimension, et retourne sur mes pas, matant du coin de l’œil l’ancienne source de cris.

Et là, surprise. Je vois bien une tête sombre passer par là, mais aussi une deuxième. Ah. Va y en avoir pour chacun donc, pas de jaloux. Je comprends mieux pourquoi ça meuglait autant, maintenant.

« - Je prends la plus grosse, si t’as un problème, fais du bruit. »

L’instant suivant, elles fondent sur nous, convaincues d’avoir été investi par la sacrosainte mission de nous éliminer. Vraiment ? J’appelle mon arme, et attrape la plus imposante au passage, déplaçant notre affrontement de l’autre côté de la ruelle. De quoi laisser un peu de liberté de manœuvre à l’ami Sean.

[Une ombre 6, l’autre 3]

Les griffes de la bête s’activent, mais n’arrive pas à m’atteindre. Pas après pas, je recule, me tourne, esquive quoi. J’ai connu des ombres bien plus vivaces, et celle-ci est loin de m’effrayer – même si, une erreur, et j’pourrais me retrouver avec une belle artère de tranchée. Donc, un peu de sérieux.
D’un coup d’arbalète je bloque sa mandibule, et de mon autre main je l’attrape pour la forcer à pivoter et m’offrir ainsi une vue sur Sean. Bien que je ne sois pas tout à fait en mesure d’observer tous ses faits et gestes, j’aime pas le voir se battre dans mon dos. Côté papa poule peut-être, ou simple camarade de faction, va savoir.

Après ça, je laisse filer un premier trait tandis que je ramène mon arme vers moi, et transperce sa cuisse tout en titillant son torse de ma baïonnette. Ses bras s’activent, et viennent effleurer ma chemise alors que je m’éloigne subitement, cherchant à marquer un peu de distance. Elle se rue sur moi, et je me baisse pour lui passer à côté, fichant un carreau dans le bas de son dos ; et je saisis son flanc d’une main pour nous faire tourner à nouveau.
Dos à moi, elle se jette en arrière pour m’agripper de ses pointes, et je la laisse m’arracher un bout de tissu pour refermer mon étreinte sur son poignet, que je sépare du reste de son corps par un bref coup de lame. Sa mimique se torture brutalement, et elle s’éloigne à son tour, m’ouvrant tout à fait le champ de vision sur mon allié.

Il a l’air de bien se débrouiller, en fait. Pas mal, surtout que son adversaire n’est pas bien plus faible que la première. Je tends mon arbalète, et décoche un trait droit sur la cuisse de celui-ci. Et bingo, je touche ma cible, et entrave quelque peu ses mouvements. Assez pour que Sean finisse le taf seul, j’imagine – sinon, je le l’aiderai encore un peu.
Comme pour me rabattre le caquet, mon amie personnelle saute soudainement sur moi, tentant vainement de m’écorcher. Je réagis, et laisse siffler son attaque juste à côté de moi. Voilà, maintenant, quoi ? Je souris, et lâche une petite salve dans son ventre, la clouant momentanément sur le mur, vivante. Je sais que j’pourrais l’éliminer maintenant, mais je veux me la garder encore un peu. Pour jouer, peut-être.

Une main dans la poche, l’autre qui s’amuse à faire tourner mon arbalète, j’observe Sean me faire quelques démonstrations de ses talents. Et au risque de me répéter, c’est assez gracieux comme style de combat – il lui manque encore de l’agilité et davantage de coordination, mais ça ressemblerait presque à de la danse. Ses coups ont un but, sont prémédites ; bien loin de ma manière brutale de me battre. Je porte un coup, et réagis au suivant. Les rares fois où je prévois, c’est parce que j’ai besoin de gagner un peu de temps… Ou que je n’ai pas d’autres choix.

J’admets, je hausse un sourcil lorsqu’ils font leur petite pirouette à deux – ou quoi que ce soit que ça se nomme. J’sais pas si ça a un vrai objectif, ou si c’est un nécessaire de la chorégraphie, mais ça rend assez bizarre. J’veux dire, c’est cool de lancer une Ombre contre un mur ; mais, pourquoi faire un truc si compliqué alors qu’un coup de pied aurait très bien fait l’affaire ? Secret de l’artiste, j’imagine.

Et puis, quelques bruissements se font entendre derrière moi. Je lance un coup d’œil par là-bas, et je découvre mon ennemie qui s’est soutirée à ma prison de fortune. Bon. Elle a été infoutue d’ôter les carreaux de sa panse, donc elle a préféré se transpercer le bide pour s’en sortir. C’est une manière de faire on va dire, même si c’est pas franchement à son honneur.

Je souris un instant, et l’achève d’un carreau dans la tête. Fini. C’était probablement irresponsable de faire autant durer le combat, mais quelque chose en moi avait envie de voir ce qu’elle pourrait donner avec du temps. Pas grand-chose, donc.
Je viens m’appuyer contre le mur, et je reprends ma surveillance du petit affrontement. Je crois que je n’aurai pas besoin de l’achever, cette fois. Il se débrouille bien, le rookie.

Et voilà, plus de méchants. Je fouille dans la poche de ma veste, et en tire une bande accompagnée d’une petite bouteille de désinfectant. Et ouais, cette fois j’ai prévu le coup, j’ai chopé quelques bazars pour soigner Sean. Je m’avance vers lui, les objets en avant, et lui adresse une petite moue impressionnée.

« - Joli combat, je vois ce que ça commence à prendre. Si tu veux je te laisserai te farcir la prochaine sans carreau pour t’aider, on verra ce que tu donnes. »

Je ponctue ma phrase d’un air un peu goguenard. Même s’il s’est bien battu, j’sais pas vraiment s’il aurait été en mesure de se la faire seul. Ce qu’elle lui a fait à la jambe, si elle avait été plus prompte, ç’aurait pu lui coûter un joli moignon. Je lui tends mon mini kit de soin, et commence à scruter les environs.

« - Fais ton affaire avec ça, je pense que tu sais comment ça marche. »

Rien de notable, pour le moment. Mais je préfère conserver le Kekkai pour le moment – déjà, pour laisser le temps à l’ami de se soigner, et puis parce qu’avec sa taille, on est pas à l’abri d’une autre invitée. Je viens m’appuyer contre le mur, m’étirant brièvement. Autant profiter du calme tant qu’il en a encore un peu.

« - Sinon. Ça s’passe comment ta vie au QG ? T’arrives à t’épanouir un peu là-dedans ? »

Bon. J’ai jamais été très doué pour parler chaleureusement, mais l’idée est là. Maintenant que je l’accompagne dans ses progrès – et qu’il est un Nephil, ce qui suffit à l’affaire -, j’aimerais bien savoir si tout se passe bien pour lui. Parce que ce serait con qu’il finisse aussi asocial que moi, c’est pas franchement des meilleures auspices.
Après, ça s’trouve, il a une vie humaine bien remplie à côté. Ce qui est tout aussi bien, tout compte faire ; même si malheureusement, elle se détruira à mesure des mois. Le revers du Contrat, on peut dire.

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'Dé classique' :

Grand seigneur que Juliet, je dois l’avouer. Entre sa promesse pour Leeroy, ma promotion passe-droit et maintenant sa petite envers Sean, je dois bien avouer que quand il est question d’aider ou d’accompagner ses compatriotes, elle le fait rudement bien. Vraiment, j’suis heureux que Bey l’ait choisie, elle – un autre aurait pu continuer à jouer la carte de la distance, et je crois que j’aurais peut-être fini par reprendre ma sale habitude de traîner partout, sauf au QG.

« - C’est vraiment cool, tout ça. Et puis le coup de main de l’Élue et la coïncidence avec ton pote, ça aide pas mal à s’intégrer à ce monde. Et t’en fais pas pour l’entraînement, la salle, c’est complémentaire. J’ai appris à me battre sur le tas, et je te promets que ça m’a forgé tellement de lacunes … Dont j’ai encore du mal à me détacher. Alors alterner entre pseudo-théorique et pratique, ça te fera peut-être de toi un mec très compétent rapidement. Va savoir. M’enfin, je t’emmènerai peut-être à mon endroit d’entraînement. »

En dire davantage ? Pas que je ne veux pas, je ne peux pas. J’imagine qu’il ne le voit pas encore, bien que je pourrais bien être surpris. J’esquisse un petit sourire. Alors, décidemment, je fais vraiment tout comme Russel, donc ? Jusqu’à emmener un nouveau là-bas ?
Du coin de l’œil, je repère deux silhouettes faire la course le long de l’obscurité de la paroi, nous marquant comme ligne d’arrivée. Je lève mon arme vers elles, jaugeant leurs tailles rapidement.
La même chose, je crois.

« - Je pense qu’on a plus trop d’option. On fait comme tout à l’heure. »

Je laisse de nouveau la plus imposante s’approcher, et je l’embroche de ma baïonnette avant de l’emmener plus loin, laissant à l’ami Sean le soin de s’occuper de sa petite camarade. Voyons voir s’il est capable de se la faire seul, maintenant.

Maintenant que nous ne sommes plus que dans un tête-à-tête romantique, je me demande bien de quelle manière je vais m’occuper de toi, l’amie sombre. Ta manière de me toiser, hébétée, me laisse assez pantois ; et ta vivacité est à moindre épreuve. Je pousse un bref soupir, totalement dans le surjeu de mon égo, puis fais quelques pas en arrière pour distancer mon adversaire. Et si je changeais un peu de style de combat ? Pour apprendre un peu plus à utiliser … Ça.
Rapidement, je sépare la lame de mon arbalète, et envoie valser celle-ci, appelant dans ma main libre un carreau nu. Certes, c’est encore loin d’un vrai art de l’épée, mais je pense que me battre avec un style grossièrement pompé sur deux dagues, pourrait bien m’entraîner un peu. Parce que, quoique je prétende, je suis une véritable quiche avec ma nouvelle arme.

En réaction à sa mandibule élancée à pleins poumons – tant est qu’il y en est dans derrière ce corps infâme -, je bloque de la gauche et coupe son poing de la droite, griffant tout l’intérieur de son bras dans la continuité de mon geste. A l’instant où j’atteins son torse, je perçois sa jambe se lever, prête à venger son autre membre – et je relâche mon geste, plaquant paume et plat contre son épaule pour la repousser.
A nouveau quelque peu à l’écart, je m’autorise une moue très brève, presque impressionné. D’habitude je plantais, maintenant je tranche. Et je dois avouer que c’est rudement efficace tout ça, j’y prendrais presque goût.

L’instant suivant, l’assaut reprend, et d’un coup de coude dans sa tête je l’aveugle une seconde, assez pour planter sa griffe droite dans le mur et la couper avec ma baïonnette. Timidement, son autre main crochue vient m’attaquer l’épaule, mais ses blessures sont trop présentes pour que ça m’inquiète vraiment. Un petit pansement, tout au plus.

Ter. Avec mon pied, je recrée un espace entre nous, et jette un regard à Sean. Toujours aussi acrobatiques ses affaires, mais je vois pas trop de sang de son côté ; donc, c’est qu’il doit plutôt bien s’en sortir. Parfait.

Et … Retour à l’attaque. J’avance, esquive sa mandibule hasardeuse, plaque mon pied sur le sien ; enfin, ma tête en carreau en première, j’entame de lui transpercer le ventre. Tandis qu’à côté, ma lame se balade sur son épaule encore utile, entravant presque tout à fait ses tentatives.
Je suis encore maladroit avec ce genre d’affaires, mais j’ai l’impression que la fin du combat pointe le bout de son nez là. M’enfin, faudrait que j’aille à sa rencontre alors, car je sens que ses orteils griffus cherchent maladroitement le chemin pour ma chair.
Alors, comme dans un seppuku pas très traditionnel, je remonte ma pointe jusqu’à ce que mon adversaire disparaisse, comme si de rien ne s’était passé.

Craquant légèrement ma nuque, je retourne à ma petite observation des performances de Sean. Et j’dois dire que la gracile cygne vient de laisser sa place à l’éléphant barbare. A le voir tambouriner son bâton contre la pauvre face de l’Ombre, j’aurais presque pitié d’elle, tiens – et j’y retrouve quasiment mon style de combat. Celui de frapper jusqu’à ce que ça crève. Comme quoi, j’ai peut-être des bons trucs, qui sait ?
L’œil à l’affût, je scrute le corps de mon camarade, en quête de de quelques blessures. Et en voici une à son bras, quoique plus impressionnante que dangereuse, faut dire. Presque une trace tribale on pourrait dire.

« - C’était … Brutal, mais efficace. Il doit te rester encore un peu de bande je pense. »

Je laisse planer un léger regard sur mon épaule. Non, vraiment, le sang afflue à peine par-là, ce serait du gâchis complet que d’utiliser notre attirail. J’le répète, j’irai taxer un pansement fantaisie à Rekor en rentrant, ça suffira – et j’espère qu’il en a. Parce que j’en veux un Power Rangers, pour frimer auprès de Tommy.

« - Encore en forme, ou on rentre ? »

J’ai un peu perdu le fil d’une endurance normale, alors j’avoue n’avoir aucune idée de son stade de fatigue. Et j’espère bien qu’il va être honnête, parce que je préfère mille fois rentrer maintenant, que de le voir s’épuiser et mourir au prochain combat.

Donc, on arrête là. Oui, c’est logique qu’il soit déjà quelque peu amoché et fatigué, il a dû se battre seul contre les Ombres – là où, avec Leeroy, on perfectionnait sans cesse notre duo. Peut-être aussi parce qu’on connaissait tout à fait les pouvoirs de l’autre, et que l’objectif était moins formel que celui-ci. Lui était Solitaire, moi, je ne m’étais encore jamais rendu au QG. Alors, on menait notre petite vie de potes, se voyant souvent le soir pour faire des petites chasses d’entraînements, tout ça dans une ambiance amicale.
Alors qu’avec Sean, j’y vais de manière peut-être un peu trop détachée. Ça se trouve, ce qu’on est en train de mettre en place, on va peut-être le garder un paquet de temps à l’instar de nos sorties avec Russel. Donc, me renseigner un peu plus sur lui, ce serait une idée pas des plus mauvaises.

Donc, tandis qu’il s’évertue à panser ses blessures, je viens m’appuyer sur le mur à côté de lui, scrutant toujours les environs. Parce que, même si on a décidé d’arrêter, je suis pas sûr que ce soit du même goût de nos amies les moches.

« - Ça marche. Je me posais une question, d’ailleurs : quels sont tes pouvoirs, en fait ? On pourrait tenter d’en tirer parti pour se battre en tandem. »

Oh, je sais comment fait pour que notre différence de force soit moindre. Invoquer ma lame, car je suis une véritable buse avec. Mais faut encore que ça soit en symbiose avec ses capacités, sinon je vois pas l’intérêt de faire ça.
M’enfin, je crains qu’il me retourne la question. Certes, la téléportation, c’est carrément fort, mais sentir quand les gens sont des connards avares, ça l’est moins. Genre, à des années lumières. J’me demande encore bien pourquoi j’ai formulé mon vœu de cette manière, tiens – avec quelques retouches, peut-être que j’aurais obtenu un truc carrément plus utile.

J’aime bien ses pouvoirs, et ils collent bien à son style de combat. Anticiper les mouvements, voilà quelque chose de bien pratique ; et une armure magique, de même. Ce type a tout pour devenir un fier gaillard à l’avenir, j’en suis sûr. Et je vais m’arranger pour que rien de fâcheux ne lui arrive d’ici là.

M’enfin, je me demande ce qu’on peut faire ensemble. Lui peut encaisser, moi j’peux taper et esquiver. C’est complémentaire, si on était dans un jeu-vidéo ou la même personne. Mais à deux … J’aurais trop peur de le toucher, en tirant. Surtout avec … Ça. Alors, un duo de corps-corps ? Ça se tente, je dis.

« - Oui, c’est pas mal tout ça. Je pense qu’on peut faire quelques trucs tous les deux, j’ai des idées. Quant à mes autres pouvoirs, y en a bien un qui vaut le détour. »

Je vais occulter le délire des odeurs. C’est vraiment naze ce truc. Donc, je me redresse, récupère mon arbalète, et la tend loin devant moi, à la verticale. Je me concentre un instant, et lentement elle commence à perdre de sa consistance, à s’effacer. Une lumière se déploie, épouse la forme d’un arc gigantesque, et se prolonge jusqu’à mon bras en retrait, formant un carreau gigantesque. Je le saisis, et relâche ma posture, conservant la désormais lame en main. Vraiment, j’aime cette nouvelle compétence.

« - Je peux obtenir ça, à la place de mon arme classique. Mais c’est pas tout. »

Je recommence la posture, créant cette fois cette silhouette lumineuse à partir de ma paume, et je bande la corde intangible grâce à ma flèche-épée. Je vise un endroit loin de Sean, et décoche le tout. Le course est rapide, et l’impact sonore, explosif. L’instant suivant, un pan de mur est tout à fait arraché, témoin de la force dévastatrice dont cet homme m’a doté.
Mes bras retournent le long de mon corps, et je me retrouve quelques secondes sans moyen de défense. Contrecoup habituel.

« - Et pendant dix secondes, plus d’arbalète. Mais donc, je pense qu’on pourrait s’entraîner à coordonner nos attaques de corps à corps. J’ai besoin de m’améliorer dans le domaine. »

Ouais, vraiment. Peut-être pas tout reprendre depuis le début, mais j’ai un gouffre de talent là-dedans. Aussi parce que j’évite de m’en servir en combat, de peur de faire trop le con et de perdre.

J’esquisse un sourire. Evidemment qu’on ne va pas commencer sur des Ombres du calibre de celles de l’usine – déjà, j’y passerai à nouveau, et surtout, je gère trop mal mon épée pour le moment. On va faire un peu de salle, de courtes traques, et puis dès l’instant où il sera en mesure d’aller là-bas, on y ira.
Mais avant ça, je révoque mon Kekkai. Pas une âme dans les parages, parfait. On va pouvoir rentrer tranquillement, sans avoir à sortir d’énièmes sermons fabuleux à un humain qui en a trop vu.

« - On commencera mollo, t’inquiète pas – je suis pas une bête de guerre non plus, tu sais. Et j’ai pas envie de vérifier mes limites, pas avec toi, sans vouloir t’offenser. Mais en route alors, on aura tout le temps de mettre ça au point sur le chemin. Et si on en croise une nouvelle, je m’en occuperai. »

Ouais, je suis pas vraiment fatigué, faut dire. Et pour l’histoire de force, c’est pas que je ne lui fais pas confiance pour me ramasser, mais c’est surtout que je crains qu’il crève salement lors des tests.
Je toise légèrement Sean, esquissant un sourire. Désolé pour tes vêtements l’ami, mais faudra t’y faire. Je suis pas sûr que les t-shirt en nanofibres soient si démocratisés de nos jours, alors il faudra trouver un moyen de te faire une petite réserve. C’est ce que j’ai, bien que je réutilise les tenues pas trop salement amochées. Ça fait un petit style, on va dire.

Donc, je sors de la ruelle, le pas un peu plus rapide. Plus tôt on sera rentré, et mieux il se portera, j’imagine. Direction QG.