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Bordel de putain de merde. Quelle mission foireuse on lui avait encore collé sur la figure. Surveiller Max. Non mais franchement. C'était un traqueur ou pas ce type ? Depuis quand elle avait la casquette baby-sitter hein ? Non seulement elle avait dû payer un prix exorbitant de sa poche pour pouvoir entrer, mais tout ces décors, et cette animation n'était vraiment pas dans son univers. Autant dire que c'était une corvée doublée d'une corvée.

Dans toute cette foule, encore fallait-il qu'elle le retrouve. Ou pouvait-il bien se planquer ? Un homme en costume bizarre à teinte verte voulut lui faire découvrir des lunettes phosphorescentes. Elle repoussa l'individu d'un regard froid et grimpa sur une chaise pour trouver son huluberlu. Une chevelure caractéristique attira son oeil, et elle partit dans cette direction en tentant de l'interpeller.

MAX !

Vivre c’est surtout des surprises, des évènements qui s’enchaînent, échappant à tout contrôle et écrasant au passage le sens commun de ceux qui les vivent. Même si Gamaliel apprécie les règles, les ensembles structurés et bien mis en évidence, il fallait bien qu’arrive un moment ou tout cela était mis sans dessus dessous. Déjà précédemment, la simple existence des Seraphs avait renversé son monde, allant à l’encontre d’à peu près tout ce qu’il pensait savoir, et prouvant que les modèles qu’il suivait allait nécessairement s’avérer obsolète, qu’il allait falloir qu’il reconsidère tout son fonctionnement, qu’il se pose finalement en se demandant ce qu’il était normal de faire. Respecter les humains ? Suivre les directives Seraphs ? Ou bien abdiquer face à la quête étrange à laquelle il était soumis.

 S’il avait su, il aurait sans doute dit non. Non au garçon au cheveux roses qui l’avait entraîné dans tout ça alors que ni ce salon du jeu vidéo ni ce qu’il vivait actuellement – cette situation de mission qui était apparue devant lui, ces menus tout droit tirés d’un jeu vidéo dont il n’avait rien à faire – ne le motivaient réellement, au contraire même. Du coup, il en était venu à perdre tout le monde dans la foule, même si la carte qu’il pouvait voir indiquait sans doute la position des personnes intéressantes, c’est-à-dire cette Lenna et l’autre mec anormal qui s’était précipité pour suivre ce qui était écrit devant lui. Sauf qu’embrasser toutes les filles en cosplay – et Lenna – n’était pas vraiment dans le programme de Gamaliel. Parce que cela ne se faisait pas, si ? Ou alors, au contraire, la présence de cette singularité rendrait-elle un tel comportement normal, même sans envisager les problèmes légaux d’harcèlement et d’atteinte à autrui qu’il posait ?

 Un soupire s’échappa des lèvres du jeune adulte, perdu qu’il était dans ce qu’il devait faire, ce qu’il était supposé choisir maintenant qu’il se retrouvait pris entre deux directives sociales contradictoires, celle du Seraph, et celle de la société en général. Au final, il avait décidé d’essayer de faire ce qu’on lui demandait, mais pas ce qu’on lui demandait. À savoir embrasser les gens, mais sans violer leur espace personnel, et sans avoir à utiliser ses lèvres. Une pancarte en carton récupérée dans un coin, un marqueur, et il était devenu un free hug sur pattes. Même s’il ne savait absolument pas si cela marchait ou non. Et il n’était pas sûr qu’il doive demander. Parce qu’il s’avérait qu’il ne devait pas faire des embrassades, les problèmes allaient revenir. Et qu’il voulait éviter ces problèmes.

 Pourtant, ses pas se mirent en marche de façon à suivre les points sur la carte qui était venue avec la quête. Ne serait-ce que pour essayer de faire un câlin à Lenna, histoire que tout ça soit fini et qu’il soit fixé – et en plus, il ferait ce qu’on attendait de lui. Sur le chemin, il embrasse quelqu’un par-ci, quelqu’un par-là, sans discrimination. Ça ne lui apporte rien, mais au moins il est toujours dans l’archétype du free-hugger dans lequel il s’est inséré, dans lequel il a décidé de trouver réconfort et certitude. Et il espère bien que rien ne viendra perturber tout ça, pas même la réalité.

Merde, mais qu’est-ce qu’il foutait Max ? C’était quoi ce délire ? Il venait de se prendre une claque non là ? Elle n’avait pas rêvé ? Sa réplique lui arracha une grimace. On sait bien que le sage craint le mal et se détourne le sot est insolent et sûr de lui. Maximillian entrait facilement dans la deuxième catégorie. Insolent, et trop sûr de lui.

Elle allait le rattraper par le collet, il ne perdait rien pour attendre. Fichue mission qui lui demandait de s’occuper d’un supérieur. Elle n’allait pas pouvoir juste l’assommer purement et simplement. Il allait falloir que tu exige beaucoup de toi-même et attends peu des autres. Ainsi beaucoup d'ennuis te seront épargnés, ma petite Lenna. Elle ne devait rien attendre de lui, mais elle n’était pas vraiment sûr d’éviter tous les ennuis. Elle le suivit, jouant des coudes dans la foule, quand une main se posa sur son bras.

Vous le connaissez cet abruti ? Il vient de m’embrasser de force !

Malheureusement oui.

Et alors ? Vous comptez faire quoi ? Vous êtes pas un peu tarée de le laisser comme ça dehors ? Non ?!

Cette fille s’énervait et commençait à crier. Lenna soupira.

Ecoutez, je vais mourir, tu vas mourir, nous allons tous définitivement mourir et j’t’avais bien dit d’pas faire de cheval hors-piste alors il y a plus important qu’un baiser non ?

Pétasse.

Elle n’avait sans doute rien compris, et c’était le but. L’autre la classe dans la même veine que le taré et préféra s’éloigner. Lenna repoussa l’humaine et se dégagea, sa force étant supérieure à la sienne. Elle pensait que Max devait se construire un harem plutôt que d’agir de la sorte. Ces quêtes absurdes seraient plus facile à saisir. Elle secoua la tête songeant que l’humour renforce notre instinct de survie et sauvegarde notre santé d’esprit. Cela lui assurait de garder un minimum de calme alors qu’elle avait juste envie de l’étriper.

MAX ! J’ai un truc super important d’une fille à gros boobs à te dire !

Autant jouer la carte de la fille. Cela pouvait peut-être marcher.

Oh, c'était donc aussi facile que cela ? Non, Max devait délirer sérieusement. Ou alors il la croyait ? Héberluée, elle le laissa prendre sa main, et commença à s'avancer vers la sortie.

Elle fume une clope dehors.

Espérons que cette excuse suffirait et que rien ne viendrait perturber son huluberlu.

T'en as embrassé combien au juste?

Elle voulait savoir si cet idiot avait plus de succès qu'elle ne mode frigo. On ne savait jamais.

Merde. C'est quoi cet affichage chelou ?
Embrasser le plus de filles, sérieusement ?

Bon il n'y avait en vérité plus qu'un seul moyen pour l'arrêter. L'aider pour qu'il termine, ou l'assommer.

Lenna ne voulait prendre le risque d'ouvrir un kekkai, il y avait forcément un ennemi ici dans toute cette foule, et cela la desservirait. Aussi prit-elle le parti de le cogner dès qu'elle le rattraperait.

Attends ! Et une fille dans les toilettes ça te dit pas ? C'est toujours à l'intérieur.

Merde, raté ! Lenna soupira très profondément, songeant qu'il ne restait qu'une solution valable pour sortir Maximillian de là et limiter les dégats.
L'assommer et le traîner dehors par la force des poignets.

Hé Max !

Elle emprunta discrètement une arme de cosplay, suffisamment lourde pour l'assommer. Elle eut un sourire enjoleur et sourit à son intention.

J'suis une fille moi !

Et pendant qu'il viendrait l'embrasser, elle n'aurait plus qu'à mettre son plan en action.

Trop facile. Il avait mordu à l’hameçon comme un poisson n'ayant pas vu d'appât depuis des siècles. Lenna eut un sourire amusé, avant de lui attraper l'oreille d'une main et de le frapper avec l'arme de l'autre.

Elle espérait que le coup serait suffisant, au pire elle avait une bonne parade. L'oreille personne ne pouvait y résister.

Maintenant tu me suis, on s'en va.

Suis-moi mon petit, je ne te ferai pas de mal.

Si tu m'écoutes bien, je te laisserai toucher mes boobs.

Jamais de la vie. Mais il n'avait pas besoin de le savoir.

Quoi ? Mais qu'est-ce qu'il raconte bordel ? Lenna ne comprenait plus rien, lâcha bêtement l'oreille de Max, alors qu'elle tentait de comprendre ce qui provoquait une telle peur panique chez Max.

Madame ?

Autant s'en servir, si elle pouvait le faire fuir à l'extérieur.

Vous connaissez ce jeune homme ?

Faites que oui...

Bon, alors cette personne ne connait pas son énergumène.

Tant pis, je peux donc tirer sur son oreille autant que je veux.

Elle haussa les épaules, ignorant la remarque de Maximilian par ce simple mot :

Non.

Elle ne lâcherait pas.

Pas tant que tu m'auras suivi à l'extérieur.

Il avait assez fait de dégats comme ça.

C'était mignon. Il s'offusquait, mais il ne faisait rien pour la faire lâcher. Un peu pathétique en soi.
Lenna haussa les épaules et eut un sourire assez malsain. A croire qu'elle prenait plaisir à le voir souffrir.

La fin du monde ? Seulement pour toi.

Puisqu'on était dans le mélodrame, autant jouer la carte jusqu'au bout.

Si tu m'aimes viens avec moi. C'est pour ta protection.

Ah, ce qu'il fallait pas dire et surjouer. Dommage que l'arme ne l'ait pas assommé. Cela aurait réglé le problème une bonne fois pour toute et lui épargnerait tout ce cirque.

Bon, j'ai pas le temps. J'espérais la convaincre, mais au final elle souhaite me protéger. Je suis celui qui protège et pas l'inverse hein !? J'ai pas le choix, je vais devoir utiliser ma compétence spécial afin de m'extraire des griffes de celle qu'on appelle la faucheuse. Tenez vous prêt. Car ici, j'invoque ma carte maîtresse... Celle du fait que j'ai le dernier mort, héhé !

"Ahem... Lenchou... Je t'aime, mais je ne suis pas du genre à n'aimer qu'une seule femme et à me cacher derrière elle. D'autres ont besoin de moi et ce serait un crime de ma part que de les ignorer !"

Sans crier gare, je m'extrais de la prise à l'oreille de mon agresseur. Puis, dans un élan d'héroïsme, j'embrasse une à une avec une vitesse et une expérience extrême les filles en cosplay. Jusqu'au moment où je tourne la tête d'une rousse et l'embrasse.

*...*

Je regarde la visage de la fille que je venais d'embrasser. Elle est vieille. Sa tête m'est familière. Elle écarquille les yeux, j'écarquille les yeux. Je recule d'un mètre avant de cracher par terre tout le liquide qu'il peut y avoir dans ma bouche. Puis une voix s'élève, livide, froide, je lève la tête pour voir le visage de 'Man rouge et une expression d'envie de meurtre illustrant les charmes féminin inexistants de la PNJ qui me sert de mère...

"Ma-xi-mil-lian..."

La seconde d'après, c'est le noir, j'ai été comme assommé. Quand je me suis réveillé, le festival était fini, et y avait plus personne, et seul un gros échec de ma quête était visible. Damn...

(Et FINI ! Je te laisse poster le topic pour dire qu'on a fini Lenna ?)