Quand l’otaku retrouve son précieux

S

i j’ai pu rentrer chez moi… C'est surtout grâce à Bibi. Je sais pas si j'en aurais été capable sans lui en fait… Bon… C'est comme si rien ne s'était passé et d'une certaine façon ça m’a rassuré. Je ne me voyais pas lui expliquer le monde des contractants, tout ça… Mais avec une si longue absence, je suppose qu'il est impossible de reprendre mon travail. Du coup, je ne fais qu'une chose ces temps-ci : de la chasse à l'ombre. Au début ça me faisait bizarre de devoir le faire seul mais je me suis un peu habitué. Ce n'est pas toujours facile mais je fais en sorte de ne pas m'attaquer à trop nombreux. Enfin, me voilà donc à me promener dans ce parc après avoir enlevé mon kekkai. Faudrait que je retourne à East Park un jour. Oui, depuis le jour avec John et Rekor je n'ose plus y retourner. Pathétique hein ? Et alors que j'étais toujours dans mes pensées, un bruit ou plutôt un appel vient les interrompre.

《 Are…? 》

Je me retourne et remarque avec surprise une tête que je ne pensais pas revoir de sitôt.

- Eto… Salut Maeru…

Fis-je un peu ailleurs en tendant une main, un peu honteux. Il est toujours aussi sans gêne.

Quand l’otaku retrouve son précieux

M

a réponse était un peu sèche je l'avoue et je suis un peu habitué à son côté lunatique même si ça me gêne un peu… Je reste donc silencieux quelques instants sans rien dire, incapable d'en placer une après ma longue absence alors qu'au même moment Maeru fonce vers moi en pleurant. Ah…? J’ai… Ça me fait perdre tout mes moyens. Je m'attendais pas à ça.

- Pardon…

Fis-je en détournant les yeux un instant. Il a dû s'inquiéter lui aussi… Qu'est-ce que je peux être bête.

- Je suis désolé de t'avoir inquiété.

Terminé-je en tapotant sa tête.

Quand l’otaku retrouve son précieux

A

lors que je tapote son crâne pour le calmer, mon comparse commence directement par un sujet plutôt pertinent… Vu son attachement au surnaturel… On va éviter d'en parler hein ? Sinon ce sera pire qu'avant. Et puis je ne veux pas l'impliquer là-dedans, j'ai déjà assez regretté mon implication à moi…

- Eh bien…

Fis-je à la fois hésitant et gêné mais Maeru enchaîne sans attendre ma réponse. Bon…

- Ça fait beaucoup de questions…

Répondé-je en réfléchissant tandis que le brun s'écarte en interrompant son étreinte.

- Pour le magasin… Je ne sais pas si je peux revenir en fait…

Avoué-je préoccupé. Avec une si longue absence, je doute que le patron veuille me reprendre en fait.

Quand l’otaku retrouve son précieux

C

omme d'habitude les réactions de Maeru sont aléatoires et vivaces. Enfin… Comme d'habitude… Disons qu'il n'a pas changé, ça me rassure un peu même si, dans son excentricité, il faut quand même avouer qu'il est perspicace puisqu'il a tout de suite senti qu'il y avait un problème. Le problème… Je sais bien quel problème… Mais… Je préfère mettre ce soucis de côté. Ce serait trop dur d'en parler. Je n'en ai jamais parlé avec Bibi non plus d'ailleurs…

- Non, c'est que…

Fis-je un peu pris au dépourvu.

- Après une si longue absence, je doute qu'il me reprenne…

C'est même certain, personne reprendrai un employé qui a disparu aussi longtemps.

Quand l’otaku retrouve son précieux

J

e suis persuadé que le patron ne me reprendra pas mais mon vis à vis m'assure du contraire.

- Oui mais-

Fis-je toujours préoccupé avant d'être coupé par l'enthousiasme du brun. Je soupire un instant mais j’imagine que c'est impossible de stopper Maeru quand il a quelque chose en tête ?

- Bon, je veux bien essayer.

J’ai toujours eu du mal à refuser… Même si là je reste sceptique.

Quand l’otaku retrouve son précieux

E

t… Ça y est… La bombe est lancée. Il saute partout et ne me laisse même pas en placer une comme avant. Je peux pas m'empêcher de sourire en fait. Ça me rappelle des souvenirs mais bon… Là je sais pas trop quoi répondre.

- Ah… Eto.

Réfléchissé-je tandis que mon comparse ne me laisse pas le temps de dire quoi que ce soit. Il me pose même une question auquel je ne peux pas répondre même s'il n'attend pas et… Attends il veut que je revienne tout de suite ?!

- Ma- Attends Maeru. C'est pas pressé.

Du calme quoi, on est pas à deux minutes prêts vu ma longue absence.

Quand l’otaku retrouve son précieux

J

e n’ai même pas le droit de donner mon avis que ça y est il m’embarque et commence à me tirer à travers le parc. Mais-

- Mais attends !

Fis-je confus alors que le brun me tiens toujours. Aussi, une pensée me traverse. C'est vrai que… en y réfléchissant…

- Ce serait pas plutôt pour pouvoir dormir que tu m’amènes ?

Avoué-je en haussant un sourcil. Je me rappelle que ça n'attirait que des problèmes et que le patron le réprimandait souvent en tout cas.

Quand l’otaku retrouve son précieux

A

u moment où je lui demande, monsieur s'arrête par un heureux hasard et me sourit comme si de rien n'était.

《 Mais oui… C'est ça. 》

Le sourcil toujours arqué en le regardant, je reste un moment à le regarder jusqu'à ce que mon acolyte avoue. Je me doutais bien que c'était lié.

- Rigoles pas pour ça.

Répondé-je légèrement agacé en le regardant.

Quand l’otaku retrouve son précieux

J

e soupire à nouveau, réfléchissant à la suite. Du coup… J'ai accepté… Et il a pas tort, je vais devoir m’y rendre même si j'appréhende la réaction de mon employeur. J'ignore ce qu'il va se passer malgré ce que m’a dit Maeru tandis que ce dernier fait une réflexion qui me fait devenir instantanément écarlate.

- Pas du tout !

Fis-je en le frappant à la tête. Raah… Celui-là. J'avais oublié ça aussi tiens.

Quand l’otaku retrouve son précieux

E

t le voilà qui me demande pourquoi j'ai fait ça. S'il disait pas n'importe quoi lui aussi, je l'aurais peut être pas frappé…!

- Je t'ai déjà dit d'arrêter avec ça : je n'en veux pas.

Répondé-je agacé en le regardant exagérer les choses. Mais le pire c'est qu'il insiste puisqu'il me redemande en plus !

- Non !

Peut être que c'est son métier mais ça ne m'intéresse pas : je ne veux rien savoir.

Quand l’otaku retrouve son précieux

E

t le voilà qui change encore de sujet… Il se moque de moi ? Difficile de le savoir avec lui, surtout que son comportement lunatique n’aide pas.

- Je quoi ?

Répondé-je un peu irrité sur le coup. Il dit ça comme si mon attitude était bizarre. Enfin… Au fond peut être qu'elle l'est… Seulement je ne peux pas lui en parler… Ce serait trop risqué… Je souffle intérieurement vu comment ma situation se complique depuis quelques années déjà... Mais parlons de lui tiens. Je pense qu'il y a beaucoup à dire.

Quand l’otaku retrouve son précieux

E

st-ce que mes problèmes se voient tant que ça ? Peut être bien… Après tout, il a raison, je ne suis pas le plus doué en matière de mensonge, il faut dire qu'il est assez perspicace quand il s'y met lui aussi mais… Je ne peux rien lui dire. Je ne peux pas lui dire au risque de changer son quotidien à jamais.

- Parce que tu sais mentir toi ?

Fis-je en haussant un sourcil, amusé en le regardant. Je reste d'ailleurs un moment à observer l'environnement avant de soupirer.

- Je t'assure qu'il n'y a rien de grave.

Je lui souris un instant pour être le plus rassurant possible avant de m'avancer légèrement. Je m'arrête ensuite quelques secondes tandis que je me tourne vers lui d'un air provocateur :

- Et puis... Occupes-toi d'abord de toi-même avant d'essayer d'aider les autres. N'est-ce pas, monsieur le tire-au-flanc ?

Même si je suis dans de beaux draps, même si je culpabilise sans arrêt et même si il s'inquiète… Je ne peux pas l'impliquer. C'est un non catégorique. Il aura beau insister, ma réponse est et restera la même devant lui...