Cela faisait bien quelques jours maintenant que la mort autour d'Alice l'avait accablé. Pourtant, malgré tout cela, elle avait bien cette lueur d'espoir. Il lui fallait trouver un humain, avec lequel elle pourrait jouer pour faire revenir au moins une certaine personne. Le but de ce dernier, serait de ressusciter John. Juliet lui avait avoué que cela pouvait prendre au moins une année, mais Alice ne savait pas du tout si elle tiendrait aussi longtemps en jouant la comédie, et pourtant, c'était son dada. Elle se connaissait au fond, elle n'était pas assez patiente.

C'était alors, presque en vain qu'elle vagabondait dans le quartier Est, comme si la chance de sa vie allait tomber sur ciel. C'était alors qu'elle n'y croyait pas, que quelqu'un tomba littéralement à ses pieds. Le visage de ce type lui semblait vraiment familier. L'avait-elle déjà croisé ? … Elle réfléchit un petit moment avant de se rappeler l'épisode dans le sous-sol/garage du centre commercial. Bizarrement, elle eut un très léger sourire. Son espoir était vraiment venu à ses pieds.

- Oui, au sous-sol du centre commercial, il y a deux semaines environ.

Cela faisait une petite trotte pour se souvenir d'un visage presque inconnu, mais ça allait. Alice l'aborda donc avec un sourire. C'était facile d'avoir l'air sympa au fond, elle l'avait fait pendant des années à ses soirées mondaines, depuis sa tendre enfance presque. Alors le faire sur un ridicule prolétaire ne devait pas être compliqué.
La jeune femme sortit alors un mouchoir de soie de son sac à main pour le tendre au jeune homme qui venait de tomber. Avec il pourra au moins essuyer son visage... Pour ce qui était des vêtements, elle ne pouvait rien y faire.

Durant cette journée, si elle restait avec lui, c'était sûr qu'elle ne souhaiterait croiser personne de sa trempe. Voir la fille de Cameron Nightray se trimballer avec lui ne lui ferait pas monter dans les estimes des autres.

- Vous allez bien ?

Le voir utiliser son mouchoir n'était forcément pas des plus plaisant, et surtout elle se demanda pourquoi il osait le lui redonner une fois utilisé. C'était pourtant clair qu'elle n'en voudrait plus.

- Non, vous pouvez le garder, je vous le donne.

Elle essayait bien évidemment de faire passer ça pour une bonne grâce de sa générosité sans limite. Alice avait certes l'habitude de jouer la comédie pour pouvoir se faire bien voir. Elle faisait toujours cela dans la haute pour avoir facilement des liens de sécurité. Avoir quelques amis de chef d'entreprise, ça pouvait toujours s'avérer utile. De toute façon, tous agissaient comme cela. Tous étaient exécrables sous leur masque. Quoiqu'Alice avait déjà montré une certaine gentillesse, elle n'était pas totalement dénuée de sentiment humain. Il suffisait de la regarder quand elle pensait à John, jeune homme décédé et aimé par Alice alors qu'il était loin de faire partie des bourges.

À la question de Sean, elle afficha un petit sourire. C'était franchement dur de devoir faire semblant, mais elle ne devait pas montrer que quelque chose de mal allait. Ce ne faisait pas partie de ses plans. Le tout était de manipuler cet humain pour qu'il en vienne à faire un vœu, celui de ressusciter John. Quand même bien cette idée pouvait paraître irréaliste et gâcher la vie de quelqu'un, quelque part, elle avait envie d'essayer.
Ce sentiment de solitude qu'elle avait dans la poitrine, c'était impossible de le lui enlever pour le moment. C'était presque comme si elle avait tout perdu. C'était fou comment on pouvait se sentir vide par l'absence d'une ou deux personnes.

- Je vais bien, merci. Et vous ?

Pour rajouter un peu plus de gentillesse sur la couche, elle aurait bien aimé lui proposer de racheter quelque chose à manger. Avec sa fortune, ce n'était vraiment pas un problème. Cependant, ca ferait beaucoup trop gros pour débuter, non ?

Se faire vouvoyer ? C'était un souhait bien risible à côté de celui qu'elle voulait réaliser. Toutes ses pensées n'allaient que vers ce dernier. C'était avec un sourire magnifiquement forcé, mais réussit qu'elle s'adressa encore une fois à ce jeune homme en entendant son nom.

- Je m'appelle Alice Nightray. Il est vrai que la dernière fois nous n'avions pas eu le temps d'échanger nos noms.

En fait, faire de lui ce qu'elle voulait n'allait pas être simple. Elle se demandait vraiment si elle devait agir de la même façon qu'avec ces riches qu'elles côtoyaient souvent. Peut-être que l'argent l'attirait ? Comme tous les autres hommes finalement. N'allait-il pas remuer la queue comme un gentil toutou si elle lui mettait une liasse d'argent sous le nez ?
Les approches d'Alice devaient se faire différemment et Sean allait servir de cobaye. Si jamais, rien ne marchait sur lui, et qu'il n'était pas prêt à la suivre, elle jettera son dévolu sur quelqu'un d'autre.

Jetant un coup d’œil vers la personne qui s'était enfuie depuis un bout de temps, la jeune femme eut une petite idée.

- Puis-je vous inviter à manger ?

Comme il venait de se faire voler de la nourriture, elle allait simplement l'inviter à manger comme pour panser ce qu'il lui manquait.
Même si sa véritable nature avait tendance à insulter les gens et à les prendre de haut, elle n'avait jamais tenté de leur nuire pour les mettre encore plus bas dans la société, contrairement à certaines personnes. À vrai dire, essayer de manipuler quelqu'un pour l'intégrer à un monde meurtrier était semblable à condamner quelqu'un à mort. Ce n'était qu'une question de temps. Pour ce désagrément, elle risquait d'avoir tout de même quelques remords.

Pour mieux l'amadouer, elle devait connaître ce que Sean avait réellement besoin. Le but était de le forcer à faire un vœu pour elle, mais si elle pouvait réaliser à la place de Kyu, ce que Sean souhaitait, alors elle pourrait lui demander ce service en échange. La résurrection de John était impossible physiquement parlant, alors que de donner de l'argent, ou mêmes des femmes à un homme, n'était pas si bien compliqué ; même si elle pensait que ce type n'avait pas spécialement l'air attiré par les femmes dans le sens du plaisir et de la luxure.

- Je vous propose un restaurant modéré. Comme vous le savez, je n'aime pas la nourriture que vous mangez, mais je n'aimerais pas que mon invité se sente mal à l'aise dans un restaurant trop bien réputé.

Les mots étaient là, ils étaient d'apparence gentille, mais en réellement, les mots cachaient une toute autre interprétation. Alice espérait juste qu'il n'était pas assez intelligent pour qu'il puisse les comprendre.

- Un restaurant du quartier Est devrait suffire. J'en connais un bon. Suivez-moi.

Elle lui offrit le même sourire que tout à l'heure : parfaitement plat et sans réelle émotion de vouloir faire plaisir à Sean. Lorsqu'elle tourna les talons pour commencer à marcher dans la bonne direction, elle se retrouva de dos à lui. Elle en profita donc pour baisser un petit peu sa garde, et se donner une pause dans son jeu d'actrice. Mais, s'il venait à s'approcher de sorte à voir son visage, elle reprendrait sa comédie comme si de rien n'était.

Elle avait tout de même du mal à paraître comme quelqu'un avec un mental assez saint. A vrai dire, elle avait failli perdre la raison plusieurs, et encore. En résistant à ses envies suicidaires, elle s'était retrouvée ici, à tenter de manipuler quelqu'un pour le forcer à faire un vœu. Autant dire que dans un état comme le sien, c'était dur de se mettre totalement à fond dans une mission telle que celle-là.

Pendant sa marche, elle avait toujours de l'avance, laissant donc à Sean aucune opportunité pour voir son visage. Ceci dit, ces paroles voulaient tout dire, comme s'il avait bien remarqué son état qui n'était pas normal. En même temps, lors de leur première rencontre, elle s'était présentée comme une jeune femme imbu d'elle-même, et avait fortement représenté le cliché du riche dans toute sa splendeur.

Sean l'avait totalement surprise avec cette réponse qu'elle n'en savait pas vraiment quoi répondre. Elle continua à marcher comme si de rien était ceci dit.

- Je ne vois pas vraiment de quoi vous parlez.

Sa voix avait légèrement tremblée dans ses paroles. C'était vraiment désagréable. Elle , qui réussissait à faire la parfaite jeune femme bien élevée et absolument gracieuse dans toutes ces soirées entre personnes riches. Quoique maintenant, elle n'avait plus la tête à faire toutes ces comédies. Quelque chose lui manquait, comme si elle n'avait même plus la force de continuer. Ce désir de ressusciter John était-il vraiment aussi faible ? Ou alors ses envies suicidaires pourraient simplement bloqués tout ce qu'elle voulait entreprendre…

Finalement, elle soupira, comme si elle acceptait les paroles de Sean. Elle n'était même plus capable de réfléchir ou de prendre de décisions seule.

Le chemin jusqu'au restaurant se faisait de plus en plus court. Lorsque l'on était perdu dans les pensées, e temps passait toujours plus vite. Là encore, pour Alice, naviguant entre ses pensées et les paroles de Sean, ne s'était même pas rendu compte qu'elle était déjà arrivée devant le restaurant. C'était un restaurant italien à deux étoiles. Pour Alice c'était quelque chose d'assez moyen. Un menu coûtait probablement un bras à Sean, presque 100 dollars, au minimum et pour le moins cher.

Elle entra alors à l'intérieur du bâtiment et tout deux se firent placer à une table par un serveur vraiment bien élevé. Alice connaissait ce restaurant puisque celui qui avait récupéré cette ligne était un jeune homme avec lequel elle avait déjà eu un rendez-vous arrangé. Sois disant, il avait du potentiel, et Cameron Nightray l'avait repéré pour tenter de le marier avec sa fille. Cela n'avait bien évidemment pas fonctionné, la jeune Nightray avait le droit de donné son avis avant le mariage. Choisir quelqu'un qu'elle aime était déjà un bon point à respecter.

Bref, si elle avait amené Sean ici, ce n'était pas pour lui parler de cet énergumène qui tenait le restaurant, mais plutôt de Bey. Elle devait préparer le terrain. Et pour cela, elle avait convenu avec le serveur, une table, un peu plus éloignée des autres. Certains pourraient simplement croire à un coupe voulant de l'intimité. Alice, voulant parler d'une histoire sérieuse, et surtout qui ne devait pas s'ébruiter, avait besoin de cette confidentialité.

- Prenez ce que vous voulez. Ne vous en faites pas.

Alice lui adressa un petit sourire, en espérant surtout ne pas le mettre à l'aise. Avec cet environnement plutôt luxueux pour lui et moindre pour la jeune femme, il y avait peut-être de quoi l'intimidé. Elle ne savait pas trop. Même si elle commençait à devenir légèrement plus mature qu'avant sur le sujet de pouvoir insulter n'importe qui, elle ne s'abaisserait pas à manger dans une porcherie de prolétaire.

Bien avant que le serveur ne revienne prendre commande, la Nephil se lança.

- Dites-moi, j'aimerais savoir ce que vous désirez dans la vie. Voyez-vous, je recherche une personne pour me rendre service. Mais avant de parler service, j'aimerais parler récompense. Sachez que je peux vous offrir beaucoup de choses.

L'idée de tisser un lien réel avec cet humain s'était évaporer aussi vite que sa résolution à manger dans une restaurant bas de gamme. Mais peut-être qu'elle pouvait appuyer sur le fait de donner une récompense, et qu'il pouvait choisir n'importe quoi. Bien sûr, le service sera le vœu pour elle. Si elle pouvait elle-même réaliser le vœu de Sean, pourquoi pas.

L'attitude de Sean ne l'étonna qu'à moitié. D'un sens, elle se disait que s'il s'agissait d'une personne un peu avare, il aurait été totalement bercé cette histoire de récompense. Dans l'autre sens, vu qu'il l'avait déjà vu agir, il pouvait nettement se douter qu'elle jouait la comédie et qu'elle essayait de l'embobiner. Lorsque Alice e regarda se relever, elle ne le retint pas, du moins physiquement.

- Ce n'est pas quelque chose de sale.

Alice hésita un peu sur les mots qu'elle devait employer pour le faire plier. Peut-être devrait simplement être honnête pour tenter de le faire marcher.

- J'aimerais juste retrouver une personne, et que vous m'y aidiez.

Et vu le ton qu'elle avait pris, c'était quelqu'un qui lui tenait vraiment à cœur. Cette mission n'avait pas pour but de nuire à la personne, mais plutôt à lui sauver la vie.

- C'est quelque chose que je ne peux pas faire moi-même. Je suis prête à écouter vos exigences pour une récompense que vous jugerez.

Même si elle avait vraiment la volonté de lui faire confiance et de sauver John, jamais elle ne pourra se résigner à faire une récompense qui toucherait sa fierté. Elle avait tout de même son rôle et sa place à tenir. Cependant, elle pouvait bien lui offrir une récompense digne de ce nom s'il venait à ressusciter son bien-aimé. Au final, les deux côtés pourraient être gagnants.
Malgré tout, il y aura cet aspect post vœu qu'il faudra lui expliquer avant tout. Bey pourrait très bien le faire, mais après avoir vu un des chats, il était beaucoup trop tard pour retourner à une vie normale.

La jeune femme soupira intérieurement de soulagement lorsque Sean se rassit sur la chaise pour l'écouter parler. Réciproquement, Alice écouta attentivement ce que souhaitait Sean, et c'était presque magnifique. Avec sa vie de Nephil, il sera capable de vivre aussi tranquillement qu'il le voulait.
Avant même de pouvoir lui répondre, le serveur s'approcha de la table des deux jeunes gens pour prendre commande. Alice préféra prendre un plat assez simple et une fois le serveur reparti, elle pouvait maintenant reprendre les négociations.

- Je suis capable de vous fournir tout ce que vous souhaitez. Vous aurez une chambre gratuite, nourriture gratuite. Pour ce qui est de l'argent, je peux vous en fournir assez pour pouvoir vous amuser.

En tout cas, si cette personne était attirée par cette récompense qui comblerait tout être humain sur terre. En réalité, qui n'aimerait pas pouvoir être pénard, sans avoir à travailler ? En vérité, la vie de contracteur lui offrait toutes les possibilités que Sean souhaitait, en revanche, il y aura de très forte répercussions dans le quotidien de sa vie.

- J'ai besoin de quelqu'un de banal.

Un simple humain, effectivement. Rien de plus.

- Une personne banale peut faire cette mission facilement. Si vous acceptez, je pourrai vous expliquer les modalités. Il n'y a aucunement besoin de se battre. Il faudra juste parler avec… Quelqu'un.

Elle avait légèrement buguée sur la fin. En même temps, ce fameux quelqu'un était un chat magique pouvant exaucer les vœux. D'ailleurs, comment lui expliquer tout cela sans qu'il ne la prenne pour une folle ?

Le visage d'Alice resta calme. Elle prenait son temps pour lui expliquer. Même si elle avait fait preuve d'impatiente pour ce qui était de la manipulation entière de ce jeune homme de A à Z en passant directement à l'étape Z, elle ne comptait pas perdre encore une fois sa patience sur cette dernière lettre.
Lorsque les plats arrivèrent, elle afficha tout de même un sourire au serveur pour le remercier du service et retourna à ses moutons. Une fois seuls, Sean et Alice allaient pouvoir parler de Bey et de ses pouvoirs magiques. La jeune riche resta un moment silencieuse tout en mangeant. Elle réfléchissait en fait à une manière de pas paraître folle en parlant de chat qui parle et de magie. Ce n'était décidément pas simple. Le tout était donc de se jeter à l'eau une bonne fois pour toute. Tout en faisant attention à ce que personne ne les écoute, elle commença :

- Une entité est capable de réaliser les vœux des personnes. Mais nous n'avons le droit qu'à un seul et unique souhait. Comme ce que vous souhaitez requiert une simple intervention humaine, je peux vous le réaliser à la place de cette entité. Ce que je souhaite, personne sur terre ne pourra me le donner à part lui. Ce n'est physiquement pas possible.

Alice souffla un peu.

- Vous me prendrez peut-être pour une folle. Tout comme ceux qui croyaient fermement à la lampe magique où un génie qui pouvait réaliser les vœux dormait à l'intérieur. C'est légèrement le même principe.

Si déjà, il passait cette étape-là, elle pourrait continuer à lui parler de ce monde bien étrange dans lequel elle vivait. Même s'il ne la croyait pas, elle pouvait toujours faire une petite démonstration de son pouvoir passif qu'elle connaissait si bien.

- Si vous ne me croyez pas. Je peux peut-être vous donner une preuve.

Pas possible, il croyait vraiment au surnaturel. La première fois que cette histoire farfelue était venue dans les oreilles d'Alice, elle n'avait même pas osé croire à ces singeries de premières zones. Quoiqu'elle était dans un cas désespéré pour sa pauvre voix qui était éteinte depuis la naissance. Ce cas avait sans doute pas mal aidé à ce que la jeune riche croit à cette supercherie qui était en fait réalité.

Bien entendu, comme tout être rationnel à peu près normalement constitué d'au moins quelques neurones, il demanda une preuve. Il remonta un peu plus dans son estime, il n'était pas si irrationnel qu'il le laissait paraître.

- Je peux vous en donner une. Ne parlez pas pendant une minute.

Après cet ordre, Sean ne devrait même plus être capable de parler durant la minute qui suivait cet ordre.

-Vous pouvez essayer de parler autant que vous voudrez pendant cette minute, vous en serez incapable.

Il était encore maître de ses lèvres, malheureusementa, ses cordes vocales obéissaient à l'ordre formel d'Alice. La jeune femme attrapa son verre pour commencer à boire tandis que ses yeux regardèrent toujours le pauvre jeune homme qui devait être en train de se débattre pour pouvoir parler.

Après avoir donné son ordre, Alice commença fixer Sean du regard pour constater que son pouvoir avait bel et bien réussi du premier coup. Il n'était pas certain que son pouvoir réussisse, heureusement, il avait obéi au premier ordre. Dans le cas contraire, elle aurait perdu toute crédibilité.
En tout cas, la sensation de voir son ordre parfaitement exécuté lui donna toujours ce sentiment de satisfaction, un sentiment très personnel bien connu des gens de la haute. Comme il gardait le silence et venait de réaliser qu'il ne pouvait plus parler, elle fit comme lui : elle prit ses couverts pour continuer à manger en attendant la fin de la minute.

- Je n'ai rien mis dans votre assiette, et vous l'avez sous les yeux depuis qu'elle a été apportée.

Sachant que son plat avait été préparé par un cuisinier, que ce type de restaurant présentant une qualité certaine n'aurait jamais laissé se faire avoir par un don d'argent, et que ce déjeuner relevait du pur hasard puis qu’Alice n'avait pas prévu de manger avec ce jeune homme aujourd'hui, il était impossible pour elle d'avoir truqué son plat. Et puis, quel machin pourrait faire perdre la voix momentanément ? C'était vraiment cherché la petite bête où il n'y en avait pas.

- Pour quelqu'un qui ne connaît pas son existence, c'est compliqué. De plus, après que l'on ai fait un vœu, on est comme lié à cette petite créature.

Alice avait tenté de présenter Bey comme une mignonne petite créature toute gentille en utilisant un ton et des mots bien choisis.

Il s'agissait tout de même d'un restaurant deux étoiles, et cette rencontre avec Sean, faites complètement dans le hasard des choses, elle n'aurait jamais pu les avoir comme complices. Il n'y avait pas un seul moment où la jeune femme avait quitté Sean, et leur rencontre dans ce parc fut complètement le fruit du hasard. Elle restait tout de mes sceptiques sur la raison de ses doutes infondés.
Enfin, Alice ne pu répondre puisque le serveur arriva pour reprendre leur assiette et sans doute pour prendre les commandes sur les desserts. Mais avant que cela n'arrive, un homme qu'elle connaissait plutôt bien s'approcha de leur table. C'était le responsable de ce restaurant, avec lequel elle avait eut. Il avait été conclu après un râteau de la part d'Alice qu'ils n'allaient pas aller plus loin. De toute manière, rien d'exceptionnelle lors de ce rendez-vous n'avait été accompli, le but étant juste de se rencontrer.

- Bonjour Mr. Jones. Le repas est excellent, comme toujours.

Alice se leva alors de la chaise pour l'accueillir et fit alors une légère courbette de la tête pour lui présenter son respect plus par politesse que par sincérité. Elle afficha alors sur son visage un sourire aussi faux que tout le reste, mais en général, tout cela se passait bien pour les gens de leur type, ils n'y voyaient que du feu, plus obnubilé par leur réussite et sur le fait de se venter qu'ils ne faisaient jamais attention à leur interlocuteur. Un peu comme Carter Jones. Le mariage avec Alice ? Probablement qu'il voulait la faire sienne uniquement parce qu'elle était beaucoup plus riche que lui ? Avoir une femme avec une grande renommé, le rêve pour pouvoir monter encore plus haut !

- Aujourd’hui, je parle affaires avec ce jeune homme.

Elle parlait bien évidemment de Sean, et pour éviter de lui attirer des problèmes, elle préféra poser directement les bail : ce n'était pas un rendez-vous comme elle avait eu avec Jones. Elle resta tout de même distante avec lui, espérant qu'il s'en ira vite.

Ces jeux de regards, et ces jeux de tic, Alice les avait remarqués, mais ne fit rien. Elle préférait faire comme si elle n'avait rien vu de la tension entre les deux jeunes hommes dans cette atmosphère. Vinrent ensuite les paroles des deux comme si l'un des deux allait assassiner l'autre, ce dernier pouvait se deviner assez facilement. Enfin, elle resta droite comme un piquet et présentable comme une jeune femme très bien élevée comme lui avait toujours appris son père.

Suite aux salutations de Carter, elle fit elle-même une petite courbette en avant pour le saluer avec quelques petits mots pour accompagner le tout. Après quoi, elle se rassit à sa place en compagnie de Sean, son invitée pour aujourd'hui. Elle avait des affaires à finir.
Mais avant ça, elle attrapa la plaquette de commande pour voir ce qu'elle pourrait prendre en dessert. Sûrement, un petit truc puisque son estomac lui criait qu'il n'y avait plus de place. Une fois le serveur parti, Alice se remit à parler.

- Je suis désolé pour cet énergumène. Il ne devrait pas revenir, mais vous auriez pu retenir votre langage.

Elle disait cela juste à titre indicatif, en vérité, elle s'en fichait. Elle le donnait plus comme un conseil qu'autre chose.

- Une fois le repas fini, je vous donnerai un autre rendez-vous pour pouvoir faire le vœu. À moins que vous n'ayez rien de prévu juste après ?

Il avait raison, sans Alice, il aurait eu des gros problèmes avec ce type qui cherchait à avoir la signature de la belle sur son contrat de mariage. M'enfin, il était parti, et c'était presque de l'histoire ancienne. Évidemment, ce qui intéressait surtout la demoiselle, était leur entente par rapport à la rencontre de Bey et de Sean. Comme il venait de le dire, il n'avait rien de prévu pour après ce petit repas. Pressée et impatiente, peut-être qu'elle pourrait donc même appeler Bey juste après. De toute façon, il avait déjà accepté de voir le chaton noir, et après l'avoir vu, jamais il ne pourra reculer, sinon, la mort l'attendra à l'autre bout du chemin. Triste pour lui.

- Oui, mais vous auriez pu faire attention, ou vous retenir quand même.

Ce n'était pas tout, mais Alice tenait à sa réputation. Elle espérait seulement que cela ne sera pas répété. Avec un peu de persuasion, elle pourrait réussir à arriver à ses fins avec le responsable du restaurant. De toute façon, ce type n'avait pas vraiment de pouvoir, ce n'était qu'une petite fourmi parmi les autres, qui essayaient de rejoindre l'entourage de la Reine sans grand succès.

Recevant son dessert, elle afficha un très léger sourire, comme par habitude ou quelque chose dans ce genre. Elle n'avait pas le moral de sourire et pourtant. D'ailleurs, en parlant de dépression, Alice n'avait pas émit une seule fois le vœu qu'elle voulait que Sean fasse. Elle n'avait tant que cela envie d'en parler, mais elle allait forcément devoir le faire. Elle n'était pas du tout du genre à raconter ses problèmes à droite à gauche. Au final, même John connaissait peu ses problèmes de la vie de tous les jours, les problèmes familiaux notamment.

Alice écoutait Sean parler pendant qu'elle payait tranquillement. Cette conversation n'avait plus vraiment de secret à cacher. Aller dans le quartier sud pour les affaires n'était pas une tare. Alors comme ça, il avait peur des délinquants qu'ils pouvaient y trouver ? C'était légitime, mais il ne connaissait vraiment pas la jeune femme. Elle s'attendait à ce qu'elle soit juger par son physique, mais même si elle était plus fine que ce gaillard de Sean, elle pouvait le mettre à terre quand bon lui semblait.

- Ne vous en faites pas. Je sais me battre.

Après avoir fini de payer, elle commença à sortir du bâtiment en compagnie de Sean et regarda le ciel un moment. Entre-temps, le soleil avait commencé à s'installer tranquillement. Avec l'automne, il faisait quand même frisquet, c'était pourquoi la jeune femme avait remis son foulard autour du cou en sortant du restaurant.

- J'ai un minimum de respect pour les morts, évitons le cimeterre. Le théâtre me paraît être un bon endroit. Le faire dans une ruelle sombre ne me dérange pas plus que ça. Auriez-vous peur ?

Elle ne faisait que l'embêter bien sûr, mais elle trouvait son attitude légèrement amusante. Alice, elle, était très confiante comparer à un certain bonhomme.