Heureusement pour lui, cette ombre était de bas niveau. Il n'aurait sans doute pas de gros problème pour la tuer. En tout cas, il allait sans charger, il était apparemment le seul contractant dans cette zone. Enfin, s'il y avait vraiment quelqu'un, la personne en question viendrait jusqu'ici, et Leeroy en sera, de suite, averti.

Son fouet apparu alors dans sa main, un fouet assez long pour tenir une créature telle qu'une ombre à distance. Leeroy le fit d'abord claquer violemment sur le sol. L'ombre n'avait même pas sourcillé, en même temps, elle n'avait aucune émotion et ne pouvait même pas ressentir la peur. Sans émotion, il n'était pas sûr que cette chose soit vraiment vivante. Pour lui, c'était juste une abomination de la nature, quelque chose d'illogique et qui ne devrait pas exister. Elles faisaient toujours beaucoup de mal aux humains alors qu'ils ne méritaient pas la mort, enfin, pas tous. Certains méritaient la mort pour leurs actes inhumains, ou pour des comportements impardonnables qui blesseraient autrui que cela soit physiquement ou mentalement. L'Homme était vraiment une créature horrible finalement. Mais Leeroy était aussi humain, dans un sens. Il se considérait comme tel et avait décidé de protéger les humains de ces vulgaires bestioles qui en voulaient à l'humanité tout entière.

Alors il sortit de la ruelle où il s'était planqué pour pouvoir disparaître aux yeux des humains et se retrouva nez à nez avec cette ombre. Yui et son client n'étaient évidemment plus là puisqu'il était dans son Kekkaï. Fronçant les sourcils, il fixa alors la bête noire du regard et examina alors le moindre de ses mouvements. De toute manière, elle avait des mouvements plutôt basiques, elle se contentait simple de foncer sur Leeroy sans réfléchir. Les ombres n'avaient pas de cerveau. Elle se battait plus à l'instinct qu'autre chose.
Au moment où elle lui fonça dessus pour tenter de lui mettre un coup de griffe le long du torse, Leeroy recula alors de quelques pas pour esquiver le coup de griffe et leva le pied pour la frapper avec au niveau de la tête et la renvoyer plus loin. Ensuite, il lança presque de suite après son fouet en sa direction pour la tenir par le cou, tentant la strangulation. Cette technique marchait uniquement sur des humains, une créature comme celle-là ne respirait pas vraiment. Mais au moins il avait réussi à la perturber quelques secondes. Pendant ce temps gagné, il fit un mouvement sec de son bras droit vers la droite pour que son fouet suive le mouvement et envoie la bête contre un mur de l'immeuble à côté. Doucement, il récupéra alors son fouet, lâchant la bête.

Levant un peu la main en direction de la bestiole, il invoqua alors son serpent et lui ordonna directement d'aller se cacher pour pouvoir attaquer la proie quand elle sera le plus vulnérable. C'était tout un travail de prédateur. Et Leeroy était certain que son serpent en était un grand. Encore une fois l'ombre se dirigea rapidement en direction du Solitaire, mettant ses griffes en avant. Leeroy fit alors un pas de côté pour esquiver les griffes de l'ombre. Malgré son esquive, il avait une petite écorchure sur la joue, rien de bien grave. Ça ressemblait plus à une coupure vraiment pas grave.

Il chopa encore une fois l'ombre avec son fouet de la même manière et décida cette fois-ci de l'envoyer avec son arme vers son serpent qui allait la finir. Le serpent au pied de l'ombre, mordit d'abord alors la jambe de la bestiole. Cette dernière essaya tout de même de se débattre en donnant des coups de griffe sur les écailles du serpent. Tantôt, il réussit à le blesser, tantôt pas. La bête de huit mètres n'était plus vraiment de bonne humeur et remonta sur le corps de l'ombre pour pouvoir mordre sa tête avec ses deux puissants crochets. Une fois éliminée, l'ombre s'évapora alors comme toutes les ombres avant elles que Leeroy avait combattues.

Le combat fini, le seraph soupira un peu et révoqua son serpent, disparaissant petit peu par petit peu. Il fit alors de même pour son arme. Avant de retourner dans la ruelle d'où il venait, il s'étira un peu, n'ayant pas vraiment remarqué la coupure sur sa joue droite. Il revint donc dans cette fameuse ruelle et enleva directement son Kekkaï.
Une fois dans la réalité, il accourut vers Yui et la regarda.

- J'ai entendu quelque chose. Quelque chose ne va pas ? Il t'es arrivé quelque chose ? Je suis désolé, j'avais pourtant dit que je t'accompagnais pour te protéger...

Il disait cela, mais au fond, il savait qu'il avait réussi sa mission de protection, et il n'avait pas besoin de la reconnaissance de Yui pour se sentir bien.

- Non je vais bien mais et toi ? Tu es coupé à la joue et tu saignes ! Que s'est-il passé ?!

Effectivement, il saignait légèrement de la joue et il allait sans doute avoir beaucoup de mal à expliquer cela. Leeroy réfléchissait alors à une excuse, mais de toute façon, il la laissa simplement essuyer un peu le sang sur la joue avec un mouchoir qu'elle venait de sortir. Il se disait alors que cette jeune femme était vraiment attentionnée. Après tout, en étant humain, c'était inquiétant de voir une blessure comme cela à la joue, alors qu'en tant que contractant, ce n'était vraiment rien. C'était comme s'il avait oublié cette notion.

Enfin, il n'avait pas vraiment pu réfléchir ou penser à sa réponse que de toute manière, le fameux client qui s'était fait manipuler par une ombre revint directement pour les interrompre.

- Oh votre ami est revenu à ce que je vois ! Bonsoir jeune homme mais ! Vous êtes blessé à la joue, est-ce que tout va bien ? Oh c'est juste une coupure à ce que je vois, rien de bien grave ! Mais vous devriez la nettoyer tout de même par prudence, c'est que vous saignez tout de même ! Comment vous êtes-vous fait cela, enfin si ce n'est pas indiscret bien sûr ! Ah les jeunes, vous êtes cas-cous vous hein ! Ahah !

Il ne savait pas vraiment comment répondre à toute cette spontanéités. De toute manière, il n'avait juste qu'à énoncer les faits qu'il allait inventer. Finalement, il avait trouvé, quelque chose de plutôt simple mais pas tellement bateau.

- Quand j'ai raccroché il y avait un chat, j'ai essayé de le caresser, mais il m'a griffé. J'ai essayé de reculer mais je me suis pris une griffe quand même.

Heureusement, il avait réussi à raconter tout cela naturellement. Il espérait qu'au moins ce mensonge allait passer, il était plutôt simple et croiser des chats de gouttières dans les environs n'était pas anodin non plus.

- Vous avez réussi à lui donner la commande alors ?

Au moins, il pouvait se dire qu'il avait réussi à protéger la jeune femme aujourd'hui et qu'elle aurait peut-être perdu la vie s'il n'avait pas été elle ce soir. Qui pouvait savoir ce qu'il se serait passé si Yui s'était retrouvé seule face à ce client auparavant possédé par une ombre ? Il avait peut-être l'air de vouloir se tuer, mais il aurait très bien pu tuer Yui avant.

Leeroy remarquait bien que la jeune femme avait les yeux rivés vers sa joue. Avait-elle remarqué qu'il s'agissait d'un mensonge ? Il n'espérait pas puisque trouver une autre raison allait être compliqué et il n'avait pas envie d'aller chercher une histoire trop tordue. Si elle lui posait la question, il insisterait simplement sur le fait que cela était vraiment l'attaque d'un chat de gouttière après l'avoir trop approché.

- Ah vous n'avez pas de chance vous alors ! Les chats du quartier sont plutôt amicaux d'habitude ! Et oui jeune homme j'ai bien eu ma commande, les petits gâteaux avaient l'air très appétissants comme toujours, j'ai hâte de les attaquer ahah ! Enfin il ne faudrait pas que je les mange trop vite, je devrai repasser commande ! ahah !
Enfin bref, je ne vais pas vous embêter plus longtemps, vous devez avoir des choses à faire. Non pas que ça me regarde, mais deux jeunes gens comme vous, et puis il n'est pas encore très tard... Bon aller j'arrête vraiment, je ne voudrai pas vous mettre mal à l'aise ahah !

En tout cas, le client de Yui y croyait vraiment dur comme fer. Peut-être qu'au moins les paroles de cet homme pourront en quelques sortes convaincre Yui et qu'elle puisse vraiment penser qu'il s'agissait d'un chat. Il ne se voyait vraiment pas lui expliquer que c'était une ombre qui lui avait fait cette blessure. Pendant presque une seconde, il avait eu envie de s'insulter pour s'être fait blesser. Il ne voulait pas vraiment parler de cela.

- D'ailleurs tenez mademoiselle, votre paiement et votre glacière !
Bon eh bien je vous laisse, ravi de vous avoir rencontré jeune homme ! Bonne soirée à vous !

- Merci pour votre confiance, j'espère vous voir bientôt !

- Sans faute mademoiselle !

Pour le moment, il fit juste un signe au client quand il voulut rentrer chez lui, lui disant au revoir d'un geste. Maintenant, il se retrouvait seul avec Yui. Regardant le ciel noir mais pourtant étoilé, il se disait qu'il allait la ramener jusqu'à chez elle. Leeroy ne comptait pas laisser cette charmante demoiselle rentrer chez elle sans aucun accompagnement alors qu'il faisait nuit. De toute façon, s'il l'accompagnait chez son client, c'était presque dit implicitement qu'il allait la raccompagner jusqu'à chez elle une fois finie. Il pouvait bien prendre un peu de son temps pour elle qui s'occupait parfois de sa petite sœur.

- Vous me montrez le chemin ? Je ne vais pas vous laisser là. Je comptais vous raccompagner chez vous évidemment.

Ceci dit, il attendit simplement la réponse de Yui où qu'elle commence sa marche pour indiquer le chemin à Leeroy.

Pendant qu'ils marchèrent, le silence régnait encore une fois, et la seule presque intéressante qu'il pouvait faire en attendant d'arriver était de lever les yeux au ciel pour regarder les étoiles qui brillaient beaucoup cette nuit. Il n'y avait aucun nuage alors elles étaient plus faciles à les apercevoir, plus brillante que jamais. Heureusement, la jeune femme qu'il accompagnait jusqu'à sa boutique finit par casser le silence. Si elle ne l'avait pas fait, Leeroy ne l'aurait pas fait non plus. Il n'était pas vraiment bavard, et était surtout là pour la protéger de la dangereuse nuit noire et des rues malfamées durant le voyage.

- Euh... Merci de me raccompagner, vraiment, c'est gentil..... Vous êtes quelqu'un de bien....Et, euh, sinon... Comment va Catherine ?

Sujet de conversation plutôt facile puisque leur seul point commun était son adorable petite sœur. C'était vraiment gentil pour elle s’inquiéter et de demander des nouvelles d'elle. Enfin, ce n'était peut-être aussi que pour faire la conversation, il ne savait pas vraiment, mais pour la remercier avant de répondre, il n'afficha un petit sourire très léger.

- Elle a juste un rhume en ce moment. C'est la fin de l'été et elle a du mal s'habiller encore.

Leeroy souffla un peu dans l'air. Il n'y avait pas cette fumée blanche qui apparaissait dans ce genre de moment quand il faisait assez froid. Cela lui permettait de savoir s'il faisait vraiment froid. Donc pour lui, ça allait. Il n'avait pas vraiment froid, mais son regard se dirigea vers Yui pour voir si elle n'avait pas vraiment froid. Dans le sac qu'il portait, il y avait sa veste, qu'il ne portait pas encore. Elle était plutôt faite pour l'hiver.

- Dites-moi si vous avez froid, j'ai une veste à prêter au cas où.

Serviable comme il était envers ce genre de personne, cela ne le dérangerait pas de lui venir en aide aussi sur ce plan-là. En tout cas, comme elle ne fixait pour le moment plus sa blessure sur la joue, il en avait presque oublié l'existence puisqu'elle ne lui faisait vraiment pas mal, elle ne lui faisait carrément rien au niveau de la douleur. Même sur le coup lorsqu'elle lui avait été infligée, il n'avait rien ressenti comme douleur. C'était sans doute dû à sa nature de Seraph.

Leeroy commença à sourire à l'écoute du petit monologue de Yui. Au moins, grâce à cela, il voyait bien que la jeune femme se faisait du soucis pour Catherine et au moins la petite savait se conduire devant une adulte. Si Yui l'appréciait, c'était sûrement parce que Catherine était adorable, elle l'avait toujours été. Avec son caractère, Leeroy était sûr que sa petite sœur ne finirait pas aussi seule que son grand frère, cependant, elle ne devait pas non plus laisser les gens autour d'elle cracher sur sa gentillesse ou ne pas la respecter. De toute façon, le jeune homme avait toujours été là pour elle jusqu'à présent.

Il tenait encore plus à sa petite sœur depuis le jour au zoo qui les avaient tout deux bouleversés, autant Catherine avait supporté les conséquent, ce qui n'était pas le cas de Leeroy qui était ressorti de cette expérience avec une phobie des serpents, ce n'était pas la simple peur, cela dépassait bien plus qu'une simple phobie. C'était ce jour-là, où il avait appris que la vie était vraiment quelque chose d'important, que cela soit la sienne ou celle d'autrui, néanmoins, il privilégiera toujours sa propre vie à celle des autres. Leeroy ne se sentait pas vraiment capable d'abandonner sa sœur, mais s'il devait le faire pour sauver sa vie, il le ferait sûrement.

- Elle avait de la fière il y a quelques jours, elle est partie, je suppose. Elle devrait bientôt être sur pied. On a été voir un médecin et je prends note de tes remèdes de grand-mère. Parfois, c'est ce qui fonctionne le plus sans débourser des folies en pharmacie ou chez le docteur.

Aux États-Unis, le médecin était très loin d'être gratuit et cela pouvait nuire à certaines familles qui n'avaient pas assez d'argent pour s'en payer un, et ce genre de famille là n'avait aucune aide pas rapport à cela. Heureusement, la famille de Leeroy était assez aisé. Elle n'était pas riche, mais assez pour pouvoir, vivre et tenir tranquillement dans ce genre de milieu.

Au bout d'un petit moment, les deux jeunes gens arrivèrent devant la pâtisserie de l'un. Leeroy se tourna vers Yui et lui fit un petit sourire.

- Voilà. Je suis désolé de vous avoir laissé un petit moment. Enfin, j'espère que l'escorte vous a plu.

Leeroy esquissa un petit sourire sympathique, tout en laissant son visage le plus inexpressif comme à sa plus grande habitude.

Leeroy la savait malade, mais a vrai dire, sa mère était bien plus au courant de lui. Elle avait eu de la fièvre, et les autres symptôme d'un rhume, mais il était incapable de dire si c'était une grippe ou non. Enfin, le sujet avait l'air de passer de Catherine à Leeroy, puisque la jeune femme proposa à Leeroy d'entrer dans sa pâtisserie pour le remercier de cette escorte qui fut plus qu'un succès, en tant cas pour le jeune homme. Quand il y réfléchissais, avec ce client contrôlé par une ombre, Yui aurait très bien pu mourir ce soir. Sa vie, n'avait vraiment joué qu'à la décision que Leeroy allait prendre : l'accompagner ou non ? Finalement, il avait fait le bon choix et ne pensait pas s'être trompé. Il n'aurait pas voulu constater les pleurs de sa petite sœur de sa pâtissière préféré et qui aurait pu être enterrée.

- J'accepte volontiers.

Doucement, il entra alors à l'intérieur du bâtiment et resta un peu au comptoir. Ses yeux se baladèrent dans la pièce. Une ombre pourrait très bien se cacher ici. Après vérification, il n'y en avait aucune pour le moment, du moins à portée de vue. Serait-il devenu presque paranoïaque ? Deux attaques en une soirée était bien trop pour le quartier est. S'ils se situaient dans le quartier sud, cela aurait été possible, mais pas ici.

- En remerciement, j'accepterai juste une pâtisserie pour ma sœur. Elle voulait absolument que j'aille en chercher une, puisqu'elle ne peut pas. S'il vous plaît.

Leeroy fit tout de même bien à rester polie, même si chez lui c'était tout naturel. Tout comme sa sœur, il avait reçu une éducation basé sur la bonne communication entre personne. Lorsqu'il était petit, c'était le genre de petite garçon à frapper les gens au lieu de leur parler calmement, alors ses parents avaient essayés de calmer le jeu en changeant son éducation. Cela avait marché, alors ils l'avaient répété pour la petite deuxième.

Lorsque Leeroy reçut la pâtisserie de la part de la jeune femme, il lui offrir alors un sourire en guise de remerciement ainsi qu'une petite phrase.

- Je vous remercie beaucoup. Désolé de vous avoir dérangé aussi longtemps.

Le solitaire attrapa alors la pâtisserie puis finit par partir à son tour pour la laisser se reposer. C'était normal après une journée comme cela, et surtout de travail d'être fatigué. Il avait aussi passé sa journée à la fac, et ce n'était pas du tout de repos, alors il pouvait comprendre. Au moins, quand il passera chez ses parents, sa petite sœur sera heureuse d'avoir un petit cadeau.