L'hôpital du quartier Nord est très moderne et dispose des dernières technologies de pointe en matière de soins. Beaucoup de riches viennent se faire soigner ici, mais il arrive parfois que des habitants des autres quartiers, surtout l'Est, soient également reçus ici. Très spacieuse, il dispose de plusieurs ailes et de tous les services adéquats.

Heureusement que mon cas n'était pas urgent! Une demi-heure entière que je poireautais sur ces chaises. Bon, elles étaient pas trop mal, je dois avouer. Mais tout de même, quelle déveine. Il avait fallu que ce même jour, une dizaine de personne salement arrangé débarque et passe en premier. Et que, par chance, ma blessure au bras n'ai entamé aucune grosse artère, ils avaient décidé que je pouvais attendre.
Jusque au moment ou une infirmière plutôt quelconque vint m'annoncer qu'un certain docteur Vasilis allait s'occuper de moi.
Je grinçais des dents quand elle m'annonça l'étage et le numéro de porte. Parce que en plus il fallait que j'y aille moi-même?! Heureusement que c'est parce qu'il y a plus nécessiteux que moi, je vous jure.

Après les quinze minutes réglementaire à errer dans les couloirs pour trouver la bonne porte, je me résolus à toquer, avant de m'assoir contre les chaises dans le couloir et respirer un grand coup. J'étais un peu tendu, plus par le fait que mon manteau préféré ne soit désormais irréparable que parce que j'ai failli me faire tuer.
Mais bon, ce dernier cas étant réglé, je regardais mon bras droit, entouré par le lambeau de ma manche, que j'avais arrangé à la hâte en un garrot inutile.

Plus qu'a à attendre, j'espère qu'il ne fera pas long.

Actée était débordé! C'était un de ces jours ou son cabinet était relié aux urgence, et de ce fait il devait valser entre les patients avec un rendez-vous et ceux venant en urgence. Du moins il ne s'occupait pas des opérations, il devait juste examiner, faire le point avec le patient et l'envoyer dans le service approprié, du moins jusqu'à 14h, après ça c'était à son tour de ce rendre au bloc.

Il était en ce moment même avec une patiente qui, après une chute, c'était sérieusement abîmée la mâchoire, et ne cessait de se lamenter sur son visage défiguré (qui ne l'était pas tant au final). Le chirurgien faisait de son mieux pour la calmer mais ce n'était pas évident. Il était d'autant plus embêté d'un patient admis aux urgence devait arriver d'une minute à l'autre.

Alors qu'il expliquait calmement à la patiente, pas calme pour un sous, qu'il ne pourrait pas l'opérer pour son problème avant deux bonnes semaines (c'était le mieux qu'il avait à lui proposer), on toqua à sa porte. C'était sans doute le patient dont on lui avait parlé, et dont il venait à l'instant de recevoir le dossier, qu'il n'avait pas pu lire. Il détestait ne pas pouvoir étudier le cas d'un patient avant de le recevoir; les urgence n'étaient vraiment pas faites pour lui. Il réussit après 5 longues minutes à congédier sa patiente. Il la conduisit à la porte, la salua comme il se doit et se dirigea vers l'homme qui l'attendait.

Actée le regarda un instant avant de le saluer. Déchirure et hémorragie du bras droit, pas de fracture ni d'artère touchée, c'était déjà un bon signe. Autrement quelques hématomes apparemment mais rien d'autre à signaler. Il allait surtout devoir s'occuper du muscle, qui avait été touché, ainsi qu'un tendon sectionné. Sans doute qu'ils lui avaient envoyé pour être sûr qu'aucun nerf n'était touché, mais ce n'était pas le cas, et de justesse. Son pouvoir de Nephil lui plaisait de plus en plus, et était surtout extrêmement utile.

Le médecin sourit et tendit la main gauche à l'homme, puisque son bras droit n'était pas vraiment en état de lui serrer la main.

"Bonjour Monsieur, Docteur Vasilis. Je suis désolé pour l'attente, mais je vais pouvoir maintenant vous prendre en charge. Vous pouvez entrer et prendre place, je vais examiner votre blessure."

Chance! Après seulement 5 minutes, quelqu'un sorti du cabinet et je pus entrer. Un homme plutôt grand, au visage jeune mais accueillant me fit entrer. Il avait l'air d'un étranger, mais je n'aurai su dire d'où. Peut-être de l'est de l'Europe ou par là-bas.

Je lui tendis la main en faisant un petit sourire, j'avais eu le réflexe de tendre mon bras blessé en premier. Heureusement, la douleur m'avait vite rappelé de ne pas trop le bouger.

"Enchanté, enchanté, Rakart."

Je m'assis alors doucement afin de les laisser m'ausculter.

"Aucun souci pour l'attente, je comprends ce que c'est. Mais dîtes moi docteur Vasily, seriez-vous Russe par hasard?"

Peut-être avais-je visé juste avec sa provenance.

"J'ai de la chance, ma blessure ne me fait pas trop mal pour l'instant. Halala, saleté d'ombres."

J'avais lâché cela de manière tranquille et discrète. Le précédent chasseur que j'avais rencontré m'avais dit qu'ils étaient caché partout. Je le regardais donc attentivement, à la recherche d'un semblant de réaction sur son visage à la mention de ce mot. Et sinon, tant pis, je mentirais et expliquerait que je me suis blesser en pêchant de l'omble chevalier.

Actée fit asseoir son patient directement sur la table d'auscultation : pas besoin de passer par le blabla habituel, il se ferait pendant qu'il examinerait la blessure.

"Je vous demanderais d'enlever votre manteau et le garrot que vous vous êtes fait s'il-vous-plait"

Rakart lui posa alors une question sur ses origines, ou plutôt émit une hypothèse. Actée sourit, ses patients ne faisaient pas souvent attention à cela.

"Non, bien plus au Sud : Je suis grec. Et vous?"

Il ne voulait pas essayer lui aussi de se prononcer sur l'origine de l'homme, bien que d'instinct il aurait dit américain, du moins physique d'européen.

Alors qu'il le laissait se débarrasser de ses affaires, Rakart eut une phrase qui manqua de faire pâlir le médecin. S'il parlait d'Ombre, ce n'était pas anodin...avait-il deviné la nature d'Actée? Ce devait sûrement être un contractant lui aussi.

Actée réussit à garder son calme et ne rien transparaître. Il allait jouer le déni, c'était plus simple et plus sûr. La probabilité de se faire trahir par quelqu'un élément était assez faible. Il répondit donc à son patient, l'air de rien.

"Ombre? Vous voulez dire que vous avez pas pu voir vos agresseurs? Et si jamais la douleur augmente prévenez-moi, je vous donnerais de quoi la calmer"

Assis en travers de la table, sur le papier ménage, je fis alors ce que l'on m'avait demandé.
J'enlevais alors mon manteau, dont la manche droite ne tenait plus au reste de la pièce. Bah, au moins, c'était plus facile à enlever. Mais maintenant venait la partie plus compliqué. Sortir mon bras de son étau. Bon, je n'avais pas serré tant que ça, mais je redoutais quand même de le faire.
C'est donc lentement que je retirais la pièce de tweed ensserant mon bras, révélant les blessures sur ce dernier. Je tentais alors de bouger la main, ce que je fis avec succès pour mon plus grand bonheur. Au moins, rien de grave n'avait été touché, même si je ne me sentais pas capable de plier le coude.

"Tiens donc? Un grec? J'adore la bouffe de là-bas. Mais c'est vrai qu'on en voit pas tant que ça dans le coin. Vous êtes ici depuis longtemps? Quand à moi, je suis Serbe, mais je suis né ici. Donc je connais pas trop là-bas."

Je cru alors voir l'ombre d'une réaction chez le médecin quand je mentionna l'ombre. Il me semblait avoir arrêter un mouvement pils à ce moment là. Mais rien de très concret. En y pensant, cela pouvait simplement être dû il fait qu'il m'écoutait. Ou que cela lui évoquait autre chose. Dans tout les cas, je n'avais pas besoin de m'en arrêter là.
D'ailleurs, son hypothèse était bien meilleur que mon mensonge.

"Oui oui, je me baladais dans un quartier un peu malfamé, et je n'avais même pas remarqué à quelle point les lampes fonctionnaient faiblement. Et évidemment, je devais porter mon beau costume, ce qui ne manqua pas d'attirer l'attention de jeune voyous. Si c'est pas malheureux. Ce faire agresser aussi gratuitement me donnerait presque envie de me foutre en l'air tiens."

Mes insinuations n'étaient pas très subtils et pouvaient même porter à confusion au cas où je me trompais. Mais bon, qui sait?

Actée vit qu'il avait un peu de mal à enlever son garrot. Il s'avança pour l'aider mais il y arriva finalement, et bougea la main. ça confirmait à Actée qu'il ne c'était pas trompé : aucun nerf n'avait été touché. Il allait devoir recoudre tout ça et immobiliser le tout le temps que le muscle et le tendon se réparent, le tout ferait un peu près 6 à 7 semaines d'immobilisation complète du bras.

Il alla chercher tout son matériel et commença d'abord par nettoyer la blessure pour y voir plus clair, tout en continuant à écouter l'homme.

"Serbe, vraiment? Nous venons du même coin alors. Et merci, j'ai eu l'occasion de goûter à la nourriture Serbe et nous n'avez pas à nous envier là-dessus"

Il se concentra un moment pour nettoyer un coin un peu délicat, la fin de la blessure ou du sang avait commencé à coaguler. Une fois que ce fut fait il reprit.

"Je suis ici depuis 10 ans, avant je vivais en Grèce."

Il finit de nettoyer le tout et alla chercher de quoi examiner plus en détail la blessure, et changer de gants, les siens étant à présent plein de sang.

"C'est vraiment malheureux oui, surtout que vous n'ayez pas pu voir vos agresseurs. Vous comptez porter plainte ou vous l'avez déjà fait? Et surtout ne pensez pas à ce genre de choses, vous n'avez pas à vous faire du mal à cause d'eux"

Actée maîtrisait mieux la situation. Il avait sentit le sous-entendu avec les suicides mais ne releva pas. Il était décidé à ce que l'homme ne sache rien.

Il s'était alors mis à nettoyer la blessure, et je grinçais des dents sous le contact de l'eau oxygéné. Ce n'était pas aussi douloureux que si c'était de l'alcool, mais ce n'était pas plaisant non plus.

"Tiens donc? Malheureusement, il y a bien moins de restaurant serbes. Et j'ai beau cherché, il n'y en pas un seul dans cette maudite ville. Par contre des kebabs, en veux-tu, en voilà!"

Je mis ma main à la bouche juste après ces mots, me souvenant des griefs existant entre turcs et grecs. Je ne pense pas que ce cher médecin soit du genre raciste, mais mieux valait ne pas le mentionner. Par simple politesse.
J'appris ensuite qu'il était né en Grèce.

"Et qu'est ce qui vous a convaincu de rejoindre le grand rêve américain?" fis-je d'un ton très sarcastique.

"Les conditions économiques? Mais dîtes-moi, est-ce grave docteur?"

Revenant soudainement à la réalité de mon bras blessé, je voyais qu'il s'était remis à saigner sous les coups de coton et la retraite du garrot. Mais, j'avais l'impression d’être en de bonne main. Bien que je n'en sache rien.

"Non, je n'ai pas encore porter plainte, mais pour tout vous dire, j'ai assez la flemme de le faire. Je n'ai rien vu d'eux et ce n'est pas une plainte anonyme pour quelque chose d'aussi commun qui fera la différence. Autant ne pas m'embêter avec toutes ces paperasses.
Et vous avez raison. Ils ont déjà assez fait comme cela. Et puis, je risque d'avoir besoin d'aide bientôt."

Il n'avait pas eu la moindre réaction à ma remarque de toute à l'heure. Si ce n'est me prodiguer des conseils tout à fait normaux pour quelqu'un de sa profession. Il ne devait probablement pas faire partie de ces chasseurs et devaient avoir tiqué plus tôt pour d'autres raisons.
Tant pis, j'avais peut-être beaucoup d'espoir quant au fait de trouver d'autres seraphs ou nephils.
Mais j'avais le sentiment que je risquerais de revenir souvent ici, alors autant commencer une relation agréable avec ce docteur. Et si je ne puis lui expliquer la vraie raison ma blessure, autant lui faire comprendre que je risque de revenir bientôt.

J'espère que mon bras ne serra pas trop gênant.

Actée sourit, préparant en même temps le fil pour recoudre le bras de l'homme. La confusion était fréquente, mais il ne comprenait pas trop pourquoi tant de gens pensaient que les kebab étaient grecs. Il vit que Rakart sembla confus, mais ça ne le dérangeait pas.

"Les Kebab sont délicieux que je vous l'accord, mais chez moi c'est plutôt feuilles de vigne et feta."

Il commença à presser la peau pour trouver la meilleure façon de la recoudre sans faire de travers. En palpant ainsi le bras de l'homme, il répondit à sa question.

"Pour mes études. J'avais envie de changer d'air et d'intégrer une bonne université. Les étudiants étrangers ne sont pas facilement admis mais j'ai réussi à avoir ma place. Ce n'est pas trop le rêve américain qui m'a amené ici, plutôt un concours de circonstance, et ma candidature acceptée ici et pas ailleurs"

Actée tint le bras de Rakart, ayant trouvé la bonne position. Il commença à recoudre, plantant l'aiguille dans la chaire ouverte.

"Ce n'est pas si grave. Vous avez le muscle et une partie du tendon du coude sectionnés. Il vous faudra une immobilisation d'au moins 6 semaines. Et autrement juste recoudre le tout et bien veiller à ce que tout reste très propre pour ne pas que ça s'infecte"

Tout ce passait pour le mieux à présent. Ils ne parlaient plus d'Ombres et la conversation en était même agréable.

"Même en étant né ici, est-ce que vous connaissez bien la Serbie? Avez-vous eu un peu l'occasion de voyager en Europe?"

Spoiler:

Il mentionna ensuite la nourriture typique de chez lui, et je fus rassurer qu'il ne fit pas de remarque sur ce que j'avais dit.

"Délicieux, délicieux, c'est vite dit. Ça passe bien, c'est tout. Par contre, je dois avouer, je ne savais pas que les feuilles de vignes se mangeait. C'est bon? Ou bien cela a bêtement un goût de chlorophylle?"

Il palpa ensuite mon bras, ce qui était un peu douloureux. Il avait beau être doux, j'étais un peu sensible dès qu'on y touchait.
Je fis dans grand yeux quand il mentionna l'université.

"La grèce doit être dans un bien triste état pour que vous fassiez vos études ici. Enfin, la qualité y est, mais pas le prix. Prenez moi-même, je ai seulement maintenant bientôt fini de payer mes dettes d'étudiant. Et pourtant elles datent..."

Je me tus bien vite, n'espérant pas enfoncer le jeune médecin. Je ne savais rien de sa situation et il savait peut-être que trop bien que cette épée de Damoclès trônerait encore longtemps sur sa tête. Mais bon, en même temps, j'aimais à me rappeler que j'étais bientôt au bout de ceci. Ce qui arrivait au bon moment si je risquais de perdre mon boulot à cause de mon nouveau hobby.

Après quelques piqures, il commença à coudre, et c'est avec intensité que je regardais l'aiguille entrer et sortir de mon bras sans la moindre douleur, sentant seulement ma peau se tirer sous l'action. J'avais toujours été fasciné par les opérations médicales. Bien que ce soit plus pour le côté charcuterie que scientifique.

"6 semaines? Mais cela va être horriblement long! Et l’immobilisation sera complète, ou me faudra-t-il juste me tenir tranquille?
Malheureusement, je connais très peu le pays. J'y suis allé quelque fois étant petit, en vacance avec mes parents. Mais, n'ayant gardé quasiement aucun contact là-bas, cela doit faire une bonne dizaine d'année que je n'y suis pas retourné. Mais j'ai toujours bien aimé là-bas, et l'Europe en générale. Les choses semblent si calme de l'autre côté de l'océan. Ennuyeux au bout d'un moment, mais parfait avant ce stade là.
Et j'ai eu quelque occasions de voyager dans le reste de l'Europe. L’Italie, la France, et un peu l'Allemagne. Un ami m'avait d'ailleurs récemment fait une proposition, mais j'ai décliné l'offre. J'avais fort à faire et n'était pas vraiment intéressé. Enfin, je dis un ami, mais c'était plutôt une nouvelle connaissance. Mais l'offre était alléchante, mais je ne regrette rien, j'ai besoin de peu et ne vœu rien."

Évidemment, je faisait honteusement référence à ma rencontre avec le chat magique. Mais juste pour le plaisir de parler. J'avais besoin de partager ce genre de chose, et même si je ne pouvais être clair, en parler de manière discrète me confortait. Et qui sait, peut-être pourrais-je en parler à ce médecin un jour. Enfin, je risque bien si chaque rencontre avec ces monstres se soldent ainsi.

"Oh non, ça a un goût assez particulier, mais il faut y goûter pour vraiment l'apprécier. Je ne saurais pas vous le décrire en tous cas. Et en plus vous avez la farce à l'intérieur, qui varie selon les cuisiniers, et qui donne encore une saveur autre au plat."

Actée était très concentré sur son travail, qui promettait de durer un petit moment au vu de la longueur de l'entaille. Il écouta parler son patient, qui lui parlait des dettes universitaires (qu'il connaissait évidement lui aussi), de ses voyages en Europe et de ses occasions ratées. Sans doute était-ce une opportunité professionnelle, du moins Actée ne voyait pas trop quel genre d'allusion aux Seraphs et Nephils cela pouvait être si ça en était une, car il n'avait jamais entendu parlé de personnes ayant refusé un contrat. Tout en travaillant sous l’œil attentif de Rakart, il répondit.

"Ce n'est pas à cause de la crise que j'ai quitté le pays. Il y a aussi de très bonnes universités, et il y a 10 ans il n'y avait pas encore la crise. C'est vraiment car je voulais changer un peu que j'ai fais le déplacement, même si pour moi aussi, comme vous le dites, ça a engendré des dettes assez folles, mais je m'estime heureux de pouvoir gérer de ce côté là.

6 semaines d'immobilisation. C'est le temps qu'il faudra à votre tendon pour se réparer, et si vous faites des mouvements brusques vous risquer d'entièrement vous le déchirer et ce sera l'opération assurée. Donc je ne saurais que trop vous conseiller de rester au calme quelques temps.

Vous avez pu beaucoup voyager. Je n'ai jamais été en Italie, et les autres je l'ai ai surtout visité pendant des escales pour faire le voyage entre ici et Sparte. La Serbie je n'ai jamais eu l'occasion de la visiter, mais c'est vrai que ça a l'air très agréable comme pays. Mais votre ami, si ce n'est pas trop indiscret, vous a fait une proposition pour travailler en Europe?"

Il en était à la moitié du travail, et discutait rendait les choses moins monotones. Au final, c'était toujours les mêmes mouvements à faire, seulement qu'ils devaient être assez précis.

Bon, un goût de plante spéciale au final. Peut-être comme les algues ou les épinards. En différent je suppose. Niveau crudité, je n'ai jamais été un grand fan des feuilles et assimilés. Comme on dit, les gens qui bouffent de la verdure ne font pas de bon voisin.

J’hésitais un instant à arrêter de parler alors qu'il faisait traverser son aiguille à travers ma chaire, mais il parla lui-même et écoutait avec attention. Il devait avoir l'habitude et savait ce qu'il fait.

"En tout cas, vous avez bien fait. Les USA sont un pays si magnifique. J'aime voyager, mais je ne suis jamais dépité d'avoir à revenir."

Je fronçais alors les sourcils quand il m'annonça que je risquais de plus sévère problème si je bougeais trop. Mais vu ma situation, cela risquait d'être difficilement possible. Il me faudrait trouver une solution.

"Ça va être coton. Voyez-vous, je vis dans un quartier plutôt mal famé. Et le meilleur moyen d'être tranquille est souvent de courir afin d'échapper aux voyous. Alors, ne pas pouvoir bouger risque d'être encore pire. Je sais que je pourrais prendre un congé maladie pour limiter mes déplacements pour le boulot. Mais j'ai une petite fille que je dois aller chercher souvent à l'école comme sa mère habite loin. Auriez-vous une quelconque solution?"

En réalité, je ne vivais pas dans un quartier dangereux, mais il est vrai que je devais parfois aller chercher ma fille.

"Pas de souci, mais oui, c'était une sorte de travail. Le salaire valait le coup honnêtement, mais ça avait l'air un peu dangereux, bien que pour l’intérêt commun. D'ailleurs il m'avait parlé d'une sorte de concurrent dans le même domaine. Mais je me fais un peu vieux et je ne me sentais pas de plonger à pied joins dans cet inconnu."

Actée continuait, point par point, son lent travail. C'est vrai qu'il en avait l'habitude, mais il était quand-même content de tomber sur un patient comme Rakart : il était calme, ne se crispait pas trop et n'hurlait pas à chaque fois que l'aiguille s'approchait de lui. En temps que médecin il se montrait bien-sûr compréhensif envers les patients phobiques des aiguilles, mais ce n'était pas pour autant quelque chose d'agréable.

"C'est vrai que c'est un beau pays, mais je dois avouer avoir un faible pour mon pays natal. C'est sans doute une question de nostalgie"

Rakart n'apprécia pas trop l'idée de rester immobilisé. C'est vrai que s'il avait à se battre régulièrement contre des ombres...Actée essaya de chasser cette idée de sa tête. Moins il y pensait, moins il risquait de se faire découvrir. Il ne répondit pas tout de suite et le laissa parler de son contrat. Il semblait vraiment faire référence à Kyu et Bey, ou alors Actée devenait parano et se faisait des films.

"La concurrence, oui, elle est autant éternelle que dans absolument tous les domaines, c'est assez fou. Je comprends que ce ne soit pas une proposition des plus alléchantes, mais sans doute que d'autres que vous ont pu en profiter. Pour ce qui est de votre bras je n'ai pas de solution; pour que la guérison s'accélère, il faudrait un miracle."

Plongé dans ses pensées concernant Seraphs et Nephils, Actée n'avait pas pu s'empêcher de glisser quelques allusions. Ce n'était pas vraiment ce qui le rassurait le plus, mais au moins il pourrait avoir une piste, pour savoir s'il pouvait se détendre ou au contraire ne plus rien dire et faire attentions à tous ses mots.

Ah la nostalgie. Encore plus puissante à notre époque qu'à aucune autre. De mon temps, seul les vieux en parlait sérieusement. Mais maintenant, tout le monde voyait le passé comme meilleur. Et ce même si il datait d'à peine quelques années. Bon, je m'égarais un peu, car il est vrai que notre pays natal est nous appelle toujours.

"Oui il parait. Comme quoi je n'étais pas le premier à qui ce black faisait cet offre. Mais au fond, l'offre était plutôt bonne, et des gens plus jeunes ont eut raison de l'accepter. Mais cela ne me correspondait pas c'est tout. Bien que la concurrence ne me gêne absolument pas. C'est une chose que l'on apprends très tôt dans la théorie des entreprises, que la présence de plusieurs personnes sur le même marché est bon pour la qualité, ce qui est à mon avis bien vrai. Je sais très bien que la pratique est différente, mais mon poste me permet de ne pas être trop impliqué dans ces chiffres-là."

Il m’annonça ensuite que j'aurais besoin d'un miracle pour mon bras. Je n'étais pas sorti de la métaphore des contractants dans la conversation, mais comme j'avais classé cet homme comme probablement pas des leurs au début, il ne me vint même pas à l'idée qu'il semblasse suggérer quelque chose.

"Un miracle hein? Surement pas votre domaine du coup. Bon, j'irais faire une petite prière ce dimanche, ça me fera une bonne occasion d'y repasser." dis-je d'un ton enjoué.

Actée commençait à voir le bout, et c'était une bonne chose pour John Rakart. Après ça il faudrait bander le tout, immobiliser bien, faire une ordonnance et le tour sera joué.

"Oui, de toute façon on y échappe pas. Au fait quel est votre métier?"

Actée ne savait pas trop s'il avait comprit ou pas, mais il penchait plutôt du côté du non. Et visiblement, il avait affaire à un homme croyant. Il espérait juste qu'il ne l'était pas comme ses parents.

"Non malheureusement, je peux faire beaucoup de choses mais accélérer la guérison je ne sais pas faire, en tous cas pas encore" dit-il en riant

Il avait dit ça vraiment comme une plaisanterie, il ne pensait pas pouvoir un jour guérir les gens spontanément, même si ce serait une excellente chose.
Il finit de faire ses points, il y en avait une vingtaine. Il coupa et noua bien les fils avant d'aller prendre de quoi panser le tout.

"Vous allez souvent à l'église? J'en ai vu quelques unes dans le coin mais je ne suis jamais entré dedans. Elles sont belles?"

C'est presque avec un peu de déception que mon bon docteur finit son travail. J'avais été tant dessus de ne pas pouvoir voir l'opération, la dernière fois que j'étais venu à l'hôpital, pour un souci au dos.

"Je suis Directeur des Ressources Humaines. Un poste pas facile, à mi-chemin entre l'employé et le patron. Mais oui, du coup, j'entends parler des problèmes de tout le monde, sans grand souci pour moi-même, ce qui n'est pas si mal."

Sans grand surprise, il n'était pas capable de miracle. Au moins, voilà un médecin ne se prennant pas pour Dieu.

"Haha, qui sait? Peut-être en regardant très fort, vous pourrez soigner par la pensée."

J'avais toujours été fasciné par les histoires de gens ayant des yeux incroyables. Superman était mon héros préféré étant gosse juste pour cela. Les hypnotiseurs aussi d'ailleurs.

"Pas souvent, à l'occasion vraiment. Mais, celles du coin ne sont pas très belle, malheureusement. C'est une petite ville et la concurrence des mosquée est dure, vu le petit nombre de sud-américains.

Du coup, vous êtes de confession orthodoxe?"

Actée revint avec une bande de gaz et se mit à entourer de bras de l'homme, protégeant sa blessure le temps qu'elle cicatrise. En attendant il lui annonça son métier : DRH. Ce n'était pas si mal, bien que ça n'aurait pas vraiment passionné le médecin.

"C'est un beau métier, et si vous vous y plaisez c'est vraiment une bonne chose. Mais cela ne vous dérange pas de devoir régler tant de problèmes? Enfin, c'est un peu ironique de ma part de dire cela, je traite les problèmes des gens tous les jours, même si ce n'est pas tout à fait le même domaine."

Il sourit à la remarque de Rakart. Il pourrait, et avait déjà d'ailleurs fait un diagnostic le plus complet qu'il pouvait (même s'il se rendait bien compte qu'il y avait quelques éléments qui lui échappaient encore) mais sans doute pas le soigner.

"En temps que médecin tout ce que je pourrais faire est de vous dire de quoi vous souffrez. Et je dois dire que j'ai le flaire pour deviner même les maux qui ne sont pas forcément directement visibles, mais je n'irais pas jusqu'à dire que j'ai des supers pouvoirs, je dirais que c'est plus proche de l'instinct."

Il n'aimait pas se venter mais comme c'était vrai, et qu'il l'avait dit sur un ton léger, il se dit que ça devrait passer pour une plaisanterie de sa part ou de la fausse mise en avant. Et il trouvait un côté un peu libérateur de pouvoir faire des sous-entendus sans être compris...enfin, il espérait de pas s'être trompé au sujet de son patient.

"La concurence des mosquées? C'est vrai qu'elles sont en général plus décorées que les églises, mais je ne savais pas qu'il y en avait plusieurs. J'en connais une seule pour être passée devant et en avoir entendu parlé. Et non, ma famille est chrétienne mais pas orthodoxe, mais je ne suis pas un fervent religieux."

Il ne l'était même pas du tout, et il préférait dire que sa famille était juste chrétienne plutôt que d'avouer qu'ils étaient des témoins de Jéhovah. Et s'il y avait de belles mosquées il était intéressé de les connaitre, il avait toujours beaucoup aimé les calligraphies arabes qu'on pouvait trouver à l'intérieur, décorant murs et plafonds pour les plus prestigieuses d'entre elles. Cela dit il aimait tout autant les vitraux des belles églises et cathédrales chrétiennes, qui étaient de toute beauté. Dans sa liste des choses à faire par la suite figurait la visite de temples bouddhistes, hindous et nippons, ainsi que la visite d'une synagogue. Malgré sa répulsion pour la religion, il savait apprécier l'art des lieux de culte.

Et c'était maintenant l'heure du bandage. Je m'étais toujours demandé qui était le génie derrière l'invention de la gaze. Un tissu se détachant parfaitement, étanche sans étouffer, mais surtout capable de se coller à lui-même, juste ne serrant un peu. Une merveille, pour sur.

"Beau, beau, ça dépens des jours disons. Les rapports humains sont complexes et les plus simples d'entre eux ne sont pas la règle, loin de là. Au contraire, c'est parce que le problème est conséquent que je dois intervenir. Le plus difficile est de réussir à faire la part des choses, et ne pas emmener leur problèmes chez moi. Surtout que à terme, mes échecs n'ont pas besoin de me hanter pour me faire connaître leur mécontentement."

La vanne était un peu forte et je souris alors doucement, voulant éviter de rire comme un forcené si la blague n'était pas au goût de mon médecin. Mais je pensais qu'il saurait l'apprécier.

"C'est pratique, je dois avouer. Je suis incapable de saisir les soucis des employés au sein de ma boite sans que cela me soit clairement explicité. En même temps, c'est normal, je ne suis pas avec eux sur le "terrain". Je n'ai pas votre don, apparemment." fis-je en mimant des oreilles de lapin avec mes doigts.

"Plus décorés, cela dépends vraiment lesquelles. Comme pour tout vous me direz enfin, mais c'est plus une question d'endroit, vraiment. Et de moyen, surtout dans le coin.
Mais je vous comprends. Je peine à trouver la motivation de me lever tôt le dimanche matin plutôt que faire une bonne grasse mâtiné.
Dites-moi, devrais-je porter quelque chose pour maintenir mon bras? Ou tant que je ne l'use pas, je peux le laisser pendouiller à mes côtés?"

Cela serait plus pratique de ne pas avoir à montrer aux gens mon bras blesser. Grand avantage des costumes, on peut cacher beaucoup derrière.

Actée entoura le bras de Rakart de la bande de gaze, qui adhérait parfaitement et était assez légère pour laisser la blessure cicatriser dans les meilleures conditions, c'était vraiment une invention extraordinaire.

"Oui je comprends. Lorsqu'on a des personnes qui rencontrent des problèmes qui se tournent vers nous, c'est toujours très difficile d'accepter un échec."

Il pensa avec tristesse à l'événement qui avait précédé son contrat avec Bey, l'accident médical. Il avait toujours du mal à s'en remettre totalement, ayant toujours tendance à remettre la faute sur lui...mais il ne devait pas, il n'était pas responsable, personne n'avait pu voir ce facteur. Mais maintenant qu'il pouvait repérer immédiatement une bonne partie des maux, il diminuait nettement ce risque, et ça le rassurait.
Il ne remarqua que après quelques secondes le trait d'humour de Rakart, et lui sourit.

"Vous savez, c'est plus simple je pense de s'habituer aux signaux envoyés par le corps que ceux envoyés par l'esprit, qui est bien plus complexe. Du moins à mon avis, je trouve avec bien plus facile de trouver les maladies de mes patients que de les comprendre au niveau du mental, mais ce n'est pas non plus mon domaine."

Il lui répondit sur les lieux de culte, et il était un brin déçu : il aurait aimé avoir de belles choses à visiter. Mais tant pis, ça lui donnerait un prétexte pour voyager.

"Vous devrez porter une attelle. Seulement je dois demander à l'infirmière affiliée à mon cabinet de me l'apporter, je n'en ai pas ici. Je vous prie de m'excuser un instant."

Il sortit un instant du cabinet, laissant Rakart seul alors qu'il allait voir, Merry Veroth, une jeune femme très sympathique, à qui il demanda le nécessaire pour la suite. Elle partit chercher le tout et Actée resta l'attendre, espérant que Rakart serait patient.

Par réflexe, il regarda un peu autour de lui, essayant de voir s'il ressentait quelque chose. Depuis l'incident avec l'ombre, alors qu'il traversait un des couloirs avec Abygail, il était beaucoup plus attentif, afin de pouvoir intervenir rapidement le cas échéant, même si le combat lui faisait toujours un peu peur.

Il est vrai que mon but n'était pas de découvrir les soucis des gens, mais simplement de comprendre leur point de vue, de tenter de régler comme je peux ce qui leur pose souci, particulièrement entre employés.

"C'est pas faux. Mais j'ai cependant l'avantage d'avoir une peut-être plus grande variété de chose à faire au sein de mon domaine. Vous ne pourriez pas vous occupez de l'administratif et garder le même salaire j'imagine. D'ailleurs, je sais que médecin paie bien, mais tant que ça?"

Est-ce que tant d'année d'étude valait le coup uniquement par passion, où le salaire était suffisant pour faire cela sans aimer soigner.

"Je vous attends."

Il était parti chercher de quoi tenir mon bras en place. En attendant, je déambulais dans son cabinet, observant les tableaux médicaux, et la décorations. Je fus tenter de jeter un coup d'oeil aux dossier sur son ordinateurs, mais cela ne se faisait pas. Autant attendre tranquillement.

Par réflexe, je regardais par la fenêtre, et vis soudain comme une ombre. Une forme sombre passa furtivement au détour d'un couloir.

Avais-je rêvé? Je ne l'avais aperçu qu'un court instant. Pourtant, cela avait clairement une forme humanoïde. Enfin, cela avais pu être quelqu'un passant par là. L'éclairage n'était pas toujours des meilleurs dans ces hôpitaux de quartiers.

Je me rassis donc, l'air un peu anxieux. Peut-être que toutes ces histoires me faisait voir ce que je voulais.

Alors qu'Actée attendait Merry, il aperçu aussi du coin de l'oeil cette forme noire, et fut parcouru d'un frisson désagréable. Il ne pouvait pas aller vérifier, il devait s'occuper de son patient, et sans doute qu'il se faisait des idées...

Sa collègue revint et lui remis l'attelle, il la remercia et repartit rapidement. Il s'attarda un peu, regardant dans les couloirs et les chambres qu'il croisait si l'Ombre qu'il pensait avoir aperçu était là ; il ne la trouva nulle part. Il repartit donc, toujours un peu inquiet au cabinet.

Alors qu'il y arrivait, il fut arrêté par un collègue un peu bavard, qui commença à lui faire la conversation à propos d'une opération dans les prochains jours. Actée essaya d'écourter la conversation, surtout lorsqu'il aperçu la même forme noire aller en direction de son cabinet.

"Je dois vraiment y aller, mon patient m'attend, mais on se voit à midi"

Le chirurgien dit cela avant de se rendre d'un pas vif vers son cabinet. Si l'ombre attaquait Rakart, il serait obligé d'intervenir et cela pouvait être très problématique. Il accéléra le pas, mais elle était plus rapide que lui. Il pu la voir s’engouffrer dans le cabinet, et, l'angoisse montant en flèche, il y entra aussi et ferma la porte derrière lui, la confrontation semblant inévitable.

J'avais donc cessé de regarder par la fenêtre et contemplait mes pieds. Une sorte de tension invisible c'était fait dans l'air et je tentais tant bien que mal de ne pas en faire partie. Mais je craqua, et regarda par la fenêtre, dans le coin du couloir.

Et cette fois, je le vis clairement, une main sombre posé contre le mur. Un douleur étrange se fit dans mon bras, et je suis que je devais partir, et vite. Déjà je m'élançais vers la porte. Ma main put à peine prendre la poignée, que je vis une fumée noir et sans odeur suinter depuis les gonds de la porte.

Merde! Bon, changement de plan. Je regardais vite le reste de la pièce, et vu le seul endroit pouvant offrit à la fois un abri et une cachette, le bureau.

Heureusement que Actée avait fini de me coudre, je n'aurais pas voulu saigner partout sur sa moquette.

J'entendis alors la porte se refermer. Je n'avais droit qu'à une seule chance. Quand l'Ombre se pointerait, il me fallait lui donner un bon coup, avant de profiter de la surprise pour sortir de là.

Ses bruits de pas se firent de plus en plus proche, comme si il doutait que j'ai pu choisir une cachette aussi évidente. Soudainement, les bruits s’éloignèrent doucement, et j'entendis la porte s'ouvrir et se refermer.
Je savais que je ferai mieux de rester dissimulé, qu'il me fallait suivre mon plan. Mais la curiosité l'emporta et je sortis ma tête de ma cachette pour voir:

"Docteur Vasilis???"

Actée entra et ferma la porte, visualisant la salle et essayant de trouver Rakart, n'ayant pas besoin de chercher l'ombre juste en face de lui. Il l'entendit son patient l'interpeller, et le vit sous le bureau, ce que l'ombre vit aussi. Elle se lança sur lui, mais Actée lui lança son scalpel dessus pour ramener son attention sur lui.

"Restez à l'abris!"

Il lança cela à son patient avant d'activer son Kekkai, l'étendant au minimum mais prenant tout de même Rakart. Au vu que sa réaction ce devait sans doute être un humain, et si c'était le cas Actée n'avait aucune idée de ce que son acte allait avoir comme impact sur lui, et il s'en inquiétait un peu.

Mais il devait à présent se concentrer sur l'Ombre, qui avait le scapel sans son bras, arme que le chirurgien révoqua et fit revenir dans ses mains. Il savait qu'il ne fallait pas qu'il le fasse trop, faute de quoi il serait trop fatigué pour combattre. Mais dans l'immédiat il devrait éloigner l'Ombre de Rakart. Il partit donc vers le coin opposé au bureau, vers une des étagères de livres. L'Ombre le suivit du regard, s'approchant un peu. Il n'avait plus qu'à attendre qu'elle attaque pour la blesser et renverser le tout sur elle.

Évidemment, il fallait que l'ombre me tombe dessus juste quand je sortais la tête. Mais quelle idée de crier en même temps? Mais juste avant, un scalpel partir de la main du docteur, de manière absolument cliché, avant s'enfoncer dans le bras de la créature, lui faisant pousser un léger râle de douleur.

"Restez à l'abris!"

J'entendis cela, au même moment que je vis la fameuse bulle s'étendre dans la pièce. Heureusement, je m'étais caché à nouveau sous le bureau. Je mourrais d'envie de lui dire que je n'allais pas faire autrement vu la situation, mais cela aurait été faux. Je n'avais absolument pas envie de louper cela, ni de voir le cadavre du bon docteur, si je n'ai pas été la pour l'aider. Bien que j'ai plus besoin de lui que l'inverse, je pouvais peut-être tenté quelque chose.
Il s'éloigna vers le fond de la salle probablement afin de l’éloigner de moi probablement.

Mais l'ombre semblait ne pas mordre à l’appât, massant son bras blessé, comme si elle redoutait une attaque. A la place, elle s’avançait doucement vers moi, mais sans quitter le docteur des yeux. Le plongeon dans un dilemme. Tenter une attaque, qui le mettrait en dangers vu la posture de l’abomination, ou bien la laisser m'attaquer impunément, dès qu'elle serait assez proche. Même si le risque qu'elle prenne en force en dévorant mon énergie n'existait pas, le médecin ne semblait pas être du genre à me laisser prendre un coup pour s'assurer la victoire.

Mais je ne comptais pas rien faire non plus, et pris de mon bras gauche, un des vases grecs décorant le bureau. Et avec force, et autant de précision que possible, le balançait vers la tête de l'ombre,

Avec un peu de chance, je réussirais à toucher à la distraire!
Allez!

Actée vit que l'ombre n'était pas très intéressée par lui, attirée d'avantage par Rakart. Peut-être qu'il était vraiment humain, ce serait logique puisque ce sont les principales proies des Ombres. Ce n'était pas bon pour son patient, il allait devoir agir vite.

L'Ombre continuait de le fixer en reculant ; visiblement elle le considérait elle aussi comme un danger, chose qui n'était pas fausse puisqu'il voulait la tuer au plus vite. Alors qu'il allait lancer une nouvelle fois son scalpel, quitte à se fatiguer un peu, Rakart tenta de lancer un vase sur l'Ombre; malheureusement ça lui passa à travers, les objets communs ne pouvant les toucher. Le vase se brisa alors sur le mur, et bien que le sachant factice, il eut un petit pincement au coeur.

L'Ombre fut tout de même déconcentrée, tournant totalement son attention sur Rakart, se détournant du chirurgien. Profitant de cette intention, il s'approcha de l'Ombre et, juste avant qu'elle ne se retourne, lança à nouveau son scapel : étant beaucoup plus proche, il ne manqua pas son coup et l'atteint dans l'oeil.

L'Ombre hurla et se désagrégea en une poussière noire, pour disparaître entièrement. Actée, fatigué, révoqua son arme et le Kekkai, et s'approcha de Rakart. Il ne savait pas trop comment réagir, surtout qu'il n'avait aucune idée si c'était la première fois qu'il voyait ce genre de choses ou non, mais au vu de sa réaction et surtout du fait qu'il avait vu l'Ombre, ce qui, en fait, voulait dire qu'il en avait déjà vu avant, mais comment?

"Je suis désolé pour tout ça, je n'ai pas pu l'arrêter avant qu'elle n'entre...vous allez bien? Vous n'êtes pas blessé?"

Et paf! En plein dans la poire. Ou pas. Pour une étrange raison, le vase traversa son corps, comme si elle était faite d'ombre...
A ben oui. Ça doit être ça. C'est ballot quand même, en plus, le vase s'est cassé contre le mur. Bah, la bulle le reconstruira.

Par contre, cela allait chauffer pour moi, car l'ombre, au lieu de s'être pris le coup, décida qu'il valait mieux s'en prendre à moi. Je plia les genoux, prêt à sauter sur le coté, afin d'éviter une éventuelle attaque, lorsqu'une petite lueur brillante se refléta dans mon œil. Et je pus voir alors un scalpel, fiché dans le sien, lancé par ce chère Vasili.

La créature partit en fumée, et la "bulle" se rétracta, remettant la salle comme elle était, et surtout le vase attique.
Le chirurgien s'approcha alors de moi.

"Aucun souci, vous ne pouviez savoir. Et non, grâce à votre intervention, je n'ai pas été blessé. Merci beaucoup docteur."

Je lui serrai la main de mon bras valide, avec un enthousiaste, un grand sourire au visage. Bien qu'à quelque part, j'étais un peu déçu que tout soit fini aussi vite. Aussi brusquement. Décidément, si elle n'était intangible, ces ombres ne seraient une menace pour personne.

Actée serra la main de son patient, un peu surpris par sa réaction. Bon, l'essentiel était que lui et son bureau étaient sains et saufs. Le médecin avait pourtant une question qu'il brûlait de poser, mais il n'osait pas trop. Il s'était promis de ne pas essayer de connaitre la nature des gens qu'ils rencontraient, mais là il le fallait.

"Ce n'est rien vraiment, j'ai fais de mon mieux, ce n'est pas tellement ma spécialité le combat. Mais j'aimerais vous poser une question si ce n'est pas indiscret...mais d'abord asseyez-vous, je pense que vous en avez besoin"

Lui aussi en avait besoin d'ailleurs. Il laissa son patient prendre place et alla chercher de l'eau pour les deux. il posa un verre devant Rakart et s'assit lui aussi. Il le finit avant de se lancer.

"Comme vous avez pu le voir je suis un contractant. Je n'aime pas divulguer ma nature exacte, et je ne tient pas à connaitre celle des autres. Seulement, j'ai l'impression que vous n'en n'êtes pas un...enfin, par vos réactions et le fait que vous n'aviez pas d'armes. Mais dans ce cas je voulais savoir si vous étiez vraiment humain, et si oui comment cela se fait-il que vous puissiez voir les Ombres?"

Je souriais un peu. Beaucoup en réalité. Mon putain de médecin était un contractant! N'était-ce pas un monstrueux hasard?
Pas sa spécialité? Il l'avait ratatiné en une attaque. Enfin, la première ne compte pas, il l'avait juste distrait pour qu'elle arrête de me cibler.

Je m'assis volontiers, bien que vu l'attitude préoccupé du grec, il en avait plus besoin que moi. Hormis mon bras, j'allais très bien. Mais je commençais à voir quelle question il me poserait.

Je pris le verre d'eau avec plaisir. Encore un jour en vie de gagné, yes!
Je fis un large sourire au bon docteur. Apparement, il ne connaissait pas les humains comme moi. Je me levais alors de ma chaise, passa mes mains devant mon visage en agitant les doigts, tout en le fixant droit dans les yeux.

"Je suis un magicien!
Je vois au delà de ce que les gens normaux voient, jusque dans les ténèbres!"

Avant de me rassoir, de finir rapidement mon verre. Gardant tout mon sérieux, ce malgré sa réaction.

"Excusez moi, je plaisante voyons. Non, il se trouve tout simplement que j'ai rencontré le chat noir. Et que ce qu'il proposait n'était pas très intéressant. Alors j'ai refusé. Et depuis, voilà."

Fis-je montrant mon bras, un air complètement ravi sur le visage.

Actée finit son verre et le reposa. L'attitude de Rakart lui échappait totalement. Il avait l'air aux anges alors qu'il venait d'échapper à la mort. Finalement c'était peut-être ça qui le rendait si heureux, le fait de s'en être sortit, et toute l'adrénaline allant avec.

Il répondit à la question du médecin de manière assez inattendue : Actée eut un air assez décontenancé.

"Un magicien? Vous voulez dire que vous êtes contractant ou...?"

Mais il se reprit vite et lui donna la vraie raison. Actée en était tout aussi étonné : comment avait-il pu refuser un voeu? Bon en même temps il n'était pas dans sa tête, et effectivement s'il n'avait besoin de rien çA pouvait se comprendre, mais ça restait très curieux.

"Eh bien, je dois vous avouer que ça me surprends, je n'ai encore jamais rencontré de personne ayant refusé le contrat comme vous l'avez fait. Mais vous ne le regrettez pas? J'entends, vous êtes maintenant victime des ombres, et vous risquez de vous faire blesser, voir pire. Enfin, vous savez maintenant vers qui vous tourner si vous avez besoin de soins"

Il sourit. Au moins il n'avait rien à craindre de lui, ce qui était très agréable. Jamais on ne lui reprocherait de le soigner autant que besoin. Et il n'allait surement pas le laisser sans rien, c'était le minimum qu'il pouvait faire pour le soutenir, surtout que s'il devait à chaque fois justifier ses blessures, ça allait vite devenir compliqué. Il prit donc une de ses cartes de visites et écrivit son numéro personnel au dos.

"Je vais vous mettre mon numéro de portable, comme ça si vous avez besoin de soins sans avoir à vous justifier aux urgences, contactez moi directement et je vous prendrais en charge au plus vite et discrètement"

Il avait l'air de comprendre. Bien que, comme le premier que j'avais rencontré, ma situation l'étonnait beaucoup.

"Pour tous vous avouez, je n'en ai pas le moindre. Tenter d'échapper à ses créatures étaient...Comment dire cela? Revigorant? Et je suis bien content de ne pas avoir à vous mentir. D'ailleurs, c'était gentil à vous de donner une bonne excuse à propos de ces racailles. J'avais prévu une histoire rocambolesque de chute sur une épave de bateau à moteur dans un petit lac. N'importe quoi."

Je pris ensuite sa carte de visite, la rangeant rapidement dans mon porte-monnaie. Par réflexe, je lui tendis alors la mienne. Il était pratique pour lui qu'il ait mes coordonnés, si il a un jour à venir me soigner à domicile.

"C'est fort bon de votre part. Mais dîtes moi, juste par pur curiosité, qu'aviez vous souhaité avoir de la part du chat noir?"

Au fond, je ne savais pas si ce qu'il offrait était vrai. Ou si, comme dans les histoires, cela finissait par se retourner contre vous.

Actée sourit, ayant touché le bon point. Apparemment l'adrénaline le rendait heureux, et grand bien lui fasse, du moment qu'il ne perdait pas la vie en prenant trop de risques inutiles.

"J'espère que ça continuera à vous plaire et que rien de grave ne vous arrivera, c'est le mieux que je peux vous souhaiter je pense"

Actée prit la carte de l'homme, qui lui posa une question. C'était assez normal au final qu'il demande cela, et visiblement il ne connaissait que le chat noir, et non pas le chat blanc.

"Je lui ai demandé de pouvoir identifier immédiatement les maladies des gens. Pour mon métier c'est ce que je pouvais demander de mieux je pense. Et vous, même avec du recul vous n'auriez rien demandé du tout?"

Après cela il allait devoir écourter la séance, d'autres patients attendaient leurs tours, mais il aurait bien continué à parler un bon moment, Rakart étant un personnage très agréable.

"J'espère aussi. Enfin, je ne pense pas que je puisse m'en lasser, je n'ai jamais rien vécu d'aussi excitant. Le défaut des quartiers de banlieue peut-être? Et je compte bien ne plus me laisser avec par ces saletés. Je manque encore d'un peu de pratique, c'est tout."

Fis-je en tapotant mon bras blessé. Étrange, il n'eut aucune réaction à la mention de Bey. Pourtant, j'aurais imaginé qu'il aurait prit la peine de m'informer sur les deux. Cependant, je pouvais imaginer qu'il soit effectivement du côté noir. La mention de l'autre l'aurait surement fait tiquer. Ou pas, peut-être est il simplement bon pour jouer l'homme de bois. Un coup de botox et hop! Plus d'expression faciale.

"C'est effectivement pratique. Je vous demanderais bien pourquoi vous n'avez pas demande le don de soigner, mais vous l'avez déjà, haha. Boutade à part, cela n'aurait pas été très drôle de jeter aux orties 8 ans d'étude médecine.
Honnêtement, je ne me suis pas vraiment posé encore la question."

je mis alors ma main sous mon menton, réfléchissant intensément.

"Non, je ne crois. Enfin, je ne vois pas. Je ne suis pas encore trop vieux pour courir de toute façon. Et sinon, j'ai tout ce que ce pays a à offrir. De l'argent, de la reconnaissance, une fille qui réussit. Et quant aux relations romantique, ça se mérite.
Et sinon, cette attelle?"

Dis-je d'un moqueur, comme on réprimanderait un serveur, en fronçant exagérément les sourcils.

Actée se leva et alla se désinfecter rapidement les mains acant d'aller chercher la suite du matériel. Il ne perdait pas en plaisir d'écouter l'homme, qui était vraiment à part.

"L'expérience vous pouvez la gagner. Quelques cours d'arts martiaux ou autre et le tour sera joué, du moins pour ce qui est de leur échappé. Je ne crois pas qu'en temps qu'humain vous puissiez les blesser"

Il avait pu le remarquer pendant le combat, et était aussi un peu inquiet qu'il n'ait aucun moyen de défense.
Il sourit à la blague de l'homme, effectivement ça aurait été une option mais il ne pouvait pas revenir en arrière, et sa situation le satisfaisait pleinement. Il préférait savoir exactement quoi soigner avec des moyens humains que pouvoir tout soigner sans pouvoir connaitre tous les maux.

Il revint avec l'attelle dans les mains, alors que Rakart lui parlait un peu de sa vie. Il avait donc une fille, mais ne semblait pas en couple. Il espérait qu'il vivait bien la situation.

"Eh bien, dans ce cas il ne vous manque effectivement plus que votre attelle, et là voilà"

Il sourit et vint prendre le bras de l'homme pour la lui mettre.

"Que fait votre fille en fait, si ce n'est pas indiscret?"

Des cours d'art martiaux? Ce serait une bonne idée. A mais non. Mes mains traverseraient ces monstres, comme le vase de tout à l'heure. Dommage.

"Je pourrais me mettre au parkour peut-être. Vu que ces saletés trainent en ville. Par contre, je crois que je suis trop vieux pour porter un training sans avoir l'air du vieux joggeur."

Il mit ensuite l'atelle, prenant soin de l'ajuster correctement. Il faudra que je pense a bouger au minimum si je n'y suis pas forcé.

"A non, je voulais juste dire qu'elle réussit brillamment ses études. Enfin, l'école obligatoire. Elle l'a bientôt finie, mais aura très probablement une motion. C'est juste moi qui extrapole un peu en étant sur qu'elle réussira, vu que c'est une bonne élève. D'ailleurs, je crois que pourrait être intéressé par la médecine. Enfin, tant qu'elle n'apprend pas à propos des touchers rectaux. Un ami chirurgien à moi en à même exécuter une petite gigue, le jour où il a du en faire pour la dernière fois."

J'ajustais ensuite soigneusement mon bras en écharpe, avec le tissu tendu par le bon docteur,

"Et vous? Marié? Mais je parierais que non. Bien que les femmes doivent vous aduler. Surtout si vous dîtes que vous êtes médecin."

L'attrait d'un salaire rendait les gens tout de suite plus attirant. Alors quand ils ne sont pas dégueu à la base, c'est le jackpot.

Actée sourit à l'idée de le voir faire du Parkour comme Jeff, c'était une image assez amusante.

"En tous cas je ne peux que vous encourager à faire du sport, pourquoi pas de la course alors? Le training ne serait pas trop un problème dans ce cas je pense"

Il écouta Rakart parler de sa fille, c'était touchant de le voir y être si attaché et en être si fier, il était content pour la fillette d'avoir un bon père. Et en plus si elle s'en sortait bien en cours c'était plutôt une bonne chose.

"Oh je vois, si jamais elle aurait envie de voir un peu à quoi ça ressemble, en dehors des touchés rectaux, elle pourrait venir sans autre quelques jours en observation. Et je comprends votre ami, pour ma part j'essaie d'éviter si ce n'est pas nécessaire, mais quand il le faut on ne peut pas se défiler, c'est le bien du patient qui passe avant tout"

C'est vrai que les rares fois ou il avait du le pratiquer il n'avait pas apprécié : il n'avait aucun problème avec le corps de ses patients et restait toujours d'un professionnalisme exemplaire, mais il devait avouer qu'en matière de touchés rectaux il était toujours un peu réticent.

Il laissa Rakart ajuster l'attelle alors qu'il retournait à son bureau pour lui prescrire une ordonnance de bandages et crèmes cicatrisantes. Il l'interrogea alors sur ses amours.

"Je suis effectivement célibataires, et mon métier n'est pas vraiment un argument. Enfin, ça pourrait l'être mais je fuis comme la peste les intéressées. Je ne veux pas être avec une personne car elle ne voit que mon prestige, ça n'a aucun sens"

Il finit d'écrire l'ordonnance et la lui remit.

"Je vous ai prescris des bandages et des crèmes. Il faudra donc changer votre pansement tout les deux jours et bien appliquer la crème sur votre blessure dès le prochain changement. Si jamais vous avez besoin d'aide pour le changer vous pouvez passer sans autre on vous le fera gratuitement"

"J'en fais déjà. Enfin, de temps en temps, histoire de me tenir en forme. Mais il me faudra être plus assidu maintenant. Après tout, le cholestérol n'est pas une question de vie ou de mort, haha."

Ah, l'abnégation des médecins quelle grande et belle le chose. Leur salaire aussi d'ailleurs.

"C'est fort à bon. J'y songerais. Mais dîtes-moi. Quelle est votre spécialité? Je ne le sais même pas.
Dans le pire des cas, frayez dans les belles eaux. Il n'y a pas matière à craindre les croqueuses de diamant quand elle fait son propre salaire. Je pourrais vous présenter quelques jeunes cadres dynamiques de ma connaissance à l'occasion. Très charmante au demeurant."

Je pris l'ordonnance en met et plissa les yeux pour tenter de la lire. Plus que l'écriture de médecin, la difficulté résidait dans les noms barbares de médicaments. Qui dont était payé, torturé pour les inventer?

"Et bien merci encore? Ce sera tout."

Sentant la fin de ce rendez-vous mouvementé, mais discret, je me levais, et mis mon manteau sur mes épaules, prêt à partir.

Actée sourit, l'humour de Rakart étant vraiment à son goût. Mais il n'allait pas insister d'avantage pour ce qui était du sport, lui même n'était pas un grand sportif et son patient était bien assez responsable pour savoir ce qu'il faisait.

"C'est gentil de proposer cela, mais je me satisfait de ma situation. Je préfère encore passer quelques années libre à pouvoir travailler sans avoir une personne qui m'attend chez moi, et pouvoir utiliser mes temps libres pour des choses plus personnelles"

C'est vrai que s'il avait été en couple, il aurait été très difficile pour lui de continuer le bénévolat au quartier Sud et son travail à l'infirmerie Nephil, à moins qu'une bénévole Nephil aussi occupée de lui change la donne, et encore. Il avait beau être très gentil, il n'était pas du genre à tomber amoureux comme ça, même tout l'inverse.

Il vit Rakart prendre son manteau, et une fois qu'il eut finit lui serra la mains.

"Ce sera tout oui. Suivez les consignes du pharmacien ou de la pharmacienne quand aux médicaments, évitez de trop vous mettre en danger et donnez-moi des nouvelles à l'occasion, j'aimerais beaucoup discuter à nouveau avec vous, mais en dehors du travail"

Ah la la, toujours occupé ces médecins. Ils manquent de temps libre, et n'en usent même pas. Bon, en même temps, je ne sais pas le temps qu'occupe dans sa vie la chasse à l'ombre.

"Ce sera fort volontiers. Il y a un petit restaurant vers chez moi qui fait des gambas divines, cela me ferait plaisir de vous y inviter."

Et sur ce je lui serra la main, et m'en alla.