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MessageSujet: {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ]   {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ] Icon_minitimeDim 27 Déc 2015 - 7:18
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Black Sheep Street:

Je suis sur le siège passager droit, mon frère Ottavo à ma gauche, au volant. Je l’ai appelé tout à l’heure pour qu’il vienne me chercher au Cercle Ouvrier et me ramener chez moi. J’adore cette voiture, une Tesla Model S de couleur noire, entièrement électrique et luxueuse. Moi qui jette de l’argent sans réfléchir, je dois dire que ce genre de locomotion a de quoi redorer la vraie valeur de l’argent. Il faut mentionner que j’ai tellement toujours eu de la facilité à faire beaucoup d’argent rapidement, que je n’ai jamais vraiment considérer les choses avec un œil à l’épargne.
Ottavo ne me parle pas. Je sens qu’un millions de questions lui brûlent la gorge, mais nous en reparlerons rendu chez-nous. Pour l’instant, il regarde la route, le regard froncé. Il s’est laisser pousser la barbe récemment, et avec sa carrure de géant, il ressemble à un motard. Mais je sais que son expression en est une d’inquiétude plus que de colère.

La température est bonne ici, dans cette voiture, comparé au froid mordant de la nuit tardive. Bien que l'hiver se fait délicat et léger cette année, nous avançons toujours plus loin dans le mois de décembre, nous rapprochant inexorablement, mais pour le moins lentement, des festivités du mois. Qu’elle fête vient en décembre déjà? Noël? Il me semble que j’oubli autre chose…
Ah oui, mon anniversaire. Dans quelques jours...

Le tableau de bord m’indique qu’il sera bientôt 3h du matin. On passe dans une zone scolaire, avant de ressortir, tout en silence dans notre bagnole électrique, vers le centre-ville. Soudainement, à travers la fenêtre, j’aperçois une silhouette. Je fais signe à mon frère d’arrêté la voiture. Il se range tranquillement, puis me jette un regard qui en dit long :

-Quoi, qu’est-ce qu’il y a?

-J’ai cru voir quelqu’un que je connais. Reste dans la voiture.

Il a l’air mécontent, mais il m’écoute. Je sors de la bagnole et m’approche de la ruelle. Là, la barbe légèrement éclairée, je retrouve le junkie qui m’avait arrêté pour me demander une cigarette lorsque j’étais avec Juliet plus tôt dans la soirée. Je lui avais donné un paquet, en même temps que 6000$ des 9000 que j’avais alors. Une décision sur un coup de tête. Je m’approche du corps inconscient de l’homme. Il a encore les yeux aussi creux et ridés qu’avant, lui rajoutant 20 ans de plus qu’il ne devrait en avoir. J’inspecte son bras, et je vois les marques de piqûres. Je le touche, et même à travers ma paire de gants, je le sais :
Il est mort.

Mon troisième cadavre à vie et le deuxième de ma soirée. Sauf que cette fois, je réussis à rester calme. Je ne panique pas. Je regarde l’homme dans ses yeux vitreux et entre-ouverts, un sourire mortifié et maintenant éternel au visage. Sa mort a probablement été le moment le plus joyeux de sa vie, le pauvre…
Comme j’y avais pensé il y a de ça 3h déjà : tous les gens que je rencontre meurent ce soir. Pas très rassurant tout ça.

Mais bon, une chose est claire, maintenant qu’il est mort, il n’aura plus besoin de tout cet argent. Son héroïne n’a pas dû lui couter 6000$ quand même!
Qu’est-ce que j’en ai à faire de reprendre cet argent, moi qui disait s’en foutre royalement? Disons juste que je n’ai pas envie qu’un autre junky s’en serve pour mettre fin à ses jours, aussi joyeuse que lui serait l’expérience.
Alors que je tapote les vêtements du clochard, une fine neige commence à tomber.

-Il a plu, et maintenant il neige dans la même soirée. Bonjour le réchauffement climatique…

Au bout de la rue, en perpendiculaire à la ruelle, un camion appartenant à la municipalité s’arrête devant un lampadaire. Deux employés de la ville sortent un escabeau et des décorations de Noël de leur camion. Ils ont un sourire au visage, en pensant à la joie qu’auront les gens en les voyants le lendemain matin.
Dans la Tesla noire, Ottavo inspecte le cellulaire nouvellement branché de Diechi. Il explore les activités récentes… Aucun nouveau contact, aucun appel entrant ou sortant. Il soupire de soulagement, alors qu’un sourire cruel se faufile sur son visage de motard.


Dernière édition par Diechi Steins le Mar 1 Mar 2016 - 1:13, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ]   {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ] Icon_minitimeDim 27 Déc 2015 - 16:22
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« We could figure out the way
To go sail around the world
Like we did in the dreams we had together
You make me blue living those days »


Quelle étrange journée que celle-là. D'abord un pèlerinage dans le quartier Nord et maintenant un crochet par le quartier Est pour rejoindre le Sud. C'était toujours aussi étonnant ces quartiers se chevauchant les uns les autres, se côtoyant sans jamais se rencontrer. Il n'y avait qu'eux pour passer d'un lieu à un autre, petites fourmis insignifiantes trottinant à leur rythme.
Les rues et boulevards lui étaient inconnus dans ce quartier. Mais tous les chemins menaient au quartier Sud, n'est-ce pas ? Du moins l'espérait-elle. La Russe n'avait pas l'habitude d'errer loin de chez elle, si tant est que l'on pouvait nommer chez soi son lieu de vie. Elle ne faisait que cohabiter avec Hadence, elle agissait en parasite sans même s'en rendre compte. Mais c'était lui, lui qui lui avait proposé de l'héberger. Elle, elle n'avait rien contre le fait de continuer de vivre dans un squat. Mais si vivre quelques temps en compagnie d'Hadence était synonyme de retrouvailles avec Avdeï son petit frère, alors oui, pourquoi pas, c'était même tout réfléchi. Il aurait fallu être parfaitement stupide pour refuser, peut-être fallait-il l'être aussi pour accepter en croyant que pareil miracle était à la portée du jeune homme.

Noël galopait toujours plus vite pour mieux la percuter en pleine poitrine. Temps de l'allégresse et des retrouvailles familiales. Saskia, elle, n'y croyait plus. Un second Noël sans son petit frère s'annonçait à l'aide de ses gros sabots. Le premier à Palema.
Traînant le pas, elle n'était que peu pressée de rentrer. Il était tard et Palema revêtait un habit différent pour la nuit. Les lumières brillaient au point de l'éblouir presque, sans doute était-ce lié à la soudaine fatigue qui l'accaparait un peu plus. Le ciel l'épiait de ses nuées d'yeux. Elle et les autres. Il n'y avait pas grand monde dehors à cette heure-ci, rien d'étonnant. La Moscovite était l'une des rares à errer encore aussi tard. Parfois, elle échangeait un hochement de tête ou un signe de la main à d'autres qu'elle reconnaissait ou croyait reconnaître. Difficile de savoir avec l'obscurité. Peut-être accélérer un peu pour éviter de se faire engueuler par Hadence ? Oh non. Lui devait être occupé à jouer les jolis cœurs tout en écumant les bars. Et elle, elle était occupée à quoi ? Juste à marcher tout en gardant la tête relevée. C'était ça ou se prendre entre ses jambes pour mieux s'écraser au sol, visage contre pavés. Et ça ne devait pas faire du bien de s'exploser ainsi le faciès juste à cause d'une maladresse inestimable, non vraiment pas.

Noël clignotait dans son cœur aussi fortement que les décorations sublimant les allées. Ce n'était pas dans le quartier Sud qu'elle risquait de voir pareil spectacle. Saskia eut un sourire en comparant le sapin si beau et élégant trônant au centre de la place du quartier Est comparé à celui du quartier Sud, tout fin et tout maigre, les épines tombant par milliers au moindre coup de vent. Un arbuste aussi bancal et instable qu'elle l'était elle-même. Si elle en venait aux comparaisons avec les végétaux pour s'identifier à la première métaphore venue, c'est qu'il était vraiment trop tard ou elle un peu trop fatiguée. L'un et l'autre, sûrement.

Le trottoir jonché de clochards, quelques uns sommeillant dans le grand froid pendant que Saskia esquissait un bref sourire. Beaucoup d'inconnus à ses yeux, d'autres lui rendaient son sourire. Sûrement les avait-elle déjà croisés au détour d'une rue, à l'ombre d'un squat, partageant un fix avec eux. L'hygiène quant à ses doses n'était pas sa priorité, ça non, les seringues s'échangeaient entre elles et resservaient plusieurs fois, le meilleur moyen pour passer de l'outre tombe. Et puis au bout de la rue, un homme faisant les poches à l'un d'entre eux. Non, cela ne la regardait pas, c'était leurs histoires à eux. Sûrement avaient-ils bu, sûrement n'était-ce qu'un différent entre eux. Il ne lui fallut pas longtemps pour revenir sur sa décision, à peine eut-elle passé près du duo qu'elle se stoppa net. L'homme n'avait rien d'un sans-abri, c'était même tout le contraire. Saskia faillit s'étrangler en remarquant que l'homme allongé au sol en guise de victime était une de ses connaissances. Quelques bonjour, au revoir, quelques sourires. Des paroles aussi.

– Adam.

Le nom était sorti, instinctivement, se rappelant à sa mémoire. L'autre qui tentait de le dépouiller, cependant, était un parfait inconnu, sûrement un gamin n'ayant rien de mieux à faire que de filer les rues pour s'en prendre à ceux qui avaient moins que lui.

– Laisse-le tranquille, merde !

Elle tenta de repousser l'inconnu, juste ce qu'il fallait pour pouvoir vérifier si le clochard en question allait bien. Une seringue reposait non loin narguant Saskia, lui rappelant ce qu'elle risquait de devenir si elle continuait sur cette pente glissante. Elle l'ignora, tentant de trouver un pouls à ce cadavre. Non. Elle ne pleurerait pas pour lui, elle ne le connaissait qu'à peine.

Ses yeux bruns vinrent faucher ceux de l'inconnu sans aucune conscience, aucun respect pour les morts.

– T'as rien de mieux à faire que de dépouiller les morts ?!? lui hurla-t-elle presque pour mieux couper le silence de la nuit, tu me donnes envie de gerber.

Oui, il y avait des limites à ne pas dépasser, une certaine éthique ou moral qu'il se fallait avoir et que Saskia avait toujours gardé. Certes, sa conduite n'était pas irréprochable, ses vols pour vivre s'étaient faits nombreux. Mais au moins ne s'était-elle jamais comportée de la sorte. Pareil comportement la dégoûtait.


Dernière édition par Saskia Kochka le Mer 30 Déc 2015 - 23:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ]   {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ] Icon_minitimeMar 29 Déc 2015 - 11:07
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C’est la deuxième fois que je dépouille un mort ce soir. Ça me fait drôle de retrouver dans les poches du junkie le même briquet et paquet de cigarette que j’avais d’abord volé au cadavre du chauffeur de taxi… Je me demande combien de fois je le reprendrais de cadavres dans ma vie. Espérons que ce sera la dernière fois. J’ai beau respecter tous les métiers et surtout ceux de la santé, je n’aime pas jouer au thanatopracteur. Je range donc le paquet de cigarette et le briquet dans ma poche, avant de chercher dans les poches intérieur du manteau de l’homme. Mes mains commencent à trembler légèrement. À cause du froid qui mort dans mes petits doigts squelettiques, ignorant la couche de cuir de mes gants noirs, et aussi à cause d’une nervosité croissante. Je ne pense pas trop me faire déranger aux petites heures du matin, et si la police arrive… Mon frère réussit toujours à me sortir du pétrin. Je ne sais pas comment il ferait dans cette situation, mais il y arriverait. Là où j’ai un talent avec les chiffres, Ottavo a un talent que je ne comprends pas pour obtenir ce qu’il veut des gens.

Finalement, mes mains trouvent les paquets d’argent. Juste en les soupesant, je peux sentir qu’il reste encore environ 5000$. J’esquisse un sourire, lorsque j’entends des pas de course à ma droite. Suivit d’un :

–Laisse-le tranquille, merde!

Je vais pour me reculer, voyant une jeune femme foncer dans ma direction, et pile au moment où je suis à mon point d’équilibre le plus bas, elle me repousse vers l’arrière. Là où je n’aurais que gentiment reculé, je me vois complétement déséquilibré. La semelle de ma chaussure glisse sur le sol légèrement gelé, de la pluie de 3h passée, et je peux voir mes jambes passer par-dessus ma tête alors que mon dos frappe le sol. Je fais une culbute arrière, et mon bras tenant les magots de billets d’argent s’étire telle une catapulte, propulsant le tout sur le sol humide, contre le muret d’un bâtiment à ma droite.
Je jette un regard aux 5000$ : ils sont précisément à égal distance de moi et la jeune femme. Je lance un regard à la jeune femme, elle finit de regarder le corps. Elle semble toute jeune, mais elle est vêtue pauvrement… Ou a tout simplement  victime d’un mauvais goût vestimentaire, spécialement pour la période froide. Elle me jette un regard froid, plus encore que l’humidité qui s’attaque à mes fesses sur le sol gelé :

–T'as rien de mieux à faire que de dépouiller les morts?!? Tu me donnes envie de gerber.

Merde, elle cri fort la fille. Elle ne doit pas alerter plus de gens, ça pourrait mal finir… Et elle à un accent très particulier. Je ne sais pas trop comment réagir. Il ne s’agit que d’une enfant. D’un rapide coup d’œil, elle ressemble à Nina, à notre toute première rencontre… Je n’ai pas envie de lui sauter dessus et de l’immobiliser pour ne pas qu’elle parle. De toute façon, je n’en aurais pas la force. Je devrais appeler mon frère…
Mais si je vais le chercher, je laisse la fille avec l’argent. Je dois d’abord ramasser l’argent, puis APRÈS, je pourrais aller chercher mon frère… Merde non! Alors elle aura le temps de prendre ses jambes à son cou et aller me décrire à la police. Elle a bien vu mon visage. Je ne peux ni fuir, ni la vaincre. Cette fille représente un problème bien épineux. Serais-je capable de tout régler seulement avec la parole? Je ne suis pas aussi bon que mon frère dans ce domaine…
Mon regard se pose sur celui de la jeune femme, puis sur l’argent sur le sol. Puis de nouveau sur la fille, puis de nouveau sur l’argent. Elle suit mon regard et découvre finalement la pile de 5000$, et je peux voir qu’elle est surprise d’un tel montant.
Je me redresse quelque peu, question de ne plus me tenir sur le coccyx. Je pointe la somme d’argent, et déclare, articulant lentement chaque mot :

-Ceci, est à moi.

C’était vrai. J’avais gagné cet argent, et c’est ce junkie qui l’avait gaspillé pour s’enlever la vie. Je ne volais rien du tout : je récupère mon bien, suite à un investissement peu fructifiant, c’est tout. Tout ce que j’essayais de faire, c’est d’empêcher un autre criminel de s’en emparer et de l’utiliser à de mauvaises fins.
Je fais des mouvements calmes en direction de la jeune femme, tel un dresseur de cirque devant une bête affamée.

-Je n’avais que de bonnes intentions, mais cet homme c’est mal servit de mon don.

Mais en même temps que je dis cela, mes jambes se préparent à sprinter en direction de l’argent, au moindre mouvement de la jeune femme. Sérieusement, je ne crois pas qu’elle va me croire. Qui donnerait 5000$ à un mendiant de ruelle? Sauf peut-être, une sorte d’usurier… Ce qui ne ferait pas de moi quelqu’un ayant de bonnes intentions. De plus, cette fille est assez jeune, 3 ou 4 ans de moins que moi, son esprit ne doit pas être des plus stables de la Terre. Elle est fort probablement en état de panique présentement, et donc, elle est extrêmement dangereuse, si tel est le cas.
Je fais un maigre sourire, me voulant sympathique, que je regrette aussitôt : qui sourit auprès d’un cadavre d’une overdose?

La neige continue de tomber, tel le troisième membre silencieux de cette impasse mexicaine.
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MessageSujet: Re: {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ]   {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ] Icon_minitimeJeu 31 Déc 2015 - 0:34
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Tout pour réussir une parfaite scène comique. Saskia, de son poids plume, qui avait foncé dans un parfait inconnu. On aurait pu espérer qu'elle allait se heurter à un roc, qu'il serait inébranlable et ne faillirait pas. Grave erreur. Les quatre fers en l'air sous le regard circonspect de la demoiselle. Regard qui allait devenir grave dans quelques instants encore. Ça y est, elle a vu. Et seulement maintenant, pas avant. Des liasses de billets s'envolant légèrement avant de retomber mollement au plus profond du fin filet de neige, comme des bras étendus pour les recueillir.
Dans quoi s'était-elle fourrée ? Elle faillit s'étrangler, à mi-chemin entre le rire et la peur. Et les paroles de l'inconnu toutes plus floues les unes que les autres. Qu'est-ce qu'il lui racontait là, ce fils de riche ? Une attaque vaguement basée sur des préjugés à en voir sa dégaine. Et son calme qui était agaçant. La Russe serra les poings, le cerveau en ébullition. Ça crachait de tous les côtés au plus profond d'elle-même mais rien n'en surgissait. Juste les mêmes mots de l'homme qui se répétait en boucle pendant non pas qu'elle fixait l'argent pourrissant de l'individu mais le cadavre de celui qu'elle avait maintes fois croisé au détour d'une rue.

– Te fous pas de moi, claqua-t-elle, la voix tout aussi glaciale que son pays d'origine, t'essayais de le voler et maintenant tu mens.

Et s'il disait la vérité ? Une parcelle de Saskia avait envie de le croire alors que son corps tremblait à la fois de froid et de crainte. Mais elle ne pouvait y croire. Il n'y avait que dans les contes que de généreux bienfaiteurs faisaient leur apparition pour aider les plus démunis. Et, comme de par hasard, celui-là appartiendrait à cette trempe de héros ? Bonne vanne, n'est-ce pas ? De quoi se tordre de rire en attendant la levée du jour.

Et s'il disait la vérité, ce serait bien pire encore. Adam vivait aux crochets des autres, un peu comme Saskia précédemment. Si la Moscovite avait trouvé une chance de changer de vie, ce n'était malheureusement pas le cas du clochard. Alors voilà, le don d'un bienfaiteur et puis le fix de trop ? Elle détourna les yeux, s'agenouillant auprès du cadavre pour se pencher dans la neige et recueillir entre ses doigts la précieuse seringue.

– Tu sais quoi ? Admettons. Oui, admettons que tu dises vrai. Tu sais ce que ça signifierait ? Que ce serait ta faute la mort à Adam.

Il fallait qu'elle reste calme. À tout prix. Elle ignorait à quel type de personnage elle avait à faire mais pour le moment, il ne lui inspirait guère confiance. La langue anglaise paraissait lui filer sous la langue suite à son cœur paniqué. Pourtant, elle ne pouvait se permettre de balbutier ses idées pendant que son crâne s'échauffait. Si seulement elle pouvait renouer avec le russe rien qu'un instant pour laisser la soupape s'évacuer en toute tranquillité.

– Alors tu préfères quoi ? Être considéré comme un assassin ou un voleur ?

Le tout doublé d'un menteur. Purement gratuite, la dernière insinuation. Mais qu'y pouvait-elle si ces deux-là commençaient sur de mauvaises bases ? Il y avait moments plus agréables pour rencontrer quelqu'un qu'à l'ombre d'un cadavre. Il n'y avait que cet individu que cela ne paraissait pas choquer. De marbre ou de glace face à la mort. Aucune sensibilité.

Entre ses doigts nus au cœur de la neige, la seringue reposait. Saskia extirpa sa paume du froid pour jeter avec rage l’instrument de mort, tentant de viser l'inconnu. Tout était sa faute. Et si ce n'était pas le cas, balancer des objets quand on était colère, c'est bien. Si, si, vraiment. Au pire, elle accusait un innocent. Mais comment considérer comme tel un homme ne sourcillant pas face à un cadavre ? Alors oui, peut-être baignait-il depuis toujours dans un univers sombre mais qu'il laisse loin d'elle tout cela. À chacun sa manière de vivre et être indifférente à la mort ne faisait pas partie de celle de Saskia. Ou alors, plus maintenant.

– Je sais même pas pourquoi t'es encore là. T'as qu'à t'en aller avec ce fric. Je suis sûre qu'il pue, t'façon.

L'argent et non pas le clochard ou l'individu. Oui, mieux valait préciser, même si la syntaxe de la demoiselle pouvait induire quelque peu en erreur, il était toujours bon de rétablir certaines vérités générales. Difficile de croire que de l'argent gagné honnêtement pouvait se retrouver dans la poche d'un clochard originaire du quartier Sud. Les bienfaiteurs étaient rares, contrairement à ce que souhaitait faire croire l'individu.
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MessageSujet: Re: {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ]   {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ] Icon_minitimeVen 8 Jan 2016 - 18:00
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–Te fous pas de moi, t'essayais de le voler et maintenant tu mens.

Ouais, voler ce pauvre type. Non définitivement, cette fille ne réfléchit pas. Numéro 1, pourquoi quelqu’un vêtu comme moi voudrait voler un mendiant inconscient, excepter pour le pure plaisir d’accomplir la mauvaise action de voler à celui qui n’a déjà rien. Non, la seule raison possible, ce serait parce que je saurais qu’il transportait sur lui une somme considérable. Ce qui m’amène à numéro 2, comment ce type as eu accès à cette argent en premier lieu? Il est évident qu’il n’a pas récolté de ses mains cet argent. Donc peut-on vraiment dire que cet argent lui appartient? Que je lui vole?

– Tu sais quoi ? Admettons. Oui, admettons que tu dises vrai. Tu sais ce que ça signifierait ? Que ce serait ta faute la mort à Adam.

Ouch. Là je dois avouer qu’elle touche à une corde sensible. J’avais pensé la soirée à penser à mes codes moraux, à si j’étais une bonne ou mauvaise personne, parce que je me foutais de la mort d’autrui. Et de la façon dont elle me regarde, et le ton employé, il y a un je ne sais quoi de sa réprimande un peu enfantine qui me fait comme un poignard au cœur. Pendant un instant j’en ai le souffle coupé.
Puis, mon instinct de conservation rentre en jeu, système de défense de mon inconscient, placé là pour défendre ma santé mentale, me disant : non, tu es innocent. Tu es aussi responsable de sa mort que n’importe qui est responsable de la mort d’enfants en Afrique. Tu es un indifférent, comme 99% de la population américaine. Si on y va juste avec les nombres, tu fais partie de la majorité Diechi. Tu as indirectement mener à la mort de cet individu, comme tu mènes indirectement à la mort de pauvres travailleurs en Chine en acceptant le système de mondialisation et en participant au capitalisme. La responsabilité sociale est trop vague pour te sélectionné comme sa victime. J’ai fait un pas dans la bonne direction en donnant mon argent dans le but de changer une vie, tel un don au tiers-monde. Ce n’est pas de ma faute ce qui se passe avec mon argent ensuite, si le système de donation est corrompu ou inefficace. Par contre, tu restes un scientifique Diechi. Tu as vu qu’il y avait une erreur dans l’utilisation des ressources, et tu comptes bien ne pas refaire cette erreur.
Ce qui en revient à expliquer pourquoi je dois reprendre cet argent avant qu’il ne mène encore plus de gens à la mort.

–Alors tu préfères quoi ? Être considéré comme un assassin ou un voleur ?

Bon, je peux sentir mes neurones qui se remettent à fonctionner après cette culbute un peu trop dangereuse à mon goût. Je dois réfléchir à comment gérer du mieux possible cette situation. Mes yeux font un 360, cherchant le moindre détail dans cette ruelle pouvant m’aider à sortir de cette situation. Mon esprit se met en mode analyse, calculant les probabilités de succès de chacune de mes actions futures. À cause de cela, je reste immobile dans la ruelle, les yeux fixés sur l’argent, sans bouger ou répondre à la jeune femme. Elle commence à s’impatienter et me lance une seringue au visage, mais me manque de quelques centimètres.

–Je ne sais même pas pourquoi t'es encore là. T'as qu'à t'en aller avec ce fric. Je suis sûre qu'il pue, t'façon.


Voilà, cette phrase de plus m’a permis de mieux différencier son accent. Il est définitivement russe. Je la regarde et me yeux se plissent, alors que mon sourire s’agrandit, déformant mon visage en une grimace effrayante. Puis, j’éclate de rire, rejetant ma tête en arrière. Tout en rigolant, je m’avance lentement vers l’argent. Voilà, mon plan de match est fait, je sais quoi faire.
Je décide de m’exprimer en russe, malgré qu’il y ait bien longtemps que je n’ai pas parlé cette langue. Je fais cela pour plusieurs raison. Numéro 1 : ça me fait paraitre intelligent, ce qui est une bonne chose en toute situation de la vie. Numéro 2 : J’augmente le niveau de confiance qu’elle peut m’accorder et vais pouvoir mieux la calmer si elle sait que je peux parler sa langue. Bref, c’est un bon moyen de lui faire entendre raison. Numéro 3 : et le plus important, lorsqu’on ment en parlant une autre langue que notre langue mère, cela ne parait absolument pas. En effet, les intonations donnant l’indice de l’honnêteté sont totalement mélangées avec les indices d’hésitations sur la prononciation et l’accent non natal de l’individu.

-[En russe] Un voleur? Un meurtrier? Non, non, non… Tout cela est un malheureux malentendu. Je suis un… (Comment on dit donateur déjà?)… gentilhomme. J’ai fait un contrat avec l’homme endormit dans la rue ici présent. Nous avions eu une discussion sur sa capacité à changer. Je fais le pari que si je lui donnais 6000$, il serait incapable de faire le moindre profit. Le pari était que, s’il pouvait me revenir dans une semaine avec ne serait-ce que 6001$, il pourrait garder le tout. Sinon, je lui reprendrais l’argent qu’il lui restera alors. C’était purement généreux de ma part, car dans tous les cas, il se retrouvait en bonne posture… (Comment on dit monétaire, merde?)… économique. Ce qu’il lui ait arrivé est vraiment… malheureux, et je dois avouer que je m’attendais à mieux de lui, vu la façon dont il m’avait parlé de ses rêves pour le futur.

Parfaite exécution. Un mensonge ficelé à des vérités passe toujours mieux, et celui-ci donne une très bonne explication plausible. Je viens juste reprendre l’argent de mon pari. À ce sujet, je suis justement au-dessus des 5000$ restants. Je me penche et soulève le paquet devant moi, le tenant à bout de bras en direction de la jeune femme.

-[En russe] Alors, jolie dame, pariez-vous?

Je lui lance un sourire bienveillant. Le but n’est pas vraiment de faire un pari. Je veux juste en apprendre plus sur elle, pour mieux la manipuler de façon à me sortir de ce pétrin, et cela me semble la meilleure façon de rediriger la conversation sur sa personne plutôt que sur la situation. De plus, ça ne fait qu’encrer d’avantage mon histoire raconté plus tôt.

Et pendant cet instant, nos yeux plongés les uns dans les autres, la neige et le temps semblent s’être suspendu…
Non, pas de façon romantique, loin de là.
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MessageSujet: Re: {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ]   {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ] Icon_minitimeDim 10 Jan 2016 - 1:51
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Le temps suspendu avec cette neige qui tombait tout autour d'eux, cela avait un léger côté à la Mathias Malzieu. Mais si, il était encore loin du Jour le plus froid du monde mais l'Ecosse et les Etats-Unis, c'était du pareil au même. Mais le cœur de Saskia n'était pas une horloge qui faisait tic tac au grès des flocons de lait. Pas moyen d'être plus explicite tout en restant implicite.

La demoiselle fut surprise en entendant le garçon parler sa langue natale. Depuis combien de temps n'avait-elle pas entendu quelqu'un parler en russe ? La dernière fois, cela remontait à sa rencontre avec un maître des arts martiaux nommé Lenka. Et puis, encore avant, avec un Russe du nom d'Ashlan. Les Russes ne se précipitaient pas à Palema mais au moins n'était-elle pas une espèce en voie de disparition. Du moins pas totalement. Il restait d'autres spécimens. À voir à quelle catégorie appartenait cet inconnu ? Des natifs Russes ou de ceux ayant choisi Russe en seconde langue vivante pour se différencier de ceux faisant espagnol ou allemand ? Etrangement, Saskia ressentait qu'il appartenait à la seconde catégorie. Ou alors tomber sur un natif Russe aussi détestable n'était vraiment pas de chance. Parole de narratrice.

Et puis c'était quoi ce langage de bourgeois gentilhomme ? Il se croyait dans une pièce de Molière celui-là ou quoi ? En plus d'avoir choisi russe, il l'avait prise avec option de la syntaxe de l'ancien russe ? Un peu comme l'équivalent de l'ancien français dans lequel Adam de la Halle ou Chrétien de Troyes excellaient et faisait souffrir les pauvres damnés étudiant la littérature. Qu'est-ce que cela pouvait être chiant. Puis cela puait le pipeau. Ses paroles, et non pas les romans cités plus haut, même si cela pouvait aussi très bien s'appliquer dans ce cas. Non mais elle n'allait pas croire ça quand même ? C'est qu'elle était peu méfiante, l'ingénue, le genre à accorder sa confiance au premier crétin baragouinant trois mots dans sa langue natale. Et merde.

– Je crois que je parle mieux ta langue que tu ne parles la mienne, fit-elle en russe à son tour tout en poussant un profond soupir, j'ai pas trop compris ton histoire du pari. Tu lui as donné de l'argent, le but était qu'il gagne un dollar au moins et à lui les six-mille dollars ? Qui ferait ça ?

Mais même la narratrice a dû s'y reprendre à plusieurs lectures pour débroussailler le tout. Non mais vraiment. Parfois, mieux vaut  s'exprimer dans sa langue natale et éviter d'embrouiller autrui avec des phrases complexes. Les phrases à la syntaxe écorchée, s'il peut y en avoir de la part de l'inconnu en russe, seront pardonnées. Saskia ne faisait guère meilleur traitement de l'anglais.

Hé bien. Il faut croire que Diechi n'était pas du genre à faire partie des gens. Ou des gens ayant un porte-feuille bien rempli. Le type de gens que Saskia avait fui en même temps que Moscou. Mais qu'il était louable, à défaut d'être un gens, de donner aux gens, aux vrais, une belle fortune ! Pour mieux reprendre le tout ensuite, certes.

– Il est pas endormi, il est mort. Appelle donc les faits par leurs noms.

C'est que le bon samaritain n'avait pas dû lire Thoreau. Saskia non plus.
Qu'il était étrange d'avoir pour réaction première de récupérer l'argent d'un mort. Bienfaiteur mais pas trop non plus. Il serait dommage d'attendre pour récupérer le tout et voir l'argent entre des mains malencontreuses. Oui, Saskia avait du mal avec cette idée.

Et puis était-il sérieux en lui proposant de parier à son tour ? Qu'est-ce que c'était que ce type qui pensait s'en sortir avec quelques belles phrases ?

– Va te faire foutre.

Elle avait bien articulé pour que le garçon comprenne bien. Mais cela ne devait pas poser de souci, les insultes étaient l'une des premières choses que l'on s'amusait à apprendre dans une langue étrangère. Celui-là ne devait pas faire exception, même avec le russe, n'était-ce pas une langue comme une autre ?

– La prochaine fois, si tu sais pas quoi faire de ton fric, torche-toi avec, ça t'évitera de le refiler à des junkies qui passeront outre-tombe.


Toujours en russe, bien évidemment. Pour une fois qu'elle avait l'occasion de parler cette langue, autant en profiter ! Malheureusement, l'échange ne se faisait pas en la meilleure compagnie possible.
Quelque peu agressive la brune, certes. Elle avait du mal à avaler la pilule. À croire que cet homme s'était servi d'Adam pour mener une expérience proprement sociologique avec pour base l'argent. L'art et la manière pour les sans-abris de faire du profit ; mythe ou réalité ? Oui, cela aurait pu faire un très beau titre de thèse.

– On parle peut-être la même langue mais ce n'est pas pour autant que je te fais confiance.

Mieux valait rétablir cette vérité avant  qu'il ne se fasse de fausses idées. Certes, cela faisait plaisir à Saskia de pouvoir abandonner l'anglais quelques temps au profit du russe. Mais ces deux-là conversaient à proximité d'un cadavre, élément vital qu'il était difficile à oublier pour la junkie. Cadavre qu'elle connaissait, qui plus est. Une information à ne pas négliger. Sûrement était-ce pour cela qu'elle était autant sur ses gardes, prête à montrer les crocs ou grogner au moindre geste.

– Et pour le corps, on fait quoi ?

Cela aurait presque pu être poétique de voir le macchabée lentement recouvert de neige au lieu de terre. Poétique mais sitôt les températures adoucies, tout fonderait et bonjour le cadavre exposé à la chaleur. Pas sûr que cette idée soit des plus intéressantes d'un point de vue hygiène ou autre. Adam avait droit à un minimum de respect, même mort.
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MessageSujet: Re: {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ]   {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ] Icon_minitimeMer 13 Jan 2016 - 1:55
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-J'ai pas trop compris ton histoire du pari. Tu lui as donné de l'argent, le but était qu'il gagne un dollar au moins et à lui les six-mille dollars ? Qui ferait ça ?

Super, je déteste me répéter. Je ne sais pas trop si je dois répondre à ça. Je n’ai pas l’impression que quoi que ce soit qui sortirait de ma bouche aurait la moindre valeur à ce moment précis. Qui ferait-ça? Je pourrais donner beaucoup d’Exemples. Un riche excentrique, un mégalomane qui s’ennui, donné la bonne situation.
Moi, je ferais ça, aussi. Bon, j’ai menti sur toute l’histoire, mais c’est vraiment quelque chose que j’aurais pu faire, dans une autre vie peut-être.

– Il n’est pas endormi, il est mort. Appelle donc les faits par leurs noms… Et va te faire foutre.

Bon. Je laisse retomber mon bras sur le côté. Je dois avouer que ça me fait un pincement au cœur que j’ai de la difficulté à exprimer. Je suis assez habituer à me faire insulter par différentes personnes et pour des raisons assez variés, mais le ton haineux de cette situation précise vient chercher un je ne sais quoi en moi de sensible. Peut-être le fait que l’insulte vient d’une personne qui n’a même pas 20 ans, ou parce que je commence vraiment à me sentir coupable d’un crime, malgré les défenses mentales employés par mon subconscient pour me défaire de cette idée. Je ne sais pas, mais je dois renifler un bon coup pour empêcher des larmes mystérieuses de me monter aux yeux. Bordel de merde, ais-je toujours été aussi sensible? Est-ce ma soirée qui a fait montagne russe avec mes émotions, si bien que je ne contrôle plus rien?

–La prochaine fois, si tu ne sais pas quoi faire de ton fric, torche-toi avec, ça t'évitera de le refiler à des junkies qui passeront outre-tombe. On parle peut-être la même langue mais ce n'est pas pour autant que je te fais confiance.

Là je me sens vraiment traiter comme un criminel. Pourquoi m’attaque-t-elle autant? Suis-je à ce point suspect? Mon histoire à plus de sens que l’idée de meurtre. Le seul motif de meurtre qui pourrait me passer par la tête et qui justifierait la situation actuelle, ce serait si ce junky m’avait d’abord volé mon argent, et que je venais de le tuer pour le reprendre… Ce qui en reviendrait à dire que je ne mentais pas et qu’il s’agit bien de mon argent.
Mais maintenant que j’y réfléchis mieux, là n’est même pas le problème. Le problème est qu’elle me croit, mais qu’elle me juge quand même pour avoir donné de l’argent à quelqu’un d’instable. Je ne sais plus comment gérer cette situation pour être honnête. Mon mensonge à pratiquement passé, mais il a eu l’effet inverse de celui désiré, et je suis encore coupable à ses yeux.
Ok, je dois réfléchir. Si je prends l’argent et quitte cette ruelle, ce n’est pas la fin du monde. Cette fille à vue mon visage, mais c’est environ tout. Elle ne sait rien de moi. Rendu ou j’en suis, ça reste encore la meilleur option pour moi. Simple et direct : je fuis la scène. J’ai voulu acheter la confiance de cette jeune femme russe, et ça ne marche évidemment pas. Alors je fou le camp, retour au plan A…

– Et pour le corps, on fait quoi ?

Et merde. Allez Diechi, temps de foutre le camp et de la laisser ce démerder… Mais… Elle ne mérite pas de ce retrouvé dans une aussi mauvaise situation. Tout est de ma faute et…
Oh la merde. Je n’ai pas les tripes de l’abandonné avec le cadavre. C’est pratiquement une enfant, elle ne sait pas quoi faire. Et la façon dont elle a dit : « on fait quoi », comme si on devait coopérer pour ce sortir de ce pétrin, comme si elle comptait sur moi pour ne pas la trahir. Bordel, je suis définitivement trop sensible ce soir.

-On peut le laisser là, ce sera le problème de quelqu’un d’autre ensuite de…

Arg. Qu’est-ce que je suis en train de dire. Oui, c’est la meilleur option logique pour s’en sortir mais… Qu’elle genre de leçon de vie est-ce que je donne à cette fille? Cette soirée à vraiment de quoi me pousser dans mes codes moraux… Et que je sois maudit si un tricheur/manipulateur/sociopathe tel que moi désire encore être une bonne personne. Cette jeune femme pense surement qu’il existe un moyen de se débarrasser d’une façon morale et respectueuse de se cadavre, tout en s’en sortant les mains propres. Malheureusement, ce n’est pas comme ça que le monde fonctionne, Ce n’est pas compliquer : la meilleur façon de rester loin de toutes suspicions à un meurtre, ou de cacher le dit meurtre, est de découper le cadavre en morceau ou le faire fondre dans de l’acide. J’ai beau être intelligent, il y a des limites à ce que je peux faire, surtout quand il faut respecter des valeurs morales.
Finalement, je craque. Maintenant que j’y pense, c’est la suite logique à ma soirée de montagnes russes d’émotions, je suis resté beaucoup trop calme toute cette soirée, surtout vu le nombre chose que j’ai vécu…

-[En anglais] Merde, je n’ai que 19 ans moi! Je n’ai jamais voulu que personne ne meure! Je suis qu’un putain de fils de riche qui a eu l’idée stupide de donner de mon argent à un junky! Je ne veux pas de cette putain d’argent, je ne veux pas de cette putain de situation. Je veux juste que quelqu’un de bien utilise cet argent, pas un autre junky!


Finalement, je réussis dans mon moment d’émotion à avoir une pensée claire et rajouter un mensonge au tout :

-Je voulais juste empêché mes putains de parents de se servir de cet argent, je voulais redonner aux pauvres… J’ai foiré, je ne voulais pas que personne ne meurt! Je te paris que t’es semblable, hein!? Tu ne veux pas de cette putain d’argent parce que tu sais au fond de toi que tu ne vaux pas mieux que ce clochard!

J’essaie de reprendre mon haleine. Quel mensonge idiot. Il ne sert absolument à rien au final. Je ne gagne rien avec ce discours. Sinon que crier m’a fait du bien. Probablement pas la meilleur idée à côté d’un cadavre par contre… Je pose ma paume à mon front. Merde, j’ai vraiment de la difficulté à réfléchir. Je ne suis vraiment pas dans mon état normal. Des plans me viennent en tête, mais lorsque je pense à comment ils vont finir, je réalise qu’ils sont tous inutiles.
Et finalement, comble du malheur, mes cris ont attiré l’attention d’un ombre, qui s’étire sur le mur de la ruelle. Mes yeux se tournent vers l’embrassure de ce couloir de la mort. Mais ce que j’y découvre n’est pas un humain, mais un chat noir, qui s’approche tout doucement en ronronnant, un collier au cou. Je me calme instantanément, et je lance l’argent aux pieds de la jeune femme.

-[En russe] Je m’excuse. La situation me dépasse quelque peu. Tu as raison, ce n’est plus mon argent, c’est l’argent d’un mort, et je ne devrais pas y toucher. Je ne sais pas plus que toi ce qu’on doit en faire, mais je suis certain que tu y trouverais une meilleure utilité que moi.


Et merde, me voilà encore à donner mon argent à des inconnus. Je viens de comprendre : c’est comme ça que mon cerveau agit pour se sentir bien. Il donne des choses en espérant que ça me pardonnera et que ça fera de nouveau de moi une « bonne personne ». Ce mécanisme de préservation de ma propre conscience est devenu trop puissant et interagit avec mes actions…

Le chat noir s’avance en ronronnant, se couchant sur les 5000$ aux pieds de la jeune femme.
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MessageSujet: Re: {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ]   {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ] Icon_minitimeVen 15 Jan 2016 - 13:28
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Il aimait bien s'en sortir en déléguant aux autres, celui-là. Le genre à laisser autrui faire le sale boulot pour éviter de salir sa jolie conscience. Mais ne voyait-il pas que c'était tout le contraire qui était en train de se produire ? Enfin, Saskia était mal placée pour tenter d'inculquer la moindre leçon de morale, à un aîné qui plus est. Mais être plus âgé ne signifiait pas être moins con, c'était là tout le souci avec les gens d'aujourd'hui.

La suite surprit Saskia. Oui, le coup de gueule non prémédité du grand dadais allait finir par ameuter tout le quartier. Ah ben, à croire qu'être vu à proximité d'un macchabée ne le dérangeait pas ! Lui peut-être mais ce n'était pas le cas de Saskia. Si lui n'avait aucun souci avec la justice, là encore ce n'était pas son cas. Elle n'avait aucun droit de se trouver en territoire américain, si tant est qu'elle avait réussi à s'en sortir jusqu'à présent, la Russe préférait malgré tout éviter de tomber comme une idiote dans les bras ouverts de l'autorité, alarmée par les cris de l'inconnu. Perturbé, hein ? Il ferait mieux de garder tout son joli argent pour se payer une bonne thérapie, cela ne pourrait que lui faire du bien et peut-être ainsi finirait-il par arrêter de hurler à la lune comme en cet instant ? Il n'y avait que les loups pour avoir ce privilège, les Hommes en étaient écartés.

Et merde, voilà que la brune avait en pitié ce pauvre hère. Bien joué l'ami. Il n'en fallait pas beaucoup pour toucher la corde sensible de Saskia, elle ouverte de cœur et d'esprit. Mais un gamin mal dans sa peau à cause de tous ses désirs exaucés suite au trop plein d'argent de maman et papa… Il y avait clairement mieux comme mensonge. Clairement. Mais il semblait honnête dans ses dernières paroles, c’est sûrement cela qui émut Saskia. Non mais franchement. Jette-lui des cailloux plutôt, oui ! Calme, zen, se recentrer.

– Bien sûr que je suis tout pareille que lui, fit-elle en russe, ça se voit non ?

Parce que oui, elle aussi était une junkie. Elle se calmait désormais mais était une période où elle ne faisait qu'emprunter à droite et à gauche pour se payer un shoot plutôt que de la nourriture. Une période derrière elle désormais mais elle n'était pas pour autant sortie d'affaire. Toujours droguée, on ne se soignait pas en un jour. Il fallait de certaines convictions et un certain moral pour tenir. À ce jour, les deux étaient en passe de flancher à tout instant. Oh si seulement elle pouvait se donner du courage grâce à la présence de son petit frère ! Malheureusement, ce dernier était resté en Russie pendant qu'elle errait aux États-Unis, elle ne pouvait pas même compter sur la seule famille qui brillait à ses yeux, la seule qui puisse exister.

– Je sais ce que ça fait d'être l'enfant d'une famille aisée, je sais aussi ce que ça fait de voir leur indifférence face à la pauvreté d'autrui et à leur nombrilisme permanent.


Elle continuait en russe. Que l'autre se débrouille pour traduire comme il pouvait et tenter de comprendre plus ou moins ses mots. Elle avait l'occasion de faire claquer la langue de Saint-Pétersbourg et de Moscou réunis, elle n'allait pas s'en priver.

Parce que oui, avant de devenir une simple junkie sans histoires et sans avenir, la demoiselle avait eu un passé, comme tout le monde. Et le sien n'était pas franchement dégueulasse, du moins tout dépendait du point de vue. Une famille aisée dans le centre de Moscou, élevée dans les mœurs les plus pures de la tradition Russe. Venait parfois un jour où l'enfant était en droit de tout laisser exploser, à la manière d'une soupape ne pouvant plus contenir ce trop plein. Ce qu'elle avait fait.

– Tu l'as dit toi-même, je ne veux pas de ton argent.

Un chat était venu s'interposer entre l'homme et la demoiselle. Seul spectateur de ce drôle d'échanges de formules polies et convenables entre inconnus dans une langue étrangère parfaite. Devait-elle vraiment attirer tous les félins des environs rien qu'à cause de son nom de famille ? Cette pensée aurait presque pu la faire sourire en situation logique et normale tant la coïncidence était frappante. Au lieu de cela, elle reporta son regard qui se voulait calme et compréhensif sur le garçon. Non, elle n'allait plus l'insulter, tout cela n'était plus à l'ordre du jour. C'était même le contraire.

Elle posa sa main sur son bras, comme une sœur aurait pu faire pour un frère, comme elle aurait pu le faire pour Avdeï. Elle ne supportait pas voir les autres souffrir et ne s'était jamais imaginée un seul instant que sous la drôle de carapace de cet individu se cachait chez lui aussi une soupape prête à imploser.

– T'es d'accord pour dire qu'on peut pas le laisser comme ça, hein ? Le mieux, c'est encore d'appeler les flics pour qu'ils s'en occupent et le ramassent. Les cas comme Adam, ils en voient pas mal,
commença-t-elle, et puis, je suppose que t'as un portable et tout ce qu'il faut ? T'auras qu'à attendre que j'ai filé pour les appeler.

Parce que non, Saskia n'avait aucune envie de rester aux cotés de son ami décédé une fois l'autorité de Palema en route pour le cueillir. Il était même dans l'intérêt du fils de riches de ne pas traîner non plus par ici. Un appel anonyme, bref, de manière à donner les informations nécessaires puis au revoir la compagnie. Nul doute que l’autopsie révélerait que la mort était due à un shoot fatal. L'art et la manière de savoir doser.

– Ton fric, lui, par contre, tu n'as qu'à le laisser là, il fait qu'apporter la mort. Et puis, le matou a pas l'air de trouver désagréable d'avoir un tapis de sol avec la gueule de vos anciens présidents !

C'est qu'il ronronnait tout plein, l'animal. Après tout, si finalement le garçon souhaitait reprendre cet argent, qu'il le fasse. Mais ce n'était pas comme si en tant qu'héritier d'une certaine fortune, il se retrouverait complètement démuni. Abandonner de l'argent pour en retrouver sitôt le seuil de la demeure franchi. Une curieuse habitude que peu devaient avoir et que Saskia avait laissé chez elle en à Moscou.
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MessageSujet: Re: {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ]   {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ] Icon_minitimeJeu 21 Jan 2016 - 1:49
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Image d'Ottavo:


Ottavo jette un regard à sa montre. Dans quel pétrin son idiot de frère s’est-il encore mit? Pas que ça dérange trop Ottavo. Plus Diechi vivra dans la honte et plus Ottavo pourra être là pour le supporter. Et plus ce sera le cas, plus Diechi se sentira endetter envers son frère, et plus il sera facile pour ce dernier de le manipuler. Et ainsi, le garder loin de l’héritage de leur mère Diana Steins… Mais si Diechi se met dans la merde avec le gouvernement où la police, cela pourrait lui poser problème. Défendre son frère face à des instances qu’il considère des alliés et des supporteurs de ses plans pour la compagnie familiale, cela irait à l’ opposer de ses désirs…

Voilà pourquoi Ottavo, attendant d’abord patiemment dans la voiture le retour de son frère, commençait à trouver le temps long. Alors que la neige recouvrait lentement la Tesla noire, Il poussa un grognement d’exaspération et se prépara à sortir. Il ouvrit une cache secrète sous son siège et en tira un sombre revolver. Il l’arma avant de la cacher dans son grand manteau noir. Il jeta un regard à la valise sur le banc arrière. Elle contenait différentes solutions organiques, la plupart des composés benzéniques car il travaillait à créer un parfum pour l’anniversaire de Diechi, qui ne lui serraient d’aucune utilité. Ottavo empocha donc le cellulaire de Diechi avant de quitter le véhicule.
Il sortit de la voiture, jetant un regard autour de lui. La rue serait vide de vie, si ce n’étaient pas des deux hommes qui décoraient les lampadaires de décorations de Noël, accomplissant leur tâche à la vitesse de tortues centenaires. Ottavo s’en désintéressa rapidement, trouvant plutôt la ruelle dans laquelle Diechi avait disparu de vu.

–T'es d'accord pour dire qu’on ne peut pas le laisser comme ça, hein ? Le mieux, c'est encore d'appeler les flics pour qu'ils s'en occupent et le ramassent. Les cas comme Adam, ils en voient pas mal, et puis, je suppose que t'as un portable et tout ce qu'il faut ? T'auras qu'à attendre que j'ai filé pour les appeler.

Adam eh? Voilà exactement de quoi j’avais besoin. J’ai pour mot dire que chaque information est cruciale pour bien juger d’une situation et celle-là est particulièrement juteuse. Cette jeune femme connaissait le malheureux drogué, et le nommait même par son prénom. Elle comptait aussi s’enfuir et me laisser gérer le problème, parce que, évidemment, elle ne voudrait pas qu’on la retrouve avec le cadavre d’un homme qu’elle connaissait. Je n’ai pas personnellement de problème avec le fait d’appeler anonymement la police… Mais le faire deux fois de suite dans une même soirée, ouah. Mon cellulaire pourrait être tracé et… Parlant de ça, c’est Ottavo qui à mon appareil sur lui, parce que je l’ai laissé à charger dans la voiture. Il va falloir que j’ai le chercher et… Je ne sais pas comment je pourrais convaincre cette fille d’attendre là pendant que je vais chercher l’objet dans ma voiture, là où je pourrais facilement m’enfuir et la laisser se démerder.

–Ton fric, lui, par contre, tu n'as qu'à le laisser là, il fait qu'apporter la mort. Et puis, le matou n’a pas l'air de trouver désagréable d'avoir un tapis de sol avec la gueule de vos anciens présidents!

Je souris à sa remarque. Oui, malgré toute cette tension, ou justement, à cause d’elle, je ne peux m’empêcher de rigoler en regardant le chat qui se roule sur le sol, cherchant désespérément de l’affection. Cependant, je ne pense pas pouvoir laisser l’argent là. Si un junky à pu s’en servir pour envoyer son âme explorer le cosmos pour l’éternité, rien n’empêcherait un autre de faire pareil. Je me dois de ramasser cet argent.
Mais avant même que je puisse faire le moindre mouvement, une voix me glace le sang, alors qu’une ombre une centaine de fois plus imposante que celle du chat remplie ce couloir de la mort.

-Frérot, tu as dit que tu m’expliquerais tout une fois à la maison, mais je dois dire que là, je ne pense pas pouvoir attendre.

Ottavo se tient au tournant du trottoir, son imposante silhouette cachant la lumière d’un lampadaire. De mon point vu, il m’est impossible de voir l’expression sur son visage. Tranquillement, il s’approche du cadavre sur le sol. Avant de se pencher pour l’inspecter, il sort une paire de gants de cuir de sa poche et les enfile. Il donne l’impression d’avoir fait ça toute sa vie. Il retire les manches du cadavre pour inspecter le creux de ses coudes, puis il lui ouvre la bouche et lui tire la langue. Puis, Ottavo se redresse, en poussant un soupir de soulagement.

-Oh, il est mort d’une overdose, pendant un instant j’ai pensé que tu l’avais tué.

-Quoi!? Tu penses que je suis le genre à…

-Pas toi Diechi, la fille.

Oh l’enfoiré, il vient de donner mon nom à la jeune dame. Je croyais qu’il aurait mieux compris la situation que ça et ne l’aurait pas mentionné. Ottavo me regarde, très calme alors que, pour ma part, mon front dégouline de sueur.

-Alors, quel était votre plan?

-[En russe] Je planifiais de laisser la fille aller, puis je ferais un coup de téléphone anonyme à la police.

-[Dans un russe impeccable] Oh, je pensais que tu comptais le découper en morceau et le faire fondre dans l’acide pour cacher le corps à jamais. Tu sais que c’est la meilleure façon de se débarrasser d’un cadavre et de garder ses mains propres Diechi. Enfin, au sens figuré. Mais bon, j’imagine que ce n’est pas ce que ce cher Adam aurait voulu.


Il vient de dire… Adam? Mon frère connait ce type!? Je savais qu’il connaissait la ville de fond en comble et qu’il avait un certain réseau de contacts mais… Avec un junky de ruelle? Non seulement je suis surpris, mais cela change aussi complètement la donne. Cela veut dire qu’Ottavo est dans la même situation que la jeune femme. Il voudrait lui aussi ne pas se voir lié à ce "meurtre". Ottavo jette un regard au chat, puis il fait craquer son cou et ses jointures, en déclarant :

-Ok, désoler les amis, mais il y a changement de plan.


Oh merde. Il veut donc cacher le cadavre. Évidemment, avec trois paires de mains ça devient plus facile mais…

-Vous allez prendre une marche sous les lampadaires en amoureux, et moi je m’occupe de ce cher Adam. Diechi, voici ton cellulaire, je vais t’appeler lorsque tu peux revenir. Oh et…

Après m’avoir donné mon cellulaire, il me jette une clé dans les mains. Mes doigts gelés se crispent dessus. C’est la clé pour ouvrir la Tesla. Il me fait un clin d’œil :

-Il y a un manteau dans la voiture si la dame à froid.

Mes yeux se posent sur l’argent au sol et le chat. Puis, sur mon frère, et enfin, sur la jeune femme. Je n’avais pas vu venir ce changement de situation.

Ottavo sourit. Ah ce qu’il était facile de se faire le héros de son petit frère. Il ne resterait qu’à appeler son ami policier corrompu, et toute cette histoire serait réglé en moins de 10 minutes. Mais malgré tout ce fut intéressant. Il avait hâte que Diechi lui raconte comment il s'était retrouver mêlé à une telle situation.
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MessageSujet: Re: {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ]   {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ] Icon_minitimeJeu 21 Jan 2016 - 18:09
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Une voix éclata de nulle part, Saskia sursauta à l'écoute du timbre inconnu. Elle se retourna lentement pour voir un homme massif sortir d'entre les ombres, crâne dégarni mais barbu. Voilà qu'après avoir fait face à ce premier étranger, elle allait devoir faire de même avec son frère. Grand frère sûrement, à en juger par la différence d'âge du duo. Qu'il était beau de voir ce jeune homme sortir en famille, son aîné sur ses talons ! Cela pouvait toujours servir, la preuve en ce moment-même. Mais si Diechi – aux dires de l'autre, c'était ainsi qu'il se nommait – avait l'air de réfléchir mille fois avant de faire quoi que ce soit et être esclave de ses émotions, il n'en était rien pour l'autre qui prit rapidement la situation en main. Etrange au premier abord mais il lui inspirait davantage confiance que le jeune Diechi. Etait-ce à cause de son russe parfait ? Ou bien du fait qu'il connaissait Adam ? Sûrement un peu des deux. Au moins se comportait-il comme il se devait alors que son cadet faisait misérable à ses côtés, simple fourmi prête à se faire écraser par l'ombre géante de son frère à tout instant. Désormais, Saskia était rassurée, du moins plus qu'au tout début de sa rencontre avec le brun. Tout cela n'était pas encore derrière elle.

– Je tue pas les gens, moi.


L'homme émergé un assassin ? Cela, elle n'en savait rien. Ses paroles risquaient d'être interprétées comme une provocation de sa part mais peu lui importait. Son regard allait de Diechi à son frère, observant les différences flagrantes entre ces deux êtres du même sang. S'attardait-on aussi à chasser les différences pouvant se lire entre elle et son petit frère ? Elle espérait que cela n'était pas aussi flagrant qu'entre ces deux-là. Saskia avait le sentiment que l'aîné tenait du loup alors que Diechi avait hérité du simple chien, toujours tenu en laisse, peut-être par son propre frère. Mais tout cela ne la regardait pas.

Elle détourna les yeux de la scène macabre, toujours accroché au bras de Diechi, pour l'emmener marcher un peu plus loin le temps que l'autre s'occupe de tout. Si l'aîné avait eu le malheur de cracher le nom du cadet, Saskia  n'était pas encore prête à faire de même. Elle ignorait si elle risquait quoi que ce soit en glissant une information aussi banale qu'un prénom mais au vu des circonstances et de la situation peu banale, elle préférait s'abstenir, du moins pour le moment.

– Dommage que tu ne sois pas comme ton frère. Plus... Réactif ?


Un garçon qui hurlait à cause d'un trop plein d'émotions, c'était très attendrissant, si. Mais il y avait un temps pour tout. Là, Diechi aurait mieux fait de tout garder pour lui et de réfléchir à une solution valable plutôt que de laisser Saskia prendre les commandes. Elle non plus n'avait rien demandé, à aucun moment elle ne songeait à se retrouver dans pareille situation en arpentant cette rue. Ce n'était pas de son ordre, tout ça. Les cadavres, elle les laissait à d'autres, à ceux qui s'y connaissaient et savaient y faire. Elle, elle n'avait que seize ans et les macchabées ne faisaient pas partie de son quotidien, sûrement au contraire du grand frère de Diechi tant il était resté calme malgré la situation pour le moins complexe.

– Il va en faire quoi à ton avis, du corps ?

Elle se rappelait les paroles de l'aîné de Diechi quant à l'art et la manière de faire disparaître un cadavre. Mais non, ce n'est pas ce qu'Adam aurait voulu, il l'avait dit lui-même. Alors quoi ? Cela l'intriguait un minimum. Et comment quelqu'un comme lui pouvait connaître Adam ? Diechi lui avait dit venir d'une famille aisée, Saskia ne se rappelait pas que l'on laissait les gosses de riches fréquenter les enfants défavorisés en Russie. Du moins, c'était ainsi que cela se passait pour elle. Sa rencontre avec Vadim à Saint-Pétersbourg prenait sa source pendant des vacances en famille bien méritées. Le hasard s'en était mêlé pour laisser ces deux esprits libres se croiser puis se revoir. Diechi appartenait-il à cette trempe de personnage ? Le genre à désobéir à papa et maman juste pour faire éclater ses idéaux ? Il avait offert de l'argent à un sans-abri, c'était un début. Bien maigre mais soit.

Elle extirpa un paquet de cigarettes presque vide de la poche de son manteau ainsi qu'un briquet. Nul besoin d'un manteau supplémentaire ou quoi que ce soit, même s'il est vrai que le sien était en sale état et avait passé plus d'un hiver, une clope suffisait. Elle l'alluma avant de tendre une autre tige à Diechi.

– T'en veux une ? Ça vaut tous tes manteaux en fourrure du monde, ça.

Oui, elle se moquait légèrement des paroles de son aîné ainsi que de sa richesse flagrante. Le pauvre petit avait l'air congelé ; il ne devait pas avoir l'habitude de rester aussi longtemps sous la neige. Et dire que pour certains, cela faisait partie de leur quotidien.
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MessageSujet: Re: {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ]   {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ] Icon_minitimeJeu 28 Jan 2016 - 22:55
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[HRP: Je suis désolé du retard! Je vais essayer de me remettre à répondre plus d'une fois apr semaine. J'ai été très occupé ;.; ]

Je ne comprends plus les événements.
Je dois dire que je suis normalement en contrôle totale de la situation dans laquelle je me retrouve. Mais là, je ne comprends plus rien.
Je suis là, sur une rue sombre, éclairé par les étoiles et quelques lampadaires, une jolie jeune inconnue à mon bras, attendant à la fois le signal de mon frère, et le levé prochain du soleil de cette nuit bien trop longue. Une mise en scène des plus romantiques, si nous ne venions pas de nous crier dessus à côté d’un cadavre. Mais les décorations de Noël s’installant au-dessus de nos têtes avaient le don de changer le ton de la discussion.

–Dommage que tu ne sois pas comme ton frère. Plus... Réactif ?

Elle avait bien raison, mais je dois avouer que ça m’a surpris. Je ne pensais pas voir Ottavo réagir aussi bien et rapidement. Il avait eu une meilleure compréhension de la situation que moi et avait su prendre en mains les opérations d’une façon exceptionnelle. Un court moment, quelques phrases, et on lui obéissait du doigt à l’œil. Je me pensais bon pour manipuler les gens et obtenir ce que je voulais d’eux, mais Ottavo venait de me prouver que ce talent devait circuler dans la famille. Je souris. Vraiment, ce grand frère… Il était incroyable. Il semblait ne pas avoir le moindre défaut, et je suis certain que lorsque je lui expliquerai la situation plus tard, il m’écoutera sans me réprimander, me donnant même des conseils pour quoi faire dans cette situation.

-Il est incroyable non? Je le bat aux échecs, mais contrairement à moi, on peut toujours compter sur lui quand ça va mal…

Je me rends compte que j’ai dit ça en anglais, mais qu’importe. Cette phrase était davantage dirigée à moi-même qu’à la jeune femme.

–Il va en faire quoi à ton avis, du corps ?

Bonne question. Je ne voyais pas de façon de faire disparaitre ce cadavre d’une façon courtoise et non-morbide. À moins bien sûr, s’il nous a demandé de partir pour ne pas qu’on le voit travailler, et qu’il compte sur moi pour occuper la fille et la tenir loin des lieux en attendant. Pour être honnête, je n’en sais rien, mais j’ai bien l’intention de profiter le plus longtemps possible de cette marche nocturne, malgré le froid qui me mord les doigts.

-[Russe] Je n’en suis pas certain, mais je suis certain qu’il ferra ça bien. Ottavo à un incroyable réseau de contact, il va probablement appeler quelques-uns de ses amis pour l’aider à arranger la situation. Il n’y a pas grand-chose qu’il n’arrive pas à faire lorsqu’il s’y met.


Soudainement, la jeune femme sort un paquet de cigarettes et s’allume une clope. Je le regarde faire, un peu triste qu’elle ait lâché mon bras. Ce contact physique m’avait été très utile dans le but de lui siphonner  de sa chaleur corporelle. Parlant de température, elle m’offre une cigarette, dans le but de me réchauffer. Je ne fume pas, alors je décline son offre en riant de sa plaisanterie. Je ne lui dis pas que fumé est un acte idiot qui endommage sa santé. Pour un junky, la cigarette doit être la chose la moins létal du monde. Je retiens mon souffle sans commentaire : je déteste l’odeur de la cigarette, mais ce n’est pas le moment de me plaindre. Je serre mon veston contre moi, les mains dans mes poches. J’essaie de rester cool, mais sans trop de succès. Le manteau d’Ottavo dans la voiture, je le prendrais bien pour moi-même. Mais une sorte d’ego idiot me pousse à braver le froid.
Dans ma poche, je peux sentir le paquet de cigarette que j’avais d’abord volé au conducteur de taxi assassiné, puis donné à Adam avec les 6000$. À la pensée que tous ceux qui ont fumé de ce paquet de cigarette sont morts ce soir, je frissonne et me rassure en voyant la jeune femme fumer des clopes de son propre paquet.
Mon cœur battant alors fort dans ma poitrine, mais se calmant lentement, à son rythme, des mots m’échappent :

-C’est beau.

Mon expression se perd sur les décorations de Noël. Nous ne sommes pas croyants dans ma famille, cela va de soi, mais je dois avouer que cette fête commerciale et capitaliste peut parfois donner un sentiment bien unique, presque indescriptible.
Alors que je suis là, bien dans le moment présent, je ne sais pas quoi dire. Quand vient le temps de discuter pour le simple plaisir de la discussion, je suis horrible. Surtout que nous semblons venir de deux mondes complètements différents. Je souris à la jeune femme :

-[Russe] Dis, tu as un nom? Tu peux en inventer un, je veux juste placer un mot sympa sur cette situation.


Et aussi arrêter de la nommé « la jeune femme » dans ma narration.
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MessageSujet: Re: {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ]   {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ] Icon_minitimeJeu 4 Fév 2016 - 11:40
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[Hrp : Pas de souci, de toute façon maintenant c'est moi qui risque de mettre du temps à répondre, la preuve!]


Quel était le rapport entre cette conversation et les échecs ? Une manière bien à lui du jeune homme pour réussir à mettre en avant l'un de ses points forts et faire ainsi chuter de son piédestal le grand frère qui le dévorait par son ombre ? Saskia ne s'y attarda pas. Elle ne savait pas jouer aux échecs et n'avait jamais été intéressée par ce jeu qui lui paraissait trop complexe et prise de tête à son goût. Elle haussa les épaules, tout bonnement.

– Un passionné d’échecs alors ? fit-elle en russe tout en souriant, ça te va bien.

Oui, cela collait bien avec le personnage de Diechi et la représentation qu'elle en avait. Il se fallait être calculateur pour briller aux échecs, état-ce le cas du jeune homme ? Elle l'ignorait. Pour le moment, elle n'avait pas le sentiment de s'être faite manipuler lors de leur brève discussion. C'était tout le contraire. Elle avait l'intuition de faire face à un garçon hésitant, ne sachant pas sur quel pied danser. Mais au moins prenait-il son temps avant d'agir, comme l'avait démontré ces récents événements.

Quel drôle d'aveu de sa part. À croire qu'il faisait tout pour donner le beau rôle à son grand frère tout en se négligeant lui-même, mis à part l'anecdote pour son talent prononcé pour les échecs. Drôle de manière de faire, il est vrai. Mais vrai que jusqu'à présent, Diechi n'avait pas été d'une grande aide, c'était Saskia qui avait dû le secouer pour qu'il reprenne ses esprits alors que c'était Adam, une de ses connaissances, qui venait de passer de vie à trépas. Elle aurait dû se retrouver à la place de Diechi, dans un état similaire, mais n'avait pas pu. Il avait bien fallu que l'un des deux porte l'autre.

– C'est beau mais c'est froid, dit-elle en constatant le frisson de Diechi, t'aurais pas tenu longtemps chez moi en Russie, toi !

Certes, Saskia n'était pas insensible au froid environnant mais avait plus de mal à être charmée par les décorations qui venaient à être installées alors qu'eux d'eux parlaient tranquillement sans se soucier du rester de l'univers. Elle tira une nouvelle taffe, bien heureuse d'avoir ses cigarettes à portée de main pour la réchauffer un minimum. Ce n'était pas grand-chose mais c'était mieux que rien, au contraire de Diechi. Elle espérait juste qu'il n'allait pas se transformer en bonhomme de neige vivant sur place. Le spectacle serait sacrément drôle à voir mais à quoi bon continuer de braver le froid s'il n'en était pas capable ? Il pouvait tout aussi bien aller au chaud dans la voiture maintenant qu'il avait les clés que son frère lui avait cédées. Les hommes, toujours aussi étranges, toujours à vouloir bien faire et à montrer leur meilleur d'eux-même sans jamais réussir à avouer leurs faiblesses pourtant criantes.

– Pourquoi tu vas pas au chaud au lieu de t'infliger ça ? Je sais pas combien de temps ça va prendre mais ça serait con que tu tombes malade pour pas grand-chose.


Pas grand-chose ? Était-ce elle ce fameux pas grand-chose ? Le cadavre d'Adam à dissimuler ? Cette attente qui paraissait ne jamais en finir ? Sûrement même elle ne le savait pas. Elle voulait juste éviter que Diechi ne lui tousse en plein visage ou ne lui éternue dessus, ce qui ne serait pas franchement très agréable.

– Saskia. Je vois pas pourquoi j'en inventerais un, j'aime beaucoup le mien, c'est tout ce qui me reste de chez moi.


Elle n'avait pas tort là-dessus. Son patronyme et ses souvenirs de la Russie. Même cette neige qu'elle contemplait lui paraissait artificielle, trop éloignée de la neige véritable de Saint-Pétersbourg. Sûrement se faisait-elle des idées ; la neige tombait de manière identique partout ailleurs, il n'y avait en aucun cas une neige exclusive à un pays. Mais cette pensée la chagrinait quelque peu. Palema, ce n'était pas Saint-Pétersbourg. Aucun doute là-dessus.

Le narrateur aurait pu croire bon se rappeler l'existence des synonymes pour ne pas se répéter. D'autant plus pour un écrivain, cela aurait dû être un jeu d'enfant.

– C'est ton grand frère qui te sert de chaperon ? se moqua-t-elle, garde rapprochée de monsieur le fils de riches pour justement éviter que tu ne donnes ton argent à droite et à gauche au premier venu ?

L'idée était plaisante, un peu trop peut-être. En même temps, à dix-neuf ans, Diechi avait dépassé les stades de couvre-feux. Il avait plus que l'âge pour sortir et profiter de la nuit. Elle songeait cela mais se connaissant, même lorsque son petit frère Avdeï aurait dix-neuf ans, elle continuerait de veiller sur lui comme elle l'avait fait pendant son enfance. Un grand frère un peu trop aimant peut-être ? Inutile de se creuser la tête davantage, la Russe n'aurait sûrement pas la réponse de cette énigme avant la fin de la nuit.
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MessageSujet: Re: {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ]   {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ] Icon_minitimeMar 9 Fév 2016 - 3:13
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Saskia. Plus j’en apprends sur elle, bien qu’en toutes petites informations, plus j’ai de la facilité à dresser un portrait de la jeune femme. Plus jeune que moi, fumeuse, elle venait de Russie et trainait avec des mendiants et des drogués. Son nom était la dernière chose qui restait de chez elle? Décidemment, le destin ne devait pas lui avoir souri. Une chose l’avait-elle poussé contre son gré à quitter sa mère-patrie? Était-elle partie de son propre choix et avait tout perdu en poursuivant le « rêve américain »?

-Et bien je te remercie pour ton honnêteté. Je suis Diechi, comme mon frère a eu la brillante idée de le révéler à côté d’un cadavre. Mais j’imagine que ça n’a que peu d’importance à présent que le problème a été soulevé de nos épaules.


Finalement, bien que je déteste l’admettre, je me mets à ne plus être capable de sentir mes doigts. Ils sont frigorifiés. C’est la grande malédiction d’avoir des doigts de squelettes, le froid vient directement de chercher aux os, et aucune paire de gants au monde ne saurait t’aider. Je jette un regard à Saskia. Mon haleine forme un nuage blanc, et un nuage d’une origine différente sort de celle de la jeune femme, fumant sa clope. Je dois avouer que cette dernière me semble soudainement bien tentante : le tabac possède une action vasoconstrictrice, qui resserre les vaisseaux sanguins, augmentant la pression et l’influx de sang chaud au bout des doigts… Mais ayant à cœur ma propre santé, je me sers de mon cerveau pour trouver une autre solution.
Un fait intéressant à noter est qu’il est possible pour le cerveau humain d’oublier de s’habituer assez rapidement à des sensations. On peut atteindre un seuil de douleur ou toute sensation de douleur rajouté est oublié, nous rendant sans sensation, ou encore une écharde dans notre botte qui peut finir par s’oublier, jusqu’à ce qu’on n’y pense activement, et alors, la douleur revient. Pourquoi je parle de ça? Et bien tout simplement parce que j’essaie de penser à autre chose pour oublier le froid qui me dévore. Une étude a été portée sur le fait que les gens discutant et parlant avec des proches ont moins froid que les gens solitaires. Tout est dans la tête, et le fait d’oublier.
Ainsi donc, poussé par cette idée et le désir d’oublier le froid, je compte bien engager la conversation. Mais Saskia est plus rapide que moi :

–C'est ton grand frère qui te sert de chaperon? Garde rapprochée de monsieur le fils de riches pour justement éviter que tu ne donnes ton argent à droite et à gauche au premier venu?

Ah oui, c’est vrai. J’avais oublié que j’avais bâti mon identité sur un mensonge. J’imagine que la conversation qui va suivre sera moins honnête et créatrice de liens que ce que je pensais.
D’ailleurs, Kompan'onka [Chaperon]? Qu’est-ce que ça veut dire en russe déjà? Mais bon, je comprends le reste de la phrase au moins. Je décide de m’inspirer de la réalité pour expliquer, avec un sourire :

-Pas exactement. Ottavo est le fils préféré de la famille. Mais il n’en profite pas à ses fins, il me défend toujours face au reste de la famille et comprends quelque peu ma mentalité… Je ne dirais pas généreuse, mais disons, ce qui me pousse à vouloir donner ce que je possède à autrui.


Ne désirant pas penser au froid qui me mord les doigts, bien que j’ai bien conscience d’être en train de faire exactement ça, j’essaie de réfléchir à une bonne façon d’entretenir cette discussion. Mais la seule chose qui me revient en tête lorsque j’essaie de penser à un thème, c’est ma conversation quelques moments plus tôt dans la soirée, avec Juliet Hopkins. Alors, une question me revient en tête, la même que Juliet me fracassait sur le crâne à chaque réplique, m’obligeant d’y répondre avec honnêteté :

-Dis Saskia, si tu pouvais ne formuler qu’un seul et unique vœu, tout ce que tu voudrais, qu’est-ce que tu souhaiterais le plus au monde?

Ce n’est pas le genre de question que tu poses normalement à une étrangère, mais, hey, la jeune journaliste l’avait bien fait, alors pourquoi ne pas m’y essayer aussi?

[HRP: Je crois que je vais me mettre à faire de plus courtes réponses, mais légèrement plus fréquentes ^^ ]
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MessageSujet: Re: {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ]   {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ] Icon_minitimeVen 12 Fév 2016 - 11:50
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Le problème soulevé de leurs épaules. La phrase de Diechi était d'autant plus vraie que le problème en question s'avérait être un cadavre sûrement porté à bras le corps par le frère du garçon. Métaphore terriblement exacte pour évoquer leur situation actuelle. Saskia avait du mal à comprendre pourquoi Diechi était aussi agacé que son frère ait craché son nom à la dérobée. Après tout, s'il n'avait rien à cacher, il n'avait pas à s'en faire quant à son identité. Ce n'était pas comme si Saskia, par la suite, avait l'intention de lui créer un quelconque préjudice. Ils n’étaient que deux inconnus s'étant trouvés ici au mauvais moment. Sitôt le tout terminé, ils disparaîtraient et s'oublieraient bien vite. Quelle était la probabilité exacte pour qu'ils se revoient de sitôt ? Ou même qu'ils se revoient tout court ? Palema était suffisamment grande pour abriter ces deux-là et empêcher qu'ils ne se croisent à nouveau. Mais force était de constater que le hasard fait parfois suffisamment bien les choses, ou mal, pour amener deux êtres a priori totalement opposés à se retrouver. L'avenir le leur dirait.

L'autre frère avait lui aussi un nom alors. Ottavo. Tous de drôles de noms bien étranges dans cette famille. Après tout, Saskia était mal placée pour critiquer l'onomastique, elle la Russe au prénom à peine slave. Elle ne pouvait pas se permettre de critiquer des Américains aux patronymes peu communs pour cette ville.
Saskia avait bien l'intention de le laisser parler quelque peu. Enfin, ça, c'était avant qu'il ne pose la question à ne pas dire. Comment se faisait-il qu'il demande une chose pareille en cet instant ? Un vœu unique ? Ce discours lui était familier, un peu trop peut-être et grinçait à ses oreilles. Comment oublier les paroles de Blackbird ? Mieux, celles de Leeroy encore plus fraîches dans son esprit ?

– Qu… Quoi ? bafouilla-t-elle, qu'est-ce que tu me chantes là ?

Son regard s'était voilé, soupçonneux quant à la personne qu'était Diechi. Se pouvait-il qu'il soit Seraph ou Nephil et qu'il tentait de l'embarquer dans cette histoire ? Cela commencerait à faire beaucoup de monde au courant à propos d'un sujet qu'elle croyait un minimum confidentiel. Non, il paraissait avoir demandé en toute innocence. Avec un maximum de curiosité tout de même. Saskia, elle-même, était curieuse de savoir se que le garçon souhaiterait. Pour elle, c'était une évidence. Mais hors de question qu'elle parle de ça à un presque inconnu. Oui, c'était le mot. Ils n'avaient pas dressé de poneys ensemble, jusqu'à preuve du contraire.

– Pourquoi tu me demandes ça ? questionna-t-elle, méfiante et sur la défensive, les vœux c'est dans les contes de fée, et encore.

Saskia avait beau fouillé dans sa mémoire, hormis les bons génies, elle ne se rappelait pas de créatures pouvant réaliser les souhaits d'autrui. Mais ça, c'était avant qu'on ne lui parle successivement de Kyu puis de Bey, deux êtres dotés de ce pouvoir. En échange d'une contre-partie bien évidemment, rien n'était gratuit.

– Tu devrais pas écouter ceux qui t'en ont parlé, si ça se trouve ils t'ont pas tout dit.

Oui elle savait mieux que personne à quel point il était facile de léser un humain et d'abuser de sa crédulité. Qui ne souhaiterait pas voir l'un de ses souhaits se réaliser en un instant ? Oubliés les efforts pour y parvenir, il suffisait de quelques paroles bien choisies, les bonnes, et tout se voyait à portée de main ! Leeroy avait su la mettre en garde contre les dangers qui rôdaient autour des contrats, dangers que Blackbird n'avait fait qu’effleurer tout en rendant le tout presque attrayant et divertissant. Mais tuer, combattre, ce n'était ni l'un ni l'autre. Elle espérait que Diechi savait où il mettait les pieds. Après tout, peut-être était-il trop tard pour lui ? Si tel était le cas, elle lui serait gré de ne pas l'embarquer dans cette histoire malgré elle.

– Mais je serais bien curieuse de savoir ce que quelqu'un comme toi pourrait bien souhaiter… Quelque chose d'altruiste pour tous ? Ou plus égoïste ?

Elle eut un sourire tout en terminant sa réplique. Il devait exister énormément de vœux possibles mais Saskia se doutait que la tendance était plus portée sur la satisfaction de soi que celle des autres. Elle-même ne faisait-elle pas passer son bien unique avant celui des autres en rêvant du retour de son petit frère Avdeï ? Un vœu des plus égoïstes, peut-être même que le garçon ne serait pas heureux d'être ici, à Palema, auprès d'elle. Mais cela, il était impossible de le prévoir à l'avance et il lui faudrait risquer le tout pour le tout pour le savoir.
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MessageSujet: Re: {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ]   {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ] Icon_minitimeVen 19 Fév 2016 - 2:23
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Bon, finalement, peut-être pas une si bonne question à poser que ça. Il est vrai que, en y repensant, j’ai sauté quelques étapes. Ça fait un peu moins d’une heure depuis que j’ai rencontré la jeune russe, alors que je parlais avec Juliet depuis plusieurs heures déjà avant qu’elle ne me pose la question. Et encore, j’avais d’abord réagit un peu comme Saskia. Sur la défensive, et avec confusion. Par contre, où moi je craignais m’embraquer dans une de ces discussions religieuses fastidieuse que je déteste particulièrement, la jeune russe semble paniquer pour une autre raison. Comme si on lui avait posé la même question récemment... Juliet? Ou quelqu’un avant Juliet? Est-ce qu’on forme tous une vague sans le savoir et après ce sera la tour à Saskia de poser la même question à quelqu’un?

–Tu devrais pas écouter ceux qui t'en ont parlé, si ça se trouve ils t'ont pas tout dit.

Là, c’est vachement mystérieux. Je le regarde terminer sa clope, de la confusion dans mon regard. Je veux, évidemment, l’offre de Juliet était encore plus mystérieuse en soi, et je me doutais bien qu’elle me cachait mille et une informations, toutes impliquant le comment et le pourquoi. Mais comment sait-elle à propos du genre d’individu qui m’en a parlé? Suis-je en train de tomber dans une sorte de nouveau terrain de jeu? Une nouvelle drogue qui te fait croire que tes vœux se sont tous réalisés? Saskia est-elle un ancien cobaye de ce programme, ou a-t-elle connu quelqu’un qui en a souffert? Est-ce la raison qu’elle habite la rue et erre sans but aux petites heures du matin.

-Ouais bah, la curiosité a tué le chat.

Oh une belle phrase ça. Bravo moi-même. Un lien mental de mon esprit avec le chat qui se roulait dans mes 5000 $ un peu plus tôt et qui peut être prit comme un « trop tard, j’ai déjà accepté l’offre de Juliet par curiosité », ou encore le fait que ma question à tuer l’ambiance et amener un nouveau sujet à la discussion. Et c’est aussi une expression bien connu aux États-Unis, en autant que la Russe la connaisse.

–Mais je serais bien curieuse de savoir ce que quelqu'un comme toi pourrait bien souhaiter… Quelque chose d'altruiste pour tous? Ou plus égoïste?

-Hum… Disons que c’est égoïste, mais que je pourrais m’en servir pour aider au bonheur d’autrui, si l’envie m’en prend.


Je n’ai soudainement plus très envie de parler clairement. Quelque chose me dit que cette discussion pourrait revenir me mordre les doigts si je ne fais pas attention. Alors j’évite de parler de mon souhait. Après tout, Saskia a elle-même détourné ma question sans y répondre, alors je ne lui donnerais pas plus d’informations sur ma personne gentiment. Puis, une idée me vient, et je rigole en disant :

-Mais je peux te dire ce que je souhaite « maintenant » est vraiment égoïste : je vais prendre le foutu manteau dans la voiture, parce que je ne sens plus mes doigts!

Yep, je suis congelé. Le soleil ne s’est pas montrer depuis des heures, et il ne saurait pas tarder. Et tout le monde sait que les heures les plus froides de la journée sont vers la fin de la nuit, juste avant le lever du soleil.
Alors je m’avance vers la magnifique bagnole noire. Dans la rue, je vois de nombreuses voitures et une camionnette. Tous stationnés proche de la Tesla d’Ottavo. Je devine immédiatement qu’il a dû demander de l’aide à certain de ses contacts en ville. Quels genres d’individus? Je ne saurais oser le deviner.
Ouvrant la portière arrière de la Tesla, je découvre un large manteau noir que je m’empresse d’enfiler. Il ne fera rien de grandiose pour mes doigts, mais c’est mieux que rien. Mais sur la banquette arrière, une mallette à main argentée attire mon attention. Rapidement, la curiosité étant ma première caractéristique et aussi celle qui me met le plus dans le pétrin, j’enclenche les verrous et ouvre la petite valise de métal et de plastique. À l’intérieur, j’aperçois une multitude de fioles au verre large, tous fermés d’un petit loquet et possédant des étiquettes. Il y en a environ une vingtaine, et je réalise rapidement qu’il s’agit de composés chimiques. Benzène, tétrachlorométhane, salicylate de benzyle… Et soudainement, un de ces produits m’accroche à l’œil, et je ne peux pas m’empêcher de sourire alors qu’une idée me vient en tête.
Je me tourne vers Saskia avec un sourire, alors que la camionnette contenant les deux hommes chargés des décorations de Noël s’avance lentement mais surement de la ruelle contenant mon frère, un cadavre et un…

-Dis Saskia… Tu aimes les chats?

C’est une courte question pour une courte réponse, alors j’espère ne pas mettre le pied sur une mine comme avec la dernière.

[HRP : S’il-te-plait réponds oui, sinon je ne réussirais jamais à t’offrir le moindre cadeau xD Je t’en supplie xD ]
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MessageSujet: Re: {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ]   {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ] Icon_minitimeVen 19 Fév 2016 - 11:35
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Saskia jeta le mégot au sol, écoutant d'une oreille distraite les propos de Diechi. Heureusement que ni Leeroy ni Blackbird n'avaient fait mention de l'apparence féline de Kyu ou Bey, sans quoi la demoiselle aurait frôlé l'infarctus en l'entendant déclamer pareille chose. Elle reporta son regard sur le matou toujours lové contre les billets. Il n'était ni curieux ni mort, celui-là. Une énigme qui ne l'intéressait pas. Saskia et sa connaissance de l'anglais n'était pas infinie, il serait grand temps qu'elle songe à se trouver un professeur capable de lui enseigner parfaitement l'anglais, notamment l'anglais écrit. Si elle s'en sortait avec quelques pirouettes à l'oral, l'enjeu était différent une fois le stylo en main, difficile de faire semblant et de tromper qui que ce soit avec ses fautes grossières dignes d'un élève de primaire.

Toujours est-il que c'était sa curiosité à elle qui était attisée suite aux paroles suivantes de Diechi. Un vœu égoïste, rien d'étonnant, conforme à une grande partie de la population. Après tout, cela ne la regardait pas. Le message était clair et net alors que le jeune homme s'enfuyait vers la voiture pour y chercher le manteau de fourrure que son aîné avait vaguement évoqué un peu plus tôt dans la nuit.

– Mon offre d'une cigarette tient toujours, si jamais.

Il ne lui avait pas clairement fait comprendre qu'il était non fumeur alors rien ne lui interdisait de renouvelait son offre. Mais à quoi bon opter pour une tige incandescente alors qu'un manteau l'attendait ? Mieux, il aurait pu même s'engouffrer au chaud dans la voiture et y allumer le chauffage pour se réchauffer complètement. À croire qu'il tentait de se prouver quelque chose en bravant le froid. Pour Saskia, ce n'était en rien un acte de bravoure ou de courage, juste de la stupidité pure et dure.

La suite la fit éclater de rire, d'un rire franc et honnête. Il lui demandait à elle si elle appréciait les chats. Vrai qu'elle n'avait donné que son prénom et en aucun cas son nom de famille, sans quoi il aurait sûrement compris avec son russe, bien que maladroit parfois, riche en vocabulaire et suffisamment impressionnant de son point de vue. Connaître cette langue étrangère n'était pas donnée à tout le monde, Howard lui-même avait tenté de l'apprendre mais ses connaissances étaient bien moins grandes que celles de Diechi.

– Mon nom de famille signifie « chat » en russe.


Kochka. La graphie n'était pas exacte mais d'un point de vue phonique et phonétique, tout était parfait. Il était assez curieux qu'il lui demande cela, presque malgré elle son regard se porta vers le félin engourdi par le froid. Etonnant qu'il soit toujours dans les parages, il semblerait que les billets de banque soient un tapis de luxe parfait pour ce chat des rues.

– Tu te doutes bien qu'avec un nom pareil, je les déteste pas, sourit-elle, c'est même tout le contraire.

Bien qu'elle préférait les canidés, la demoiselle aimait à croire que chaque chat qu'elle voyait était un signe envoyé pour elle. Parfois, cela faisait beaucoup de signes errants, mieux valait les délaisser. Parfois, elle avait du mal à croire au hasard, comme ce soir, où un chat était venu les espionner alors que Saskia et Diechi étaient partis sur un mauvais départ, fondant leur rencontre sur un cadavre et des non-dits. Oui, les chats l'apaisaient, surtout en ce moment.

Cela n'empêchait pas que cela restait une drôle de question, surtout selon le contexte actuel. Au moins avait-il titillé sa curiosité, c'était déjà ça.
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MessageSujet: Re: {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ]   {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ] Icon_minitimeVen 19 Fév 2016 - 16:15
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Je souris. Kochka donc? C’est un bien beau nom. Saskia Kochka… Définitivement un meilleur nom que Diechi, qui signifie « Le dixième » en italien.

-Dans ce cas j’aurais un cadeau pour toi.

Craignant la pire des réactions, je me dépêche de rajouter :

-Et pas le genre de cadeau empoisonné ou une somme d’argent ridicule. Juste un… Euhm… Disons que j’ai lu quelque part qu’on était plus heureux à donner qu’à recevoir, et comme mon futur me donne vision d’une vie assez égoïste, j’aimerais bien voir si je peux en tirer un peu de joie… Surtout si le receveur ne finit pas mort d’une overdose.


D’à travers les composés chimiques et organique de la valise, j’en tire une fiole au petit bouchon refermable. Bien que faite de verre, elle est solide, et elle laisse voir son contenu, un petit liquide verdâtre. Je tends la fiole à Saskia, de mes mains qui tremblent de froid. Malheureusement, je ne connais pas les bons mots en russe, alors je m’exprime dans un mélange d’anglais-russe :

-Tiens, c’est du Népétalactone. De l’essence de cataire si tu préfères. C’est un parfum qui attire les chats et déclenche des réactions de plaisir dans leur cerveau… C’est un sorte de légère drogue pour chat, ils reviendront souvent là où ils l’ont senti pour la dernière fois. Si jamais tu te sens seule, fais tomber une goutte sur chaque botte, et tu aura un peu de compagnie.


Bon, je me jugerais peut-être plus tard pour être trop tendre ou trop poétique, mais il y a un je ne sais quoi au fait de donner une drogue pour chat à une junky qui porte le nom de famille Kochka. Je ne saurais s’il faut appeler ça de l’ironie, ou juste une sorte d’harmonie poétique. Mais d’une façon ou d’une autre, ça me semble la bonne chose à faire, spécialement pour avoir mené indirectement son ami Adam à la mort.
Alors que je tends mon cadeau, bien que l’emballage et le contenant sont de piètre qualité, les deux hommes chargés de décorations de Noël nous jette un regard et un sourire leur apparaît au visage. Ouais ça va les gars, j’ai compris. Je suis un peu en avance sur les cadeaux de Noël, un peu comme vous avec vos décorations… Ça m’apporte quand même un sourire au visage :

-Si tu veux bien faire un échange de cadeau, moi je prendrai bien une cigarette.

-Tu ne fumes pas Diechi. Te laisse pas attendrir.

Je me tourne vers mon géant de frère. Il se masse l’épaule droite, une grimace au visage. Il vient de sortir de la ruelle, le petit chat le suivant dans son ombre. J’en devine que le travail est terminé. Et comme cette pensée me vient à l’esprit, de nombreuse voiture dans la rue démarrent et disparaisse au tournant plus loin. Ce qui me prit un peu par surprise, parce que je n’avais vu personne d’autre dans la rue sauf nous, et que j’ai l’impression qu’il s’agit de fantômes qui viennent de prendre leur place dans leur siège de conducteur. Ils étaient apparus en silence, et repartaient sans qu’on ne les remarques.

-Adam est en direction de l’église de Saint-Gregory. Il est temps de reprendre nos vies respectives et de chacun retourner chez soi.

Il me jette un regard, puis en donne un à Saskia, et il laisse un énorme sourire lui monter au visage :

-Si vous voulez échanger vos numéros de téléphone, c’est maintenant ou jamais les amoureux.

Et à partir de ce moment, il ne me reste aucun mot pour décrire le malaise qui m’envahit, si ce n’est le fait que j’ai dû rester rouge très longtemps. Mais hey : au moins je n’avais plus froid.
Et ce n’est que bien plus tard que je réalisai que Saskia ne possédait probablement pas de téléphone, et qu’Ottavo le savait aussi et n’avait lancer sa remarque que pour m’agacer.
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MessageSujet: Re: {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ]   {NOËL} [Black Sheep Street] La Neige Tombe. [TERMINÉ] Icon_minitimeDim 28 Fév 2016 - 23:38
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Un cadeau... Pour elle ? Saskia était intriguée. Que pouvait bien avoir à lui offrir cet homme qu'elle venait tout juste de rencontrer. À peine était-il allé faire un tour du côté de l'automobile que cette idée saugrenue lui avait caressé l'esprit. S'il songeait au manteau de fourrure en guise de présent, mieux valait éviter ; Saskia n'avait jamais été très portée sur les carcasses d'animaux pour l'hiver. Cette pensée la rebutait. Inutile de juger Diechi tout de suite. Elle se contint alors, attendit avant d'ouvrir la bouche, évitant de le couper dans son discours tout en prenant sur elle. La curiosité se frayait un chemin à travers elle. Ça y est, elle était mordue. Elle observa Diechi revenir vers elle, les mains tremblantes, refermées autour d'un présent suffisamment petit pour tenir entre ses paumes. Lorsqu'il les ouvrit, un tube brillait. Un tube dans lequel reposait une étrange mixture. Elle écouta ses explications. Le nom du cadeau, elle ne le comprit pas. Cela n'avait pas grande importance. Offrir une drogue pour chats à une junkie s'appelant Kochka. Cela lui tira un sourire. Non pas forcé, des plus naturels qui soient.

– Oh merci beaucoup.

Elle prit le présent entre ses mains gelées, observant le liquide qu'il renfermait à la lueur des réverbères. C'était assez drôle en y repensant. Inutile de se demander ce que Diechi faisait avec pareil breuvage. Avait-il l'intention d'ameuter tous les chats de la ville ? Il faut croire que ce garçon était quelqu'un de bien étrange, bien plus encore que son frère.

Curieuse, Saskia déboucha le flacon pour y laisser une gouttelette sur sa botte droite, histoire de voir si le matou qui était dans les parages allait venir vers elle. Ce fut autre chose qui vint à elle ; la voix de l'aîné de Diechi. Elle sursauta, reboucha la fiole avant de la glisser dans la poche de son manteau. Elle l'avait presque oublié, celui-là. Elle en profita pour ranger les cigarettes, il faut croire que le petit frère n'aurait pas droit à son instant détente en s'intoxiquant grâce aux bons conseils de l'autre homme.

– Et puis, ça serait dommage que tu te pourrisses la santé, lui fit-elle avec un clin d’œil avant de se tourner vers Ottavo qui s'était occupé d'Adam, à vous aussi merci.

L'un qu'elle tutoyait et l'autre qu'elle vouvoyait. Après tout, l'aîné ne semblait pas être le genre de type que l'on pouvait prendre à la légère, cela paraissait même tout le contraire.
Comme prévu, le chat auparavant présent désormais entre les jambes d'Ottavo accourut près de Saskia, reniflant sa chaussure. Cela aurait presque pu être malsain si le félin ne se donnait pas tant de mal à lécher cette bottine usée par le temps. Elle se baissa pour prendre le greffier dans ses bras, l'observant renifler en quête de la précieuse drogue. Elle qui n'avait jamais eu l'opportunité d'avoir des animaux en Russie se voyait capable d'attirer les chats du quartier. Dans un périmètre raisonnable. À bien y regarder, celui-là n'était pas si laid, aussi sombre que la nuit et une cicatrice sous l’œil droit. Que dirait Hadence si elle venait à le ramener chez eux ? Sûrement une mauvaise idée.

– Pas de numéros pour toi Diechi, non, mais t'auras qu'à suivre les chats si tu veux espérer me revoir. Ça devrait pas être si compliqué.

Une manière comme un autre d'éviter la pique lancée par son grand frère. Il avait été bien gentil de se comporter de la sorte avec Adam, lui offrant une sépulture digne de ce nom alors qu'il ne connaissait pas Saskia. Heureusement pour son ami décédé que la Russe s'était trouvée là en cet instant, sans quoi sûrement aurait-il passé la nuit dehors et son cadavre recueilli par la police aurait fini dans un lieu bien moins accueillant que l'église Saint-Gregory.

Elle reposa la félin au sol, l'observant se débattre avec sa chaussure imprégnée du mystérieux produit. Il la suivrait au moins jusqu'à chez elle et si jamais elle se mettait à laisser des restes de nourritures devant chez Hadence, elle pouvait être assurée qu'il resterait proche d'elle. Après tout, le jeune homme n'aurait pas à grogner si le matou restait en extérieur.

– D'ailleurs, je vais appeler celui-là Diesit. Ça ressemble un peu à ton nom.

Oui, pour la Russe, difficile de ne pas faire le rapprochement entre Diechi et la traduction russe du chiffre dix : diesit. Si seulement elle savait qu'elle était dans le vrai, elle aurait ri une fois de plus. Malheureusement, ses connaissances en italien étaient inexistantes. Ce n'était pas plus mal, ça n'en rendait sa perspicacité et ces liens communs que plus beaux encore.

Là, elle tourna les talons, suivie de près par le chat. Cela ressemblait à s'y méprendre à une fuite. Mais Ottavo paraissait empressé de la voir déguerpir au plus vite.  Après tout, elle avait bien failli intoxiquer Diechi avec une maudite cigarette, non ? La fiole suivait la cadence dans ses pas, bien à l'abri dans sa poche pendant que derrière elle, la boule de poils tentait de suivre le rythme de manière à rester suffisamment proche de ses chaussures. Drôle de soirée, vraiment.
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