Rue commerçante:

C'était dingue à quel point les gens pouvaient la déranger pour n'importe quoi et qui osait lui crier après pour ses petites manières de bourge. Après tout, si elle s'était fait bousculer, c'était normal pour le coupable de devoir s'excuser à genou après avoir du mal à la victime qu'était Alice. La personne devait se faire pardonner et la bourge devait prononcer de sa propre bouche les mots « Je te pardonne ». Actuellement ce n'était pas le cas. Pour une broutille, Alice était de se chamailler avec une jeune femme plus pauvre qu'elle, certes considérée dans les ménages moyens ou aisés, mais elle était plus pauvre qu'Alice. De ce point de vue là, la jeune femme aux cheveux châtains clairs nécessitait avoir des excuses de la blonde qui venait de la bousculer et tâché la veste qu'elle portait en ce moment. Une impureté de couleur rouge était présente sur la couleur de pureté que représentait cette veste.

Forcément, Alice ne faisait pas faire puisqu'elle ne semblait pas comprendre l'importance et surtout le prix que coûtait ce vêtement avant qu'il ne soit tâcher. Faisant toute une histoire, elle voulait que la blonde repaie sa veste. Or, la jeune femme voulait faire une chose de la sorte pour quelque chose de futile. Comme cela ne suffisait pas, quelqu'un se mêla alors à l'affaire. Pourquoi avait-elle des problèmes lorsque John n'était pas présent ? Évidemment, il avait utilisé l'excuse de vouloir vider sa vessie, résultat, elle fut obligée d'attendre comme un plot, même si ces deux demoiselles finissaient par la divertir un petit. Soupirant, elle croisa alors les bras comme pour regarder la brune qui venait d'arriver de haut. Pour qui se prenait-elle celle-là ?

- Vous ne pourriez pas aller voir ailleurs ? Ce ne sont pas vos affaires à ce que je sache.

La finisse d'Alice était toujours au rendez-vous. Et encore, elle n'avait pas encore commencé à insulter les deux demoiselles en face d'elle. La bourge ne se priait pas pour s'en prendre à des étrangers. Étonnement, elle ne se comportait par exemple pas comme cela avec Russel ou John.

- Cette veste, vous allez me la repayer pour la modeste somme de 800 dollars. Et je ne blague pas.

Elle monta alors un peu pour montrer qu'elle se sentait bien supérieure et se mit alors à fixer la blonde d'un regard insistant en étant bien méprisant en même temps. Elle n'était pas capable de rembourser cette veste à 800 dollars, alors elle était pauvre et donc inférieure. C'était la logique d'Alice. Et elle allait devoir sûrement considérer la brune de la même manière.

La jeune femme se tourna alors vers celle qui avait l'air de récupérer la conversation à la place de la blonde. Tout ce qu'elle disait n'était que foutaise. Comment pouvait-elle dire ce genre de chose alors qu'elle ne savait même pas où Alice l'avait acheté, elle n'avait aucun droit de faire de commentaire sur ce si beau tissu.

- Je peux renier tout ce que vous dîtes parce qu'il a été fait sur-mesure par un grand artisan qui a l'habitude de faire des vêtements spécialement pour les personnes riches telles que moi. Et je ne vous permets pas de l'insulter.

Contrairement à ce que Nylian disait, ce qu'Alice débitait était vrai. Aucun mensonge n'avait été créé et aucune histoire montée de toute pièce. La jeune femme n'avait qu'une envie, c'était de pouvoir utilisé son pouvoir passif. Elle avait réussi à savoir comment il fonctionnait, et quand elle parlait normalement, elle ne devait pas donner d'ordre. C'était assez contradictoire à son caractère en fait.

- Vous n'êtes qu'une garce pour tenter d'enlever de la valeur à ce vêtement si soigneusement préparé.

Cet artisan était l'une des seules personnes qu'Alice arrivait à apprécier pour le moment. C'était aussi un très bon contact professionnel, alors elle devait tout faire pour le converser, quitte à paraître comme une jeune femme mature et responsable.

Pour dire, Alice n'avait pas très apprécié la manière dont cette demoiselle venait de la comparer, comme quelque chose de très négatif. Elle fronça alors les sourcils et se disait qu'un jour, elle se vengerait, mais pour le moment, elle allait juste continuer à répliquer, allant de provocation en provocation.

La jeune femme aurait voulu répondre à la réplique de celle qui venait de l'insulter, mais lorsqu'elle avait entre ouvert les lèvres, elle s'était fait interrompre par un rire assez énervant : celui de la blonde. Soupirant, elle dirigea son regard vers elle.

- Je vous conseille de ne jamais ouvrir encore une seule fois ton stupide bec, pimbêche.

Elle croisa les bras, voyant bien que ce qu'elle lui avait dit ne l'avait pas plus, et pourtant, ce n'était pas une vanne vraiment très cherchée. En fait, elle lui avait juste demandé de la boucler, car elle avait horreur d'être coupée exactement comme elle venait de le faire. La blonde, perdant son contrôle, leva la main et la rabaissa en direction du visage d'Alice. Le si jolie visage d'Alice allait être souillé par la main d'un insecte recouvert de microbes et de potentielle maladie. Si elle venait vraiment à la toucher, alors elle serait obligée de rentrer chez elle pour prendre une douche, ou au moins se laver le visage. Dire que John n'était pas là, il aurait pu régler ce problème en très peu de temps.

Vivre chez Alice était plutôt agréable en fait. Le lit était douillet, l’appartement était moderne et la nourriture très bonne ; mais parfois, il fallait travailler. Affronter une ombre pour protéger sa patronne était une activité sportive qui plaisait au jeune homme, mais cela ne représentait qu’une minorité de son temps de service. En fait, la plupart de la semaine était consacrée à accompagner la jeune femme au gré de ses envie : balade dans les quartiers chics, repas d’affaire, discussion avec ses rares amies – toutes aussi hautaine qu’elle, il va de soi -. L’ennui absolu pour John, mais cela était bien des corvées qu’il devait accomplir.

Cette journée n’échappait pas à cette règle, sauf qu’elle dérogea à une autre : pendant un bref instant, aucun garde du corps ne fut avec Alice. Russel s’était absenté, et un besoin naturel pris John subitement. Sa nature réduisait grandement son nombre de passages aux toilettes, mais les quatre litres de soda qu’il s’était enfilé pendant la nuit – tout en regardant des tas de séries qu’Internet lui avait conseillé – avait eu raison de sa nature, et à fortiori de sa vessie.

Ces moments étaient devenus si rare que c’en était presque plaisant d’uriner. Face à l’objet de soulagement, John s’amusa comme un enfant ; il s’imaginait une cible imaginaire et visait pour engranger des points. La pratique s’amenuisant depuis son contrat, son score ne monta pas aussi vite qu’il l’aurait imaginé.
Enfin, il finit par se rhabiller tout à fait, se lava les mains et reparti accompagner sa très chère matrone.

Alors qu’il n’était pas encore arrivé à son niveau, il remarqua que cela s’agitait aux environs de la jeune femme : une querelle probablement. Mais à mieux y regarder, il reconnut un visage qu’il n’avait pas vu depuis des semaines ; Nylian était là. Des retrouvailles de ce genre avec son ancienne associée allaient être assez étranges, et peut-être gênantes pour elles – mais il n’avait pas le choix.

Comprenant que les événements étaient en train de tourner au vinaigre, il activa sa marche pour concorder son timing avec l’action fatidique. Ce qu’il réussit, et il empêcha in-extremis qu’Alice soit giflée en attrapant le bras inquisiteur ; sans y mettre trop de force évidemment, il se doutait bien que la Nephile n’était pas entièrement innocente dans l’affaire.

« - On va peut-être se calmer un peu mesdemoiselles et se comporter comme des gens civilisés, non ? »

Petite moquerie envers Alice : faite. Mais rien de bien méchant, car sa remarque était principalement dirigée vers l’agresseuse. Enfin, il tourna son regard vers l’heureuse possesseuse d’une magnifique licorne en peluche, et la salua.

« - … Et salut Nylian. »

Sobre, mais tout était dit ; après tout, il était censé sortir de sa vie. Et c’était ce qu’il avait fait jusqu’à ce que cette rencontre hasardeuse et fatidique advienne.

Alors qu'elle pensait que la main de la jeune fille allait lui arriver dans la figure, elle s'était au moins préparé un minimum pour esquiver. Cependant, elle sentit alors une présence à côté d'elle qui arrêta la main juste avant qu'elle ne touche la belle peau de la jeune femme. Alice dirigea alors son regard sur John pour lui adresser un petit sourire.

- Tu as mis plutôt longtemps. Russel et toi avez le culot de me laisser toute seule.

Enfin, de ce qu'elle voyait, John avait l'air de connaître la brunette qui s'amusait à vanner Alice et l'autre blonde au sang chaud. C'était d'ailleurs vraiment dur d'essayer de l'apprécier celle-là, à tel point qu'elle aimerait se venger. Doucement, elle s'avança vers elle.

- Vous parlez beaucoup, mais vous n'agissez pas beaucoup. Je peux vous laissez une chance de vous excuser...

Alice se mit alors à réfléchir un petit peu. Russel lui avait expliqué son autre pouvoir qui était lié avec la voix. Apparemment, elle pouvait l'utiliser pour que quelqu'un obéisse à l'un de ses ordres, alors elle pourrait simplement l'utiliser sur cette fille pour s'amuser un petit peu. Ce n'était pas tous les jours qu'elle pouvait trouver un cobaye, même si n'importe quel passant aurait fait l'affaire.

- Faites-moi donc une danse ridicule et bizarre. Et toi John, tu m'expliqueras d'où te vient cette relation avec cette fille, et quelle est-elle. L'humiliation qu'elle m'a fait subir. Je ne l'oublierais pas.

Hargneux, ça devait être le mot qui déterminait au mieux les trois femmes présentes ; et John soupira. La froideur dont Nylian faisait preuve en s’adressant à lui montrait qu’elle n’avait pas changé d’optique quant à leur relation, et il ne savait pas s’il devait s’en plaindre ou non. D’un côté, au moins elle était hors des dangers du monde des contractants et de la possible peine de le perdre – d’un autre, elle était sympathique, Nylian.

Alors, il ne prit pas même le temps de répondre à la provocation de son ex-associée, sachant que ce n’était pas le moment pour un concours de sarcasmes. Et elle partit. Bien, au moins cela laissait un peu de temps au Nephil pour calmer sa patronne.
Sauf que la dite patronne ne semblait pas vouloir mettre un terme à cela de sitôt, et commença aussitôt à se plaindre de son retard, de son ennemie désormais mortelle ; elle voulait même que le jeune homme lui raconte toute sa relation avec la vendeuse de vêtement. Soupir bis. S’évertuer sur sa rencontre peu orthodoxe avec son ancienne amie, déblatérer sur l’affaire Kayne, et patati et patata… Rien de cela ne lui disait franchement.

Mais ce qui arracha l’air maussade du visage de John, c’est l’étrange réaction de Nylian vis-à-vis de l’ordre d’Alice. La jeune femme s’arrêta soudainement, plia quelque peu ses genoux et se mit à … Twerker. Le Nephil éclata d’un rire franc, presque en rythme avec les ondulations du fessier de la performeuse ; mais le spectacle se ternit très rapidement.

Une forme sombre dépassa rapidement John, qui comprit alors de quoi il en retournait : une ombre allait porter un assaut contre une potentielle victime. Maintenant, qui ? Avant de s’intéresser davantage à la cible, il fallait détourner l’intention et déployer un Kekkai aussi vite que possible.
L’idée n’était pas brillante, mais au moins était à exécution rapide : il fit apparaître son arme sous sa veste et tira un carreau vers une borne anti-incendie, ce qui eut pour effet de diriger tous les regards vers cet étrange incident – même celui de la mégère énervée -, et ainsi les détourner des deux contractants.
Une fois ce petit artifice commis, John déploya son Kekkai ; et en même temps, répondu à Alice.

« - Plus tard, on a à faire l… »

Nylian était toujours là, dandinant son arrière comme une actrice de mauvais films. Elle avait donc vu un portugais, brisé ce pour quoi elle s’était éloignée de John. Et elle était la cible. Mettant de quelconques ressentiments de côtés, John fit invoqua un carreau dans sa main gauche et se mit à courir vers l’ombre dans le but de l’arrêter dans sa course.

Trop tard, elle était trop rapide ; alors il se téléporta au-dessus du monstre et chuta lourdement dessus, le plaquant momentanément au sol.

« - On va devoir parler. »

Grâce à Russel, Alice avait réalisé quel merveilleux pouvoir qu'elle avait à disposition. Elle pouvait contrôler quelqu'un par le biais d'un ordre donner à l'impératif. Si le Nephil ne lui en avait pas parlé, elle n'aurait pas pu faire cette belle chose, car elle ne l'aurait jamais remarqué seule. Il lui avait appris un magnifique tour de passe-passe qu'elle était en mesure de faire. Pas mal, pas mal du tout ! Alice arrivait encore à s'impressionner elle-même en voyant cette mise en scène tellement bien articuler. Encore maintenant, elle se retenait de rire en observant cette jeune femme dandiner des fesses comme elle l'avait ordonné. C'était si hilarant, ridicule. Et finalement, j'émis d'abord un petit son, puis un autre, éclatant de rire. C'était de la pure moquerie, rien à voir avec un rire sympathique.

En tout cas, l'ambiance pour Alice s'assombrit assez vite avec l'arrivé de l'ombre puisqu'elle la cassait légèrement. Fronçant les sourcils, elle regarda John faire, le laissant agir. La bête se dirigea alors intelligemment sur la personne inapte à pouvoir se battre pour le moment, c'est-à-dire Nylian. Comme il s'agissait d'une des connaissances de son employé, elle supposa alors qu'il allait l'aider, mais c'était hors de question qu'Alice bouge ne serait-ce, qu'un seul petit doigt. Elle croisa alors les bras et recula pour se mettre bien hors du futur combat qui allait s'engager.

- Je n'ai jamais eu à la connaissance un ordre qui pourrait s'arrêter. Tu vas devoir rester 10 minutes comme ça, je crois bien.

Mais tout cela, c'était sans compter qu'une deuxième ombre allait apparaître. Cette fois-ci, John était bien trop loin, occupé à protéger l'autre fille. L'autre ombre arriva alors dans le dos d'Alice. Elle ne l'avait remarqué que bien trop tard pour pouvoir esquiver. Elle avait seulement eu le temps de tourner légèrement la tête pour apercevoir la bête lui lacérer gravement le dos, laissant ses griffes aller de haut en bas, tout le longe de la colonne vertébrale. Les yeux de la bourge étaient écarquillés, et se mordaient les lèvres pour se retenir de crier.

C'était le karma qui frappait pour tout ce qu'elle avait fait peut-être. Raide, elle tomba alors sur le sol vers l'avant, n'arrivant pas à tenir debout sous l'effet de la douleur, qui comparé à d'habitude n'était pas si intense. C'était sans doute la première fois qu'Alice s'était retrouvé autant blessée en un instant, sans qu'elle ne puisse rien faire. C'était vraiment effrayant d'être pris de surprise comme cela. Dire que si Russel avait été là, il aurait peut-être empêché ce qui venait d'arriver. Quoiqu'il serait allé aider John, et finalement se retrouver dans la même impossibilité à agir.

Nylian était devenue Nephile ? John ne savait pas vraiment comment devait être sa réaction ; soulagé peut-être, car ce n’était pas Kyu qu’elle avait écouté. Mais aussi triste de voir son amie s’embarquer dans ce monde sanglant et merveilleux. Qu’elle ne lui ait pas dit pour le moment importait peu – après tout, étant donné qu’il ne l’avait jamais croisée au Quartier Général, il se pouvait très bien qu’elle soit nouvelle dans le milieu. Mais alors, pourquoi s’enfuir en lui lançant un regard aussi cinglant ?
Enfin, il n’était pas temps pour ces interrogations : une Ombre lui servait de tapis, et ce dernier n’allait pas tarder à se rebeller pour usage non règlementé.

« - Alo… »

Sa voix fut arrêtée par un bruit sourd. Tournant subitement la tête, il aperçut l’un des pires scénarios envisageables. Alice gisait par terre, le dos ensanglanté, une ombre se préparant à l’achever. Ses yeux s’écarquillèrent face à cette vision d’horreur.
C’en était fini.
Il avait laissé Alice mourir. C’est fou comme une situation amusante peut tourner à l’enfer en quelques secondes.

La vision du jeune homme se troubla. La douleur de la projection que l’ombre venait de lui infliger en représailles pouvait être une explication. Une autre serait sa colère envers le monstre qui venait de lui arracher son amie. Et enfin, la plus importe – c’était sa haine contre lui-même qui avait agit comme spectateur du décès d’Alice.

De rage, il se releva et couru sur l’ombre proche de Nylian, décidant dans sa perte de conscience de protéger au moins une personne. Il ne prenait plus gare à sa propre sécurité, il se jeta simplement sur son adversaire, lame en avant ; au contact, il se téléporta sur un toit avoisinant.

Ce combat était un bazar monstre, les mouvements du Nephil n’avaient aucune fluidité ni logique. Tantôt il frappait un bras, puis tapait à mains nues – aussi, il cognait la bête contre le sol et tranchait plusieurs fois le même endroit, brassant parfois du vide. Ses blessures n’existaient plus dans son esprit, seul la mort de l’Ombre comptait.

Et elle finit par chuter de l’équilibre précaire que lui octroyait le toit. John sauta lui aussi, mais dans un éclair d’intelligence pensa à écourter sa chute grâce à son pouvoir. Néanmoins, après une course aérienne floue, l’ombre était par au sol. Et l’arbalète du contractant était plantée en plein milieu de son torse, la laissant immobile sur le sol.
Difficilement, il se releva et avança vers Alice, puis s’assit à genoux près de son corps.

Sa vue commença à s’apaiser. Déjà, Russel était là, en train de massacrer une ombre à son tour ; et Alice bougeait. Faiblement, mais son dos se soulevait par à-coups.
Elle était vivante. John poussa un soupir de soulagement.

Un bruit de pas derrière lui servit de rappel quant à la situation ; et il agit bien plus délicatement que quelques secondes auparavant : sa rage n’avait plus de raison d’être. Révoquant rapidement son arme et la faisant réapparaître dans la foulée au bout de sa main droite, il leva celle-ci tranquillement vers la tête de l’ombre. Et il tira.
Tout aussi lentement, l’ombre disparu dans les méandres, ne laissant rien à l’endroit où elle se tenait auparavant.

John porta la main vers Alice, et se leva pour la porter ; sauf que son corps le rappela soudain à l’ordre. Un combat intense et rapide se paye toujours à prix d’or, et voilà que son coût était désormais connu : le bras gauche cassé, les deux épaules entaillées, deux côtes fêlées et une petite entorse. Il était en bel état maintenant.

« - Alice ? Tu m’entends ? »

Passant outre la douleur, il essaya de passer son bras par-dessous le corps de son employeuse pour la supporter.

C'était bête, tout ce qu'elle pouvait faire, c'était regarder sa propre mort venir, voir sa vie partir loin d'ici. Croyant elle-même que son heure était venue, la jeune femme ferma doucement les yeux et mit son visage contre le sol. Alors qu'elle pensait que sa vie allait se finir ici, elle entendit une détonation venant d'un autre endroit. Pour cette fois, elle n'avait même pas eu besoin de se faire toucher par une des balles de Russel pour commencer à voir ses plus grands regrets. Passer aussi près de la mort était donc suffisant. C'était une découverte pour Alice, qui contrairement à certains, avaient toujours passé sa vie protéger, devant compter sur les autres. Encore, ça se passait comme ça. Quelqu'un venait de la sauver, sans qu'elle ne puisse réellement se rendre compte qu'il s'agissait de son autre garde du corps qui était sensé être en congé aujourd'hui.

Les doigts de la bourge se crispèrent un peu lorsque l'inconnu vint poser ses doigts sur son cou pour savoir si elle était encore en vie. Elle en profita pour ré-ouvrir les yeux et décaler sa tête un peu sur le côté pour tenter d'apercevoir le visage. Un très léger soupir de soulagement s'échappa d'entre ses lèvres. C'était Russel. Et aussi de l'autre côté de son corps, il y avait John, qui était aussi en piteux état. Elle s'étonna presque de reconnaître ses gardes du corps rien qu'à leur silhouette de quelques couleurs. La vision d'Alice était plus qu'altérer à cause de la perte de sang et se disait qu'elle aurait bien pu halluciner. Il y avait aussi celle qui cherchait des broutilles à la Nephil. Alice n'avait pas vraiment envie de trop bouger pour observer dans quel état elle avait fini. De toute manière, John ne l'aurait peut-être pas laissé se faire blesser. Sur ce côté-là, elle ressentit une toute petite pointe de jalousie.

La voix de John résonnait légèrement dans sa tête. Cela faisait un moment qu'il avait posé sa question, mais Alice était quand même un peu dans les vapes et devait se remettre dans le contexte où sa mort avait été évité. Tout doucement, elle tenta alors de se relever avec un bras, pendant que l'autre tenait le devant de sa robe, complètement déchirée à l'arrière.

- Je t'entends, si je n'hallucine pas..., disait-elle d'une voix plutôt faible.

Elle n'avait vraiment qu'une envie, c'était de se laisser tomber sur le sol, et de fermer les yeux. Mais elle ne pouvait pas laisser le poids et la responsabilité de son corps à ses gardes du corps, surtout que l'un était vraiment blessé. Être un fardeau une fois, ok, mais pas deux. C'était sa volonté qui l'avait fait réussir à s'asseoir difficilement sur le sol.

Quand John glissa son bras sur le corps de la jeune femme pour essayer de la supporter, elle ne disait rien de plus. D'habitude, elle aurait sorti une phrase du genre « Ne me touche pas, sale habitant du quartier sud ! ». Mais l'heure n'était pas aux blagues. Si son humour avait d'ailleurs été présent, elle se serait peut-être plains d'avoir encore abîmé une nouvelle robe. Après la veste, c'était la robe. Ce jour fut presque catastrophique pour sa garde robe.

Sans qu'elle ne puisse s'en empêcher, les yeux de la jeune femme s'humidifiaient, retenant aussi bien qu'elle le pouvait ses larmes. La pression relâchée, elle venait de réaliser à quel point elle avait été dans une situation difficile et presque mortelle en seulement quelques secondes. Tout pouvait aller très vite, comme elle venait de le ressentir, et actuellement, elle savait très bien qu'encore une fois de plus, Russel lui avait sauvé la vie.

Ses yeux se dirigèrent alors vers la jeune femme, qui elle, devait être sauf puisqu'elle avait eu la protection de John. Ses yeux, même bien humides devinrent légèrement rouge de jalousie lorsqu'elle vit la sois disant Nephil, sur ses deux pieds et sans aucune égratignure alors qu'elle dansait follement devant une ombre qui aurait dû la tuer. Ma main qui s'était accrochée au dos de John serra le tissu de son haut, assez fort, froissant la matière entre ses doigts. C'était fou à quel point elle pouvait changer son humeur parce qu'elle pensait un peu trop. En tout cas, elle avait un peu perdu ses sens des priorités. Sa pensée principale aurait normalement dû être « Rentrons nous soigner ». Au lieu de cela, elle pensait à cette jeune femme et la regardait s'arrêter de danser, l'ordre ne faisant plus effet sur elle.

John soupira. La dualité de Nylian était vraiment frappante, et presque impressionnante ; tantôt elle paraissait quasiment soucieuse de la santé du jeune homme, et de sa survie. Et parfois – comme aujourd’hui -, elle pouvait se montrer froide à en faire pâlir Leeroy Stone lui-même, pourtant parangon d’indifférence. Quoiqu’une subtile nuance demeurait entre les deux : elle s’était mise dans une situation périlleuse, dont l’issue ne dépendait plus de son bon vouloir – John allait devoir jouer au gentil salvateur, ou alors la laisser être traînée au Quartier Général Nephil.

Et qu’importe ce qu’elle avait dit, il avait un doute sur sa prétendue nature. Après le discours un peu trop rébarbatif qu’il lui avait servi lors de leur dernière entrevue, elle lui aurait probablement envoyé un message pour le prévenir de son entrée dans le jeu – sauf qu’elle n’en avait rien fait.
D’un autre côté, elle avait vu Bey, ou Kyu. Et Leeroy en tête à tête. Si les deux événements étaient liés, alors elle soit Nephil, soit humaine : le Solitaire n’aurait jamais laissé la jeune femme conclure un contrat avec le blanc sous ses yeux. Donc, le souci initial revenait.

Une situation bien complexe en somme, dont le soupir de John n’était qu’une maigre démonstration de l’exaspération qu’évoquait chez lui ce tintouin.

« - Nylian, je crois que tu n’as pas bien saisi la situation. On a des blessés importants sur le dos, et apparemment t’es Nephil : alors tu dois nous aider, ta vie humaine passe après ça. »

Laissant un petit silence ponctuer sa phrase, il reprit.

« - … Ou, tu avoues avoir menti sur ta nature. Et crois-moi, malgré toute l’affection que je te porte, je ne peux pas te défendre ici. Soit tu passes pour une traître et tu es traquée, soit tu fais ce qu’il faut ; soit, tu trouves une pirouette. »

Evidemment, elle allait se servir de la dernière hypothèse, mais John avait d’autres soucis à gérer dans un futur proche : elle avait cité son véritable prénom, petit fait inconnu d’Alice – qui allait nécessiter des explications. D’un autre côté, cette petite révélation lui octroierait probablement la pitié de Russel, rare autre dans le secret, ce qui était un bon point.

Et afin d’éviter une crise d’hystérie générale, il préféra lancer des dernières paroles ; probablement inutiles.

« - Et Alice, te venges pas sur elle. Je t’assure qu’elle explose n’importe qui en concours de cynisme, alors la lance pas là-dessus… »

Alice avait une certaine fierté qui ne devait être blessée. En plus de l'attaque surprise de l'ombre, cette jeune femme osait piétiner cette fierté. Même si John lui avait conseillé quelques secondes auparavant de ne pas se venger, comment pourrait-elle ? En ce moment, elle n'avait qu'une envie, c'était de la planter mortellement avec ses deux épées. Actuellement, elle ne savait même pas si elle pourrait réussir à les invoquer. Elle avait déjà perdu pas mal de sang, et rien que se remettre assise sur le sol aidait le sol à couler un peu plus le long de son dos. La blessure était quand même grande ouverte.

Enfin, elle n'avait même pas écouté ce qu'avait dit Russel. Elle savait qu'il avait parlé, mais dans la colère, elle n'avait rien écouté, aucun mot n'avait été distingué par ses oreilles, seulement le son de sa voix.

Assez lentement, et titubant légèrement, elle se releva, regardant toujours Nylian de la même façon. Elle avait toujours ce regard accusateur qui avait légèrement évolué en regard vengeur. Elle s'avança un petit peu et invoqua ses deux armes, une dans chaque main. Alice commença alors à faire un mouvement pour vouloir assassiner Nylian. La pauvre humaine avait de la chance, le manque d'énergie faisait qu'Alice ne pouvait pas tenir ses armes invoquées plus longtemps que les deux secondes qu'elle avait eu.

Lorsqu'elle réalisa qu'en plus d'avoir perdu ses deux armes par fatigue, le haut de ses vêtements étaient tombés, ses joues devinrent rouges de rage contre celle qui avait pu apercevoir le haut de son corps. Une de ses mains replaça alors correctement sa robe tandis qu'elle restait absolument silencieuse. Alors qu'elle voulait défendre sa fierté, elle retomba encore plus bas. C'était humiliant. Heureusement qu'aucun des deux gardes du corps n'avait pu voir clairement la scène puisque Alice était de dos par rapport à eux. Elle était tellement pudique, qu'elle se sentait gênée qu'une femme la voit dans cette tenue. La gifle aurait pu partir, mais sa vision lui faisait encore défaut. Si elle continuait de s'agiter, elle allait se sentir de plus en plus mal et de plus en plus vite. C'était rageant de se convaincre, qu'actuellement, elle ne pouvait rien faire ; comme d'habitude au final.

Donc elle fit demi-tour, voulant s'en aller au plus vite, mais sa fatigue fit qu'elle avait un peu de mal à bien se mouvoir et finit par retomber sur les genoux à côté de John. Elle était revenue à sa place initiale où le sol était tâché par son propre sang.

- Une veste ! … , ordonna-t-elle.

Honteusement, elle regardait le sol imbibé de son rouge. Elle avait atteint les limites, craquant presque mentalement. Elle s'était presque fait tuer par une ombre, et elle s'était elle-même humiliée. Si seulement elle ne s'était pas levée pour essayer de lui trancher la tête. Aujourd'hui, la chance n'était clairement pas de son côté.

Se sentir comme elle l'était en ce moment, elle n'aimait pas ça. Elle aimerait bien pouvoir lâcher les larmes qu'elle était en train de retenir désespérément, mais elle ne pouvait pas. Elle se sentait déjà assez faible et n'avait pas besoin d'en rajouter une couche devant eux. Si elle voulait faire ça, elle devait attendre d'être dans sa chambre, seule. Enfin, elle croyait, mais c'était plus facile à dire qu'à faire. Se mordant la lèvre, une larme s'échappa. S'il y avait bien une chose qu'elle pouvait se promettre, c'était de faire de la vie de Nylian, une horreur.

Pendant que la pirouette s’effectuait, John du relâcher son attention quelques instants ; son bras gauche l’élançait véritablement. A mieux y regarder, l’angle qu’il faisait était véritablement prononcé, le genre qui promettait un bon mois, voire deux, avec des soins humains – mais probablement moins avec des capacités Nephiles. Quoique, il espérait tomber sur un soigneur avec d’autres techniques que celle d’Actée cette fois… Pas que celui-ci ne soit pas compétant, mais sa façon de faire était bien trop classique pour véritablement accélérer la régénération ; et le jeune homme n’était pas friand de trop de jours de congés en ce moment. L’ennuie, tout ça.

Ce qui le fit doucement sourire, c’est que Nylian lança d’instinct ses clefs en direction de Russel, comme si elle savait – non, en fait, elle savait véritablement – que John n’avait pas le permis. Pourtant ce n’était pas foncièrement écrit sur sa figure. A moins que … Alors qu’il avait fait des efforts pour paraître plus socialement apte, c’en était presque rageant !

Enfin, tandis qu’Alice était couverte et sur le dos de son garde du corps encore intact, John s’avança un peu vers Nylian, afin de pouvoir lui parler tandis qu’ils avançaient en direction de la voiture ; si elle daignait suivre les consignes, il va de soi.

« - Merci de t’être résignée. Et je passerai demain, avec de quoi me faire bien accueillir. »

Il avait ponctué sa phrase par un sourire, puis jeta un coup d’œil à son bras blessé. Il s’était peut-être un peu trop emballé, en fin de compte.

« - Ou peut-être après-demain en fait, j’ai un petit souci. »

Il leva son bras et le fit pendre devant la jeune femme avec un air abruti, réprimant intérieurement la souffrance terrible que lui faisait subir ce trait d’humour presque masochiste.

John avait fait en sorte de passer outre le ton de plus en plus froid et presque ressenti comme haineux de la part de Nylian. Il savait pertinemment qu’elle l’accueillerait presque comme un chien quand il viendrait, mais c’était une phase obligatoire ; lorsqu’elle aura véritablement confiance en lui, il avait espoir qu’elle serait plus tendre. Pas trop non plus, car une relation trop proche aurait deux effets très fâcheux : le premier serait une jalousie exacerbée d’Alice – elle était un peu trop possessive. La deuxième, un vent phénoménal, étant donné que l’ex-cambrioleuse et son partenaire partageait un remarque point commun, comme se plaisait à le dire John, c’était qu’ils aimaient tout deux les femmes.

Cette petite parenthèse faite, il était temps de revenir à l’employeuse – la base de tout, en fait. Elle semblait en bien sale état, et le jeune homme devait avouer s’inquiéter quelque peu pour son sort ; alors, il n’était plus le temps de niaiser. Il fallait rejoindre le Quartier Général illico, et la discussion avec l’humaine ni Seraph ni Nephil aurait à patienter.

Alors qu'elle avait ordonné à quelqu'un de lui apporter une veste, Alice ne l'eut pas de suite et avait dû attendre que la jeune femme lance ses clés à l'un de ses gardes du corps. Elle fronça les sourcils, et enfin, ils se bougèrent pour la couvrir d'une veste. Elle était un peu plus exigeante sur ses caprices au vu de sa condition. Elle passa alors le regard sur le dos de Russel quand elle eut la veste sur les épaules. Doucement, elle grimpa alors dessus, lui donnant ses jambes pour qu'il la supporte tandis que ses bras passèrent au-dessus de ses épaules.

Elle ne disait rien, restant silencieuse après ces accidents et ces excès de mal chance. Elle resserra alors sa prise sur son employé qui la portait et dirigeait son regard cette fois sur John et cette femme, qui était maintenant et très certainement son ennemie. Alors en écoutant John parlé, elle ne pu s'empêcher de serrer ses doigts sur le tissu qui couvrait les épaules de son porteur, froissant son habit. L'air de bouder un peu, elle posa alors la tête sur lui, faisant en sorte que John ne voit que l'arrière de son crâne. Hors de question de le regarder si elle ne voulait pas s'énerver.

- Tss... il m'saoule, chuchota-t-elle à elle-même.

Une phrase aussi vulgaire et familière ne sortait pas tous les jours de sa bouche de la bourge, ayant toujours eu un langage un peu près correct. Russel avait peut-être été capable de l'entendre, mais qu'importe. Actuellement, elle s'en fichait, trop occupé à laisser son esprit dans son petit coin, là où personne ne pourra aller le chercher.

Mimant peut-être son amie, John alla lascivement déposer sa paume de main sur sa figure, comme réaction à la demande absurde de Nylian. Elle était dans une position où des personnes l’avaient sauvée, puis invitée – certes, avec une lourde insistance – à les suivre pour aider les blesser… Et voilà, qu’elle était encore capable de les entuber. Même si ce n’était que peu étonnant avec le caractère ultra sarcastique de la demoiselle, cela n’en demeurait pas moins désagréable ; savoir qu’un bon fond se dissimule derrière des couches de méchanceté était une bonne chose, mais encore fallait-il en apercevoir n’en serait-ce que l’ombre parfois.
Enfin, Russel s’était déjà occupé de trouver une solution, et John s’immisça rapidement dans l’enceinte de la voiture volée, aidant au passage Alice de son seul bras valide. C’était amusant que ce soit son collègue qui se soit souillé les mains cette fois, alors que le jeune homme n’en était plus à coup d’essai dans ce genre de choses… Et fait qui allait de pair, Nylian ne semblait pas avoir récupéré ses clés. Enfin, John lui ramènerait lors de sa visite, cela ne faisait aucun doute.

Relevant son Kekkai, il adressa un dernier regard vers la jeune femme, qui se voulait moins joyeux que le précédent.

« - Salut Nylian. A bientôt. »

Ceci fait, il se retourna vers Alice et lui saisit la main, palpant en même temps son pouls. Il était temps de s’occuper aussi de sa patronne, car elle était décidemment bien mal en point, et il ôta sa veste pour la déposer sur elle ; avec sa blessure, son corps devait se refroidir.
Il lui parla lentement, cherchant à maintenir un contact visuel aussi longtemps que possible.

« - Alice, tu es encore là ? On va bientôt rentrer, tu seras soignée. Désolé. »

Il ne savait pas vraiment dire à qui était la faute, mais en tout cas les faits étaient là : Nylian poussait son sarcasme à l’extrême et Alice était recroquevillée sur un siège, le dos plus qu’à vif ; la priorité n’avait pas été la bonne. Une vie valait mieux que quelques paroles – c’était ce qu’il s’imaginait, du moins.

Alice était beaucoup trop mal pour pouvoir essayer d'écouter leur conversation et savoir ce qu'il n'allait pas, bien que même quelqu'un complètement à l'ouest remarquerait que Nylian était le problème de tout ça. Enfin, de toute façon, la jeune femme était beaucoup trop occupée à essayer de tenir ses yeux ouverts, et surtout, de rester consciente. Pendant le trajet jusqu'à la voiture, le sang coulait toujours sur son dos, même si c'était beaucoup moins qu'au début, la plaie étaient quand même grande ouverte. La veste que Russel lui avait prêtée, il pouvait clairement l'oublier. Avec tout ce sang, elle était tâchée à vie. Pour le remercier, elle lui en rachètera une en plus de son salaire quand elle sera guérie.

Ses yeux finirent par se fermer et avait la peau plus pâle qu'à son habitude ; déjà qu'elle n'était pas très bronzée de nature, comme dirait son père : « Blanche comme un cachet d'aspirine ». Avec le sang perdu, sa peau paraissait bien plus blanche et surtout bien trop froide. Heureusement, la main et la voix de John permirent à sa conscience de rester un peu éveillée. Sans lui, elle se serait très certainement évanouie et aurait laissé son corps à ses deux employés. Même si c'était dur d'y croire, elle savait qu'elle finirait par être soignée. Avec tout ce qui s'était précédemment passé avec John et Russel, elle avait cette bête confiance en eux, et leur travail ; même si John était celui qui n'avait pas fait gaffe à la vie de son employeur en voulant sauver une autre fille. Rien qu'à y penser, elle eu un tic des lèvres, voulant grogner, mais rien ne sortit.

La température de la main du Nephil qui lui avait pris était plus élevée que la sienne. C'était chaleureux, pourtant cela signifiait qu'elle était mal en point. Au point où elle sentait la différence de température. La main de John, elle la serra que très peu dans la sienne, elle n'avait pas la force pour en faire plus. Après qu'il ai déposé sa veste sur ses épaules, la jeune femme ferma les yeux, assez lentement, comme si elle résistait à la tentation, et finalement, sa tête tomba sur l'épaule de John, s'endormant au passage.

- Alice, tu es encore là ? On va bientôt rentrer, tu seras soignée. Désolé.

Malheureusement, Alice était déjà endormie, et n'avait pu répondre à cette question.