J'avais attendu le lendemain de la naissance des jumeaux pour me poser la question suivante. Y avait-il des gens que je devais prévenir? Au fond, à part David, aucun nom ne m'avait sauté à l'esprit et avec la présence de Doc', les cadeau de toute la maisonnée Klee, les petits mots et la fatigue, j'avais encore un peu de mal à faire le tri dans mes idées.

Ma famille? Non. J'avais coupé les ponts avec eux, ils n'avaient donc aucune raison d'être tenu au courant. Et niveau amis... Si il a des gens que je doit prévenir quand même. Aleister déjà, car il a toujours été présent lorsque j'ai eu besoin de lui. Logan, qui va finir par se poser des questions. Fox... Il le saura soit par Anthony soit via le commissariat donc pas la peine d'en rajouter.

Evidemment, la réponse de mon camarade Seraph ne m'étonne pas. Oui, bien sûr qu'Annabel peut venir. Mais en attendant son arrivée, je m'occupe un peu des jumeaux. Julian est un peu plus petit que sa sœur, mais un peu plus trapu aussi, ce qui en fait un joli bébé. Hana ressemble tellement à David, plus grand et toute en finesse déjà, j'aurais presque peur de la casser. Enfin, je profite qu'il se rendorment pour sommeiller également avant d'être tirée de ma demi-conscience par une voix résonnant dans ma tête.

*Ma mère arrive, prépare-toi pour les câlins ma vieille.*

Je n'ai même pas le temps de lui répondre car le temps que je parvienne à émerger et à me relever, histoire au moins de me tenir assise, Annabel est déjà entrée dans la pièce, les bras chargés. Visiblement, ce devait être une tradition. J'aurais bientôt besoin d'une brouette pour tout ramener à la maison quand je rentrerais. Sachant que j'aurais déjà les jumeaux dans les bras, ça promet.

-« Hello ma chérie, comme tu vas, et comment vont les petits ? »

"- Je suis encore un peu fatiguée mais ça va, merci. Et les enfants vont bien. Annabel, Aleister, je vous présente Hana et Julian."

Les deux berceaux se trouve chacun à côté du lit, Hana à ma gauche et Julian à ma droite. Moi, je suis encore cernée et pâlotte, le visage marqué par la fatigue mais je suis souriante. Et, selon les infirmières, j'ai un teint resplendissant. Personnellement, je n'en sais trop rien et je ne m'y intéresse pas vraiment.

"- Vous avez dévalisé un magasin de peluches sur le chemin? C'est gentil mais, il ne fallait pas, vraiment."

-« Bonjour Julian, bonjour Hana.
Ils sont magnifique ma belle, et ils te ressemblent déjà. Et tu leur à trouvé de très joli noms »

*J’espère que je ne t’ai pas réveillé avec mon message mental.*

*- Je ne dormais pas vraiment donc rassure-toi, tu ne m'a pas vraiment réveillée.*

Je souris gentiment, amusée devant les remarques de la mère d'Aleister. Ils me ressemblent? Pourtant, moi, je ne vois que David en eux. Peut-être parce qu'il me manque. Enfin, oui. Je les trouve très mignons moi aussi. Ce sont les miens alors je ne suis sans doute pas très objective.

-« Ne dis pas de bêtises voyons, évidement qu’il fallait, toi et tes 2 petits trésors le mérite bien. »

Et déjà, le dauphin rejoint le berceau d'Hana tandis que Julian hérite de la peluche du tigre. Cela me fait sourire. Un dauphin, c'est assez proche d'un requin. Et Hana est en effet celle des jumeaux qui lui ressemble le plus. Le tigre, c'est un félin sauvage. Et ne m'avait-il pas déjà appelé tigresse ou quelque chose dans le genre? Le hasard fait vraiment étrangement les choses parfois.

-« Et ça va, l’accouchement s’est bien passé ? »

"- J'ai trouvé ça très long. Les douleurs ont commencées vers 3 h du matin et les petits ne sont arrivés qu'en fin d'après-midi pour Hana et avec la tombée de la nuit pour Julian.
Et comme je suis arrivée tardivement à l’hôpital, sans péridurale, j'ai bien cru que je n'y arriverais pas à la fin."

Oui, j'ai eu peur. De ne pas réussir à le voir naître, mon petit bonhomme. D'échouer une fois de plus. Mais il était là à présent et je l'entendais gazouiller discrètement en dormant. Cela m'amusait beaucoup de l'entendre ainsi. Je me sers à boire, me réinstallant un peu mieux contre mon oreiller avant de revenir à mes invités.

"- Enfin, ce sont des petits poissons du printemps. Il parait que c'est bon signe pour eux. Et ils sont en parfaite santé malgré qu'ils soient nés un peu tôt donc, tout va bien."

-« Et tu n’as pas tout de suite compris que c’était des contractions ? Ho ma pauvre, dans ce genre de cas-là il vaut mieux aller à l’hôpital tout de suite, même si c’est pour rien, au pire ils en profitent pour te faire un petit examen histoire de voir que tout se passe bien. »

*Tu étais au QG quand tu as commencé à avoir mal ? Ou tu t’es trouvé un chez toi ? *

*- Je suis installée chez moi à présent. Alors j'étais seule. Heureusement que j'avais le cours de préparation à l'accouchement, même si celui-là, je ne l'ai pas suivi...*

-« Et ne t’en fait pas, dans ce genre de cas c’est ce qu’on dis, mais pour ce genre de bonhomme on y arrive toujours, c’est inscrit en nous. »

On y arrive toujours. Pourtant, j'avoue que l'espace de quelques instant, j'en ai douté. Le temps s'étirait tellement, j'avais si mal, j'étais tellement fatiguée. Mais maintenant, il était là et c'était tout ce qui comptait. Lui et sa sœur étaient des cadeaux précieux, qu'il fallait mériter. J'espérais que je saurais me montrer à la hauteur.

-« Et si la maman et les bébés vont bien, c’est tout ce qui compte. Mais ça en fait des prématurés de combien de semaines ces petits-là ? »

"- Presque 4 semaines. Mais apparemment, ce n’est pas si rare pour des jumeaux, même pour un premier accouchement. Enfin, du coup, je n'aurais pas le droit de sortir avant 3 jours, le temps qu'ils s'assurent que tout va bien pour tout le monde. "

Pour une fois, même si je n'aimais pas les hôpitaux et faisais tout mon possible pour les fuir, je ferais ce que les médecins m'ont dit. J'ai besoin de repos, les jumeaux vont certes bien mais restent fragiles alors, ils vaut mieux prévenir que guérir. Seule, je serais déjà partie. Pour eux, je patienterais le temps qu'il faudra. Et puis, les gens sont plutôt gentils ici alors, ça aide. Pour la suite je m'adresse autant à Aleister qu'à sa mère.

"- Vous voulez les prendre dans vos bras? Promis, ils ne mordent pas. "

*Quand je penses à comment tu as débarqué à ce cours… dans ce genre de cas-là n’hésite pas à sonner, je suis toujours dispo et tu ne risques pas de me réveiller. *

Si j'avais compris depuis le début de quoi il retournait, il y aurait de fortes chances que je l'appelle en effet. Car je ne sais pas si j'aurais alors osé prévenir David à ce moment-là. Je m'en serais trop voulu s'il s'était agi d'une fausse alerte. Là, tout s'était passé si vite, dans l'angoisse totale, que je n'avais pas réfléchie une seule seconde. Etre contractant avait ses avantages non négligeables mais pour le coup, je n'avais pas pu gérer la douleur comme une personne normale et cela aurait pu se révéler dramatique.

*Tu vis encore à l’agence au fait ?*

*- Non, j'ai un pied à terre ailleurs. Avec tout ce qu'il faut pour moi et les jumeaux, ne t'en fais pas. Il a pensé à tout.... *

Pas besoin d'en dire davantage, il savait forcément de qui je voulais parler. Et malgré mes efforts, ma voix s'était un peu cassée sur ma dernière phrase. Non, ne pas penser à tout cela. Il était venu, il avait assisté à l'accouchement, il avait rencontré ses enfants et ils les aimait, c'était tout ce que j'avais à savoir. Ça et le fait qu'il était vivant, quelque part au dehors.

-« Profite de ces quelques jours où les infirmières t’aident à t’occuper d’eux, après tu n’auras plus une minute à toi, et sans doute du mal à avoir ton quota de sommeil. »

Je souris doucement, finissant mon verre avant de le reposer tandis que madame Chase choisit de venir prendre Hana. Eh bien, les gestes paraissent si naturels venant d'elle que j'en serais presque jalouse. Je suis encore tellement nerveuse en les prenant contre moi, craignant de leur faire mal ou de les lâcher, j'aimerais avoir son assurance. Lui ressembler en tant que mère.

-« Hé, bonjour ma petite… que tu es mignonne dis. »

"- On dirait que vous avez fait cela tout votre vie, Madame Chase."

Je souris en l'observant, ma fille dans les bras. Est-ce que ma propre Mère avait eu ce genre de réaction à mon égard? Mon Père, quelqu'un? Non, j'en doutais. Mais Hana serait aimée, elle ne connaîtrait pas une enfance comme la mienne, nous nous en étions fait la promesse avec David. Ils n'auront pas les meilleurs parents du monde mais des parents qui auront fait de leur mieux, pour eux. Puis, je me tourne vers Aleister.

"- Tu ne veux pas essayer? Tu sais, il va être jaloux et se sentir délaissé après. Les jumeaux ont un lien spécial, même les faux. Et je suis bien placée pour le savoir. "

*Tant mieux. Enfin sois tout de même prudente…*

*- Je le serais...*

Car si je ne le faisais pas pour moi, je le ferais pour eux. Pour qu'ils aient le temps de grandir, d'avoir une mère et un père, même si ce dernier ne pourrait pas être aussi présent qu'il le voudrait. Pour qu'ils puissent connaitre la joie et le bonheur d'être aimé et surtout, qu'il puisse s'en souvenir, même si il devait finir par m'arriver quelque chose de fâcheux.

-« Ne me dis pas ça, ça me rappelle un peu trop depuis combien de temps je n’ai pas fait ça avec le mien… aujourd’hui je crois que c’est plutôt lui qui arriverait à me porter si je perdais quelques kilos.»

Sa remarque me fait doucement sourire. L'image d'Aleister portant sa mère, je pourrais me la faire dans mon esprit. Enfin, faute de la porter comme cela, je sait que c'est un garçon bien assez fort pour la soutenir, quoi qu'il puisse leur arriver. Je crois que j'aimerais arriver à avoir une famille qui ressemble à cela. Simplement des gens unis, qui savent pouvoir compter les uns sur les autres.

-« Ho oui, il est temps que tu apprenne un peu, un jour ce sera les tiens.
Voilà, tu vois que tu te débrouille bien en fait.  »

"- Vous êtes mignons tous les deux comme ça."

C'est drôle, j'ai vraiment du mal à imaginer Aleister avec des enfants. Enfin, je ne me voyais pas devenir mère un jour et pourtant, maintenant, c'est chose faite. Et puis, quelque part, cela me rassure un peu. il n'a pas l'air beaucoup plus doué que moi donc, c'est sans doute normal que j'ai du mal au début. Cela viendra rapidement m'ont dit les infirmières mais je n'ai pas l'impression d'avoir assez de temps devant moi. Tout va tellement être changé à partir de maintenant.

-« Ne dis pas ça Naoto, tu vas donner encore plus d’idée à ma mère. »

Comme si elle avait besoin de moi pour ça. Nous parlons d'Annabel Chase, là. Et son regard en dit bien plus long que ses discours. Je ne bosse peut-être plus actuellement mais je garde mes réflexes d'enquêtrices et du coup, j'ai forcément l'habitude d'observer et de détailler tout ce que je vois, tout ce qui se passe autour de moi. Cette manie-là, je ne la perdrais sans doute jamais et finalement, cela me servira. A les protéger, tous les deux. Mes enfants.

Mais déjà, Julian se met à remuer. C'est drôle, il a à peine bouger que je peux sentir Aleister se crisper et chercher de l'aide auprès de sa mère. Moi, cela me fait doucement sourire, de le voir ainsi gauche. Pourtant, il ne s'en sort pas si mal que cela. Même si, au fond de moi, ce serait un autre que mon coeur voudrait voir à sa place.

-« Heu… là, on se calme mon petit, il faut pas se réveiller pour si peu… là, ça va… »

Hum, vu comment Julian se met à remuer, doucement certes mais de façon plus marquée, je doute que ses simples paroles suffisent. Mais peut-être que je me trompe. Enfin, j'y ai cru jusqu'à ce que on bout de chou ne se mette à sangloter doucement.

"- Bon, je crois que là, c'est raté. Mais tu as essayé, c'est déjà tout à ton honneur, Aleister."

-« Tu me déprime Naoto. Enfin ça prouve que je ne suis pas fait pour ça. »

-« Ça prouve surtout que tu as encore besoin de pratique mon chéri. Mais ne t’en fais pas, ça viendra, au bout d’un temps même ton père arrivait à te consoler quand tu commençais à pleurer. Enfin en attendant. »

Et si moi je n'arrivais pas à les consoler, sur qui pourrais-je me reposer? Non, je ne devais pas penser à ce genre de question. La vie était ce qu'elle était, je savais que David donnerait tout ce qu'il pourrait pour être avec nous mais oui, je me sentais malgré tout un peu seule pour devoir affronter tout cela. Oui, les choses étaient arrivées, naturellement, d'elles-mêmes, sans que je ne tente pour autant de les changer. mais cela n'enlevait pas autant la crainte que tous ces changements m'inspiraient. Et si... je n'étais pas capable d'être une bonne mère et de les aimer comme il le fallait?

-« Là, on est toujours dans les bras de sa maman hein… 
Halala, quel genre de fils j’ai fait, même pas fichu de consoler un bébé. »

-« J’aurais tendance à penser que la génétique ne nous a pas doté des même atouts maman, mais bon. »

Hana est revenue dans mes bras et, même si moi aussi je ne suis pas encore très à l'aise avec ce contact, ma fille se déplace d'elle-même un peu, comme pour venir se blottir un peu plus contre moi. Cela m'arrache un sourire tendre à son égard tandis qu'Annabel récupère Julian et le berce, comme si c'était l'acte le pus naturel du monde pour elle. Et ce dernier semble commencer à se calmer.

"- Eh bien, vous êtes vraiment douée. Aleister ne devait pas pleurer souvent avec une maman comme vous."

Hana dort toujours tranquillement, serrant le premier bout de tissu venu dans ses bras. Comme le faisait David. Elle lui ressemble tellement, que j'ai beau le savoir, j'en suis toujours attendrie. Et mes doigts viennent passer sur sa tête, effleurant son front pour ne risquer de la réveiller.

-« Que tu crois, il n’arrêtait pas, même quand il aurait eu besoin de dormir. Durant les premiers mois, Joshua a du dormir aussi peu que moi, on se relayait pour le border… encore heureux que ça c’est un peu amélioré avec le temps. »

-« Seulement un peu ? »

Pour le coup, je peine à me retenir de pouffer. Aleister était comme moi, il ne devait quasiment plus avoir besoin de dormir alors pour le coup, cette remarque tombait vraiment comme un cheveu sur la soupe. Mais de la part d'Annabel, c'était juste naturel. Mais je l'imagine bien, petit bébé joufflu, ne faire que pleurer simplement pour garder pour lui l'attention dévorante que lui offrait ses parents.

-« Et les tiens, ils sont toujours aussi calme, ou ils font un effort pour nous… enfin pour ma mère ? »

"- Pour information, au cas où tu l'aurais oublié, ils n'ont même pas encore 24h d'existence. Alors je vais avoir du mal à te faire un rapport détaillé. Selon les infirmières, ils sont plutôt du genre sages mais cela pourraient très bien ne pas durer."

Je ne me rends même pas compte que je me suis mise à bercer doucement Hana, naturellement. Je garde un oeil sur Julian, pour m'assurer qu'il va bien. C'est idiot, je sais qu'il ne craint rien pourtant. C'est peut-être ça aussi, être mère. Enfin, il est entre de bonnes mains puisque visiblement, il s'est calmé même s'il remue toujours un peu. Je ne sais pas pourquoi, je sens qu'il ne va plus dormir très longtemps, lui.

"- Oh, et juste par curiosité. Je vois que vous avez choisi des peluches très différente. Comment avez-vous décidé de laquelle serait pour qui? "

-« D’accord, j’ai rien dis, désolé. Enfin pour l’instant tant qu’ils sont avec des personnes qui savent s’y prendre, ils ont plutôt l’air d’aimer dormir et de ne pas trop bouger. »

Des personnes qui savent s'y prendre, c'était vite dit ça. Quoi que, si je prenais le temps de regarder, visiblement cela ne se passait pas trop mal avec Hana. Même si au début je n'étais vraiment pas à l'aise, une fois le bébé installé, cela allait mieux malgré tout. L'instinct maternel? Peut-être. Après tout, si j'ai réussi à les mettre au monde, peut-être que je saurais aussi m'en occuper comme le ferait n'importe qu'elle mère digne de ce nom. Je l'espère en tout cas.

-« Le choix des peluches… bah j’avais envie de changer par rapport aux ours en peluche, c’était sûr que quelqu’un en offrirait un. Alors pour la demoiselle j’ai pensé à un animal libre, intelligent, gracieux, sociable… tout ce que les filles sont en fait, et c’est tombé sur le dauphin. Et pour ton garçon je suis tombé sur la peluche tigre et je me suis dit que ça collait bien aussi, pour son côté fier, fort, plus rentre-dedans, du coup voilà. Et toi, comment tu t’es décidé sur le nom de tes petits ? »

Son histoire de dauphin et de tigres m'attendrissent un peu. Même si, quelqu'un part, j'avais plus l'impression que le côté fort et fier revenait à Hana et celui de gracieux et sociable à Julian. Mais qui sait, le temps pourrait le démentir aisément. Alors, chacun garderait la sienne, comme il l'a reçu. La question sur les prénoms me laisse un instant surprise, je ne m'y attendais pas spécialement. Alors, je prends quelques instants avant de répondre.

"- Ne sachant pas au début le sexe des enfants, nous avions choisi chacun un nom de fille et un nom de garçon.
Étrangement, le prénom d'Hana m’est venu très naturellement. En japonais, cela veut dire 'fleur' et lors d'un feu d'artifice que nous avions partagé, le ciel en semblait couvert, de fleurs de toutes les couleurs. Alors, je voulais garder ce souvenir précieux, avec moi....  "

Je marque une légère pause, me repassant le film de ce Bal ou tout avait basculé, ou rien ne s'était déroulé comme prévu. Ce jour qui avait à tous les deux transformé nos existences sans même que nous n'en ayons encore conscience. Ce jour qui restera à tout jamais l'un des plus beaux de ma vie.

"- Pour Julian, c'était une volonté de son père. Un hommage qu'il voulait rendre a sa mère qu'il a perdu très jeune, trop presque pour l'avoir connu. Son prénom, il ne pouvait pas le voir sur une fille mais légèrement modifié, il le trouvait très beau et j'ai craqué dessus aussi. Alors ainsi, ils sont un peu aussi les gardiens de nos souvenirs."

Ceci n'est sans doute pas un cadeau que nous leur faisons. Peut-être que nos choix seront mal jugés, de leur imposer ce poids à porter, venant de notre propre passé. Mais ce sont aussi les sonorités, les goûts, les mélange de sons qui ont finis par nous décider, pas seulement les significations derrière. Et au pire, ils n'auront pas besoin de les connaitre.

-« Alors comme ça mademoiselle tu es une petite fleur des champs. Si j’avais su je t’aurais offert une autre peluche. Enfin, fleur ou dauphin, on sait déjà que tu deviendra la plus belle des roses.
Et toi monsieur, te voilà avec le nom d’une fort gentille maman. Que ça ne t’empêche pas de devenir un grand et fort tigre comme mon monsieur à moi, sinon je viens te reprendre la peluche.»

Ces compliments me touchent et je suis certaine que David serait ravi de les entendre. Finalement, personne n'avait su à l'avance pour les prénoms des enfants, à part le Doc'. Mais je ne craignais pas les jugement. Nous les avions choisis ensemble, et ils leurs iraient forcément bien. Après tout, ce n'était que des prénoms, le sens caché derrière n'avait rien à voir avec eux mais les parents et rien de plus.  

-« En tout cas ce sont de très joli prénom, vous avez vraiment bien choisi, je suis sûr que ces deux-là sauront les porter fièrement. »

"- Merci, c'est gentil pour eux. J'espère qu'ils les aimeront aussi."

Ils étaient encore trop jeunes pour nous le dire mais plus tard, j'espère qu'ils en seront fiers, oui. Même si je peux bien voir qu'Aleister ne semble pas aussi enjoué que sa mère. Pourquoi? Je ne sais pas mais je ne lui demanderais pas ici. Peut-être aussi simplement parce que je n'ai pas envie de savoir pourquoi il parait ainsi mitigé.

Je redépose Hana dans son berceau tandis que Julian recommence à chouiner et à remuer. Je le couve du regard, un peu inquiète malgré tout. Il est plus agité que sa soeur, est-ce normal? Je m'en fais peut-être un peu trop mais ce sont mes enfants.

*- Aleister, j'aurais besoin que tu me rendes un service. Prévenir Mr Aeson que je serais absente quelques temps du QG comme je viens d'accoucher. *

Oui, je ne peux pas me permettre de lui laisser croire que je le fuis, qu'il a gagné et que je pourrais avoir peur de lui. Mais je ne veux pas non plus qu'il se fasse d'idées non plus s'il me cherche. Je reste une Seraph et la naissance des jumeaux ne changera rien à mon devoir. J'ai pris le parti de le suivre, je m'y tiendrais. Aussi et avant tout pour la sécurité des jumeaux.

Julian semble tenter d'ouvrir les yeux, se réveillant bel et bien dans les bras d'Annabel. Il ne pleure pas vraiment mais chouine et gémit doucement, se trémoussant un peu et serrant ses mains dans le vide, cherchant quelque chose à quoi s’agripper. Je me redresse un peu, un brin nerveuse de l'entendre ainsi se manifester. Je n'en ai pas encore l'habitude et du coup, je suis un peu prise au dépourvu.

"- Allons mon grand, qu'est-ce qui t'arrive? Les bras d'Annabel ne te plaisent plus?"

*Pas de souci, je le préviendrai… tu veux que j’attende que tu sois sorti de l’hôpital avant de lui faire passer le message ?*

*- J'aimerais autant, si tu peux. De toute façon, je te tiendrais au courant pour ma sortie. *

Oui, je ne tenais pas à voir Adonis débarquer à l'hôpital. Ici, j'étais trop en position de faiblesse, trop exposée et surtout, je ne voulais surtout pas que les jumeaux se retrouvent en première ligne dans un possible règlement de compte entre lui et moi. Et puis, je n'étais pas censée accoucher si tôt donc, ne pas avoir de mes nouvelles durant 3 jours ne devrait pas le choquer outre mesure. De plus, j'avais d'autres priorités que lui pour le moment. Il n'était rien de plus que mon Chef finalement, un de plus, donc je le considérerais comme tel, rien de plus.

Et puis les pleurs de Julian chassent aussitôt tout autre pensée qui pouvait agiter mon esprit. Qu'est-ce que tu as mon petit bout d'homme? Je n'aime t'entendre pleurer ainsi car je ne te comprends pas? Pourquoi il ne peuvent pas déjà parler, ce serait tellement plus simple. Enfin, si je m'inquiète et qu'Aleister reste plutôt en retrait de la scène, Annabel parait plus amusée qu'autre chose lorsqu'elle se tourne vers moi.

-« Ho il y a surement de ça, mais surtout, ça remonte à combien d'heure la dernière fois que tu l'as nourri ? »

"- Que je l'ai... nourri?...
Il aurait faim?..."

Je tente de réfléchir de mon mieux mais je ne me souviens pas l'avoir déjà nourri. Ah si, avec Hana, il faisait encore nuit d'ailleurs, enfin il s'agissait du lever du jour. Donc cela faisait plusieurs heures. Oui, cela devait être normal. Je tends les bras vers Annabel aussi me remet Julian avec des gestes d'une douceur et d'un naturel que je lui envie. Un instant, il semble se calmer un peu en revenant se lover contre moi. Mais cela est de courte durée.

"- Oui, j'ai compris... Allez, calme-toi... Voilà..."

Une seconde, je jette un regard un peu gênée à Annabel, toujours aussi amusée et souriante, et vers Aleister qui lui parait un peu interrogateur. Puis, je défais les premiers boutons de la chemise de l’hôpital jusqu'à pouvoir libérer l'accès à mon sein pour la bouche affamée de Julian, qui visiblement n'attendait que ça. Déjà, ses pleurs ont cessés alors qu'il tête goulûment, m'arrachant un sourire tendre. Il est tellement mignon comme ça. Si petit et si fragile.

*Ok, on fera comme ça alors.*

Mais déjà, mon attention est toute entière retenue ailleurs. Je ne peux pas dire que Julian pleure vraiment très fort mais cela me serre le coeur de l'entendre ne serait-ce que chouiner de la sorte. Enfin, si en effet, il n'a que faim, ce souci sera rapidement réglé lui aussi. Je ne me suis pas rendue compte de moi-même qu'Aleister avait déjà quasiment rejoint la porte de sortie mais Annabel, elle, l'a à l’œil. La voilà qui lui barre gentiment la route avant de me demander d'un regard si je préfère le voir rester ou pas. Bah, maintenant qu'il est là, autant qu'il y reste.

-« Où crois-tu aller mon petit. Tu ne vas tout de même pas t’esquiver devant un spectacle aussi adorable. Et puis ne fait pas ton gêné, tu as fait exactement pareil au même âge. »

Pour le coup, les paroles de madame Chase me font sourire doucement, alors que je garde malgré tout mon attention à mon petit bout d'homme entre mes bras, avant de tourner le visage vers Aleister. Qui semble trouver le plafond particulièrement intéressant vu avec qu'elle volonté il le fixe. Mais ses joues rouges trahissent son léger malaise et cela rend la scène encore plus cocasse.

"- Dis-toi que la personne pour qui cela fait le plus bizarre, c'est moi. Et si le plafond n'a rien de très intéressant, il y a des revues dans la porte de la commode, ça sera toujours mieux que d'observer les néons, non?"

Oui, moi aussi, cela me faisait étrange. J'étais devenue maman depuis moins de 24h encore alors, ce devait être normal aussi. En plus, ils étaient deux alors forcément, il allait me falloir un certain temps d'adaptation mais pour le moment, je crois que je ne m'en sors pas trop mal. Enfin, je n'ai créé aucune catastrophe et mis en danger personne donc, c'est déjà ça de gagné.

Julian semble rapidement rassasié et déjà, il gazouille un peu quelques instants avant de revenir simplement se lover contre moi, m'arrachant un léger rire. Toi, tu vas être un vrai petit fils à maman, je le sens gros comme une maison. Et alors que je commence à remonter le pan de ma chemise, c'est Hana qui commence à se manifester à son tour. Et cette fois, je pense que je sais pourquoi.

"- Serais-tu jalouse, Mademoiselle? Attends, je vais m'occuper de toi aussi. Laisse-moi juste quelques instants..."

Je viens redéposer Julian dans son berceau, lui laissant le tigre à porter de main alors que déjà, il se rendort tandis que je viens nourrir ma fille. Cette dernière est plus vive, plus véhémente aussi que son frère. Elle n'a pas peur de se faire entendre mais tout comme son frère, elle se calme très vite dans mes bras et encore plus une fois la bouche pleine. Et après avoir observé avec le même sourire tendre ma petite fleur, je me tourne un instant vers mon ami Seraph, toujours aussi coloré.

"- Rassure-toi Aleister. Ils ne sont que deux. Ton calvaire est bientôt fini."

-« Dans ton cas je pense que tu t’y fera vite, alors que pour ma part je ne risque pas ma chère. Et ne t’en fait pas, le plafond a un certain charme. »

"- Si tu le dis, je te laisse à ta contemplation. "

Moi, j'ai un petit bout d'homme à m'occuper. Et dans chacun de ses traits ou de ses gestes, j'ai l'impression de retrouver n peu de David. Sensation aussi rassurante que douloureuse en soi. Toi aussi, il te manque? J'espère que tu ne m'en voudras pas trop. Mais il reviendra vite, c'est promis. Votre papa n'est pas loin et ils vous aime, de tout son cœur. Et alors que je rigole un peu de la réaction de mon fils dans mes bras, je perçois le mouvement de détournement violent d'Aleister, qui agrandit mon sourire.

-« Désolé. »

-« Décidément, Aleister. »

Je ne dis rien cette fois, m'assurant de déposer aussi doucement que possible Julian dans son berceau avant de venir récupérer Hana et de réaliser la même opération. Une fois dans mes bras, elle aussi semble chercher ma chaleur avant tout mais le crie du ventre se fait vite sentir et déjà, elle vient limite d'elle-même se servir. Oui, tu es plus débrouillarde que ton frère, ça j'avais bien compris.

-« Ne te sens pas obligé d’aller plus vite pour moi… enfin je dis ça mais je suppose que eux se fichent de ma présence, tant qu’ils ont leur maman à proximité. »

"- Je ne suis pas tant certaine que ce soit moi qui les intéresse que les repas et la chaleur que je leur offre. "

Mais au fond de moi, j'espère me tromper. Qu'en effet, ce soit ma présence qu'ils recherchent et qu'ils apprécient. Et que malgré le fait que leur père soit peu présent, qu'ils l'aimeront tout autant sans trop souffrir de son absence. Je grimace une seconde, la petite étant plus goulue que son jumeau. Si semblables mais aussi tellement différents.

"- C'est assez drôle quand même. Hana à les cheveux et les yeux de son père. Alors que je trouve que Julian a plus pris de mon côté avec ses yeux en amande et sa chevelure bleutée.
La génétique peut vraiment se révéler très surprenante."

Oui, ils n'ont pas des cascades de cheveux à la Raiponce mais ils ne sont pas chauves non plus. Et si j'avais eu peur de revoir Minato en Julian, j'avais vite réalisé qu'il n'en étais rien. Ses traits étaient trop fins, bien plus proches de ceux de David ou des miens. Mais mon plus beau cadeau avait été de découverte les pupilles vertes d'Hana, identiques à celles de son père. Oui, il est toujours avec nous, à sa manière.

-« Peu importe ce que tu fasse, une maman c’est bien plus qu’un repas et un peu de chaleur, je suis sûr que tu le comprend déjà. »

-« espèce de stupide petit gamin va. »

Pour le coup, j'avoue que je suis réellement touchée par ses paroles. Parce qu'il est évident que ce n'est pas quelque chose de calculé, ni de prévu. Et quelque part, je suis un peu émue de l'entendre dire ça. Surtout sachant tout ce qu'il sait sur moi et à quel point le fait de devenir mère est pour moi aussi inquiétant que nouveau. Sans oublier qu'il s'agira malheureusement d'une expérience que la vie me forcera à vivre grandement seule, malgré notre volonté à David et à moi.

-« Mon fils qui commence à dire des choses intelligentes… enfin de grandes évidence surtout. Mais tu ne trouves pas qu’il a un air un peu moins gamin quand on l’entend dire ça ? »

"- Aleister n'est plus un petit garçon depuis longtemps, Mme Chase. Il est bien plus mûr que ce qu'il veut bien laisser paraître, c'est tout. Parce que, même en grandissant, on reste toujours le fils de sa maman."

Ce n'est pas une critique, loin de là. J'espère qu'Aleister le comprendra. Rien que depuis le temps que je le connais, je peux lui assurer qu'il a énormément évolué, autant du point de vue mental que dans sa réflexion personnelle. Mais si moi je n'avais plus aucun lien avec ma famille, ce n'était pas le cas pour lui. Et pour le moment, je ne préférais pas imaginer les jumeaux enfants, adolescents et encore moins adultes. Je me ferais trop peur je crois.

Et sur ce, Miss Nicols entra dans la chambre avec le plateau repas de l’hôpital. Oui, les enfants on mangé et maintenant, c'était mon tour, surtout si je devais les nourrir tous les deux. Aussi, la femme passe saluer les bébés qu'elle trouve charmant avant de bien appuyer sur le fait que je doive tout avaler avant qu'elle ne revienne débarrasser le tout. J'attends qu'elle soit sortie avant de pousser un léger soupir.

"- Bon, eh bien, je crois que je vais devoir me forcer un peu. Si je ne mange pas assez, elle serait capable de me garder plus longtemps et personnellement, je n'y tiens pas.
Je vous aurais bien proposer de partager mon repas mais je pense que la cuisine de ta mère est bien meilleure que celle-ci, Aleister."

En attendant, la petite Hana enfin repue est retournée également dans son berceau, me rendant de nouveau les bras libres. L'aileron du dauphin serrée dans sa petite menotte, elle commence déjà à somnoler. Elle est belle, la vie de bébé.

-« Mature, ça reste à voir ça… Et de base je pars de plutôt loin. »

-« Ne te plaint pas, ça a l’air sensiblement meilleur qu’à l’époque où j’ai eu Aleister. Et puis n’exagère pas, je ne suis pas si bonne cuisinière que ça. »

Si Aleister retient son rire, je ne cache pas la mimique qui me vient naturellement. Ce panier garni qu'elle avait rempli de mets divers à mon attention lorsque j'avais annoncée ma grossesse à Aleister, je m'en souvient encore. Même ses créations japonaises étaient dignes de se voir présenter dans n'importe quel sushi-bar de niveau plus que correct. Mais je n'en rajouterais pas davantage.

-« Et puis c’est quoi cette génération de moineaux ? Si tu veux nourrir deux bouts de choux, il va t’en falloir des réserves. Crois-moi, ces petits bouts là ils vont en avoir besoin d’énergie pour grandir, et c’est toi qui doit leur donner. »

"- Oui, je sais. C'est pour ça que même si je ne suis pas vraiment tenté par leur menu, je vais quand même le manger. Au moins pour eux."

*Tu ressens encore la faim d’ailleurs ? Quand tu étais enceinte il me semble que tu mangeais presque par besoin, mais c’est encore le cas maintenant ? *

*- Comme je les allaite, oui. Le fait qu'ils pompent dans mes forces et mon corps me fait encore ressentir la faim. Mais cela ne durera pas.*

*Je suis en train de me dire que ça fait vachement perturbant d’en arriver à trouver étrange le fait d’avoir faim en fait… Kyu a fait de drôles de choses de nous… *

*- Kyu a fait de nous des contractants. Nous ne sommes plus réellement humains. Mais une fois que cette évidence est acceptée, on s'y fait, même si cela reste perturbant.*

Personnellement, cela m'inquiète. Les jumeaux sont humains, eux. Alors saurais-je être une bonne mère en étant en plus même plus humaine? Je crains tellement de ne pas me montrer à la hauteur de ces deux petites vies qui comptent pourtant tellement sur moi. Et pour moi. Je les observe, l'un après l'autre, avant de revenir à mon plat. Mais sans l'entamer encore.

"- Si mon plat du jour est arrivé, c'est que l'heure du repas ne pas être bien loin. Mr Chase ne risque pas de vous attendre pour déjeuner? "

Non, je ne les chasse pas, loin de là. Leur compagnie m'a réellement fait du bien et plaisir. Mais je sais aussi qu'ils ont vie à côté et puis, une fois la ronde de la distribution finie, les infirmières reviendront pour faire sortir les visiteurs en raison d'une pause 'soins' dans les heures de visite. Autant préparer le coup un peu en amont.

"- Puis-je vous demander de lui passer le bonjour pour moi? Et de la part des jumeaux également? "

-« Allez courage ma petite, il ne vont pas de garder ici indéfiniment, et une fois que tu seras sortie tu viendras un jour manger quelque chose chez nous. Et les bouts de choux sont invités aussi bien sûr. »

"- Ce sera avec grand plaisir. "

Enfin, pour le moment, il va déjà falloir que je sois autorisée à sortir et que je prenne mes repères avec les deux petits maintenant qu'ils sont nés. Car si ici, j'ai encore les infirmières pour m'épauler, une fois sortie, je serais seule, ou presque. Et quelque part, cela m'inquiète un peu quand même.

*Quelques mois à se sentir un peu plus humaine… amuse-toi bien. Enfin au moins avec notre insomnie naturelle, tu devrais avoir plus facile à supporter le rythme des petits non ? *

*- Il faut bien que notre Nature nous apporte quelques avantages.*

*Ce qui est vraiment perturbant, c’est d’être contractant au milieu d’humains je crois. Ça, et de se prendre à oublier qu’ils ne sont pas comme nous.*

*- Je crois qu'avec eux, je n'aurais plus l'occasion d'oublier ma différence....*

Ils sont mes enfants et, peut-être à cause de ce que je suis, de tous les événements précédents leur naissance et des relations complexes entre les mondes dont sont issus leurs parents, c'est aujourd'hui une donnée que je ne pourrais plus occultée. Même volontairement. Ils sont humains et je tiens bien à ce qu'ils le restent le plus longtemps possible. Toujours même. Mais pour cela, je devrais redoubler d'efforts, encore une fois. Puis, au vu de l'heure, je rappelle gentiment à Annabel et son fils que eux aussi doivent avoir quelqu'un qui les attend ailleurs.

-« Tu as raison, on ne va pas te déranger plus longtemps. Prend bien soin de toi petite maman, et repose-toi bien.
Et n’ennuyez pas trop votre maman vous deux, d’accord ? »

"- Pour le moment, ils sont vraiment sage alors je vais en profiter. J'espère qu'ils continueront ainsi. "

-« Et ne t’en fais pas, je lui transmettrai le message, autant de sa part… c’est vrai qu’il va commencer à avoir faim lui, pas comme son fils. »

*Veille bien sur toi, et sois prudente.*

*- Promis et pareil pour toi.*

"- Alors ne vous mettez pas en retard pour nous. Les jumeaux ont été ravis de vous rencontré et votre visite m'a vraiment fait plaisir. Alors, rentrez bien et soyez prudents sur la route. "

Je les suis du regard et accompagne leur départ d'un signe de la main qui ne disparaît qu'une fois la porte de la chambre refermée derrière eux. Me voici de nouveau seule avec les enfants. Je les observe se reposer comme des petits anges avant de prendre mon courage à deux mains. Allez, il est temps de manger. Et même si tu ne le fais pas pour toi, rappelle-toi que ces pour eux, ça passera mieux.