Même le lendemain de l'entrée de John dans l'infirmerie, Alice ne se sentait pas spécialement bien, et c'était normal. Aujourd'hui, elle avait décidé de rester à la maison puisqu'elle n'avait pas cours. Elle n'avait pas non plus le cœur à sortir. C'était, sans aucun doute, dû à l'état de John qui ne faisait que l'inquiéter. Peut-être que dans quelques jours, elle arrêtera d'y penser. Le temps que son garde du corps se repose au QG, c'était à Russel de faire son travail pour la semaine. Évidemment, il sera un peu plus payé ce mois-ci pour les heures supplémentaires. Quant au salaire de John, il ne bougera pas d'un pouce.

Telle une jeune femme disgracieuse, elle était allongée sur le canapé, divaguant à moitié. Elle était dans ses pensées. Cassandra lui avait déposé une petite tasse de thé sur la table basse, mais elle ne l'avait bu qu'à moitié. Russel était aussi à l'appartement et Alice ne savait pas ce qu'il faisait. De toute façon, elle n'avait pas envie de se montrer provocatrice en ce moment même.

Lentement, elle posa un coussin du canapé sur son visage pour le couvrir. Il ne se passait strictement rien alors que dehors le soleil battait de toute son énergie pour donner un peu de chaleur à ce printemps si morose. Cependant, ce n'était pas vraiment la chaleur que souhaitait Alice.

- Haaaaaaaaaaaaa... Je m'ennuie. Faites qu'il se passe quelque chose !

Se plaindre était la chose qu'Alice savait mieux faire, pourtant, elle n'agissait pas pour autant. Elle flemmardait complètement sur le sofa. En même temps, le tissu qui le recouvrait ne donnait pas du tout envie de se lever.

La jeune femme, entendant les pas de son garde du corps, retira l'oreiller qu'elle avait sur le visage pour pouvoir regarder le sien. Elle soupira doucement, elle n'avait pas vraiment envie, mais petite que c'était une bonne idée. Avec un peu de chance, elle allait encore rencontrer un voleur de sac qui allait faire en sorte d'occuper ses pensées. Tout était bon la distraire à présenter.

- Pourquoi pas.

Elle se releva du canapé et son regard se dirigea cette fois-ci vers la porte d'entrée. Quelqu'un avait sonné à la porte. C'était bien étrange. Personne ne venait rendre visite au domicile des Nightray puisque le père n'y était jamais et qu'Alice n'avait pas vraiment beaucoup d'amis. Elle trouvait ça donc vraiment louche. Pour vérifier, elle regarda dans l’œillet de la porte. Et là, ce fut une belle surprise qu'elle eut lorsqu'elle reconnut du premier coup d'œil la personne qui se trouvait derrière la porte. Alice ouvrit alors la porte.

- Qu...que...

Elle restait légèrement bloquée sur ses paroles, elle n'y croyait pas elle-même. Ses mains se dirigèrent vers son visage et commencèrent à le lui tripoter. Ses sourcils se froncèrent comme pour marquer son inquiétude. Arthur avait toutes les raisons de ne pas se trouver ici, la première : Cameron ne pouvait pas le digérer.

- Tu n'es pas un imposteur ?

C'était bien lui, en chair en os. Ce dernier le confirma avec quelques paroles capables de rassurer en un instant la jeune femme bien qu'il n'y avait aucune raison pour douter de son identité. Le frère prit facilement sa sœur dans ses bras pour la câliner et son regard intimidant se dirigea vers l'unique garde du corps d'Alice présent dans cet appartement avant de lui adresser la parole.

- Je suis son grand frère. Arthur Nightray, vous êtes ?

Évidemment, à première vue, ce dernier n'avait pas l'air ravi qu'il y ait une autre présence que Cassandra dans ces lieux.

La jeune sœur se détacha doucement de son frère avait de tourner son regard aussi vers Russel. Elle n'appréciait pas tellement cette scène, mais l'idée de s'opposer à son frère, elle n'en n'avait aucunement envie. En même temps, comparé à elle, frêle jeune femme, il avait tellement plus de présence. Le silence était maître d'Alice pour le moment, mais elle comptait peut-être intervenir si Arthur allait un peu trop loin. Elle le connaissait parfaitement malgré la distance qui les avait séparés pendant plusieurs années maintenant et il ne semblait même pas avoir changé d'un pouce. Dans le terme otaku, Arthur était bien défini comme un « siscon », aucun doute à avoir là-dessus.