L'entretien s'est très mal passé.

Le gamin chargé du recrutement n'avait aucune idée du métier que je recherchais. J'étais furieux. Tant d'espoir pour arriver à l'entretien et se retrouver devant un bougre... qui me fait comprendre que ma recherche d'emploi a été vaine.

Cela va faire bientôt un mois que je suis arrivé à Palema et je n'ai toujours pas de travail. A croire que la ville n'a pas besoin d'un cryptologue. En fait, j'ai même l'impression que la ville ne veut pas de moi car tout semble vouloir me pousser à bout.

D'ailleurs, Eileen m'a appelé durant l'entretien, le message qu'elle m'a laissé n'augurait rien de bon :

« Peter, rappelle-moi, c'est au sujet de Sarah... »

J'espère qu'il n'est rien arrivé de grave. Sarah a déjà assez souffert. Elle a connu la douleur de perdre son unique enfant. Il faut que je rappelle Eileen et vite. Mais avant, il faut que je rentre.

J'attendais toujours l'ascenseur lorsqu'une jeune femme arriva avec un sourire poli. Une afro-américaine avec une crinière impressionnante, je ne me souviens pas de l'avoir croisée. Elle appuya sur le bouton pour appeler l'ascenseur et attendit. Mais l'ascenseur ne venait toujours pas... C'est là que je ne pus me retenir :

« Excusez-moi... Le bouton.. Pourquoi l'avez-vous appuyé ? »

Samantha était tranquille. Elle avait passé une bonne nuit chez Actée, très tendre, et une journée de travail très agréable. C'était donc avec détente qu'elle rentrait tranquillement chez elle. C'était triste qu'elle ne pouvait nullement pas emménager avec son médecin, à cause de leur potentiel différence de clan. Mais également, elle ne pouvait pas abandonner Diarmuid. Il avait beau être devenu Seraph désormais, elle ne se voyait pas de le laisser se débrouiller tout seul face au monde.

Sur le chemin, Samantha avait décidé d'acheter un petit quelque chose pour le Celte, pour le remercier. Elle avait donc prit un brin de chocolat et avait repris la direction de chez elle. En entrant, elle s'approcha et appuya sur le bouton d’ascenseur. Elle regarda le jeune homme en lui souriant gentiment. Était-ce quelqu'un de nouveau ou un simple invité. La question qu'il posa surpris légèrement Samantha.

- "Et bien, pour appeler l’ascenseur? Vous l'aviez probablement déjà fait, alors c'était un simple reflexe" dit-elle en souriant. Elle lui tendit la main "Bonjour au fait. Vous êtes un nouvel habitant? Je ne crois pas vous avoir déjà rencontré. Je m'appelle Samantha"

La jeune Seraph avait beau avoir relativement peu de contact avec ses voisins, questions de temps et d'horaires, elle essayait toujours d'être le plus agréable possible avec eux. Rien n'était plus agréable qu'une bonne harmonie de voisinage. Et puis, c'était l'homme qui avait initié la conversation après tout.

Y'a pas à dire, je voyais rouge ce jour-là. Aussi rouge que le bouton d'ascenseur.

C'est toujours avec le même sourire qu'elle me répondit :

« Et bien, pour appeler l’ascenseur ? »

Dieu, cette femme se moquait de moi. Elle m'a vu, elle m'a souri et elle savait que j'attendais l'ascenseur. Et je savais très bien qu'elle était dans le même besoin, il y avait-il d'autre intérêt dans cette pièce que l'attente d'un ascenseur ? Que croyait-elle ? Que je restais debout ici comme un idiot en attendant que l'ascenseur vienne de sa propre volonté ? Qu'elle ne serait pas acceptée dans l'ascenseur si elle n'avait pas appuyé ? D'ailleurs, cette foutue machine ne voulait toujours pas venir et je commençais à envisager l'idée de prendre l'escalier... Mais le temps que j'avais déjà investi dans l'attente me poussa à rester.

« Vous l'aviez probablement déjà fait, alors c'était un simple réflexe.»

QUOI ? Cette femme se croyait-elle si spéciale que sa propre pression sur le bouton allait faire venir la machine ? Ou peut-être n'avait-elle pas confiance en mes compétences en pression de bouton ? Je m'apprêtais à répondre lorsqu'elle me tendit la main :

« Bonjour au fait. Vous êtes un nouvel habitant ? Je ne crois pas vous avoir déjà rencontré. Je m'appelle Samantha. »

Où avais-je la tête ? J'en ai même oublié les formules de politesse. Cette jeune femme faisait visiblement des efforts pour calmer la tension que j'avais installé. La situation commençait à être gênante. Aussi, j'ai accepté de lui serrer la main et de tenter tant bien que mal d’acquiescer un sourire.

« Peter Jensen. Vous avez raison, j'habite ici depuis environ un mois. Et vous.. êtes d'ici aussi ? »

A cet instant, un doux "bip" se fit entendre. L'ascenseur de gauche venait de s'ouvrir, je me suis alors empressé d'entrer. C'est avec plus d'effort qu'il n'en aurait fallu que je me suis efforcé à appliquer un ton cordial à ma question. Ni trop froid, ni trop chaleureux.

« Quel étage ? »

Samantha resta quelques secondes à tendre la main, avant que Peter n'accepte de la lui serrer. L'homme était probablement timide, ou du moins pas aussi sociale que la jeune Seraph ne l'était. Ils rentrèrent dans l’ascenseur ensemble.

- "3ème étage pour moi, merci" dit-elle en souriant "Je suis là depuis plus d'un an. Mais je travailles beaucoup et donc je n'ai pas trop l'occasion d'aller au fête d'immeuble ou rencontres entre voisin"

Avant d'être Seraph, Samantha était allé quelques fois à ces évènements plutôt sympathique. Un barbecue pour fêter une naissance ou simplement sans raison, cela faisait toujours plaisir et rendait l'immeuble vivant. Malheureusement, elle n'avait plus trop le temps ou la tête à cela. Et elle se dévouait tant à corps et âme à aider les autres que désormais, ce n'était plus trop le moment de faire la fête.

- "J'espère que vous vous y plaisez dans votre nouvel appartement. Vous avez emménagé seul?"

« - Troisième étage pour moi, merci, me répondit-elle, toujours avec le même sourire.

- Tiens... Moi aussi  »

Je souris à mon tour. Visiblement, le destin continuait à s'acharner sur moi. Il y a à peine quelques minutes, j’étais sur le point de m'embrouiller avec ma voisine de palier. J'appuyai sur le bouton et quelques secondes passèrent avant la fermeture des portes. Samantha profita de cet instant pour répondre à ma question :

« Je suis là depuis plus d'un an. Mais je travaille beaucoup et donc je n'ai pas trop l'occasion d'aller au fête d'immeuble ou rencontre entre voisins. »

Les fêtes entre voisins avaient beau être une magnifique occasion de rendre l'immeuble plus convivial, je n'y allais jamais. Par manque de temps aussi, j'imagine, sauf que ça c'était avant. Dans ma situation actuelle, le temps ne manquait pas et pourtant, une fête des voisins ne m'aurait guère réjouit. En vérité, je n'apprécie pas vraiment faire de nouvelles rencontres... ou plutôt, trop de nouvelles rencontres. Je préférais largement les petites rencontres fortuites comme avec ma voisine de palier. D'ailleurs, je ne savais toujours pas ce qu'elle faisait dans la vie, c'est pourquoi, je m'apprêtai à lui demander lorsqu'elle me demanda :

« J'espère que vous vous y plaisez dans votre nouvel appartement. Vous avez emménagé seul ? »  

Évidemment, j'aurais dû m'y attendre. Cette question devait être parmi les classiques lors d'une rencontre entre voisins. Et c'était probablement une des raisons pour lesquelles je préférais éviter les fêtes entre voisins. Néanmoins, la question me prit au dépourvu, mon sourire s'effaça et je sentis un instant mon sang se glacer. Je pris un ton neutre au possible pour lui répondre :

«  Et bien, à vrai dire, non ça ne va pas vraiment. J'ai emménagé avec Marysa, ma fiancée... mais elle m'a quitté il y a quelques semaines, »

Il vivait donc au même étage que Samantha? C'était curieux... Il fallait vraiment qu'elle fasse plus attention à ses voisins. C'était certes moins critique que sauver les nécessiteux ou de se protéger des potentiels menaces liées à sa condition, mais c'était quelque chose d'important tout de même. D'ailleurs, Peter semblait se détendre un peu par rapport à leur début. C'était tant mieux!

Mais cela ne dura pas longtemps, vu que la jeune Seraph mit les pieds dans le plat, et plutôt franchement. Mais Samantha ne saurait dire si Peter avait perdu sa fiancée à cause de la mort ou à cause d'une séparation... Et poser une question là-dessus était clairement déplacé.

- "Oh... Je suis sincèrement désolée pour vous. Je ne savais pas... Je... "

Samantha ne savait plus trop sur quel pied danser. Son instinct lui disait de s'occuper de l'homme, de l'interroger, de trouver un moyen pour régler ses problèmes, de l'écouter... Et la bienséance inter-voisins lui disait au contraire de ne pas envahir la vie privée de Peter... L'ascenseur s'arrêta alors au troisième étage.

- "Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous? Je sais que je ne suis qu'une voisine inconnue, mais je suis dévouée à aider les gens... Si vous voulez parler, ou alors si vous avez besoin d'une aide, n'hésitez pas"

Encore une fois, ce fut le coeur de compassion de la jeune Seraph qui avait gagné. Après tout, elle avait fait de l'aide à son prochain, son cheval de bataille.

La réponse était venue toute seule. J'aurais pu simplement lui dire que j'avais emménagé avec ma fiancée... ou même que j'avais emménagé seul. Mais sous le coup de l'émotion, j'ai déballé toute la vérité sans me soucier des conséquences. Résultat, la conversation devenait de nouveau gênante.

« - "Oh... Je suis sincèrement désolée pour vous. Je ne savais pas... Je... 

- Non, ne vous en faites pas. »

Silence. Manifestement, tout pouvait m'accabler à Palema, même une simple rencontre avec une voisine. La pauvre Samantha ne savait plus quoi dire, je le voyais bien, il était temps de changer de sujet si je souhaitais faire poursuivre la conversation. Alors que je méditais sur une approche pour reprendre la conversation, un léger "bip" se fit entendre. L'ascenseur venait d'arriver au troisième étage, les portes s'ouvrèrent au milieu d'un grand couloir. Cette fois-ci, je fis preuve de politesse et laissai le passage à Samantha. Mais avant de sortir, la jeune femme me dit :

« - Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ? Je sais que je ne suis qu'une voisine inconnue, mais je suis dévouée à aider les gens... Si vous voulez parler, ou alors si vous avez besoin d'une aide, n'hésitez pas. 

-  Merci, c'est gentil mais ne vous en faites pas,  je tiens le coup.»

Pour toute personne civilisée, sa question s'imposait. Et ma réponse était automatique, je déteste me lamenter sur mes problèmes auprès des autres, surtout auprès d'une inconnue. Cependant, Samantha avait réussi à piquer ma curiosité. Dévouée à aider les autres ? Et elle travaille beaucoup disait-elle. Alors que je sortais de l'ascenseur, je ne pus m'empêcher de lui demander :

« Dites-moi Samantha, que faites-vous dans la vie ? »

Ne pas s'en faire, c'était facile à dire! La jeune Seraph avait tout de même mit les deux pieds dans le plat. L'homme ne souhaitait pas d'aide. C'était souvent comme cela, les personnes ne demandaient jamais quand il le fallait. Mais tant que Peter n'était pas affecté par une ombre, tout irait bien théoriquement. Mais Samantha garderait un oeil attentif sur lui, cherchant à voir si un jour une créature se mettait à pomper l'énergie vitale de son voisin.

- "Je travaille à l'hôpital en tant que secrétaire médicale pour le service de chirurgie, mais je me dévoue aux autres au travers de mon travail de bénévolat. Je dédie autant de moment et de nuits que possible au Centre d'Aide du quartier Est. Là-bas, j'effectue divers tâche tel que le soutien téléphonique, la distribution de fourniture aux personnes du Quartier Sud ou simplement m'occuper de groupes de paroles"

Samantha expliqua en souriant un peu, elle adorait ce travail plus que tout. Ce n'en était même pas un, mais plutôt une passion, un devoir moral.

- "Et vous? Si ce n'est pas indiscret?"

« Je travaille à l'hôpital en tant que secrétaire médicale pour le service de chirurgie, mais je me dévoue aux autres au travers de mon travail de bénévolat. Je dédie autant de moment et de nuits que possible au Centre d'Aide du quartier Est. Là-bas, j'effectue divers tâches telles que le soutien téléphonique, la distribution de fourniture aux personnes du Quartier Sud ou simplement m'occuper de groupes de paroles. »

Toujours souriante, je sentais la passion animer sa voix. Pas de doute, cette jeune femme aime ce qu'elle fait. Ma voisine semble faire preuve d'un altruisme hors du commun, voilà déjà quelque qui oppose nos caractères. Aider les personnes dans le besoin était probablement ma dernière priorité. En fait, c'était même l'inverse dont j'aurais eu besoin mais je n'osais l'avouer.

Tandis qu'elle m'expliquait en quoi consistait son travail, un nouveau « bip » se fit entendre, l'ascenseur venait de se fermer. Debout au milieu du couloir, je me demandais vers quelle direction allait se tourner Samantha. Allait-elle se diriger à gauche tout comme moi ? Serait-elle une voisine proche que j'ignorais depuis tout ce temps ? Sa compagnie me plaisait finalement, la jeune femme manifestait une certaine bienveillance que j'associais avec la joie de vivre.

« Et vous ? Si ce n'est pas indiscret ? »  

Aïe, deuxième point sensible... Et le comble c'est que c'était moi qui avais orienté la conversation vers ce sujet. Naturellement, ma question devait se retourner contre moi. Encore une fois, je pris un ton neutre et répondis franchement :

« Actuellement, je suis sans emploi... Mais ne vous inquiétez pas, je ne devrais pas tarder à trouver un travail. J'étais cryptologue avant de venir ici, le métier n'est pas très connu du grand public. Mais pour vous résumer la chose, l'essentiel de mon travail consistait à concevoir des programmes informatiques pour protéger l'information... et à déjouer ces mêmes programmes pour prévoir un éventuel piratage. »  

Finalement, ma réponse avait fait place à l'optimisme en dépit d'une part de la vérité... En réalité, ma recherche date de plusieurs semaines et n'a pas donné de grand résultat. Néanmoins, pour une raison qui m'échappe, ce qui m'importait à l'heure actuelle était de ne pas préoccuper Samantha.

Samantha et Peter étaient au milieu du couloir. Visiblement, son nouveau voisin habitait en face de chez elle. Mais elle lui ferait la remarque plus tard, pour le moment elle était plutôt occupée à écouter le travail que faisait l'humain.

Le pauvre était au chômage... Cela faisait beaucoup de choses en peu de temps pour lui, entre sa fiancée et son travail de perdus. Il n'avait vraiment pas de chance. Samantha allait devoir redoubler de vigilance pour surveiller qu'une ombre ne tente pas de venir dévorer avec férocité les sentiments et émotions de l'homme, vidant ainsi son énergie vitale. Mais il avait un métier très pointu, et bien au delà des connaissances informatiques de la jeune Seraph. Elle aurait bien voulu l'aider à trouver un travail, mais rien ne lui venait à l'esprit... Peut-être que quelqu'un parmi les Seraphs pouvaient l'aider? Il était clair que ni Lenna, ni Naoto le pouvaient. Après tout, une était médium et l'autre mère. Peut-être pourrait-elle demander à Aria un service? Elle se surpris de penser de nouveau aux Seraphs comme d'un clan et non pas comme des ennemis...

- "Je suis désolée pour vous. J'aimerais vous aider à retrouver un travail, mais c'est bien loin de mon domaine. J'en reste au niveau des tableurs et des documents Word" dit-elle en souriant "Mais je peux tenter d'en parler autour de moi. J'ai malgré tout quelques contacts et peut-être qu'ils pourraient être intéressé par un cryptologue comme vous. J'imagine que les entreprises vous emploie pour pouvoir mieux protéger leur secret industriel"

Ce qui était logique après tout. Ou alors, de manière moins positive, des gens pouvaient l'engager pour aller trouver des failles à exploiter dans les divers systèmes... Des groupes comme la CIA par exemple.

- "J'habite là-bas par contre. Mais si vous voulez, et que vous avez du temps, je peux vous inviter à boire un thé? C'est plutôt petit et plein, mais y a la place d'y mettre une table" proposa-t'-elle, souriante, pour remonter le moral à son nouveau voisin

Normalement, Diarmuid ne devait pas être là. Elle avait prévu de poser les chocolats sur la table avec un petit mot.

J'avais beau tenter d'enjoliver la situation, ma réponse affligeait Samantha, je le voyais bien dans son regard. La sensation que je ressentais alors était un étrange mélange entre l'embarras et la satisfaction. En fait, je me sentais gêné de lui avoir dévoilé la vérité. J'aurais très bien pu mentir mais je ne l'ai pas fait car au fond, je sentais que cette jeune femme pouvait m'aider. Si elle était aussi altruiste qu'elle l'affirmait, elle me proposerait probablement de l'aide. Peut-être avait-elle des contacts dans ce secteur d'activité ? Sa réponse ne tarda pas à satisfaire mes attentes.

« -  Je suis désolée pour vous. J'aimerais vous aider à retrouver un travail, mais c'est bien loin de mon domaine. J'en reste au niveau des tableurs et des documents Word, dit-elle en souriant. Mais je peux tenter d'en parler autour de moi. J'ai malgré tout quelques contacts et peut-être qu'ils pourraient être intéressé par un cryptologue comme vous. J'imagine que les entreprises vous emploie pour pouvoir mieux protéger leur secret industriel. »

Je souris à mon tour.

- Oui, exactement. Les secrets industriels font partie des données que je dois protéger mais les informations personnelles des utilisateurs comme les mots de passe importent aussi... Si vous connaissez quelqu'un qui pourrait être intéressé, je peux vous transmettre mon CV. C'est très gentil de votre part.»

Finalement, l'après-midi aurait pu être pire, après l'entretien raté, cette rencontre fortuite me redonnait un souffle d'espoir. Tiens d'ailleurs, en parlant d'entretien... Je commence alors la fouille de mon sac en ajoutant :

« Oh, d'ailleurs ça tombe bien, il me semble que j'ai un exemplaire dans mon sac... »

Mais avant que je ne puisse retrouver mon CV,  la jeune femme m'indique une porte à ma gauche.

« J'habite là-bas par contre. Mais si vous voulez, et que vous avez du temps, je peux vous inviter à boire un thé ? C'est plutôt petit et plein, mais y a la place d'y mettre une table. »

Je me retourne vers la direction indiquée. Deux numéros séparent sa porte de la mienne. Effectivement, mon isolement était efficace, un mois sans croiser ses voisins proches pouvait relever de l'exploit. Sa proposition était intéressante, l'idée d'un peu de détente et de compagnie autour d'un thé me paraissait alléchante mais j'avais d'abord une affaire à régler en privé... Eileen attendait mon appel et ça avait l'air sérieux.

« Avec plaisir ! Mais avant ça, j'ai d'abord  un appel urgent à passer... Si ça ne vous dérange pas, je passerai dans quelques minutes. »

Les règles de bonne conduite me disent d'attendre son approbation avant de rejoindre mon appartement. Y'a pas dire, entre le Peter d'il y a quinze minutes et celui-ci présent maintenant, il y a déjà une nette différence.

[HRP : Peut-être terminé de mon côté, si Samantha dit simplement OK, Peter rejoindra son appartement]

Peter devait souvent travailler pour des entreprises à la morale parfois bien douteuse. De manière générale, Samantha était relativement contre les secrets d'entreprises qui n'étaient que des moyens pour des pourris de faire trimer les gens. Mais elle n'allait bien évidemment pas le dire à son voisin. Après tout, chacun gagne de l'argent comme possible. Il n'était nullement coupable des comportements de son employeur. Il avait d'ailleurs un CV à transmettre. Elle le garderait précieusement et le montrerait à Aria probablement.

Peter accepta de venir prendre un thé, ce qui était des plus sympathiques. Ne pouvant pas venir immédiatement, elle aurait même le temps de ranger un peu rapidement.

- "D'accord Peter. A dans quelques minutes" dit-elle en souriant et en allant dans son appartement.

Là, elle entreprit de ranger autant de chose que possible (quitte à les jeter dans sa chambre). Elle prépara la table en sortant des tasses. Elle posa les chocolats achetés, et les ouvrit. Elle pourra en offrir d'autre à Diarmuid. Là, les petits délices passeraient probablement très bien.

[Voilà pour ce sujet ]