Spoiler:

La journée était bien longue. Même si la jeune femme était libérée des cours l'après-midi, elle avait tout de même des obligations à faire dans cette compagnie qu'elle allait bientôt reprendre de son père. C'était vraiment énormément de travail. Ce n'était pas vraiment amusant, mais elle passait son temps à courir à droite à gauche pour des vulgaires papiers. Dire qu'elle n'avait pas encore le droit d'assister aux grandes réunions. Quand elle sera directrice, peut-être. M'enfin, au moins, le temps que Cameron Nightray soit en réunion, c'était à Alice de gérer pas mal de chose, notamment les problèmes mineurs.

Comme par exemple, un petit bonhomme qui viendrait embêter des clients. On lui avait rapporté qu'il y avait une querelle juste en face du bâtiment. C'était donc son rôle de jouer la police ? Soupirant un peu, elle avait descendu les nombreux étages et étaient arrivés en plein milieu, ou presque à la fin. Elle avait eut le temps d'entendre quelques phrases de ce blondinet, ainsi que de son invité. Ce dernier reparti d'ailleurs aussitôt.
Ce fut alors un regard noir qui scruta l'inconnu qui avait fait fuir une bourse pleine d'argent. Ha… Combien avait-elle perdu à cause de ça ?

Alice s'approcha alors du blond et le toisa du regard. Il n'avait pas l'air de pouvoir se faire pardonner pour ce qu'il venait de faire. Il ne devait pas s'agir de quelqu'un de spécialement riche. À moins qu'elle se trompe vite.

- Vous savez ce que vous avez fait…

Elle passa son regard sur la route maintenant vide, là où il y avait la limousine.

- Vous allez devoir nous -…

Elle se fit complètement par les journalistes autour d'eux. Cette rue, avec ce scandale, ce n'était pas vraiment le lieu pour parler de ça. Bien que ça l'embête un petit peu, elle allait devoir amener cet individu dans l'un des bureaux du bâtiment pour parler affaires.

- Nous allons parler à l'intérieur. À moins que vous préfériez être broyé par cette foule ? Ca leur laissera le temps de déguerpir. Si vous ne venez pas, vous allez le regretter. Ne vous en faites pas pour ça.

Après une bonne discussion, les journalistes pourraient être partis. Au pire des cas, il y avait toujours la porte arrière, par laquelle Alice faisait passer quelques stars qui ne voulaient pas se faire remarquer.
Alice fit alors demi-tour pour rentrer dans le bâtiment et se dirigea directement vers l'un des bureaux libre.

Jusqu'ici, il n'avait pas du tout parler. Le blond était resté silencieux pendant tout le trajet. Enfin, au moins à la fin, il avait fini par ouvrir la bouche pour s'excuser. En même temps, il y avait de quoi. La jeune femme se retourna avec son regard toujours aussi sévère. Il avait vraiment osé la toucher, et même si ce n'était pas intentionnel. Il ne lui arrivait jamais de faire attention ? C'était bien pour ça qu'il avait des problèmes aujourd'hui ; entre autres avec Alice. Elle n'avait qu'une envie, c'était de lui faire une remarque désagréable, mais bon, elle allait s'abstenir pour cette fois. Ça lui évitera de finir par l'insulter. Elle ne poussa d'un soupir.

La jeune femme fit en sorte qu'il rentre dans le bureau et elle referma juste la porte derrière eux. Lentement, elle vint s'installer près du bureau, appuyant son fessier dessus, tout en restant un peu près debout.

- Bien. J'espère que vous vous rendez compte de la somme d'argent que nous venons de perdre ? Si vous ne savez pas, des centaines de milliers de dollars.

Elle croisa alors les bras et commença à fixer son interlocuteur.

- Qu'allez-vous faire pour ça ?

Peut-être allait-il dire un simple « rien ». De ce qu'elle avait vu, il n'était pas le genre de type à se laisser faire, enfin, sur ce qu'il disait. En tout cas, s'il répondait quelque chose qui n'allait pas la satisfaire, Alice pouvait utiliser son pouvoir de personne riche pour entraver la vie de ce jeune homme, de faire en sorte qu'il ai la pire vie possible. Après tout, ce n'était pas bien difficile de traquer quelqu'un quand on avait les moyens et payer les gens autour de lui pour lui faire la misère. C'était si facile de ruiner quelqu'un d'une classe sociale plus basse que la sienne.

Alice lâcha un petit soupir en essayant d'imaginer ce qu'il se passait dans la tête de ce blond. Il avait l'air complètement perdu et ce ne serait pas étonnant que la cause était la décoration du bureau qui affirmait vraiment la richesse de la companie sans aucune doute.

- Vous le faites exprès ?

Comment ça à propos ? Il ne voyait donc pas qu'elle lui demandait de rembourser sa dette ?

- Très bien. Que faites-vous dans la vie ?

Peut-être qu'elle pouvait l'embaucher. Elle lui donnerait assez pour pouvoir vivre, mais il sera légèrement sous-payé pour pouvoir rembourser peu à peu sa dette. Il fallait le dire, ce petit blondinet allait mettre des années pour pouvoir rembourser sa dette qui s'élevait assez haut.

Elle se détacha du bureau, et commença à s'approcher d'Edward. Son regard se fixa dans le sien pour le soutenir. Elle avait toujours cette manie d'essayer de montrer qu'elle était supérieure à son interlocuteur. En revanche, lorsque son interlocuteur était un supérieur, elle montait un peu moins sur ses grands chevaux.
Il avait pas mal de chance. Après tout, n'était-elle pas pire dans le passé ? Avoir quelqu'un comme John à ses côtés l'avait quelque peu changé. Elle se souvenait de tous ces passants du quartier Est qu'elle insultait à chaque fois qu'elle croisait. Il avait bien de la chance de ne pas subir ce traitement. Même si elle n'était pas dans son plus beau jour, elle était assez clémente.

- Je peux vous proposez un poste ici. Ça sera bon dans votre CV, mais sachez que vous serez sous-payé pour rembourser ce que vous nous avez fait perdre.

En fait, ce qu'elle lui proposait sans lui dire, c'était l'équivalent d'un poste de stagiaire. Il devrait être heureux d'être payé. En Amérique, les stagiaires n'étaient pas sensés être payés.

Il était étudiant, elle ne pouvait lui demander de travailler à plein temps. En fait, ça allait être beaucoup plus compliqué que prévu. À moins de le payer 0,5$ de l'heure, il mettrait plus d'une dizaine d'années à rembourser ne serait-ce que la moitié de la somme. Alice pourrait effectivement passer l'éponge pour cette affaire. Méchante, mais pas jusqu'au bout. Elle ne voulait pas non plus s'acharner sur une pauvre personne qui devrait ne mériter que de la pitié.
Elle lâcha un petit soupir avant de tourner les talons pour s'éloigner de lui et retourner près du bureau. Elle posa alors une seconde fois son fessier sur ce dernier.

- Je suppose que ça va être vraiment compliqué pour vous de nous rembourser.

En revanche, il y avait bien quelque chose d'autre qu'elle pouvait lui propose.

- Mais par contre, vous pouvez chercher à notre place des nouveaux chanteurs, musiciens ou acteurs talentueux qui pourrait nous rapporter autant que celui que vous venez de faire fuir.

Là, c'était un vrai challenge. De plus, s'il arrivait à lui ramener une petite perle rare, ça ne serait que bénéfice pour la compagnie. Pour le coup, il n'avait même pas besoin de chercher activement à ses heures perdues, juste une petite heure par jour devrait suffire. De toute façon, il n'y avait pas 36 endroits où chercher ce genre de personne. Elle ne lui demandait pas d'aller dénicher le petit étudiant timide de la fac qui ne fait que chanter en privée, seul.

- Je ne compte pas vous ruiner pour tenter d'améliorer la situation, mais cette contribution de votre part me semble être un bon moyen.

La jeune femme prit un petit bout de papier avant de marquer quelque chose dessus. Elle se redressa pour pouvoir s'approcher de lui et lui tendre.

- Mon numéro de téléphone.

Doucement, son sourire s'étira. S'il le prenait, il acceptait le contrat, sinon… Il ne valait mieux pas qu'il refuse s'il ne voulait pas de vilaines représailles de la future directrice de la compagnie.

Elle était resté le bras dans le vide pendant quelques instants. Le blondinet réfléchissait, et il avait bien raison. Il fallait toujours faire attention au marché que l'on passait. Certains étaient démesurés, un peu comme celui-ci. Le blond allait se faire exploiter gratuitement s'il acceptait, et il l'avait fait. En prenant le bout de papier, Alice étira un petit sourire. C'était si simple. Bon, elle lui avait un peu mis la pression de part son statut et sa prestance – et surtout grâce à l'argent que possédait cette compagnie.

Une fois le papier parti en direction de sa poche, la jeune femme se recula un peu. Elle n'avait pas spécialement envie de le coller encore pendant longtemps. Maintenant, l'affaire étant réglé – mais pas encore bouclée, elle allait juste le laisser à ses occupations.

Alors qu'elle commença à se diriger vers la sortie du bureau, elle se retourna après la question du blondinet.

- Facile, à des endroits où ils se réunissent. Les chanteurs et groupes, dans des bars, ou café, dans des concerts. Et les acteurs, dans des scènes de théâtre ou autre. Il faut penser au club étudiant. Ca fonctionne bien pour les jeunes.

Par contre, il n'avait pas intérêt à leur ramener le premier bonobo du club venu. Nightray Production était assez connu et grand, ils n'avaient pas besoin d'artiste sans talent. Ce qu'il voulait, c'était du bon, quelqu'un qui pourrait leur rapporter gros.

- Au fait, je m'appelle Alice Nightray. Et vous ?

C'est vrai qu'ils n'avaient même pas encore échangé leur nom. Et sachant qu'elle portait le même nom que la compagnie, ça en disait long sur sa place dans l'entreprise.

Évidemment, il y avait toujours cette fierté qu'elle ressentait lorsqu'elle énonça son nom – même si parfois, elle ne devrait pas. Tout le monde n'était pas forcément fan des Nightray, et les problèmes pouvaient vite lui arriver. Une seule fois, ça lui était déjà arrivé de servir de rançon, pas d'bol pour celui qui avait tenté de la capturer, cette fois-là, elle était déjà contractante. C'est vrai que maintenant, elle n'avait plus qu'à craindre les Seraphs qui la connaissaient. Elle était fichée là-bas, fichée dans le monde humain, et fichu dans le monde contractant. Elle ne pouvait plus vraiment passer inaperçue.

- Pas encore. Dès les vacances d'été. Je fais ma dernière année d'études.

Elle prit une courte pause avant de continuer.

- Le « chef » ici, c'est mon père. Il part à la retraite bientôt.

En gros, elle insinuait qu'il avait pas mal de chance d'être tombé sur elle. Ce n'était pas n'importe qui, et elle lui avait fait l'honneur de l'inviter dans son bureau. M'enfin, il n'avait pas l'air aussi reconnaissance qu'elle le souhaitait. C'était bien dommage. Des gars prêts à travailler pour elle, il y en avait une centaine au coin de la rue. S'il faisait du bon boulot sur le recrutement, elle veillera à s'occuper de lui un peu plus en détail – dans la mesure du possible évidemment, et s'il le voulait.

- Maintenant que vous avez réalisé qui je suis, vous avez plutôt intérêt à bien remplir votre part du contrat. J'ai pas mal de contact et je peux les faire plier à mes attentes. Ca fonctionne aussi pour les vengeances.

Entre nous, elle n'avait plus vraiment besoin d'aide d'autres personnes pour se venger. Son seul statut de contractant lui permettait de faire les choses par elle-même – et comme dit le dicton : on est jamais mieux servi que par soi-même.

Bref. Avec un dernier regard, elle fila dans le couloir tout en surveillant ce petit Edward, pauvre chose avec des dettes. En tout cas, c'était l'heure de le raccompagner en toute sûreté vers l'entrée du bâtiment, voire un peu plus loin pour pas qu'il ne fasse de connerie comme la dernière fois. M'enfin, ça c'était ce qu'elle espérait. Alors qu'elle avait fait un signe de la tête pour une salutation à son père qu'elle venait de croiser, le blond se cogna littéralement dessus.
Elle s'arrêta instantanément l'air embêté quand elle aperçut de près la scène. Alice roula des yeux avant de commencer à s'approcher d'Edward et de lui chuchoter rapidement.

- Excuse-toi de la manière la plus respectueuse possible.

Rien que d'ici, elle pouvait sentir les ennuis venir. Si son père ne lui prenait pas la tête maintenant, il le ferait une fois arriver à la maison. Quitte à utiliser son pouvoir sur lui, ça serait cool de pouvoir l'utiliser intelligemment pour gérer la colère de son père. Bien qu'il soit un homme sérieux, mature et absolument compétent dans son domaine, cela ne l'empêche pas d'avoir le même sale caractère que l'ancienne Alice vis-à-vis des plus pauvres. Disons que maintenant, la jeune femme se faisait plus compréhensive – et en même temps, elle fréquentait quelqu'un qui n'avait pas de maison, pas d'argent, et qui n'avait même pas un nom enregistré. Heureusement que son père n'était pas au courant, lui qui voulait que son héritière ramène un bel héritier.

Alice se tourna alors vers le directeur et inclina légèrement la tête à son tour.

- Excusez-moi pour ce dérangement, il y avait un problème avec cette personne, alors j'estimais le régler au plus vite dans mon bureau. Je vous expliquerais ce soir, si vous rentrez.

Ce n'était pas non plus dit qu'il rentrait ce soir. Rare était les soirs où sa fille pouvait le voir dans l'appartement. La plupart du temps, elle vivait avec la gouvernante, sans même voir la trace de son paternel, à se demander si c'était vraiment son habitation.

HRP:

Il n'y avait pas besoin d'avoir un bac +5 pour comprendre la relation qu'entretenaient Alice et son père. C'était si différent d'une relation père-fille normal. A vrai dire, le but d'avoir fait des enfants pour lui, c'était d'avoir des héritier, pas de forcément les aimer. Après, il n'avait pas eu la vie facile avec son ex-femme. M'enfin, les histoires de famille, c'était plutôt compliqué chez les Nightray – encore secrets des journalistes.

La jeune femme dirigea alors son regard vers le blondinet. Heureusement, il prit une certaine peur et inquiétude dans son attitude. Cameron n'était pas bête, il le remarquerait de suite. Et sa simple présence avait réussi à le faire changer du tout au tout. Intérieurement, elle soupira. La vie serait plus simple si elle arrivait à contrôler sa présence. Le directeur n'avait pas dit un seul mot, pourtant les deux jeunes gens, dont sa fille, avaient du mal à garder leur calme. Sa carrure, sa présence, sa maturité et son âge faisaient tout.

- Pas besoin du pressing.

Elle adressa un petit regard à son père avant de prendre Edward par la manche de son haut. Elle commença alors à s'en aller sans rien dire d'autre. À vrai dire, elle s'était déjà excusée auprès de son père. Et s'il voulait vraiment l'engueuler, il n'avait qu'à enfin rentrer à la maison. C'est fou, être contractant, et n'être même pas capable de surpasser son paternel. Ha… Vivement qu'elle devienne plus forte, humainement parlant et pas que.
Bref, Alice se pensait pas mal en sécurité. Ce n'était pas sûr qu'il revienne à la maison ce soir. De plus, il n'avait qu'elle comme héritière maintenant. Même avec un léger faux pas comme celui-ci, à cause d'un énergumène mal géré, elle ne sera pas déshéritée aussi facilement. Quoiqu'en vérité, peu importe ce qu'elle ferait, elle ne le sera pas. Elle connaissait trop bien Cameron Nightray pour savoir qu'il refusera de donner le titre de directeur à quelqu'un qui ne possède pas son sang. C'était comme ça, il était carré, et assez vieux jeux.

Une fois dehors, devant la sortie du bâtiment, elle relâcha le blondinet pour qu'il puisse repartir chez lui après cette mésaventure.

- Vraiment. T'es le pire.

Vouvoiement terminé. La pression était légèrement relâchée, et surtout, elle n'y croyait pas que ce gars ai pu causer autant de problème en l'espace d'une trentaine de minutes. Quel malchanceux, il n'ira pas bien loin dans la vie, à moins qu'Alice ne lui donne un petit coup de main. Mais pourquoi ferait-elle ça ?

Avec la tête qu'il tapait en ce moment, ça donnait presque envie d'éprouver de la pitié pour ce pauvre petit agneau qui venait de découvrir le monde des grands loups. Elle soupira légèrement, ne pouvant qu'accepter ses excuses. Ce n'était pas comme s'il l'avait fait exprès, et cette fois-ci, il s'était plutôt bien comporté après sa bêtise, pas comme avec ce cher client qu'elle aurait du accueillir plus tôt.

- Il est plutôt vieux jeu.

En même temps, Alice faisait partie de la génération qui changeait pas mal de choses. Elle savait déjà qu'elle n'obligerait jamais ses enfants à la vouvoyer comme l'avait fait son père pour elle. Bref, vouvoyer ses parents, tenter de faire un mariage arrangé pour l'argent, c'était le genre de truc que Cameron essayait de lui imposer.

- Nous étions dans un contexte de travail. Peu importe que ça soit mon père ou non, c'est avant tout mon patron ici. Le seul traitement de faveur qu'il peut me garantir, c'est l'héritage.

Quel professionnalisme dont elle faisait preuve. Sans ça il pouvait y avoir vite des jaloux et provoquer une ambiance désagréable au sein de la compagnie. Ce n'était pas vraiment ce que recherchait Cameron. Il garantissait bonne ambiance et efficacité – même si le directeur n'était pas vraiment au centre de la communauté. Il était beaucoup trop occupé pour s'amuser avec ses collègues. Alice se demandait d'ailleurs comment il faisait : travail, travail, dormir, travail, manger, travail. Elle espérait juste qu'une fois directrice, elle aurait elle aussi du temps à consacré à sa vie privée. Chose que le paternel n'avait absolument pas fait.

- Enfin bon… Ne t'en fais pas trop pour ça. Tu n'auras pas de problème de la part de mon père.

Par contre, il en aurait d'elle s'il ne faisait pas le travail demandé.

La relation entre le père et la fille aurait pu être celle de deux inconnues se vouvoyant constamment, mais ce n'était pas le cas. Le père ne la tutoyait pas, il n'y avait aucun souci de ce côté. Malheureusement pour Alice, elle était obligée de montrer son respect par cette marque quand elle lui adressait la parole, comme s'il voulait forcer le respect d'une manière ou d'une autre. Et au fond, Alice avait toujours obéi à la moindre de ses exigences, et sans doute parce qu'il s'agissait de son père et qu'au fond, elle réussissait tout de même à l'aimer même si l'affection n'avait jamais vraiment été au rendez-vous avec ces deux-là.

Il n'était pas quelqu'un de spécialement gentil, et effectivement, Edward aurait pu y laisser plus que sa peau tout à l'heure sans l'intervention immédiate de la jeune femme. Dire que la même scène se serait passé l'an dernier, elle l'aurait laissé crevé entre les doigts fermes de son paternel. Haha, cette façon d'évoluer ne lui avait pas déplu non plus. Même si elle restait stricte envers les personnes d'un rang social inférieur à elle, elle les appréciait de plus en plus. Merci John ?

- Il n'aurait fait qu'une bouchée de vous. Vous savez, dans ce bâtiment se trouve les pires requins.

Et elle ne mentait pas. Elle parlait de tous ces hommes d'affaires qui allaient et venaient dans ce bâtiment pour de l'histoire d'argent et de partenariats à intérêt réciproque. Pour ce qui était des clients, il y en avait de tout genre. Elle ne pouvait pas en faire une liste, ils avaient tous des personnalités différentes, de la plus adorable à la plus exécrable.

- On a beaucoup de clients, mais beaucoup diffèrent les uns des autres, par leur caractère ou leur talent.

Autant dire que retrouver exactement le même type que client que GaBrun allait plutôt difficile. Heureusement, Alice n'avait pas précisé quel type de client devait être retrouvé par les mains d'Edward, un talentueux suffirait. Elle ne se souvenait pas que M. Gabrun était quelqu'un de gentil à l'origine. Le fait que ses origines le rendaient plus ou moins vaniteux.

- Si vous me ramenez une perle, je vous offrirez un coup de pouce.

Gabrun était un très bon client, mais il pouvait y avoir meilleur. S'il réussissait à trouver un petit trésor, elle pourrait être bien plus sympa que maintenant – même si à l'origine Edward était fautif dans cette histoire pour avoir fait fuir un client.

Spoiler:

Au final, il avait tout de même pas l'air si contrarié que ça par la journée qu'il venait d'avoir. Pauvre garçon, forcé de travailler pour elle suite à sa bêtise. Mais finalement, c'était quand même pas mal gagnant. Même s'il s'agissait plus d'une bonne entente plutôt qu'un contrat, avoir des relations avec les Nightray faisait de cette personne, un privilégié. Après tout dépend de cette fameuse relation. Autant dire que s'ils vous avaient dans le collimateur, autant ne pas rester dans le coin.

- Vous comprendrez ainsi ce que ça fait de travailler même le soir.

C'était son cas et d'un signe de la main, elle le salua avant de tourner des talons et de se remettre au travail. Ce n'était pas tout ça, mais elle était déjà franchement bien occupée. Il y avait les préparatifs de son passage en directrice à préparer. Il lui restait tellement de choses à faire. Mais au fond tant mieux, elle sera tout en haut du podium de la boîte assez rapidement. C'était peut-être mérité, avec tous les efforts qu'elle avait fournis pour plaire aux attentes du paternel.

Bref, il était l'heure de s'y remettre, et d'arrêter cette courte pause. Au moins Edward a eu le don de lui détendre les nerfs.