Bas-fonds

Il était 19 heures 30, les lampadaires venaient tout juste d'illuminer les ruelles sombres des bas-fond de par leurs lumières. Ce quartier n'était pas particulièrement connu pour la joie de vivre qu'il inspirait, tout au contraire même. Cependant, ce soir-là une atmosphère particulièrement lourde y régnait, le ciel recelait un orage qui menacait d'éclater à tout moment tandis que les rues glacial étaient envahit par une brume blanche qui obstruait à la vue.

*Heureusement que je me suis préparé en m'habillant chaudement avant de sortir de chez moi.*

C'était alors que je méditais au sujet de la chance dont je bénéficiais que la voiture dans laquelle je me trouvais freina violement, après quoi le conducteur redirigea son regard vers sa droite afin de m'adresser la parole.

- C'est ici ! Dit-il d'une voix roque.

J'ouvris la portière puis descendis du véhicule afin de rejoindre le conducteur qui ne tarda pas à me mettre au parfum au sujet de la raison de notre venu ici. Le nom de mon interlocuteur était Léon Bridger, il était certainement l'homme dont la parole avait le plus de poid dans la bande de Glen. Il parvenait sans problème à se faire respecter par tout le monde, allié comme ennemi. Son principal passe-temps était de s'occuper du côté 'violent' du métier de gangster. En partant des simples passages-à-tabacs jusqu'à arriver aux représailles entre gangs, il se chargait d'absolument tout !

Tandis que le froid se glissait entre mes os, je faisais de mon mieux pour rester conscentré sur la voix de Leon.

*Ca gèle, bordel...*

- Et c'est pour ça que le boss veux que ce soit toi qui aie affaire avec le gang des Bloods, tu as des questions ?

*...*

- Je te demande pardon ?

- Quoi ? Qu'est-ce que tu n'a pas compris ?

- Non, je voudrais juste que tu reprenne depuis le début.

- Arg... Pourquoi est-ce que ça doit être toi ?

- J'aimerais justement le savoir.

- Bon, voilà. Et écoute bien cette fois-ci car je ne vais plus me répéter ! Mike, les bloods nous ont dérobés une de nos cargaisons d'armes, du moins c'est ce que l'un de nos hommes infiltré chez eux pense. Mais, nous n'avons aucune preuve pour en attester. Alors, on compte sur toi pour recolter suffisament d'information pour nous assurer de leurs culpabilité. Le boss ne veux pas les attaquer injustement. Compris ?

- Et.... Pourquoi moi ?

- Parce que c'est toi l'artiste, bordel de merde ! T'es le détéctive, non ? C'est ta spécialité de te fondre dans la masse. Et c'est le moment de t'en servir pour une bonne cause.

- Une bonne cause, c'est ça...

- Mike. Serait-tu en train de refuser le travail par hasard ?

Je relacha un soupir en me remémorant de tout les problémes dont je m'étais mêlés jusque là puis retroqua à Léon.

- Non, bien sûr que non. Je vais le faire !

- Bien, je vais t'attendre ici ! Le quartier général des Bloods se trouve à deux ruelles au nord. Si jamais ça se gâte, reviens. On a encore besoin de toi pour d'autres affaires.

Je hocha de la tête sans lui repondre puis lui tourna du dos afin de me diriger vers une petite ruelle situé à gauche de la voiture.

Cette journée promettait pas mal de tourments pour mon coeur... Ainsi qu'un sacré froid !

Bas-fonds

Ma peau se crispait en-dessous ma jacket jaunatre tandis que mes doigts s'engourdissaient dans les poches de mon jeen bleu. Moi qui croyais que besoin en chaleur allait être satisfait en portant deux t-shirt moyennement épais en-dessous de ma jacket... Je me trompais.

Je continuais à m'avancer en titubant le long d'une ruelle étoite et mal-éclairée tandis que mon esprit ruminait à la recherche d'une solution à mes tracas. Les Bloods n'étaient un gang bien dangereux, il avaient une vingtaines de membres tout au plus. C'était juste un petit groupe de racailles comme on en trouve à chaque coin de rue au Sud. Ce qui me fait songer à la raison qui les auraient pousser à s'en prendre à une organisation aussi puissante que celle de Glen.

C'était absurde. Seuls des écervelés incapables de se rendre compte du danger auxquelles ils faisaient face pourraient oser s'en prendre à l'un des gangs les plus puissants de la ville. L'autre explication étant que tout cela n'était que le fruit d'une confusion ou d'une conspiration. Mais, dans tout les cas, si les Bloods étaient en possession de la cargaison d'arme de Glen, s'en était fini pour eux, peu importe leurs circonstances. Les white Crow n'étaient pas du genre à accepter les excuses et encore moins à les entendre.

Alors que mon esprit méditait sur ce sujet, mon corp fini par déboucher sur une allée plus large que la précédente. Devant moi se tenait un batiment dont les murs extérieurs étaient infestés par la moisissure et sur lequel la nature avait presque reprise ses droits.

Mes jambes me menèrent jusqu'en face de la portière du vieil édifice. Elle était légèrement entre-ouverte et à première vue il n'y avait pas un chat à l'horizon, même pas un garde de posté pour surveiller l'entrée.

*Pourquoi est-ce que ça ne m'étonne pas ?*

Si les Bloods avaient été plus penchés sur leur système de securité, il n'y aurrais pas eu d'espion capable de les infiltrer et de faire fuiter des informations essentiels sur leurs opérations et par conséquent, je n'aurrais pas été là en premier lieu. Bref, ses types-là n'étaient pas très futés

*A moins que ce ne soit un piège...*

Je tus mes pensées paranoiaques, puis franchis le portail en fer rouillé.

Même si ces petit mafiosos n'était pas les plus intelligents qui soit, ils réstaient néanmoins armés et très dangeureux. Tout en m'avancant lentement à l'interieur de la vieille batisse, je délogea silencieusement mes mains des poches de mon pontalon puis déplaca celle de droite jusqu'à l'arrière de mon t-shirt afin d'en dégainer mon revolver.

Jettant quelques vifs coups d'oeils à droite et à gauche, je pus remarquer le bazar qui régnait sur les lieux. Canettes vides, cigarettes usés, matériels plastifiés en tout genre... Ainsi qu'un vieux meuble en cuir brun et une télé allumée. Ce n'était pas ce que j'était venu chercher, ce qu'il fallait que je retrouve était une sorte de boite capable contenir tout un lot d'armes à feu.

En continuant à m'avancer à l'interieur de la demeure, je fini par remarquer un petit passage étroit ménant au sous-sol. N'ayant pas d'autre choix, je déboula les marches de pas léger tout en retenant ma respiration. Je me laissais faire guidé par des néants verts jusqu'à atteindre une sorte de couloir lugubre ou jonchait de la crasse et des cartons en tout genre.

Je continuait à m'avancer tout discrétement le long du couloir jusqu'à ce qu'une voix me fasse sursauter.

- Cette fois-ci je suis sûr d'avoir entendu quelque chose ! Il y a quelqu'un ici !

Instinctivement, je m'adossa contre le mur puis releva mon arme au niveau de mon torse tout en restant sur mes gardes. Les bruits de pas se faisaient de plus en plus proche. C'est à ce moment-là que mes yeux furent attirés vers une silhouette logée près des cartons.

*???*

Sur le moment, aucune pensée structurée ne pu surgir dans mon esprit. Ce n'est qu'après quelques secondes que je pu finalement réflechir clairement. Je distingua les traits de la silhouette qui se revêla être une jeune femme à la peau blanche et à la chevelure noire qui donnait l'impression d'être, tout comme moi, caché dans l'ombre.

D'un mouvement lent, je libéra ma main gauche du garde-main de mon revolver puis posa mon index sur mes lévres afin de montrer à la jeune femme que j'étais à l'instar d'elle même, dans une facheuse situation dans laquelle faire du bruit n'était pas à notre avantage.

- Hey, reste là ! Je sais que tu essaye juste de te la couler douce !

- Quoi ?!

- Reste là, je te dis ! C'est moi qui vais aller voir ce que c'est.

Bas-fonds

Caché par la pénombre dans un petit recoin du sous-sol, je faisais de mon mieux afin régulariser ma respiration saccadée. Je posa mon regard sur la jeune femme qui se trouvait être moins bien cachée que moi, en me disant que si la sentinelle venait à trop se rapprocher, elle allait être la première à attirer son attention. Ce qui n'était pas vraiment à mon avantage, car s'il venait à la remarquer, il risquait certainement de sonner l'aletre, ce qui allait attirer tout ses poto vers nous. Ne me laissant plus aucune chance de m'en sortir en vivant.

*Que faire ?*

En dernier recours, je pouvais toujours me servir de mon arme à feu afin de me débarasser de lui, mais ça n'allais pas vraiment arranger la situation. Tout compte fait, c'était peut-être impossible de passer inapercu.

C'est alors qu'un mouvement au coin de mon champs de vision vint attirer mon attention. C'était la femme aux cheveux noirs qui remuais de la tête et qui semblait épeler quelque chose avec sa bouche.

*Comment veux-tu que je voie quoi que ce soit dans ce noir ?*

Je ne lui répondis que d'un simple regard interrogateur tout en penchant légerement ma tête sur le côté. Un mouvement qu'elle n'avait sûrement pas pu distunger à cause du manque de luminosité dans les souterains.

Je ne bougea pas, ne sachant pas quoi faire, je restais immobile, près à tirer sur le garde dès qu'il pointerais le bout de son nez vers moi. Heureusement, il n'y avait aucun obstacle entre moi et le passage par lequel il allait apparaitre.

Cependant la jeune fille, ne semblait pas être d'accord avec mon fil de pensé. Pile au moment au je sortis de ma cachette afin d'aligner le molosse, la propriétaire de la chevelure noire se retourna soudainement pour l'attaquer à l'arrière de sa jambe. Le moment d'après le vieil homme relacha un horrible hurlement de douleurs tandis que la femme se jetait sur moi.

Ne sachant comment réagir face à la tournure des évènement, je me contenta de diriger mon arme vers le sol et d'alterner mon regard entre la femme et le garde qui était tombé par terre. Son camarade ne tarda pas à réagir.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Cria-t'il avant que de lourds bruits de pas ne commencent à faire echo dans les sous-sol.

Au même moment la femme à la chevelure noire m'adressait la parole.

- On se barre ? Dit-elle en souriant.

Je ne distinguais pas le comique de la situation, mais si au moins l'un de nous deux était amusé alors, tant mieux. Car moi, je risquais ma peau, là. Et je ne pouvais pas me permettre de fuir avant d'avoir réglé mes affaire ici auparavant.

- Je ne suis pas venu jusqu'ici pour ressortir juste après. Lui dit-je sur un ton calme.

Même si j'avais dit ça, je devais avouer qu'il n'y avait plus grand chose que je pouvais faire. Le batiments tout entier devait être au courant de notre présence et une dizaine de mafieux n'allaient pas tardés à venir nous accueillir. Et je n'avais aucune chance de m'en sortir seul face à toute une bande de gangster armés jusqu'aux dents.

- A moins que tu préfères les faire exploser...

Comme pour contre-dire mes reflexions, la femme, pleine de ressource qu'elle était, ouvrit le sac qu'elle portait sur elle et me montra son contenu. Une dizaine de petits explosifs, c'était largement suffisant pour mettre la totalité du batiment sens dessus dessous. Mais, je n'avais pas vraiment besoin de détruire quoi que ce soit, j'étais là uniquement pour retrouver des armes. J'aurais l'air de quoi si je détruisais ce que j'étais sensé récupérer ?

Je remua de la tête de gauche à droite tout en affichant un petit sourire plaisantin sur mes lévres afin de répondre à sa proposition. J'étais à la fois amusé et effrayé par le fait qu'une telle idée ait pu surgir dans son esprit.

*Mais, que faisait-elle avec des bombes tout d'abord ? Non, pourquoi était-elle là en premier lieu ?*

Je m'étais retrouvé dans une bien drôle de situation, mais qui allait devenir bien moins drôle une fois que le seconde homme vena pointer le bout de son pistolet dans notre direction.

- Bordel de---

Je ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase pour lui loger une balle dans la tête. En réalité, je ne visais que son épaule gauche, j'essayais juste lui porter un coup qui le déstabiliserais suffisament pour qu'il ne puisse pas nous tirer dans le dos durant notre fuite. Mais, pas de bole, le pauvre s'était fait tué.

Je reposa mon regard sur la femme qui me dévisagait avant de lui adresser la parole.

- Tout compte fait, on se barre ! Et ce serait vraiment sympa de ta part si tu pouvait utiliser un de tes jouets pour leurs bloquer le passage.

J'attendis une réaction de sa part, avant de me mettre un courir vers l'étage. Il valais mieux ne pas trainer plus longtemps dans le coin. Je ne pouvais plus rien faire pour la cargaison de Glen.

Bas-fonds

Sortir d'ici était la seule solution à laquelle je pouvais penser, qui allait me permettre de voir à nouveau la lumière du soleil, tout en montant les marches deux à deux, je réflechissais aux mots avec lesquels j'allais expliquer ce qui s'était passé à Léon. Le plus court et le plus facile serait que de lui dise que j'avais simplement foiré, ce qui risquait de m'attirer sa condescendance, mais je n'allais sûrement pas lui laisser la chance de me marcher dessus. C'était hors de question.

Une fois à l'étage, je continua à courir en direction de la porte sans ralentir, jusqu'au moment ou je ressentis quelque chose s'accrocher à mon bras et me forcer à me retourner. Sachant d'ou venait cette pression, je n'y opposa aucune résistance et je laissa mon regard se diriger vers la direction souhaitée.

C'était la femme qui m'accompagnais que j'avais devant les yeux, elle semblait vouloir attirer mon attention sur quelque chose. Mais quoi ?

-Sinon on se planque ici, on attend qu'ils sortent. Ils sont bêtes, ils vont sûrement aller dehors pour nous chercher. A ce moment là, on descendra les escaliers et chacun de nous deux fera ce qu'il a à faire. Ça te dit ?

Se cacher et ensuite redescendre, pas bête. Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ?

- Il va falloire trouver une bonne cachette alors.

Tandis que la femme aux cheveux noirs envoyais ses main se balader dans son sac remplis d'explosifs, je fis en sorte de mieux l'examiner. La piéce dans laquelle nous nous trouvions était plus éclairé que les sous-sol ce qui fait que je pouvais remarquer plus de détails la concernant. A commencer par ses vêtements qui n'était pas tout à fait neufs. Ses vêtements étaient crasseux et beaucoup trop grands pour elle. Ce qui me faisait pensé qu'elle devais venir d'une famille pauvre. La norme du Sud en gros.

Cette analyse avait fait tilt dans mon esprit, comment est-ce qu'un habitant du Sud avait pu se procurer autant d'explosifs ? Ca pouvait être dû à ses relations avec les gangs locaux ou alors les marchands d'armes et dans les deux cas, cela m'arrangait. Cela faisait d'elle une informatrice potentiel qui pouvait me rapporter les potins et rumeurs du Sud. J'en avais justement perdu un il y a quelques semaines de cela. C'était une bonne opportunité pour me réenraciner dans les bas quartiers de Palema.

La jeune femme dont j'ignorais toujours le nom avait fini par allumer un fumigène et à l'envoyer par les escalier après quoi elle partie se réfugier derrière une montagne de carton en m'intimant de la suivre.

-C'est plus simple si tu te caches à mon avis. T'es pas encore invisible, désolée. M'avait-elle chuchoter.

Je souris légerement avant de me loger à mon tour dans sa planque. Elle avait un drôle de sens d'humour, mais ça me plaisait bien.

Quelques secondes plus tard, une bonne dizaine d'hommes armés de petits pistolets bas de gamme passaient devant nous et franchissaient la porte d'entrée tout en hurlant de vive voix.

- Aiden, prend quatre hommes et va fouiller à droite, Keyn reste là et surveille la baraque, les autres venez avec moi !!

Je ne savais pas combien de personne faisait partie des Bloods ni qui était leurs chef. C'était une bande de racaille beaucoup trop médiocre pour j'aie une raison de me rappeler d'eux. Mais, en ce moment-là je regrettais vraiment de ne pas avoir gardé en tête plus d'information les concernant. J'aurais au moins pus savoir s'ils étaient tous sortis ou bien s'il y avait des chances que certains soient resté en bas.

Mais, s'il y a avait bien une chose dont j'étais certain, c'était que l'espion de Glen avait bel et bien quitté le batiment. Aiden qu'il s'appelait, il semblerait qu'il se soit fait un renommée parmis eux...

Pour le moment, il y avait un autre probléme qui sollicitait mon attention. Un dénommé Keyn était resté derrière et se trouvait à quelques mètres de nous, assis sur le canapé à regarder la télé. Les autres ne devaient pas être partit bien loin non plus, ce qui faisait que je ne pouvais pas me permettre de me servir de mon arme à feu au risque d'attirer leurs attention. Et malheureusement, je ne portais aucun objet sur moi qui me permettrait de me débarasser de lui en toute discrétion. Contrairement à ma partenaire de crime, qui elle était en possession d'une arme blanche.

Je tourna lentement la tête dans sa direction puis déposa mes yeux sur le couteau qu'elle avait avant de lui chuchoter.

- Tu veux que je m'en charge ?

Bas-fonds

Ca ne semblait poser aucun soucis à la jeune femme que de me prêter son couteau et tant mieux. Car je nous voyais mal nous en sortir dans le cas ou elle aurrait refusé. Toutefois, je ne pus m'empêcher de penser à la naiveté dont elle avait fait preuve en prenant cette décision. Bien que nous soyons dans une situation délicate, elle devait également savoir que rien ne m'empêchait de me débarasser d'elle plus tard. Heureusement pour elle, je ne comptais pas lui faire de mal tant qu'elle ne se mettait pas en travers de mon chemin.

*Avait-elle mal calculée sa situation ? Ou bien pense t-elle que je suis inoffensive ?*

Je pris le couteau de sa main en lui souriant légérement comme pour la rassurer de ma bonne volonté à son égard. Puis fis quelque pas léger sur le côté afin de sortir de ma cachette avant de sentir à nouveau quelque chose s'accrocher à mon bras.

Je retourna lentement mon visage dans sa direction afin d'écouter ses parôles.

- Et tu casses pas mon couteau hein ? Sinon je te fais exploser en même temps que ce bâtiment.

Charmant. Je l'aime déjà cette fille-là.

Je lui exprima ma bonne foi par petit un rire étoufé avant de me libérer de son emprise et de me diriger vers ma proie.

Sincèrement, je n'avais prêté aucune attention à sa menace. Je voyais mal une femme aussi délicate qu'elle m'être d'une quelquonce nuisance. J'avais plutôt pris ses parôles comme de l'humour noir comme je les aimes.

Tandis que je marchais lentement dans la direction de la personne assise sur le vieux canapé, je ressentis la pression de mon sang monter et mes reflexions devenir de plus en plus extrême. Je n'étais pas vraiment habitué au meurtre par arme blanche, il fallait dire. Ni même au meurtre tout court. Ca n'allait être que la deuxième fois que j'ôtais la vie d'un homme, et la première que j'allais le faire avec un couteau.

Je manqua à m'étouffer avec ma salive au moment ou je tendis ma main gauche dans la direction de ma cible. Il fallut que je retienne mon besoin d'inspirer une gorgé d'air frais afin de ne pas émettre de bruit. Je posa violement ma main sur la bouche du dénommé Keyn avant lui couper nettement la gorge de droite à gauche avec mon autre main armée avec le couteau. Je m'assura durant mon mouvement rapide que je l'avais tranché assez profondément afin que sa corde vocal ne soit plus utilisable.

Ma victime se débattit de toutes ses forces en essayant de retirer la main qui était collée contre son visage. Sa vigueur ne fit qu'augmenter une fois que le sang se soit mit à gicler hors de son cou et à un moment donnée, je ne pouvais plus le contenir.

Une fois libre de ses mouvement, il se releva et posant sa main droite sur son cou. Me dirigea un regard profond droit dans les yeux puis s'effondra sur le sol. La vie l'avait quittée.

J'observais le liquide rouge alors qu'il se diffusait hors de son propriétaire. Des pensés tordu infestèrent mon cerveau à cet instant-là et un sourire sadique se forma inconsciement sur mes lévres. Mon expression toute entière devait être déformée par la frénésie en ce moment-là.

Il me fallut bien quelques secondes afin de reprendre mes esprits et me rappeler de la jeune femme qui était toujours caché derrière les cartons, heureusement qu'elle ne pouvait pas distinguer les traits de mon visage de là ou elle était, elle m'aurait sûrement pris pour un psychopathe. Et elle aurait eu raison de le croire.

Je dirigea mes yeux de sa direction puis l'invita à sortir de sa cachette.

- C'est fini, tu peux sortir !

En attendant une réaction de sa part, je fis en sorte de me débarasser du sang qu'il y avait sur le couteau en le frottant contre le canapé. Je ne voulais pas en avoir sur mes vêtement, il n'y avait nullement besoin de créer plus de preuve me reliant à ce cette affaire qu'il n'y en a déjà. Surtout que j'allais devoir garder ce couteau sur moi pendant encore un moment. Je ne comptais pas le rendre à sa propriétaire tant que je n'étais pas entièrement sûr qu'elle n'allait pas l'utiliser contre moi.

Je jetta un coup d'oeil dans sa direction puis lui fit part de mes intentions sur un ton ferme.

- Ne t'inquiete pas, je vais te le rendre. Mais, plus tard.

Après quoi, j'ouvris la fermeture éclair de ma veste afin de loger l'arme blanche dans l'une de ses poches interieur. Mon, attitude agressive n'allait sûrement pas plaire à mon interlocutrice, mais c'était toujours mieux que de me faire poignarder dans le dos.

J'adressa une nouvelle fois la parole à la propriétaire du couteau, mais cette fois-ci sur un ton légerement plus amical afin de refroidir l'atmosphère.

- On y va ?

Bas-fonds

Le sourire aux lévres, la jeune femme dont j'ignorais toujours le nom s'était à nouveau enfoncée dans les souterrains. D'après ses dires, elle avait quelque chose à accomplire ici bas. Je me demande bien ce que ça pouvait être, j'héspère seulement que ça n'interférera pas avec la mission que m'a confié Glen.

Sans plus tarder, j'accélera le pas puis me dirigea à mon tour vers les escaliers. A peine avait-je entamé la premiére marche que j'entendis des bruit de pas en provenance de la porte d'entrée. Les Bloods étaient de retour et ils étaient aussi nombreux qu'à leur départ un instant plus tôt. D'après les voix que je pouvait entendre, j'aurrais dit qu'ils étaient une bonne dizaines. Ce qui fait que je n'avais aucune chance face à eux avec mon petit revolver. Mon arme ne possédait définitivement pas assez de balles pour venir à bout d'autant de monde.

Confus face à leurs retour soudain, je me mis à débouler les marches deux par deux afin d'augmenter la distance qui nous séparait. Je ne pouvais rien faire d'autre de toute façon.

*Hum ?*

Quelque chose arrivait dans ma direction. C'était rouge et très fin, je ne pouvais pas bien le distinguer dans le noire, mais je savais que ça venait de part de cette femme-là. Il n'y avait qu'elle devant moi.

*Des explosifs ?!!!*

Déconcerté par cette pensé, je baissa la tête tout en continuant de m'enfoncer dans les sous-sol puis me retourna une fois que l'objet m'avait dépassé.

Le petit bidule tomba aux pieds des mafiosos qui arboraient des expressions tout aussi ahurit que la mienne. Comme quoi, il ne s'attendaient pas à voir des explosifs voler dans leur direction aujourd'hui. Même venant de la part d'un envahisseur. Au moins, je n'étais pas le seul à être perdu dans cette situation.

Le machin, dont j'ignorais toujours la fonction, se mis finalement en marche et commenca à libérer sporadiquement une fumée grisâtre qui avait vite fait remplis toute la piéce et se mis à menacer de s'étendre jusqu'aux sous-sol.

*Ouf ! Ce n'est qu'un fumigéne...*

Soulagé, mais toujours pas hors de danger. Je me retourna puis dévala le reste des escalier afin de ne pas entrer dans le rayon d'action du gaz, jusqu'à ce que j'arrive devant la propriètaire de la chevelure noire.

- Je vais poser des explosifs un peu partout. Quand tu auras rempli ta mission, on sortira, et je ferais tout exploser.

Quoi ? La cargaison va être pris par l'explosion, et je ne peux pas la faire sortir seul ! Et puis comment est-ce qu'ont va sortir si tu fait tout pêter ?! Bordel, ce que j'aimerais lui faire part de mon point de vue. Mais, n'ayant de meilleur alternative, je ne pouvais pas argumenter avec elle. Surtout que le temps nous préssait, le groupe de gangster se dirigeait toujours droit vers nous. Ce n'était sûrement pas un petit fumigéne qui allait les arrêter.

-Promis, j'attendrais que tu sois sorti. Je veux récupérer mon couteau.

Mais, ce n'est pas de ça dont il est question ici !

Un echo de claquement retentit dans tout le sous-sol. Ca devait être les autres gars qui déscendaient les escaliers.

- Tu crois qu'ils te laisserons faire ce que tu veux sans te poser de question ?

J'agripa le bras de mon interlocutrice puis la forca à me suivre jusqu'à la piece d'à côté. La porte en fer qui séparait les deux endroits allait nous faire gagner un peu de temps. Du moins, jusqu'à ce que l'un de nos poursuivants pense à vider son chargeur dessus.

Une fois le seuil de la porte franchit, je redonna sa liberté à le jeune femme qui avait été obligé de me suivre puis ferma la porte en calant dessus une poutre en bois qui trainait par terre.

*Ca devait être fait pour ce genre de situation...*

Je jetta un coup d'oeil vers ma camarade avant qu'une voix ne rententisse dans la piéce.

- Quoi ? Vous êtes déjà de retour ? Vous avez retrouvé l'intru ?

Examinant la piéce du regard, je ne pus rien remarquer qui pouvait être qualifié comme étant la source de cette voix. Je fis quelques pas lent vers le coin qui me semblait être le plus assombris par la pénombre tout en intimant à ma partenaire de ne pas faire de bruit.

De l'autre côté de la porte, les voix se faisaient de plus en plus acharnés.

- C'est quoi ce bordel ? Fermez là !

Quelques petits pas plus tard, je pu finalement distinguer la silhouette d'un homme qui était accroupis devant une caisse en acier plutôt imposante. Il semblait être complétement aspiré par son travail, tellement qu'il ne devait même pas faire prêter attention à ses propres parôles.

- Bordel, ça s'ouvre comment ce truc-là ?

Je dirigea un regard interrogateur vers ma partenaire avant de me décider de dégainer mon arme et de la pointer vers la tête de l'homme qui nous donnait du dos.

Après quoi, je chuchota vers la direction de la propriétaire des explosifs :

- A toi l'honneur.

Bas-fonds

La femme qui m'accompagnait fit comme je lui avait demandé et tua la personne qui était accroupis en utilisant mon arme. Bien ! Au moins, je ne serais pas la seule personne à avoir ôté des vies ce soir-là. Les chances pour qu'elle me dénonce à la police sont désormais presque nul.

Mais plus j'y pensais, plus je me demandais pour quelle raison est-ce que je ne me débaraissait pas d'elle une bonne fois pour toute ? Je venais justement de mettre un terme à l'existence de deux hommes. Une victime de plus ou une de moins n'allait pas y changer grand chose ! ...Non... Tuer pour la survie n'est pas la même chose que de tuer pour m'éviter la prison. C'est totalement différent même ! Je ne voulais pas devenir un monstre, alors je n'allais pas lui faire de mal tant qu'elle ne pointait pas d'arme dans ma direction. Même si en faisant cela je risquait la prison à vie. Mais au moins, je gardais mon humanité.

Je repris l'arme d'entre les mains de ma complice puis remarqua que les voix qui s'acharnaient derrière la porte quelques instants plus tôt s'étaient arrêtés.

*Hmm...*

Un vacarme encore plus énorme se propagea à ce moment-là. Mais, cette fois-ci, ça venait de derrière une autre porte... Qui était entrouverte. Merde ! Ils arrivent, il faut faire quelque chose pour les empêcher d'entrer !

La jeune femme se pencha rapidement vers la caisse d'arme qui appartenait sûrement à Glen vu sa forme, l'ouvra agilement puis en sortit une arme automatique puis la pointa vers l'entrée.

- Si on doit mourir ici ce soir, je peux au moins connaître ton nom ?

- Détrompe toi, je n'ai aucunement l'intention de mourir ici !

Je lui répondit en articulent fluidement et lui souriant largement afin de lui prouver que j'avais entièrement confiance en mes mots. Même si en réalité j'avais de gros doutes à leurs vis-à-vis. Seulement, c'était ma spécialité que de rester serein dans les situations les plus critiquse et j'allais bien en profiter tant que je le pouvais afin de méditer calmement sur une solution qui nous permettrait de nous en sortir vivant.

Je fis quelque pas vifs en direction de la cargaison d'arme, attrapa l'une d'elles au hasard, puis courra vers le coin oposé de la piece à celui ou se trouvait la jeune femme. Après quoi, je retira la sécurité de l'arme puis la pointa à mon tour vers l'endroit par lequel nos ennemis allaient apparaitre.

- Ah ! Et je m'appelle Mike, et toi ?

Un balle perdu traversa la parole, ratant de peu la propriètaire de la chevelure noire et terminant son parcours en se logant dans le mur qui se s'élevait derrière elle. Un coup de pied défonça la porte d'entrée puis quelques silhouette apparurent devant nous.

N'hésitant pas un seul instant, je pressa la détente, laissant mon arme arroser les petits voyou qui entraient dans son champs de tire de par ses balles. Les bruits assourdissant crée par la mitraillette m'empêchaient d'évaluer clairement la situation. Rajoutant à cela les éclats de feu qu'elle dégagait constament, il m'était totalement impossible de savoir ce que ma partenaire faisait en moment.

Après quelques morts, plus personne n'osait entrer dans notre piéce, un silence de mort s'installa entre nous, je pris quelques seconde pour réflechir puis je hurla àl'égard de ma partenaire.

- Tes bombes ! Maintenant !

Bas-fonds

- Lâche ton arme et commence à courir !

Pas besoin de me le dire deux fois pour que je le fasse ! A peine avait-elle balancée ses explosifs que je jetta à mon tour ma mitraillette puis pris mes jambes à mon cou en gardant une distance minimal entre moi et ma partenaire.

-Au fait... Moi... C'est Caelys.

M'avait-elle dit entre deux inspirations. Elle devait être fatiguée. A vrai dire, moi aussi je l'étais, mais j'avais vu pire, je n'allais pas me laisser éssoufler par une petite course. Je songeais à mes expériences de vie ou de mort passés tout en dévalant les marches, en me disant que la situation pouvait être bien pire.

- Ca va bientôt se terminer, tiens bon.

Une fois arrivé au rez-de-chaussé, je me dirigea instinctivement vers la sortie la plus proche. La fenêtre ! Je tournoya violemment en prenant appuis sur mon pied droit puis repris ma course de plus bel vers ma voie d'évasion. Heureusement que j'avais analysé la piéce lorsque j'y étais auparavant, cela allait me faire gagner beaucoup de temps et allait même éventuellement me permettre de quitter cette vieille maison avant qu'elle ne tombe en ruine.

*Merde*

Caelys n'avait pas eu la même idée que moi. Elle avait plutôt choisis de sortir par la porte principal. Elle n'allait pas y arriver à temps !

- Par ici, vite !

Je l'a previns afin qu'elle prenne même voie que moi, du moins j'avais essayé. Les bruits crée par la déflagration avaient pris le dessus sur ma voix, moi-même je pouvais à peine entendre les sons qui sortaient de ma bouche.

*Bordel*

Il n'y avait plus grand chose que je pouvais faire pour elle, je renvoya mon regard droit devant moi, puis sauta à travers la fenêtre en protégant mon visage des éclats de verres avec mes avants bras. L'instant d'après, la maison implosa.

L'atterrissage se déroula sans le moindre soucis. Une fois que mon corps avait pleinement récupéré du choc, une pensé vague surgissait dans mon l'esprit.

*Elle s'en est sortie ?*

De mon côté, il n'y avait rien à signaler, je m'étais pris quelques grosses pierres par-ci et par-là, mais à part quelques entailles, il n'y avait pas de blessures grave à déplorer.

- Mike, ça va ?

Mes pas me guidérent spontanément jusqu'à l'endroit d'ou provenait la voix. Une fois arrivé à l'entrée de l'ancien édifice, je retrouva Caelys, debout, toute dégoulinante de sang. Elle en avait pris cher.

- Oui... Mieux que toi, on dirait. Il va falloir s'occuper de tes blessures... Tu as un problèmes avec les hopitaux ?

Une question très légitime, étant donnée le peu de chose que je savais sur mon interlocutrice. Elle se trimballait avec des bombes, voilà ce que je savais d'elle. Rien ne me disait que ce n'était pas une dangereuse criminelle recherchée par tout les flics de la ville. Car si c'était le cas alors, il vallait mieux ne pas s'approcher des hopitaux, je n'avais aucune envie de me faire arrêter à cause d'une bourde de ce niveau-là.

Car oui ! J'allais l'accompagner. Elle m'avais sauvé la mise et je n'étais pas le type de personne à laisser ses dettes impayés.

Bas-fonds

Coriace, la petite dame. Comme on pouvait s'y attendre venant de la part d'une habitante du quartier Sud. Il fallait au moins avoir autant de tripes qu'elle pour s'en sortir en un seul morceau dans ce milieu-là. D'ailleurs, maintenant que j'y pensais. Elle était venue faire quoi dans le QG des Bloods ? Une affaire personnelle ? Une revanche ? Ou un conflit entre gang ?

Sa voie fréle et décousue me fit bien vite abandonner l'idée de l'interroger sur la raison de sa présence ici. Cela pouvait toujours attendre contrairement à son rétablissement qui lui, devait être mit en priorité de toute urgence. Car même si le ton qu'elle employait pour m'adresser la parole était joueur, je pouvais facilement comprendre qu'elle n'était pas en un aussi bon état qu'elle le laissait parraitre.

- D'accord. Pas de docteur, dans ce cas. Mais, avant d'y aller... Ta voisine. A-t'elle le bon matériel pour te soigner ? Car je doute qu'un fil et une aiguille suffisent à te remettre sur pied.

Outre ses blessures sévères, un autre détail tout aussi important me titillait la conscience. Le froid. Contrairement à moi qui était chaudement vétu. Caelys ne portait rien de plus qu'un très large tee shirt. Ce petit bout de tissu ne devait pas la protéger de grand chose. Comment faisait-elle pour supporter tout ça en étant dans cet état ?

Rapidement, je me mis à ouvrir la fermeture éclair de ma veste jaune tout en répondant à la question que venait de me poser la jeune délinquante.

- Oui, ne t'inquiète pas. Je vais te ramener jusqu'à chez toi. Pour ce qui est du payement, pas la peine de prendre la tête avec ça. Sans toi, je ne m'en serais sûrement pas sorti indemne de ce traquenard. Alors, je te dois bien ça, si ce n'est plus. Mais... Je ne dirais pas non à un bon petit repas chaud.

Un petit sourire amusé se forma sur mes lévre en réaction à ma propre blague. Qui n'en était pas une, en vérité. Cependant, l'air enjoué qui s'était crée un instant plus tôt se dissipa instantanément le moment même où la jeune brune s'était abattu contre le sol. Ses jambes tremblaient... ? C'est bien ce que je me disais, elle avait froid.

D'un mouvement agile, je me déplaça afin de m'accroupir à son niveau et déposa ensuite le vêtement que je tenais entre mes doigts sur les épaules ensanglantée de Caelys. Une fois que le premier probléme avait été réglée, Je décida d'allonger mon bras droit derrière le dos de la jeune femme dans le but de l'aider à se relever et probablement de marcher également. Le trajet qui menait jusqu'au véhicule de Leon n'était pas très long, mais ça ne risquait pas d'être une partie de plaisir avec toutes ses blessures.

- Des médecins clandestins ? Tu est pleine de surprises dis donc. Mais, avant ça. Laisse moi t'aider à te relever.

La voie qui menait vers la voiture de Leon se trouvait à notre gauche. Après avoir traversés deux petites ruelles on devrait attérir devant son 4x4 rouge sang. Mais nous n'arriverons là-bas, qu'une fois que Caelys aurrait été remise sur ses pieds.

Bas-fonds

Caelys semblait toujours êtres de bonne humeur malgrès toutes les blessures quelle avait subit. C'était un bon signe, je suppose. Son ton léger me permettait en outre de me détendre un peu et d'oublier le fait que je me trouvais dans l'un des quartiers les plus dangereux de la ville. Mais cela ne me faisait pas baisser ma garde pour autant. Je restais vigilant ce qui me permit de distinguer les quelques silhouettes lointaines qui se rapprochaient de nous. Le bruit de l'explosion n'était pas passé inapercu, mais heureusement, il était encore très tôt. La plupart des gens devaient toujours ronfler sous leur lit.

Mon but premier étant de passer inapercu, je ne souhaitais pas qu'il y ait des témoins de ma présence ici. En conséquent, je décida de rapidement prendre le bras de Caelys sur mon épaule et de l'aider à se diriger vers la voiture de Leon à pas rapide. Lui affichant au passage un petit sourire.

- Essaye de penser à autre chose, ça devrait t'aider à oublier la douleur.

Quelques minutes plus tard, nous arrivâmes enfin devant le 4x4 grenat de Leon. Ce dernier était toujours là. Bien visible, du haut de ses 1m80, habillé d'un manteau en fourure gris et d'un pontalon simple noir d'ébène.

Adossé contre la portière avant du véhicule et grillant tranquillement sa cigarette, il ne manqua pas à remarquer les deux silhouettes qui se rapprochaient de lui. Il fit un petit pas en avant au début, il écarquilla légèrement des yeux avant d'ensuite continuer sa marche vers nous pour s'arrêter juste en face de moi.

- Mike, c'était quoi cette explosion, tout à l'heure ?

Sa voix roque, comme d'habitude, me fit légèrement grimacer. Je ne sentais vraiment pas ce type-là.

- On n'a pas le temps pour ça, Leon. Il faut ramener cette fille à l'hopital.

- Et pourquoi est-ce qu'il "faut" qu'on fasse ça ? Et puis, c'est qui d'abord ?

C'est là que ça commence à devenir chiant. N'ayant aucune réponse viable à lui offrir, je me contenta de me taire et de constater la réaction de Caelys. Leon en faisait de même, mais son regard était plus réprobateur que curieux.

- Si tu ne me donne pas une réponse qui me plait alors tu ne montera pas dans ma bagnole. Ton nom ! Ton prénom ! Le nom de ton chef ! Puis celui de ton gang ! Maintenant !

Bas-fonds

Leon n'était pas ce que je pouvais qualifier de gentleman, je le savais déjà, depuis le temps que je le connais. Mais, là, je devais avouer qu'il y allait plutôt fort dans le manque de tact. Même en laissant de côté le fait que son interlocutrice faisait partit de la gente féminine, il aurait au moins pu prendre en compte le fait qu'elle était gravement blessée, voire mourante. Cependant, tout cela ne semblait pas du tout l'atteindre, pas le moins du monde. C'est pour cela que je ne le sentait pas ce type-là.

Caelys semblait avoir optée pour l'agressivité dans sa réponse. A mon avis, ce n'était pas la meilleure solution à notre problème, mais c'était une décision légitime face à ce genre de goujat. Son imitation satirique du grand molosse me fit lacher un début de rire qui ne manqua pas à attirer l'attention du grand gaillard.

Sa réponse à lui fut des plus bréves. Un grognement, puis il tourna simplement son visage sur le côté. Comme si on n'était plus là.

Leon n'avait pas été le seul à avoir détourné son regard. Caelys aussi avait quittée l'assemblé. Sauf que elle, elle n'avait pas l'intention de s'attarder plus que cela dans les parages. Aussitôt la discussion terminée, qu'elle se libéra de mon épaule, puis entrepris sa marche au loin après avoir lâché un court au revoir.

Je resta silencieux un instant. Manquant de mot, mais aussi de conviction. Que devais-je faire dans ce genre de situation ? Le bon sens voudrait que je l'arrête avant qu'elle ne se blesse dans sa marche funeste. Seulement, qui suis-je pour lui dire ce qu'elle devait faire et ce qu'elle ne devait pas faire ? C'était son choix, après tout. C'était sa vie à elle.

- Désolé pour lui, Caelys. J'espère que tu ne le prend pas mal.

Je voulais au moins lui laisser une chance pour qu'elle revienne sur sa décision, au cas où elle regretterait son choix. C'est avec cette idée en tête que je lui adressa la parole une ultime reprise. Puis, elle s'écroula au sol.

- Oh, merde... Lachais-je à voix basse avant de me diriger vers elle.
- Tu vois ? C'est pour ça qu'on ne doit pas ramasser les chats de gouttière. Car, on ne s'en sort plus après.

Pas après pas, mon corps se déplaçait dans la direction du corps inanimé de Caelys. Une fois arrivé à sa hauteur, je m'agenouilla devant elle afin de m'assurer qu'elle respirait toujours. Cela fait, je m'attela finalement à déplacer son corps jusqu'à la voiture de Leon.

- Tu peux au moins m'aider en ouvrant la porte, non ?
- La mission, Mike.
- Les Bloods vous ont belle et bien volé votre cargaison. Elle était là, plus maitenant. Les Bloods non plus. Vengeance accomplie.
- Je vois. Tu expliquera tout ça au boss.

Après ce dernier échange, Leon ne posa plus aucune question et ouvrit la portiére qui était devant moi avant d'aller prendre place au volant. Dans le silence le plus plat, je déposa Caelys à l'arriére de l'engin puis m'installa à l'avant. Direction, le toubib clandestin préféré de Leon.