Lenka se rendait donc à la cascade, une zone paisible, qui allait lui permettre de se ressourcer et de récupérer un peu. Habillé de manière simpliste, il était en débardeur, pantalon et ses fameuses bottes. Alors qu'il approchait de la cascade et la rivière qui la bordait, il décida de retirer ses bottes et chaussettes, retirer son débardeur et aller faire un tour sous la cascade. Il se tenait là en position digne des moines de certains endroits reculés. Les mains jointes, il y retenait toute sa spiritualité. Profitant du silence, du calme environnant. Il n'y avait que parfois quelques animaux qui passait par là. L'eau déferlant sur sa nuque et épaules faisait un choc qu'il allait endurer durant un long moment. Peu à peu des minutes passèrent les animaux passaient par là, comme si le loup noir n'y était pas. Certains animaux le fixait, comme s'ils étaient eux-même curieux de ce qu'il faisait. Le chant des oiseaux, un calme absolu qui ne pouvait être rompu par presque rien. Le ciel était bleu, un soleil qui tapait et provoquait une température conséquente sur le sol américain. Enfin éloigné de tout ses problèmes, missions, ombres etc, Lenka était enfin tranquille. Il n'y avait rien de mieux pour lui qu'un moment de solitude dans ce genre d'endroit. Un quart d'heure passa, une demi-heure ensuite. Quelques passants passèrent, mais rien de bien remarquable, il fallait dire qu'il n'y avait eu qu'un couple qui était passé et reparti quelques minutes après, visitant probablement le coin de Palema. Des touristes peut-être.

Il était bien loin des moments fatidiques et problématiques qu'il pouvait y avoir en ville. Il prendrait cette journée comme elle viendrait. Eloigné pour une fois de combats, situations dangereuses et personnes dangereuses. Cela lui permettrait ainsi de se ressourcer.

Lenka Utsugi

La méditation était un art que beaucoup d'artistes martiaux pratiquaient. Particulièrement ceux d'Asie. Lenka avait été initié à de nombreux arts chinois, il appréciait notamment le bajiquan, le kung fu qu'il avait fini par maitriser, le tai chi, la boxe chinoise (sanda), le wu shu ainsi que d'autres styles. Nombre de ces artistes qui pratiquait les arts qu'il adorait, pratiquait également la méditation. Quelques minutes souvent suffisait pour se détendre, pour prendre du temps pour soi, comme il aimait si bien le dire. Il jeta un instant un oeil devant lui, ayant entendu un petit bruit dans l'eau. C'était une jeune femme, sa silhouette lui rappelait vaguement quelqu'un. Il termina sa méditation avant d'approcher voulant s'assurer si c'était bien elle... le pire, c'était qu'il avait raison de croire que c'était elle, mais la pire chose de toutes, c'était qu'elle était une ennemie désormais. Il jeta un regard sur elle, puis détourna ce dernier. Il n'était plus qu'à quelques mètres d'elle, pieds nus, le corps humide, de l'eau ruisselant de ses cheveux. Son torse musclé face à la jeune femme.

« Alors tu as rejoins l'ennemi... » dit-il, presque avec une certaine peine dans cette constatation.

Cette jeune femme, il la connaissait bien. Elle était de presque dix ans sa cadette. Pourtant un lien qui était autrefois fort entre eux, n'était aujourd'hui plus qu'un souvenir fort. Ils avaient tout deux disparus de la vie de l'un de l'autre pour une certaine raison. Désormais, Lenka comprenait pourquoi elle était partie. Il ne lui avait jamais parlé des ombres auparavant, elle savait désormais, elle se rappelait probablement encore ses tatouages et sa marque. Elle lui avait déjà demandé la signification de chacun de ses tatouages, il n'avait pas tellement répondu, surtout à la marque des nephils qu'il laissait toujours trôner, fièrement. Son regard couleur sang se reporta sur elle, il n'y avait aucun doute, c'était bien elle.

Lenka Utsugi

La voir ici, ce n'était pas ce qu'il avait espéré un jour. Il n'aurait plus pensé la croiser. Et certainement pas dans ce genre de conditions. Mais tout ce qu'il avait souhaité c'était qu'elle ne soit jamais mêlé au combat et à la guerre permanente qui mêlait ce monde, dans l'ombre. Il lui avait caché ces choses-là pour la protéger des parts d'ombres qui étaient en ce monde. Il n'avait jamais souhaité lui faire de mal, ni la perdre à vrai dire. Elle n'avait presque pas changé, cette taille, cette frimousse, ces cheveux. C'était comme si c'était hier, qu'ils étaient encore... ensembles.

Il jeta un oeil sur elle, il lui faisait peur, il fit un pas en avant. Elle continua sa phrase, à propos de ses mensonges, le fait qu'il ait toujours caché où il allait lorsqu'il s'éveillait soudainement. Ces fois-là, il ne la trompait pas, il allait éliminer une ombre, ou allait accomplir une mission. Même son métier, elle ne savait presque rien, elle ne savait qu'uniquement qu'il était militaire, il n'avait jamais expliqué son passé. Il avait été tellement secret avec elle, qu'il comprenait sa rancoeur. Il arriva vers elle, avançant dans l'eau, elle n'était plus qu'à un mètre.

« Nous ne sommes plus ce que nous étions. Et je n'avais aucune raison de te le dire. » dit-il en avançant.

Il attrapa son cou, comme s'il voulut lui faire mal, la regardant d'en haut, son regard sanglant dans celui si tendre et vert de Jiludia. Sa main gauche se posa sur la tête de la séraph, avant de la tirer vers lui, la collant à son torse.

« Je n'avais aucune raison, car je voulais te protéger de tout cela. De ce que je devais faire. De ce pour quoi je combattais encore. La guerre nous suis, séraph, nephil. Tu es bête, tu n'aurais jamais dû aller dans ce clan. Je n'ai pas souhaité que tu sois mêlé à cette bataille, ce n'était pas la tienne, Jiludia. C'était à moi de te protéger. » il posa sa main droite sur la tête de la séraph.

Il ne l'étranglait pas, il l'avait seulement tenue pour la rassurer. Pour ne pas qu'elle s'éloignait davantage. Il ne laissait qu'un silence, sans un mot de plus. Il avait toujours espéré qu'elle soit sortie de ce genre d'histoires, qu'elle n'ait jamais rejoins cette cause séraph ou nephil... mais être une séraph ? C'était encore pire ce qu'il aurait pu penser. Pourtant, il ne pouvait la haïr. L'aimer, ce n'était plus le cas, mais c'était un sentiment étrange et complexe. Elle était encore quelqu'un qu'il se devait de protéger. La seule personne encore en vie, qui se le devait. Leur passé était probablement la cause...

Lenka Utsugi

Lenka n'était pas un homme sans coeur. Il avait déjà réussi à s'attacher dans le passé et toujours cela s'était fini de manière catastrophique. Avant de venir aux états-unis, en France déjà il avait rencontré une femme, mais sa carrière de légionnaire ne l'avait pas laissé faire quoi que ce soit d'autre que profiter du peu de temps. Ils s'étaient entendu sur cette raison, mais avec Jiludia, en amérique, cela avait été très différents. Ils vivaient ensembles ils avaient été sérieux l'un envers l'autre. Il avait eu tort de le lui cacher mais c'était la seule manière qu'il avait eu, de la protéger. La seule manière pour lui de ne pas tout gâcher. Il n'avait pas voulu l'impliquer, la laisser loin de cette histoire. Avoir cette même femme près de lui, cela le rassurait un peu. Une part de lui tenais toujours à elle, il ne pouvait lui faire de mal. Il ne souhaitait pas la combattre. C'était probablement la seule séraph sur cette Terre qu'il ne ferait jamais de mal. Il l'espérait. Il en avait déjà fait assez. Elle avait raison, sa colère, ses larmes, c'était difficile pour lui de voir cela. Jiludia était une fille fragile au fond, quand on la connaissait bien. Alors qu'elle avouait ses sentiments, Lenka porta sa main à sa joue, comme pour la rassurer, son pouce venant effacer les chaudes larmes qui coulaient.

« Je m'excuse. Je n'avais jamais trouvé comment te le dire. Je ne voulais pas que tu souffres et fuis en expliquant quelque chose que tu ne comprenais pas. Je ne voulais pas qu'un jour, tu finisses par perdre foi en moi. Je voulais encore et encore profiter de ton regard d'emmeraude sur moi. J'ai jamais pu m'en lasser. » dit-il en la forçant délicatement à le regarder.

Le plus étrange pour lui, était que même lorsqu'elle versait des larmes, elle était jolie. Il aurait toujours un faible pour elle, cette histoire n'était jamais réellement terminé, mais il ne serait probablement plus ce petit ami qu'il avait été il y a une époque. Elle avait changé et lui aussi.

« Je sais que tu m'en veux, tu as toutes les raisons pour. Mais je ne t'ai jamais souhaité du mal. Tu me sais sincère sur ça. » dit-il en caressant délicatement sa joue de ses doigts.

Il restait là, face à elle, même suite à la rafale de coups. Il savait qu'elle se retenait, que c'était pour laisser échapper sa rage plus qu'autre chose. Elle n'était pas ce genre de personne qui lui ferait du mal, comme lui n'en ferait pas à une délicate fille comme elle, pas après ce qu'ils avaient vécus. Une part de lui haïssait ce qu'elle était: une séraph. Mais il ne détestait pas Jiludia. Il la voyait toujours comme celle qu'il avait côtoyé, plusieurs mois auparavant. Il la verrait toujours ainsi. Sa main gauche arrêta un coup de poing qu'elle visait sur son torse.

« Je t'ai aimé. Et tu auras toujours une place dans mon coeur, Jiludia. » avoua-t-il en déviant du regard.

Lenka Utsugi

Lenka était là, face à elle. Il ne savait pas quoi dire de plus que ce qu'il avait dit pour la rassurer et la réconforter face à ce qu'ils avaient vécu. Il savait que son départ en mission quasi-soudaine l'avait probablement surprise mais il n'avait jamais compris son départ. Pour lui, elle était partie parce qu'elle ne voulait pas s'engager, mais peut-être qu'il n'avait pas tout compris. Elle baragouinait à voix basse, à peine audible, dans ses pleurs. Sa voix était cachée, chouinant un peu malgré elle. Cela aurait donné un aspect humoristique à la scène, mais c'était elle et il savait qu'elle souffrait intérieurement lorsqu'elle parlait. Elle était aussi confus que lui. Il avait arrêté son poing pour qu'elle arrêtait de frapper. Elle s'arrêta enfin. Un instant dura jusqu'à ce qu'elle se calme. Elle expliqua qu'il était parti la laissant seule, puis ajouta quelques mots qui le font réagir instantément. Il était durant quelques secondes incapable de réagir, une émotion indescriptible l'envahissait. Il jeta un oeil sur Jiludia, puis son ventre. Il avait compris immédiatement ce qu'elle avait voulu dire par là. Il apprécia la caresse de Jiludia avant de saisir sa main et tirer délicatement vers lui celle qu'il avait tant aimé. Il s'abaissa un peu, sa main venant glisser sur le ventre.

« Tu... tu dis vrai là ? Tu es... tu es enceinte ? » dit-il, surpris.

Il était vrai que ça faisait quoi ? Deux, trois mois maintenant presque qu'ils ne s'étaient pas revu. Il avait remarqué qu'elle avait un tout petit peu pris du poids mais même en la connaissant bien, il pensait qu'elle s'était juste un peu relâché, mais il comprenait désormais pourquoi. Il se releva, regardant Jiludia. Il ne savait plus vraiment quoi dire, confus. Il baissa un peu la tête.

« C'est pour ça que tu as préféré partir ? Pour ne pas me l'imposer ? Tu n'avais pas besoin de partir, je ne t'aurai pas laissé tomber. Je n'aurai pas laissé tomber ce petit être. » dit-il en caressant délicatement du bout des doigts.

Il ne savait pas quoi faire, le regard baissé sur ce ventre, avant de regarder Jiludia, puis détourner du regard. Il restait confus, ses sentiments mitigés entre joie, bonheur et désarroi.

Lenka Utsugi

Il me tira vers lui et me caressa le ventre. Je compris alors immédiatement qu'il m'avait entendu même si cette phrase ne lui était pas destinée. Il me posa une question, m'indiquant qu'il avait bien compris que dans mon ventre se trouvait un petit être vivant. Je ne savais pas vraiment quoi dire, me contentant de hocher la tête et de remonter mon regard vers le sien. Il baissa la tête gêné alors que je tentais de trouver les bons mots pour lui expliquer.

Des caresses le long de mon ventre interrompirent ma réflexion. Il me dit quelques phrases que j'aurais préféré les entendre plus tôt peut-être que je ne serais pas partie. Mais maintenant nous nous étions quittés et nous appartenions à deux groupes qui devaient se détester. Je pris plusieurs grandes respirations avant de tenter de lui répondre, bafouillant à cause de la confusion :


"-Tu étais parti subitement en mission et ne donnais plus de nouvelles, j'ai découvert le bébé, j'ai paniqué... Je suis partie, je ne voulais pas souffrir quand tu allais me mettre dehors en le découvrant... Et maintenant je sais que tu m'as menti en permanence, alors je n'arrive même pas à te croire quand tu me dis que tu ne m'aurais pas laissé tomber..."

Je fis une brève pause, observant l'homme en face de moi qui devait être confus suite à cette nouvelle. Je lui caressais le bras doucement pour le calmer, ajoutant :

"-Tu sais, tu n'es pas obligé de dire tout ça pour me faire plaisir. Je me suis déjà préparée psychologiquement à l'élever seule."

J'eu un léger mouvement de recul voulant mettre une distance entre lui et moi, détournant le regard. J'avais peur d'espérer trop de cet homme qui m'avait tant menti et était parti du jour au lendemain je ne sais où sans me donner de nouvelles ce qui créa notre rupture. Je finis par lâcher d'une voix qu eje voulait neutre mais qui se révélait tremblante :

"-De toute façon, se rapprocher à nouveau ne servirai à rien, tu es Nephil non ?"

Ces paroles, même si elles venaient de moi me firent l'effet d'un coup de poignard en plein coeur. J'avais le coeur serré, je savais que je disais vrai, mais je n'avais pas envie de m'éloigner de lui non plus, je l'avais enfin retrouvé après tout ce temps... Je serrais les poings à cause de la frustration qui m'envahissait, cherchant du courage en observant Lenka, mais ce fut l'effet inverse qui se produisit. Je posais ma main sur mon ventre me mordant la lèvre. Comme j'en avait l'habitude je pensais à voix haute et me lamentais :

"-Pourquoi a-t-il fallut qu'il soit là ? "

by Lenka Utsugi

Lenka n'avait jamais pensé que cela aurait été possible. Il n'aurait jamais pensé que Jiludia soit enceinte et que cela aurait pu être la raison de sa fuite. Il avait simplement pensé que ses cachoteries, sa vie cachée, tout cela avait fini par lui faire peur et faire partir. Désormais qu'elle était séraph, il pensait que peut-être elle était partie à cause de ça, pour ne pas lui faire face en le lui avouant. Elle n'avait peut-être que trop tard compris la différence séraph et nephil lorsqu'elle passa ce contrat. Il n'en savait rien, mais il s'en fichait finalement. Elle était là, devant lui, elle se tenait en vie, séraph, enceinte de lui. Elle n'avait probablement connu que lui et c'était son enfant à lui, la chair de sa chair, son propre sang. Garçon ou fille ? Ce fut la première question qu'il imagina poser. Mais il n'en savait rien. Elle ne pouvait peut-être pas encore savoir. Vu leur temps de séparation elle devait être à quoi ? Trois mois presque. Il lui restait encore six mois avant qu'un petit bébé vint au monde. Il restait surpris. Il ne savait comment réagir mais Jiludia pris parole avant qu'il ne puisse trouver quelconque solution. Elle craignait sa réponse peut-être. Ou sa réaction. Pour elle, elle avait vécu la vie de Lenka comme une trahison, un mensonge permanent. Mais pour lui, ce n'était pas cela, mais il comprenait la vision des choses qu'avait son ancienne dulcinée. Ils auraient peut-être été aujourd'hui encore, prêt à recevoir cet enfant, mais elle avait eu peur de sa réaction en l'apprenant. Elle craignait qu'il la jette à la porte, mais non, ce n'était pas son genre. Il était peut-être sans pitié, mais pas sans coeur vis à vis de son propre enfant et celle qui le portait. Après tout, leur lien était profond, complexe mais trop souvent gâché par sa vie cachée.

Désormais elle avait du mal à le croire et croire chaque parole qu'il disait, elle ne pensait qu'il ne disait cela que par compassion. Mais ce n'était pas le cas. Elle était prête mentalement à élever un enfant seul, mais lui, ne l'était pas. Il ne voulait pas se voir éloigner d'un petit bébé qui était le sien. Il se mit à saisir la main de Jiludia, pour l'arrêter, mais elle avait eu le temps de terminer ses paroles.

« Je ne veux pas vivre à part de cet enfant. Je veux l'éduquer aussi. Je veux participer à cela. Rien ne me ferai plus plaisir que ça. Je n'ai jamais songé à une famille, j'ai caché beaucoup de choses, mais crois-moi sur parole: je vais le ou la protéger comme la prunelle de mes yeux. » confia-t-il simplement.

Il jeta encore un oeil sur ce petit ventre qui poussait doucement, c'était compliqué, séraph et nephil, ayant un enfant ensemble ? Cela allait rendre les choses extrêmement difficiles. Pour Lenka, tout séraph était un ennemi, mais Jiludia, non. Pour elle en plus, elle était probablement trop douce pour se confronter à lui. Et de toute façon, ce n'était pas une possibilité.

« Je ne sais pas comment faire, mais je voudrais éduquer cet enfant et faire partie de sa vie. J'aurai aimé le faire à tes côtés, à cette époque, aujourd'hui, beaucoup de choses nous ont séparés, je ne sais pas ce que tu veux, je sais que je n'ai pas été parfait. Mais je te demande une seule chose: ne me mets pas à part de cet enfant. Et si quelqu'un te fais du mal, je le tuerai. » dit-il, posant sa main sur la tête de Jiludia.

Un sentiment nostalgique l'envahissait. Cette situation, sa main posée sur la tête de la séraph, il l'avait déjà vécu à leur rencontre, lorsqu'elle avait été au plus mal. Il s'en souvenait. Mais le présent était bien là, face à lui.

by Lenka Utsugi

Il saisit ma main, et par réflexe j'entremêlais nos doigts. Il m'empêchait de m'éloigner plus de lui alors qu'il me déclarait vouloir élever l'enfant avec moi. Il me promettait de protéger notre enfant et cette idée était la plus agréable. Offrir une famille à l'enfant que je portais en moi, lui donner l'amour d'une famille ce que j'avais subitement perdu. Cette idée illumina mon regard et j'oubliais le temps d'un instant tout ce qu'il m'avait fait et toute ma rancoeur. Mais ce n'était qu'un instant, et même si ma colère était plus faible que précédemment, sûrement dû à sa douceur et aux coups que je lui avais donné, cette dernière était toujours présente. D'une voix douce mais légèrement irritée je lui demandais :

"-Tu me dis le ou la protéger. Mais tu avais dit que tu me protégeais mais tu m'avais juste abandonnée et menti. Je ne veux pas que tu fasse la même chose à notre enfant... Je veux qu'il soit heureux"

Son regard insistant sur mon ventre me gênait mais c'était compréhensible. De ma main libre, je caressais ce dernier comme pour rassurer l'être humain qui était à l'intérieur. Je restais silencieuse à fixer nos doigts entrelacés. Il me demandait à faire parti de la vie de l'enfant, de ne pas le séparer de l'enfant. Je nous imaginais ensemble, là où nous habitions avec l'enfant. Nous étions souriant dans ce rêve, nous étions heureux, nous étions une famille. Mais nos deux tatouages différents arrivèrent devant la scène me ramenant à la réalité.

J'avais envie de pleurer, mais sa main sur ma tête me réconforta aussitôt. Ce geste qui me rappelait tant de bon moment. Je réussi à faire un léger sourire alors que je lui indiquais d'une voix douce :

"-Je veux qu'il ai une famille..."

Je caressais la paume de sa main à l'aide de mon pouce et plongeais mon regard dans le sien. Il savait que j'avais perdu ma famille et c'était grace à lui que j'avais réussi à faire mon deuil. Mais il y avait une ombre au tableau. D'une voix plus terne j'ajoutais :

"-Mais avons nous le droit d'être proche alors que nous sommes censé nous détester au point de vouloir nous entre-tué ? Ne seront nous pas désormais toujours séparé quoiqu'il arrive à cause de ces marques qui nous séparent ?"

Un frisson me traversa à l'idée d'être à nouveau séparée de lui. Je ne voulais pas, il était trop important pour moi, à l'idée de ne plus le revoir, je serais sa main dans la mienne. Je ne voulais pas qu'on s'éloigne mais je voulais également garder mes distances pour protéger mon coeur. Cette rencontre était vraiment un grand tourment pour moi

by Lenka Utsugi

Lenka ressentait un bonheur palpable pour la vie de cet enfant à naître. Il ne savait pas encore si c'était un garçon, une fille, mais quel qu'il soit il l'aimerait de tout son être. Il le chérirait et le protègerait de toutes ses forces. Le traqueur savait qu'il ferait ce qu'il faudrait pour ce petit bout à naître. Silencieusement, il remarqua la main entrelacée avec celle de Jiludia, cela lui fit une agréable sensation bien qu'il était concentré par chaque parole qu'elle prononçait. Elle avait aussi partiellement raison sur tout ce qu'elle disait. Il n'abandonnerait pas l'enfant, ni elle, ce n'était pas son but. Il n'avait jamais abandonné Jiludia en vérité, il n'avait fait qu'aller accomplir sa mission. C'était ainsi qu'il vivait sa vie, qu'il gagnait son argent. Sa vie de nephil à côté, cela était aussi très compliqué, mais il tenterait de palier ça, de trouver un meilleur poste, si l'enfant naissait, il n'y avait aucune raison pour laquelle il ne pourrait pas tenter de faire un effort.

Il ne pouvait pas être ainsi toute sa vie, ce petit bout méritait un père auprès de lui aussi souvent qu'il le pouvait. Il regardait Jiludia, elle qui avait perdu sa famille, elle savait mieux que quiconque combien il ne fallait pas séparer deux parents d'un enfant, sauf en cas d'urgence. Mais il ne pensait pas qu'elle le forcerait à s'en séparer. Il attira doucement la demoiselle vers lui, l'enlaçant silencieusement, sans un mot pour expliquer ce qui se passait. Mais elle avait raison sur un point, leur futur était flou avec la différence de leurs clans.

« Cet enfant ne devra pas connaitre la guerre de nos clans. Il faudra l'élever dans l'indifférence de ce monde-là. Qu'il en soit pur. Je le renforcerai mentalement comme physiquement, toi tu le protègeras et lui apprendras tout ce qu'il y a à savoir de la vie. Si on y travaille, il sera le fruit de nos efforts. Il n'aura peut-être plus besoin de faire un tel choix en grandissant, nephil ou séraph n'auront peut-être plus aucune notion pour lui. Cet enfant sera fort et débrouillard. Nous le protègerons. Et je ne laisserai personne lui faire de mal, jamais. » dit-il simplement câlinant légèrement les cheveux de Jiludia en même temps.

Il s'agenouilla ensuite, posant sa tête contre le ventre essayant d'entendre quelques bruits, quelques coups. Il ferma les yeux pour se concentrer sur les mouvements de ce petit être à venir... il n'entendait presque rien avec l'eau autour d'eau. Mais finalement, un petit bruit fut perçu. Comme s'il disait coucou à son père. Un léger sourire apparut aux lèvres de Lenka. Un rare moment où il se laissait sourire, une vraie joie, non dissimulée. Il aimait déjà cet enfant. Une rare facette que démontrait Lenka, que seule Jiludia avait pu voir dans sa vie depuis des années. Il fallait dire que la vie qu'il avait eu ne lui avait pas permis d'être très jovial, la guerre, les combats, la vie de nephil, c'était ce qui l'avait forgé.

by Lenka Utsugi

Il y avait un silence, mais il était apaisant il me permettait de réfléchir. Je voulais que ce petit ai une famille, mais Lenka était-il adapté pour s'occuper d'une famille je ne le savais pas. Mais seul l'avenir me le dirais. Et puis, je n'avais pas le droit d'empêcher l'enfant d'avoir son père simplement parce que je lui en voulais encore de ses mensonges.
Il m'attira vers lui puis me câlina ce qui me permis de me détendre alors qu'il faisait preuve de sagesse en évoquant nos clans opposés et notre futur enfant. Je souriant en l'entendant imaginer un futur où nous étions heureux avec notre enfant. Il jouait avec mes cheveux comme il l'avait toujours fait, c'était apaisant.

Je le vis s'agenouiller devant moi ce qui me gêna et me surpris, je laissais échapper :

"-Mais qu'est ce que tu fais ?"

Il n'eu pas besoin de me répondre lorsque je le vis poser son oreille sur mon ventre. Je l'observais sans rien dire, posant ma main sur sa tête comme il le faisait avec moi. Il ne se passait rien de spécial, jusqu'à ce que je le vois le sourire au lèvre. C'était si rare de le voir avec un sourire que je ne pus demander :

"-Tu l'as entendu ? C'est ça qui te rend si heureux ? Ton sourire est toujours aussi beau, j'espère que le bébé aura le même..."

Je mis mes mains sur ses épaules pour le faire se relever, les joues rosies par la gêne des paroles que je venais de prononcer. Je regardais le sol et tournais légèrement sur moi même gênée et hésitante ce qui s'entendais dans ma voix alors que je disais :

"-Désolé, de m'être enfuie et d'avoir eu peur. Si j'avais su, je n'aurais pas mis fin à nous deux. Je veux l'élever avec toi mais j'ai peur je suis encore jeune pour avoir un enfant. Je multiplie les erreur et je ne réfléchie jamais aux conséquences... Tu penses vraiment qu'on pourra l'élever dans de bonne condition ? Je ne veux pas être une mauvaise mère... Je gâche tout ce que j'entreprend, pardon d'avoir tout gâché entre nous. Je ne peux pas te promettre de tout pardonner les mensonges et tout le reste immédiatement, mais je veux qu'on répare nos erreurs... Moi aussi j'ai des choses à me faire pardonner... Je veux me battre pour cette enfant, il sera aussi beau et fort que son père, j'en suis sûre

En quelques secondes j'avais dit tout ce que j'avais sur le coeur, mes peurs, mes troubles, j'avais même réussi à me calmer à la fin pour parler de notre futur enfant. Certes je gardais caché mes sentiments pour lui qui n'étaient pas éteints, mais il était mieux ainsi, après tout nous étions de deux clans distincts ce serait un amour interdit. Ce n'était qu'aujourd'hui et depuis que je l'avais revu que je réalisais que j'avais bien quelque chose de vivant dans mon ventre. Je m'exclamait d'une voix douce en le prenant dans mes bras :

"-On va être parents"

by Lenka Utsugi

Lenka était content. Content parce qu'il avait retrouvé Jiludia, mais également parce qu'il savait désormais que d'ici quelques mois il aurait un enfant. Que ce soit une fille ou un garçon n'était pas ce qui l'importait le plus, car il l'aimerait autant. Il entraînerait cet enfant à être fort. Il préparerait cet enfant mentalement également. Avec les parents qu'il avait, cet enfant ne pouvait être qu'un très beau bébé. Il se releva finalement, face à Jiludia, elle s'était excusée de ses erreurs et avoua qu'elle n'avait pas encore pleinement pardonné Lenka pour ce qu'il avait caché. Il comprenait. Elle voulait aussi se faire pardonner pour ses erreurs à elle, mais il ne lui reprochait rien, il avait compris ses raisons. Elle complimenta son sourire, ce qui lui fit arrêter de sourire immédiatement, c'était rare qu'il faisait de tel sourires, ou même, qu'il souriait tout court. Il n'y avait que de rares personnes qui l'avait déjà vu vraiment sourire et Jiludia en faisait partie.

Ils allaient être deux parents responsables peu importe les erreurs passées. Il s'en rendit compte lorsqu'elle l'enlaça et lui dit qu'ils allaient l'être. Il se contenta de posa sa main droite sur la tête de Jiludia en caressant délicatement ses cheveux au passage, son bras gauche l'entoura en s'arrêtant sur ses épaules, la serrant doucement contre lui.

« Oui. Nous serons de bons parents, nous ferons de notre mieux pour que cet enfant ait ce qu'il lui faut. » dit-il en posant un léger baiser sur la tête de Jiludia, comme pour la protéger.

Un lien indescriptible restait entre eux. Pour lui, il n'oublierait jamais cette fille, une partie de ses sentiments n'étaient pas oubliés, mais il ne pouvait pas avouer. Il n'était pas ce genre d'hommes à dire facilement ce qu'il ressentait. Bien qu'au sujet du bébé, il l'avait dit parce que c'était évident à ses yeux. Il ne voulait pas abandonner et nier être un père. Ce n'était pas ce qu'il voulait, ce n'était pas ce en quoi il avait été éduqué. Ce n'était pas ses principes à lui. Il était quelqu'un de loyal et franc, bien sûr que le fait qu'ils étaient de deux clans opposés compliquait les choses, mais compliqué ne voulait pas forcement dire impossible. Il ne laisserait personne toucher à un cheveu de son enfant.

« Ne t'inquiètes pas. On va s'en sortir. » se contenta-t-il de dire.

by Lenka Utsugi

Ses bras forts qui m'entouraient me permettaient de relâcher la pression. En le voyant au départ j'avais pensé que je devrais m'enfuir loin de lui. Mais je n'en avais plus envie désormais j'étais bien dans ses bras, je me sentais protégée de tous les danger qui pouvaient m'atteindre ainsi que le bébé. Je ne le lâchais pas restant à le prendre dans mes bras comme autre fois, les souvenirs remontaient et je ne parvenais pas à les stopper. Je souriais, c'était plus fort que moi, ça faisait longtemps que je ne m'étais pas senti si bien.

Ainsi il pensait que nous pourrions être de bon parents, j'avais envie de le croire. Son baiser sur ma tête me fit frissonner, c'était plus fort que moi. En plus il ajoutait qu'il ne fallait pas que je m'inquiète, ce qui me rassura un peu plus. J'étais bien.

Mais je me posais plein de questions. Je me demandais si le bébé serait humain, seraph ou nephil... Et quels seraient les conséquence si le petit était seraph... Je savais qu'il avait une haine et une envie de meurtre incontrôlable envers les Seraph, qu'arriverai-t-il au bébé ? Serait-ce comme moi et il n'arriverait pas à lui faire du mal ou bien éliminerait-il ce qu'il appelait l'ennemi ?
J'avais tant de question, que je simplifiais en lui demandant sans oser croiser son regard par peur de sa réponse et réaction :

"-Et s'il est Seraph ? Que ce passerait-il ?"

Je regardais nos reflets dans l'eau. Je nous trouvais mignon ainsi, dans les bras de l'autre, sa main sur ma tête. Nous avions nos marques presque au même endroit mais malheureusement ces marques étaient différentes. La vision de ce reflet de couple impossible à cause d'un tatouage me dégoûtait et je fis apparaître un tas de neige dans l'eau afin de troubler cette image qui me faisait si mal au coeur.
Je n'utilisais plus qu'un bras pour le maintenir près de moi, utilisant l'autre pour venir caresser l'emplacement de ma marque. Je soupirais :

"-Stupide voeux... Je perd tout ceux à qui je tiens à cause de lui"

by Lenka Utsugi

Le silence trônait, il n'y avait rien à dire si ce n'est profiter de l'instant présent. Lenka ne savait pas quoi dire d'autre, il ne pouvait pas, même s'il l'avait souhaité. Il ne voulait pas penser au passé ou futur là, dans l'immédiat. Il voulait profiter de quelques secondes, sans problèmes, loin des ombres, loin des histoires de séraph et nephil. Juste quelques précieuses secondes. Elle s'arrêtèrent lorsque Jiludia décida de poser la question gênait chacun. Si l'enfant naissait, séraph ou nephil, qu'adviendrait-il de lui ? Pour Lenka, il n'en savait rien. Mais ce qui était sûr pour lui, à ses yeux, c'était qu'il ne pouvait naître qu'humain, car logiquement, il fallait qu'il passait un contrat avant d'être de l'un ou l'autre clan, du coup, Lenka fixait un peu étrangement celle qui se tenait dans ses bras.

« A moins qu'il fasse un voeu et un contrat avec Kyu, je doute que ce soit possible. L'enfant ne pourrait que naître humain, normalement. » avoua-t-il.

Il regardait la jeune femme, il était vrai qu'ils n'avaient eu aucune instruction quant aux enfants nés d'une union entre différents êtres d'un clan. Mais dans la logique des choses, vu comme ils étaient devenus séraph ou nephil, pour Lenka, c'était logique que l'enfant naîtrait humain, mais peut-être que certaines choses lui échappait encore. Il doutait que ce soit autrement.

by Lenka Utsugi

Je me sentais stupide de ne pas avoir penser au fait que l'enfant serait humain. Lenka avait raison il fallait un contrat pour devenir membre d'un des deux clans et pour le moment, le bébé dans mon ventre n'avait fait ni contrat ni vœu. Je soupirai de soulagement alors qu'il me fixait toujours étrangement.

Je me blottis à nouveau dans ses bras et contre son torse. Je me sentais bien je voulais oublier le temps d'un instant tout ce qui se passait dans ma nouvelle vie, les ombres, les clans, mes pouvoirs, mon arme... Il y avait eu bien trop de nouveauté en peu de temps. Me retrouver près de lui, me rappelait de bons et chaleureux souvenirs lorsque j'étais encore loin d'imaginer ce monde parallèle dans lequel il vivait déjà à l'époque.

Je caressais délicatement son dos du bout des doigts alors que je posais mon autre bras sur son torse, à coté de ma tête. Je fermais les yeux pour profiter de l'instant, ne me rendant même pas compte que mes doigts caressaient légèrement son torse musclé. Sans vraiment réfléchir je prononçait d'une voix douce qui traduisait le bonheur dans lequel j'étais :

"-Reste près de moi... près de nous"

Je le serrais contre moi, j'avais peur que ce soit un rêve duquel j'allais me réveiller peu de temps plus tard. Je ne voulais pas qu'il reparte en mission, je voulais arrêter le temps. J'entendais le battement régulier de son coeur malgré le bruit de la cascade qui s'écoulait non loin de nous. Le lieu dans lequel nous nous trouvions était magique, le lieu de rêve pour des retrouvailles.

Un bruit se fit entendre derrière moi, surement des touristes... Je ne pris pas la peine d'ouvrir les yeux ou quoi que ce soit. Je voulais rester encore dans ma bulle de bonheur bien que je la savais éphémère. Dans ma tête revenait des imagines de nos moments passés ensemble, de nos nuits passées dans le même lit, lorsque je m'endormais après avoir vu son sourire si rare... Perdu dans mes pensées, je murmurais :


"-Dis moi que tu es bien réel, que tu n'es pas un rêve"

by Lenka Utsugi

Le moment présent était un bonheur partagé et réciproque pour les deux. Un moment qu'ils partageaient pour de multiples raisons, comme le fait qu'ils ne s'étaient pas revus depuis des mois qui aurait semblé des années, mais surtout cette séparation qui avait été si brutale, avait été difficile pour eux. Lenka l'avait vécu plus simple qu'on ne l'aurait pensé, mais il n'avait jamais compris la raison de son départ. Maintenant qu'elle était là, il ne pouvait pas nier qu'il n'était pas content de la revoir, rassuré qu'elle aille bien. Peut-être un peu déçu qu'elle ait rejoint les séraph, mais il n'y pouvait rien, ce qui était fait était fait. C'était trop tard pour le lui reprocher ou quoique ce soit de ce genre désormais. Mais il n'était pas ce genre d'hommes à reprocher des choses passées, des choses qui étaient déjà faites depuis longtemps. Non, Lenka n'était pas ce genre d'individu.

Il se rappelait ce moment chaleureux, les bruits de la cascade qui tombait non loin, les ruisselements de l'eau, puis la chaleur de Jiludia contre son torse. Il ne pouvait pas la repousser, non, c'était impossible pour lui. Il tuerait pour elle. Il tuerait si un autre avait posé la main sur elle, qui était la mère de son enfant. Il l'enlaçait, alors qu'elle lui demandait de rester près d'elle et du bébé. Puis il entendit quelques bruits derrière mais il s'en fichait. Elle murmura, un murmure à peine audible.

« Je suis bien là. » fit-il, comme pour la rassurer.

Il la serra un peu plus, pour la mettre en confiance. Elle se devait de savoir qu'il était là désormais et ne la laisserait pas tomber. Ce n'était pas du tout ce qu'il souhaitait. Il se rappelait facilement de son passé en commun avec elle, mais ce n'était probablement pas le bon moment pour qu'il se mit à penser à cela. Ils n'étaient plus réellement ensembles et même si la situation était adorable, il n'était pas sûr qu'elle ou lui, soit prêt à reprendre... mais au final, il n'en savait rien. Une part de lui avait très envie de ne plus la voir repartir sans lui, la ramener dans son appartement au quartier nord. Recommencer cette vie à deux. Mais il n'osait rien dire, il ne pouvait rien dire. Il reposa délicatement sa tête sur celle de la petite Jiludia.

« Tu m'as manqué. » avoua-t-il, presque timidement.

C'était vrai, que sans elle, la vie en appartement n'était pas la même chose. Il n'avait pas la même habitude seul, il ne faisait que son boulot, s'entraîner, il prenait du temps pour lui seulement lorsqu'il pratiquait le tai chi, il ne prenait plus le temps qu'on soit au petit soin pour lui, comme elle, elle l'avait été pour lui. Il n'avait pris soin que d'elle et aucune autre depuis. Il n'avait pas eu le temps, ni la véritable envie.

by Lenka Utsugi

Ses paroles me rassuraient et me donnait encore plus envie de rester dans le cocon que ses bras formaient autour de moi. Il resserra l'étreinte légèrement, c'était comme avant, lorsqu'il me prenait dans ses bras pour me calmer quand je n'allais pas bien où que je faisais des cauchemars. Il n'avait pas changé depuis notre rupture, il avait toujours cette douceur et cet instinct de protection envers les êtres qui lui sont cher. Je ne pouvais désormais plus imaginer les jours s'écouler sans passer du temps à ses côtés ou le voir. Mais que penserait-il de moi lorsqu'il découvrirait que depuis notre séparation je vivais dans les rues, dans des logements précaires et que le peu d'argent que j'avais passait dans la nourriture. Sa tête se posa délicatement sur la mienne, une chose qu'il pouvait facilement faire vu notre différence de taille puis sa voix raisonna dans mes oreilles. Elle était presque timide, je ne m'attendais pas à entendre ce genre de parole alors je lui avais manqué.

Déposant un rapide bisous sur son torse je lui répondis d'une voix douce et chaleureuse :

"-Toi aussi tu m'as manqué... je me sentais seule"

C'était vrai, à cause de ma timidité, je n'osais parler à personne dans cette ville, je n'avais personne pour me tenir compagnie. Je n'avais pas de quoi aller dans un bar pour boire un verre et rencontrer de nouvelles tête. Bref, j'avais parcourus les rues de la ville seule pendant plusieurs mois qui me paraissaient être des années. Parfois il m'arrivait de me demander où il était et vouloir le voir, mais j'abandonnais l'idée dès que je me rappelais la raison de notre rupture.

Me remémorant la position dans laquelle nous nous trouvions, je réalisais que nous ressemblions à un couple. Et peut-être que depuis notre rupture Lenka m'avait remplacé, il pouvait avoir trouvé une autre personne qu'il pourrait câliner, embrasser, sourire, comme il me le faisait autrefois. Une pointe de jalousie et de curiosité perla dans mon esprit. Lentement je lui demandais :

"-Je peux te poser une question ?"

Mon stress à l'idée de poser la fameuse interrogation montait en moi et mes doigts ne caressaient plus son torse, le tapotant légèrement. Ne réfléchissant plus, mon côté idiote faisant son apparition, je me lançais et d'une voix rapide, cachant mon visage contre son torse, je l'interrogeais :

"-Tu as une autre femme dans ta vie ?"

by Lenka Utsugi

Ces instants étaient précieux. Et elle aussi l'était. Il ne savait pas ce qui lui était arrivé depuis ces quelques mois, mais pour Lenka, tout cela lui donnait l'impression que ce n'était qu'hier qu'elle était parti et qu'aujourd'hui il l'avait retrouvé. Mais il savait que ce n'était pas le cas, qu'elle était partie depuis un moment, que de nombreuses choses avaient peut-être pu évoluer. Mais il ne savait pas ce qu'elle faisait maintenant. Elle avoua qu'il lui avait manqué, cela le toucha beaucoup, car au moins, cela prouvait qu'il n'avait pas été le seul à penser à elle, mais que l'inverse était vrai aussi. C'était sans doute ce qui lui fit le plus plaisir depuis tout à l'heure, ainsi que l'annonce qu'il avait un enfant dans son ventre, qui allait naître bientôt. Il n'y avait même pas pensé, quel nom lui donner si c'était un garçon, ou une fille ? Quel nom de famille porterait l'enfant ? Il ne savait pas comment les choses se passeraient. Il y pensait, laissant cette question dans le coin de sa tête pour plus tard, ils auraient probablement le temps d'en rediscuter encore.

« Hm... » dit-il, comme pour acquiescer au fait qu'elle pouvait poser une question.

Bien sûr qu'elle pouvait lui demander quelque chose. Ce n'était pas comme si elle ne pouvait plus lui poser une simple question depuis quelques mois. Il l'écouta poser la question, il mit un certain temps à la regarder, bien qu'elle n'osait pas le fixer, elle se cachait dans son torse, comme pour fuir son regard, peut-être un peu honteuse de cette question. Si elle lui demandait c'était probablement parce qu'elle avait encore des sentiments pour lui et que l'idée qu'il l'ait remplacée la rendait un peu jalouse. Il eut un bref sourire avant de lui caresser la tête une fois de plus.

« Je n'ai personne. Ce n'était pas vraiment ma priorité, depuis ton départ. » répondit-il.
« Tu t'es remise avec quelqu'un ? » demanda-t-il à son tour, curieux.

Si c'était le cas, alors la situation était probablement plus compliqué qu'il n'aurait pu le penser. Si elle l'aimait, ce serait encore plus compliqué, pire encore, il ne saurait vraiment plus comment faire vis à vis de l'enfant. A vrai dire, il ne savait déjà pas trop comment faire, mais ajouter cela allait le perturber un peu plus, quel que soit sa réponse, Lenka l'attendait avec impatience. Son regard posé sur la petite frimousse de Jiludia, il attendait sa réponse. Il passa une main dans ses cheveux, pour replacer une mèche qui tombait sur elle, caressant au passage légèrement sa joue. Elle sentait toujours ce parfum particulier quand il l'avait connu, c'était une odeur particulière bien à elle, difficile à décrire, indescriptible même. Une odeur que diffusait son corps lui-même, c'était une odeur naturelle, pas un parfum en vérité. Cela venait de ses cheveux, c'était toujours une odeur si particulière qu'il appréciait tant. C'en éait presque enivrant pour lui.

by Lenka Utsugi

Une fois ma question posée, le temps s'écoula au ralenti, ma tête posée contre son torse, j'attendais avec peur sa réponse. Je ne voulais vraiment pas qu'il me dise qu'il m'avait remplacé, j'aimais l'idée d'avoir encore une place dans son coeur. La graine de jalousie fleurissait en moi alors que je temps s'écoulait, qu'allais-je faire si la réponse s'avérais positive ? Aurais-je le courage de le repousser et de lui dire d'aller retrouver cette fille ? Je ne savais rien de tout cela, heureusement le verdict arriva accompagné d'une caresse : je n'avais pas été remplacée. Je me demandais quelle était donc cette priorité qui l'avait occupé à mon départ, me demandant s'il s'agissait un moyen de cacher des sentiments encore présents à mon égard.

Puis il me renvoyait ma question. Je restais silencieuse, ne m'attendant pas à une telle question. D'il m'avait posé la question un jour plus tôt j'aurais pu lui dire que je n'avais jamais posé mon regard sur un autre homme ou quoique ce soit. Mais hier j'avais rencontré ce garçon, Hitsugaya. Il y avait une certaine attirance entre nous deux, mais de là à dire que nous étions un vrai couple uni par l'amour... Je ne pensais pas... Après tout ce n'était surement qu'un jeu pour lui et il allait me quitter bientôt en découvrant l'enfant. Je réfléchissais encore un instant, mais j'en vint à une conclusion évidente, je n'avais aucune raison de lui parler d'Hitsugaya, rien de sérieux ne pourrait sortir de cette situation. Quittant son torse, plongeant mon regard dans le sien, je tournais la tête de gauche à droite en disant :

"-Il n'y a eu aucun autre homme que toi..."

Je restais silencieux, remontant les caresses que je lui faisais dans le dos jusque dans ses cheveux. Son regard avait toujours eu quelque chose d'enivrant, j'avais toujours eu des difficulté à m'en dégager et c'était encore le cas aujourd'hui. Ma main dans ces cheveux vint caresser sa joue. Sa peau était toujours aussi douce, comme autrefois. Tout était comme avant, être en contact avec lui était toujours aussi agréable et me procurait un bien être inégalable.

Pour facilité ma caresse sur son visage, je me mis sur la pointe des pieds, mais le sol de la cascade était glissant et je perdis l'équilibre, tombant en arrière. Je laissais échapper un petit cri, prête à me retrouver trempée.

by Lenka Utsugi

Il avait répondu par la négative, car effectivement, il n'avait jamais connu d'autre femme depuis elle, il y a plusieurs mois de cela. Bien sûr il lui était arrivé de sortir, entre ses missions, d'aller dans des soirées, boire à des bars quelques fois. Il avait été abordé, avait dansé avec quelques-unes, mais il n'avait jamais été plus loin qu'une danse, il n'avait embrassé aucune autre. Il n'avait eu de relation avec aucune autre. Pas qu'il pensait encore à elle, bien que cela arrivait, mais plus parce que cela n'était pas sa priorité. Pour lui, il n'avait jamais mis l'accent sur la priorité d'avoir une petite amie, bien sur qu'il avait apprécié chaque instant avec Jiludia, mais jamais il n'aurait absolument souhaité désespérement se retrouver quelqu'un. Il n'était pas quelqu'un de pressé sur ce plan là et même s'il aurait souhaité, il était un très mauvais dragueur. En tant que séducteur, ce n'était vraiment pas son fort. Combien de fois avait-il gaffé lorsqu'il avait rencontré Jiludia ? Tout n'avais jamais été comme un conte de fée, leur premier baiser était d'ailleurs du fait de la demoiselle, pas de lui. Il avait attendu longtemps pour ce baiser, de nombreuses semaines. Ils n'étaient même pas encore ensembles. C'était compliqué, leur romance avait tardé à commencer. Mais il fallait dire que cela leur avait permis de tisser un lien certain avant que quoi que ce soit ne se passe entre eux. Il fallait dire qu'avec ce qu'elle avait vécu peu avant, ce n'était probablement pas la situation la plus parfaite à ce moment-là, pour qu'un homme débarque dans sa vie. Il avait commencé comme une sorte de protecteur, un grand frère. Puis ils s'étaient liés l'un à l'autre. C'était lors de cette soirée là, chez lui, ce chez lui qui allait devenir leur domicile à eux deux, que ce baiser eu lieu. Il s'en rappelait encore.

Il jeta un oeil à Jiludia, qui semblait bien rassurée par l'annonce qu'il venait de faire. A sa propre question, elle n'hésita qu'un court instant avant de répondre, disant que pour elle, il n'y avait eu que lui. Elle n'avait laissé la place dans son coeur que pour lui ? C'était une affirmation qui lui fit plaisir. Mais alors qu'elle se rapprochait de lui, sa maladresse habituelle la rattrapa. Elle manqua de tomber dans l'eau, mais Lenka se mit à la saisir par la taille. Il a tira vers lui, ils n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.

« J'avais failli oublier ce côté maladroit que tu as toujours eu, Jil'. » lança-t-il alors que son visage était près de celui de la demoiselle en détresse.

Il s'amusait un peu de la situation, car c'était souvent à l'époque, qu'il lui arrivait ce genre d'aubaine. Elle n'avait jamais été très à l'aise sur ses pieds, surtout pour compenser la différence de taille. Lenka n'était pas le plus grand des hommes, mais c'était toujours amusant de voir cette situation se répéter, encore et encore. Il la relâcha soudainement, un peu gêné de la situation, faisant un pas en arrière. Il se mit à s'asseoir sur le rebord de l'eau, les pieds restant encore dans l'eau, pour se refroidir du temps chaud qu'il faisait. Il jeta un oeil au ciel, d'un bleu parfait. Seul le bruit de la cascade faisait bruit de fond. Plus personne aux alentours ne semblait se balader. Enfin, il revint poser son attention sur elle, avant de dévier une énième fois du regard, suite à la situation embarassante dans laquelle il s'était mis tout à l'heure. Il n'était plus aussi à l'aise qu'à l'époque. Et il n'avait jamais été très démonstratif de ses sentiments, il n'était pas des plus attentionnés, bien qu'elle avait parvenu parfois à voir qu'il tenait à elle dans son attitude qui se voulait froide et distante, alors qu'en vérité, il n'était juste pas doué avec les femmes. Il n'avait pour autant jamais repoussé les affections qu'elle lui portait. Il n'avait jamais râlé. Il avait toujours apprécié. Il était... un loup solitaire que seul Jiludia avait réussi à apprivoiser un peu. Il l'avait sauvée, elle l'avait sauvé de sa solitude.

by Lenka Utsugi

Je tombais en arrière mais fut surprise de ne pas arriver dans l'eau. Le bras de Lenka m'avait retenu par la taille puis attiré vers lui. Nous étions près l'un de l'autre. Je vis ces lèvres non loin des miennes, c'était comme si le temps c'était arrêté. J'avais envie de caresser ses lèvres avec les miennes mais je devais me retenir, je ne voulais pas gâcher nos retrouvaille. Je dus me faire violence pour ne pas franchir les centimètres qui nous séparaient comme je l'avais tant fait plus tot.

Je me remémorais le passé, notre premier baiser... Il m'avait longtemps fait attendre, je pensais que c'était lui qui allait prendre l'initiative de m'embrasser à l'époque mais ce n'était pas le cas. Il était vrai que nous n'étions pas vraiment ensemble lorsqu'il y eu notre premier baiser, il était comme un protecteur pour moi. Mais un soir alors que nous étions chez lui, je n'avais pu résister à l'envie de goûter à ces lèvres lors d'un câlin. J'avais été très gênée après ce premier baiser mais c'est ce qui déclencha le début de notre relation de couple.

Sa voix retentit alors qu'il se moquait de ma maladresse en utilisant le surnom qu'il m'avait donné à l'époque. Je rougis, gênée par la situation. D'une voix boudeuse je répliquais

"-C'est pas gentil de se moquer, Len"

Il me relâcha d'un coup, je titubais tentant de ne pas tomber dans l'eau alors qu'il reculait d'un pas. Il était apparemment gêné par la situation, tout comme moi. Je me demandais s'il avait lui aussi eu envie de m'embrasser mais je ne disais rien me contentant de l'observer s'éloigner. Je maudissais intérieurement ma maladresse qui avait mit fin à notre intense moment de retrouvaille.
Il s'assit au bord de l'eau, les jambes dans l'eau. Ne sachant si je devais ou non m'asseoir à côté de lui, je restais plantée comme une idiote au milieu de l'étendue d'eau.

Je l'observais de loin, il restait solitaire malgré tout ce que nous avions vécu tous les deux. J'avais eu le droit à ses sourires et à son amour. Nous avions passé de nombreux moment ensemble, il subissait sans cesse mes démonstration d'amour sans se plaindre même quand il était occupé à autre chose. Notre relation avait mit du temps à grandir mais n'en était que plus puissante puisqu'elle s'appuyait sur des bases solides mais malheureusement rongées par le mensonge. L'amour qui avait découlé de cette union n'en était que plus fort, et ce baiser que j'étais presque prête à lui voler en était la preuve.

Je m'approchais lentement de lui puis une fois face à lui je me baissais pour prendre de l'eau dans mes mains et lui jeter dessus. Je restais avec une âme d'enfant malgré tout, et l'embêter avait toujours été un moyen pour moi d'avoir son attention. Mais maintenant je ne savais pas comment il allait réagir après tout nous n'étions plus ensemble. Peut-être allait-il prendre cela pour une déclaration de guerre ? Non, j'exagérais peut-être un peu.

Lui souriant je restais debout à un mètre de lui, de l'eau un peu plus haut que les genoux. Cherchant une excuse à mon attaque je lançais la première chose qui me venait à l'esprit :

"-ça c'est ma vengeance parce que tu n'as pas pris les précautions qu'il fallait quand on le faisait"

Je rougis une fois ma phrase prononcée, me perdant à nouveau dans mes pensées de jeunes femme rêveuse. Je me remémorais nos soirées où nous ne faisions plus qu'un, lorsque nos respirations s'accéléraient par l'excitation. Je me rappelais d'avoir toujours aimé lorsque nous nous déclarions notre amour alors que nous nous donnions du plaisir.
Cette époque où nous étions unis me paraissait si loin et proche en même temps, je ne voulais pas qu'il s'éloigne à nouveau j'en étais certaine. Même si j'étais attirée par Hitsugaya, je m'en moquais il faisait parti de ma vie et il en ferai toujours partie.

by Lenka Utsugi

Le regard de Lenka était longtemps plongé dans celui de celle qui avait été longtemps quelqu'un de très important. Certes leur relation n'avait été que de courte durée en quelques mois, elle ne représentait rien pour certains. Mais pour eux, cette relation avait été construite sur des bases solides. Ils avaient prit beaucoup de temps à se connaitre, bien que lui avait souvent caché la vérité sur sa vie en privé. Il n'avait jamais menti sur son attitude, ni sa manière d'être. Il avait été évasif sur la signification de sa marque, mais sur le reste, il n'avait pas menti. Il ne pouvait pas lui dire à l'époque, il voulait la protéger, la protéger de cette guerre qui n'était pas sienne. Mais tout ce qu'il avait fait semblait-il était la projeter encore plus vite vers cela. Il n'en était pas fier, mais aujourd'hui elle savait. Elle savait pourquoi, elle savait tout. Ils pouvaient enfin se retrouver sans se cacher quoi que ce soit, ou presque. Il ne pouvait pas dire son travail, son vrai travail. Mais pourtant, intimement, il pensait que Jil' s'en doutait. Elle avait parfois surpris certaines choses, mais n'avait jamais commenté ni posé la question. Lorsqu'il rentrait parfois en pleine nuit elle se contentait de demander s'il allait bien. Elle l'avait déjà surpris, avec du sang sur lui, du sang qui n'était pas le sien. Elle s'était inquiétée s'il était blessé, puis un long silence s'était instauré entre-eux. Il n'avait rompu le silence qu'une fois revenu dans le lit familial, où ils avaient fait ce qu'ils y avaient à faire. Il y avait compris cette nuit, qu'elle voulait le garder, qu'elle l'aimait et qu'elle ne lui souhaitait qu'aucun mal ne lui arrive. Il n'était pas sûr qu'elle savait ou ait deviné, mais il ne voulait pas en parler, c'était le seul sujet tabou entre eux, qu'ils n'avaient jamais abordés. Ils s'étaient laissés pour eux-mêmes. Elle savait une partie, cela ne suffisait-il pas ?

Maladroite, c'était le mot qui la catégorisait. Mais elle était aussi quelqu'un de plein de vie, illuminant souvent les moments où lui se mettait à être pensif. Elle l'avait toujours soutenu, elle était quelqu'un comme ça, le coeur sur la main. Mais il n'avait pas été toujours le parfait petit ami, parfois indifférent dans certaines situations où il aurait plus dû dire ce qu'il ressentait. Mais il était comme ça, c'était Lenka, elle le savait et l'acceptait. C'était aussi pour cela qu'il avait fini par l'aimer. Il l'avait aimée, comme si elle avait été son premier amour. Lors de son départ, il l'avait accepté, se disant que c'était le destin. Une certaine souffrance s'était instaurée mais il l'avait laissé s'échapper en endurcissant son entraînement. Désormais, il l'avait là, face à lui, comme si rien ne s'était passé.

Elle l'avait appelé Len'. Comme dans le passé. C'était la seule qui l'avait appelé ainsi depuis sa petite soeur. Ruka l'avait toujours appelé ainsi car étant petite, elle avait du mal à prononcer Lenka en entier. En grandissant, cette habitude était restée et c'en était devenu un surnom. Instinctivement, Jiludia l'avait pris comme un surnom d'elle-même, sans savoir cela. C'était un peu ce qui avait aussi tissé leur lien. Au final il reçut un jet d'eau vers lui, elle s'amusait. Disant que c'était sa punition pour ne pas s'être protégé et l'avoir mise enceinte. Il fallait dire qu'ils étaient deux dans cette histoire. Il jeta un coup d'oeil sur elle, elle avait repris son attention. Il coinça son index et pouce dans le bas de maillot de la demoiselle pour la tirer, la forçant à s'asseoir devant lui, dos à lui. Il l'enlaça doucement.

« Parle pour toi. » dit-il simplement, laissant ses mèches sombres arriver dans le cou de Jiludia.

Ils n'avaient plus été ainsi depuis si longtemps. Lui, ainsi, elle entre ses jambes, il se voulait toujours protecteur même s'il faisait une mine indifférente et l'air de s'ennuyer. Comme à l'époque, il posa son coude sur son genou avant de poser son visage sur son poing, le regard vers la cascade, regardant un peu ailleurs. Il restait ainsi, profitant simplement de ce moment précieux. Son bras gauche laissé ainsi, sur son genou gauche.

by Lenka Utsugi

Il se pencha vers moi. Je me demandais ce qu'il allait faire et eu un sursaut en sentant deux de ses doigts passer à travers mes vêtements. Puis il m'attira vers lui et me fis m'asseoir entre ces jambe. Comme toujours il avait gagné en quelque seconde la bataille que j'avais lancé. J'étais bien plus mouillée que lui. Il m'enlaça et je posait instinctivement mes bras sur les siens pour augmenter le contact entre nos deux corps et le maintenir dans cette position. Ces paroles disaient vrai, nous étions tous les deux en tors puisque le sexe ça se fait à deux mais j'avais dit ça uniquement pour le taquiner et le faire réagir. Maintenant j'étais près de lui, incapable de faire des bêtises. Quoique je pourrais en faire mais je me retenais pour ne pas le faire fuir loin de moi.

Le seul bruit autour de nous était celui de la cascade. Il retira sa tête de sur la mienne pour la même sur son coupe qui était lui même sur son genoux. Il avait adopté la position du penseur. Le regard dans le vide, il réfléchissait déjà souvent ainsi à l'époque et comme toujours je n'osais pas le déranger.

En silence, je posais ma tête sur son épaule, observant le ciel et son visage. Je ne disais rien, me perdant dans mes pensées. Cette position n'était pas nouvelle, il l'utilisait lorsque je me blottissais sur le canapé. Il venait alors vers moi et me protégeait en me prenant dans ses bras.  Ces moments de complicité et de bonheur qui nous liait, je ne les avais pas oubliés et j'imaginais que lui non plus après tout c'était notre passé commun et il n'avait aucune raison de vouloir l'oublier.

Je fermais les yeux, posait une main entre son épaule et ma tête pour me servir d'oreiller et commençait à m'assoupir, gardant en tête le visage de Lenka ce qui me faisait sourire, je l'avais enfin retrouvé. Je baillais puis par réflexe je murmurais :

"-Bonne nuit"

by Lenka Utsugi

Le silence était apaisant, ils ne parlaient pas, profitant du moment entre eux. C'était un moment agréable qui ne faisait que les rapprocher. Cela faisait longtemps qu'ils n'avaient plus été ainsi, tout les deux, seuls au monde. Il aurait voulu que le temps s'arrête, pour qu'ils puissent tout deux profiter de ce moment un temps indéfini. Il remarqua que Jiludia prenait ses aises, tranquillement, reprenant ses marques qui avaient été les siennes. Elle agissait comme ça, quand il appartenait à sa belle et qu'elle était à lui. Ce n'était pas tant dans la possessivité, mais plus dans un lien affectif fort. Il vint à saisit une main, entrelaçant leurs doigts. Il tourna un peu son regard vers elle lorsqu'elle lui murmura un bonne nuit inattendu. Il la fixa un instant.

« Je sais que tu ne dormiras pas dans cette situation. Tu es trop contente de pouvoir profiter d'un moment avec moi... comme moi. » fit-il, la fixant dans ses yeux emeraudes.

Les fameux rubis qui fixaient les emeraudes de Jil'. C'était ce qu'ils aimaient tant faire. Dans un instant de faiblesse, Lenka se rapprocha, pour l'embrasser. Son nez tiqua contre celui de Jiludia, il se ravisa ensuite, un peu hésitant. Il tenta de s'expliquer comme il pu, mais dévia du regard.

« Je... voulais juste voir de plus près tes yeux. » dit-il, un peu gêné.

Il n'osait pas l'embrasser. Cette gêne, cette confusion. Il avait toujours été ainsi pour les "premières fois". Beaucoup de choses le gênait, mais c'était surtout le fait qu'il ne savait pas si elle le désirati. Il ne savait pas si elle en avait envie comme lui. Certes il pensait qu'elle avait encore quelques sentiments et lui ressentait la même chose, mais il n'était pas certain que recommencer leur histoire était une chose qu'elle apprécierait. Il reposa doucement son regard sur elle, comme voulant lui poser la question d'un regard, bien qu'elle ne pouvait pas lire les pensées.

by Lenka Utsugi

J'avais repris mes habitudes d'autrefois alors que sa main venait entrelacer ces doigts avec les miens. Je me laissais faire, profitant du contact et de notre proximité. Je me sentais bien, j'étais tellement apaisée que j'aurais vraiment pu dormir s'il m'en laissait l'occasion. Aussitôt mes paroles prononcée, il réagissait. Il n'avait pas tors, j'étais vraiment heureuse de l'avoir retrouver. Je me contentais de hocher la tête en ajoutant simplement d'une voix douce comme si je venais de me réveiller :

"-Je veux que ce moment ne s'arrête pas..."

Je rouvris les yeux découvrant son regard posé sur moi. Je plongeait mes yeux dans les siens, et comme s'il était un aimant il s'approchait de moi et je le laissais faire. J'en avais envie moi aussi mais je n'osais pas, je n'arrivais pas à franchir cette barrière qui s'était créer à cause de notre rupture. Ma respiration s’accéléra légèrement lorsque sentais sa respiration sur mon visage, je voulais qu'il m'embrasse. Peut-être que cette fois il allait faire le premier pas. Les rôles allaient  peut-être finir par s'échanger.
Mais son nez contre le mien fut la fin de se rapprochement, il s'éloigna légèrement et tenta de me donner une excuse que je savais fausse. Je souris alors que je lui répondais, d'une voix douce encore teinté de l'envie de l'embrasser :

"-Ton regard est toujours aussi attirant..."

Je décollais ma tête de son épaule, retirant ma main pour venir la placer au niveau de la nuque de Lenka. Je lui caressais du bout des doigts, attirant sa tête contre la mienne de façon à nous retrouver front contre front. Je lui soufflais :

"-A tout moment tu peux tout arrêter"

Je n'avais pas envie que tout s'arrête, je n'étais plus maîtresse de moi même, complètement ensorcelée par ce regard rubis. Du moment où ma phrase était prononcée, je n'avais plus l'intention de faire machine arrière. J'approchais mes lèvres des siennes lentement. Nos nez s'effleuraient, nos respiration se mêlaient, je sentais la mienne s'accélérer. Je n'avais qu'une envie, franchir les dernier centimètres qui nous séparaient mais je voulais laisser à Lenka la possibilité de tout arrêter comme je lui avait dit.

Finalement mes lèvres se posèrent délicatement sur les siennes. Je fermais les yeux pour profiter de la douceur de ces dernières. Je déposais un léger bisous avant de reculer de quelques millimètres. Rouvrant les yeux, je cherchais le courage de passer la barrière qui me bloquait, serrant sa main dans la mienne, puis me lançais. A nouveau nos lèvres se collèrent mais cette fois-ci, j'entrouvris mes lèvres pour que nos langues puissent venir jouer ensemble.

Cette sensation était si agréable, j'avais l'impression de voyager dans le temps. Je voulais que le temps s'arrête, que plus rien ne change. L'embrasser était toujours aussi agréable et me procurait une avalanche de plaisir dans tout le corps ce qui se traduisait par des frissons dans chaque parti de mon corps.

by Lenka Utsugi

Le regard vascillant il avait osé détourner du regard, mais c'était sans compter sur ce que voulait elle, Jil'. Il n'oubliait pas que malgré cette attitude qu'elle avait, elle était plus doué que lui en amour, sur ses marques d'affections. Elle avait toujours pu répondre ce qu'il était incapable de faire. Il ne savait pas le faire, ce n'était pas ses compétences. Se battre, ce genre de choses, il savait. Mais lorsqu'il devait faire le premier pas envers une femme, cela devenait mission impossible pour lui. Il n'y parvenait que lorsqu'il y était un peu poussé. Les lèvres de Jiludia avaient toujours cette impression de goût fruité en les regardant. Le regard emeraude de cette dernière le faisait presque vaciller. Il ne savait plus quoi penser. Mais alors qu'il écoutait les paroles de cette dernière, il apprécia les compliments et le fait qu'elle ne voulait pas non plus que le temps passe trop vite. Il en était ravi, car il appréciait vraiment l'instant présent. Lorsqu'elle se mit à tenir sa nuque pour l'attirer vers elle, il ne sut pas résister. Il en avait irrémédiablement envie, elle aussi, alors il était incapable de dire non et même, il n'en avait pas l'envie. Il avait l'envie contraire: de l'embrasser. Cette attirance était toujours là, ses sentiments aussi, il était incapable de ne pas penser à elle, de ne pas lui céder. C'était inconcevable.

Leurs lèvres se touchèrent, un léger baiser fut échangé. Dont il avait répondu. Lorsqu'elle fit un léger mouvement en arrière, il ferma les yeux, puis échanger un baiser langoureux, sa langue se mêla avec celle de Jil. Elle avait toujours ce goût, comme un arrière-goût qu'aurait un bonbon, un goût sucré. Agréable. Elle lui rappelait un peu les barbapapas de la France, si fameuses dans les fêtes forraines. Peut-être était-ce aussi le fait que sa chevelure ressemblait à la même couleur. Le baiser dura un long moment, de longues secondes ou ils échangeaient leurs fluides bucaux. L'envie montait même en lui, mais il n'en fit rien. Ce n'était pas le moment pour ça, elle lui faisait toujours ce même effet. Cet effet que seulement un être aimé pouvait provoquer. Il se concentra sur le baiser, qu'il profitait encore. Sa main vint se poser sur la joue de la belle, accentuant ce déjà long baiser. Caressant délicatement sa joue, avant de se retirer doucement.

« Hm... cela aussi, ça m'avait manqué. » avoua-t-il en posant un autre baiser sur les lèvres de Jil'.

Il la fixait, silencieusement, sans un mot. Il n'y avait rien à dire, il était bien avec elle, dans le moment présent. Sa main glissa dans la nuque de Jil', caressant ses cheveux au passage, avant de venir chercher égoïstement, un second baiser. Il vint l'embrasser à son tour, de manière plus active, totalement typique du combat qu'il faisait en permanence, mais ce n'était pas le maître du sabre qui combattait, mais le maître de l'arme redoutable qu'était sa langue.

Il fit durer le baiser d'à peu près la même durée, lorsqu'il prit fin, il laissa reposer son front sur celui de Jil'. Il n'aurait pas rêvé d'un meilleur moment avec elle. Il n'aurait pas rêvé de meilleures retrouvailles avec elle.

« Ne pars plus, Jil'. » dit-il en serrant doucement la main de Jil' dans la sienne.

by Lenka Utsugi

Ce baiser réveillait en moi tous mes sentiments, je voulais qu'il se prolonge encore et encore. Et savoir qu'il avait tout comme moi envie de m'embrasser me remplissait de joie, heureuse de ne pas être la seule dans ce cas là. Sa main caressait ma joue alors que nous nous embrassions, c'était agréable. Lenka n'était pas démonstratif, mais j'avais su lire à travers ses marques de tendresse au cours de notre relation. Je rougissais alors que l'endroit où se trouvait sa main me paressait plus chaud que les autres parties de mon corps.

Il m'avoua que le baiser lui avait manquer avant de déposer un léger baiser sur mes lèvres. Caressant sa nuque du bout de mes doigt, je lui répondis simplement :

"-Tu m'avais manqué et ça aussi"

Tout comme lui j'avais appuyée mes paroles en déposant mes lèvres sur les siennes, le dévorant du regard. Je restais ainsi silencieuse, entre ses jambes nos visages proches l'un de l'autre. Il passait sa main dans ma nuque alors que la mienne venait caresses sa joue à l'aide de mon pouce.

Il prit l'initiative du second baiser ce qui me surpris légèrement. Mais rapidement l'effet du surprise disparaissait alors que je le laissais prendre le contrôle du baiser. C'était un baiser presque sauvage comme il en avait le secret. Je me laissais aller dans la vague de plaisir qui me submergeait suite à ce baiser fougueux. Ma main quitta sa joue pour retourner au niveau de sa nuque alors que l'autre main se séparait de sa main pour venir caresser légèrement son torse.

Alors qu'il mettait lentement fin à notre baiser, ma main retournait enlacer ses doigts avec les miens. Front contre front, mon regard plongé dans le sien rubis, je profitais de chaque seconde de ces magnifiques retrouvailles. Je restais silencieuse, jouant à lui caresser le nez avec le mien. Je l'écoutais me demander de rester, paroles soulignées par sa main qui sera la mienne. Je voulais rester, ce n'était pas un problème pour moi en tout cas à ce moment-là j'avais complètement oubliée mon attirance pour Hitsugaya et nos clans opposés.

"-Toi aussi reste à mes cotés... s'il te plaît", lui demandais-je posant un léger baiser sur ses lèvres.

Je ne savais pas quoi penser, mon esprit était perdu. J'aimais être près de lui, dans ses bras et l'embrasser arrêtait le temps tellement je prenais du plaisir. Mais j'avais peur de ce qu'il pourrait me cacher et de ses mensonges. Je chassais ses idées de ma tête ne voulant pas gâcher ce moment qui me donnait tant de plaisir. Un sourire idiot de bonheur ne voulait plus quitter mon visage alors que posais ma tête sur son épaule, déposant sur sa peau un baiser par la même occasion. Une larme de bonheur sur ma joue avant de s'écraser sur son torse. Toute la pression et mes problèmes avaient disparus en deux baisers, je ne voulais pas retourner dans le monde réel où les problèmes s'enchaînaient.

Comme autrefois, mon cerveau réclamais des promesses, c'était plus fort que moi. Depuis que j'étais toute petite je demandais toujours à ce qu'on me promette ce qui me tenait à coeur et durant notre relation il avait été victime de cet amour des promesse. D'une voix douce et sans quitter ses magnifiques rubis je lui demandais :

"-Promet moi que tu serais toujours là pour nous, Len"

by Lenka Utsugi

Le silence avait laissé place à une situation de bonheur intense pour les deux tourtereaux. Il fallait dire que pour des retrouvailles c'était plus que réussi. Bien sûr, il ne pourrait pas rester indéfiniment ainsi, il fallait qu'il aille faire une course rapidement d'ici une demi-heure il partirait. Mais pour l'instant, il ne voulait pas encore parler à Jiludia, pour ne pas la rompre à ce moment de plaisir, il ne voulait pas qu'elle se mettait encore une fois à croire les mauvaises choses. Pour Lenka, la vérité était qu'il tenait énormément à elle et qu'il ne pouvait presque plus se passer de Jil' lorsqu'elle était dans les environs. Elle était comme un aimant à elle seule. Un aimant qui l'attirait inexorablement vers elle. Dans le passé, ils avaient été très proches en peu de temps, lorsque leur relation commença, leur lien déjà existant fit qu'ils se comprenaient aisément et même souvent sans partager des mots. Elle avait toujours aimé les promesses, tenant toujours à ce que la situation ne change pas ou du moins, pas dans la mauvaise direction. Pour lui, il comprenait cette mauvaise habitude qu'elle avait d'exiger ses requêtes, c'était parce qu'elle ne voulait plus perdre personne comme elle l'avait déjà vécu. Il l'avait "récupérée" dans un piètre état et leur amitié au départ, leur lien lui avait permis de la sauver de cette situation et faire partiellement son deuil. Elle avait réussi à passer à travers ses soucis grâce à un effort permanent et le soutien de Lenka.

Lui aussi avait vécu des choses difficiles, mais il n'avait presque jamais parlé de son passé, ni même de la légion, en vérité, Lenka était un mystère sur son vécu, même pour Jil'. Elle s'était contenté de le connaitre comme il était depuis qu'elle l'avait rencontré, sans chercher à trop en savoir sur son passé. Même si elle cherchait à en savoir plus, il avait toujours été évasif à répondre à une question puis faire cesser la conversation à ce sujet. Pas qu'il s'énervait ou s'ennuyait de ça, mais il n'appréciait pas spécialement parler de son passé. "Le passé est le passé" aimait-il tellement à dire. Mais le passé était ce qui l'avait forgé. Lorsqu'elle lui demanda une énième promesse, il n'avait pas à hésiter.

« Je serai toujours là pour cet enfant, comme pour toi. » fit-il en lui déposant un baiser sur ses lèvres pour appuyer ses paroles.

Oui, il ne pouvait pas refuser cette promesse. C'était son enfant après tout et Jil' qui le portait. Il n'aurait pas pensé être parent, il n'aurait pas pensé le mériter, lui qui ne laissait dans son sillage que des corps froids et du sang. Lui qui ne vivait que ses envies à lui, possédait désormais un semblant de famille qui l'attendrait à la maison ? Il devinait déjà que cela allait rendre compliqué sa vie, mais après tout, si c'était elle, il pouvait accepter. Il s'entraînait tout les jours désormais, mais il pourrait libérer du temps pour elle et ce bébé. C'était définitivement la chose à faire. Il devait prendre ses responsabilités. Il plongea une fois encore son regard dans celui de sa belle, il laissa sa main glisser sur sa joue, enlacer de son index et majeur une mèche de cheveux rose.

« Tu es à moi et à aucun autre. Mais je veux bien concéder de te prêter un peu à cet enfant que tu portes. » fit-il avec un petit sourire amusé, avant de l'embrasser.

Il mêla une fois de plus un échange langoureux et tendre à la fois. Leurs langues se taquinant une fois encore. Il se retira ensuite doucement, la serrant délicatement contre lui pour ne pas lui faire mal. Il était vraiment bien en cet instant, un petit moment de bonheur. Lui qui ne prenait jamais le temps pour lui. Il avait le droit à son petit instant. Il était vraiment reconnaissant de l'avoir à nouveau contre lui, pouvoir la revoir de cette manière, c'était vraiment le mieux qu'il aurait pu rêver en cet instant.

by Lenka Utsugi

Il répondit à ma promesse de façon positive ce qui me rassurait puis il scella sa promesse par un baiser. Je ne voulais pas qu'il parte, qu'il continue à me protéger. Cette promesse qu'il venait de me faire c'était comme une opportunité pour moi d'avoir une nouvelle famille. Il m'avait sauver, me redonnant goût à la vie lorsque nous nous étions rencontré. Certes je me moquais toujours de vivre ou mourir mais au moins j'avais décidé de vivre et non plus de survivre. J'avais retrouvé grâce à lui le sourire et il avait même fait battre mon coeur. Je n'avais pas encore tout à fait réussi à faire le deuil de ma famille, mais au moins j'avais fait un grand pas en avant grace à lui. Et cette possibilité d'avoir à nouveau une famille me faisait voir une possibilité d'avancer à nouveau. Je ne savais pas grand chose sur le passé de Len' mais je l'avais acceptée et je savais au fond de moi qu'il pourrait être un bon père.
Je souriais, complètement heureuse et remplie de bonheur alors qu'il jouait avec une mèche de mes cheveux. Je laissais échapper un petit rire en l'entendant m'autoriser à être un peu à cet enfant. Je le redécouvrais possessif mais il n'était pas le seul à avoir ce trait de caractère et j'avais bien l'intention de le garder près de moi. Je ne pouvais pas l'imaginer avec une autre personne dans les bras, je voulais être celle qui fait battre son coeur.

Il approcha à nouveau son visage de moi et automatiquement j'approchais le mien pour que nous nous embrassions. Nos langues jouaient l'une avec l'autre dans des mouvements passionnés. Je lui transmettais à travers ses baisers les sentiments que j'éprouvais pour lui mais que je ne lui dirais pas à haute voix. J'avais envie de l'embrasser encore et encore, à chaque fois que mon regard se posait sur ses lèvres ou sur ses rubis, je devais me contrôler pour ne pas l'embrasser. Il m'attirait sans le vouloir, l'amour qu'il avait fait naître en moi me donnait envie d'avoir le plus de contact physique avec lui, de l'embrasser...

Une fois le baiser terminé, je reposais ma tête sur son épaule qui me servait d'oreiller, déposant au passage un rapide baiser dans son cou. Lenka était devenu ma bulle, j'oubliais tout le reste. Même le bruit de la cascade avait disparu, je n'entendais plus que nos respirations et le bruits du battement de mon cœur qui s'affolait. C'était comme autrefois, souvent j'avais besoin d'oublier tous mes problèmes et il était toujours là pour me prendre dans ses bras. Bien qu'il ne me faisait pas des déclaration en permanence, rien que ça me suffisait pour comprendre ses sentiments. Caressant sa main avec mon pouce je murmurais :

"-Ça me rappel tellement de bon souvenir..."

Je me blottis dans ses bras avant de lâcher sa main pour le prendre dans mes bras et le serrer légèrement. Je restais ainsi un instant sans bouger, le maintenant dans mes bras et près de moi. Puis je pris l'initiative d'un nouveau baiser, approchant mes lèvres des siennes et cherchant sa langue avec la mienne, tant qu'il était près de moi, il m'était impossible de résister à ces lèvres qui me tentaient tellement. Pendant se baiser, son dos fut assaillis par mes caresses du bout des doigts comme j'adorais en faire. Une fois le baiser terminer, j'approchais ma bouche de son oreille :

"-Ils ne sont rien qu'à moi et à personne d'autre", susurrais-je comme s'il s'agissait d'un secret en évoquant ses merveilleux baisers

by Lenka Utsugi

Lenka profitait de ce moment comme s'il était le dernier, comme à son habitude, lui qui connaissait si bien les départs précipités. Le temps passait vite avec elle, chaque minute qui passait ne semblait être qu'une seconde pour eux. Silencieusement il acquiesca à ses dires, elle avait raison. Elle lui rappelait aussi de très bons souvenirs. Elle était quelqu'un de formidable, quelqu'un qui avait toujours été là pour lui et lui avait toujours été là pour elle. Elle avait le coeur sur la main et n'était jamais sans une petite attention pour lui. Alors il ne pouvait que lui rendre la même chose. Son regard se porta sur le ciel, le soleil. Par habitude, il en déterminait à peu près l'heure qu'il était, mais un peu soucieux il fixa sa montre. Il allait devoir se préparer à y aller.

« Comme les tiens, Jil'. » ajouta-t-il à sa remarque.

Il se détâcha lentement de sa belle, sans être brusque. Il s'étira un peu avant de poser un regard tendre sur elle. Il ne la quittait pas des yeux, c'était difficile de devoir y aller pour lui, car ce serait fait à contre-coeur. Mais ils auraient probablement l'occasion de se revoir bientôt de toute façon. Il ne comptait pas l'oublier, mais la revoir très bientôt. Il jeta un oeil à ses affaires sur le côté, puis vint à saisit dans son manteau son téléphone puis y clapota quelques trucs.

« Tiens, rentres-y ton numéro. Je t'appelerai bientôt. Je compte bien te revoir pour qu'on continue ces retrouvailles, non ? Je dois y aller pour l'instant, mais on se revoit bientôt j'espère. » fit-il en tendant son téléphone à Jil'.

Il restait ainsi, face à elle, attendant qu'elle lui rende le téléphone après avoir noté son numéro. Il pensait qu'elle avait peut-être changé ce dernier. Lui avait changé de téléphone, travail oblige. Toujours cette habitude lorsque cela devenait dangereux. Mais il fallait dire que la dernière fois, il s'était cassé lors d'une mission.

by Lenka Utsugi

Je ne pus m'empêcher de sourire en entendant sa remarque, contente qu'il veuille que mes baiser ne soit que pour lui. Mais suite à cela je le sentis s'écarter de moi, je compris alors que notre moment de bonheur à tous les deux allait se terminer, mais je ne voulais pas retourner dans la réalité et devoir me poser toutes ces questions concernant notre relation par exemple. Je cherchais à entremêler mes doigts avec les siens pour essayer de le retenir près de moi et garder le contact, mais il avait déjà pris son téléphone et l'utilisait pour faire je ne sais quoi. J'avais perdu mon sourire et avait adopté une moue boudeuse, je me retenais de lui dire de ne pas partir, je ne voulais pas devenir un poids pour lui et qu'il me trouve collante. C'était comme à l'époque quand il partait, je le regardais en silence, même lorsque je ne voulais pas être seule, je voulais le laisser faire ce qu'il avait à faire.

Il s'éloigna de moi, j'avais une sorte de pincement au coeur alors que le contact entre nous se réduisait uniquement au regard de l'autre dans le sien. Il me tendit le téléphone que je saisis pour écrire mon numéro comme demandé alors que je l'écoutais m'annoncer qu'il devait partir. Je n'avais pas changé de téléphone depuis le temps et heureusement, je n'aurais pas eu de quoi m'en payer un nouveau si je l'avais cassé. Quant à lui, il avait changé, surement cassé au cours d'un de ses travail ou d'une chasse à l'ombre. Je lui tendis le téléphone puis me rapprochais de lui pour le prendre dans mes bras. La voix un peu tremblante à cause de la tristesse que j'éprouvais, j'avouais :

"-Je ne veux pas que tu partes ! Je veux te revoir ! Ne disparaît pas !"

Je restais dans ses bras un moment avant de me relever. Je savais que même si j'avais dit cela, il n'aurait pas d'autre choix que partir. Mais au moins cette fois je lui avais dit tout ce que j'avais sur le coeur.

by Lenka Utsugi

Lenka n'était pas pressé de partir, mais ce n'était pas par envie qu'il le faisait mais par devoir. Elle le savait bien pourtant, sa remarque fut déchirante, il n'avait pas envie de partir non plus et de la laisser, mais tout ce qu'il pouvait faire c'était reprendre son téléphone et lui faire une certaine remarque.

« Ne t'en fais pas, on va se revoir bientôt je pense je te donnerai de mes nouvelles ! » fit-il en posant sa main sur la tête de Jil'.

Il savait que ça ne suffirait pas à la contenter, mais elle devrait s'en satisfaire temporairement. Elle serait probablement un peu boudeuse, mais lorsqu'il lui avait dit ça au moins, elle pourrait se rassurer en pensant qu'il allait la revoir. Elle faisait un peu un caprice, mais il se souvenait de ça: c'était le genre de Jil', sans ça, ce n'était pas elle. Il déposa un baiser sur ses lèvres pour la calmer et l'empêcher de dire quoi que ce soit de plus qui rendait la séparation plus difficile.

« T'en fais pas, je t'appelle bientôt. J'ai une mission à faire, on se reverra plus tard ne t'inquiète pas. Prends ton mal en patience en attendant. » fit-il en redonnant un baiser.

Il se rhabilla et se mit à courir, il était pressé et déjà en retard. Il avait cette mission à faire... c'était bientôt l'heure. Il n'aurait peut-être pas le temps de prendre sa douche avant d'y aller. Tant pis.

by Lenka Utsugi