L'ivrogne écouta attentivement les réactions du français dans ses paroles. Il tirait sur sa roulée de temps à autres, grimaçant à certain passage. En soi, la réaction de David le surprenait. Il était calme, comme habitué d'avoir son CV déballé devant lui. C'est rare ce genre de spécimen. Normalement, on éprouve une certaine surprise, surtout venant d'une personne qui a priori ne représente pas une menace. En somme on l'avait déjà inculpé et récité ce dossier en face de lui. Malgré tout, il n'avait pas été prit.

*Petit con.* rétorqua Russel sans ménager sa pensée.

Il expliqua ses pensées sur Origan et sa propre religion. Le détective ne tirait plus sur sa roulée à ce point, il la mâchouillait attendant chacun des mots de l'armurier avant de répliquer. Il disait obéir à Bey. Un léger contraste avec l'ivrogne qui n'avait jamais eut l'ordre de tuer les Seraphs dans un premier temps. A fouiner pensa-t-il alors que le français lui retournait la question naturellement.

"Cette spèce de chat ne m'a jamais donné l'ordre de tuer les Seraphs. Je ne saurais que dire."

Il soupira en expiant ses propos avant de délivrer de ses lèvres sa roulée, et en observant le chat d'Origan qui était juste là. Apparemment, il avait prit soin de la bête. Cela contredisait légèrement ce qu'il avait dit un moment plus tôt. Ce n'était pas un assassin de sang froid. Du moins, c'est ce que voulait croire Russel.

"Et personnellement, je doute qu'on puisse m'ordonner de tuer une enfant. Surtout venant d'une chose qui m'est étranger. Pourquoi t'obéis sans réfléchir ? T'es malin pourtant, non ?" conclut-il en remettant sa roulée dans sa bouche.

La première réponse de David laissa l'ancien inspecteur légèrement surpris. Père ? Héro ? Il n'arrivait même pas à être un bon frère alors comment pourrait-il prétendre à une autorité parentale supérieur ? Non, il ne disait pas tout ceci au français dans un but de condescendance. C'était tout autre. Une provocation ou plutôt une recherche vers la compréhension du personnage qu'était l'armurier. L'ivrogne ne savait quoi dire, il agissait et parlait par instinct. Espérant trouver un indice quelconque pour enfermer le français.

C'est alors que ce dernier devint plus agressif.  Déployant son kekkaï comme s'il ne voulait pas que Russel sorte de cette pièce. Allait-il le tuer ?

*Peu importe* songea l'ivrogne en mâchouillant légèrement sa roulée.

L'armurier le provoqua ou plutôt lui fit part de son besoin d'aide vis à vis de la bouteille. A ceci, l'ivrogne lâcha.

« Je fais pas dans le social. »

Le regard de Russel s'intensifia naturellement à cette suite. Il savait exactement pourquoi David avait dit ces propos mais corriger ce quiproquos était une perte de temps dans cette affaire. Le français expliqua ensuite que ce qu'il avait fait était tout naturel en tant que Nephil. Observant l'armurier passer derrière son comptoir et se mettre ainsi devant lui, le détective tira sur sa roulée puis chercha à expliquer ce qui le titillait jusqu'à présent.

« Tu te trompes, petit malin. Imaginons que ton boss dans le monde réel soit Seraph. Tu vas le tuer ? Non, pas vrai ? T'as l'air d'un bon toutou donc tu sais qui est ton vrai maître... pausa-t-il en soufflant sa fumée. Après tout, pourquoi t'obéirais scrupuleusement à quelque chose dont on ne sait d'où ça vient. » finit-il en tirant une seconde fois sur sa roulée.

Sa dernière affirmation n'était qu'une déduction. David n'avait pas évoqué l'origine de ces créatures quand bien même il en avait eut l’occasion. A ce moment là, il avait eut la langue bien pendue et répondait même à des questions que l'ivrogne n'avait pas directement posé. Sans aucun doute qu'il aurait évoqué l'origine de ces étranges créatures s'il la connaissait. En somme, il n'en savait rien mais obéissait tout de même.

Pas besoin d'être sobre pour comprendre que David commençait à avoir des envies de meurtre, ses actions et ses propos le démontrant parfaitement. L'ivrogne n'eut pas réellement le temps de réagir à l'agression physique de l'armurier. Ce dernier fit preuve d'une précision et d'une rapidité assez impressionnante. Voyant que sa mèche fut coupé, il grimaça.

« Si j'avais besoin d'un coiffeur, je serais pas aller voir un armurier, tu sais. » Dit-il en se baissant pour ramasser sa mèche, mâchouillant au passage sa roulée la rendant infumable. Il cracha cette dernière puis en repris une autre qu'il alluma tandis que le français s'éloignait légèrement. Russel ne pensait pas l'armurier si sensible à la provocation. Sans doute qu'il ne voyait aucune raison particulière de se retenir face à une chose que l'on considère sans menace.

*Il a raison* Laissant un rictus malsain se dessiner sur son visage en écoutant rire David et débiter des insultes ad hominem.  

Si on devait comprendre quelque chose dans tout ceci, c'était l'importance qu'accordait l'armurier à l'honneur. Selon lui, l'ivrogne n'avait plus d'honneur... Quelle drôle de supposition. L'honneur... Qu'est-ce que c'est ? Une faiblesse ? Une force ? Pourtant, dans le cas de Russel, l'honneur n'avait pas tellement disparue. Il y a une chose qu'il ne pouvait toujours pas faire. Son honneur l'en empêchait. Ôter la vie de quelqu'un. Le jour où il ferait cela, ivrogne ou pas, l'ancien inspecteur serait définitivement mort et n'existerait plus. Il répondit presque triste en écoutant David dire qu'il pouvait tuer quiconque.

« Notre honneur est juste différent, David. »

Il tira sur sa dose de nicotine, le temps de comprendre la seconde partie de la dernière phrase du français. Il semblait évoquer Lenna et parler de la tuer, apparemment il savait que l'ancien inspecteur avait côtoyé la jeune femme quelques minutes plus tôt. A savoir comment ? Aucune idée. En soi, cela aurait put irriter l'ancien inspecteur, après tout la jeune femme était ce qu'on peut appeler une 'amie'. Mais elle n'était pas morte, et s'énerver n'allait pas la sauver de ce tueur. Après tout, Russel n'avait ni la possibilité de tuer le français ni même de le rendre hors d'état de nuire juridiquement.

Il en profita pour remettre les rouages en place, faisant une brève analyse de tout les propos qu'avait tenu l'armurier, l'alcool se dissipant petit à petit de son sang. Ce fut par ailleurs un sentiment très désagréable.

« Je vois. Tu as donc tenté de tuer cette femme aussi et ceux pour des raisons personnelles et non à cause d'un contrat. »

Il tapota sur ses mains, un léger rire amusé, tandis qu'il tenta de se lancer dans une déduction vocale sur la raison pour laquelle David tuait les Seraphs avec autant d'acharnement.

« T'as peur de perdre ton vœu ? Non... T'es pas ce genre ça doit être autre chose. Y a quelque chose que je sais pas, pas vrai ? Voyons...t'as parlé d'un gain d'énergie pour l'une des bêtes lorsqu'une ombre ou un Seraph/Nephil meurt. En somme l'énergie qu'a l'une des bêtes, à la perte d'un de leur sous fifre est renvoyé vers l'autre. Pendant que l'une gagne de l'énergie l'autre la perd, en théorie. Il se passe quoi lorsqu'elles sont vidées ?  L'énergie pour maintenir les vœux/pouvoirs devient insuffisant et donc...il redevienne de simple humain. »

Russel afficha une mine sérieuse. Même avec ça, concrètement, la raison pour laquelle David voulait tuer les Seraphs restait obscur.

« A cause de ça les Seraphs, et Nephils sont en guerre, j'imagine que ça doit pas bien aller quand on s'entend avec une personne du clan ennemi, pas vrai ? » Demanda-t-il affichant cette fois ci une mine curieuse.

Alors que David lui avouait ses quatre vérités, Russel laissa son sourire s'agrandir. Peut-être qu'il avait eut raison de la patience de l'homme ? Pourtant ce qui suivit, il ne s'y attendait pas. Son col fut saisi par une seule main. Ses pieds ne touchèrent plus le sol, il avait eut le temps d'observer le français dans les yeux tandis que les lèvres de ce dernier bougèrent. Il émettait des hypothèses sur la raison pour laquelle sa sœur cadette l'avait abandonné. Il ne savait rien mais pourtant l'ivrogne se sentit irrité. Comment est-ce cet homme avait autant de force ? Porter plus de 70 kilogrammes d'une seule main, ce n'était simplement pas humain. L'idée d'utiliser ses mains pour se retirer lui parcourra l'esprit, mais son temps de réaction était largement atténué sans oublier que les propos tenus par l'armurier l'avait suffisamment choqué pour qu'il reste inerte dans cette position.

Il fut finalement lâché et lorsqu'il retenta de reprendre l'équilibre une bouteille d'eau fut versé sur sa tête avec des propos désobligeant l'accompagnant.

*...*

C'était un vide qui accompagnait les pensées de Russel. L'évocation du nom de sa sœur avait sans doute été un énorme choc pour lui. Les cheveux trempés avec son haut, il se redressa complètement, sa roulée lors de cette action de la part de David s'était enfui de sa bouche. Il chercha son paquet de cigarette qui contenait ses roulées. L'extérieur du paquet était humide mais l'intérieur encore sec. Il prit une roulée l'alluma puis observa le français dans les yeux.

"Petit con." dit-il tandis qu'il relâchait sa fumée blanchâtre.

L'homme jeune avait fait preuve d'une force surhumaine que l'ivrogne personnellement ne détenait pas. Son instinct lui criait de ne pas riposter physiquement, non, il lui criait de fuir rapidement. Il recula de quelques pas, cherchant à prendre appui sur l'une des vitrines. Sa nuque lui faisait mal et son coccyx aussi.

"Si tu veux que je me barre, t'as juste à virer ton foutu kekkaï. Mais avant ça, satisfait ma curiosité. Comment tu reconnais les Seraphs ?"

Il se sentait légèrement bouillant, mais il n'était stupide. Céder à la provocation n'allait pas lui porter faveur. Il n'était pas venu ici pour se battre comme un gamin ni même pour parler de sa relation avec sa soeur disparue. Il était venu ici pour avoir des réponses. Pourquoi Origan a été tué ? A quel fin ? Quel intérêt ? Les réponses que lui avait procuré l'armurier ne le satisfaisait pas et il voyait bien qu'il n'y répondrait pas honnêtement. Alors pour l'instant il se contenterai de détour. La première, comment il a su qu'Origan était une Seraph.

Des fois on a cet envie, ce sentiment d'avoir envie d'un bon verre de whisky. Dans le cas de Russel ça devenait pressant. Cette séance de torture qui semblait être interminable ne trouva aucune réponse. Un autre enfer en soi, rien de grave. Apparemment cela avait du sens pour David.  Le couteau papillon du français laissa présager le pire.

*Oh, il va me tuer donc. Il prend drôlement son temps pour un tueur d'enfant.* Songea-t-il, les yeux vacants.

Le sang commençait à couler sans qu'il ne comprenne la raison. Apparemment l'armurier s'amusait à couper subtilement certaines parties de son visage. Le sang du front coula sur ses yeux, lui obstruant la vue, le reste n'était pas tellement gênant en soi si ce n'était qu'il devait avoir un air comique avec le visage ensanglanté. Au final la coupure de la carotide ne vint pas et c'était avec presque une déception au visage qu'il observait l'armurier.

"Tant que tu t'amuses. Fait toi plaisir."dit-il sur le sol tandis qu'il se relevait.

Des images déplaisants lui venaient en tête alors que ses propres mots sortaient de sa bouche sans qu'il n'en ai aucun contrôle.

"Je me demandais, comment un petit merdeux comme toi, est encore en vie ? A moins que cette histoire de clan soit des conneries, tu devrais déjà être mort."

Il s'alluma une autre roulée, le sang dégoulinant sur la feuille. Cela ne l’empêchait pas de le fumer donc ce n'est pas si grave. Si ce n'était pour sa vue qui était gêné par le sang, il allait pas trop mal. Néanmoins ses côtes lui ferait sans doute mal demain. En avait-il une cassé ? Il soupira tandis qu'il comprenait qu'aucune question supplémentaire ne serait répondu.

"Bon si t'as fini, vire moi ce kekkaï, foutu malade." Conclut-il agacé.

Il se sentait légèrement trembler suite à un manque d'alcool qui devenait pressant. Il n'était plus d'humeur à réfléchir. Ses questions n'avaient certes pas été répondu mais dans un premier temps, il était venu légèrement mal préparé. Il ne s'attendait pas à se retrouver enfermé et encore moins battu.

A se demander ce que l'ivrogne était venu faire ici. Il aurait mieux fait de rester dans son agence, profiter de la fille qui y dormait et puis simplement passer à autre chose. Il s'attendait à quoi en venant ici ? Une discussion amicale ? Et bien, en réalité, il avait un peu trop compté sur le terme allié qu'avait employé le français lors de leurs précédentes rencontres et cela jouait contre lui. Il n'était pas allié, loin de là. Enfin dans un premier temps, Russel n'avait aucune intention de faire ami-ami avec un tueur. Apparemment le sadisme était considéré comme normal selon David. Dans tout les cas, non, l'alcoolique n'appréciait pas la douleur. Mais de toute évidence, le français appréciait la donner. Un coup de poing le fit virevolter en arrière et encore une fois sa roulée lui échappa, il resta debout accroché par il ne sait quoi.

Était-il venu pour souffrir comme l'avait suggérer son bourreau ? Non, ce n'était pas ça. Il n'était pas venu se faire frapper dans un premier temps. Peut-être pour mourir ? Non c'était autre chose... Il ne s'en souvenait plus tellement, sa tête devenait de plus en plus chaotique et ses yeux continuaient de s'embrumer tandis qu'il sentait sa conscience s'évaporer légèrement. Il fut alors redressé par le col, mais maintenu sur le mur et David lui demanda une question auquel il répondit sans aucun sens.

"Les yeux du chat sont perçants, les miroirs sont glaçants, la volonté substantielle, et la connerie éternelle."

Un sourire apparut sur son visage tandis que ses membres tremblaient subtilement. Finalement un claquement de langue se fit entendre de sa part, tandis qu'il observait l'armurier pour répondre franchement.

"Rien. Je suis ton punching-ball attitré. Fait gaffe au contrecoup par contre." lâcha-t-il encore conscient.

Retirons les précédents propos. Les agressions physiques n'étaient pas terminés. Son arme lui échappa suite à une taillade des doigts dont l'origine ne lui était pas très clair. Elle se dématérialisa en chutant. les yeux légèrement surpris, il encaissa un coup de genou dans le ventre le faisant finalement reculer par le choc et tombé. Il se releva tandis qu'il voyait dans les mains de l'armurier ce qu'il souhaitait. A croire que les pensées de l'ivrogne était aussi clair de l'eau de roche aux yeux du français.

Sérieusement... Pourquoi était-il venu ici ? Cette question se répétait sans cesse tandis qu'il serrait les dents au point où il avait l'impression qu'elles allaient se briser. Son humeur devenait massacrante alors qu'il cherchait un moyen de s'échapper de cette situation. Finalement, le coup dans le ventre avait eut un certain effet. Les quatre membres au sol, il se mit à régurgiter de la bile. Il se releva, essuyant sa bouche recouverte de sang et de vomit tandis que son regard furieux envers son bourreau ne changea pas. Il lâcha comme une habitude, comme si c'était la seule chose qu'il pouvait faire.

"Petit con."

Puis, finalement David commença à insulter sa sœur. Un léger vide se créa dans Russel. Ses sentiments envers son sang étaient très mitigés. La détestait-il ? L'aimait-il ? Cette personne qui était devenue une inconnue à ses yeux... Comment la percevait-il ? Il se mit à rire, comme prit de folie.

"Ah ah ah ! Elle pourrait être morte, j'en serais heureux !" Conclut-il en répondant au français.

"File moi une bière et discutons entre ami, veux-tu ?" ajouta-t-il.

*Ah et pis mer... * S'énerva-t-il tandis qu'il luttait pour ouvrir le petit bouchon de la mignonnette.

C'est alors que l'armurier lui tira le flacon des mains, léger temps de latence avant que finalement, il ne lève la tête pour voir où sont dût venait de s'échapper. Il en retrouva le contenu coulant directement sur son visage. Il jura.

"%*#^$"

S'essuyant au passage la peau dont l'alcool lui avait brûlé les plaies. Si on était optimiste, l'ivrogne venait de s'être fait désinfecter, si on l'était pas, il venait de perdre 5 cl de whisky. Il souffla quelques instants. Les picotements n'étaient pas insupportables. En revanche, il venait de se sentir devenir vraiment massacrant. Il écouta la question de l'armurier. Sa réponse fut une tentative de frapper au menton son bourreau.

Ah, évidemment. Il n'y avait pas vraiment le choix là, non pas qu'il l'avait eut dans un premier temps. Son coup avait échoué et il trébucha se retrouvant au sol. Des gouttes précieuses pour lui continuaient de tomber. Il se mordilla les lèvres. Quel était ce sentiment ? Il le connaissait bien. C'était cette frustration permanente. Puis finalement, les images d'un passé incompréhensible continuaient d'affluer tandis que son torse subissait la pression du bourreau.

Il avait entendu David. En somme soit il répondait, soit il se faisait broyer les côtes. Il songea un instant... Qu'est-ce que ça pouvait lui faire ? Pourquoi voulait-il connaître la raison pour laquelle Maria était partie ? Russel songea toujours plus. Se confier au français ne lui paraissait pas tellement attrayant mais la pression émise sur son torse dénoua sa langue.

"J'en...sais...rien. C'est comme tu l'a... dis. Elle a lâché... son incapable de frère... j'imagine. En quoi.. ça t'intéresse ?" demanda-t-il, ne comprenant absolument pas l'intérêt que pouvait avoir le français pour ce sujet.

Forcément, l'ivrogne s'y attendait à cette réponse musclée. Néanmoins, il fallait avouer que ça faisait plus mal que prévu. Ah bon sang, pourquoi était-il venu ? Il avait soif, et juste voir la tête du français lui donnait une envie de nausée assez conséquente. Probablement que c'était réciproque.

*...*

Cela fait vraiment mal. Il n'arrivait pas à penser clairement, et il se sentait presque s'évanouir sous la douleur. Dans quel état pitoyable était-il ? C'était frustrant, il ne pouvait rien y faire. Il ne comprenait pas la mort de Liz, ni même celle d'Origan. Et au final, il ne comprenait pas non plus les actions de sa propre sœur. Mais, même sans comprendre... Ne pouvait-il pas les venger ? C'est ce qu'il aurait du faire en rentrant dans l'armurerie. Invoquer son kekkaï, son arme et tirer sur David sans aucune hésitation. Pourquoi n'avait-il pas fait ça ? Parce que s'il tuait cet homme de cette façon... En quoi serait-il différent de ce qu'il a toujours haït ?

*...*

Il y a vraiment des êtres si lamentables ?

"Je te renvoie la question." souffla-t-il.

Certes, il n'était pas fière de ce qu'il était. Mais au moins, il n'était pas un meurtrier. Sous cette conclusion, presque rassurante, il se sentait étrangement calme, la peur qu'il l'avait assaillit pendant tout cet échange semblait s'enfuir comme elle était venu. Pourtant les images ne s'arrêtaient pas. Il trembla légèrement, sentant son esprit se morfondre sur lui même.

Ta copine Seraph ne viendra pas?

Copine ? Seraph ? Sur le coup, Russel mit un certain temps à comprendre le sens de cette question. Il pensa alors à Lenna qui était chez lui. Dormait-elle encore ou bien était-elle déjà partie ? C'est vrai qu'il avait apprit que c'était une Seraph de la part de David. Il secoua la tête négativement. Il avala le sang qui s'était installé dans sa gorge avant de finalement demandé, toujours couché par terre.

"Comment t'as su pour elle ?"