Rue commerçante:

  Comme à sa nouvelle habitude, Diarmuid explorait la ville, cherchant un peu de tout, sans réels objectifs, se contentant de découvrir tout ce qu'il y avait à portée. Il était passé devant plusieurs boutiques d'informatiques, il avait cru reconnaitre le fameux objet qu'avait utilisé Samantha, l'ordinateur, à l'intérieur, mais il ne voulait toujours pas trop rentrer dans les échoppes qui croisaient son chemin, pour rester discret et parce qu'il n'avait de toute façon aucune intention d'acquérir quoi que ce soit dont il ne connait pas l'utilité.

  Il était encore une fois passé devant des boutiques de vêtements également, se rendant compte que les siens devaient en effet paraitre étrange aux yeux de toute autre personne. Mais il n'y connaissait rien en mode actuelle, chaque échoppe propose des vêtements totalement différents, toutes les personne qu'il croise porte quelque chose de différent du suivant et il n'arrivait pas à savoir quels habits correspondaient à quel type d'Homme. D'autant qu'il ne pouvait toujours pas se permettre d'acheter quoi que ce soit, il soupira un peu en se rendant compte qu'il allait devoir continuer avec ses vêtements qui ont été ramenés avec lui.

  Il continuait sa route, toujours en s’arrêtant devant vitrines et petites échoppes extérieurs, ses pas l'amenèrent finalement devant une petite boulangerie qui faisait ses ventes en extérieur. Toutes les sortes de pains et de viennoiseries lui étaient inconnues, on mangeait à peine du pain à son époque, et il ne ressemblait pas du tout à celui qu'on vend désormais. Brioches, croissants, pains au raisins, chocolat... Pains au chocolat*, baguette etc... Et tout cela avait une odeur de pâte chaude qui donnait sacrément envie de gouter. Malheureusement il n'avait toujours pas d'argent sur lui, et il ne comptait pas s'abaisser à essayer de voler, en admettant qu'il puisse avec toutes les douceurs cachées derrières une barrière de verre.

  Alors le voilà maintenant, un peu à l'écart de la queue de gens qui patiente pour leur tour, observant des choses banales comme si c'était le Graal. Avec sa posture et son apparence étrange qui attirait un peu les regards sur lui avant qu'ils se désintéressent aussi vite du fou ou de l'étranger devant eux.

James voulait un pain en chocolat en échange d’une carte Pokémon. Et Anderson ne filerait son nouvel avion qu’en échange de trois cartes. Il en avait volé une, récupéré une deuxième contre un paquet de crotte de nez, et il lui fallait la troisième. Aujourd’hui avait été son jour de chance. Son enseignante étant malade, un remplaçant était venu ce matin. Il n’avait donc pas surveillé de manière accrue le petit Curse qui en avait profité pour s’éloigner du groupe, puis se glisser par le petit trou du grillage, non sans déchirer un peu sa veste. Dégât collatéral obligatoire et sans gravité aucune.

Ses petites jambes l’avaient menées dans la rue commerçante où il ne tarda pas à trouver un stand appétissant. Le mioche compta sa menue monnaie en petite pièce. C’était bien la seule chose qu’il avait bien voulu apprendre à l’école : compter. Essentiel pour faire des échanges de cartes. Alors qu’écrire… Bah. Il comptait et recomptait, en se demandant s’il y avait de quoi prendre un de ses longs filets de bonbons au coca. Limite bavant, il fixait le stand avec des yeux plein d’envie, quand il se rendit compte qu’un autre monsieur semblait faire de même.

Toi aussi tu sais pas si t’y as assez pour acheter le bonbon ?

Son regard attrapé il contempla l’homme et une remarque fusa brutalement hors de ses lèvres.

Pou’quoi t’y déguisé ?

Diarmuid était encore complètement absorbé par les petites viennoiseries devant lui lorsqu'un voix le sortit de son état d'inactivité. C'était une voix très jeune, ça il le reconnut rapidement avant de se retourner vers le gamin qui en était l'origine.

  C'était un petit humain de 5-6 ans estima Diarmuid. Des cheveux bruns en pagailles, une apparence sale et des vêtements qui faisaient surement leur temps, et des grands yeux verts qui semblaient interrogateurs. D'ailleurs sa question, Diarmuid venait de la comprendre, enfin d'y réagir plutôt, il lui demandait si comme le gosse, il était de se demander si il pouvait s'acheter un "bonbon". Le chevalier ne savait même pas ce que c'était, mais il comprit que c'était quelque chose qui pouvait être acheté ici, il demanda donc, "C'est quoi un bonbon ? C'est là-dedans ?".

  Il comprit rapidement que la question était stupide, et que ça n'allait pas avec son idée de vouloir rester discret, mais le bambin devant lui n'avait pas l'air bien méchant, et il avait voulu lui répondre par pure confiance. Ceci dit le gamin lui posa une autre question, bien moins drôle pour le coup, demandant pourquoi il était déguisé. Oui ses vêtements étaient vieux, mais pas à ce point là tout de même. Tout le monde était habillé différemment dans cette époque, alors comment pouvaient-ils tous trouver ses habits étranges ? Il allait répondre quand une autre petite voix vint dans leur direction. Décidément, il voulait être discret et passer tranquillement dans les rues mais pour le moment c'était râpé.

  Cette fois-ci c'était encore un enfant, mais une fille, à peu près du même âge jugea t-il. Elle avait des longs cheveux noirs et une petite tête aux yeux marrons. Vu la direction de ses paroles, elle connait le gamin qui lui adressait la parole il y a pas vingt secondes, Curse semble être son nom. Après avoir demandé au gamin si il se souvient d'elle, elle salut Diarmuid, l'appelant monsieur. Chose normale à cette époque, ça il l'avait compris.
  Les retrouvailles faites entre les enfants, il décida de répondre à la question du garçon.

"Je ne suis pas déguisé, je viens tout simplement d'ailleurs. Malheureusement je n'ai point eu le temps de refaire ma garde-robe depuis que je suis ici. Et toi petit, pourquoi t'es tout cabossé et plein de crasse ?"

  Il n'était pas réellement intéressé, les gamins sont toujours turbulents et se glissent partout, ce qui entraine son état, mais il posait la question comme si il s'agissait d'une discussion normale qui se lançait, tout en continuant à observer la vitrine de victuailles. Il n'aimait pas particulièrement les enfants, pas qu'il les déteste non plus, il était simplement indifférent. Il appréciait de les voir s'amuser, mais ne supportait pas de les voir pleurer pour rien, et c'est pour cela qu'il n'a jamais eu le temps d'en avoir à son époque.

Nelyyyy ! S’écria le petit bonhomme en reconnaissant la tête de son amoureuse favorite. Depuis son entrée à l’orphelinat, il n’avait pas eu vraiment l’occasion de retourner dans le Quartier Sud pour jouer dans le théâtre aux chevaliers et aux dragons.

Il s’approcha pour lui faire un calin, la gratifiant d’un bisou sur la joue. Pas collant celui-là, puisque le bonbon n’avait pas encore été acheté. Le môme tourna son regard ensuite vers le drôle de monsieur.

Les bonbons c’est boooon ! Moi j’y veux le fil au coca.

Il pointa du doigt son objet de convoitise, pas le moins du monde étonné par la question du grand. Des questions il avait dû en répondre des biens plus bizarres, difficiles et compliquées. Surtout quand les policiers étaient venus voir le rejeton qu’avait créé son père.

Tu viens d’où ? T’es viendu en avion ?

Si c’était un voyageur d’avion, il allait devenir un homme extraordinaire aux yeux de Curse. Il n’y avait même pas besoin de parier.

T’y déguisé sans faire exprès ! Il pouffa, fier de son expression. Si t’y veux j’t’y prête ma veste.

Il ne compris pas du tout le mot cabossé, mais la crasse ça oui, il arrêtait pas de l’entendre. Oh tu es encore couvert de crasse. Oh mais quel petit crasseux. En général, ça équivalait à un bain direct.

Et j’veux pas de bain !

S’il s’avisait de l’attraper pour le tremper dans l’eau… gare à lui.

En revoyant sa copine de jeu, le gamin décida de lui faire un câlin en l'appelant Nely. Il fit un petit bisou au passage à la gamine, il n'aimait pas spécialement les enfants donc, mais il ne put s'empêcher de sourire intérieurement devant le geste. C'était simple, mais l'innocence des gamins était rafraichissante à voir.
    Après leurs petites retrouvailles le petit reprend de plus belle, me répondant que les bonbons étaient quelque chose de délicieux, et qu'il voulait ceux au "cola". Ça ne l'avance pas beaucoup mais le gamin finit par pointer du doigt les fameux bonbons. En effet ça avait l'air appétissant aussi aux yeux du chevalier, comme tout ce qu'il y avait ici de toute manière.
    C'est la petite qui reprit alors, parlant de sucettes, et que c'est ce qu'elle préférait avant d'en sortir trois de son petit sac. Diarmuid préférait laisser le gamin en choisir avant d'en profiter pour goûter également à ça. Il profita de ce moment pour répondre lui répondre sur le fait que ses vêtements venaient de chez lui et qu'il n'avait pas eu le temps de changer de style, tout en demandant si c'était normal pour le gosse d'être aussi sale.

  Curse répondit aussi rapidement que possible, demandant d'où venait le chevalier et si il était venu en avion. C'était la deuxième fois qu'on lui parlait d'avion, surement un moyen de transport actuel, mais il ne préférait pas dire que oui sans savoir de quoi il s'agissait. Il rigola ensuite, visiblement parce qu'il considérait toujours ses habits comme un déguisement, même involontaire, puis il proposa sa veste avant de refuser catégoriquement un bain. C'était pas l'intention de Diarmuid mais la façon dont le petit refusait était amusante. Le chevalier finit par répondre à cet assaut de question.

"Non je ne suis pas venu en avion, mais je viens d'Irlande, c'est de l'autre côté de l'eau. Merci pour ta proposition mais je vais te laisser ta veste, je me trouverai des vêtements plus tard, être déguisé ne me dérange pas."

  Il ignora la remarque sur le bain, puisqu'il n'avait aucune intention de tremper le gosse pour le décrasser, c'était un travail pour ses parents. La fille reprit la parole, remontant le niveau de ses vêtements, les trouvant visiblement chouettes. Sa remarque suivante l'étonna en revanche, le comparant aux chevaliers de ses histoires. Et lui demandant si il n'avait pas perdu sa princesse... C'était vrai en quelque sorte, Graïnne était bien perdue, il y a des années. il répondit à sa question suivante avant celle-ci, en prenant un ton légèrement mélancolique, pensant que les enfants n'y feraient pas attention.

"Je suis Diarmuid, et j'ai bien perdue ma princesse il y a longtemps, il m'est impossible de la retrouver maintenant, mais je resterai un chevalier, même sans ma propre princesse à protéger."

  Il allait jouer le rôle du chevalier de ses histoires, ne serait-ce que pour le temps de cette discussion, les enfants adoraient les récits classiques comme ceux-ci.

Une sucette ! Chouette ! Avec ça, combiné avec un paquet de crotte de nez, il pourrait peut-être récupérer une nouvelle carte rare et garder le pain au chocolat pour lui. Il prit donc la sucette au coca et la fourra dans la poche de sa veste sale, sourire aux lèvres.

Merci !

Sans doute la première fois qu’il le disait sans y être forcé. C’était sorti tout seul. Il se remit ensuite à compter avec attention la menue monnaie qu’il tenait dans le creux de sa main. Mais son oreille continuait d’écouter leur conversation, et il ne put s’empêcher de faire des commentaires.

T’y viendu en bateau alors ? Mais c’va pas vite !

C'est vrai quoi. L'avion c'est tellement supérieur, plus rapide, plus beau tout ça... Il ferma le poing sur ses pièces en ouvrant des yeux rond en venant d'entendre un mot. Chevalier ? Wouah.

T’es un chevalier pour de vrai ?

Le mioche le dévisageait avec des étoiles dans les yeux. Alors ça… Un chevalier.

Moi ‘ssi j’y peux être chevalier ?

Le petit semble déçu d'apprendre que Diarmuid n'est pas venu en avion jusqu'ici, et lui demande si il est venu du coup en bateau. Ça c'était un transport qu'il connaissait, mais ce n'était pas non plus le cas, en réalité il est passé de l'Irlande à Palema par la case réapparition. Mais le dire ne fait pas parti de ce qu'il avait prévu, alors puisque le gamin était peu intéressé dans les bateaux, autant mentir un petit peu pour éviter le sujet.

"Oui en bateau, et ça a été très long oui, plusieurs jours."

  Après la déception du bateau, entendre Diarmuid parler de son rôle de chevalier réveil l'intérêt de Curse, son regard s'était fait plus qu'intéressé et passionné, et il ne quittait pas le chevalier des yeux. Si il avait l'air aussi heureux d'en voir un vrai, c'est parce qu'il voulait aussi en devenir un. Fraîchement arrivé ici, il était impossible pour Diarmuid de prendre un écuyer ou même un apprenti. Mais il pouvait toujours lui dire ce qu'il fallait pour devenir un chevalier, les prérequis peuvent parfois faire renoncer certains.

"Pour devenir un chevalier il faut pas juste être fort, il faut aider les innocents qui croisent ta route, toujours être prêt à offrir ton support, et avoir un esprit noble et juste."

  Le jeune fille réagit alors à son nom, récitant presque l’entièreté de sa légende en quelques phrases. Mentionnant son succès avec les femmes, Graïnne, sa fuite, son sort, la chasse avec Finn qui s'est mal terminée, et même le sanglier qu'il l'a finalement vaincu. Il regarda Nelytsa, surpris, les yeux un peu écarquillés. Il mit quelques secondes à répondre, encore hésitant.

"Tu connais cette légende donc ? Je ne pensais pas qu'elle pouvait être connu ici. Pour le problème à la chasse, Finn est pardonné, et c'est malheureusement trop tard pour revenir en arrière. Mais moi je suis bien là, et je vais vivre."

  Il était toujours surpris d'avoir entendu ça, d'après l'homme qui l'avait ressuscité, les légendes Celtes étaient souvent méconnues, et une fillette de cinq ans venait lui prouver qu'il n'avait pas complètement disparu dans le fil du temps.
  Après ça Nelytsa demande au gamin et au chevalier ce qu'ils font et pourquoi ils sont là. Il n'avait pas vraiment d'objectif si ce n'était de découvrir la ville au hasard de ses pas. Autant être honnête là-dessus, de toute façon il était entrain de regarder de la nourriture juste avant, le faire passer pour quelque de presser ne serait qu'un mensonge facilement visible.

"J'étais entrain de découvrir la ville et dont elle regorge, je suis arrivé très récemment donc j'en suis encore à l'explorer au hasard."

L’histoire de Nelysta coupa le souffle à Curse un instant qui s’arrêta de s’agiter pour la regarder, tout à coup très concentré. Ah oui toutes les filles amoureuses de lui, ça devait être chiant ça quand même, s’il avait même les moches. Il ne comprit pas trop l’histoire du sanglier, mais ça devait être saignant à souhait comme les histoires de guerre qu’il appréciait.

Mwa faut j’y achète un pain au chocolat !

Il ouvrit sa main pour lui montrer sa monnaie, faisant tomber une pièce au sol dans la foulée. Oh ! Accaparé par l’idée de perdre sa pièce et donc de ne plus avoir assez pour le bonbon, Curse ne comprit qu’à moitié ce qui se racontait, et en fit un joyeux mélange dans sa tête.

J’offrira ma justice sur la route ‘lors ! T’es un explorateur des gorges ?

La pièce était là, il se redressa, tout sourire et s’avança vers Diarmuid.

T’y explore ma gorge à moi ?

Curse était là pour acheter quelque chose, et il montra sa monnaie au chevalier, tout fier de ses acquis, en revanche en en faisant tomber une pièce, il rata complètement les explications de ce dernier, et compris toute sa phrase à l'envers. Un explorateur des gorges ? Le chevalier sourit à l'expression, d'un autre côté expliquer les responsabilités d'un chevalier à un gamin de son âge, c'est forcément plus compliqué, il aura largement le temps de comprendre plus tard.

"Non, je ne suis pas un explorateur des gorges, et à mon avis personne ne l'est. Je disais simplement que je visitais la ville, en découvrant ce qu'il y a dedans."

  Nelytsa était aussi ici pour acheter ces fameux pains au chocolat, en tout cas il arriva finalement à ouvrir le papier de la sucette comme l'avait fait la petite, et gouta enfin à cette chose. Il fut surpris par le goût extrêmement sucré de la chose, mais ne fut pas dégouté, c'était même plutôt agréable après. Il l'imita d'ailleurs, comprenant qu'il ne fallait pas mordre mais simplement laisser en bouche pour apprécier le goût. En parlant de ses futurs achats et tandis qu'il découvrait la sucrerie, Nelytsa proposa de lui faire visiter la ville, en mangeant ses fameux croissants.

  Il hésitait un petit peu, en suivant les gamins il risquait de ne pas retrouver sa position sur ses cartes plus tard, et il n'avait pas envie de trop profiter de la gentillesse de la gamine qui lui proposait déjà un peu plus de nourriture. Après une petite réflexion il répondit tout de même.

"Je veux bien l'aide d'un guide alors, marcher au hasard seul dans cette ville reste assez ennuyant. Je vous laisse aller chercher vos gâteaux alors."

  Il se demandait bien où la petite allait le guider, et si le gamin allait venir aussi. En tout cas il comprit rapidement que même si la visite n'avançait pas beaucoup, il avait accepter un peu inconsciemment pour se détendre, la présence d'enfants allaient surement lui permettre de "déstresser" comme disait Samantha, leur bonne humeur est souvent contagieuse après tout.

Y’a pas de gorges dans la ville toute façon. Que celle des gens.

Oui, bref. On a compris Curse. Le mioche laissa de côté cette conversation, déjà oublié, que son tour venait pour acheter les petits pains. Il donna ses piécettes à la dame qui lui remit un pain au chocolat, avec le dit bonbon au coca. Génial. Un large sourire élargissait le visage de Curse, ce qui lui donnait un petit air de lutin, prêt à jouer une farce de clown à la première personne qu’il croisait. Il revint près d’eux avec son sachet, qu’il fourra dans sa poche. Oui il serait écrasé, mais ça ce n’était pas la préoccupation principale de l’enfant. Lui il pensait « cartes, cartes, cartes ».

Moi ‘ssi j’y connais des trucs !

Il voyait bien que Nely trouvait le chevalier plus intéressant que lui. C’était son amoureuse. Alors histoire de bien lui faire comprendre, et de mettre les choses au clair, il fronça les sourcils en direction de Diarmuid.

C’mon amoureuse t’sais !

T’avises pas de me la piquer, hein !

J’y suis fort ‘ssi. Même que chui chevalier du cœur !

Et toc !

Le gamin semble comprendre que l'exploration de gorge n'existe pas, au plaisir du chevalier qui sentait la conversation insensée arriver. En tout cas pour visiter la ville, il avait l'air motivé aussi une fois ses pains aux chocolat achetés, ce sera donc à trois qu'ils découvriraient tout ça. La tête sérieuse de Curse qui défend ses droits sur son amoureuse fait sourire Diarmuid également. Il avait peur qu'il lui vole ?

"Si c'est déjà ta princesse je te la laisse alors. J'ai déjà ma princesse, et je ne peux rien faire contre un chevalier du cœur de toute manière."

  Une chevalier du cœur... C'était peut-être un surnom qu'on lui avait donné à l'époque, il a toujours eu du succès avec les femmes, sa légende lui avait même inventé un maléfice qui les charmait pour justifier ça. C'était la façon dont marchaient les légendes, elle justifiait des choses par la magie et le surnaturel, quand la réalité était tout autre. En tout cas la remarque du petit fait rire Nelytsa aussi, ça ne l'a dérange visiblement pas qu'il l'appelle son amoureuse.

  Une fois ses achats fait à son tour, elle revient rapidement vers les deux hommes, demandant ce que le chevalier voulait voir en premier. L'école ne lui semblait pas vraiment intéressante pour le moment, c'était donc les parcs qu'il lui restait, et le centre commercial puisqu'il ne savait pas ce que c'est. Mais il n'avait pas vraiment envie de dire qu'il ne savait pas ce que c'était.

"Le centre commercial ou les parcs m'intéressent, le plus proche en premier, et si on a encore le temps on fera le deuxième."

  Il préférait rentrer un petit peu avant Samantha en général, ça lui permettait de méditer un peu seul, pour pouvoir discuter un maximum après, il avait tellement de choses encore à découvrir.

"Dans tous les cas, je vous suis puisque je n'ai aucune idée de où se trouve l'un ou l'autre."

Ouais, c’ma princesse de cœur !

A chevalier de cœur, princesse associée, c’était totalement logique. Rasséréné à l’idée qu’il n’essayait pas de la lui voler, il se mit à mâchouiller le bonbon au cola tout juste acheté, avec un plaisir plus qu’évident. Il avait rarement le temps de les manger ses bonbons, puisque soit il les échangeait soit il se les faisait piquer, malgré sa pourtant très bonne cachette secrète sous son oreiller. Un mystère. Toudou, de toute façon, on ne pourrait jamais lui piquer.

Nan pas dans l’parc.

Il avait encore à l’esprit l’Ombre qui avait jailli de sous le toboggan pour lui couper la tête. La peur s’était ancrée en lui, et même s’il pouvait se cacher dans son avion magique tout vert, il préférait éviter les endroits de ce genre par prudence élémentaire. Pas fou le petit. Plus bas, presque pour lui-même il ajouta.

Y’a des monstres là-bas.

Il arracha un nouveau morceau au bonbon, se tournant vers eux la bouche à moitié pleine.

‘aut y aille au ‘aga’in

Il déglutit et acheva sa pensée.

Y’a tout plein d’jouets !

Peut-être même qu’il réussirait à en emporter un.

Curse semblait ne pas avoir envie d'aller jusqu'au parc, Diarmuid crut entendre le mot monstre, mais n'insista pas, c'était sans doute un jeu de gosse. Suite à quoi le gamin parla la bouche pleine, laissant entendre qu'il préférait surement le centre commercial pour ses jouets. Le centre commercial serait donc un bâtiment avec pleins de marchands, vendant surement un peu de tout. Nelytsa expliqua ensuite que de toute façon, le centre commercial était plus proche, et c'est sur plusieurs étages. Diarmuid était grandement intéressé de voir à quoi cela pouvait ressembler, et ce qu'on proposait à l'intérieur.

"Bien, alors allons voir tes fameux jouets, on te suit."

  Et nous nous engageons donc dans la rue, marchant ensemble vers ce fameux Centre. La petite semblait toute heureuse de pouvoir jouer la guide, en général les enfants aimaient bien montrer ce qu'ils apprenaient. Elle semblait d'ailleurs connaitre un peu plus que sa légende, puisqu'elle parla de sa langue, le Gaëlic. Diarmuid hésitait un petit peu à prendre l'une des délicieuses choses qu'elle lui tendait, et finit par se laisser tenter malgré ce qu'il s'était dit il y a peu. La curiosité est pourtant un vilain défaut.

"Merci, tu parles de cette langue ?"

  Il ne savait pas si elle le parlait ou si elle connaissait juste l'existence de cette langue, mais il lui fit un clin d’œil, si jamais elle ne le parlait pas elle comprendrait facilement que c'est celle-ci qu'il venait d'utiliser. En tout cas cette petite en connaissait long sur son peuple apparemment, peut-être pourrait elle lui en apprendre un peu plus sur ce qu'il était devenu.

Evidemment que Curse la suit. Il n’allait pas la laisser seule avec ce chevalier, alors que lui était aussi un chevalier, et bien mieux !

Moi j’y parle…

Sa réflexion se perdit dans la foulée quand la gamine lui proposa une viennoiserie. Il s’empressa d’en prendre une avec un merciii, large sourire aux lèvres. Il n’avait pas besoin de l’échanger celui-là. C’était tout pour lui !!
Il ne put s’empêcher de se tourner les yeux ronds et la bouche pleine vers le type qui venait de parler très bizarrement.

T’y ‘ala'e ?

On aurait dit un extraterrestre ou quelqu’un de très enrhumé. Il n’avait rien compris. Mais déjà les murs du centre Commercial apparaissaient devant le petit groupe.

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