Appartement plutôt grand pour une seule personne, avec beaucoup de bibliothèques avec des ouvrages médicaux, mais aussi deux armoires avec des livres de loisirs. La maison est décorée de reproductions de vases grecs antiques mais aussi quelques gravures sur les murs, qui lui rappellent de façon assez clichée ses origines. On y trouve tout le matériel médical que l'on pourrait trouver dans une infirmerie d'hôpital.

Actée entra dans le hall avec Nylian. Alors qu'il allait prendre l'ascenseur pour lui faciliter la vie, elle s'y opposa fermement, voulant monter les escaliers. Il n'eut pas le courage de lutter trop longtemps, surtout qu'elle ne semblait pas prête à négocier. Il la suivit donc, restant derrière elle au cas ou elle perdrait l'équilibre et tomberait.

La montée parut un peu ardue pour la jeune femme, qui allait d'un pas lent. Actée la laissa prendre son temps. Une fois arrivés en haut, elle lui fit part de sa fatigue, ce qui n'avait rien d'étonnant. Il lui répondit alors qu'il sortait sa clé pour ouvrir la porte.

"Oui oui, c'est tout à fait normal, avec le mélange alcool et effort. Je vais vous soigner et vous pourrez dormir, vous ne vous souvenez toujours pas de votre adresse?"

Cela l'embêtait un peu qu'elle reste dormir, car demain il devait se lever tôt pour aller travailler, et elle n'allait surement pas apprécier cela. Néanmoins, il ouvrit la porte et s'effaça galamment pour la laisser entrer en premier.

"Je vous en prie, entrez. Vous pouvez vous asseoir sur une des chaises de la cuisine le temps que j'aille chercher mon matériel"

Effectivement, la plaie, avec l'effort, c'était remise à saigner.

Actée laissa la jeune femme s'asseoir pendant qu'il allait chercher son matériel. Il allait vraiment falloir qu'il refasse ses stocks, il n'avait jamais autant utilisé de matériel médical que depuis qu'il était Nephil; il avait l'impression que le nombre de personnes blessées qu'il croisait par hasard était exponentiel, et ce n'était sans doute pas qu'une impression.

Il prit un tabouret et s'assit face à la jeune femme. Il commença par lui mettre un spray désinfectant et un peu anesthésiant, avant de préparer son fil et son aiguille. Elle avait l'air un peu triste, mais il ne savait pas si c'était une des conséquences de l'alcool ou autre chose.

"Oui j'aime bien, mais cela fait longtemps que je n'ai pas eu le temps de voir un film. Et j'aime beaucoup Chaplin et effectivement, il n'a pas son pareil, mais je ne me souviens pas de la réplique exacte de la fin du film, juste à peu près de quoi elle retournait."

"Oui j'aime bien, mais cela fait longtemps que je n'ai pas eu le temps de voir un film. Et j'aime beaucoup Chaplin et effectivement, il n'a pas son pareil, mais je ne me souviens pas de la réplique exacte de la fin du film, juste à peu près de quoi elle retournait."

Il y a un picotement glacial sur mon crane, ça me fout des frissons d'horreur autant a cause de la sensation étrange de moins sentir mon crane que de l'odeur chimique du truc. Bon, restons concentré, il faut que je lutte contre mes paupières qui papillonnent a cause du confort du fauteuil.
En soit, m'obliger a utiliser ma cervelle était aussi un bon moyen de pas m'endormir, c'est juste qu'il allait pas avoir sous les  yeux une performance aussi belle que celle de chaplin, déjà parce que même si la douleur m'avais un peu réveillé et un peu dégrisé, ça restait une performance de personne bourrée. Et de l'autre, parce que ça servait a rien de gueuler avec emphase des mots - même emplis d'amour, à 1 ou 2h du matin. A vrai dire, je ne savais pas quelle heure il était, mais dans tous les cas je doute que les voisins apprécient ce discours à sa juste valeur.
Donc j'en suis réduit a presque chuchoter, pour oublier que l'on sent une aiguille au sommet de son crane recoudre deux lambeau de peau.

Nous avons développé la vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdAïe
Désolée, ma faute. J'adore trop ce passage. Le discourt est presque intemporel. Comme s'il avait prévu l’avènement d'internet, des smartphone et de chaînes douteuses comme Fox News.

Actée continua à coudre le crâne. Heureusement ce n'était pas grand chose, il en aurait bientôt finit. En attendant il écoutait Nylian, qui débitait parfaitement la tirade, sans hésitation. C'était assez impressionnant, peut-être avait-elle fait du théâtre, c'était fluide sa façon de réciter.

"On non ce n'est rien, c'était intéressant à entendre à nouveau. Effectivement, c'est avec ça qu'on voyait que quelque part c'était un visionnaire, et un excellent critique de son temps aussi. Je pense que c'est en ayant cet oeil juste sur ce qui se passait devant lui qu'il arrivait à se faire une idée des tares qui allaient en découler."

Il finit le dernier point, noua le fil et le coupa. Il prit en suite le bandage pour entourer le crâne de la jeune femme.

"Voilà, j'ai finis, c'était assez rapide. Comment vous sentez-vous à présent?"

"On non ce n'est rien, c'était intéressant à entendre à nouveau. Effectivement, c'est avec ça qu'on voyait que quelque part c'était un visionnaire, et un excellent critique de son temps aussi. Je pense que c'est en ayant cet oeil juste sur ce qui se passait devant lui qu'il arrivait à se faire une idée des tares qui allaient en découler."

L'odeur chimique emplie mes narines jusqu'à qu'elle me donne des nausées. J'avoue que j'y avais pas prêté trop attention, mais Actée a de la chance que mon estomac soit vide, a défaut, j'aurais probablement refais la déco d'un de ses tapis. Mais la faim, le sommeil, l'alcool et cette odeur puissante a le donc de me mettre en transe. J'arrive a entendre qu'il me parle mais je comprends rien. Mes paupières qui papillonnent semble perdent douloureusement le combat qu'elles avaient engagé quelques mots plus tôt et je vois maintenant le monde a travers le filtre flou de la fatigue. Son appart' est trop blanc, il me brûle la rétine

"Ca va b-b-b..."

Puis mon cerveau semble décider a cette instant que non, je n'arriverai pas a finir cette phrase. Il bascule dans un genre de sommeil comateux, comme si on avait brutalement tourné le commutateur "Debout/dodo"

Il entoura le crâne de la jeune femme, qui commençait à avoir la tête lourde. Elle allait sans doute s'endormir ici, très bien, mais au moins qu'il lui serve de l'eau pour lui éviter une trop grosse gueule de bois. Il accrocha le bandage et se leva pour aller lui servir un verre.

"Avant de t'endormir essaie de boire un peu d'eau, tu en as besoin. Je vais t'en chercher un"

Le temps d'aller chercher le verre et revenir, la jeune femme c'était endormie. Bon, il lui donnerais de quoi aller mieux à son réveil. Il posa le verre et la bouteille à côté d'elle et vint la positionner correctement, couchée sur le canapé. Il prit une couverture et la couvrit, avant d'éteindre la lumière et aller vaquer à ses occupations.

Mes yeux se rouvrent presque a contrecœur. Je me réveille de manière digne. C'est a dire que malgré le brouillard je retiens de justesse le filet de bave qui tente de s’échapper de la bouche. J'ai vaguement l'impression de sortir d'un immense brouillard. Mais passé l'instant crispant ou mon cerveau semble se réinitialisé façon Windows, je me souviens d’à peu près ce qui m'a conduit ici.
Voile se repointe avec de l'eau. Je me rends compte a quel point j'ai soif. Par réflexe, je trempe l'ongle de mon index dedans.

« Pourquoi... Vous faites tout ca ? »

Je fais mine d'observer ma manucure pendant cinq longue secondes le temps que la technologie fasse son effet : Le vernis que j'ai, noircis au contact de drogues médicamenteuses. Mais il n'y a pas de réaction. Le verre d'eau est clean. D’ailleurs. Je me rends compte a ce moment qu'un demie ongle de pouce est noircis.
Attends... Je me souviens pas d'avoir...
Ma mémoire s'affole, j'entends même pas un bourdonnement de ventilateur dans mon crane. A moins que ça se soit un simple bruit acouphène. Je cherche en vain des souvenirs de la soirée. Mais tout semble s'estomper a chaque fois que j'essaie de me remémorer.
Je bois nerveusement le verre d'eau. Mais je ne suis pas en état. Cette situation me crispe. J'ai envie de hurler.

« Je... Je... »

Un détail me revient. Cette sensation d'avoir oublié quelque chose quand j'ai rencontré Voile revient parachever mon humeur. Comme un peu de citron sur une chair a nue.

« J'étais avec une amie. Une belle brune épaisse comme une tige de blé. Vous l'avez pas vu sur... l'endroit ou on s'est croisé ? »

Alex... Ca ne te ressemble pas de me quitter d'une semelle alors que je suis bourée. Merde, j'ai peur qu'il te soit arrivé quelque chose

Alors qu'Actée allait sortir du salon, la voit de Nylian se fit entendre. Il revint sur ses pas et s'approcha d'elle. Il la vit s'agiter et ouvrir les yeux. Il s'assit sur le fauteuil à côté d'elle et essaya de l'écouter, mais ce n'était pas évident. Il l'entendit juste le questionner.

"Je fais ça parce que c'est mon métier, et que je viens en aide dès que je peux aux personnes qui auraient besoin de moi"

C'était ce qu'il répondait souvent, mais ce n'en était pas moins faux. Il aimait sincèrement se rendre utile. Il ne voulait pas forcément être sous les feux des projecteurs mais juste faire ce qu'il lui était possible pour améliorer un peu le quotidien des gens qu'ils croisaient. Mais cela devenait dur, car depuis qu'il était devenu Nephil il voyait tous les jours des milliers de gens malades ou blessés à qui il ne pouvait apporter aucune aide.

La jeune femme bu son verre d'eau avant de parler à nouveau. Elle semblait déboussolée et angoissée. Elle lui parla d'une amie à lui, qui aurait du être avec elle. C'était assez inquiétant visiblement, et il prit son téléphone.

"Non, il n'y avait personne avec vous quand je vous ai récupérée. Mais vous vous souvenez de son numéro? Je peux essayer de la contacter"

"Non, il n'y avait personne avec vous quand je vous ai récupérée. Mais vous vous souvenez de son numéro? Je peux essayer de la contacter"

Je lance un appel sur mon lui tend mon téléphone en train d’appeler Alex. Le haut parleur m'angoisse et chaque bip est comme une pointe glacé qui s'enfonce dans mon estomac. Quand la voix du répondeur retentis avec son absence d'humanité. Je me retiens un sanglot qui squatte douloureusement ma gorge.

"Je vais la chercher. Je, euh... merci... oui merci pour votre aide. Et puis au plaisir de se revoir si vous avez pas peur de recroiser une cinéphile perchée."
Je suis un peu confuse, mais je me lève plus rapidement du siège de Actée. J'ai l'impression étrange venant de mon crane, mais je m'en fiche. Tout mon cerveau converge ce qu'il reste de lui vers alex et avec elle le sentiment de culpabilité déchirant.
Je sors sur le palier, je me tiens a la rampe pour descendre les étages de l’immeuble et mon regard se perd dans la vue de la cage d'escalier. J'ai comme l'impression d'être happé par le vide.

La jeune femme semblait très secouée et inquiète. Elle se leva, n'ayant pas retrouvé tout son équilibre, et sortit. Actée la suivit, il ne pouvait pas la laisser dans cet état. Il ferma la porte de son appartement et descendit avec elle les marches.

"Je comprends que vous vouliez aller récupérer votre amie, mais je ne pense pas que vous soyez tout à fait en état pour cela."

Il lui prit le bras pour l'arrêter. Elle semblait avoir le vertige, ce qui s'expliquait bien vu son état et vu qu'ils étaient à un étage assez élevé.

"Venez vous reposer encore un instant. Nous allons avertir la police et dès que vous aurez retrouvé toutes vos facultés je vous accompagnerais en voiture pour la chercher. ça vous convient?"

Mieux valait négocier ainsi, et tant que ça ne le mettait pas en retard à son post ça ne le dérangeait pas de l'aider, surtout que ça semblait sérieux comme affaire. Il se demandait ce qui avait bien pu se passer au paravent pour la mettre dans cet état.

Il me prend le bras et je me retourne un peu brusquement vers lui. Manque de peau, ce mouvement n'arrive pas à me libérer de son emprise. Je suis contrainte d'écouter la voie de la raison. Mais l'idée d'appeler la police me réjouis pas. Nan, je vais aller au New Heaven. C'est la que je vais interroger le barman. On est toute deux des habituées d'ici. Il va peut être remarquer si elle est partie avec quelqu'un.
Et puis de fil en aiguille, en interrogeant les potes d'alex, Je peux espérer retrouver sa trace.

" Ce serait trop tard. Je suis désolée si ca par...ait in... Ingre... Ingrat. mais je dois partir. Lâchez moi... S'il vous plait"

Je supporte pas le contact physique. Autant je pouvait mettre ma misanthropie de coté quand il s’agissait de me recoudre. Autant je trouvait la situation gênante et inappropriée.

"Lâchez moi ou je hurle au viol"

C'était une technique comme une autre pour arriver a mes fins. Vu mon état, mon témoignage pourrait être crédible et je pourrais salir sa réputation. Je n'en ai pas vraiment l'envie, mais je ne veux pas rester ici. Je serais prête a le faire s'il continu.

Actée allait la lâcher à sa première demande, polie, mais il n'eut pas le temps de le faire qu'elle menaça de crier au viol! Il lui lâcha le poignet, le visage fermé et en colère. Il l'était rarement, mais après l'avoir recueillie à moitié consciente au milieu de la rue, payé un taxi, soignée gratuitement et proposé le gîte pour la nuit, voilà comment elle le remerciait! Il pouvait tolérer beaucoup de choses, mais là ça allait trop loin.

"Effectivement, ça l'est. Je ne comptais pas vous retenir plus que nécessaire, simplement attirer votre attention pour vous proposer mon aide. Mais puisque vous semblez préférer vous débrouiller seule, je ne vais pas vous imposer ma présence. J'espère que vous retrouverez votre amie"

Il dit ceci avant de remonter les escaliers. Il avait certes l'habitude des patients pénibles et presque insultants, mais aucun de l'avait jamais traité de la sorte une fois soigné. De plus, il n'allait pas s'embêter à aider une personne qui visiblement le considérait comme un potentiel violeur. Il avait fait son possible pour l'aider, et c'est la conscience tranquille qu'il remonta chez lui.

C'est bon, il m'a lâché. Je descends prudemment les escaliers en faisant gaffe a pas perdre mon regard dans le vide. Sur le palier suivant, je décide d'emprunter l'ascenseur par sécurité. même si une partie de moi refuse par principe. Après, c'est plus un problème de fierté personnelle que de claustrophobie. Mon état est pas si grave que ça après tout, non ? Si ?
Mais bon, malgré mon obsession à toujours vouloir avoir raison, c'était peut être pas le moment d'essayer de prouver aux escaliers que je pouvait les descendre. Je me vengerai de leur abrupté plus tard.
Une fois dehors, je suis un peu paumée, mais je pense qu’après deux trois panneaux je pourrais retrouver la trace du pont et de là retrouver le New Heaven

[Nylian quitte le RP. Merci Voile :3]