C’est agréable. Et je crois que son regard et sa présence me ferait refuser une séance massage effectuée par une jolie asiatique simplement pour que ce soit elle qui me le fasse. Pourtant, ce ne sont que mes épaules et quelques contours, mais la sensualité emplit chacun de ses mouvements – sans parler de ses yeux.
Ses trois derniers mots sonnent dans ma tête plus que de raisons ; une véritable invitation à aller plus loin, en retirant un peu de ces vêtements superflus qui la couvrent. Mais il faut que je prenne mon temps, la précipitation nous ferait accélérer quelques secondes d’un plaisir rare… Ce qui est hors de question.

« - Je vais encore te faire un compliment si je te réponds, alors… »

Je marque une pause, puis je reprends, la voix qui se veut aguicheuse.

« - Tu es merveilleuse. »

Prenant un air coupable, je lui souffle ensuite quelques mots.

« - Mince, ça m’a échappé ! »

Ce petit tour effectué, je me mords la lèvre puis me décide finalement à pimenter davantage la situation : lentement mes mains remonte le long de ses hanches, jusqu’à longer son torse et retirer délicatement la veste que j’y avais moi-même déposé. La première strate ôtée, l’important arrive désormais. Tout aussi sensuellement, je redescends mes mains puis m’attaque délicatement à son haut, le relevant petit à petit, tant qu’elle me laisse ce plaisir.

Rester comme ça, encore deux minutes ? J’aimerais bien. Nos deux corps presque fusionnés, sans tomber dans l’acte ; une sensualité presque divine, une situation tellement rare… Mais tout arrêter de cette manière, profiter de cet instant pourrait finir par me porter préjudice. Pas que je sois de ceux qui profite des femmes quand elles sont sous le charme de l’alcool ou autre délire malsain, mais je ne veux pas briser l’enchaînement si parfait de cette soirée.

Arrivant à une espèce de compromis entre mes désirs et peut-être les siens, je laisse mes doigts se balader sur son torse, délicatement et soigneusement, comme s’ils cherchaient leur Graal sans le trouver. Je joue la montre, mais il arrive un moment où nos instincts primaires se font subjugués d’autres plus réfléchis, plus… Doux. Sa bouche est toujours trop basse pour que la mienne l’atteigne ; elle me fait languir, comme si elle savait ce que je comptais faire.

Finalement, mes doigts parviennent à saisir la fameuse attache, et la sépare – sans pour autant l’ôter directement. Je préfère qu’elle le fasse elle-même, je n’ai pas envie de forcer la séparation tout de suite.

« - Maintenant, oui. »

Nos regards sont trop éloignés pour se croiser, mais je sens que c’est à moi de lancer la prochaine étape ; et de lui laisser la main. Je lui ferai ce plaisir de commander, du moins, au début.
Je passe ma langue sur mes lèvres, puis je parle, sur le même ton qu’elle – tout en descendant encore mes mains le long du bas de son dos, cherchant à repousser un peu son bas.

« -  Mais je crois qu’on pourrait l’être encore davantage… »

Je n’ai plus tout à fait l’esprit clair et la capacité de trouver les plus belles phrases d’accroche, mais … J’ai pris les devants.

Dans un tout autre registre, c’est le genre de phrase que je pourrais dire lors d’un entraînement de rookie ; mais passons, là n’est pas le sujet.
Chacune de nos paroles, chacun de nos actes nous rapproche de l’acte fatidique, et le jeu ne fait que repousser cet instant – mais un autre genre de règles prendra bientôt le dessus. Plus sauvages, plus physiques et … moins régulées ? Le terme n’est peut-être pas juste, mais le principe est là.

Ce soir nous n’aurons de limites que la durée de la nuit ; toutes les autres je compte les abolir.
Je continue à lui retirer ses bas, en accélérant légèrement le rythme, et je lui baise le cou, soufflant quelques mots au passage.

« - Je crois que la réponse est simple… »

Mes mains atteignent un vêtement plus intime, et je le baisse à son tour, doucement.

« - … Nous n’en n’aurons pas. »

Est-ce vraiment utile de décrire l’exact chemin de mes mains à partir de ce moment ? L’important, c’est qu’elles continuent leur route merveilleuse jusqu’à libérer entièrement Cassandre de ses vêtements. Elle n’en aura plus besoin pour l’instant, la couverture sera un habit suffisant… Et j’oserais dire que je pourrai aussi remplir ce rôle.
Une fois leur chemin accompli, mon corps remonte pour inviter ma magnifique partenaire à aller plus loin.

Note à moi-même : ne pas oublier les chaussettes.

Me laisser dominer ? Peut-être au début, pour lui faire plaisir ; mais au bout d’un moment je ferai en sorte d’inverser les rôles. Il faut que chacun y trouve satisfaction, et je dois avouer que la laisser diriger en admirant sa beauté me plait bien, mais il ne faut pas faire de jaloux – soyons un peu galant, partageons la fatigue.

« - Voyons cela… »

Je l’embrasse une ultime fois, et je me lance tout entier dans ce jeu dont elle vient de sonner le départ.

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Un petit fil lumineux passe à travers les rideaux de la fenêtre, et vient se poser sur Cassandre. Je ne sais pas quelle heure il est, mais en tout cas je sais que la nuit a été courte ; même s’il faut avouer que mon corps n’a plus vraiment besoin de plus de temps. Des moments aussi plaisants que celui-ci ne se sont que rarement offerts à moi – pour ne pas dire, jamais -, et il me restera longtemps gravé dans la mémoire.
Que ce soit le jeu de Cassandre, ou ses talents divers et variés, elle a tout employé pour me conquérir, et je ne peux qu’apprécier tout cela… Tout en espérant lui avoir rendu la pareille. Enfin, j’ai tout donné, alors j’imagine que cela devait tout de même être à la hauteur.

Mais maintenant, que faire ? Je me retourne de son côté, ouvrant les yeux et passe ma main sur ses cheveux. Un réveil tendre dénote un peu du sauvage de la nuit, mais je pense qu’il est mieux d’agir comme ça – lui tirer les cheveux aurait été raccord, mais moins agréable, il faut l’avouer.

Cassandre se laisse un peu faire, puis tourne la tête et me salue, relançant apparemment le jeu. Je la regarde un peu, réfléchissant quelques instants à cette idée, puis me décide.

« - Je crois bien vous avoir déjà vu quelque part… Vous êtes d’une beauté qu’on n’oublie pas. »

C’est un peu cliché et rapide, mais un compliment au réveil est toujours agréable.

J’avais dans l’idée de passer à la salle de bain avant de la réveiller véritablement, mais si elle l’est déjà … Il est peut-être possible d’allier les deux. Je m’approche d’elle pour l’embrasser, puis me retire et me relève du lit, nu.
Prenant un air un peu sérieux et occupé, je lui parle, le regard trahissant mes talents d’acteurs pas tout à fait complets au réveil.

« - Ecoutez, j’ai une journée chargée vous savez, alors mon planning très lourd me dit d’aller prendre une douche maintenant. »

Commençant à me diriger vers la salle de bain, je laisse échapper ensuite la phrase sous-entendue depuis le début.

« - … mais il se trouve que j’ai une douche plutôt grande. »

Laissant planer l’idée je m’engouffre dans la pièce, sans fermer tout à fait la porte. L’étape habituelle du déshabillage étant déjà accomplie, je rentre dans la cabine, commençant à réguler la température. L’invitation est lancée, il ne me reste plus qu’à voir si mademoiselle a envie de recommencer une fois de plus … Mais dont le temps sera limité non pas par nous mais par mon ballon d’eau chaude, ce coup-ci.

Finalement, mon Aphrodite m’a rejoint. L’excuse est simple, mais suffisante – il y a bien un endroit de mon dos un peu plus délicat à atteindre… Toujours est-il que je reste un peu en l’état. Avoir son corps appuyé sur le mien est agréable, et je me contente d’accrocher le pommeau en hauteur pour qu’il puisse nous atteindre tous les deux.
L’eau est à la bonne température, et lentement je me retourner vers elle, rapprochant nos corps et l’embrassant à nouveau. C’est vrai que ça comment à faire un sacré paquet de fois, mais à quoi bon se limiter quant aux bonnes choses ?
Doucement, je lui souffle quelques mots.


« - Mon point faible est découvert, damned ! Je me dois d’accepter alors. »

Un peu de sur-jeu, et surtout l’idée bien ancrée de lui rendre la pareille si elle faisait réellement ce qu’elle avait dit. Soyons gentleman jusqu’au bout tout de même.
Même si la situation est encline à autre chose, j’attrape le savon et lui tends. Qui sait, cela pourrait embellir encore davantage son corps déjà somptueux ? Voilà que je me perds en compliments, mais l’image me traverse l’esprit et me force à être quelque peu curieux.

Je lance un petit regard à la senteur de l’objet, pour que mes yeux ne se figent pas totalement sur Cassandre. Perle de coco.
Qu’est-ce que je fais avec ça ?

Me pliant à la volonté – et à la bonne idée – de la demoiselle, je coupe l’eau. Il serait triste que le savon ne puisse pas rester à cause de l’eau… Nous serions forcé de recommencer, quel malheur. Un petit sourire malicieux me prend, mais je reprends mon air aguicheur aussitôt.

Elle se rapproche davantage, se colle à moi et commence à m’étaler le fameux produit non pas avec ses mains, mais d’une façon plus agréable… Je suis définitivement bien chanceux. Et je ne laisserai pas celle-ci s’échapper aussitôt, alors j’use de mes mains pour l’aider à étaler le gel sur son corps.

« - Tu as raison, je vais t’aider aussi. »

Pourtant, à peine un instant après avoir prononcé cette phrase, je recule un peu, mimant une maladresse. Volontairement mon dos vient heurter le petit mitigeur et relance l’eau, toujours aussi chaude. Voilà nos corps débarrassés de ce savon qui n’avait pas encore eu le temps de se disposer à tous les endroits importants.

« - Mince, je suis maladroit … »

Je rattrape la brique et récupère un peu du gel, regardant Cassandre d’un air qui voulait tout dire.

« - Je crains qu’il faille recommencer. »

Une véritable misère, je sais. Enfin, il ne faut pas que j’abuse de ces petites remises à zéro, car je finirai par y perdre mes jokers ; mais je pense que pour le moment je suis encore dans les clous.

A son tour de faire durer un peu la transition – quel sadisme de repousser le plaisir par pur… plaisir. Je me laisse porter par ses pas souples, tout en profitant du mouvement pour rapprocher nos corps ; une jolie danse courte, embelli par les gouttes brillantes et ses cheveux totalement sauvages.
Je sais qu’un point de cette jolie manœuvre était de me faire comprendre ma maladresse et de s’amuser à me donner une toute petite leçon, mais là était bien mon objectif. L’eau se coupe, et je reprends mon œuvre, étalant lentement et délicatement une noisette de gel sur sa peau blanche.
Sans vraiment savoir si c’est par peur de blesser son épiderme probablement fragile, ou par simple envie de la caresser, je prends tout mon temps, ne déplaçant mes mains qu’en les faisant subtilement glisser. Je suis lent, mais je me surprends parfois à relever les paumes pour ne plus étaler qu’avec mes doigts, les laissant trainer légèrement sur ses flancs. Je sais où les balader pour faire frissonner, et fais absolument attention à ne pas dévier de ce chemin.

Plus j’agis, et plus je nous rapproche, collant nos fronts ensembles. Je ne l’embrasse pas cette fois-ci ; il n’y en a pas besoin pour rendre la situation plus sensuelle.

« - Peut-être suis-je plus habile à d’autres choses … ? »

J’esquisse un petit sourire à sa phrase ; qui pourrait presque être assassine si la volonté n’était pas autre. J’imagine que mes talents en plaisir ne sont plus à démontrer, mais la situation demande à ce que je me fasse désirer, que je la pousse à vouloir que je confirme que ce n’était pas une simple chance.
Cette fois-ci, je mène la danse, et j’abandonne presque l’idée initiale : la mousse commence à s’effacer de ses doigts tandis que ceux-ci dansent sur le flanc de la belle, flattant son échine et descendant sensuellement jusqu’à la base de son bassin.

Le but est simple, c’est de la faire craquer – à une folie saine. Le jeu serait laisser un suspens sur celui qui initiera les choses sérieuses, mais pour lors je l’invite à se laisser aller… Elle n’est pas la seule à savoir faire naître l’envie chez l’autre tout en restant dans la sensualité, et je joue de tous mes talents pour faire céder ses résistances au plaisir.
Je me rapproche de son oreille, et répétant un geste précédant je lui mordille l’oreille, inversant les rôles.

« - Ferme les yeux, et laisse-toi aller. »

L’invitation est claire, mais l’acte demeure subtil ; notre danse est osée sans être perverse. Là est la véritable sensualité : une incitation au plus torride sans montrer de vulgarité.

Elle ne cède pas. J’adore cette résistance, mais à force de repousser la douce échéance, je vais finir par être le premier à craquer – je fais tout pour rester maître, mais je pourrais perdre avec un rien. L’eau est toujours coupée, et nos corps rapprochés, se savonnant toujours l’un l’autre. Enfin, c’est un beau mot, mais le cherchons-nous vraiment ? Cela fait déjà quelques temps que mes mains ont dévié de leur tâche principale et cherche à plaire à mademoiselle et ses yeux sont clos … Je suis en train de me faire prendre à mon propre jeu, mais j’adore ça.

J’embrasse Cassandre dans le cou pendant que mes doigts connaisseurs remontent le long de son échine, presque comme si je jouais une partition sur un violon – mais le plus beau des morceaux sur un Stradivarius. Ses yeux fermés laissent probablement ses autres sens s’épanouir, et les sensations sont sensiblement démultipliées ; alors mes j’enchaîne les notes encore plus doucement et rapidement, m’efforçant d’imiter un virtuose.

Plus un mot, plus une parole. Emettre un bruit autre que de plaisir serait briser une sorte de transe sensuelle – et il faudrait me châtier pour ce crime. Si cette musique ne peut faire céder ses dernières résistances, alors les miennes se lèveront à nouveau, posant comme définitive ma faiblesse face à ses charmes, mais quand j’use des miens à leur plein potentiel.

Dès l’instant où l’eau chaude pleut sur nos corps, effaçant rapidement les traces de ce gel paradisiaque, mon regard se pare d’une lueur que je ne saurais décrire. J’ai envie de céder, de m’abandonner – parce que c’est ce qu’elle est sensiblement en train de faire -, mais je dois tenir une seconde de plus, deux peut-être, le temps qu’elle prenne les devants… Mais elle m’embrasse et m’enlace, sans franchir la cime.
Alors mes pupilles libérées se parent d’un air joueur. Elle passe à l’offensive, et ne lui offrir aucune défense serait honteux de ma part ; il faut que je sois aussi fort qu’elle l’a été. Mes lèvres ne quittent plus les siennes, elles rendent toute la sauvagerie de l’instant au centuple : c’est un concours, et je ne le perdrai pas.

Mes mains qui étaient soudain descendues, se séparent ; l’une part vers les paradis les plus érogènes, tandis que l’autre continue de violoner sur son dos et ses flancs – là est une représentation fidèle de la situation où nous nous trouvons. A la limite parfaite entre le sensuel et le sexuel, penchant dangereusement, et volontairement vers le second dans une fougue entièrement assumée.
Laisse-toi aller Cassandre, cette fois-ci je gagnerai… Mais la consolation sera à la hauteur du sacrifice.

La danse s’accélère, et lorsqu’elle atteint son apogée un joueur concède le duel ; pour ne pas briser l’instant Cassandre a consenti à suivre le défilement des pas, de s’avouer perdante pour gagner davantage. Je ne ressens pas de fierté ou d’honneur particulier à avoir remporté, simplement le plaisir sauvage de pouvoir mêler nos corps à nouveau, cette fois-ci en connaissant encore mieux les points faibles – et surtout, sensibles - de l’autre.

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Les yeux plongés dans le rouge perçant de ceux de Cassandre, je profite du calme et du silence. La dernière note d’une rare musique s’était élevée définitivement il y a quelques instants, mais continuait de résonner dans ma tête. Alors que je pensais que cela ne serait pas possible, cette jeune femme avait une nouvelle fois brisé ce que j’imaginais comme absolu – découvrir des sensations encore supérieures à celles qui surplombaient toutes les autres.
Je n’ai aucune idée du temps qui s’est écoulé, mais je dois probablement être en retard … Ou en avance par rapport à la suite de mon planning ? Je ne sais pas, mais ma réputation ne saurait être entachée d’un manquement à la ponctualité classique. J’aimerais ne jamais quitter cette pièce, mais il est de mon devoir de le faire – avant que l’on parte pour une troisième piste.

Je l’embrasse, tendrement cette fois, et parle à voix basse, trahissant encore des restes langoureux.

« - Je crois que je suis affreusement en retard, mais … »

Mon sourire se veut charmeur, et je mets fin à ma phrase.

« - Je m’en fiche totalement. Je n’aurais raté cet instant pour rien au monde. »

Peu à peu cela s’impose à moi : le gong vient de sonner. Cassandre s’éloigne délicatement de moi, me faisant comprendre que je dois faire de même. Un sourire seulement d’apparence continue d’être arboré par mon visage, et c’est avec une certaine amertume que j’attrape une serviette, tendant d’abord une nouvelle à ma charmante invitée.
Le nécessaire fait, je m’habille tranquillement et me récite le programme de la journée – entrecoupé de doux souvenirs encore frais dans mon esprit. Dès le début de ce jeu, elle m’avait semblé entraînante et pleine de ressources … Mais elle m’a montré une facette explosive de sa personnalité, me faisant voyager dans des contrées qui m’étaient finalement bien plus obscures que je ne l’avais cru jusque l’instant.

Une fois prêt au départ, j’attrape mon téléphone et me rapproche à nouveau de cette jolie muse, l’air taquin.

« - Tu préfères garder le plaisir de l’anonymat et de le hasard des rencontres, ou tu me ferais l’honneur d’avoir la chance de se revoir… Bientôt ? »

La demande paraîtrait presque innocente, mais elle sait bien qu’il en est tout autre chose. Retirer le mielleux souvenir de cette nuit serait quelque chose de compliquée, alors autant combattre le mal par le mal : une nouvelle expérience avec cette belle femme me permettrait peut-être de remplacer cette mémoire ?

Trinity ? Belle trouvaille ; elle serait mon guide pour m’échapper. Sauf qu’au lieu de retrouver le véritable monde, c’en serait un de plaisir absolu qui m’attendrait… Je souris déjà presque à notre prochaine rencontre, mais je sais que je ne dois pas m’emballer trop vite : forcer la chance brise la magie, et nous nous retrouverons en temps, en heure et en joie.

Alors, ça y est. C’est à mon tour de perdre, et je vais céder pour faire mon au revoir. Avant de m’éloigner de son si beau visage, je l’embrasse tendrement. Un véritable baiser, mais pas amoureux – celui d’un amant qui n’a qu’une hâte : leurs retrouvailles. Un Roméo du batifolage, qui ne cherche pas de sentiments pour le moment ; c’est aussi car sa Juliette n’en veut pas non plus.
Toujours est-il que je finis par me retirer et me dirige, le sourire toujours aux lèvres, vers la porte pour l’ouvrir. Je n’ai rien de précieux dans cette pièce, et ne veut pas la presser ; alors je ne jouerai pas au galant qui tient la porte. La dépêcher serait un crime, un manque à la vertu que je m’efforce de montrer… Alors, sur le seuil je me tourne vers elle, la tête un peu inclinée.

« - Alors, j’ai hâte que notre valse reprenne, Cassandre. A bientôt ! »

Et sur ces mots, je m’en vais descendre les marches tandis que j’attrape mon portable, pianotant quelques mots pour ma charmante rencontre : « - Quel voyage ! – Ton dévoué cowboy. ».