Boutique Obeiku:

Je sors du bus pour rejoindre l'allée commerçante et la boutique. L’hiver n'est déjà plus a son apogé mais mord quand même bien mon visage. La neige n'est déjà plus a l'ordre du jour, pour mon plus grand bonheur. Je descend l’allée commerciale sur un trajet que je parcours maintenant depuis trois ans et demis. Je matte du coin de l’œil les rares passants, mais heureusement nous sommes en heure creuse, il y a plus beaucoup de gens qui squatte encore la rue. Je doute que beaucoup de monstre se tapent l’incruste ici.
J'entre avec son de cloche un peu rétro, j'avoue : si une partie de mon cerveau était pas angoissé, je pourrais me faire un petit monologue d'autosatisfaction a la vue de la boutique. C'est toujours cool pour moi de rentrer dans les lieux et de tomber sur ma déco un peu weirdo qui attirait tous les bobos hipster pétés de thune.

J'ai un regard de Julia, elle est en train d'encaisser les derniers clients de la journée. Ruby est en train de ranger les rayonnage en surveillant d'un coin de l’œil les retardataires encore en cabine. En passant près d'elle, Ruby me remarque et m'adresse un sourire. Je lui renvoie un signe de tête puis je passe nonchalamment la porte derrière le comptoir.
Pas de formalité niveau politesse, je suis ici sur mon temps libre, autant ne pas se prendre la tête.

« Bonsoir Glaad, je passe en coup de vent. Café ? »

Je ne le vois presque jamais a cause de ses horaires d'étudiants. Le peu de fois où je suis amené a bosser en même temps que lui, c'est le samedi. Mais dans ce cas, je m'occupe uniquement de la paperasse administratives chiante pendant qu'il est plus en renfort du coté des clients. Du coup, pour l'évaluer, j'ai recueillis tous les avis de tout le monde. D’après l'équipe, il est s'est bien adapté. Ça me suffit a prouver aux yeux de tous la puissance de mes méthodes de DRH. Si j'avais pas la flemme, je pourrais probablement faire fortune en écrivant un bouquin dessus.
Nan, sérieusement. Passé les délires weird qui squattent ma tête, c'est cool que tous se passe bien entre eux. J'ai déjà bossé dans des boutiques ou tel et tels vendeurs se blairaient pas pour un mots de travers. Réussir à introduire une nouvelle personne dans la famille tout en évitant les disputes futiles, c'est un bel exploit.
Ou alors je fais faux bond et je vois pas s'ils mettent la misère a Glaad. Ça m'étonnerai qu'elles le bizute dans mon dos. Autant poser la question au principal intéressé.

" Ca se passe bien avec les filles ? Elles te malmènent pas trop ? "

Je me dirige vers la machine en déposant toute ma paperasse sur une table. Pendant que la machine s'active avec son boucan assez infernale, je saisis une des enveloppes au nom de Glaad et je me dirige vers se dernier en train de finir la tache. Quand il a finis de me répondre, d'une manière faussement cérémonielle, je la lui remet.

« Au fait Glaad, si tu prends cette enveloppe tu renonces officiellement a toute trace de testostérone dans ton corps »

Nous sommes a la fin du mois et ça coïncide étrangement avec la fin de sa période d’essais. Il dois avoir compris ce qu'il y a a l’intérieur. Un authentique contrat a mi temps qui dura jusqu'au vacance d'été.

Glaad était en train de plier les vêtements quand il entendit le bruit de ma cloche de la porte d'entré. Nylian était rentrée, et avec elle, il ne savait jamais si c'était de bon ou de mauvais augure. Il fallait aussi avouer que depuis son entretien d'embauche, le jeune homme restait sceptique a chaque proposition de la jeune femme.

Quand il avait décroché, a la base, il s'attendait plus a de la pub téléphonique ou a un contrat pour une ombre. Mais non. Une voix féminine et monotone lui avait déclaré qu'il était prit pour une période d'essai a la boutique Obeiku. Choqué, il lui avait fait répété tellement il avait cru mal entendre.  L'entretien avait été un telle fiasco a ses yeux qu'il ne s'attendait absolument pas a un appel de la part de la direction.

- Bonsoir Glaad, je passe en coup de vent. Café ?
- Avec plaisir.

Aujourd'hui encore il avait encore du mal a croire que cette femme avait décider de le choisir plutôt qu'un ou une autre. Mais le nephil se gardait bien de lui faire la remarque : pas question de perdre son taf. Un boulot a mi temps qui lui permettait de réaliser ses chasses aux ombres a coté. Même si le Quartier Nord n'en était pas trop remplis, il connaissait assez bien les chemins les plus rapide jusqu'aux autre Quartiers de Palema.

- Ca se passe bien avec les filles ? Elles te malmènent pas trop ?

Oula la question piège. Surtout que dans le dos de Nylian, le regard de Julia se faisait lourd.

- Non ça va merci, rien de méchant. J'ai surtout beaucoup d'aide de leur part.

C'était soit mentir, soit se retrouver complètement trempé un jour d'hiver. Autant dire que le choix était vite fait, surtout vu sa tolérance a l'humidité a cause de son bras. Même si il séchait assez vite garce a son passif, ça n'en était pas moins désagréable .

A dire vrai, il n'était pas réellement malmené. Mais il avait arrêté de compter le nombre de fois ou il avait retrouvé son rayon de vêtement en désordre dans une même journée. Ça plus les cafés au sel... Sans oublier qu'elles lui refilé toujours les clientes les plus chiantes, histoire de. Il savait que ce n'était pas méchant, e que le fait d'être le seul mec du magasin y joué beaucoup, néanmoins, des fois, il était au bord de la crise de nerf. Et qui disait crise de nerf disait bras en feu... Et il savait très bien ce qui se passerai ensuite.  Mais ça resté bon enfant, et ne l’empêchait pas de faire la même chose de son coté. Le souvenir de Ruby enfermé dans les toilettes le faisait beaucoup rire.

- Au fait Glaad, si tu prends cette enveloppe tu renonces officiellement a toute trace de testostérone dans ton corps

La DRH lui tendit une enveloppe, et sans même l'ouvrir, Glaad savait déjà a quoi cela correspondait. Un VRAI salaire. Non qu'il soit sous payé loin de là, mais le salaire d'un stagiaire en période d'essai n'était pas, et de loin, le même que celui d'un employé en CDD. Ce contrat était donc une bénédictin pour lui. Même si il ne le montra pas, il n'avait aucune raison de laisser a Nylian cette joie.  

- Biologiquement parlant, une enveloppe, du papier et de l'encre n'auront aucun effet sur ma testostérone. Néanmoins, cela ne m’empêchera pas de la prendre, avec tous les remerciement qui vont avec, bien sur.

- Biologiquement parlant, une enveloppe, du papier et de l'encre n'auront aucun effet sur ma testostérone. Néanmoins, cela ne m’empêchera pas de la prendre, avec tous les remerciement qui vont avec, bien sur.

C'est gênant ces remerciements. Surtout que je suis juste la factrice dans l'histoire. Et puis remercier pourquoi ? Pour que l'administration exploite un pauvre étudiant cherchant a boucler ses fins de mois ? Après tout ca ne change rien : je suis pas moins exploiter que lui pour le coup.
Je me retourne vers la table pour me servir un café et je tends un verre plein. Il en reste assez pour Ruby si elle rentre après les derniers clients.
Je ne répond pas à ses formalités trop peu naturelles pour être honnêtes. En sirotant ma tasse, je regarde la boutique pensive, m'interrogeant silencieusement. Au fond est ce que j'aimais ce job ? Non, ce job non plus d'ailleurs ne m'aimait pas.

Pour Glaad, c'est probablement un truc de passage pour lui. Mais moi c'était mon éternel destin jusqu'à la retraite : Tout ça à d'une mini moi du passé, une sombre petite conne de 14 ans qui avait quitté l'école le plus tôt possible. Je me sentais vraiment médiocre pour le coup. Condanné a faire quelque chose que je haïssais.
Au fond, Glaad doit lui aussi me regarder de haut, comme tellement de gens l'ont fait a sa place. Après tout, je ne m'en plaint pas : Mon cerveau me rappelle que je suis sensé m'en foutre de ce qui se terre dans mon dos, dans la vente, ce qui compte le plus c'est l'apparence. Et même les pires névrosés sont bonne vendeuses. Mais ça ne m’empêche pas d'être tout de même curieuse.

« Tu fais des études de quoi si c'est pas trop indiscret ? De mémoire, il me semble que c'était pas marqué sur ton CV  »

C'est drôle, c'est rare d'avoir des conversation aussi normale. Là où actuellement ma vie est d'essayer de conserver ma carcasse en vie. J'ai pas l'habitude de m’intéresser sincèrement a autre chose que moi même.

Effectivement, il ne l'avais pas marqué sur son CV. Tout simplement parce qu'il ne faisait plus d'étude. Il se voyait mal lui répondre que non, il avait arrêter pour rejoindre un groupe nommé les Nephils afin de butter des ombres qui s'en était probablement pris a sa petite amie il y a un an, et que ce travail était sa seule source de revenu. Bizarrement, sa réaction n'aurait surement pas était un claque affectueuse dans le dos et un sourire compatissant. Glaad en aurait mis sa main dans le feu. Enfin, façon de parler...

Son sarcasme le faisait sourire. Il avait beaucoup changé cette dernière année... Voir il avait même carrément changé du tout au tout. Mais bon, vu que les seules personnes qu'il voyait était soit des nephils dans le cas que lui, soit des ombres, il s'en foutait éperdument.

-En fac de bio. Je ne sais pas encore ce que je veux vraiment faire, mais je finirai bien par trouver.

De toute façon, le nephil se doutait bien qu'elle avait dû en manger des bouquin et des études pour arriver au poste ou elle était aujourd'hui.

-En fac de bio. Je ne sais pas encore ce que je veux vraiment faire, mais je finirai bien par trouver.

Bon, j'imagine que c'est le concept de la vie que de pas trop savoir où errer. On te file un grand porte clé au début de ta vie, puis on te balance dans un gigantesque labyrinthe jonché de portes verrouiller, et tu te démerde pour essayer de trouver quelle clef va avec quoi et pas tomber sur des impasses.
Bio ? Ca doit être cool. J'imagine. Pas que je soit particulièrement sensible a ce sujet. Je lui lache quand même sur le ton de la vieille conne moralisatrice quelques mots.

" J’espère sincèrement pour toi que tu vas trouver et que tu finiras pas à temps plein ici."

Fait ce que je dis, pas ce que je fais. Ouaip' je ressemble a ma daronne de jour en jour. N’empêche, c'est la première fois que j'avoue a demi mot que j'aime pas mon job. Peut être pas ma vie de manière générale.
J'ai l'impression néfaste de stagner ces dernières années. Et depuis que je sais pour les contractants, j'ai l'impression que je vais régresser jusqu'à finir comme un animal. Je crois qu'au fond, la peur de mourir s'effiloche lentement jusqu'à n'être plus qu'un détail. La perspective que je devienne dingue est devenue probablement ma source de stress la plus inquiétante.
La porte s'ouvre et c'est Ruby qui m'arrache la première à mes pensées sombres.

- Nyl'. Tu as de bonnes nouvelles ?
- Euh... Je t'ai fait un café ?

Soupire faussement exaspéré de Ruby, petit rire de Julia. Je remets aux deux fille leur propre fiche de paye. Puis je m'esquisse discrètement dans le bureau attenant à la réserve pour déposer tout le reste de paperasse avec laquelle je me trimbale.

Inutile de m'attarder ici plus que de raison. Je vais probablement me contenter de saluer les trois employer et filer discrètement. Je crois que même les conversation normales me semblent hors de portée en ce moment

[Pour les raisons dites en MP. Je me permet d'interrompre le RP. Désolée et merci a toi o/]