East Park:

Je suis obligée de braver le froid nocturne, Pompidou gémissais à fendre le cœur de n'importe quel sociopathe. Dans le van, il m’empêchait de dormir a force de venir chercher du réconfort ou de bouger dans tous les sens comme une âme en peine. Ce pitbull claustrophobe aime probablement trop m’emmerder. Je suis même sûre qu'un chat peut être facilement moins chiant que lui.

Je grommelle, prends mes clefs et ouvre la sortie du van. Pompidou se précipite dehors avec un entrain presque candide. Il aboie une ou deux fois dans le lointain et l’écho de ce bruit se répercute sur les murs de ce parking. Vas y cours, cours Forest. Rapidement et loin si ça t'éclate espèce de molosse au mains d'argile, d'aspirateur à bouffe ou de pancake au sirop d'érable.

Bon, ok, j'ai froid, à moitié la tête dans l'cul. Mais la joie de Pompidou est toujours contagieuse. Je ferme à peine le van que le pitbull se repointe vers moi à toute allure. Je fais mine de lancer un objet qu'il court à toute vitesse dans la direction de l'hypothétique balle. Il revient toujours aussi joyeux, persuadé que je vais relancer une autre balle mais que celle ci, il l'attraperait.
Je crois que j'aurais dû le nommer Hodor. Ça lui correspond mieux ce nom. Parce que même quand je suis sensé râler de tout mon fort intérieur, ce petit con arrive à me faire sourire. Tss.

Je sors du parking de la fac. J'ai déposé temporairement mon van/maison en attendant de le réalimenter en essence par mes petits trafics en tout genre. D'ailleurs pendant que Hodor joue, l'idée de fumer un joint me traverse l'esprit. Mais je l'oublie presque instantanément. Essayons d'espacer mes petites consommations persos. Je ne suis même pas sûr de rester dans cette ville. Je n'ai pas d'attache particulière ailleurs ni la certitude de ne pas tomber dans le manque si j’arrête pour des causes économiques.

Je contourne la fac avant d'arriver a un parc. J'entre dans les lieux déserts avec la silhouette de Pompidou à mes trousses. Il joue à me poursuivre, à sauter au dessus des barrières reliés à une chaîne métallique où il est écrit « Pelouse interdite », à se taper des sprints pas permis. Pompidou court toujours autant de droite a gauche sans me lâcher les basques.

Soudain je le perd de vue. Mais je ne m'en fait pas. C'est un petit pot de colle canin... Depuis que mon feu père et moi l'avons adopté, il ne nous a jamais lâché plus de deux minutes, à toujours eu peur d'être seul. Au point que je le soupçonne d'avoir été par le passé probablement abandonné, voire battu.
Le mystère qui entoure Pompidou me marque une ride d’inquiétude sur le front.

Mes yeux se perdent dans la contemplation du ciel, trop lumineux pour qu'on puisse y déceler la moindre étoile. Déçu, je me rabat sur la végétation nocturne, essayant de percer les ombres pour y voir la silhouette de Pompidou.

Et puis soudain, je l'ai vu un mouvement dans l'obscurité. Un type est sorti de l'ombre et...
Nan, tout mais pas cette merde ! Mon corps se paralyse et mes yeux me donne l'impression de sortir de leur orbite.

La blancheur osseuse de sa peau ressort dans la semi obscurité. Sa bouche immense tranche dans ce blanc morbide, elle semble remonter jusqu'à ses pommettes, de la, quelques filaments rouges encadre son visage et retombent sur son front. Ses petits yeux inquiétants sont surplombés par des sourcils circonflexes.
Ses habits multicolores sont marqué de plusieurs taches sanglantes, et son sourire macabre prends des allures de promesse glauque.
Un clown... Non, tout mais pas ça...

Il sort doucement de sa cachette végétale, prenant son temps, laissant échapper un rire narquois et suraigu... Puis se met a courir dans ma direction.
Mais moi, je n'arrive pas a bouger. Il n'y a pas de monté d’adrénaline, pas même une once de pensée cohérente. Juste un néant, un vide envahi mon cerveau. Paralysée par ma phobie. Ma seule réaction est de rester debout, trop sidérée pour que l'idée de courir me vienne à l'esprit. Le clown s'approche, 30 mètre... 25 mètre... à 20 mètre de moi, mon seul réflexe est d'ouvrir la bouche et de crier de toutes mes forces comme un ultime appel.

Une silhouette jaillie soudainement vers le clown, le percute de tout son élan. Je reconnais confusément les grognement effrayant de Pompidou et une voix pathétique « Arrêtez ! C'était pour rire ». Derrière moi, il y a d'autres types qui se pointent. Certains munis d'un téléphone. Ces bâtards sont probablement en train de filmer. Les lampes de plusieurs étudiants braquent leurs halos lumineux vers Pompidou qui mord l'épaule du clown.
En temps normal, je laisserai mon chien leur apprendre à ne pas faire flipper les gens. Puis me remémorant qu'un chien dangereux est piqué, je dis simplement d'une voix forte :

« Pompidou, au pied. STOP ! »

Celui ci délaisse instantanément la cible et vient se ranger vers moi. Je me baisse pour lui mettre la laisse. J'ai peur qu'il n'essaie d'attaquer quelqu'un d'autre. Ça serait chiant des emmerdes pour une bande de cons.

« Pétasse »

C'est ce connard de mec en clown qui lâche dans un souffle alors qu'il se relève. Il dégueule à moitié la terre que Pompidou lui a fait bouffer. Sans réfléchir je m'approche pour lui foutre un coup de pied dans le plexus de toute mes forces. Il lâche un râle en s'écrasant par terre.

« Répète ce que tu viens de dire, sale porc ! »

Je me rend compte après que je suis a quelques centimètre d'un type déguisé en clown. Ce dernier fait mine de vouloir répondre. D'ailleurs ça me terrifie davantage, mais heureusement Pompidou grogne avec férocité. Ca le calme.
Je me retourne furieuse, davantage pour ne pas voir cet horreur multicolore que pour faire face au groupe d'étudiant.

« ET VOUS VOUS TROUVEZ INTELLIGENT BANDE DE CONS ? »

Suite à mon éclat de voix, mon chiens aboie de plus bel.
Ambiance...

Mon bras brule !
Dans un feu de ténèbres !
Une douleur atroce me l'épaule et descend jusqu'à mes doigts. Malgrès tous mes efforts et après avoir ingurgité la moitié d'une boite d'antidouleur je m'étais rendu à l'évidence, impossible de la calmer.
Une petite balade nocturne me détendrais sûrement les idées, du moins j'espère. Il est tard, Heather est déjà couché, je vais donc me balader un peu tout seul. J'attrape ma veste et après plusieurs minutes d'attentes (et accessoirement un quasi abandons) je finis par passer difficilement mon bras à travers la manche. Je remets en place l'écharpe qui me sert à le maintenir lever et réduire un peu la sensation (ça à l'air de rien, mais PUTAIN QU'EST-CE QUE C'EST EFFICACE), attrape les clés de l'appart et je pars pour une petite virée nocturne.

J'ai froid... Haaa, la BONNE idée d'merde ! Bon après faut dire que ça marche, j'ai tellement froid que j'en oublie mon bras tien ! Je lève mes yeux au ciel et contemple le seul astre visible : La lune. La pollution lumineuse fais bien son office et cache sans le moindre problème le reste de la carte céleste. C'est assez triste je trouve, j'ai fait quelques séjours en pleine nature avec mon père et voir un ciel remplis m'a toujours laissé admiratif.

Récemment je commence à me demander à quoi ressemblera le ciel dans quelque milliers d'années. Est-ce que je me rappelerais de son apparence présente ? Est-ce que je le verrais changer ? Hum... il y a peu de chance je dirais.

Je me balade tranquillement, la tête dans le vide, sans vraiment de destination précise.
...
La Fac ? Interessant...
C'est triste, automatiquement mon cerveau m'a dirigé vers mon second foyer. Pff, je ne vais pas me balader sur le campus en pleine nuit, ça doit bien être le 2èmes chose la plus flippante que je connais.
Je continue tranquillement ma balade, mon bras commence à se calmer légèrement et j'allais rentrer quand j'apperçois un petit parc sur le chemin.

Je m'allonge tranquillement sur un banc, laissant mon bras droit pendre mollement dans le vide tandis que mon esprit se dirige vers les étoiles. Un jour je m'envolerais peut-être vers une autre planète, ça serait marrent je trouve, j'ai hâte de voir le jour ou l'huma... WAIT, c'était quoi ce rire ?! Je me relève brusquement sur mes deux jambes tandis que mon esprit reprend place dans mon crâne. Mon regard fend les ténèbres à la recherche du bruit, mon regard se pose d'abord sur une caricature typique de "rebelle américaine". Est-ce elle ? Non... peu de chance, vus son expression elle a entendus exactement la même chose que moi. Mon yeux continue de scruter l'obscurité et soudain j'apperçois une silhouette se dessiner.
Vêtement ample, bariolé, chevelure... sanglante... ho god. Non... pas... pas ça... non c'est interdit. Ok pour les ombres, ok pour les Néphils, mais laisser les pots de peinture au mur s'il vous plaît ! Quelle espèce de grand malade peut trouver ces représentations démoniaques, cette engeance de Lucifère en personne un tant soit peu... amusante ? Amusante ?! Non non... toute personne avec un tant soit peu de logique verrait la fourberie que cache l'immense sourire dessiné. Qui a besoin de maquillage pour sourire ? UN SOCIOPATH !!!! Et pourquoi des vêtements amples ? Pour y cacher une hache, une épée ou même un mini tronçonneuse que sais-je ?!

Le clown se met à courirs vers la fille. Merde ! Mon sang ne fait qu'un tour, j'ai peur certe, mais je ne peux laisser une pauvre fille se faire tuer par l'un des fils de cthulhu. *Eclate Synapse* Mon arme était en train de se matérialiser lorsque son cri couvre les ces gloussements et qu'une boule se jeta sur la créature cauchemardesque, la faisant tomber au sol. UN CHIEN ! Mon sauveur !
Je l'entands faiblement crier que c'était pour "rire". Rire ? Je vais te faire rire moi mon gars... attend moi deux petites secondes.
Je reprends quelque peu mes esprits et regarde l'arme dans ma main droite... ho merde... Je m'empresse de la faire disparaître avant de me diriger vers le groupe.

- Pompidou, au pied. STOP !

- Pétasse !

Le... le clown ose insulter quelqu'un ? Non mais sérieusement attend que je sois à ta hauteur je vais t'apprendre moi. J'allonge le pas, mais la jeune rebelle n'a pas l'air décidé à m'attendre et lui apprend rapidement la politesse.

- Répète ce que tu viens de dire, sale porc !

J'te connais pas, mais je t'aime déjà meuf !

- ET VOUS VOUS TROUVEZ INTELLIGENT BANDE DE CONS ?

Ha ha ha... plus pour longtemps ma bonne dame, de t'inquiète pas. Je vais leur faire passer l'envie de faire ce genre de... blague. Je repère celui qui est en train de filmer la scène. Il est à moitié mort de rire et passablement éméché. Je tapote doucement son épaule et juste au moment où il se retourne je lui arrache un violant crochet du droit. Je sens sa mâchoire craquer sous mes phalanges tandis que son téléphone vole dans les airs (Falcooooon PUNCH !). Je me retourne vers ses trois autres potes. Il y en a deux complétements torchés et le dernier commence à reculer. Soit doit être le Sam du groupe et il commence à comprendre que c'est le moment de mettre les voiles.
J'attrape le premier gars à ma portée par le col et lui décroche un gros coup de boule dans le nez. Je sens son os se s'écraser contre ma boite crânienne. Je le repousse sur le côté j'observe le dernier mec bourré. Je vois son regard hésitant, passant de mon bras en écharpe à mon front ensanglanté puis à son pote allongé par terre.

- Les gars... je vais vous vous apprendre moi à déconner sur les mauvais sujets avec les mauvaises personnes. Mademoiselle, permettez de vous offrir un coup de main ok ? Enfin... j'imagine que c'est trop tard pour demander.

Mon bras recommençait à me lancer, mais j'étais suffisamment énervé pour que ça soit supportable.

Oui, ils se sentent marrants ces imbéciles éméchés. Il y a un seul mec sobre et ce dernier me donne l'impression qu'il est littéralement trempé de la douleur de la solitude.
Rah... Si ça tenait qu'à moi je lâcherais juste Pompidou en demandant au molosse de faire son job et accessoirement une jolie boucherie. Mais je ne suis pas demeurée. Je n'instrumentaliserai jamais ce chien de la sorte.

J'ai même pas le temps de me calmer qu’une autre personne entre dans la partie. Quelqu'un qui semble beaucoup plus violent que moi. Il met hors d'état de nuire les gens qui filmait la scène d'un violent coup de poing.

- Les gars... je vais vous vous apprendre moi à déconner sur les mauvais sujets avec les mauvaises personnes. Mademoiselle, permettez de vous offrir un coup de main ok ? Enfin... j'imagine que c'est trop tard pour demander.

Je me tourne vers le mec au front ensanglanté et a l'écharpe. Puis je vois le groupe d'étudiant en  train de se disperser dans la panique la plus absolu avec leurs copains restés à terre. Et...  Je crois que je comprends plus rien... Je devine que les types a terre sont de son ouvrage et... Nan, ce type ne m'aide pas. Au contraire....
Les clowns, ma violence et celle d'un inconnu. Je crois que c'est trop pour mes nerfs. Je tremble comme une demeuré, comme une feuille. Le vent pourrait me faire tomber s'il le voulait. Pour avoir déjà soigné des gens ayants les mêmes symptômes, il est facile de deviner que je suis en état de choc.

Mais j'ai besoin de me calmer, de reprendre mes esprits. Déjà, il faut que Pompidou se taise, il ne m'aide pas à me calmer de cette frayeur. La puissance du bruit est telle qu'à chaque aboiement qu'il provoque me donne l'impression que l'air vibre. Et ça m'angoisse davantage.

« Pompidou, ferme la ! »

Le chien se tait brutalement, et je me félicite de l'avoir dresser parfaitement. Un fragile silence se met en place et je me dirige vers le mec que je devine blond dans la semi obscurité. Dans le noir, je pause ma main faiblement sur son épaule.

« Je... Est ce que vous pourriez arrêter ? Je crois que c'est superflus, ils ne recommenceront plus jamais...Laissez les partir »

Je crois qu'ils ont compris la leçon. D'ailleurs en voyant du sang sur le visage de du blond je reste figé avant de simplement dire :

« Tu es blessé ? »

Chasse le naturel, il revient au galop. Je suis déjà en train de tutoyer mon interlocuteur. D'ailleurs, c'est un peu con que je m'en inquiète, car je pense que je suis un peu plus en piteux états que lui.

- Je... Est ce que vous pourriez arrêter ? Je crois que c'est superflus, ils ne recommenceront plus jamais...Laissez les partir.

Aie... tu met ta main juste au mauvais endroit meuf. Je sers légèrement les dents en retenant ma respiration tandis que des taches noires apparaissent comme dans le passé (enfin comme il y a deux heures quoi), mais ne laisse rien paraître. Un peu de fierté que diantre ! En tout cas elle a raison, je ferai mieux de ne pas m'emporter d'avantage, je n'ai pas la moindre envie de faire un petit séjour par le poste de police.
Aucune chance qu'il ne se rappel de ma tête avec cette obscurité. De plus, le fait qu'il soit complètement ivre sur la voie publique ne jouera pas en leur faveur.

- Tu es blessé ?

Elle aurait remarqué mon léger rictus ? Hum... non, impossible. Alors pourquoi cette question ? Je prends quelques secondes pour y réfléchir avant de sentir un liquide chaud couler le long de mon nez. Hum... tout s'éclaire. J'essuie le sang d'un revers de la main en me tournant vers la punk.

- Non non, ne t'inquiète pas ce n'est rien... enfin, c'est pas le mien surtout.

Un peu plus loin j'aperçois l'abomination qui tente de ramper jusqu'aux buissons. Haaan pauvre petit SALOPARD, on a mal hein ? Ca fait mal de se faire bouffer par un chien, hein fumier ?!
Pffeuh.
Mes genoux commencent à trembler légèrement tandis que le regarde s'éloigner, mais je me sens plus rassuré tant que je l'ai dans mon champ de vision. Au moins, je pense qu'ils vont réfléchir longtemps avant de recommencer ce genre de blague.
Même après qu'il eu disparut dans les fourrés, mes muscles reste tendus, mon regard fixe vers l'origine des bruits.
Il est blessé et ce n'était qu'un étudiant voulant s'amuser un peu certes, MAIS un clown reste un clown ! Un instant d'inattention et on se retrouve avec une tronçonneuse qui vient faire une partie de Twister avec nos intestins.

- Désolé si j'ai pu me montrer légèrement... excessif. Il y a juste certain sujet à ne jamais aborder avec moi et les clowns sont largement en tête de liste.

- Non non, ne t'inquiète pas ce n'est rien... enfin, c'est pas le mien surtout.

J'ai un mouvement de recul en entendant ces paroles. Cette décontraction me paraissait particulièrement malsaine. Moins qu'un type déguisé en clown en train d'agoniser, mais quand même a peu près pareil on va dire. Ce dernier se retourne vers mon ex agresseur en train de ramper dans les fourés herbeux qu'il n'aurait jamais du quitter. Même sa vue m'est insupportable et je détourne le regard assez rapidement, fuyant ce contact visuel particulièrement désagréable.

- Désolé si j'ai pu me montrer légèrement... excessif. Il y a juste certain sujet à ne jamais aborder avec moi et les clowns sont largement en tête de liste.

" Je suis phobique de ces merdes, quand je l'ai vu, j'ai même pas réussit a réagir..."

Avouez cette faiblesse m'ennuyait toujours un peu. Jouer de ma phobie était probablement dans mon top 3 personnel des actes qui méritait d'aller en enfers. A égalité avec ceux qui commettent des génocides de masses ou qui conduisait des harley.
D'ailleurs, en pensant a ce qu'il s'est passé et la l'acte héroïque qu'a commis ce sac à puce, je libère Pompidou de sa laisse. Mes main joues sur son museaux et il s'agite en aboyant dans la nuit
Il a beau être parfois un peu violent, chiant et même peureux, il méritait amplement sa future double dose de croquette pour ce soir.

Je vais probablement décamper du parking de la fac si ces étudiants ont réussit a capter mes traits. Même bourré on se souvient souvent d'une meuf aux cheveux bleu. Mes pensées s'égarent vers un refuge potentiel : Pourquoi pas se garer vers la plage ? Je suis sur que ca me fera un peu de bien de décamper d'un souterrain glauque.
Passé ce moment de flottement où je me paumais comme d'hab dans mes pensées en jouant un peu avec Pompidou. J’atterris finalement et je me rends compte que je suis peut être un peu creepy aux yeux de mon interlocuteur. Bon, c'était une manière comme une autre de calmer mon cerveau de la frayeur que je venais de me prendre au coin de la gueule.

"Vraiment merci mec. On se casse ? N'importe où mais loin"

J'ai pas envie de rester dans ce parc mal éclairer. Je crois que la seule chose qui m’empêche de flipper à mort est la présence rassurante de ce chien pas trop loin. Comme quoi même si je passe ma vie a l'insulter mentalement ça m’empêche pas d’apprécier s'te boule de poil. A croire que je suis pas quelqu'un d'ingrate.

"Ah, et je m'appelle Luna, lui c'est Pompidou. Pas le moindre commentaire sur son nom sinon je commence a chanter du mauvais rap."

Je me relève pour faire face au garçon a qui j'ai balancé cette étrange menace.

- Je suis phobique de ces merdes, quand je l'ai vu, j'ai même pas réussit a réagir...

Oui oui ça me semble assez logique. Toute personne normalement constitué et équipé d'un minimum d'instinct de survie se doit d'être clownophobe. Est-ce que ça passe comme excuse devant les flics ? Genre : "Non mais c'était de l'auto défense, le mec il était à deux doigts de dévorer l'âme de cette pauvre fille et ses amis étaient totalement complice de cette tentative de MEURTRE !"
Hum... nan ça ne passera jamais, le loby des clowns est malheureusement bien trop influant, il me jetterait en prison pour venger leur frère et ainsi porter un coup au moral de la résistance.
Qu'importe ! La boule de poile a vaillamment repoussé l'ennemie et restaure à présent tranquillement ses mp dans les bras de sa punk.

- Vraiment merci mec. On se casse ? N'importe où mais loin

Tiens, elle m'invite à la suivre ? J'aurais pensé la voir décamper avec son fidèle compagnon, mais elle semble vouloir protéger ses arrières. Je la comprends, elle ne semble pas en mener large, mais je suis loin d'être une présence rassurante vu que mes jambes tremble encore à la simple pensé du monstre au nez rouge.

- Ah, et je m'appelle Luna, lui c'est Pompidou. Pas le moindre commentaire sur son nom sinon je commence a chanter du mauvais rap.

- Ok on va faire un truc, je fais pas de commentaire sur notre sauveur et tu n'en fais pas sur le miens. Moi c'est Bibi, enchanté !

Mon regard était fixé sur les cheveux de mon interlocutrice, le bleu étant assez peu banal comme couleur de cheveux et même je dois avouer que ça lui va plutôt bien cela retient quelque peu mon attention.
...
Bon, pas le temps de m'attarder sûr de tel futilité, on va se tirer au plus vite de ce parc et rejoindre la civilisation ou au moins un peu de lumière.

- Mademoiselle, du coup on se tire de la ? J'vous invite à boire un coup si vous voulez ou je peux vous raccompagner chez vous, si vous n'êtes pas super rassuré.

Gentleman en toute situation camarade ! Blague mise à part, je me serais sentie plutôt mal de la laisser repartir toute seul.
...
Ca ne fait pas stalker hein ?

Bibi... Si j'avais su, j'aurais pas commencé a faire du chantage. Juste pour pouvoir faire un jeu de mot pouris avant que ca ne devienne illégal par notre accord. Quant à ca proposition de boire un verre... J'imagine qu'en térrasse les bars blaire les animaux non ? Même si je vais devoir affubler mon chien d'une putain museliere.

"Mec c'est bon. Je suis pas non plus une faible femme en détresse."
Il y a un grognement faible du coté de pompidou. Quant à savoir s'il est destiné a me contredire...
"Ok, je suis une faible femme en détresse, mais j'ai un molosse énorme et sec. Ca compte pas.

Je commence machinalement a sortir une roulée préparé a l'avance dans un vieux pacquet de clope. Des clopes cleans, je précise. Histoire qu'on m'accuse pas de démarcher la jeunesse avec ma marchandise du diable. D'un geste, j'en propose une a mon interlocuteur par politesse.

" Va pour le verre. J'ai reperé une guiness tavern' pas loin du centre commercial. C'est pas trop loin. Et il doit y avoir un concert de rock a cette heure là..."

Je suis pas du genre à me faire payer les verres. Et je sais pertinement que je suis a sec. Donc je peux pas joue la stronge and independant women. Ce qui fait de moi une vile femelle manipulatrice. Une succube agguichée par l'argent et la boisson.
Mais admettons que mon état de choc necessite un remede inébriant pour garantir mon integrité mental. Et que le mec est mon assurance maladie. Ca peut le faire nan ?

Ouais, j'arrive jamais à résoudre ce genre de cas de conscience autrement que par cette méthode weirdo. Faudrait' vraiment que je consulte un psy. Ouais, ce serait fun. Mais j'ai pas d'assurance pour me couvrir la séance à 200 balles...

Ouai alors pour le côté femme en détresse on en reparlera quand tu arrêteras de trembler ok ? C'est ce que j'aurais pu dire si j'étais la pire des enflures, mais son état est clairement compréhensible et je dois avouer qu'à sa place je tremblerais surement autant si ce n'est plus qu'elle. Et de toute façon elle revient bien vite sur ses paroles. Il est vrai qu'elle possède une créature qui possède un potentiel destructeur largement supérieur au mien. J'attrape machinalement la cigarette qu'elle me tend, la remerciant au passage.

En tout cas mon idée semble avoir fait son petit bonhomme de chemin dans sa tête et me propose une taverne qu'elle connait. Ma foi, ça semble assez logique, prendre la direction d'un bar pour écouter du rock, cigarette au bec et bras en echarpe. A quel moment je me suis transformé en caricature d'ado rebelle ?

On se met tranquillement en route vers notre nouvelle destination, je lui laisse ouvrir la voie et me place juste un pas derrière elle. J'aimerais bien dire quelque chose mais j'ai rien de drôle et léger qui me passe par la tête, alors je me contente de garder le silence. C'est assez pesant mais j'ai vraiment aucune idée de ce que je pourrais dire pour la calmer, rah je suis vraiment une daube en ce qui concerne les relations humaines. Je me contente donc d'essuyer au maximum le sang de mon visage.

On marche une petite quinzaine de minutes avant de finalement apercevoir l'enseigne du Guiness. On les reconnait entre mille ces enseignes. J'aime pas les Irlandais en temps normal, surement un reste des vieilles rivalité de nos peuples, mais je suis forcé d'admettre que niveau alcool et bière ils savent y faire.

Elle avait raison pour le groupe en tout cas, on les entendait déjà de l'extérieur. Si je ne me trompe pas il était en train d'interpréter "Have a drink on me ". Marrent. En tout cas je suis rassuré, on va pas se taper de la mauvaise musique apparemment.

Je pousse la porte du bar et me décale légèrement sur le côté pour la faire rentrer. Un parfait gentleman n'est ce pas ? Cap vers le comptoir !

- Bonsoirs m'sieur ! Une pecheresse s'il vous plait et... hum... ok non, deux pecheresse plutôt.

Pas la moindre idée de ces goûts, mais avec ça je prends trop de risques.

- Les chiens ne sont pas admis dans l'établissement. Vous pouvez allez en terrasse, mais mettez lui une muselière et...
- Ok, pas de soucie. Personne n'est parfait.

Je me replie en lancant la pique. Comme c'était prévisible Pompidou est indésirable dans les lieux. Mine de rien on se pause dans un coin de la terrasse et Je file la museliere a Pompidou. Ce dernier se laisse sans problème, laissant échapper des léger couinement a faire fendiller le cœur de Jason et de Freddy eux même. Un molosse qui se rapproche d'un truc ultra cute tout en étant une féroce bestiole pleine de muscle. L'humain qui dirige le bar n'a pas de coeur. Ni de gout.
ACDC sérieusement ?  Où est la bonne musique ?
Bon t'as de la pecheresse, mais c'est tout ce que t'as pour toi, tocard.

Une fois posée à cette table, Pompidou bâillonné et mec copieusement insulté mentalement. Je pouse un soupire d'aise. Même si on a l'écho d'une mauvaise chanson qui perce le bruit de conversation qu'ont les terrasses en fond sonore

"My bad vieux pour le dérangement. M'enfin... Il a eu peut être peur parce que tu as des restes du sang de clown sur le visage. Sang que t'as plus étalé qu'autre chose. Mais bon c'est pas pour me déplaire si ca sert d'avertissement aux bestiaux du même genre ♪"

Je sais pas, j'ai comme un sourire qui vient sur mes lèvres alors que les deux bières fraiches arrivent sur la table. La magie des pubs irlandais peut être ? N’empêche qu'un sourire fait son petit bonhomme de chemin.

"M'enfin, je suis dispo si tu veux bitcher avec moi sur quelque chose en particulier."

Nice ! Au final on va quand même finir par se les geler dehors. Le dégout TOTAL. J'attrape les bières que me tend le barman, lui jette un regard noir au passage et retourne vers ma comparse. Je me console avec le fait que, bonne nouvelle, elle semblait s'être plus ou moins remise, elle avait enfin arrêté de trembler et elle commençait même à sourire. Au final mon idée n'était pas trop stupide hein ? Bien que le sang que j'ai sur la gueule, comme elle le dit si bien, ne doit pas mettre les gens en total confiance.
J'irais me passer un coup d'eau sur le visage plus tard.

- Si tu veux cracher ton venin sur des personnes, ça tombe bien, on a rencontré quatre personne d'une parfaite anthipatie. D'un autre côté on plus vraiment leur craché dessus vus la branlée qu'on leur a mit.

Sachant que si je ne m'étais pas contrôlé et que j'avais sortie mon arme, la fin de l'histoire aurait été bien plus tragique. M'enfin bref, c'est passé, pas la peine que je me prenne la tête dessus. Tranquillement je commence à siroter ma bière tout en continuant sur ma lancée vers l'interaction sociale.

- Sinon question, question indiscrete Luna, tu faisais quoi dehors à cette heure ? Tu marchais juste pour t'ahéré la tête ou tu rentrais chez toi ? Pour ma part c'est la première option, mon bras recommançait à me lancer et l'air nocturne a quelque chose d'assez appaisant je trouve.

Ouai bon je conçois s'pas top level comme sujet de conversation, mais c'est la première chose qui me vient à l'esprit. Et puis bon on ne va pas passer deux heures à se regarder dans le blanc des yeux.

- S'te chiffe molle de Pompidou a des relents claustro j'crois. Il m'a fait chier pour une ballade nocturne et moi, comme une proprio un peu niaise J'ai accepté d'aller le trimballer dans le parc pas loin. La suite du la connait

Je matte le bestiau qui s'est allongé proche de notre table. Lui aussi nous matte d'en bas, avec sa muselière qui laisse filtrer un regard déchirant avec des petits couinements aïgu. Plus hypnotique qu'un bébé chat s'te molosse. Ouais, il veut que je la retire. Et si je savais pas que c'est une mauvaise idée. Je le ferais pour sûr. Un genre d'instinct maternel pour ce gros gosse tout en muscle et en guimauve.

- Tu t'es foutu quoi a ton bras pour finir dans cet état ? Tu t'es foutu dans une bastos que t'as pas assumé a 100% ?

Je sourie, l'air de vouloir le trash talk. Apres tout, ce type sais ce battre et même si tabasser des mecs plus ou moins bourrés c'est pas le summum de l'impossible. Ça fait vachement chevaleresque sa maniere de réagir a la situation.
En goutant la bierre, je fait a nouveau connaissance avec la douceur de s'te bierre sucrée. Ouais, je suis un peu en kiff. Ca fait v'la longtemps que j'ai pas bu une bière aussi bonne.

- Nice. T'as de bon goûts en biere Perceval.

- Tu t'es foutu quoi a ton bras pour finir dans cet état ? Tu t'es foutu dans une bastos que t'as pas assumé a 100% ?

Elle n'estpas très loin du compte au final et par réflexe j'appose ma main sur mon épaule. Kss, le fait d'y repenser avait ravivé la douleur, elle commençait à se refermer, mais j'étais encore loin de la total cicatrisation. Mon sourire c'était légèrement crispé, mais je tente de le dissimuler et fais mine de rien.

- C'est plus ou moins ça meuf, je me suis juste attaqué a quelque chose d'un peu trop gros pour moi. Au final j'ai eu assez de chance pour me démerder et c'est définitivement reglé, mais je t'avoue que j'ai encore un peu de mal à assumer. Pour ce qui est de la bière j'ai pas plus de mérite je l'avais juste essayer un jour par pur hasard.

En tout cas ça fait du bien de parler innocemment à quelqu'un, s'asseoir tranquillement autour d'une bière avec une autre femme que ma soeur. Depuis mon contrat c'est devenu l'une de mes dernières véritables relations sociales, le reste de mes interactions récentes se trouvant étrangement limité aux contractants ou à ces petites polissonnes d'ombres. Au final on n'est pas si mal dehors, on entend même la musique qui vient de l'intérieur. Une interprétation de Guess Who ? Ils ne font certes pas exprès, mais ils choisissent vraiment bien leur morceaux.

- Hey Luna, cette musique elle est pour toi !

J'accompagnais mes paroles d'un léger rire et d'un grand sourire, c'était TROP facile comme blague, mais c'est le genre de chose que je ne peux malheuresement pas laisser passer, quitte a passé pour un idiot.

Je reste silencieuse a son attaque verbale pas très finaude. Mais c'est dûr de faire la gueule a quelqu'un en savourant la bierre.

- Attend qu'ils jouent américain idiot et on parlera de ton cas plus en détail, mon petit.

Ouais, j'aime bien rappeler d'un ton faussement paternaliste que je lui met quelques glorieux centimètres dans les dents. Machinalement, je commence a faire une roulée pour m'occuper les mains.

- Bon, niveau musique et blague foireuse. Ca fait une paye que j'ai pas croisé un type qui a l'air aussi synchro avec mon humour de merde. Et niveau film ? Que penses tu de... Scott pilgrim versus the world ? Demolition Man ? De... Zooopie ?

Je sais pas, j'ai un brin d'amusement dans ma voix. Y'a pas a dire. C'est rafraichissant que causer a des types qui ont l'air d'être dans mon délire.

"Réfléchis bien mec. Si tu passes le test correctement. Je te permettrais de t'offrir le titre de meilleur ami gay ♪"

Huuuuugh ! Si on avait était dans Scott Pilgrim j'aurais explosé en une dizaine de pièce...

- Tu aurais au moins pus attendre que je commence à m'interesser à ta frimousse avant de m'inviter a faire mes courses à Jardiland. Sinon pour répondre à ta question j'adore evidement Scott Pilgrim et démolition man, bien que ce dernier soit pas mon favorie dans le genre, par contre zoOpie j'en ai jamais entandus parler. Ca parle de quoi ? C'est genre un film comme vice-VERRA ?

Je me doute que sa langue avait du fourcher (et c'est bien pour ça que j'accentue sur le o), mais c'est pas grave ! Si elle veut se lancer dans le trash talk on va être deux à jouer et dieu m'en soit témoin je suis BON a ce petit jeu là ! C'est triste juste quand ça commançait à devenir sympa.
Pfeuh, allé on va se montrer adulte pour une fois et pas continuer dans cette voie là, ce serait con de se gacher la soirée.

- Ok, ok je me moques un peu, désolé. Ouai il est pas mal, après je suis pas trop fan des films disney, je suis plus hypé par les films comme Scott Pilgrim, mais récemment on a pas été très gâté... a par Dead Pool, mais c'est un cas à part. De ton côté tu fais quoi toi de ton temps libre ? Film ? Livre ?

Tout en disant ça je me passe distraitement la main dans les cheveux et m'arrête quand je sens la matière poisseuse qui les recouvrent légèrement. Je comprends ce qu'elle voulait dire maintenant par "étalé". J'attends juste qu'elle ai fini de parler avant de me lever et de me diriger vers les toilettes.

- Je reviens dans deux minutes je vais me laver un peu la gueule.

Oh... J'ai touché la sensibilité de ce pauvre homme en si peu de temps ? Il a toute ma compassion la plus sarcastique. Pas que que je sois malveillante au point de l'enfoncer. Faut' pas dec'. Mais a vrais dire. C'est qu'il est presque touchant dans sa manière de faire le deuil viriliste de son hypothétique masculinité.

- Oh... Pauvre choute... ♪

Néanmoins, le sujet tourne vite vers nos hobbits respectifs.

"Hum... La musique principalement, je fais de la guitare, de la basse et de la batterie."

J'exclue quand même le fait que je dois avoir dans mon cerveau, des restes bien planqués de violon ou de piano. Y'a pas a dire ce genre de chose est pas des plus géniales non plus quand il est question de street crédibilité.

" Des livres, principalement de l'humour absurde et bien anglais. Sinon, rien de bien fou. Quelque chose jeux vidéos. Mais sur des émulateurs de téléphones."

Quand il s'esquisse, je le regarde quelques instants s'engouffrer dans la foule. Quelques instants plus tard. C'est un mec qui s’assoie Un rapace vient s'installer a ma table. Hum.. Comment lui dire pas subtilement de dégager ?
- Il est cool ton chien.
- Ouais
- Moi j'en ai toujours d'avoir rêvé un aussi bien.
- Ouais...
- T'as l'air un peu froide nan ?
- Ouais...
- Tu te fous de moi ?
- Ouais...

Grouille toi tarba.

Les toilettes du bar étaient exactement ce qu'on attendait d'un coin tenus par des Irlandais : sale et répugnant, le seul miroir qui n'était pas brisé n'était raccroché au mur que par une seule attache. Au moins l'eau coulait encore des robinets et ça c'est déjà un petit miracle. L'image que me renvoyer le miroir me faisait légèrement comprendre qu'une bonne douche serait de mise ce soir. Mes cheveux semblaient avoir subie une vaine tentative de teinture et la faible lumière ambiante n'arrangeait pas ma situation. Je me mis un coup d'eau sur le visage pour retirer le gros du sang qu'il me restait, mais impossible de nettoyer mes cheveux, faudra faire avec. J'avais toujours une tête de déterré, mais au moins je n'avais plus de sang sur le visage et ça c'est déjà un petit plus !

Je ressortais donc des toilettes, pour voir qu'un jeune chacal avait profité de mon absence pour draguer ma punk. J'approchais tranquillement de ce vil chenapan, un grand sourire éclairait mon visage, tu arrivais juste à temps pour me calmer toi gars
Une fois arrivé à sa hauteur j'agrippais solidement le col de son tee shirt et tira un grand coup sur le côté pour le dégager de ma chaise. Il tomba lourdement à terre, la surprise été efficace et il n'avait pas l'air a jeune non plus.

- Dégage mec, tu vois pas que tu emerde ma lesbienne de pote ? Me force pas à être méchant et casse toi sans faire d'histoire ok ?

Je reprenais tranquillement ma place tandis que l'autre gars se relevait en m'insultant de tous les noms, mais qu'importe, tant qu'il ne souhaitait pas se battre, moi ça m'arrangeais. Quand l'autre se fut suffisament éloigné j'en profitais pour m'excuser auprès de Luna.

- Désolé pour ce que j'ai dis, mais ça me semblait un moyens simple et efficace de dégager ton nouvel ami.

-Azy, t'es chiante !

Je vois derrière l'épaule gauche de l'homme que le contact entre une entité A prénommée Bibi et celle B identifiée comme un gros lourd va s’opérer. Qu'adviendra il ? Contact dans quelques secondes. Pour le moment, j'ai surtout l'impression d'assisté a l'activation de la porte des étoile.Je suis curieuse, un peu effrayé de ce qui va surgir et un peu agacée par quelques clichés humains récurants que je côtoie actuellements.

Spectatrice, je vois l'homme faire un câlin au sol sous l’impulsion de bibi. Mais quand il parle. Je surpasse le dégout que j'ai pour la violence pour rire finement. "Ma lesbienne d'amie". On me la jamais faite celle là. Il a beau être plus salé qu'un bronze V en rancked. Je reconnais les bonne réplique quand j'en vois.

Bon, la violence ca a jamais été mon fort. Et même passé le petit rire, j'ai un petit pincement au cœur en voyant comment Bibi retourne son adversaire. Mais j'admets que je suis plutôt satisfaite du petit changement d'interlocuteur qui s'est opéré.

- Pas de soucie, je suis persuadé qu'on peux devenir la bestah gay l'un de l'autre ♪ Quoique, t'as encore trop une attitude de tueur pour respecter le cliché de la folle...

Quoi ? Comment ça j'en rajoute une couche ? Naaan... Bon, reprenons comme si de rien n'était.

- Mais tu m'as pas répondu, a part la bierre, la violence et films, t'aime quoi mon gros ?

Bière, violence et film... après le cliché d'une jeune adolescent de rebelle je deviens un redneck... ma situation empire d'heure en heure... Je ne peux malheureusement pas lui donner tort. Je n'aime pas tant que ça frapper de parfait inconnu, mais ma blessure me met sur les nerfs et ces jeunes crétins me permettent de me calmer. Il reste que je vais finir par passer pour un connard de première si je reste sur cette voie.

Je regardais quand même une dernière fois derrière mon épaule pour m'assurer que notre ami commun ne revienne pas à la charge pour se venger stupidement. A première vue pas de trace de lui, mais je ferais mieux de quand même rester méfiant.

- J'aime bien l'histoire, mais je préfère éviter d'en parler, je fini toujours pas gonfler les profanes en la matière. Je dis pas ça pour être vexant hein, le prend pas mal. M'enfin ma vie est très banale et assez ennuyeuse au final. La tienne à l'air déjà un peu plus remplit, tu joues seul où t'as un groupe du coup ?

Bon ma vie n'est plus SI vide que ça depuis le passage d'un petit chat blanc, mais je me vois difficilement parler de ça.

- Au fait question stupide et totalement hors sujet, mais ton tatouage, il represente un truc particulier ou c'est purement artistique ?

- J'aime bien l'histoire, mais je préfère éviter d'en parler, je fini toujours pas gonfler les profanes en la matière. Je dis pas ça pour être vexant hein, le prend pas mal. M'enfin ma vie est très banale et assez ennuyeuse au final. La tienne à l'air déjà un peu plus remplit, tu joues seul où t'as un groupe du coup ?

- Seule. J'ai pas vraiment chercher a rejoindre un groupe. J'en ai déjà eu, mais c'estt de la merde. J'aime pas être la seule meuf dans un groupe d'un mec, souvent en chasse. Et puis j'aime pas l'impression qu'on m'a prise pour être dans le quotas. Ca prend du temps, entre les répètes, faut gérer les embrouilles entre toutes ces gonzesses.
Et puis dans mon dernier groupe. J'ai osé dire que ça me soulait d'être bassiste et on m'a soi disant interdit d'être guitariste ou batteuse parce que je suis une meuf et dans leur petit kokoro ca a toujours été un instrument de mec avec des couilles tressées.

Gorgée de pécheresse pour évacuer tout le sel de mes phrases

" Donc ca reste un hobbit. Et même si je me suis déjà produit sur scene. Mais c'est davantage pour les consos gratuites "

- Au fait question stupide et totalement hors sujet, mais ton tatouage, il représente un truc particulier ou c'est purement artistique ?

- Pour la classe. Simplement

Sourire colgate et phrase désinvolte. Bien sûr, mon tatouage et son motif avait une histoire à la con . Mais c'est pas vraiment le genre de truc dont je parle à un premier rendez vous avec ma bestah gay.

Elle me facilite pas le travail, elle m'avait répondu tellement maintenant je me sens presque idiot d'avoir poser la question. Elles sont où les conversations ultra-interessant sur des sujets lambda comme dans les films d'action ? Vous savez ce moment ou les deux héros se pose au bar et lance punch line sur punch line. Luna tente de rester au niveau et je trouve ça courageux, mais pour ma part j'ai du sauté du train en route, ne tenant vraiment plus la distance. La différence d'expérience y est surement pour beaucoup. Une dernière gorgée et ma bière était déjà vide. Rah la haine...

- Hey Luna, tu veux que je retourne chercher deux autres bières ou tu préfères bouger ? Ou rentrer chez toi, c'est vrai qu'il commence à se faire vraiment tard. J'suis sensé avoir cours en plus demain, m'enfin j'me contenterais de ratrapper mes heures pendant mes amphis.

Je regarde distraitement ma montre, l'heure m'avait semblé filer à toute allure mais il n'était qu'une heure du matin, rien de bien alarmant au final. Si jamais elle se décide à rentrer je ferais de même je pense, elle a l'air d'avoirs parfaitement retrouver sa confiance et son chien est un moyen de défense bien plus puissant que je ne le serais jamais.

- Hey Luna, tu veux que je retourne chercher deux autres bières ou tu préfères bouger ? Ou rentrer chez toi, c'est vrai qu'il commence à se faire vraiment tard. J'suis sensé avoir cours en plus demain, m'enfin j'me contenterais de ratrapper mes heures pendant mes amphis.

- Pas la peine on peut abrégé. J'avoue que je suis un peu morte aussi et que je vais pas tarder à me pieuter. On peut se refaire ca un de ces quatres ? Je suis sûr qu'y a moyen qu'on se revoit pour tuer des clowns ensemble.

Je lui refile mon numéro sur un bout de papier l'air de rien. Avec un petit dessin de tête de mort version clown. Histoire qu'il se souvienne à qui appartient le numéro (Et y'a pas a dire. Voir un clown mort, c'était quand même une image rassurante et agréable.)

- T’embête pas a m'accompagner petit redneck bestah gay. Je suis sûr que mon tueur de nez rouge pourra m'escorter de manière ultra safe jusqu'à ou je peux me pieuter

Sur ce je me casse apres quelques salutation de bon augure. Rapidement, juste histoire que je me retrouve pas a payer les deux bouteilles...

- T'inquiète j'avais pas prévus de te racompagner meuf !

Je lui fais un léger signe de la main lorsqu'elle s'éloigne alors qu'elle s'éloignait rangeant son numéro dans ma poche. Un nouveau pas franchit en direction de la friendzone ! Attznd mais... ELLE M'A LAISSE PAYER LA BIATCH ?!!!

Raaaaaah, ce numéro ne valait absolument pas le prix d'la bière quoi...
Ca y est j'suis bien salty maintenant, j'vais rentrer j'vais être bien énervé...

Bon, calme Bibi, je vais me rentrer tranquillement, faire un gros câlin à ma sista et ça ira bien mieux. En partant je laisse l'argent sur la table, renfile mon manteau et repart de mon côté.