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Palema.

Je ne saurais même pas dire pourquoi j'ai décidé de passer par là. Le nom faisait plutôt jolie sur le papier et puis ce n'était pas trop loin de New York. Le seul problème résidait dans le fait que ce soit plutôt une grande ville. Et il y a beaucoup d'Ombres dans les villes de ce gabarit, quelques crétins aussi. En résumé, tout ce que je voulais éviter pour ma propre sécurité. Je faisais du stop depuis quelques jours et je venais d'arriver quelques heures plutôt. La capuche rabattu sur ma tête, le regard plongé vers le sol et rasant les murs afin d'éviter tous problèmes quel qu'il soit, j'essayais de trouver un hôtel miteux où la nuit n'y serait pas trop salée. J'avais dépensé une bonne partie de mon budget et je commençais à comprendre que je n'étais sûrement pas tombé sur le bon quartier. Ni sur la bonne ville, il faut croire.
Malheureusement pour moi, l'une des deux choses arriva et je "surpris" la dispute plutôt bruyante d'un couple. Je devrais plutôt dire le vacarme d'un mec en train de crier sur une jeune fille tentant de s'enfuir. Je lançai un regard vers le type qui agrippait sa copine par le bras. Je sais que je voulais éviter le plus possible les problèmes. Mais j'ai cette petite voix, rempli de valeurs, qui me crie de jouer les justicières s'introduisant dans la vie privée des autres. Même si je ne suis pas sûre qu'on puisse parler de vie privée face à une exhibition pareille. Je me tournai vers l'importun, les mains dans les poches, le fixant d'un air blasé.

« Hey ! Elle t'a dit de la lâcher, gros nigaud. Tu joues des gros bras pour compenser le fait que t'en as une petite ou quoi ? »

Ça y est, je l'ai encore ouverte. Le coup de poing de la rage ne tarda pas à arriver, en plein dans le nez. La surprise me scotcha et la puissance me fit reculer jusqu'à me cogner la tête contre le mur derrière moi. J'avais à gérer d'une part la douleur du coup de poing et celle naissante à l'arrière de mon crâne. Je relevai la tête regardant un peu autour de moi. Personne n'avait réagi et ils continuaient tous leurs chemins comme si de rien n'était. Ah si, ils s'écartaient légèrement pour ne pas se retrouver mêler à tout ce bordel. Face à moi, un enragé parce que la personne avec qui il s'embrouillait deux minutes plutôt, avait pris la poudre d'escampette. Fou de rage, il m'attrapa par la gorge, me plaquant au mur et leva le poing me frappant une seconde fois au visage. Je fermai les yeux, m'apprêtant à encaisser la salve de coups en tentant bien que mal de tirer sur sa main autour de mon cou. J'étais bien résignée à ce que personne ne vienne m'aider.

J'en peux plus... j'arrive plus à me calmer ! J'arrête pas de repenser Luna, à ce qu'elle a fait, a pourquoi elle l'a fait... C'était elle la manipulée ou bien était-ce moi depuis le début ? Dans les deux cas, l'action est toujours aussi douloureuse, bien plus que ne l'a été la conclusion de la soirée qui au moins eu le mérite d'être bref et efficace...
Si on ajoute à cela le fait que je tourne en rond dans le QG depuis bien trois heures parce que je n'arrive à me concentrer sur rien, on a tout les éléments réunie pour me faire pété un plomb.
Je décide donc de prendre l'air et tant pis pour les risques, si je reste une minute de plus je sens que je vais éclater quelqu'un.

L'air frais, loin de me calmer, m'énerve plus qu'autre chose, mais au moins j'étais en extérieur et j'allais pouvoirs me dégourdir les jambes.
Enfin ça c'est ce que je croyais, mais dieu est bon. Et dans toute sa magnificence il m'a envoyé un émissaire. Un mec qui battait une femme (sa copine ?) en pleine rue. Et évidemment comme toute foule américaine la seule réaction notable est une petite hyène qui avait sorti son téléphone pour filmer la scène. Ho seigneur, merci de ton infinie bonté !

Faisant au préalable craquer mes mains j'empoigne le caméraman par le col et le projette en arrière puis lui arrache le téléphone des mains avant de l'envoyer effectuer son premiers crash test. Bon apparemment, c'est un échec et le mur est sorti grand vainqueur du combat. Puis avant que le gamin n'ouvre sa gueule pour me vomir sa rage, mon regard lui fis rapidement comprendre que le gars le plus énervé du coin venait d'arriver. Son visage blanchit en une demi-seconde et il parti en courant dans la direction opposé.
Bon et de un, on passe au plat de résistance !

- Hé p'tit con !

- Quoi ?! Toi aussi tu...

Hé non mon con, tu ne termineras jamais ta phrase. A peine avait-il tourné sa tête vers moi qu'il reçut de plein fouet la patate de forain que je lui avais préparé. Allé hop, on relâche la demoiselle qui tombe à genoux. Moi je me dirige vers le gars et me pose juste au-dessus de lui.

- Alors comme ça on prend un malin plaisir à frapper les plus faibles ? On aime se croire fort alors qu'on est qu'un sale looser ? HEIN ? T'aimes ça faire du mal aux gens ?! Sale petite ordure ! JE TE HAIS !!!

Est-ce que mes insultes étaient vraiment dirigé contre lui ou contre une certaine personne avec une chevelure verte ? Par contre lui avec la grêle de poing qu'il recevait, avait surement du comprendre qu'il avait totalement perdu sa place de Mâle Alpha.

Je sentais le troisième coup de poing arrivé et tous ceux qui le suivraient. Du moins je l'imaginais s'exploser contre ma joue.  Mais la seule chose que je sentie fut la sensation de mes genoux s'écrasant au sol. J'avais cru entendre un homme parler, mais je n'avais pas très bien entendu ce qu'il avait dit. J'étais beaucoup plus préoccupée par ma gorge qui se faisait étrangler à ce moment là. Maintenant que ma trachée n'était plus compressée, je sentais mes poumons se remplir à nouveau complètement. Ma vision était floue et quelque chose coulait sur mes joues. Est-ce que c'était des larmes ? J'essuyais rapidement le mélange salé et carmin avant d'essayer de saisir la situation. Devant moi, se trouver ce que je présumais être mon agresseur roué de coups par un autre mec. Il existe donc toujours des chevalier prêt à aider les jeunes filles en détresse. Sauf que je ne suis pas une princesse qui attend d'être sauvée. Et que même dans une situation mortelle, j'aurais préféré me débrouiller seule, même si cela était impossible.
Dans un premier temps, je comptais me relever. Mais lorsque je sentie mes jambes trembler, j'abandonnai l'idée. De toute manière, elle ne voulait plus m'obéir. Dans un second temps, je tentai d'attirer l'attention de mon sauveur, mais ma voix se bloqua dans ma gorge. J'ai dû m'y reprendre à plusieurs fois avant qu'un son ne veuille bien en sortir et des salves de coups avaient été lâchés entre temps.

« Je... Je crois qu'il a eu son compte.»

Je n'essayais pas de sauver le sale type sur lequel il se défoulait. Pour dire la vérité, si je pouvais bouger, j'aurai participé à ce lynchage public pour me venger des deux coups qu'il m'a foutus dans la trogne. Un bon coup dans ses parties. Histoire de lui faire comprendre qu'il doit traiter les filles mieux que ça.
Je dévisageai le garçon qui se défoulait à coups de poing. Il avait l'air d'avoir passé une mauvaise journée, voire une mauvaise semaine. Mon cerveau commença à faire bouger ses rouages. Est-ce que je devais tenter de m'enfuir ? Ou alors je risquais de rester ? Mes jambes ne voulaient toujours pas se mouvoir, alors le choix ne fut pas très compliqué.

Les coups pleuvaient littéralement sur sa tronche. Ce type a surement tué des dizaines de bébés chats dans une autre vie pour que le karma le place sur ma route. J'enchaînais coup sur coup, je sentais mes os craquer sur son crane, mon pouce se tordit même dans un angle assez peu naturel, mais ma colère était pour l'instant bien plus forte que la douleur. Honnêtement je crois que j'aurais pus continuer à le frapper jusqu'à ce que sa tête prenne la forme et la texture de la confiture à la fraise si une voix ne m'avait pas arrêté. J'avais les mains couvertent de sang, un peu du mien, beaucoup du sien et même mes vêtements avaient reçu leur dose. Pas mécontent d'avoir appris à faire partir le sang au lavage depuis le temps (ammoniacs et eau pour les curieux). Je balaye l'assistance des yeux, un petit attroupement c'était formé autour de nous, ils me regardaient avec des yeux éberlué, sans doute la première fois de leur vie qu'ils voyaient quelqu'un recevoir ce qu'il méritait en direct. Et malgré toutes ces personnes regroupées, pas un seul n'osait me regarder dans les yeux. Tss, lâche, si je n'étais pas intervenus, aucun doute que l'autre fille ce serait faites battre à mort. Et c'est surement aussi vrai pour lui si la dite fille ne m'avait pas arrêté.

Elle me regardait elle, pas l'air plus effrayé que ça par le déferlement de violence que je venais d'infliger à l'autre gars. Elle avait l'air d'aller plutôt bien. Là où le type avait le visage déformé et mangerais surement à la paille pendant quelques semaines, elle s'en sortait avec quelque contusion et la lèvre fendue. Mes mains quand à elle était dans un état assez lamentable... mon pouce gauche était complètement déboité et ma peau avait été arraché par endroit. Ça peut paraitre assez lambda, mais quand on sait qu'un scalpel découpe déjà difficilement mon épiderme, on ne peut que s'interloquer sur la puissance qu'il a fallu pour qu'elle en arrive là. Je remets rapidement mon pouce en place, pouce un léger grognement de douleur et me relève, faisant deux pas en direction de la première victime.

- Ça va ? Pas trop de bobo ? Je t'aurais bien proposé de l'aide pour te relevé, mais je pense pas que mes paluche le supporterais.

La plupart des gens autour de nous s'était écarté, probablement par crainte de s'en ramasser une, quelques-uns appelé les secours, d'autre surement la police, mais aucun ne tentais de porter secours au gars ni n'avait aidé madame à se relever. En tout cas aucun d'entre eux n'avait oser sortir de portable. Une chance pour eux comme pour moi, j'aurais mal assumé de devoirs en exploser un second.

- Non, non moi aussi j'ai déjà connue pire.

Je doute un peu de mes propres paroles quand je vois l'état de mes mains... wait, c'est l'os que je vois dépasser ? Bon, serrons les dents... de toute façon ça aura disparue dans quelques heures. La foule était en train de se dispersait, mais il restait tout de même un petit noyau de curieux, qu'importe dans deux minutes je serais déjà loin.

- Je ne saurais pas dire pourquoi, disons simplement que j'étais déjà passablement énervé et que le voir te frapper contre un mur a fait sauter ma dernière barrière.

Ce qui n'était pas faux ! Pas complètement juste certe, mais pas faux. C'est vrai que ça m'avait énervé, mais j'ai plus eu l'impression de passer ma rage accumulée que vraiment "aider" cette pauvre fille. Enfin ça, elle n'est pas obligé de le savoir. Soudain quand elle me parle de l'ambulance mes neurones font tilt. Merde l'ambulance... forcement avec un mec dans cet état les secours doivent forcement être en chemin et les flics aussi ! Bon par chance la plupart des gens étaient partie et il ne restait que quatre personnes dont l'une c'était ENFIN porté au secours de l'agresseur... ou l'agressé, dépendamment du point de vue.

- Mes mains vont très bien ne t'inquiète pas ! Je préfère pas rester là, quand je regarde l'autre gars je me doute assez rapidement que les flics sont en chemin et j'ai pas du tout envie de passer ma journée au poste. Donc si tu peux juste me m'accompagner sur le chemin histoire d'être sûr que je ne vais pas m'effondrer après quelques mètres, j'appréciais grandement.

Bon en vrai je veux juste pas qu'elle ne me décrive au flic. C'est surement elle qui m'a le mieux observé et ce que je comptais faire n'était ni plus ni moins qu'un délit de fuite. Papa, si tu me lis, je prend bonne note de ton éducation !

Il se présenta à moi dans une langue qui m'était totalement inconnue. Mon esprit Texan me glissa à l'oreille que c'était peut-être du mexicain. Mais au final je m'en fichais, je ne pourrais jamais reproduire la sonorité vocale de cette appellation. Je retiendrais juste son prénom et tant pis pour les formalités. Je crois qu'il s'était nommé comme « bibi », et même si je n'avais pas l'intention de l'interpeller à un quelconque moment, je faisais tout de même l'effort de le retenir. Quant à lui, il se contenterai de mon prénom.

- Oh... Elizabeth. Juste Elizabeth.

Je restais face à lui, les bras ballant sans aucune intention de lui serrer la pince ou quoi que ce soit. Ensuite, je lui emboîtai le pas jusqu'au bas de son immeuble. Et lorsqu'il se mit à taper le digi-code, je tournai le dos, observant la ruelle sombre et vide, avec le plus grand des respects. Puis, je le suivis jusqu'à son appartement, non sans une pointe d'appréhension. Quand il ouvrit la porte je restais derrière lui attendant qu'il rentre en premier. Par précaution.