Cela faisait quelques jours que je travaillais à la morgue. Presque une semaine, et je ne m'étais toujours pas habitué à cette ambiance terne et lugubre ... Mais curieusement .. Je m'y sentais assez bien. Dès les premiers jours, je me suis attiré les faveurs de mon supérieur. Chaque jours, avant d'aller au travail, je me faisait une petite ligne de coke. Rien de bien méchant, n'est-ce pas ? Sauf qu'à quelques moments de la journée, je voyais des choses. Je tripais, carrément, une fois j'ai cru voir un mort me regarder. Il avait pourtant les paupières fermées. Mais j'avais un job. Et si je devais surmonter mes peurs avec un petit peu de coke, alors je devais le faire. Je me souviens de ce premier jours .

[INSTANT FLASH BACK]

- Monsieur Descarmes, vous devrez me nettoyer votre premier corps. Il devra être aseptisé des les moindres recoins. Mais je vous préviens jeune homme, c'est un cas un peu spécial. Je n'ai encore jamais vu ça.

Je ne disais rien, je devais m'exécuter. J'avais peur, et on m'avait réserver une ... Surprise. Un corps caché sous un drap blanc, les pieds dépassant. Son étiquette n'indiquait pas son nom, juste "John Doe". Le nom par défaut. Un cadavre non identifié. Que pouvait il avoir de si spécial ? Je retirais alors la couverture. C'était le choc. Un jeune homme, très jeune homme, avec un bras coupé, et une blessure au cou, sur quasiment toute la longueur. La coupure de son bras semblait incroyablement nette, c'est ce qui me surprenait en premier lieu.

- Quel genre d'arme peut couper un bras aussi nettement ?

- Ah ! Tu as remarqué ... Et encore, on a essayé de replacer sa tête correctement. Tu vois cette entaille au niveau de son cou ? Il avait la tête à moitié arrachée quand on l'a découvert. C'est .. Atroce. On estime qu'il a entre ...

- 17 et 20 ans je dirai ... Mais .. C'est dingue, une coupure aussi franche ... On dirait une épée ou bien ... Un ...

- Un katana. Oui, j'ai pensé pareil moi aussi. Il y aurait des yakuza dans cette ville si tranquille ? Mathieu, vous pensez que c'est possible ?

- Il a été découvert où ?

- Dans le quartier est. C'est étonnant de voir de telles choses dans ce quartier. Dans le quartier sud c'est courant, et dans le quartier nord, les fortunés ne sont pas à l'abri de réglements de comptes mafieux. Mais bon, y'aura une enquête sur ce gars de toute façon. Je pense que le corps parle de soi. Une arme de grande taille, contendente, ayant tranché le bras et la gorge d'un seul coup !

Oui. Le corps parlait de lui, mais il était tellement traumatisant. Je soufflais un grand coup. Je devais le nettoyer, en prenant soin de ne pas toucher les plaies, qui pourraient être révélatrices d'indices. Je ne voulais pas ruiner le travail de mon supérieur. D'autant que je sentais déjà qu'il m'apréciait, je ne devais pas faire foirer ça. Alors je m'attelais à la tâche. Il était lavé, de la tête au pieds, c'était un peu glock de manipuler comme ça un corps sans vie. Mais je pensais à ma paie. Et ce cadavre allait changer, sans que je le sache, ma vie.

RETOUR VERS LE PRESENT.

Cinquième jour. Je prenais comme d'habitude mon rail de coke et c'est parti pour une nouvelle journée à la fois déprimante et intéressante. Comme tous les matins, j'étais seul à la morgue. J'étais le premier arrivé pour nettoyer les corps, en attendant l'arrivée de personnes plus qualifiées que moi. J'entrais dans cette salle, tristement vide, j'étais en tête à tête avec les cadavres, je devais commencer mon boulot. Tout se passait bien la première heure, quand soudain, des petits bruits attiraient mon attention. Ca venait certainement de dehors. Sûrement encore deux infirmiers qui se font une partie de jambes en l'air en pensant que l'hôpital leur appartient. Ils venaient souvent dans les couloirs qui mènent à la morgue, car là, leurs supérieurs les chopaient pas, quand c'est pas ces supérieurs eux même qui se tapaient leurs élèves. Je continuais mon boulot agacé.

BONG ! BONG !!!

Putain, mais ils vont arrêter de frapper leur bassin contre la porte ? Bordel !! On peut pas bosser tranquille, c'est quoi ces animaux !!!.

BONG, BONG, BONG !!!

C'en était assez. J'en avais marre d'entendre leurs coups de bassin frapper contre la porte d'entrée en métal de la morgue. Merde, ils sont aux portes d'une pièce remplie de morts bordel ! C'est pas un endroit pour baiser !! Alors furieux, je me dirigeais vers celle-ci, et l'ouvrit d'un geste brusque.

- VOUS ALLEZ ARRÊTER DE BAISER PENDANT QUE JE BOSSE ??? MERDE !!!

Sauf que .. Personne. Un énorme bruit survint.

BANG !!! BWAWAWAWAWA.

Un véritable vacarme venait cette fois-ci de derrière moi. Je me retournais dans un énorme sursaut. Le problème venait de .. LA MORGUE ? Je vit la porte d'un de ces compartiment, par terre. Je me frottais le nez.

- Putain... J'aurai pas dû en prendre autant ! MAIS C'EST QUOI CE BORDEL !

Je fermais la porte, et je me dirigeais en trombe vers la source de tout ce vacarme. Avec effroi, je vis la chose la plus effrayante de toute ma vie. Une main s'était extirpée du compartiment. Un corps semblait s'extirper de cette case.

- UN ZOMBIE !

Je voyais avec horreur un homme s'extirper de sa boite. C'étais pas sensé arriver ça !!! Et je commençais très sérieusement à me demander si je n'avais pas fait un bad trip. Je commençais à penser que toute cette drogue que j'ai consommé ces dernières années faisaient effet en même temps, d'un coup. Non mais ... IL ETAIT MORT CE GARS !! JE ME SOUVIENS DE LUI, IL ETAIT BIEN MORT !!
Il pris sa couverture, couvert de honte, et l'utilisa pour cacher ... Sa partie .. Intime, disons.
Et en plus, il se mettait à parler. Plutôt sociable pour un zombie.


- Alors... non en fait... c'est pas ce que tu crois... je... euh... bon déjà il est plus grand normalement là c'est... le froid ? Non oublie ce que je viens de dire en fait. En fait si tu pouvais partir et oublier tout ce qui vient de se passer ça me rendrais un grand service... sinon j’apprécierais grandement de savoir ou son mes affaires.

Quoi ? Mais qu'est-ce qu'il raconte .. Hein ??? Attends .. Oh .. Non ...

- TU PENSES QUE J'AI VRAIMENT REGARDé ?? TU M'PRENDS POUR QUI ???!!!! J'AVAIS PLUS IMPORTANT A FAIRE QUE DE TE MATTER LA BITE !

J'étais un peu déstabilisé. Je paniquais, j'allais avoir des problèmes, et ce mort vivant me fichait les jetons. J'avais des frissons dans tout le corps. Je n'écoutais plus que mon instinct. Je pris un plateau en inox, posé sur une des tables d'opération, qui servait à poser les instruments de chirurgie. Je le saisissais bien fermement entre mes deux mains, et je me dirigeais avec précaution vers le cadavre. Douuuucement ... Tout doucement et ...

BANG !!

Je lui assénais un grand coup de plateau dans la figure ! AHAHA prends ça Michael Jackson ! Le bruit métallique du plateau sur son corps semblait durer une éternité, il tremblait encore et laissait un bruit qui comblait le silence de la pièce. Est-ce que j'avais réussi à l'assommer ? Est-ce que j'ai réussi à le blesser ? Est-ce que seulement j'ai pu le rendre inconscient ??

Je retirais doucement la plaque en inox, pour voir s'il était tombé par le choc. Et je remarquais que .. Non, rien du tout, il était derrière, droit comme un piquet ! Je le regardais. Il me regardait. Je le regardais. Il me regardait, il m'a mis une droite.
Je n'avais plus l'habitude de m'en prendre de telles, si bien que j'ai trébuché jusqu'à m'affaler sur le bord d'une table d'opération. Hâtivement, je tenais ma mâchoire avec ma main droite.

- Mais t'es malade ! C'est pas sensé te mettre une droite un zombie ... A moins que ... Tu es mon supérieur, et je confonds ça avec la réalité ! Ca se trouve tu n'es pas un mort revenu à la vie, je suis juste en bad trip et j'ai frappé un de mes collègues ? C'est ç ...

Il me coupa la parole.

- Bon puisque tu es là tu compte me dire ou sont mes vêtements ou tu préfères que je t'en mette une autre ?


Trouver des habits ? Je veux bien triper, mais je vais pas entendre des trucs qui n'existent pas. Mon supérieur ne m'aurait jamais demandé des fringues en me menaçant de me frapper encore ... Alors ... Je suis réellement ... Dans la vraie vie, là ??

- Nan nan nan c'est bon.

Putain .. Je sais pas pourquoi j'ai le sentiment de pas pouvoir maîtriser ce gars ... Je suis pourtant plus vieux, plus grand, et visiblement plus fort que lui ... Qu'st-ce qu'il se passe ?

- Tes habits sont pas là ... Ils sont au commissariat de police, une enquête s'est ouverte sur toi ... On pensait que ... Enfin ... Nous rapports ont formulé que ... Tu étais victime d'une attaque de mafieux japonais. D'ailleurs. Putain c'est quoi ce bordel ???? T'avais la tête tranchée et un bras en moins y'a quelques jours !!!

Je me rapprochais de lui. Histoire de l'analyser ... Il avait l'air normal à première vue, presque neuf. Je n'expliquais pas ce phénomène. Je supportais mal cet énorme manque de logique. Cependant. Il avait l'air normal. Autant dans le comportement ... Que physiquement.

- Tu as besoin ... Que je t'oscultes ? Avant de te prêter quelques affaires de rechange ?

- T'inquiète pas pour moi j'suis un grand garçon, mes blessures étaient bien moins grave que ça, c'est juste votre analyse qui était fausse. Par contre je vais pas pouvoir rester bien longtemps, donc t'es bien mignon, mais si tu m’empêche de sortir tu le regretteras amèrement.

Le regretter ? Vraiment ? Je ne savais pas qui était ce gars, mais je décidais quand même de rester calme. Il était louche, et c'est peut-être un détail, mais il est accessoirement revenu à la vie, aussi ! Et je n'étais pas en bad trip. Ou alors je pouvais dire bonjour à l'HP, et ce à vie.

- T'as pas besoin de me menacer gamin. T'es un ado du quartier est et moi je suis un adulte du quartier sud. J'ai eu à faire à des champions toute catégorie. Mais qu'il en soit ainsi. Grâce au coup que tu m'as porté je pourrai faire croire sans problème que l'on m'a assommé et qu'on a volé ton corps. Ainsi l'hypothèse de la mafia se préciserai, ils auraient ainsi peur qu'on trouve des détails sur ton cadavre. Alors tu peux y aller petit merdeux, j'irai pas parler de zombie à la police. Surtout que je n'ai rien à y gagner ...

Déboussolé cependant par toutes ces choses, aussi incroyable que ... Incroyables ... Je décidais de prendre appui sur une des tables. J'avais envie de rentrer chez moi, dans mon confort virtuel qu'est la prise de drogues ... J'avais envie d'une qui me détende, car j'étais énervé. Et les menaces répétées du garçon m'avaient mis dans une situation que je me maîtrisais plus intellectuellement. Ceci expliquant pourquoi je lui répondais aussi franco, bien que quelque chose, un instinct, me supplia de ne pas trop le provoquer.
Mais ce dernier commençait à se calmer. Il avait l'air en pleine réflexion ...

- Tu sais faire un plâtre ?

Gné ? Un plâtre ? Mais qu'est-ce que c'est encore que ce bordel ? Je fut ... Surpris ... Mais ...

- Pourquoi ? Ca pourrait prendre un peu de temps, mes collègues arrivent dans deux heures. Et puis surtout, le fait d'attendre comme ça, ça ruinerait un peu notre couverture du vol de corps.

A moins que ...

- Je pourrai dire qu'ils m'ont forcé, sinon, à te mettre un plâtre pour une obscure raison ... Mais pour ça ils m'auraient kidnapé ... Donne moi une bonne raison de le faire ce plâtre. Et on élaborera un truc ensemble. Parce que sache le, tu me fous vraiment dans la merde.

- Une raison de m'aider ? Ho j'sais pas... au pif la tronche que tire tes yeux ? Le fait que tu m'ais pris pour ton supérieur et que tu ais clairement dis être en bad trip ? Enfin après j'suis pas expert dans le domaine hein, mais... ça ne peut impliquer qu'une seul chose non ? Et j'imagine que les enquêteur s'en rendront assez bien compte. Ce serait bêtes de te trouver défoncer sur ton lieu de travail avec un cadavre en moins je suppose...

Hm ... Perspicace. Je n'étais pas le seul à savoir parfaitement analyser les situations dans lesquels de me trouvais. Ce bonhomme avait du flair, et une déduction assez remarquable. J'étais surpris, bien qu'un peu, toujours, dans le flou. Mais pas grave, j'essayais de garder la tête froide.


- Donc si ça te conviens je me casse maintenant, sinon tu fais ce que je t'ai demandé et je te promet qu'on trouvera une solution facile pour te sortir de ça.

S'il était aussi malin que je le pensais, et s'il avait remarqué ma logique et mon esprit, il devait s'attendre déjà à ma réponse. Mais dans le doute, et histoire de le conforter, j'énonçais quand même ma vision des choses.

- T'as remarqué ... J'ai deux trois problèmes avec "ça" .. J'ai pas de quoi être fier. Mais j'ai quand même la tête sur les épaules. Je sais que si les flics arrivent maintenant je suis foutu. S'ils te trouvent, tu es foutu, et s'ils me voient comme ça et que t'es parti .. Devine ... Je suis foutu ! Alors bon ... J'aime pas trop ça ... J'ai pas l'habitude de faire confiance aux ex morts que je viens de rencontrer. Mais on va quand même faire quelque chose. Déjà, on va te trouver des habits. Et pour le plâtre bah ... On fera avec ce qu'on a ... Et sinon je pourrai limite sortir par la grande porte, ici personne me connait et personne prêtera attention à moi. Si on sort par derrière et qu'on se fait choper ... C'est la mort. En plus, je ne connais pas bien l'hôpital. Le plus safe serait de maquiller nos deux disparitions en crime mafieux. Le temps qu'on sorte, qu'on découvre qu'on n'est plus là, et qu'on s'arrange pour .. Trouver un plan ... J'aurai décuvé.

J'ai beaucoup parlé. Certes. Mais j'étais intimidé, et je me sentais obligé de trouver une idée, et vite, très vite. Avec chance, nous pourrions ne croiser aucun collègue. Ou ami, ni quoi que ce soit d'autre. Je sais mentir ... Tant que je suis sobre, les enquêteurs me trouveront cohérent ... Mais il restait à voir comment allait se comporter le mort vivant.

- Dis moi ... Pourquoi tu as besoin d'un plâtre ? T'es revenu à la vie, me dis pas que tu crains une petite fracture ?

Notre plan était presque élaboré. Et heureusement, ma question aboutissait à une réponse. Heureusement ?

- Très bien gars, mais prépare toi, je ne te pense pas assez défoncer pour ça.

Défoncé ? Pas assez défoncé pour ça ? Ca voulait dire que c'était encore pire que de voir un mort de lever de son casier métallique ? Aucune chance ! Je souriais d'amusement, ça ne pouvait pas être pire que la situation actuelle. Quel rigolo ce bonhomme !!

Mais soudainement, il me dévoila sa chose. Cette chose informe et dégoûtante se tendait juste devant mon nez, et je ne parle pas de son sexe. Non, je parle de sa main amorphe située au niveau de son coupe, oui, ça me dégoûtait, ça me terrorisait. Je saisis à nouveau ma plaque en métal, et martirisa sa main mal formée avec .

" BANG BANG BANG BANG BANG BANG"

- AHHHHHH !! SATAN SATAN SATAN SATAN SATANNNNNN !!! COUCHé !!!! COUCHé !!!! C'EST DEGUEULASSE !!!!

Bon, c'était la panique, mais je me calmais rapidement.

- Désolé ... Mais t'es vraiment ... Bizarre ! Putain ça fait peur ton truc ! ... Ca t'arrive souvent ?

Je regardais la main d'un peu plus prêt. Elle donnait vraiment la gerbe. Mais dans quel bordel je m'étais encore fourré moi ? Putain, quelle galère !

- Je dois pouvoir y faire quelque chose quand même .... Mais ça sera éphémère, ça tiendra pas plus longtemps que deux jours je pense.

Enfin nous étions plus ou moins calmés ! Il était tant d'élaborer une stratégie, digne des plus films d'actions, oui, il fallait prendre des risques, il y aura de l'action, de l'infiltration, tout ça ! Mais curieusement j'étais pas emballé. Je me posais plus de questions qu'autre chose, surtout qu'il m'a dit que ça lui arrivait quand on lui coupait le bras. Ce qui inclut deux choses. Premièrement, ça lui est déjà arrivé, et visiblement, c'est assez fréquent. Et deuxièmement, il est capable de faire repousser ses membres, un peu comme une plante via son méristème. Quel être bizarre. Si un jour il meurt pour de vrai, je me ferai une joie de l'analyser en détail. Mais soit, passons.

- Pourquoi ? Ça t'intrigue ? Tu veux savoir comment je peux faire ce genre de truc ? Choisie bien, c'est une question qui pourrait changer ta perception de la réalité ainsi que ta vie en général... et pas forcement dans le bon sens.

Un truc qui pourrait changer ma perseption de la réalité ? Il parle d'une chose visiblement révolutionnaire, je devinais tout un univers derrière cette phrase, toute une atmosphère, toute une histoire. Je me sentais soudainement une inspiration divine, une curiosité hors du commun, une hâte de découvrir le fameux pot aux roses. Oui, cette envie d'en découdre m'inspira cette phrase, cette réponse, déterminante, apportée des anges pour me la retranscrire ! J'allais la prononcer ... Préparez vous ...

- Bof.

Dieu, entends cette sage parole et viens m'acclamer de tout ton respect.

J'en fais trop ? Bon, je vais alors vous la jouer sincère. La vérité était que je n'étais pas tant transendé par cette "vérité" qui changerait ma perseption du monde. Ca venait d'être le cas. HELLOOOOOOO JE VIENS DE VOIR UN MEC REVENIR D'ENTRE LES MORTS, C'EST TROP TARRRRD !!!

Bref. Je passais rapidement à autre chose et cherchais dans le fouillis du docteur un ajustement en métal qui pourrait m'aider à poser le plâtre du jeune homme étrange. Et BINGO ! Il n'était peut-être pas à la bonne taille, mais c'était le seul, et il allait devoir se forcer, quoi qu'il arrive. Alors je revenais vers lui, et lui posais à sa main. Ca avait l'air assez étroit, mais tant pis, il allait devoir faire avec. Je ne pouvais pas me permettre d'aller aux urgences et de dire "Hey, vous avez pas de quoi faire un plâtre SVP ? J'ai envie d'en poser un à un des cadavre dont je m'occupe".

- C'est un peu petit mais ça rentre. Tu te sentiras à l'étroit, mais c'est juste le temps de sortir d'ici.

Je me retornais et prenais les premiers gants que je voyais. Ils étaient à ma taille, c'est normal, c'était les miens. Je supposais qu'à côté de la prothèse en métal, il devait y avoir de quoi poser le plâtre. Sinon ça n'aurait aucun sens. Je fouilla alors, en foutant un peu le bordel, dans le but de trouver des bandes et du ciment.

- Merde ! J'trouve pas ! Putain !!

- Hum, gars ? T'as pensé à regarder, genre, dans les AUTRES tiroirs ?

Les autres tiroirs ? Il n'y en avait pas des masses. Et puis .. Quelle idée de mettre la prothèse dans un autre tiroir que le nécessaire pour bander quelqu'un ? Je ne voyais pas la logique, mais je suivais ses conseils, quand même. Je fouillais alors le reste, tous les autres tiroirs, mais évidemment, rien. J'avais juste de vieux bouts de tissus. Et puis aussi, j'avais de quoi bricoler quelque chose de similaire à du plâtre.

- Bon .. Fais moi confiance je vais faire un petit potage .... Avec un peu de chance, ça devrait durcir en dix minutes chrono ... Les toubibs n'utilisent pas ça parce que c'est ... Un peu toxique, mais c'est ça ou rien .. Et puis c'est que pour une journée. Ca peut provoquer des démangeaisons, des plaques ... De l'exséma ... Mais je pense que tu peux bien mettre un peu de pommade là dessus. A moins que ton corps soit aussi capable de guérir les petits bobos ? Attends, tu sais quoi ? Tu me répondras plus tard. Là je dois me concentrer.

Sur ce, je préparais ma petite solution, avec trois fois rien. J'utilisais le bord un peu courbé d'une plaque en guise de bol, de la verrerie en guise de touillette, et tous mes petits produits, je les mélangeais, en mettant les doses à vue de nez. Oui, ça devrait le faire. Je galérais cependant à donner une consistance pas trop liquide au produit, mais avec de la détermination ...

- Tada !

J'en étais sûr, ça allait tenir, on la fait pas à moi, le pro de la chimie. Mais bon, la plupart des produits utilisés avec un pictogramme signifiant que ça rongeait la peau. Ainsi, pour ne pas me salir et pour ne pas avoir des marques sur la main, j'enfilais des gants.

- Tends moi ta main ...

Parfait. Je posais mes petites bandelettes de tissu arraché, et j'y appliquais ma petite mixture. Ca sentait le cahoutchouc brûlé, mais ça allait faire l'affaire. Je m'appliquais et rapidement je fit le tour. Ca s'était fixé plus vite que prévu, nous pouvions partir d'ici 5 minutes.

- Bon ... J'ai un peu trop dosé sur le produit qui .. Est sensé fixer le tout. Mais c'est pas plus mal. Ca a fait une pâte assez solide, épaisse et surtout bah .. Ca cache assez bien ton bras.  Bon .. En attendant que ça sèche .. Dis moi .. Ton corps ... Il est seulement capable de repousser ? Ou sa faculté régénératrice va à l'encontre total de toute loi biologique ? Enfin ... Encore plus que ce que je pensais ... ?

- Qu'est ce que tu veux dire par : Aller à l'encontre de toute les loi biologique ? Avoir son bras qui repousse et son cou qui se referme sans soucie te semble un temps sois peu naturel ? Je vois assez mal comment je pourrais aller plus loin dans le délire... Tout ce que tu dois savoirs c'est que c'est lié l'histoire dont je te parlais il y a cinq minutes et bien que tu sois déjà enfoncé dans l'histoire jusqu'au coup, il y a peu être une chance que tu en sorte sans savoir la vérité. Et je ne saurais dire si ce serait un mal ou un bien.

Il voyait peut-être pas où je voulais en venir sur le côté naturel des choses. Mais je trouvais que la pousse de son bras ressemblait à celle d'une nouvelle feuille. Je supposais qu'il était constitué de cellules souches, capables de vite se diviser puis se différencier. Mais bon, je n'avais peut-être pas le temps de lui expliquer tout en détail. Car même si ses plaies se sont cicatrisées, même si son bras a repoussé, il est revenu à la vie, et vu le sang qu'il a dû perdre, ça, c'était à l'encontre total avec la nature. C'était même carrément moins bizarre qu'un bras qui repousse au final.

- Savoir la vérité ? Même si tu ne me dis rien, j'enquêterai. Je suis un homme extrêmement curieux, je touche à tout. Regarde ton plâtre. Il paie pas de mine mais j'avais rien d'autre qui aurait pu faire l'affaire ... Je suis très touche à tout, et ça je le dois à ma curiosité. Alors, que tu me dise ou non la vérité ... Je l'aurai. A moins que tu me frappe jusqu'à ce que j'oublie que tu existe. Ou que je meurs ... Mais là c'est le destin, à ce niveau là ... Alors bon, je t'avoue que j'ai très envie de savoir comment ça c'est possible ... Scientifiquement parlant.

C'est vrai j'en avais envie .. Mais pas tout de suite ! Assez bavassé ! Je me déplaçais, et retournais les tables, je foutais tout en l'air, il fallait donner l'impression d'une visite surprise de la mafia. Ca faisait un assez gros boucan mais ...

- Je fais ça pour ma couverture. Mais t'en fais pas, les deux autres dans la salle à côté baisent assez fort pour couvrir le bruit. Après on sortira, par la porte d'entrée. Il faudra que tu me colle au niveau du dos. Suffisamment pour que je puisse faire croire à la police que tu me menaçais avec un flingue. Il y a des caméras de surveillance, s'ils nous voient juste toi et moi sortir de cet endroit, ils se poseront des questions. Et aussi, tu baisseras ta tête, pour pas qu'on te reconnaisse. Mon supérieur t'a osculté assez de fois pour pouvoir t'identifier !

C'est bon ... C'était assez le bordel dans la salle. Une fois le silence retombé, en entendait les couinements des deux tourtereaux juste derrière.

- On parlera plus tard. Tu es prêt ?

- Ok très bien, alors écoute on sort de là et dès qu'on est dans un endroit relativement calme, je t'expliquerais tout. C'est plutôt long a expliquer, par contre tu peux d'or et déjà oublier toute explication rationnel et scientifique, je n'en aurait aucune à te donner. Le mieux que je pourrais faire c'est t'amener ce qui est responsable de tel prodige, mais ça tu devras décider après mon histoire si tu as envie d'en savoir plus. Pour ce qui est de kidnapper ou menacer quelqu'un et me barrer d'un lieu surveillé par caméra, t'inquiète pas, j'en ai peut être pas l'air, mais je touche ma bille dans le domaine. Il me faudra juste une manteau assez ample pour cacher mes bras avec une capuche et je te gère ça.

Laisser derrière toute explication scientifique ? Ce n'était pas vraiment dans ma logique, surtout que je commençais à énoncer des hypothèses, certes farfelues, mais qui le sont déjà moins qu'un simple tour de magie. Il énonçait quelqu'un. "Quelqu'un" est derrière tout ça. Un scientifique ? Un modificateur de gênes ? Certainement. L'homme en face de moi était peut-être un hybride avec des plantes, et aurait des facultés significatives, comme la repousse à partir d'apex, ou même peut-être ... La photosynthèse ? Hmmm hmmmmm ... Je commençais à regarder de plus prêt la peau du jeune homme pour essayer de déterminer si sa peau avait une quelconque teinture verte. Je délirais, mais ce ptit gars éveillait ma curiosité. Mais il me coupa dans mon délire.

- Après j'suis aussi prêt qu'on puisse l’être dans mon état mais... disons qu'y aller dans ma tenus actuel n'aidera pas à nous rendre discret tu vois ?


Ah !!! Oui, les vêtements ! J'avais presque oublié ça ! Je ne pensais pas dire ça un jour, mais le fait qu'il soit totalement nu devant moi au milieu d'une morgue n'était qu'un détail !

- Ah ouais merde t'es à poil !!! Taing le con ! Je pense que .. Je peux te fournir un ensemble de médecin. Tu sais ... Les toubibs sont tous nus sous leur petit pantalon à matière légère. Tu crois qu'ils passent leur journée à baiser pour quoi ? Ca les excite de voir leur petite bosse entre les jambes à longueur de journée !

Sur ce, je m'attelais à la tâche. Je fouillais les casiers de mes collègues, je devais bien trouver un truc à sa taille ! Et là ... Bingo !

- Tiens, enfile là. Je t'ai même fourni la blouse de mon supérieur, je pourrai pas faire plus ample. Ca te convient ?

Rapidement, en attendant qu'il se change, j'ouvrais la porte d'entrée pour voir si la voix était libre. J'entendais toujours les deux couiner. Je me retournais alors vers le mort vivant. Il avait toujours pas fini de se changer, visiblement, je le surprenais le cul à l'air.

T'AS TOUJOURS PAS FINI DE TE CHANGER ? MEME AVEC UNE SEULE MAIN C'EST PAS SI COMPLIQUé !!!!!

En fait si, avec du recul, ça devait être compliqué.

- Dépêche toi, on doit faire vite !!! Le mec il va pas tenir trois heures ! Il parait que c'est un bon baiser mais y'a des limites ! Allez !

Bon il était temps de sortir. Je commençais à stresser, à beaucoup stresser. Il fallait que le plan marche, et pour ça, il fallait qu'on soit synchro dans nos gestes. Il se mettait alors derrière moi, dans la position que je lui avais indiqué. C'était déjà un bon point, il m'avait compris. Je sentais même son bras faire pression sur mon dos, histoire que dans la vidéo, la scène soit vraiment crédible.

- - T'inquiète c'est juste me bras te fais pas d'idée.


Oui, merci, ça j'avais compris, me dis-je.

- Tu sais, t'ayant osculté et vu la taille de ton outil, je peux t'affirmer qu'effectivement, il s'agit bien de ton bras !!

Je jouais avec le feu là, mais je voulais juste détendre l'atmosphère, car j'étais pas du tout, mais pas DU TOUT à l'aise. Je jouais ma vie. Et d'après ce qu'il semblait dire ... Ces échanges avec lui allaient changer ma perception. J'étais partagé entre la peur et la hâte ! Plein de nouvelles choses à découvrir ! J'allais peut-être même observer les cellules de sa peau au microscope !

Je décidais de ne pas réagir à cette remarque déplacée. Le stress montait et même si jusque là, l'ambiance était plutôt détente, je jouais ma vie, ma carrière, je ne pouvais pas me permettre une seule faille dans le plan, je me concentrais alors. On montait jusqu'au premier étage, ou au "rez de chaussée" comme aimait dire ma mère. C'est là bas que se trouve la porte de sortie.

- Bon, baisse la tête, fait mine de rien et une fois dehors tourne dans la première ruelle que tu vois ou que tu connais.

- J'avais déjà ça en tête, je te rappelle que c'est mon plan.

- Hey Mathieu !!!

Quoi ? Une voix familière ? Je me retournais vers celle-ci.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

Cynthia ... Une collègue, de temps en temps. Elle vient nous aider à nettoyer parfois, et le reste du temps elle reste à l'accueil. C'est une petite employée, elle fait même les ménages parfois. Mais merde, de quoi elle se mêle ? On se parle presque jamais habituellement !

- J'ai un ... Petit soucis.

Bien ! C'est pas assez pour l'inquiéter, et assez pour avoir un témoin. Si jamais les policiers ne me croient pas, je pourrai leur faire croire que j'ai essayé de prévenir Cynthia. Elle leur confirmera qu'en effet, je lui ai dit que j'avais un problème. Je reprenais mon souffle, j'avais les abdominaux comprimés par le stress.

- Cynthia, je vais prendre une petite pause maintenant, par contre, j'ai pas pris mon téléphone ... Tu pourras venir devant l'hôpital dans 20 minutes, me rappeler que j'ai fini ma pause ? J'ai un soucis à régler ...

- AH ! Oui, bien sûr !!

Je la vois sourire comme une cruche, p*** mais quelle pouffe ! Casse toi !!!! Mais bon, au moins, elle n'a pas sourcillé, et j'ai bien insisté sur le fait que j'avais un problème. Je sortais alors de l'hôpital, faisant genre de rien. Enfin, j'essayais, mais je sentais que la pression me faisait trembler et pas marcher trop droit.  J'étais extrêmement fébrile.

- Mec ... Oublie pas les caméras de surveillances, colle toi bien à moi, faut vraiment qu'ils croient que tu me braques avec un flingue.

Doucement on s'approchait de la sortie, et une fois celle ci passée, je me sentais déjà mieux. Mais on n'était pas encore tiré d'affaire. Il fallait trouver un endroit tranquille, et pas facile dans une zone aussi active. J'avais cependant une idée.

- Je te dirai quand lever la tête, faut pas qu'on te reconnaisse avec les caméras.
Je sais où aller.

Evidemment, je devais trouver un endroit sans caméras, mais surtout, un endroit où on m'aurait kidnappé de façon logique. Il y a un grand garage privatisé au nord de l'hôpital, mais à 5 minutes à pieds. Qui dit garage dit voiture, je pourrai très bien dire à la police qu'on m'a emmené là bas et qu'une automobile mafieuse m'attendait. Bref.

Sur le chemin, on voyait de moins en moins de monde. On arrivait sur les lieux, un bâtiment avec une succession de garages. Il n'y avait personne.

- C'est bon ! On fait quoi maintenant ?

Bon enfin arrivé ! Je pensais déjà à un plan, mais ça n'allait pas me plaire. Il était évident que je ne me serai jamais enfui sans avoir quelques bobos. Et même s'ils me libéraient, je ne vois pas comment je m'en serai sorti tout neuf.


- Mec je pense qu'il faudrait ...

Je tournais la tête pour pouvoir lui parler en le regardant, quand je vis une ombre furtive arriver vers moi, suivi d'une énorme douleur. Il m'a frappé ce con ?

- Nan mais bordel de merde t'es malade ?

- Ha ha ha, désolé désolé, mais c'était ça ou te casser un bras. Il semble logique qu'un grand gaillard comme toi ne se serait pas laissé emmener comme ça sans rien dire n'est ce pas ? A moins que je ne me sois trompé sur toi...

- Ouais m'enfin ! Merde, préviens ! J'allais te dire de faire ça en plus ! Putain,
ça fait mal !

Je ne m'étais jamais pris un pareil coup. De toute évidence ce type était hors de l'ordinaire. Je ne sais pas ce qu'il avait de spécial, mais ma théorie sur le fait qu'il est une sorte de mutant me paressait de plus en plus plausible, car un homme ne pas pas regénérer des cellules à volonté, et surtout, ne peut pas vraiment mettre de telles patates avec un corps aussi banal. A moins qu'il soit surrentrainé, je ne vois pas comment cela est possible.

- Tu peux continuer ... J'ai tendance à être un peu paralysé après un coup, avant de me défendre ou d'obtempérer quand c'est vraiment trop la merde.

Je lui offrais alors mon visage, serrant des dents et plissant les yeux au maximum, anticipant vraiment le coup que j'allais me prendre. Bordel, encore deux trois comme ça et on arrête ... Enfin, j'espère.

Ses coups étaient si puissants que je sentis un craquement. Non seulement ma joue s'était ouverte, mais l'os de ma pommette s'est fissurée (au moins), et mon nez s'est cassé. Cependant, la douleur était effacée par elle même. J'étais en quelque sorte anestésié par le choc. J'avais j'impression d'être dans une bulle.
Oh merde ... Il m'a fracassé le crâne ? Pourtant il a touché que mon visage .. A moins que ...
La violence du coup a fait percuter mon cerveau à mon crâne. Je ne savais pas que c'était possible. Mais à ce moment là, ça importait peu. Je titubais, bouche bée, la joue en sang, le regard vide. J'étais K.O ... Je repris cependant mes esprits, entendant comme une voix lointaine, à laquelle je semblais m'approcher.

- Encore désolé pour ça ? Ça va ? Tu vas réussir à marcher ?

Hm ... Ce terrien semble vouloir communiquer, pourtant, j'étais encore un peu dans les vapes. Et à la seconde où j'avais pleinement conscience de moi ...

- Attends deux secondes, veux-tu ?


Aussi rapidement que possible, je me tenais sur le premier pilier que je trouva, et déposa mon petit dej par terre. J'avais une migraine à toute épreuve. Avec du recul, je pense qu'il m'aurait tué si je n'avais pas la tête plus dure.

- C'est bon ... Je crois. Je me sens un peu noséheux mais ... Il me faut un dernier coup aux côtes si je veux être crédible. MAIS ... Plus doucement que ça. J'aurai peur que tu me perfore le poumon avec tes conneries. Une fois que je me serai remis de mes émotions, je te proposerai mon plan.

Et hop, un coup dans les côtes. Je l'avais moins apprécié que le précédent celui là, car là, je sentais la douleur. Il m'avait bien brisé une côté, je pouvais le sentir. Je tenais mon torse avec une main, mais je fis genre d'ignorer la douleur.

- Le principal problème, c'est que tu sois nu. Tu peux pas sortir de ce garage, "comme ça". Alors on n'a pas le choix, on est obligé de rester ici quelques temps. Si on exécute mon plan maintenant, ce ne sera pas crédible aux yeux des policiers. On sera peut-être même obligé de rester ici jusque tard dans la nuit ... Ensuite ... Je te donnerai mes habits, et on pourra mettre en scène le kidnapping. En gros, on va dans la petite réserve du garage. C'est une petite salle où sont entreposés quelques outils en rapport avec les voitures, et je suis sûr qu'on pourra y trouver des câbles. Ensuite, on vole une voiture, et à ce moment là, avant de partir, je te donne mes fringues et tu m'attache. Y'a rien de sexuel là dedans, hein ! Donc, où j'en étais .. Ah oui, tu m'attache, et en voiture, tu m'emmène où je te dis de m'emmener. Et tu devras m'abandonner sur le côté de la route, en prenant soin de me redonner un coup, suffisant pour me faire perdre conscience. Comme ça, ils me retrouveront en caleçon, ligoté, inconscient sur le bord de la route. Et toi, tu auras des habits et tu pourras rentrer chez toi pour te changer. Et aussi, il faut veiller à piquer une voiture qui est là depuis qu'on est arrivé dans le garage. Si on en prend une dont le proprio l'a déposé le soir, ce ne sera pas crédible. Il faut que les policiers pensent que tu l'as volée à l'heure qu'il est, là, tout de suite. Et que donc, celui dont la voiture est volée, s'en serait rendu compte demain matin. Si tu as besoin, je te réexplique tout.

Mon plan était clair dans ma tête, si clair que je pouvais passer à côté d'un détail. Il fallait que l'autre gars me dise s'il y a une faille. Il n'était pas impossible que mon plan soit instable.

- En attendant, cachons nous au dernier étage, juste derrière la porte du toit. Je ne vois pas pourquoi quelqu'un s'y rendrait aujourd'hui. Et attendons.