C'était la première fois pour elle qu'elle croisait ce genre de chose et pourtant Bey et Juliet l'avait prévenue. Elle avait déjà pu passer quelques journées sans en croiser une seule et ce fut une chance. Mais elle ne pouvait pas de décider de fuir les ombres comme elle le faisait actuellement. Elle courrait jusqu'à cette rue totalement banale et attendit alors qu'elle soit seule. Le fait d'invoquer son Kekkai lui était parfaitement naturellement, alors elle l'avait fait, mais pour la suite, c'était un peu plus compliqué. Elle se retrouvait alors seul à seul avec cette créature. Il était normal que pour une débutante ce genre de chose lui fasse légèrement peur.

Alice n'avait même pas pris son arme, en fait, elle ne savait pas vraiment comment se battre. Elle savait qu'elle avait des pouvoirs et des choses pour se battre, mais pour elle ce n'était tellement pas instinctif. De toute façon, elle devrait trouver quelque chose, sinon sa vie se terminera bien vite. Elle n'aurait même pas pu profiter de sa voix.

L'ombre fonça alors sur Alice qui de justesse, réussit à se décaler sur le côté pour esquiver le coup qui aurait pu la tuer. Elle n'avait pas peur, et arrivait quand même à juger la situation. Ce qui l'empêchait de se battre n'était pas la peur, mais plutôt la manière de combattre ces choses qu'elle ne connaissait pas. Elle se demandait bien comment de tels trucs pouvait exister. La jeune femme venait d'entrer dans un monde qu'elle ne connaissait pas du tout et ne savait pas comment elle allait s'en sortir pour le moment.

D’ailleurs, Juliet lui avait parlé de cette fameuse famille qui était sensée s'entraider. C'était une bonne idée, mais cela devait être rempli d'énergumène et de mammifère pestilentiels. Même si elle souhaitait avoir de l'aide pour cette fois, elle se sentit complètement ridiculisé et sera bien évidemment obligé de faire mieux la prochaine fois. Elle aimerait quand même pouvoir s'en sentir toute seule. Ses sentiments contradictoires l'empêchaient en quelques sortes d'agir correctement.

La jeune femme entendit alors un bruit d'arme à feu. Une balle a été tirée et avait éraflé l'ombre. En suivant la direction d'où venait la balle, elle fut capable alors d'apercevoir seulement la silhouette de quelqu'un. Elle se mordit alors un peu la lèvre et s'éloigna d'abord de l'ombre. Elle avait besoin d'une arme pour se battre. Elle s'imagina alors une arme, et avant qu'elle ne le remarque, une arme était née de son âme. Une épée à une main était venue se loger dans sa main. Au moins avec tout cela, elle pourrait essayer de se battre.

En vérité, c'était la première fois qu'elle touchait une épée, et la jeune femme devait déjà essayer de combattre avec. Doucement, elle s'approcha de l'ombre qui, avec cette égratignure, paraissait plus agressive. La bestiole noire leva simplement la patte pour qu'elle se rabatte sur elle. Le premier réflexe fut de bouger l'épée de telle façon à lui couper le bras avant qu'elle ne puisse la blesser. Lorsqu'elle réalisa que ce qu'elle venait de faire était un véritable coup de chance, elle recula alors d'un seul coup.

Alice lâcha un soupir de soulagement. Elle avait réussi à s'en sortir, mais le chemin pour pouvoir battre une ombre à elle toute seule était encore loin. Bey et Juliet avaient aussi tout deux parler d'un pouvoir que l'on pouvait avoir après faire un vœu. Mais elle ne savait pas du tout quel type de pouvoir, elle pouvait posséder. Cela l'embêtait bien un peu.

Finalement, sa main qui tenait son épée commençait à trembler légèrement. A force de réfléchir, elle augmentait juste son anxiété encore plus qu'avant. La journaliste ne lui avait jamais dit que cela serait dur de se battre. Elle avait spécifié qu'elle n'était pas obligée alors qu'en fait, dans ce genre de situation, Alice l'était bien.

La silhouette qu'elle avait aperçue précédemment se mit enfin à bouger. C'était un homme qui avait l'air bizarre dans sa façon d'agir et qui avait l'air d'être vieux. Être vieux pour Alice voulait dire avoir plus d'une trentaine d'années. C'était plutôt un adulte.

- Fuit ! Vers moi.

Elle n'avait pas eu le temps de comprendre, si elle fuyait vers lui, l'ombre allait la tuer non ? Peut-être qu'il avait quelque chose pour la protéger, elle ne savait pas et pour Alice, faire confiance à un inconnu ce n'était pas de la tarte. Mais maintenant sa vie en dépendait, alors elle courut d'abord en direction de l'ombre puisque Russel était plus loin derrière.

Au moins où elle passa à côté, elle aurait dû se prendre un coup de griffe dans le dos, assez violemment, cependant, rien ne lui était arrivé, comme si elle était devenu invulnérable. Encore une chose qu'elle n'avait pas l'air de comprendre. Et à force d'être autant ignorante, elle allait finir par s'énerver même si elle n'avait pas un tempérament à être souvent en colère.

En tout cas, elle avait eu un coup de pression lorsqu'elle pensait s'être fait toucher par l'ombre. Finalement, elle n'avait aucune égratignure. C'était tant mieux pour elle. Juste après, elle vint alors se loger derrière l'ivrogne, son épée légèrement baissée. De toute façon, elle ne savait pas s'en servir. C'était compliqué et on dirait qu'elle ne pouvait avoir qu'une seule arme, ou si c'était possible d'en changer, elle ne savait pas comment faire. C'était embêtant. De toute manière, Alice n'avait jamais utilisé d'arme à part un pistolet quelques fois.

- Je suppose que je vous dois la vie.

La réponse de cet homme fut assez étrange, personne ne lui avait encore dit cela. En tout cas, même s'il lui avait sauvé la vie, ce n'était pas dans ses habitudes de remercier. Après tout, sauver une demoiselle était le travail de tout homme.

- Peut-être, mais n'attends pas de remerciement de ma part.

Au moins, elle posait sa situation et son caractère. Elle ne se cachait pas, loin de là. Rare était ses remerciements. Elle ne se souvenait presque pas de la dernière fois qu'elle avait remercié sincèrement quelqu'un puisque les habituels étaient plutôt des remerciements par politesse aux autres hommes dans son milieu professionnel.

- Nouvelle dans le milieu ?

S'il parlait du milieu des ombres et des Nephils, elle l'était effectivement, il n'y avait même pas besoin de réfléchir pour répondre à cette question.

- Oui, je suis Nephil, j'ai passé mon contrat il n'y a pas longtemps.

Alice ne savait pas à quel point cela pouvait être risqué de dévoiler ainsi sa nature. Juliet et Bey ne lui avaient pas dit de ne pas dire sa nature de Nephil. La guerre entre Nephil et Seraph elle était au courant, mais pas d'une manière très poussée, c'était limite si elle prenait cela pour un jeu. Elle avait du mal à se dire que ce nouveau monde pouvait vraiment donner ce genre de mort.

- Ne donne jamais ta nature à un inconnu. Du moins si tu veux survivre dans le futur. Donc t'es Nephil comme moi... T'es allé au QG ?

Il était donc de sa famille aussi, cette famille dont lui avait parlé Juliet. D'ailleurs, cet homme venait de parler d'un QG, mais Alice n'était même pas au courant qu'il y en avait un. Elle était vraiment une nouvelle contractante et ne connaissait rien à rien.

Il lui apprenait aussi que pour survivre dans le futur, elle ne devait pas révéler sa nature de Nephil à n'importe qui. Après réflexion, c'était peut-être une judicieuse idée. Cette guerre dont on lui avait parlé était donc si terrible que cela ?

- je vais suivre ton conseil dans ce cas. Quant au QG, je n'étais même pas au courant qu'il y en avait un.

Elle tourna un peu son regard sur le côté et regarda son épée. D'ailleurs, elle ne disparaissait toujours pas alors que le combat était complètement fini. Alice était sensée avoir un pouvoir, mais il n'avait pas l'air de lui venir si naturellement. Et cet homme ? Il avait bien utilisé un pouvoir puisque pendant un moment, elle avait remarqué être devenu totalement invincible, elle ne s'était pas fait blesser par l'attaque qui paraissait puissante de cette ombre.

- Ton pouvoir, c'est de rendre invulnérable les personnes que tu vises ?

Elle préférait poser la question, peut être que parler du pouvoir de cet homme allait l'aider à trouver comment utiliser le sien.

- Étonnant, Je pensais que Bey en parlait à tout les contractants. J'imagine que tu ne sais même pas où il se trouve. Tu veux que je t'y emmènes ?

Cette petite bestiole, qui semblait pourtant si parfaite s'était donc trompée. Elle avait oublié de lui dire qu'il y avait un QG et où il était. Elle soupira un peu et regarda sur le côté, visiblement agacé par ce manque d'information.

- Oui pourquoi pas.

La jeune femme finit par réussir à faire disparaître son arme, par un coup de chance sans doute. Enfin, elle n'y avait juste pas trop pensé et finalement, cela s'était fait tout seul.

C'était d'ailleurs assez bizarre, elle lui posait une question sur son pouvoir, et il était incapable de lui répondre. D'un air supérieur, elle regardait donc Russel, le dénigrant légèrement pour être un contractant depuis bien plus longtemps et ne pas savoir quel était son pouvoir. Alice non plus ne le connaissait pas, mais contrairement à lui, elle était nouvelle. C'était ce qu'elle avait supposé puisque l'homme avait l'air d'être à l'aise dans ce combat avec la vilaine bestiole.

- Mon nom c'est Russel. Tu t'appelles ?

Cet homme s’appelait donc Russel, un nom qu'elle allait retenir. Elle ne supportait pas que depuis tout à l'heure, il la tutoie de cette manière.

- Mon nom est Alice Nightray, et j'aimerais que tu me vouvoies, je te prie.

Alice avait effectivement un corps pas vraiment mature dans le sens où elle n'avait pas beaucoup de formes, cependant, elle avait un corps assez bien élancé et tout de même élégant. Elle n'avait pas de charmes au niveau de ses formes, mais ses manières faisaient penser à une vraie femme. De plus, sa nouvelle voix s'était ajoutée aux charmes de femme.

- Tu m'as dit « si tu veux » mais tu ne me vouvoies pas. Pourrais-tu le faire ? C'est vraiment dérangeant.

On aurait surtout dit que Russel ne voulait pas se tenir en dessous d'elle et Alice n'aimait pas vraiment ça. Elle voulait qu'elle comprenne où était sa place. Tout de même, elle devait se retenir, cet homme allait lui montrer le QG et était quelqu'un de sa fameuse famille. Ne devait-elle pas faire preuve d'un peu plus de tolérance vis-à-vis de cela ? Elle y réfléchira déjà plus tard.

- Effectivement, c'était mon premier combat.

Elle avait passé son contrat quelques jours avant, et avait eu la chance de ne pas croiser une ombre. Si ça se trouve, elle aurait très bien pu mourir dans les jours précédemment. Heureusement, aujourd'hui, cet homme l'avait aidé et ne voulait pas des remerciements qu'elle ne voulait pas lui donner. Parfait.

Il l'appelait princesse d'une façon bien ironique. Son véritable caractère lui dirait d'arrêter de suite, mais même si c'était ironique l'appellation « princesse » lui plaisait quand même. Dans ce monde dans lequel elle venait d'entrer, elle devait aussi peut-être faire preuve de professionnalisme. Elle n'était pas encore au courant par rapport aux grades. Le jour où elle le sera, elle ferait sans doute plus preuve de professionnalisme pour pouvoir monter en grade. Évidemment, ce serait tout but d'une personne comme Alice.

La jeune femme marchait un peu derrière Russel, alors, lorsqu'elle vit qu'il se heurtait à quelque chose, elle s'arrêta instinctivement pour rien se prendre dans la figure.

- Vire ton kekkaï, princesse

À cause de cet ordre, Alice regardait d'un mauvais œil rempli de mépris l'homme. L’appeler comme une princesse était acceptable, par contre, lui donner un ordre était autre chose. S'il disait cela pour la conseiller, autant qu'il applique autre chose que de l'impératif. Même si elle n'aimait pas vraiment cela, elle ne disait à propos.

Soupirant, elle enleva alors assez naturellement son Kekkai, elle n'avait pas l'air d'avoir de problème à propos de cela. C'était un bon début. Elle remarque enfin qu'elle n'avait pas vraiment parlé et que ses habitudes de muettes reprenaient un peu le dessus. Et puis, elle ne voulait pas vraiment répondre à Russel, cela risquait d'envoyer de l'huile sur le feu pour le moment. Ou alors elle devait se contenter d'une phrase simple.

- Je l'ai enlevé, disait-elle simplement sans vraiment s'excuser de ne pas avoir défait son Kekkai avant qu'il ne se le prenne dans la figure.

D'ailleurs, lorsqu'elle avait retiré son Kekkai, heureusement que personne n'était dans les environs, sinon, ils auraient probablement aperçu deux personnes apparaître devant eux sans vraiment comprendre et Alice n'aurait pas vraiment compris pourquoi non plus ils feraient une telle tête.

Enfin, l'homme qui l'accompagnait marcha dans une direction pour aller vers la QG, alors la jeune Nightray le suivit, marchant parfaitement à côté de lui. Elle espérait juste que personne dans la rue n'allait la reconnaître. Quelle honte de marcher avec un tel roturier qui sentait l'alcool. Si le clan dont parlait Juliet ressemblait presque tous à des roturiers, elle sera bien déçue et se sentirait un peu arnaquée.

- Tiens d'ailleurs. T'es de la famille Nightray, c'est ça ? Genre t'es la fille de cette grosse famille ? Juste pour que tu saches. Dans ce monde, d'où tu viens importe peu. Va pas croire que ton papa va venir te sauver d'une ombre. T'es livré à toi-même et aux gens de ton clan.

C'était encore quelqu'un qui croyait qu'Alice allait appeler son père en cas de problème. Qu'elle s'en souvienne, elle n'avait presque jamais fait ce genre de choses, ou alors très rarement. Contrairement à ce que pensait les autres d'elle, elle arrivait à avoir une certaine indépendance de son père.

- C'est exact. Mais sache que je ne suis pas une fille à papa. Penses-tu vraiment que j'ai l'air de dépendre de lui ?

Même si l'interview avec Juliet ne prouvait pas vraiment le contraire. Cameron Nightray donnait surtout cette impression de tout contrôler, même l'existence de sa propre fille, et finalement c'était ce qu'elle n'aimait pas et n'avait pas d'autre choix tant qu'il ne lui aurait pas donné la tête de la maison de production.

- Pas vraiment. T'es parfaite princesse. Débrouillarde et chanceuse.

Bizarrement dans cette phrase, la jeune femme sentait une pointe de sarcasme, même si Alice se considérait vraiment comme débrouillarde. Néanmoins, elle n'était pas vraiment d'accord sur le facteur de la chance. Elle considérait que la chance ne pouvait pas vraiment exister et que c'était plutôt une sorte de destin qui agissait et que tout était dû à ses actions qui lui avaient permis d'arriver là et Russel aussi.

- J'espère que ce monde ne t’empêchera pas de faire tes preuves dans ta famille.

C'était pourtant évidemment qu'elle allait pouvoir faire sa vie privée et sa vie de contractante sans aucune problème. Ceci-dit, elle ne mélangera jamais les deux.

- Bien évidemment.

À sa grande surprise, l'homme s'arrêta devant un petit arrêt, ignorant la signification de cette architecture quoique légèrement, elle savait qu'il s'agissait d'un arrêt de bus ou de car, mais elle n'en avait jamais utilisé.

- Ça va pas te déranger princesse, si on prend le bus ?

C'était sérieux ? D'après ce que les autres riches lui avaient raconté sur les bus, elle ne voulait pas du tout entrer dedans. Il y avait des bus pour les amener jusqu'au lycée à l'époque, cependant, c'était un bus assez luxueux où cela ne sentait pas le moisi, car il était correctement entretenu.

- C'est une blague ? Tu veux vraiment que je monte dans ce transport rempli de mammifère et qui pue la sueur ? En imaginant qu'il soit plein, je devrai me coller avec d'autre personne. Hors de question.

C'était un refus catégorique. Elle croisa les bras, insistant sur sa décision.

- Tu préfères marcher ?

Effectivement, elle aurait dû dire qu'elle préférait marcher, cependant, Russel ne lui laissa même pas le temps de répliquer qu'il avait entamé une nouvelle phrase pour tenter de convaincre la princesse.

- Tes belles chaussures vont s'user, tu vas fatiguer et suer en marchant... Tu ressembleras à ces mammifères. Et, on risque de rencontrer des ombres en chemin, ce qui te fera encore plus suer, tu pourras même être blessée. Tu seras tellement tremper de tes fluides corporels qu'une simple douche ne suffira pas. Bref, tu sentiras mauvais et tout les parfums du monde n'y changeront rien.

Cet homme en avait de sacrés arguments. Elle n'avait vraiment pas envie que tout cela lui arrive et il avait raison. Une longue marche allait lui amener ce genre de problème. Pourtant, Alice ne voulait vraiment pas monter dans un bus rempli de prolétaire. Qui savait ce qui pourrait lui arriver ? Et elle n'était pas sûre que cet homme lui assure la sécurité. Un bus pas trop rempli pourrait effectivement faire l'affaire. Si elle devait toucher quelques hommes parce qu'il n'y avait pas de place, elle refuserait catégoriquement de grimper dans ce bus.

- Ca me va, à condition qu'il n'y ait pas grand monde dans le bus... non. Je veux qu'il n'y ait personne. Tu vois, je n'aimerais que certains bavent sur ma personne. Ce serait dérangeant. Et pire, je n'aimerais pas que des hommes ou des femmes prolétaires me touchent. Tes arguments sont, certes intéressants, néanmoins il suffit de voir lequel des deux moyens est le plus dégoûtant.

Elle avait aussi posé ses conditions. Prendre le bus allait forcément être compliqué avec une personne comme Alice.

Il n'y avait que quand elle combattait quelqu'un qu'elle pouvait avoir un contact physique avec la personne. Diamuird lui avait dit que pour devenir une vraie combattante, elle allait devoir oublier ses petites manières princières. La jeune femme avait accepté, mais seulement lorsqu'elle combattait. Quand elle était hors combat, elle serait juste normale, comme actuellement.

Après sa réponse de bourge cliché, elle sentait bien que les nerfs de Russel allaient finir par éclater un moment. Alice s'en fichait complètement, ce n'était pas de sa faute. Pourquoi l'obliger à monter dans ce transport dégoûtant alors que la jeune femme ne voulait pas ?

- Je vois, je vois. A moins que le bus soit vide, tu ne veux pas monter... Donc princesse... Toi qui est largement supérieur à nous, pauvre citoyen lambda de notre pays... Que dirais-tu de nous fournir une solution au lieu de te contenter de dénigrer les miennes ? A moins que ce soit trop difficile pour la jolie princesse ?

Évidemment qu'elle avait une solution. Alice l'avait trouvé plus tôt, mais il valait mieux pour elle qu'elle ne dise pas qu'elle avait trouvé la solution avant. Cet homme risquerait sans doute de lui arracher les cheveux.

- Bien sûr que j'ai une solution. Pour qui me prends-tu ?

A la seconde où elle avait fini sa phrase, la jeune femme chercha son portable dans la sacoche accroché à son épaule. Ayant l'air de chercher quelque chose, elle passa rapidement une main dans ses cheveux pour se recoiffer rapidement. Une fois trouvé, le bon numéro, elle colla son portable à l'oreille.

- Jack ? Pourrais-tu venir à l'arrêt de bus de..., disait-elle avant de se tourner vers l'arrêt, à côté de la rue commerçante ? Avec ta voiture bien évidemment.

Elle exagérait un peu, la rue commerçante était grande et le temps qu'il fouille tous les alentours où il pouvait y avoir des arrêts de bus, il n'avait pas fini. Pourtant, la jeune femme raccrocha son téléphone et allait simplement attendre son taxi personnel.

- Tu vois, il y a toujours une solution.

- Je suis submergé par ton intelligence princesse. Tu comptes lui dire quoi à ton chauffeur attitré quand tu vas devoir faire monter un type que tu as rencontré pour la première fois ? Qu'as tu l'intention de lui dire quand tu partiras accompagné de ce même homme ? En ce qui concerne ce monde, et tout ce qui est en rapport avec. Dans le cas présent, moi. Je te déconseille de faire appel à ta famille. En somme débrouille toi par tes propres moyens. C'est ce que je t'ai dis, non ?

Alice posa alors son regard sur cet homme, qui a son goût, n'avait pas besoin d'autant s’inquiéter même si son allure avait plutôt l'air ridicule. Les vêtements étaient un peu près potables, mais sa façon de les mettre faisait vraiment manouche. La jeune femme se mit alors en face de lui pour commencer à toucher ses vêtements. Elle tentait de remettre en place sa cravate correctement remontée comme tout homme plutôt bien habillé.

Après s'être occupé de la cravate et du col, elle sortit de son sac un flacon de parfum qu'elle avait l'habitude d'avoir sur elle et l'aspergea de quelques gouttes. C'était certes du parfum de fille, mais au moins il ne puera pas trop. Elle rangea cet outil pour sortir un chiffon anti bactérien pour s'essuyer les mains puisqu'elle avait touché les vêtements de l'homme.

- Premier problème un peu près réglé, maintenant, je ne vois pas en quoi je n'aurais pas le droit de me servir de mes hommes de main pour un simple trajet de taxi.

Ce n’était pas comme si elle allait parler des Nephils à son garde du corps personnel ou même à son père. Pendant qu'elle lui avait refait l'habillement, Jack avait eu le temps de trouver le bon arrêt enfin et s'arrêta non loin avec une voiture de luxe, assez confortable pour le fessier de la jeune femme. Il ne s'agissait pas non plus de l'une des voitures les plus cher. Son père n'allait pas débourser autant d'argent pour la voiture d'un garde du corps.

Grimpant dans la voiture bien plus confortable et luxueuse qu'un simple bus de ville rempli de vulgaire personne toute suante et puante, elle devait déjà réfléchir à ce qu'elle allait dire à son garde du corps. Évidemment, il pouvait aussi servir de chauffeur, mais il lui posera forcément la question « puis-je vous accompagner ? ». Pour décliner sa demande, elle allait être obligée de donner une bonne explication.

Jack ne démarrait pas encore la voiture. Il préférait regarder les deux à l'arrière avec le rétroviseur et leur demanda.

- Où va t-on ?

Évidemment, Alice allait laisser l'homme assis à côté d'elle pour lui répondre puisqu'elle ne connaissait pas l'emplacement du QG des Nephils. Pourtant, sans qu'il n'eût le temps de répondre, Jack enchaîna directement sur une autre question.

- Puis-je savoir de qui il s'agit ?

Maintenant, c'était à elle de répondre. Elle devait faire attention, et ne devait pas oublier que Jack était engagé par son père et non par elle. Ses mouvements étaient tout de même surveillés, même si Jack lui faisait souvent des faveurs.

- Il s'agit du garde du corps de l'une de mes amies à l'école. J'ai rendez-vous avec elle en ce moment, et j'ai l'ai croisé, alors je lui ai proposé de monter avec moi dans la voiture.

Elle afficha un léger sourire. En tout cas, pour le moment, Jack était prêt à croire cette histoire de monter de toute pièce. Russel avait un peu près la carrure pour l'être. En ce qui concernait de ses compétences en combat, Alice avait vaguement vue, mais ce n'était pas un combat à mains nues. Elle ne serait pas dire.