Je reste prostrée dans le canapé, depuis au moins 2 heures, je n'ai pas bougé. Arsen miaule, inquiet, venant se frotter contre moi en ronronnant doucement mais mes bras ne viennent même pas à sa recherche. Je retiens mes genoux contre ma poitrine, à la fois en colère et perdue. Jamais ça n'était arrivé et je ne pensais que cela pourrait se produire. Et pourtant, il avait osé.

Je ne l'attendais pas, il ne m'avait pas prévenu mais Minato était passé aux aurores. Et cette fois, il était bien décidé à m'arracher les informations qu'il ne parvenait nullement à trouver. Ce garçon à qui mes messages avaient été destinés, ces deux ou trois points d'ombres sur certaines enquêtes que je parvenais à terminer alors que rien ne le permettait vraiment. Et il était remonté.

Après avoir essayé de fouiller sur mon ordinateur et mon téléphone, ardemment codés par mes soins pour ce genre de situations, il avait fini par perdre patience et nous en étions venus aux mains. Il m'avait agrippé par le col pour me forcer à lui faire face et je lui avais tenu tête avant de me débattre pour le forcer à me lâcher. C'était là que sa main était venue s’abattre sur mon visage, avec un claquement sec et sonore.

Stupeur d'abord, il m'avait relâché violemment manquant de me faire tomber. Nous nous étions toisés, le regard remplis de doutes et d'interrogations avant que le mien ne vire au glacial. Je m'étais contentée de me diriger vers la porte, de l'ouvrir et de souffler très indistinctement un seul mot dans sa direction. Dégage. Et après une hésitation, il avait obtempéré, quittant presque au pas de course les lieux, me laissant seule avec ma douleur.

Non, je n'avais pas mal physiquement. Mais jamais il ne m'avais frappé. Et cela me broyait le cœur. Ma lèvre saignait légèrement et ma joue portait encore les stigmates de son coup lorsque que le téléphone sonna, en provenance de l’accueil. Je décroche et en entendant le nom de celui qui demande à me voir, j'hésite entre le soulagement et l'angoisse.

Finalement, je me contente de lui dire de le laisser passer. J'ouvre la porte et l'attend mes lunettes ajustée sur mon nez et ma casquette un peu plus baissée que d'habitude. Je voudrais qu'il ne remarque rien mais je sais d'avance que toutes mes tentatives de dissimulations seront vaines. Alors, je reste vers le fond de la pièce, pour ne pas qu'il le note trop vite malgré tout.

Naoto?! Qu'est-ce qui t'es arrivé? Qui t'a fait ça? 

Bon, comme ça, je suis fixée. Cela n'aura pas pris plus d'un dixième de secondes pour qu'il se rende de mon état. Et merde! Mais quand il vient me serrer contre lui, je lui rends son étreinte, respirant bien fort son odeur et profitant de sa présence. Avec lui à mes côtés, je n'ai plus peur, tout ce qui vient de se passer n'est plus qu'un mauvais souvenir. Je n'ai rien envie de lui de ma rencontre avec mon frère mais je le connais. Il ne me lâchera pas tant qu'il ne sera pas fixé.

"- Ce n'est rien, juste un léger différent familial."

Déjà qu'il n'appréciait pas Minato, cela ne risque pas d'améliorer leur futures relations. Mais pour le moment, moi aussi j'ai des questions à lui poser. Car il ne savait rien de la venue de mon frère, il y a donc une autre raison à sa présence ici. Et puis, je ne peux pas ne pas noté son apparente fébrilité et sa pâleur inhabituelle, ce qui m'inquiète davantage que mon propre état.

"- Et toi, qu'est-ce qui t'amène ici? Tu as une tête abominable. Tu as des soucis? "

Plus tard. C'est déjà arrivé? C'est qui? Ton père? Ton frère? 

Père? Comme s'il avait pu s'abaisser à me donner assez d'attention pour en venir à porter la main sur moi. Je ne compte toujours pas à ses yeux. Encore moins depuis mon coup d'éclat et le refus de ce mariage arrangé. Mère aurait peut-être pu, elle. Si elle avait un tant soit peu d'estime pour cette fille qu'elle considère comme une erreur. Je voudrais rire en réalisant ce qu'était ma famille mais je serre les dents. Je ne veux pas lui dire et pourtant, les mots se mettent à sortir tout seul.

"- Jamais... Mais il y a un début à tout, il faut croire..."

Ma voix est hésitante, je voudrais rester forte et inébranlable mais malgré tout, je tremble légèrement. je le sens, j'ai le cœur serré et le sang dans ma bouche me donne la nausée. Je l'essuie d'un coin de ma manche avant de lâcher dans un souffle.

"- C'est ma faute... A cause des messages de l'autre jour... Il voulait savoir comme il ne trouve rien... "

Pas besoin de lui faire un dessin, il sait pertinemment de qui je parle. Je n'ai même pas à prononcer son nom et je n'y arriverait pas. Minato m'a frappé et cette évidence, je simplement incapable d'y faire face. Du moins pas en cet instant.

Chut. N'en dis pas plus. Et, pitié, ne t'excuse pas.  

Pourtant, c'est bel et bien la vérité. Si j'avais fait plus attention, jamais Minato ne serait tombé sur ces messages, il n'aurait pas 'discuté' avec David, il n'aurait rien su et n'aurait pas cherché à en apprendre davantage. Quand il s'agissait des autres, je savais être irréprochable et plus que méthodique mais visiblement, tout ce qui touchait à mon propre cas finissait toujours par m'échapper. Alors, je profite de sa présence pour laisser passer cette vague de frustration qui finit par s'en aller comme elle est venue. Je dois me reprendre, je n'ai pas le droit de flancher, jamais.

"- Bon, maintenant que tu t'es occupé de mon cas, tu vas me dire ce qui se passe de ton côté?"

Je me suis à peine décollée de lui, gardant sa présence au creux de mes bras mais venant le fixer avec sérieux. Il y a forcément une raison et je doute qu'elle soit des plus rassurante. Il a l'air perturbé et je sais que ce n’est pas dû qu'à ce coup que j'ai reçu.

Je sens que quelque chose ne va pas mais j'ai besoin de ces mots. Sa main qui vient cacher son visage alors que de l'autre, il me garde d'autant plus contre lui. Jamais je ne l'ai vu ainsi et cela me touche encore plus que cette trac sur ma joue qui disparaît déjà. Il me semble soudain si... Vulnérable que cela me fais peur.

Tu... tu as des affaires en cours?

"- Rien d'urgent. Qu'est-ce qui t'arrive? C'est si grave que ça?"

Mes mains viennent relever son visage pour que son regard vienne se perdre dans le mien. J'y cherche une réponse, que je ne peux deviner seule. David, je t'en prie. pour une fois, cesse de tout me cacher. Dis-moi ce qui ne va pas. Laisse-moi t'aider, je t'en prie. Je tente de lui sourire, comme pour le rassurer, mais je ne sais même pas si c'est la bonne chose à faire. Je veux au moins qu'il sache que je suis là pour lui. Quoi qu'il arrive.

Oui.
J'ai besoin de toi. J'ai... besoin que tu m'aides. Mais... C'est par rapport aux Sharks. Et je ne peux pas... Enfin... Pas de police

Je crains le pire en entendant ses mots. Jamais il n'avait eu ce ton si brisé et ce regard tellement perdu. Mon sourire demeure mais il est inquiète, prêt à disparaître à chaque instant. Je voudrais faire tellement plus pour lui mais je ne peux qu'attendre qu'il termine de me dire la réelle raison de sa venue. Et je m'en veux d'être blessée justement aujourd'hui, alors qu'il semble avoir tellement besoin de moi.

Mon... mon père est mort ce matin. Il a été tué.

Son père? Mais je croyais qu'il ne le connaissait pas? Pourtant, ce n'est pas tant son mensonge à ce sujet qui me choque que tout l'engrenage qui se met en route dans mon cerveau. Son père est mort. Tué ce matin. Hors, les informations ne ressassent qu'une seule et unique mort ce matin. Et s'il ne veut pas la police, c'est qu'elle doit déjà être sur le coup. Et un nom me saute à l'esprit, violemment, telle une gifle encore plus puissante que celle que j'avais reçue plus tôt. J'articule difficilement ma déduction.

"- Stan... Klee?"

Il va être déclaré mort d'une crise cardiaque, mais il n'avait aucun problème de coeur. Il a été assassiné. Et je dois trouver par qui, comment et pourquoi. Il avait des ennemis, beaucoup. Sa femme et ses filles ne peuvent pas... Je suis un fils illégitime, mais je peux avoir accès au dossier. Je n'ai par contre jamais eu à rechercher un meurtrier, j'ai besoin de tes compétences et des ton flair. Ils ne devraient pas tarder à classer l'affaire.
Mais on doit rester discrets. Il était... plus.

"- Je t'aiderais de mon mieux. tu peux compter sur moi."

J'ai du mal à tout assimilé. Lui qui n'était soi-disant le fils de personne le voilà devenu l'enfant d'un des hommes les plus influents de cette ville. Je tente de rester le plus objective possible, réfléchissant à toute vitesse. Sa femme et ses filles, il y aura sans doute des frictions, surtout s'il est un enfant illégitime. Mais d'autres détails s'ajustent doucement, me faisant réaliser une situation à laquelle même les romans policiers que j'affectionne ne m'avaient pas préparés.

Pas de police. Une histoire liée aux Sharks. Une mort suspecte mais qui doit paraître naturelle, résolue seulement dans l'ombre. David était lui-même un Teeth de ce que j'avais fini par comprendre sur ce gang. Et s'il était son fils, alors Stan Klee ne pouvait qu'avoir des liens profonds avec cette organisation.

"- Il était... un Shark, c'est ça?"

Oui. Pas seulement. C'était mon Boss.
Mais je ne veux pas qu'il soit enterré en criminel. Il est un honnête homme pour tout le monde. Il doit garder cette image dans la mort. Il le mérite.

Est-ce qu'il réalisait l'énormité de ce qu'il était en train de m'avouer? Des centaines de mes connaissances à la police tuerait pour avoir ne serait-ce qu'une miette de ces informations et à moi, il les offrait, sans retenu. Son père était non seulement un homme d'affaire reconnu mais aussi l'un des plus grands criminels de cette cité.

"- Je... comprends."

Mais derrière le parcours de cet Homme, il y avait un père, un être humain qui était capable de part son départ de briser une personne que je jugeais inébranlable depuis l'épisode de la Clinique du Sud. De toute façon, je n'avais rien contre ce Stan Klee et ma mission n'était pas de le faire couler. David était mon client pour cette affaire et il me demandait ce que je savais faire de mieux. Chercher la vérité. Alors je le ferais, faisant abstraction de tout le reste. Je me recule légèrement sans faire cesser notre étreinte pour autant.

"- Est-ce que vous avez déjà des pistes? Ou des choses que je devrais savoir? "

Pas vraiment. Comme les f... policiers sont venus dès la découverte du corps, on n'a même pas encore pu accéder au bureau. Il a... vait pas mal d'ennemis, en affaires, et dans le domaine public, puisqu'il avait une influence en politique. Moins en tant que King Shark. Il agissait avec beaucoup de prudence, et il ne doit pas y avoir grand monde qui connaissait son secret. On va devoir commencer avec presque rien. Anthony Adkins, l'assistant de B... de Mr Klee nous aidera.

Je finis par me détacher de lui, à contre-coeur cependant. Le sentir ainsi fragile, presque perdu, me fait mal, vraiment mal. Mais je dois redevenir professionnelle, jouer mon rôle comme je sais si bien le faire. Même s'il a besoin de ma présence pour le rassurer, c'est avant tout de mes talents qu'il va avoir besoin et pour me montrer le plus efficace possible, je dois aussi suivre mes habitudes et garder mes repères. ne pas me laisser toucher de trop par cette histoire bien que normalement, ayant des liens affectifs avec David, j'aurais du refuser tout net. Décision purement inconcevable de ma part.

Judy, Abigaïl et Samantha, les filles de Mr et Mrs Klee seront peut-être capables de nous aider, mais Mrs Klee... ne m'apprécie pas vraiment.
Les hommes du clan ne pourront pas nous aider. Sauf peut-être Will, Father Cole et Anthony.

"- Pour Mrs Klee, elle ne sait rien de moi. Ni de nous. J'essayerais de voir si je peux apprendre quelque chose de sa part. Pareil pour ses filles.
Tu peux m'en dire plus sur les 3 derniers?"

J'ai sorti mon carnet et me mets à prendre des notes, cryptées comme toujours, et ce à une vitesse hallucinante. Je propose à David de s'asseoir, afin de ne pas risquer de le voir tomber, en lui proposant de boire quelque chose en passant. Il est vraiment très pâle et cela ne fait que raviver cette boule que j'ai au ventre de le voir aussi mal.

Will, William Clayton, c'est mon chaperon. Il est un homme de confiance, même s'il n'est pas malin. Mr Klee l'a aidé quand il est sorti de prison, parce qu'ils sont de vieux amis de Fac.

Il avait aussi aidé Anthony Adkins, son assistant. Il faisait partie d'un autre gang, que les Sharks ont réduit à néant. Tony avait toute la confiance de Mr Klee, et il avait un grand respect pour son Boss. Il est l'un de nos Eyes. Et... il sait pour nous deux. Il ne dira rien.

Quant à Father Cole, c'est un homme d'église, celui qui s'occupe de la chapelle St Joseph du Quartier Sud. Il échange ses services contre ceux des Teeth, qui protègent son Église des attaques des autres gangs.  

Je ne peux m'empêcher de tiquer en entendant ses dernières paroles à propos de ce Adkins. Il savait? Comment avait-il fait? Même Minato n'avait réussi à rien de son côté. il me faudrait être doublement prudente avec ce type. Mais pour le moment, je me contentais de prendre des notes et de rester attentive à David. Arsen s'était rapproché de lui, intrigué de le voir dans un tel état.

Mais je ne vois personne capable de l'avoir tué.

"- Tu l'as dit toi-même, il avait de nombreux ennemis. Et parfois, la vérité se trouve tellement sous notre nez qu'elle nous en devient invisible. Alors il va falloir résonner consciencieusement et agir avec méthode. Mais pour ça, je vais avoir besoin de toi."

Je m'en voulais de devoir lui demander quoi que ce soit. Donc ce genre de moments, ce devrait être à moi de le rassurer, de rester auprès de lui pour m'assurer qu'il surmontait sa peine. Mais je ne pouvait as jouer ces 2 rôles en même temps. Et je n'étais guère douée dans celui de la petite-amie, c'était évident.

"- Il me faudrait l'agenda de Mr Klee, pour retracer le parcours de ces derniers. Et la possibilité de visiter les lieux. Ainsi qu'une rencontre avec cet Anthony Adkins...."

Anthony nous laissera l'accès à son bureau dès que la police aura fini. Ça ne devrait pas trop tarder. J'ai...
J'ai les accès. Tony doit être occupé à régler les affaires de Mr Klee, mais je pense qu'on le croisera à la Klee's Company. Mais il m'a désapprouvé quand je lui ai dit que je ferais appel à toi pour m'aider. Il risque d'être froid. Il est, hum, comme moi. Il n'aime pas les gens en rapport avec la police. Il doit me fournir l'agenda de Mr et Mrs Klee, ainsi que des filles.

"- Ne t'inquiète pas pour ça. J'ai l'habitude d'être prise de haut et dépréciée. n'oublie pas d'où je viens..."

Simple vérité énoncée qui ne me fait même pas broncher. Ou, le petit génie que j'étais en avait déjà vu des vertes et des pas mûres. Et même si je n'avais encore jamais plongée au milieu des requins, je gardais confiance. David avait besoin de moi et je ferais tout pour l'aider. Et même plus s'il le fallait.

"- S'il peut me fournir tous ces documents, cela me fera déjà une base de travail plus que conséquente et relativement solide. Cependant, je dois te prévenir malgré tout. Toute vérité n'est pas bonne à savoir, encore moins dans un milieu aussi ténébreux que celui dans lequel évoluait Mr Klee. Et parfois, malgré tout nos efforts, certaines réponses nous échappent. Définitivement..."

Je ne veux pas me montrer négative mais il se doit de connaitre la réalité des choses. Je suis peut-être détective, une seraph, sa petite-amie, je n'en reste pas moins un être humain. Avec des limites.

Il ne sera pas si cruel.

Qui sait. Je préfère attendre de voir ce qu'il se passera réellement. Après tout, s'il a appris pour nous deux, je doute que cela joue en ma faveur. Il n'aime pas les flics alors que j'y suis relativement assimilée, encore un point en moins. On peut dire que je les cumule. Heureusement qu'il ne sait rien à propos de nos statut d'ennemis de faction, je crois que ce serait le pompon pour le coup.

"- Je ne veux pas beaucoup. Je ne m'attends pas à tout savoir. je veux juste... retrouver qui a fait ça. "

"- Tu le sauras..."

Oui, je compte bien mener cette enquête à son terme et la réussir. Comme tout ce que j'ai toujours entrepris par le passé. Arsen s'approche de David, visiblement curieux, tandis que je termine de prendre mes notes et de faire déjà une idée de ce que je compte demander à cet Anthony Adkins. Ce que j'aimerais que cette marque disparaisse de mon visage, je ne tiens à me montrer comme cela devant cet inconnu qui déjà à un a priori négatif à mon égard.

"- Sinon... Je suis désolée pour toi. Toutes mes condoléances..."

Mieux vaux tard que jamais, non? J'ai rangé mon carnet et je suis revenue à côté de lui, incertaine malgré tout sur la conduite à tenir. Annoncer la mort de Brook à sa famille avait déjà été une épreuve mais là, c'était cent fois pire. C'était David.

Je voudrais faire tellement plus pour lui mais suis définitivement bien mauvaise dans tout ce qui touche aux relations humaines. Alors, je reste là, qu'il puisse au moins être assurer de mon soutien et de ma présence. Le téléphone qui sonne fait sursauter Arsen tandis que David répond, mettant le haut-parleur.

Allô?

M. Desanges, les flics ont quitté la Klee's Compagny. Vous pouvez venir avec votre détective. 

Merci. 

Une chose. Je persiste à penser que votre choix n'est pas le meilleur. J'ai donc aussi engagé de mon côté un détective de mon côté. Il participera à vos recherches. Son nom est Russel Blake. Un de vos "mauvais clients" de ce que m'a dit Mr Clayon. 

Je n'aime pas l'idée de faire appel à un type pareil, Mr Adkins. 

Tout comme vous, j'ai mes raisons, M. Desanges. 

Pour un peu, je rigolerais. Il ne serait pas aussi cruel, hein? Il est juste comme tout les autres. Je dérange dans ce milieu. Pour tout un tas de raisons et encore plus du fait que je sois une femme, meilleure que certains hommes. Je soupire légèrement avant de rendre son regard à David. Je lui ai donné ma parole, je la tiendrais jusqu'au bout. Peu importe le nombre de personnes qu'ils mettront sur l'affaire, JE la résoudrais. Pour lui.

"- Faites comme vous le souhaitez, Messire Adkins. Au plaisir de vous rencontrer sous peu."

Rien de plus. Je me redresse et laisse David terminer sa conversation tandis que je me rends dans mon appartement, à la salle de bain. Il ne reste plus rien de la marque sur ma joue mais me lèvre est toujours un peu enflée et une coupure s'y devine sans mal. Tant pis, ainsi il verra que je n'ai pas peur de me salir les mains. Je reviens dans le cabinet, attendant les ordres de David. Je ne dois surtout pas oublier ma place, cela ne pourrait que nous attirer des ennuis supplémentaires et David n'a pas besoin de ça en ce moment.

Naoto, ce Russel. Prends garde. Il est Nephil. Et je n'ai pas la moindre confiance en lui. 

"- Très bien, je note ça. J'espère surtout que ce cher Mr Adkins ne vendra pas la mèche quand à mon 'autre' nature."

Car oui, auprès de tous durant cette enquête, j'allais me présenter comme un Homme. Et je ne comptais nullement laisser cette supercherie s'éventer. J'aurais besoin de faire mes preuves, surtout dans une affaire traînant dans un milieu tel que le gang des Sharks alors si je n'avais pas le handicap de mon sexe à devoir justifier, cela me fera gagner un temps précieux. Et sans doute des oreilles plus attentives à mes propos. Dur pour un mâle de se concentrer à la fois sur des courbes féminine et une discussion sérieuse...

Tu es prête?

"- Oui, nous pouvons y aller."

Je serre une dernière fois Arsen dans mes bras avant de lui confier mon agence. Je me saisis de ma veste que je boutonne au maximum, me faisant de nouveau paraître plus Homme que femme. J'ai mon calepin, mon portable, une clef USB au besoin et mes armes. Je range mes lunettes qui féminise un brin mon visage mais les garde avec moi. Puis, j'attends David devant la porte, l'invitant à quitter la pièce avant que je ne verrouille derrière nous.